L`autonomie - Cancero.net
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Roche 30, cours de l’Ile Seguin 92650 Boulogne-Billancourt cedex Tél. : 01 47 61 40 00 Fax : 01 47 61 77 00 www.roche.fr Suivi Clinique Glioblastome nouvellement diagnostiqué FOCUS SUR LA VIE DU PATIENT MISE AU POINT SUR … RE-IMAGINE Health Agency L’autonomie 2 MISE AU POINT SUR… l’autonomie ÉDITORIAL SOMMAIRE L’altération rapide et importante des capacités cognitives et fonctionnelles des patients atteints de glioblastome, affecte fortement leur autonomie ainsi que leur situation familiale et sociale (1,2). Ces troubles ont un retentissement négatif sur la survie des patients en 1 L e glioblastome : des conséquences importantes sur l’autonomie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 [ Les différents déficits : fonctionnels, cognitifs et émotionnels . . . . . . . . 4 [ La perte d’autonomie : facteur altérant précocement la qualité de vie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 impactant leur qualité de vie et celle de leur entourage . (2) L’autonomie fonctionnelle et cognitive du patient constitue un facteur pronostic essentiel de survie du patient atteint de glioblastome, indispensable à déterminer avant toute intervention thérapeutique (3). Les traitements mis en place pour cette pathologie incurable au pronostic sévère ont donc pour objectif non seulement de prolonger la survie mais aussi de préserver l’autonomie et la qualité de vie du patient (4,5). Dr Mathieu BOONE CHU d’Amiens - Hôpital Nord 2 L es outils d’évaluation de l’autonomie dans le glioblastome. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 [ Indices de performance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 [ Evaluations utilisées en neurologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 [ Evaluation neuropsychologique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 3 L ’autonomie des patients, facteur pronostique indépendant de survie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 4 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 5 Références bibliographiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 2 En collaboration avec Dr Mathieu BOONE (Amiens) 3 1 Le glioblastome : des conséquences importantes sur l’autonomie Le glioblastome est un gliome de haut grade très agressif. Il se développe dans plus de 90 % des cas (glioblastome primaire ou de novo) rapidement avec une histoire clinique remontant seulement à quelques jours ou semaines (6). LES DIFFÉRENTS DÉFICITS : FONCTIONNELS, COGNITIFS ET ÉMOTIONNELS La présentation clinique initiale du glioblastome est très variable et dépend principalement de la taille de la tumeur, de sa localisation et des structures cérébrales impliquées (5,7). L’autonomie concerne différents domaines de la vie quotidienne comme : les soins personnels (alimentation, toilette, utilisation des toilettes), la mobilité/transferts (lit, chaise, baignoire, douche), la locomotion (marche, fauteuil roulant, escaliers), la communication (compréhension, expression) et la conscience du monde extérieur (interactions sociales, résolution des problèmes, mémoire). La perte d’autonomie peut survenir soudainement ou graduellement. Les symptômes les plus courants incluent des signes neurologiques focaux (aphasie, paresthésies, hémiparésie, troubles visuels tels qu’une hémianopsie, dysfonction des nerfs crâniens, ataxie, perte de sensibilité…), des changements de l’humeur et de la personnalité, des épilepsies ou des symptômes d’hypertension intracrânienne (2,4,7). Ces symptômes peuvent être isolés ou multiples (4). Les modifications des capacités cognitives, de la personnalité et du comportement peuvent avoir un effet particulièrement délétère sur la qualité de vie du patient et de son entourage. Des symptômes tels que dépression, perte de la mémoire récente, limitation de la concentration, altération du jugement, oubli des connaissances, et changement de la personnalité peuvent ainsi être présents et altérer la communication avec le patient (2,4,7). Ils sont liés directement à la tumeur ou à sa résection et