le degroupage, un sport hippique

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le degroupage, un sport hippique
Edition n° 697
Jeudi 7 Décembre 2006
Dégroupage
LE DEGROUPAGE, UN SPORT HIPPIQUE
Ca faisait très longtemps que l’AdUF n’avait pas consacré l’intégralité de sa newsletter à...
Alexandre Archambault... ou plutôt à son avis éclairé. Mais hier une de ses interventions sur
le newsgroup proxad.free.adsl a tout particulièrement retenu notre attention...
En ces temps où le dégroupage (re)devient un sujet ultra sensible du fait - qu’au moins dans l’esprit de certains - un
fossé se creuse entre ici une plan de fibre à domicile supersonique et là une qualité de service en zones non-dégroupées
laissant parfois à désirer, le responsable des affaires réglementaires de Free tord le cou à l’idée que Free concentrerait
ses moyens, dégrouperait en priorité les régions à forte densité économique/démographique.
Pour dégrouper et pouvoir livrer ainsi un service multiplay (Internet, téléphone, TV, etc...), il faut de la fibre optique. C’est
mieux. Pour ne pas dire, essentiel. Rien à voir avec le FTTH, hein ? Cette fibre là sert à raccorder de nouveaux NRA (cf.
http://francois04.free.fr/nra_et_dslam_def.htm) au réseau de Free existant (cf. http://adsl.free.fr/degroup/reseau.html).
Et de la fibre « bon marché », paradoxalement, comme nous l’explique en suivant Alexandre Archambault, on en trouve
parfois plus facilement sous le sabot d’un cheval, en campagne ;-), que dans des zones davantage urbanisées :
« Il existe de nombreuses zones à faible potentiel (...) dans lesquelles il existe de la fibre disponible à des conditions
en phase avec les attentes de Free, et qui sont dégroupées ou en passe de l’être :-)
Le mythe selon lequel dégroupage rime forcément avec écrémage a de plus en plus de plomb dans l’aile à en juger la
réalité des faits, qui est quelque peu différente des jérémiades qu’on peut lire ici ou là.
Car sinon, qu’on m’explique pourquoi des zones rurales de l’Oise, de la Nièvre, de Saone et Loire, du Tarn, des Cotes
d’Armor, de la Manche... sont d’ores et déjà dégroupées :-)
Mais une chose est sûre : il ne peut y avoir dégroupage sans disponibilité à des conditions compatibles avec des offres
grand-public de moyens de raccordement appropriés. Et hors de fibre, point de salut, si effectivement au tout début
du dégroupage des liens de transmission traditionnels (genre Transfix ou Inter-Lan) pouvaient suffire dès lors qu’on se
cantonnait à du simple accès Internet ou Internet + Tel, ce n’est clairement plus adapté aux besoins actuels.
L’Autorité ne dit rien d’autres lorsqu’elle expose en effet (cf. http://www.arcep.fr/index.php?id=9090) que le
raccordement des NRA dégroupés se fait essentiellement en fibre parce que c’est ce « qui permet de garantir une bande
passante optimale ». En d’autres termes, les quelques liaisons existantes sur d’autres supports ont vocation à migrer
progressivement vers des liens exploités en propre, soit via l’offre LFO de France Telecom (et pour laquelle les premiers
résultats, contrairement à ce que certains tentent d’exposer, ne sont pas à la hauteur de ce qui a été escompté), soit
par des déploiements en propre ou en co-construction, soit par les synergies qui peuvent être obtenues localement avec
les réseaux d’initiative publique, qui concentrent à ce stade la majorité des nouvelles ouvertures de NRA.
Et Free a vocation d’être cliente de tous les réseaux d’initiative publique (et pas nécessairement les plus gros, cf.
les exemples cités précédemment tels Cosne-sur-Loire qui démontrent plus que jamais que le dégroupage n’est pas
nécessairement cantonné en milieu urbain) dès lors que techniquement cela répond aux attentes de Free (de la fibre
nue, rien d’autre, donc les réseaux qui ne proposent que de la bande passante ou de la porte DSLAM, no way, on a
déjà assez vu ce que cela pouvait donner au final) et que les modalités proposées par ces derniers restent compatibles
avec l’équilibre économique de l’offre.
A ce jour, ça n’a pas été et ce n’est pas le cas pour quelques réseaux mais les discussions continuent et on a bon espoir
de parvenir à une solution d’ici les prochains mois.
En parallèle, d’autres modes d’accès aux NRA existent dont notamment l’offre de location de fibre optique entre NRA
« proposée » par l’opérateur historique [cf. http://www.aduf.org/archives/pdf/0652.pdf] pour permettre de renforcer
la couverture du dégroupage au moyen d’une certaine mutualisation des coûts de raccordement. Toutefois, 8 mois
après son lancement, cette offre ne permet pas encore d’obtenir quelque chose de concret au regard des nombreux
sites orphelins (c’est-à-dire isolés du reste du réseau du fait d’un segment non disponible) compte tenu des règles
d’ingénierie imposées par l’opérateur historique.
Mais au final, si Free avait souscrit les yeux fermés à toutes les DSP [cf. http://www.guideinformatique.com/lettrefichedsp_delegation_de_service_public-359.html] & autres offres de raccordement zazoues, elle n’aurait pas pu dégager la
rentabilité nécessaire pour pouvoir lancer ses nouveaux projets et développer sereinement tout ce qui reste encore
dans les hangars bien à l’abri des pas de tirs. Une nouvelle fois, contrairement à ce que quelques uns peuvent ressentir,
Free a une vision à long terme, ce qui implique donc un certain pragmatisme et donc de savoir ne pas se précipiter sur
le premier NRA venu lorsque cela ne cadre pas.
Car on aura beau tourner le problème dans tous les sens, il est un fait qu’avec une couverture dégroupage réduite
d’un tiers par rapport à son principal concurrent, qui a hérité de Cegetel d’un paquet de NRA raccordés en offre
de transmission traditionnelle et dont une grande partie des nouveaux NRA découlent des obligations au titre des
DSP, une pression publicitaire 6 fois inférieure et une présence commerciale moins étendue du fait d’un mode de
distribution exclusivement directe, Free dégroupe autant si ce n’est plus de lignes que son principal concurrent à
périmètre comparable. »
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