«Chez moi, je suis comme au théâtre»

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«Chez moi, je suis comme au théâtre»
Art de vivre
Art de vivre
Cathy Sottas
«Chez moi, je suis
comme au théâtre»
Elle habite dans le quartier de la Servette, à Genève,
à proximité de tout: le centre-ville, les commerces,
le bord du lac et, surtout, les salles de spectacles
où elle passe sa vie. La comédienne Cathy Sottas
a aussi donné à son appartement, situé dans
un immeuble ancien, un style très personnel
et franchement artistique, mi-fantastique mi-baroque.
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«Je m’installe souvent sur le sofa pour travailler
mes textes. C’est là que je répète, que je décortique,
que m’apprends mes rôles».
«C’est mon petit coin théâtre,
un décor où je range
des accessoires, des habits
de scène, des affiches.
Toute sorte de souvenirs!
Au début c’était une petite
penderie, mais je l’ai transformée
pour avoir un petit coin
qui évoque mon métier».
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lle aime les histoires extravagantes, les épopées
légendaires qui font rêver,
les récits qui mettent en scène ces
personnages originaux mais un peu
inquiétants que sont, par exemple,
les chevaliers de l’Apocalypse ou
les ogres qui adorent un peu trop
les enfants. Pour la comédienne Cathy Sottas, la vie est un théâtre, un
spectacle, une source de sensations,
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d’émotions, de surprises. Et son appartement, bien sûr, lui ressemble!
Dans un immeuble à l’ancienne,
c’est un logement comme autrefois,
auquel elle a donné une seconde vie.
La sienne! «Je suis ici depuis six ans,
dit-elle avec ce sourire et cette légèreté qui la caractérisent, je cherchais
un appartement proche de la ville et
des transports publics, parce que je
ne voulais pas de voiture. Je suis à
deux pas de la gare et des théâtres
genevois; je fais pratiquement tout
à pied, ce qui a aussi l’avantage de
remplacer le fitness».
En arrivant, elle a commencé par enlever la moquette dans le living, une
vieille et épouvantable moquette
rose, gorgée des poils de chats des
locataires précédents, et par refaire
le parquet qu’elle a découvert audessous, aussi fatigué et usé que
la moquette elle-même. «J’ai tout
poncé, teinté, vitrifié, explique-t-elle,
ça m’a pris six mois. J’ai choisi un
bois d’ébène, sombre et lumineux,
ça donne beaucoup de cachet. Petit
à petit, je me suis beaucoup amusée et j’en ai fait un lieu vraiment à
moi!».
Cathy Sottas a ensuite pensé aux
«J’ai des oiseaux depuis que je suis petite, ma grandmaman m’en avait offert quand j’avais 2-3 ans. En ce
moment j’ai deux perruches et deux canaris, Béatrice et
Lucifer. Je ne dirais pas qu’elles font de la musique, ce
serait peut-être un grand mot, mais disons qu’elles font
une espèce de bruit de fond qui me tient compagnie. C’est
une part de mon atmosphère, elles mettent une ambiance
esthétique et sonore. L’été, je les mets souvent sur mon
petit balcon, au soleil».
meubles, à la décoration. «Je travaille beaucoup avec des objets de
récupération, confie-t-elle; tous les
objets ont une histoire: soit je les
ai ramenés de voyage, soit ce sont
des cadeaux ou des échanges. J’aime
bien tout ce qui sort de l’ordinaire;
des affiches de spectacles, des peluches, des sofas ou un fauteuil trouvés dans des brocantes. Je déniche
souvent de nouvelles choses, je remplace, je change. Je veux que mon
appartement reste vivant!».
Cet été, Cathy Sottas va devoir
prendre quelque distance avec son
logement et prendre le chemin,
non des vacances, mais du travail.
Ou plutôt le chemin de la passion
et du plaisir, puisqu’elle va jouer
dans un grand spectacle, au centre
de Sion, «La dernière tentation de
Méphisto». «Je vais tenir plusieurs
rôles, se réjouit-elle déjà. Je serai un
chérubin, une prostituée d’origine
tzigane, Lulu, une aliénée qui n’aura même pas de nom». Mais le rôle
qu’elle jouera avec le plus d’amusement, ce sera celui d’une impératrice
vénale et inquiétante, complètement
obsédée par le sexe et les orgies.
«Très sympa, non?», remarque Cathy
Sottas. n
François Valle
«La dernière tentation
de Mephisto»,
de Bernard Sartoretti,
sera jouée en plein air,
sur la place du théâtre à Sion,
du 10 août au 10 septembre.
Réservations: 078 940 96 94
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