aux traitements de soutien (1,5). La survie avec ce type de symptômes peut être rendue extrêmement difficile pour le patient et son entourage, en particulier quand surviennent des épisodes de confusion ou de comportements violents (4). De même, la difficulté d’effectuer des soins personnels, les troubles sphinctériens et une mobilité réduite sont d’autres symptômes présents dans le glioblastome (8). Déficits fonctionnels (7) - Aphasie - Paresthésies - Hémiparésie - Troubles visuels (hémianopsie) - Dysfonction des nerfs crâniens - Ataxie - Perte de sensibilité… Déficits cognitifs (1,2) - Perte de la mémoire récente - Limitation de la concentration - Altération du jugement - Oubli des connaissances - Changement de personnalité - Modification du comportement… Déficits émotionnels (4) - Réactionnels au diagnostic ou aux différents handicaps - Ou symptôme à part entière de l’atteinte neurologique du fait de la localisation du processus tumoral - Ou effet secondaire des traitements 4 Si les troubles émotionnels peuvent être réactionnels au diagnostic ou aux différents handicaps, ils peuvent aussi être un symptôme à part entière de l’atteinte neurologique du fait de la localisation du processus tumoral ou un effet secondaire des traitements : radiothérapie, chimiothérapie et corticothérapie. Les troubles de l’humeur doivent donc être reconnus et pris en charge quelle que soit leur étiologie (4). LA PERTE D’AUTONOMIE : FACTEUR ALTÉRANT PRÉCOCEMENT LA QUALITÉ DE VIE Les séquelles physiques, psychologiques et cognitives liées à la tumeur et aux traitements qui en découlent vont avoir un impact négatif sur la survie des patients et en particulier vont affecter leur autonomie ou indépendance et donc leur qualité de vie (2). De plus, il a été constaté que la plupart des patients atteints de glioblastome souffraient de “détresse psychologique” qui a un impact significatif sur leur qualité de vie (9). Les patients souffrant de tumeur cérébrale peuvent avoir du mal à s’auto-évaluer et surestiment de ce fait leur capacité à gérer leur vie de manière autonome (2). Leurs capacités de prise de décisions médicales peuvent aussi être altérées, peu de temps après leur diagnostic. L’entourage du patient est alors impliqué dans le processus de prise de décision médicale (10). La plupart des patients ne seront pas capables de conduire, de travailler, de vivre indépendamment ou d’accomplir leurs activités quotidiennes comme les courses, le ménage, la préparation des repas, la prise des médicaments et la gestion financière. Cela peut conduire à modifier les rôles dans la cellule familiale et nécessiter que les aidants prennent des responsabilités supplémentaires (2). La qualité de vie doit faire l’objet d’une évaluation initiale spécialisée (fonctionnelle, neuropsychologique, motrice, psychologique, sociale et gériatrique) chez ces patients. Ensuite, elle devra être réévaluée tout au long de la prise en charge et être prise en compte lors des adaptations thérapeutiques oncologiques ou symptomatiques (11). La prise en charge en 1re ligne du glioblastome vise donc à conduire le traitement le mieux adapté pour améliorer la survie et à maintenir l’autonomie fonctionnelle et cognitive des patients (5,11,12). Les bénéfices des traitements doivent être pesés en fonction de leurs effets secondaires et de leur potentiel retentissement psychopathologique (12). Par ailleurs, les avancées dans le traitement du glioblastome et l’amélioration de la survie des patients ont contribué au développement de programmes de réhabilitation physiques, mentales et cognitives, qui sont en cours de mise en place et qui visent à améliorer l’autonomie des patients (1,11). Les approches de rééducation cognitive peuvent être divisées en deux types. Les procédés de reconversion sont basés sur l’hypothèse qu’en raison de la plasticité du cerveau, la pratique régulière des tâches peut restaurer le comportement cognitif et les compétences diminuées. En revanche, les méthodes de compensation se concentrent sur des stratégies d’apprentissage après considération des dommages neuronaux (13). 