PYGMALION - Théâtre de Carouge

Transcription

PYGMALION - Théâtre de Carouge
Numéro 1 – Saison 2016-2017
LE JOURNAL DU Théâtre de Carouge - atelier de genÈve
tcag.ch / +41 22 343 43 43
fig. 1
Pygmalion
Horaires
De Bernard Shaw
Mise en scène de Raoul Pastor
À l’exception du spectacle Karamazov, les représentations du mercredi seront désormais à 20h,
comme celles du vendredi. Le bar est ouvert 1h avant et 1h après la représentation. Notre chef
Sébastien et l’ensemble de l’équipe se réjouissent de vous accueillir.
Du mardi 13 septembre au dimanche 16 octobre 2016
Salle François-Simon | Durée 2h | À partir de 12 ans
Raoul Pastor
Horaires : mardi, jeudi, samedi 19h | mercredi, vendredi 20h | dimanche 17h
Metteur en scène, comédien et directeur de Théâtre, Raoul Pastor a participé à la
création du Théâtre Kléber-Méleau aux côtés de Philippe Mentha avant de compagnonner avec Georges Wod au Théâtre de Carouge. Il y a plus de 20 ans, il fondait
le Théâtre des Amis, lieu privilégié des amoureux de théâtre, offrant un rapport
scène-salle où le spectateur est au cœur de la respiration de l’acteur. Après avoir
créé Pygmalion dans son théâtre, il le reprend sur la scène du Théâtre de Carouge
avec cette volonté de faire vivre un spectacle dans la durée et de prolonger les
contrats des équipes artistiques. Celui qui considère le théâtre comme plaisir et
questionnement nous en dit un peu plus sur l'esprit irrésistible de Shaw qui masque
souvent la gravité de sa satire sociale.
Le mercredi 5 octobre 2016 Bord de scène à l’issue de la représentation
Covent Garden sous la pluie. Le public se réfugie sous les arcades, tandis que la petite Eliza, crasseuse,
importune la gentry londonienne en vendant à la sauvette ses bouquets de violettes. Un individu pourtant
s’intéresse à elle. C’est Henry Higgins, le célèbre professeur de phonétique. Leur rencontre tourne immédiatement au vinaigre, mais elle bouleversera la vie d’Eliza. La souillon des bas-quartiers, « sculptée » par son
Pygmalion, va conquérir la ville et la haute société. Mais à quel prix ?
Avec Vincent Aubert, Melanie Olivia Bauer, Claudine Berthet, Josette Chanel, Thierry Jorand, Raoul Pastor,
Véronique Revaz, Nicolas Rinuy, Christian Robert-Charrue, Marie Ruchat, Joakim Tutt
Michel Habart Texte français, Véronique Revaz et Joakim Tutt Assistants à la mise en scène, Rinaldo del Boca
Lumières, Nathalie Matriciani Costumes, Christophe Reichel Machinerie et accessoires, Daniel Vouillamoz Création
trompe-l’œil, Katrine Zingg Maquillages et coiffures, Lola Sacier Peinture, Alain Cruchon Construction
Équipe Théâtre de Carouge-Atelier de Genève
Philippe Botteau Montage du décor, Marilia Da Silva Grau Assistante habilleuse, David de la Harpe Montage
du gradin, Grégoire de Saint Sauveur Construction des meubles, machinerie, accessoires et montage du décor,
Ian Durrer Montage du gradin, Eusébio Paduret Montage et régie lumière, Cédric Rauber Montage du décor,
Sofia Rodrigues Assistante technique, Manu Rutka Régie générale et régie son, Ferat Ukshini Montage du décor,
Cécile Vercaemer-Inglès Habilleuse-coiffeuse
Production Théâtre de Carouge-Atelier de Genève
Coproduction Théâtre des Amis
L’Arche éditeur est agent théâtral du texte présenté www.arche-editeur.com
des nouvelles de Dimitrigénérations Hors abonnement
« Cet été le clown Dimitri a tiré sa révérence. Lors de sa venue à Carouge en automne 2014
avec la rétrospective de ses grands numéros, j’avais été infiniment touché par la grâce avec
laquelle, en toute légèreté, il revisitait son parcours. L’énergie et la musicalité étaient toujours
là, et ses mouvements étaient teintés d’une discrète retenue qui révélait la patine du temps
sur son œuvre : du très très grand Art. Avec Dimitrigénérations, il se réjouissait de retrouver
Carouge accompagné de sa « relève ». Ses enfants et petits-enfants qui auraient dû partager la
scène avec lui ont finalement décidé de néanmoins nous honorer de leur présence en retravaillant le spectacle. Une belle façon d’entretenir la flamme, et pour nous de retrouver en eux, bien
vivant, notre cher Dimitri. Venez, assurément un moment fort de rire, de poésie et d’émotion ! »
Jean Liermier
Pickering : Cela m’intéresse, Higgins. Et pour la garden-party de l’ambassadeur ? Je vous proclamerai le
plus grand pédagogue du monde si vous tenez parole.
