Center parcs : Pierre et Vacances veut prendre son temps
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Center parcs : Pierre et Vacances veut prendre son temps
L’ E S T R É P U B L I C A I N | J E U D I 4 F É V R I E R 2 0 1 6 REGION Vu à la télé Le sénateur hautsaônois est Tourisme Michel Raison pas copain avec Élise Lucet Center parcs : Pierre et Vacances veut prendre son temps apparu malgré lui dans « Cash investigation » K Le sénateur Michel Raison apparaît dans le reportage sur les pesticides diffusé mardi soir sur France 2. Vesoul. La scène n’est pas passée inaperçue mardi soir dans « Cash investigation », l’émission de France 2 consa crée cette semaine aux dan gers des pesticides. Elle a été suivie par 3,1 millions de té léspectateurs et a eu les hon neurs du zapping de Canal + ce mercredi. Pas facile pour les journa listes d’interviewer les diri geants des grandes entrepri ses qui se partagent le marché des pesticides : aucu ne de leurs demandes de ren dezvous n’a abouti. L’équipe de Cash investigation s’est donc invitée à un dîner auquel participait Denis Tar dit, le patron français de Syn genta, entreprise suisse spé cialisée dans la chimie et l’agroalimentaire. Autour de la table avec lui, dans un res taurant parisien, plusieurs parlementaires dont les sé nateurs Gérard Bailly (Jura, Les Républicains), Jackie Pierre (Vosges, LR) et Michel Raison (HauteSaône, LR). La journaliste Élise Lucet dé barque au milieu du repas et interpelle Denis Tardit sur l’atrazine, un pesticide inter dit en France depuis quinze ans mais qu’on retrouve en core par endroits dans l’eau du robinet. L’industriel joue le jeu et répond, avec ses ar guments. Les élus, eux, ont l’air da vantage agacés par la situa tion. « Les médias se croient tout permis, on le sait bien », lance Gérard Bailly. Michel Raison renchérit : « Le jour où vous ferez un repas de fa mille, si on allait vous inter viewer comme ça, vous seriez contente ? » Élise Lucet s’étonne : « Parce que vous êtes en famille, là ? » Le séna teur hautsaônois rectifie : « On travaille en privé. Et vous savez de quoi on parlait Capture d’écran quand vous êtes arrivée ? Eh ben on vous le dira pas ! » En terme d’image, cet ex trait de l’émission n’est pas flatteur pour les parlemen taires. Les internautes n’ont pas tardé à réagir, sur le thè me de la collusion entre élus et industriels. Michel Raison s’en défend : « Il s’agissait d’un dîner de travail organisé par le Club de l’Europe, avec un sociologue, pour réfléchir sur l’évolution des consom mateurs. C’est de ça dont on parlait, pas de pesticides ». Le lobbying des entrepri ses, le sénateur y est habitué : « On en a besoin pour com prendre les sujets sur les quels on se penche, mais on cherche aussi les contradic teurs avant de faire nos rap ports ». « Repas de famille », expression maladroite Le débat sur les pesticides ? « Il est légitime », répond Mi chel Raison. « Nous aussi on s’interroge au quotidien. » Le sénateur met en avant un amendement socialiste à la loi sur la biodiversité qu’il a soutenu au sein de son grou pe, visant à encadrer l’usage des insecticides « néonicoti noïdes ». « C’est ça la réalité de notre travail », commente til. Voilà pour le fond. Sur la forme, Michel Raison estime que les méthodes de Cash in vestigation ne sont « pas très correctes », voire « inadmis sibles », parlant même d’une « sorte d’agression ». Il re connaît néanmoins que son expression « repas de fa mille » était maladroite. « Je voulais dire que c’était pri vé. » Le résultat à l’écran, il ne l’a pas vu : « Je n’ai pas regardé l’émission, j’avais une réunion ce soirlà ». Guillaume MINAUX express CFECGC : un nouveau bureau Lors de son assemblée générale extraordinaire, l’Union régionale CFECGC (Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres) Bourgogne et FrancheComté a validé ses nouveaux statuts suite à la réforme territoriale. Le bureau de la Région BFC sera constitué par les 2 bureaux Le groupe devait se prononcer hier sur la poursuite des projets de Poligny (Jura) et du Rousset (SaôneetLoire) LonsleSaunier. Une pirouet te de Pierre et Vacances ? Volonté de faire monter la pression pour obtenir da vantage d’aides publiques ? Hésitation à ouvrir deux vil lages vacances, à moins de 200 km de distance l’un de l’autre ? Le groupe devait se prononcer, ce mercredi, sur la poursuite des projets de Center parcs à Poligny (Jura) et au Rousset (Saôneet Loire). Au final, il a décidé de procéder à des études