5 2 Les outils d’évaluation de l’autonomie dans le glioblastome Différents outils permettent d’évaluer l’autonomie des patients atteints de glioblastome. Des tests rapides ou composites explorant plusieurs domaines cognitifs sont disponibles. Il existe également des batteries de tests utilisés pour évaluer des facteurs cognitifs spécifiques (13,14). L’indice de Karnofsky est l’index de performance le plus souvent utilisé chez les patients souffrant d’un cancer (3). Créé par un cancérologue américain, il permet d’évaluer l’état fonctionnel et général du patient (11). C’est donc un index de “performance” qui mesure le niveau d’activité du patient, c’est-à-dire sa capacité à exécuter les actes de la vie courante, et qui apprécie ses progrès sous traitement (3). Il existe aussi un autre indice de performance utilisé en oncologie, l’indice de l’ECOG. Cet indice évalue l’état fonctionnel du patient sur une échelle de 0 à 5 (15). Indice de Karnofsky (11) Indice de l’ECOG (15) Situation clinique Le patient ne présente aucun signe ou symptôme de maladie Score Description 100 % Le patient est capable de réaliser les activités normales de la vie quotidienne, symptômes ou signes mineurs de la maladie 90 % Le patient est capable de réaliser les activités normales de la vie quotidienne avec effort, quelques symptômes ou signes mineurs 80 % Le patient est capable de se prendre en charge, mais est incapable de mener une vie normale ou de travailler 70 % Le patient nécessite une aide occasionnelle, mais peut prendre en charge la plupart des soins personnels 60 % Le patient nécessite une aide suivie et des soins médicaux fréquents 50 % Le patient est handicapé et nécessite une aide et des soins particuliers 40 % Le patient est sévèrement handicapé 30 % Le patient, très malade, nécessite un traitement de soutien actif 20 % Le patient est moribond, le processus fatal progressant rapidement 10 % 0 Activité normale Capable de réaliser les activités sans limitations 1 Limité pour une activité physique intense, mais ambulatoire et capable d’effectuer des travaux d’un caractère léger ou sédentaire Aucun symptôme 1 Pas d’handicap significatif malgré les symptômes ; capable de réaliser toutes les fonctions et activités habituelles 2 Handicap léger ; incapable de mener à bien toutes les activités précédentes, mais capable de s’occuper de lui-même sans assistance 3 Handicap modéré ; nécessitant une aide, mais capable de marcher sans assistance 4 Handicap modérément sévère ; incapable de marcher sans assistance et incapable de s’occuper de ses besoins corporels sans assistance 5 Handicap sévère ; alité, incontinent et demandant des soins infirmiers et une attention constants 6 Décès L’indice de Barthel est un indice de performance très utilisé en neurologie. Outre sa fonctionnalité, son intérêt est de donner rapidement une indication sur la situation fonctionnelle du patient. Cet indice permet d’évaluer ce qu’un patient peut faire et non ce qu’il pourrait faire. Il est donc représentatif du degré d’indépendance d’un patient. Le score maximal est de 100 et correspond à une indépendance complète. Indice de Barthel (16) 0 5 10 Bain Dépendant Indépendant 0 5 Toilette Besoin d’aide Indépendant pour le visage, les cheveux, les dents ou le rasage (si les outils sont fournis) 0 5 Habillage Limité dans son auto-gestion. Confiné au lit ou au fauteuil-roulant plus de 50 % de la journée Dépendant Besoin d’aide (mais peu s’occuper d’une partie seul) Indépendant (y compris boutons, zips, lacets…) 0 5 10 Selles Incontinent Problèmes occasionnels Continent 0 5 10 Décès Vessie Incontinent ou cathétérisé ou incapable de s’autogérer Problèmes occasionnels Continent 0 5 10 Utilisation des WC Dépendant Besoin d’aide (mais peut s’occuper d’une partie seul) Indépendant (y compris pour s’habiller, s’essuyer) 0 5 10 Transferts (du lit à la chaise et inversement) Impossible, pas d’équilibre assis Besoin d’aide majeure (physique, 1 ou 2 personnes), peut s’assoir Besoin d’aide mineure (verbale ou physique) Indépendant 0 5 10 15 Mobilité sur une surface plane Immobile ou distance < 45,7 m