Je vous parie tout ce que coûtera votre tentative, que
vous n’y parviendrez pas. Et je paierai pour les leçons.
Liza : Vous êtes vraiment gentil. Merci, capitaine.
Higgins, tenté et la regardant : C’est presque irrésistible. Elle est si délicieusement vulgaire, si horriblement sale.
Liza, protestant avec la dernière véhémence : Ah-ahah-ah-ow-ow-oo !!! Je ne suis pas sale. Je me suis lavé
la figure et les mains avant de venir, parfaitement.
Pickering : Ce ne sont certes pas vos flatteries qui vont
lui tourner la tête Higgins !
Madame Pearce, d’un ton gêné : Oh, ne dites pas cela,
monsieur. Il y a plus d’une façon de tourner la tête d’une
fille, et personne ne sait le faire mieux que monsieur
Higgins, même s’il ne s’en rend pas toujours compte.
J’espère, monsieur, que vous n’allez pas l’encourager à
faire une bêtise.
Higgins, de plus en plus excité à mesure que l’idée
s’impose à lui : Qu’est-ce que la vie sinon une suite de
folies inspirées ? Le difficile, c’est d’en trouver l’occasion. Ne manquez jamais une occasion : elles ne se présentent pas tous les jours. Je vais faire une duchesse de
ce traîne-jupon, de cette petite piaf des rues.
Pygmalion, Acte II
Bernard Shaw
ou la critique sociale
Communiste de son époque, Bernard Shaw dénonce
les petits défauts et les grandes plaies d’une société
qu’il souhaite voir évoluer vers une structure sociale et
politique plus juste.
Issu de la lignée de la « comédie d’idées », le théâtre de
Shaw pose l’hypothèse selon laquelle la transformation
se fait par l’éducation, à travers le raffinement et la correction du langage, garants d’une vision plus lucide du
monde et des hommes.
Dans Pygmalion, il utilise l’accent de Cockney d’Eliza
comme une critique contre la classe supérieure de la
société britannique, dont l’unique jugement se cristallise sur le langage. En effet, à travers la crudité du dialecte d’Eliza, il pointe la superficialité de la bourgeoisie,
elle-même incarnée par Pickering et Higgins, ces cols
blancs qui traitent Eliza comme un objet qu’ils pourront
façonner à leur guise.
Son œuvre est celle d'un révolutionnaire et d'un réformateur visant à détruire le capitalisme pour lui substituer un socialisme éclairé.
Pour ce spectacle, le public sera installé sur des gradins, sur le plateau, avec les comédiens. Comment
avez-vous intégré ce paramètre ? Engendre-t-il des
modifications de mise en scène ?
Cette nouvelle disposition n’a pas posé de problème
puisque le décor est installé à l’identique et que les déplacements, les trajets des comédiens seront inchangés. Le spectacle a été conçu pour une petit salle et
c’est ce que reproduira cette configuration. Il était important de conserver le rapport intime que nous avons
aux Amis et c’est ce qui a été fait.
Comment avez-vous travaillé les langages et les accents propres à cette pièce avec vos comédiens ?
J’ai pris le parti de ne pas tenir compte des accents.
Les accents anglais appartiennent aux anglais et il
eût été ridicule de les transposer à Genève avec une
Eliza affublée d’un accent de la Queue d’Arve et une
Madame Higgins affectant les prétendues tonalités de
la rue des Granges. Par contre, c’est dans le choix du
lexique et de la syntaxe que j’ai cherché à marquer les
différences sociales et culturelles. Le débit et le ton
ont aussi été étudiés. Les prolétaires parlent plus fort
que la bourgeoisie.
Le mythe de Pygmalion et ses dérivés, selon les versions, proposent différentes fins. La pièce éponyme
de Bernard Shaw ouvre sur plusieurs interprétations
quant à l’issue. Quelle est, selon vous et au vu du parcours d’Eliza, celle qui est la plus pertinente ?
L’issue la plus pertinente est celle qui questionne et,
donc, laisse une place à la réflexion et à l’imagination
du spectateur. L’anecdote importe peu. Qu’Higgins
soit amoureux d’Eliza, ou l’inverse, n’est pas essentiel
et l’affaire ne se situe pas là. En réalité ils sont tous les
deux amoureux d’eux-mêmes. Cela se traduit chez lui
par un égoïsme, une fierté, un sentiment de possession
à l’égard de son œuvre. Cela se manifeste chez elle
par un indécrottable désir d’indépendance qui confine
quelque peu à l’ingratitude et pour le moins, à l’orgueil.
La question que Shaw laisse en suspens, puisque sa fin
n’en est pas une, est la suivante : quelle est la méthode ?
