le_monde/pages 16/12/11
Transcription
le_monde/pages 16/12/11
30 & vous 0123 Vendredi 16 décembre 2011 Ventes coquines à Drouot Alain Leroy, commissaire-priseur, devrait disperser, dimanche 18 décembre et lundi 19, une collection de quelque 900 lots d’objets érotiques réunis par un amateur libertin pendant plus de trente-cinq années. La vente et le catalogue sont interdits aux mineurs. Certains des objets mis en vente datent de l’Egypte ancienne, et les plus récents sont contemporains, comme des clichés de Pierre Molinier ou de Lucien Clergue. Tout l’univers masculin y trouve son compte avec des fume-cigarettes, des tabatières et des pipes. On y découvre également des cannes avec des pommeaux très travaillés représentant des scènes érotiques. L’une d’elles, datant de 1903, est dotée d’un fût qui contient un cylindre d’argent permettant de rendre visible une anamorphose coquine estimée entre 2 500 et 3 500 euros. On y trouve ainsi des petits vide-poches en bronze à double face, l’une où l’on y voit une femme habillée et l’autre dévêtue, estimés aux alentours de 30 euros, ainsi que des poudriers en or de la fin du XVIIIe siècle, centrés d’une miniature classique, avec double fond cachant des scènes érotiques, estimés entre 4 000 et 6 000 euros. p François Bostnavaron (STUDIO SEBERT) Erotica. Exposition de 11 heures à 18 heures le samedi et le dimanche matin de 11 heures à midi, 9, rue Drouot, Paris 9e. auctioneve.com Aldo Bakker, designer de l’épure Roue libre Jean-Michel Normand Le créateur néerlandais expose pour la première fois à Paris meubles et objets de la table Design L e designer Aldo Bakker, 40 ans, dont le prénom semble vouloir brouiller les origines, nous vient bien des Pays-Bas. Mais ses créations font souffler un ventsinguliersurl’horizon dudesignengénéral et néerlandais enparticulier. Ses créations ? Des carafes, pots à lait, vinaigriers et autres salières et poivriers ; des tables, bancs et tabourets. Des objets du quotidien dont nous nous servons depuis des siècles pour verser, boire, goûter, conserver et s’asseoir… En cela, Aldo Bakker, pour qui « la fonction marque la seule différence entre l’art et le design », est bien un designer. Il a de qui tenir. D’un côté, un père, Gijs Bakker, fondateur du Droog Design, un collectif des années 1990 qui a fait émerger les stars néerlandaises comme Marcel Wanders et Hella Jongerius ; de l’autre, une mère, Emmy van Leersum (1930-1984) grande créatrice de bijoux modernes. Pour autant, si ses objets affirment sans complexe leur évidente simplicité et fonctionnalité, ils inventent une nouvelle gestuelle et font vivre la matière et les formes au-delà du simple usage. Toutes ses créations sont sublimées par une forme inhabituelle et un long et patient travail sur la matière. En cela, Aldo Bakker n’est pas Une voiture sans permis décomplexée E Tabouret en bois « Wooden Tonus ». En haut : carafe à eau en porcelaine « Jug & Cup ». ERIK ET PETRA HESMERG qu’un designer. Un artiste ? Il s’en défend. Il décrit pourtant son travail comme « un voyage émotionnel qui commence avec l’imagination plus que la connaissance, où la fonction n’est qu’un des aspects dont le design a besoin au même titre que le choix de la matière et la manière de la travailler. » Jan Boelen,directeur duZ33,centre des arts de Hasselt (Belgique) le décrit comme «un philosophe du design ». 0123 Ses objets, faits de matières qui les rendent uniques et poétiques, prennent des formes épurées et des couleurs pâles et poudreuses. L’on est surpris par ce petit bonhommede vinaigrieren porcelaine à l’allure de fantôme, sans bec verseur, ni poignée ni couvercle, qui convientàtouteslesmains,droitières et gauchères. Il fallait y penser. Verser le vinaigre à la manière d’Aldo Bakker se fait en deux temps, vous invite… ... à découvrir l’exposition CASANOVA " #$% & ' '( ) '' ' ' ) La passion de la liberté jusqu’au 19 février 2012 BnF I François-Mitterrand I Paris 13e Pour recevoir votre invitation* téléphonez au 0 892 690 700 (0,34 €/mn, hors surcoût éventuel opérateur) le vendredi 16 décembre, à partir de 15 heures. ! "" # $ %$& "' () valable pour 2 personnes, !! *20 invitations offertes aux premiers appelants, conformément au règlement du jeu. Offre gratuite, sans obligation d’achat, jusqu’à concurrence du nombre de places disponibles. Le règlement du jeu déposé chez Me Augel huissier de justice à Paris, est adressé gratuitement sur demande à : Jeu Les Offres Culturelles du Monde - 80, boulevard Auguste-Blanqui - 75013 Paris. Les demandes de remboursement des frais de participation (selon modalités définies dans le règlement) doivent parvenir à la même adresse. Les informations recueillies à cette occasion sont exclusivement destinées au Monde et à ses partenaires. Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et de suppression des données vous concernant (art. 27 de la loi informatique et libertés). l’un pour doser la quantité désirée, l’autrepourle fairecoulerd’un côté ou de l’autre. Le designer explique : «tout est venu naturellement d’une recherche de forme liée à un fluide ou une poudre et d’une passion pour les courbes et le jeu .» « Main à sel » Aussi étranges sont ces petites carafes à eau, également en porcelaine. Une fois vidées, elles se retournent sur leurs tasses. Mais une fois en main, elles nous semblent évidentes. Comme si elles ne faisaient qu’un avec l’eau, jusqu’à enprolonger l’écoulement,durobinet à la tasse. Il en est de même pour cet arrosoir (watering can) qui peut être couché sans que l’eau ne s’écoule et pour lequel le designer a choisi le cuivre liquide qu’il moule au moyen d’une technique lente et compliquée, celle de la cire perdue. Quant à la « main à sel » ou la burette à huile, voilà des objets de table en argent réinventés, aux formes fluidesd’une seule pièce, obtenues par galvanisation, un procédé rarement utilisé aujourd’hui parce qu’ilrequiert plusieurs jours detravail. Et c’est avec le même soin qu’Aldo Bakker aime travailler le bois. Châtaignier, gleditsia, frêne, orme ou noyer, wengé ou hêtre…, toutes ces espèces sont façonnées dans le respect de l’essence. Son Wooden Tonus, tabouret sculpté à la main dans un bloc de chêne, est d’une puissance fascinante. Mariant ses origines hollandaises à la tradition japonaise, il utilise la laque Urushi, une technique séculaire, qui requiertl’applicationd’une trentaine de couches pendant six mois. Le bleu céladon ou le rose chair obtenus valent le prix de la lenteur. Forcément. p lles se la jouent, les voitures sans permis. Ce ne sont plus des laiderons comme autrefois, mais des micro-autos non exemptes de coquetterie que l’on pourrait presque confondre avec une Smart. Et elles se vendent plutôt bien, d’après les statistiques. Le succès leur seraitil monté à la tête ? La dernièrenée du constructeur Aixam, qui détient 40 % du marché européen, s’appelle Crossover, comme ces voitures chics qui s’inscrivent à la confluence de plusieurs genres. Son constructeur lui trouve même « un esprit baroudeur ». En fait de Crossover, la nouvelle Aixam a pris du volume. Dix centimètres en longueur (3,09 m) et en hauteur pour se transformer en une mini-deuxplaces dotée d’un coffre généreux (1 200 litres de contenance). Une caractéristique qu’apprécieront les conducteurs et conductrices pas tout jeunes demeurant en zone rurale, qui réclament de la place à l’arrière pour faire leurs courses en ville. C’est à cette clientèle traditionnelle des voitures sans permis que s’adresse Aixam, marque originaire, comme son nom le suggère, d’Aix-lesBains (Savoie). Grâce au Crossover savoyard, on peut débouler sur la place du marché au volant d’une petite bagnole décomplexée. Comme une grande, elle a droit à des barres de toit, des pare-chocs latéraux, des feux diurnes à LED, des vitres électriques, des sièges en similicuir et même des radars de recul ou des sorties d’échappement (factices) chromées. C’est une sorte de croisade que tente le Crossover, parti émanciper de leur statut de voiture par défaut – tâche ingrate mais socialement indispensable – des véhicules destinés au troisième âge, aux jeunes bourgeois interdits de scooter par leurs parents, aux recalés chroniques de l’épreuve du permis, mais aussi à ceux qui ont perdu tous leurs points (une clientèle très minoritaire, assure-t-on chez Aixam). Hélas, l’habillage dont il bénéficie ne lui permet pas d’oublier sa modeste condition de véhicule classé dans la catégorie administrative dite des « quadricycles lourds ». Car à peine s’est-on installé à bord que le naturel revient au galop. Le diesel Kubota (400 cm3), bridé à 45 km/h, est assourdissant – de ce point de vue, les modèles sans permis n’ont pas progressé depuis dix ans – et doit se conduire pied au Elles’appelle Crossover, comme ces voitures chics qui s’inscrivent à la confluence de plusieurs genres plancher en permanence. Il ne dispose en effet d’aucune réserve de puissance, contrairement au bolide manifestement débridé que l’on suivait l’autre jour à 60 km/h sur une départementale. La direction est flottante et le freinage correct, mais à condition d’écraser la pédale. En revanche, on ne dira pas de mal des suspensions et du niveau de consommation qui se contente de friser les 3 litres aux 100 kilomètres. Reste la cerise sur le gâteau, le tarif du Crossover : 14 490 euros (l’ABS est en option à 490 euros). A ce prix-là, on s’offre une Fiat 500 ou un break Clio chez Renault, mais c’est ce qu’il en coûte pour un modèle semi-artisanal. Et pour rouler sans permis. p Mélina Gazsi Exposition Aldo Bakker. Galerie Peri- meter Art & Design, 47, rue SaintAndré-des-Arts, Paris 6e. Jusqu’ au 15 janvier 2012. La dernière-née d’Aixam est disponible à partir de 14 490 euros. CHRISTIAN CHAIZE/AIXAM