Indépendant en fauteuil roulant, y compris les coins, distance > 45,7 m Marche avec l’aide d’une personne (verbale ou physique), distance > 45,7 m Indépendant (mais pourrait avoir besoin d’aide, par exemple une canne), distance > 45,7 m 0 5 10 15 Escaliers Impossible Besoin d’aide (verbale, physique, dispositif d’aide) Indépendant 0 5 10 Capable de se déplacer seul et de s’auto-gérer mais incapable de produire un travail léger 3 Ambulatoire et capable de s’auto-gérer, mais incapable de mener à bien un travail Jusqu’à 50 % ou plus du temps éveillé 5 0 Alimentation 2 4 Description Impossible Besoin d’aide (pour couper, étaler le beurre…) Indépendant ÉVALUATIONS UTILISÉES EN NEUROLOGIE Si l’indice de Karnofsky (KPS) est l’index de performance le plus fréquemment utilisé chez les patients ayant un cancer, d’autres scores ont été spécialement développés pour les patients ayant une pathologie neurologique (3) : - le “Ranking Score modifié” (mRS) pour les patients ayant eu un accident vasculaire cérébral, - le “Medical Research Council brain prognostic index” (MRC) conçu pour les patients ayant une tumeur cérébrale afin de guider la décision thérapeutique et d’interpréter les résultats des études. Il s’agit d’une échelle d’évaluation de la per6 “Modified Ranking Scale” (mRS)(3) Score INDICES DE PERFORMANCE Correspondance entre l’indice de Karnofsky et l’indice de l’ECOG formance neurologique qui inclut aussi d’autres facteurs pronostiques tels que l’âge et l’importance de la résection tumorale. 7 2 Les outils d’évaluation de l’autonomie dans le glioblastome Le retentissement des troubles cognitifs sur les activités de la vie quotidienne des patients peut être apprécié à l’aide d’échelles évaluant l’autonomie des patients sur les principaux axes d’activités de la vie quotidienne telles que l’échelle Instrumental Activities of Daily Living (IADL) ou l’échelle Activities of Daily Living (ADL) pour les activités basiques de la vie quotidienne (17). Une forme simplifiée de l’IADL reprend les 4 items les plus significatifs : utilisation du téléphone et des moyens de transport, la prise de médicaments et la gestion des finances. Echelle “IADL” (17) 8 Utiliser le téléphone De sa propre initiative, cherche et compose les numéros Compose un petit nombre de numéros bien connus Répond au téléphone mais n’appelle pas Incapable d’utiliser le téléphone 1 1 1 0 Faire les courses Fait les courses de façon indépendante Fait uniquement les petits achats tout seul A besoin d’être accompagné quelque soit la course Incapable de faire les courses 1 0 0 0 Préparer les repas Prévoit, prépare et sert les repas de façon indépendante Prépare les repas si les ingrédients sont fournis Est capable de réchauffer les petits plats préparés A besoin qu’on lui prépare et qu’on lui serve ses repas 1 0 0 0 Entretenir le domicile Entretient seul la maison avec une aide occasionnelle pour les gros travaux Ne fait que les travaux d’entretien quotidiens (laver la vaisselle ou faire le lit) Fait les petits travaux sans parvenir à garder un niveau de propreté suffisant A besoin d’aide pour toutes les tâches d’entretien du domicile Ne participe pas du tout à l’entretien du domicile 1 1 1 1 0 Faire la lessive Fait toute sa lessive personnelle Lave les petites affaires Toute la lessive doit être faite par d’autres 1 1 0 Utiliser les moyens de transport Se déplacer Peut voyager seul et de façon indépendante (transports publics ou voiture personnelle) Peut se déplacer seul uniquement en taxi ou en bus Peut prendre les transports en commun s’il est accompagné Transport limité au taxi ou à la voiture avec accompagnement Ne se déplace pas du tout 1 Prendre les médicaments S’occupe lui-même de la prise (dosage et horaire) Peut les prendre par lui-même s’ils sont préparés à l’avance (dosage) Incapable de les prendre de lui-même 1 0 0 Gérer ses finances Totalement autonome (fait des chèques, paye ses factures,…) Se débrouille pour les dépenses au jour le jour, mais a besoin d’aide pour gérer ses finances à long terme Incapable de gérer son argent 1 1 1 1 0 0 EVALUATION NEUROPSYCHOLOGIQUE L’outil