complémentaires dans les deux cas. « Ces études », explique l’entreprise dans un com muniqué, « concerneront la voirie et l’accès aux Center parcs, les eaux naturelles, les réseaux et les retombées du projet sur le tourisme lo cal. » Cet engagement en fa veur d’études complémen taires sonne pourtant comme l’expression d’une volonté de faire émerger les deux projets. Ce que confir me JeanMichel Klotz, di recteur général adjoint de Pierre et Vacances (lire ci dessous). Débat public « exigeant » L’année 2015, durant la quelle un débat public s’est tenu, a permis à Pierre et Vacances de prendre la tem pérature sur la faisabilité, ou non, de tels projets et no tamment celui envisagé 400 cottages à Poligny E Le projet Center parcs porte sur la création, dans les bois de Poligny, d’un village sur environ 28 000 m². Il com prend des équipements de loisirs, dont un espace aqualu dique couvert, et de services pour environ 12 000 m² autour desquels rayonnent 400 cottages répartis en 3 ou 4 hameaux. L’investissement total, hébergements et équipe ments, est estimé à 170 mil lions d’euros HT. À cette som me s’ajoutent 11,7 millions d’euros HT au titre des ré seaux extérieurs, qui ne se ront pas réalisés sous maîtrise d’ouvrage Pierre et Vacances. E Le chantier pourrait démar K Le groupe a décidé de procéder à des études complémentaires. dans les bois de Poligny. « Ce débat public », rap pelle le groupe, « a été exi geant mais utile, en permet tant d’identifier les différents enjeux sur les quels les citoyens attendent des approfondissements. » Le projet jurassien semble en tout cas avoir le soutien des collectivités locales. Commune de Poligny et con seil départemental ont rap pelé, mijanvier, leurs enga gements en sa faveur. Mais la plus grosse inter rogation provenait de la nouvelle Région Bourgogne FrancheComté et de ses re présentants : « Pierre et Va cances doit obtenir du nou vel exécutif de la Région confirmation du soutien au projet et des modalités du montage économique, en complément de celui du Dé partement du Jura », indique le communiqué du groupe. Département et Région confirment leur soutien Dans les faits, ce soutien semble acquis. Un accord, au moins verbal, semble avoir été trouvé (lire cides sous). Une réunion, lundi dernier, entre les représen tants du groupe et les élus régionaux ont levé les der niers doutes sur l’engage ment de la Région aux côtés de Pierre et Vacances. Les études complémentai res devraient durer jusqu’à fin 2016. À ce momentlà, Pierre et Vacances aura à nouveau à se prononcer sur la poursuite des projets. Mais, a priori, rien ne devrait plus le faire reculer sauf dé couverte d’espèces faunisti ques ou floristiques proté gées, explosion des coûts liés à des aménagements non envisagés jusqu’ici, ou mobilisation très importante des opposants au projet et un scénario à la Roybon. Renaud LAMBOLEZ Questions à JeanMichel Klotz directeur général adjoint de Pierre et Vacances Du côté du conseil départe mental du Jura, on assure que l’engagement est clair : « En raison de la loi NOTRe, nous ne pouvons plus parti ciper à la société d’économie mixte (SEM). Mais nous tiendrons nos engagements. Nous travaillons à l’étude de la voirie et des accès, de l’as sainissement… Nos services techniques sont mobilisés ». Jérôme Durain, conseiller régional PS, n’a pas du tout la même lecture : « Les étu des demandées visent à aller plus loin, à lever les derniers doutes ». Il assure que l’en gagement de la Région ne fait aucun doute et regrette donc un peu « le manque de volontarisme dans les mots utilisés » dans le communi qué p ruden t d u ma ît re d’ouvrage. « Un projet qui sera celui de tous » Michel Neugnot, vicepré sident PS de la Région, se félicite de l’annonce de Pier re et Vacances : « Au final, on aura peutêtre un décala ge de 6 à 9 mois, mais, au moins, nous aurons un pro jet qui sera celui de tous. Heureusement, le débat pu blic a fait avancer les projets. Il était important de trouver un compromis tenant en compte le développement économique et limitant les perturbations sur l’environ nement. » Et il insiste : « La Région sera évidemment au rendezvous pour le finan cement ». Dans un autre communi qué tombé dans la soirée, MarieGuite Dufay, prési dente de la Région Bourgo gne FrancheComté, rap pelle que « la position de la Région n’a pas changé. Elle est de soutenir ces deux pro jets qui peuvent être accélé rateurs du tourisme et de la création d’emplois, à condi tion de respecter toutes les