«Chez moi, je suis comme au théâtre»
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«Chez moi, je suis comme au théâtre»
Art de vivre Art de vivre Cathy Sottas «Chez moi, je suis comme au théâtre» Elle habite dans le quartier de la Servette, à Genève, à proximité de tout: le centre-ville, les commerces, le bord du lac et, surtout, les salles de spectacles où elle passe sa vie. La comédienne Cathy Sottas a aussi donné à son appartement, situé dans un immeuble ancien, un style très personnel et franchement artistique, mi-fantastique mi-baroque. 6 N U M É R O 2 3 J U I L L E T – S E P T E M B R E 2010 7 Art de vivre «Je m’installe souvent sur le sofa pour travailler mes textes. C’est là que je répète, que je décortique, que m’apprends mes rôles». «C’est mon petit coin théâtre, un décor où je range des accessoires, des habits de scène, des affiches. Toute sorte de souvenirs! Au début c’était une petite penderie, mais je l’ai transformée pour avoir un petit coin qui évoque mon métier». 8 N U M É R O E lle aime les histoires extravagantes, les épopées légendaires qui font rêver, les récits qui mettent en scène ces personnages originaux mais un peu inquiétants que sont, par exemple, les chevaliers de l’Apocalypse ou les ogres qui adorent un peu trop les enfants. Pour la comédienne Cathy Sottas, la vie est un théâtre, un spectacle, une source de sensations, 2 3 d’émotions, de surprises. Et son appartement, bien sûr, lui ressemble! Dans un immeuble à l’ancienne, c’est un logement comme autrefois, auquel elle a donné une seconde vie. La sienne! «Je suis ici depuis six ans, dit-elle avec ce sourire et cette légèreté qui la caractérisent, je cherchais un appartement proche de la ville et des transports publics, parce que je ne voulais pas de voiture. Je suis à deux pas de la gare et des théâtres genevois; je fais pratiquement tout à pied, ce qui a aussi l’avantage de remplacer le fitness». En arrivant, elle a commencé par enlever la moquette dans le living, une vieille et épouvantable moquette rose, gorgée des poils de chats des locataires précédents, et par refaire le parquet qu’elle a découvert audessous, aussi fatigué et usé que la moquette elle-même. «J’ai tout poncé, teinté, vitrifié, explique-t-elle, ça m’a pris six mois. J’ai choisi un bois d’ébène, sombre et lumineux, ça donne beaucoup de cachet. Petit à petit, je me suis beaucoup amusée et j’en ai fait un lieu vraiment à moi!». Cathy Sottas a ensuite pensé aux «J’ai des oiseaux depuis que je suis petite, ma grandmaman m’en avait offert quand j’avais 2-3 ans. En ce moment j’ai deux perruches et deux canaris, Béatrice et Lucifer. Je ne dirais pas qu’elles font de la musique, ce serait peut-être un grand mot, mais disons qu’elles font une espèce de bruit de fond qui me tient compagnie. C’est une part de mon atmosphère, elles mettent une ambiance esthétique et sonore. L’été, je les mets souvent sur mon petit balcon, au soleil». meubles, à la décoration. «Je travaille beaucoup avec des objets de récupération, confie-t-elle; tous les objets ont une histoire: soit je les ai ramenés de voyage, soit ce sont des cadeaux ou des échanges. J’aime bien tout ce qui sort de l’ordinaire; des affiches de spectacles, des peluches, des sofas ou un fauteuil trouvés dans des brocantes. Je déniche souvent de nouvelles choses, je remplace, je change. Je veux que mon appartement reste vivant!». Cet été, Cathy Sottas va devoir prendre quelque distance avec son logement et prendre le chemin, non des vacances, mais du travail. Ou plutôt le chemin de la passion et du plaisir, puisqu’elle va jouer dans un grand spectacle, au centre de Sion, «La dernière tentation de Méphisto». «Je vais tenir plusieurs rôles, se réjouit-elle déjà. Je serai un chérubin, une prostituée d’origine tzigane, Lulu, une aliénée qui n’aura même pas de nom». Mais le rôle qu’elle jouera avec le plus d’amusement, ce sera celui d’une impératrice vénale et inquiétante, complètement obsédée par le sexe et les orgies. «Très sympa, non?», remarque Cathy Sottas. n François Valle «La dernière tentation de Mephisto», de Bernard Sartoretti, sera jouée en plein air, sur la place du théâtre à Sion, du 10 août au 10 septembre. Réservations: 078 940 96 94 J U I L L E T – S E P T E M B R E 2010 9