En d’autres termes, y a-t-il une manière d’éduquer non
intrusive ? Et, in fine, peut-on créer sans détruire, rénover sans démolir, aimer sans blesser, etc. ?
La scène de travail linguistique entre le Professeur
Higgins et Eliza met en scène une machine infernale. De quoi vous êtes-vous inspiré pour en rendre
compte ?
C’est une scène de torture, justifiée ou non. Il y a peutêtre un peu du Brazil de Terry Gilliam et d’Orange mécanique de Stanley Kubrick.
Bernard Shaw, communiste en son siècle, aborde la
question des classes sociales dans Pygmalion. Le
Théâtre des Amis, que vous dirigez, applique le même
régime à tout le personnel. Dans quelle mesure vous
sentez-vous proche des idées de Bernard Shaw ?
Le Théâtre des Amis n’est pas un théâtre communiste
ou communautaire. C’est un endroit où l’on tente de
s’approcher le plus possible d’une forme d’équité. Cela
dit, comme vous le faites remarquer, Shaw était communiste dans son siècle. Dans un contexte qui n’est
pas le nôtre, donc être communiste à la fin du XIXe
siècle était nécessaire et courageux. Bref, je n’aurai
pas l’outrecuidance de me sentir proche de l’homme
mais j’en suis admiratif. Pour son courage et son originalité, notamment. Et puis, pour finir et pour parler
de politique avec force et profondeur, je vous avouerai
que je me sens proche de cette citation de Shaw : « Les
hommes politiques et les couches doivent être changés
souvent… et pour la même raison. »
Hadrien Dussoix, l’artiste du mur du 39
Exposition du 13 septembre
au 16 octobre 2016
Le chemin emprunté par l’artiste genevois se révèle dans le contraste
entre deux manières de pratiquer la peinture : l’une préalablement réfléchie dans ses détails, appliquée avec soin en fine couche, et l’autre
faite de matière, laissant une place à l’intuition du moment, exprimant
un mouvement, acceptant les accidents.
Sa peinture, saisissante, tantôt apaisée, tantôt explosive, souvent
colorée, participe d’une dynamique féconde qui doit beaucoup à la
vague expressionniste du siècle passé.
Pour expliquer la « spontanéité picturale » (expression du peintre danois Asger Jorn) de Dussoix, il serait vain de chercher un cadre théorique : expérimentation est le mot d’ordre, et la peinture est le champ
d’action.
La corrélation étroite entre la ligne et la surface dans les limites d’une
toile montée sur châssis n’est pas son style. Il y a débordement, coulure, bavure, il y a explosion hors du cadre, affranchissement des
contraintes.
Le travail d’Hadrien Dussoix contribue non seulement à « une avancée décisive vers la libération de la couleur », mais aussi vers la libération des formes, des mots.
Karine Tissot in Hadrien Dussoix (2014), éditions InFolio et L’Apage
Les RENDEZ-VOUS
Le prochain spectacle
Le dimanche 9 octobre 2016 à 14h
Musée d’art et d’histoire
(Rue Charles-Galland 2, 1206 Genève)
L’artiste, le modèle et la création
Visite commentée par Thierry Jorand et Isabelle Burkhalter
Entrée libre, sans réservation
Du 1er au 13 novembre 2016
Karamazov, d'après Les Frères Karamazov
De Fiodor Dostoïevski
Mise en scène de Jean Bellorini
Salle François-Simon (rue Ancienne 39)
Réservations : +41 22 343 43 43
Le lundi 10 octobre 2016 à 20h
Salle François-Simon
Rencontre avec Anne Sinclair
En collaboration avec la Société de Lecture
Réservations : [email protected]
Une traversée mémorable dans l’un des chefsd’œuvre absolu de la littérature à ne pas manquer !
Le Théâtre de Carouge-Atelier de Genève remercie ses subventionneurs la République et Canton de Genève, la Ville de Carouge son partenaire principal JTI, ses partenaires de création la Fondation Leenaards,
le Service culturel Migros Genève les initiatives et entreprises avec lesquelles il collabore la Ville de Genève, Teo Jakob SA, la Carte 20 ans / 20 francs, le Chéquier culture, le Kiosque culturel du CAGI à l’ONUG, les TPG, Unireso, le Fonds intercommunal
des communes genevoises Un remerciement particulier aux entreprises et aux communes membres du Club des 50 qui ont décidé de soutenir les activités du Théâtre ainsi qu’à ses partenaires culturels.
Direction artistique SO2DESIGN / so2design.ch Photographie verso Sandra Pointet / localf11.ch Photo Pygmalion Isabelle Meister Photo Hadrien Dussoix DR Responsable de projet Jane Carton
Tiré à 7’000 exemplaires par Victor Chevalier Imprimerie Genevoise / imprimerie-genevoise.ch
« Qu’est-ce que la vie sinon
une suite de folies inspirées ? »
(higgins)

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