questions environnementa les, notamment la protection de la ressource en eau, des équilibres écologiques et de toutes les questions posées pendant le débat public ». B. M. (le JSL) avec R. L. Réactions sous l’autorité du président de la région préfiguratrice. Jusqu’à la prochaine assemblée générale grande Région, le bureau se compose ainsi : JeanMarc Icard, président de l’union régionale ; Jacques Mazzolini, président délégué ; Alain Reininger, secrétaire général ; Emmanuel Helbling, secrétaire général adjoint ; Maryvonne Binder, trésorière et Bernard Faivre, trésorier adjoint. Photo Josselin CLAIR rer fin 2018, début 2019. Les deux Center parcs pourraient ouvrir fin 2020 ou début 2021. Les deux projets se raient donc menés de front. Véronique Guislain, association d’opposants le Pic Noir : « Nous appelons à manifester samedi » « Nous ne nous attendions à rien du tout ce mercredi. Le débat public est terminé. Il a été mené de main de maître par la commission particulière. Sa présidente a dû rappeler plusieurs fois à l’ordre les intervenants, les élus, notamment en raison de réponses trop évasives. Ils ont beaucoup botté en touche. Notre action va maintenant se déplacer sur le champ juridique lors de l’enquête publique, notamment. Nous devons continuer à mobiliser les citoyens. Cela commence par une manifestation ce samedi 6 février, à 10 h, place des Déportés, à Poligny ». Europe Écologie/les Verts (EELV) : « Pour un abandon définitif » « Outre l’aspect environnemental, c’est bien le modèle économique qui pose problème», estime EELV Bourgogne Franche Comté. « Pas de Center Parcs sans argent public. Nul doute que sans l’appui de la Région Bourgogne FrancheComté et des Départements du Jura et de SaôneetLoire, les deux projets ne pourront pas voir le jour. Les incertitudes et les hésitations nous donnent raison : le modèle économique n’est pas fiable et la pérennité du projet n’est donc pas garantie. » Pour EELV qui appelle à la manifestation de samedi, il faut donc tout faire pour « l’abandon définitif de ces projets insensés ». « Nous continuons à travailler sur ces deux projets » À la lecture du communiqué, l’engagement de Pierre et Vacances en faveur des deux projets de Center parcs ne semble pas franc. Qu’en estil ? Nous nous engageons à mener des études complémentaires. Elles sont nécessaires. Le débat public a fait apparaître de nouvelles problématiques qui demandent des examens approfondis. Cela veut dire que nous continuons à travailler sur ces deux projets. Avezvous obtenu des garanties de la Région quant à son engagement ? Les viceprésidents que nous avons rencontrés nous ont confirmé l’engagement de la Région pour les deux projets du Rousset et de Poligny. Il n’y a pas de remise en cause des engagements pris par les anciens conseils régionaux de Bourgogne et de Franche Comté. Nous attendons maintenant une confirmation officielle, par un vote, une déclaration… La forme que cet engagement prendra, par la création d’une ou deux sociétés d’économie mixte (SEM), n’est pas encore définie. Vous confirmez les engagements pris lors des débats publics ? Oui. Je confirme l’ensemble K JeanMichel Klotz. Photo Le Progrès des engagements pris durant le débat public. Pour Poligny, il n’y aura pas d’extension future du site. Celuici sera déplacé de 400 mètres vers le nord et l’accès routier se fera par la RN5 depuis Poligny. Pour le Rousset, nous nous engageons également à ne pas étendre le site et à recomposer le plan masse pour éviter toute construction de bâtiment en zone humide. Nous nous engageons également à poursuivre les échanges avec les habitants de la région. Une réunion publique aura lieu avant ou après l’été 2016 pour présenter l’avancée des études en cours. Propos recueillis par R. L. Université Portes ouvertes : billets TER allerretour à 5 € Ce samedi 6 février, la Région Bourgogne FrancheComté propose un titre unique (allerretour) à 5 € par jour pour les futurs étudiants (20 ans et moins de 20 ans) qui souhaitent se rendre aux journées portes ouvertes de l’Université de Franche Comté, à Besançon. Les accompagnateurs ou les parents pourront bénéficier d’un pass visi’TER journée à 16 € l’allerretour. Il est possible d’acheter le billet spécial journées portes ouvertes dans les gares du réseau TER FrancheComté ; sur le site Internet TER Franche Comté (rubrique « Acheter en un clic ») ; et sur smartphone avec l’application TER mobile. W Plus d’infos : contacter le 0.800.802.479 (appel gratuit). RFC02 V1