idéal pour détecter une déficience des fonctions cognitives des patients devrait être centré sur l’orientation, l’attention, la concentration, les fonctions exécutives, le langage, la mémoire spatio-temporelle et aurait une sensibilité acceptable dans les domaines cognitifs. Il devrait aussi être rapide (durée < 15 minutes) et gratuit (18). Si l’indice de performance est utile pour classer les patients lors des essais cliniques, il peut masquer des différences cliniques importantes entre les patients. En effet, malgré un indice de performance identique, un patient ayant un déficit cognitif léger peut avoir un pronostic différent par rapport à un patient ayant une hémiparésie légère (14). L’évaluation des différents domaines cognitifs des patients porteurs d’un glioblastome nouvellement diagnostiqué est donc essentielle et peut être réalisée à l’aide d’une batterie de 14 tests neuropsychologiques spécifiques évaluant l’attention, l’apprentissage et la mémoire, la vitesse de traitement de l’information, les fonctions exécutives, le langage, les fonctions visio-spatiales et la puissance des membres supérieurs (Wechler Adult Intelligence Scale, Hopkins Verbal Learning Test, Trail Making Test, Multilingual Aphasia Examination, Grip Strength…) (13,14). Ces tests disposent pour la plupart de versions francophones ou de tests équivalents. Le score MMSE (Mini Mental State Examination) est une série de questions destinées à explorer les différentes fonctions cognitives d’un patient, très utilisé en pratique. Il convient parfaitement à la détection de troubles cognitifs sévères. Un autre score également utilisé en neuro-oncologie est le MoCA (Montreal Cognitive Assessment). Il permet d’évaluer les fonctions suivantes : l’attention, la concentration, les fonctions exécutives, la mémoire, le langage, les capacités d’abstraction, le calcul et l’orientation. Ce score serait plus sensible que le MMSE dans la détection de troubles cognitifs modérés. L’administration du MoCA et du MMSE a été évaluée chez 40 patients atteints de métastases cérébrales. Les résultats de cette étude ont montré qu’en comparaison au MMSE, le MoCA était plus rapide à compléter (88 % des patients ont complété le MoCA en moins de 10 minutes, alors que tous les patients ont mis plus de 15 minutes à remplir le MMSE) et fournissait des informations supplémentaires (18). 0 9 3 5 L’autonomie des patients : facteur pronostic indépendant de survie Le pronostic du patient atteint d’un glioblastome est déterminé par un ensemble de facteurs, en premier lieu le grade de la tumeur ainsi que ses caractéristiques radiologiques et anatomopathologiques (11). Il existe aussi d’autres facteurs à prendre en compte parmi lesquels l’indice de performance et l’âge, qui sont des facteurs pronostiques indépendants reconnus chez les patients porteurs d’un glioblastome. L’estimation de l’indice de performance est essentielle pour la mise en place du traitement, son suivi et pour l’inclusion dans les essais cliniques (3). L’examen clinique, le MMSE et le compte-rendu opératoire permettent de classer le patient dans une des classes RPA (Recursive Partitioning Analysis) afin de guider les indications thérapeutiques. Une classification RPA simplifiée du RTOG, publiée en 2011, repose sur l’âge, l’étendue de la résection tumorale, ainsi que sur l’indice de Karnofsky et sur les fonctions neurologiques, et regroupe les classes V et VI qui ont la même médiane de survie globale (19). Trois classes de glioblastomes de pronostic différent ont été individualisées. Classes RPA (Recursive Partitioning Analysis simplifiée du RTOG) (19) Références bibliographiques 1Gehring K, Aaronson NK, Taphoorn MJ et al. Interventions for cognitive deficits in patients with a brain tumor: an update. Expert Rev Anticancer Ther 2010;11:1779–95. 2Schubart JR, Kinzie MB and Farace E. Caring for the brain tumor patient: Family caregiver burden and unmet needs. Neuro-Oncology 2008;10, 61-72. 3Stark AM, Stepper W, Mehdorn HM et al. Outcome evaluation in glioblastoma patients using different ranking scores: KPS, GOS, mRS and MRC. Eur J Cancer Care 2010;19:39-44. 