Sea Sail Surf - Ocean Express

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Sea Sail Surf - Ocean Express
In http://seasailsurf.com/seasailsurf/actu/spip.php?article4249&var_mode=calcul
L’Atlantique en catamaran de sport
PierrePierre-Yves Moreau et Benoît Lequin en 20 pieds
pieds
"Normalement, on devrait mettre à l’eau au mois de juin"
mardi 16 janvier 2007 • Christophe Guigueno
vient
ent d’être battu.
Le record de la traversée de l’Atlantique en catamaran de sport en solitaire vi
Il est désormais la propriété de l’Italien Matteo Miceli, en un peu plus de 14 jours, des
Canaries à la Guadeloupe. Le record en équipage, de Dakar à la Guadeloupe, est lui aussi
une propriété italienne avec ce même Miceli, accompagné d’Andrea
d’Andrea Gancia. Et c’est ce
record que PierrePierre-Yves Moreau et Benoît Lequin veulent s’approprier.
« Les premiers à avoir validé ce parcours en catamaran de sport sont Daniel Pradel et Tony
Laurent, en 1986 » explique Pierre-Yves « Pym » Moreau, les mains dans la colle dans le
chantier Atout Nautisme de la rue du Bout du Monde à Lorient. « La même année, Laurent
Bourgnon a traversé, en double lui aussi, avec Fred Giraldi, mais au départ des Canaries. »
On se souvient de l’image du jeune Bourgnon salué par Philippe Poupon, tout juste
vainqueur de la Route du Rhum… Avec ces deux couples de pionniers, un nouveau
parcours pour marins – aventuriers est défriché. PYM et Benoît Lequin, deux anciens de la
Mini-Transat, s’y préparent à leur tour avec leur projet Ocean Express – Archi Factory.
À l’étage du chantier naval d’Yvic (dire iffic) Piveteau, les deux navigateurs se relaient pour
construire un engin de 20 pieds de long… un catamaran surmonté par deux bancs rigides
d’où ils pourront barrer, manger, se reposer et stocker le matériel puisque les règles
imposent que le bateau soit non-habitable. Il s’agit-là d’une définition placée dans la lignée
de premiers records établis par des catamarans de production de plus ou moins de 20 pieds.
Pradel avait en effet traversé en 18’, tout comme Bourgnon. D’autres suivirent comme l’a
mémorisé Pym. « En 1999, Hans Bouscholte et Gérard Navarrin ont battu le record sur le
parcours Dakar – Guadeloupe (ndr : 15 jours et 2 heures). Puis il y a eu différentes tentatives
qui ont échoué. Enfin, en 2005, les Italiens Gancia et Miceli ont établi le nouveau record. »
En 13 jours et 14 heures, ils détiennent donc le temps de référence validé par le WSSRC à
la barre d’un prototype de 20 pieds. Le même proto que Miceli vient de mener en solo en
Guadeloupe.
Pour ce nouveau projet, PYM et Benoît se sont donc lancés dans la construction d’un
prototype de 20 pieds tiré des moules des flotteurs du Bandit, le trimaran dessiné par Pierre
Rolland et produit par Gérard Rumen. « Pierre nous a autorisés à utiliser les moules »
explique Pierre-Yves. « Guillaume Verdier est intervenu pour les calculs de structures et
valider les profils de dérive. Jean-Baptiste Daramy (du team Sopra) nous a donné des coups
de main sur les calculs, en particulier pour les efforts sur les haubans, les palans de grandvoile, etc. Et le reste, c’est nous qui le faisons ! » Voilà donc pour l’équipe de conception d’un
engin qui pourrait être le numéro deux d’une nouvelle classe de course au large.
« On a commencé la construction au mois de mai 2006 dans les locaux de Pierre-Yves Horel
(Stabmast). Puis on a donné du temps à Gérard Rumen en échange des moules du Bandit.
Maintenant, il est d’ailleurs un de nos partenaires puis qu’il nous construit les dérives. Et
normalement, on devrait mettre à l’eau au mois de juin. » Pour concevoir cet engin, les deux
hommes sont quasiment partis d’une page blanche tant le domaine reste inexploré. Du coup,
ils passent beaucoup de temps à se poser des questions et faire évoluer le projet. Les bras
de liaison ont ainsi été réduits de 4 à 3,50 mètres pour optimiser une descente au portant
dans les alizés. Le catamaran possède d’ailleurs deux jeux de bras : des bras surélevés pour
l’Atlantique et des bras « position basse » pour les raids ou autres records en projet comme
la Manche ou le golfe de Gascogne.
« Contrairement aux autres bateaux qui l’ont fait auparavant et d’après ce que l’on a lu de
leurs récits, on sait que les gars se font mal car les bateaux ne sont pas adaptés à ces
conditions. Nous, on voulait un bateau confortable ce qui implique de la hauteur sur l’eau,
des volumes et des bancs surélevés pour se reposer, sans oublier l’aspect performance
pure » rappelle Pym. « Et on sait que le bateau sera performant car il est saint ! » Et sécurisé
puisque Benoît et Pierre-Yves réfléchissent pour se sortir de situations difficiles comme celle
d’un chavirage. « Le mât sera étanche et toutes les drisses passeront par l’extérieur. On
pense aussi à un système d’airbag en tête de mât adapté d’un gilet auto-gonflable. Et sous
les bras de liaison, il y aura une perche qui nous permettra de faire un bras de levier pour le
relever. On testera d’ailleurs ces systèmes à Lorient. »
Après un projet avorté de construction de 60 pieds Open, les deux hommes ont donc rebondi
sur cette idée qui devrait attirer le regard de beaucoup de régatiers avides de mers
nouvelles. « On avait passé pas mal de temps sur nos programmes de grands bateaux alors
on cherchait un nouveau projet motivant. Sportivement, il y a pas mal de choses à faire avec
ce catamaran de 20 pieds et en plus, il y a un aspect aventure pour lequel on se pose
beaucoup de questions. C’est une classe de bateaux qui peut évoluer de façon intense. On
peut comparer cela avec ce qui a été fait en mini 650. Au début, ils partaient avec des
bateaux de série peu adaptés puis ils ont commencé à construire des prototypes… » C’est
peut-être ce qui attend cette nouvelle catégorie de multicoques de sport…
Ch.Guigueno
Plus d’info sur le projet sur ocean-express.org/
Quelques images de la construction
Les bancs de rappel. Emboîtés au-dessus des coques, ils recueilleront l’équipage et le matériel.
Trape d’entrée de la coque tribord. Elle sera condamnée pour les grandes traversées afin de
respecter la règle de "non habitabilité"
Vue de la coque tribord. Sur son pont, le bras de laison en carbone surélevé pour les grandes
traversées.