4Jouniaux-Delbez N, Delgadillo D, Taillibert S. Dépression, anxiété, fatigue et troubles cognitifs : leur contribution à la qualité de vie des patients atteints de tumeurs cérébrales – Revue de la littérature. Psycho-Oncologie 2010;4:116-22. 5Flechl B, Ackerl M, Sax C et al. Neurocognitive and sociodemographic functioning of glioblastoma. J Neurooncol 2012;109:331-9. 6Ducray F, Dutertre G, Ricard D et al. Actualités dans la biologie, l’imagerie et le traitement des gliomes de l’adulte. Bull Cancer 2010;97:17-36. 7 Nolan C and Gavrilovic IT. Pearls: Primary Brain Tumors. Seminars in Neurology 2010;30:5-9. 8Dutta D, Vanere P, Gupta T et al. Factors influencing activities of daily living using FIM–FAM scoring system before starting adjuvant treatment in patients with brain tumors: results from a prospective study. J Neurooncol 2009;94:103–10. Définition Durée de survie médiane 1 an 3 ans 5 ans III Age < 50 ans et KPS ≥ 90 17,1 mois 70 % 20 % 14 % 10Triebel KL, Martin RC, Nabors LB, Marson DC. Medical decision-making capacity in patients with malignant glioma. Neurology 2009;73:2086–92. IV Age < 50 ans, KPS < 90 ; Age ≥ 50 ans, KPS ≥ 70, résection tumorale et capable de travailler 11,2 mois 46 % 7 % 4 % V+VI Age ≥ 50 ans, KPS ≥ 70, résection tumorale et incapable de travailler ; Age ≥ 50 ans, KPS ≥ 70, biopsie seule ; Age ≥ 50 ans, KPS < 70 11HAS. Guide – Affection de longue durée – ALD 30 – Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique. Cancer primitif du système nerveux central de l’adulte. Novembre 2010 (pages 5, 13, 14, 15, 35). Classe RPA du glioblastome Pourcentage de survie 9Kvale EA, Murthy R, Taylor R et al. Distress and quality of life in primary high-grade brain tumor patients. Support Care Cancer 2009;17:793-9. 12Colen CB, Allcut E. Quality of life and outcomes in glioblastoma management. Neurosurg Clin N Am 2012;23:507-13. 7,5 mois 28 % 1 % 0 % RPA : Recursive Partitioning Analysis ; KPS : Karnofsky Performance Score 13Taphoorn MJB, Klein M. Cognitive deficits in adult patients with brain tumours. Lancet Neurol 2004;3:159–68. 14Johnson DR, Sawyer AM, Meyers CA et al. Early measures of cognitive function predict survival in patients with newly diagnosed glioblastoma. Neuro-Oncology 2012:14:808-16. 15ECOG : http://ecog.dfci.harvard.edu/general/perf_stat.html (site consulté le 12/03/2014). 4 16Indice de Barthel : http://www.strokecenter.org/wp-content/uploads/2011/08/barthel.pdf (site consulté le 12/03/2014). Conclusion Chez les patients atteints de tumeurs cérébrales, les capacités cognitives et fonctionnelles doivent être évaluées en début de maladie, après chirurgie et au cours du traitement (11). Les déclins cognitifs peuvent indiquer chez ces patients une progression tumorale, plus d’un mois avant la confirmation radiologique (20). 17Lawton MP, Brody MP. Assessment of older people: Self-maintaining and instrumental activities of daily living. The Gerontologist 1969;3:179-186. 18Olson RA. Feasibility study of the Montreal Cognitive Assessment (MoCA) in patients with brain metastases. Support Care Cancer 2008;16:1273–78. 19 Li J, Wang M, Won M et al. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2011; 81: 623-30. 20Meyers CA and Hess KR. Multifaceted end points in brain tumor clinical trials: Cognitive deterioration precedes MRI progression. Neuro-Oncology 2003;5:89–95. L’autonomie, en termes de capacités fonctionnelles et cognitives, a un impact important sur la qualité de vie des patients porteurs d’un glioblastome et constitue un facteur pronostique essentiel (3,13). Sa détermination est donc capitale (3). Les cliniciens disposent de différentes échelles (IADL), indices (KPS), scores (MRC) et d’outils (MMSE, MoCA) pour évaluer le statut neuropsychologique et l’autonomie des patients atteints d’une tumeur cérébrale. 10 11 Roche 30, cours de l’Ile Seguin 92650 Boulogne-Billancourt cedex Tél. : 01 47 61 40 00 Fax : 01 47 61 77 00 www.roche.fr Suivi Clinique Glioblastome nouvellement diagnostiqué FOCUS SUR LA VIE DU PATIENT MISE AU POINT SUR … RE-IMAGINE Health Agency L’autonomie 2