L`autonomie - Cancero.net

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Roche
30, cours de l’Ile Seguin
92650 Boulogne-Billancourt cedex
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Suivi Clinique
Glioblastome
nouvellement
diagnostiqué
FOCUS SUR LA VIE DU PATIENT
MISE AU POINT SUR …
RE-IMAGINE Health Agency
L’autonomie
2
MISE AU POINT SUR…
l’autonomie
ÉDITORIAL
SOMMAIRE
L’altération rapide et importante des capacités cognitives et fonctionnelles
des patients atteints de glioblastome, affecte fortement leur autonomie ainsi
que leur situation familiale et sociale (1,2).
Ces troubles ont un retentissement négatif sur la survie des patients en
1 L
e glioblastome : des conséquences importantes
sur l’autonomie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
[ Les différents déficits : fonctionnels, cognitifs et émotionnels . . . . . . . . 4
[ La perte d’autonomie : facteur altérant précocement
la qualité de vie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
impactant leur qualité de vie et celle de leur entourage .
(2)
L’autonomie fonctionnelle et cognitive du patient constitue un facteur pronostic
essentiel de survie du patient atteint de glioblastome, indispensable à déterminer
avant toute intervention thérapeutique (3).
Les traitements mis en place pour cette pathologie incurable au pronostic
sévère ont donc pour objectif non seulement de prolonger la survie mais
aussi de préserver l’autonomie et la qualité de vie du patient (4,5).
Dr Mathieu BOONE
CHU d’Amiens - Hôpital Nord
2 L
es outils d’évaluation de l’autonomie
dans le glioblastome. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
[ Indices de performance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
[ Evaluations utilisées en neurologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
[ Evaluation neuropsychologique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3 L
’autonomie des patients, facteur pronostique
indépendant de survie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4 Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
5 Références bibliographiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2
En collaboration avec Dr Mathieu BOONE (Amiens)
3
1
Le glioblastome : des conséquences
importantes sur l’autonomie
Le glioblastome est un gliome de haut grade très agressif. Il se développe dans plus
de 90 % des cas (glioblastome primaire ou de novo) rapidement avec une histoire
clinique remontant seulement à quelques jours ou semaines (6).
LES DIFFÉRENTS DÉFICITS :
FONCTIONNELS, COGNITIFS ET ÉMOTIONNELS
La présentation clinique initiale du glioblastome est très variable et dépend principalement
de la taille de la tumeur, de sa localisation et des structures cérébrales impliquées (5,7).
L’autonomie concerne différents domaines de la vie quotidienne comme : les
soins personnels (alimentation, toilette, utilisation des toilettes), la mobilité/transferts
(lit, chaise, baignoire, douche), la locomotion (marche, fauteuil roulant, escaliers), la
communication (compréhension, expression) et la conscience du monde extérieur
(interactions sociales, résolution des problèmes, mémoire).
La perte d’autonomie peut survenir soudainement ou graduellement. Les
symptômes les plus courants incluent des signes neurologiques focaux (aphasie,
paresthésies, hémiparésie, troubles visuels tels qu’une hémianopsie, dysfonction des
nerfs crâniens, ataxie, perte de sensibilité…), des changements de l’humeur et de
la personnalité, des épilepsies ou des symptômes d’hypertension intracrânienne (2,4,7).
Ces symptômes peuvent être isolés ou multiples (4).
Les modifications des capacités cognitives, de la personnalité et du comportement peuvent avoir un effet particulièrement délétère sur la qualité de vie
du patient et de son entourage. Des symptômes tels que dépression, perte de la
mémoire récente, limitation de la concentration, altération du jugement, oubli des
connaissances, et changement de la personnalité peuvent ainsi être présents et altérer la communication avec le patient (2,4,7). Ils sont liés directement à la tumeur ou à
sa résection et aux traitements de soutien (1,5). La survie avec ce type de symptômes
peut être rendue extrêmement difficile pour le patient et son entourage, en particulier quand surviennent des épisodes de confusion ou de comportements violents (4).
De même, la difficulté d’effectuer des soins personnels, les troubles sphinctériens et
une mobilité réduite sont d’autres symptômes présents dans le glioblastome (8).
Déficits fonctionnels (7)
- Aphasie
- Paresthésies
- Hémiparésie
- Troubles visuels (hémianopsie)
- Dysfonction des nerfs crâniens
- Ataxie
- Perte de sensibilité…
Déficits cognitifs (1,2)
- Perte de la mémoire récente
- Limitation de la concentration
- Altération du jugement
- Oubli des connaissances
- Changement de personnalité
- Modification du comportement…
Déficits émotionnels (4)
- Réactionnels au diagnostic ou aux différents handicaps
- Ou symptôme à part entière de l’atteinte neurologique du fait de la localisation
du processus tumoral
- Ou effet secondaire des traitements
4
Si les troubles émotionnels peuvent être réactionnels au diagnostic ou aux différents handicaps, ils peuvent aussi être un symptôme à part entière de l’atteinte neurologique du fait de la localisation du processus tumoral ou un effet secondaire des
traitements : radiothérapie, chimiothérapie et corticothérapie. Les troubles de l’humeur doivent donc être reconnus et pris en charge quelle que soit leur étiologie (4).
LA PERTE D’AUTONOMIE :
FACTEUR ALTÉRANT PRÉCOCEMENT LA QUALITÉ DE VIE
Les séquelles physiques, psychologiques et cognitives liées à la tumeur
et aux traitements qui en découlent vont avoir un impact négatif sur la survie des
patients et en particulier vont affecter leur autonomie ou indépendance et
donc leur qualité de vie (2). De plus, il a été constaté que la plupart des patients
atteints de glioblastome souffraient de “détresse psychologique” qui a un impact
significatif sur leur qualité de vie (9).
Les patients souffrant de tumeur cérébrale peuvent avoir du mal à s’auto-évaluer
et surestiment de ce fait leur capacité à gérer leur vie de manière autonome (2).
Leurs capacités de prise de décisions médicales peuvent aussi être altérées, peu de
temps après leur diagnostic. L’entourage du patient est alors impliqué dans le
processus de prise de décision médicale (10).
La plupart des patients ne seront pas capables de conduire, de travailler, de vivre
indépendamment ou d’accomplir leurs activités quotidiennes comme les courses, le
ménage, la préparation des repas, la prise des médicaments et la gestion financière.
Cela peut conduire à modifier les rôles dans la cellule familiale et nécessiter
que les aidants prennent des responsabilités supplémentaires (2).
La qualité de vie doit faire l’objet d’une évaluation initiale spécialisée (fonctionnelle, neuropsychologique, motrice, psychologique, sociale et gériatrique) chez ces patients. Ensuite, elle devra être réévaluée tout au long de la prise en charge et être prise
en compte lors des adaptations thérapeutiques oncologiques ou symptomatiques (11).
La prise en charge en 1re ligne du glioblastome vise donc à conduire le traitement
le mieux adapté pour améliorer la survie et à maintenir l’autonomie fonctionnelle et cognitive des patients (5,11,12). Les bénéfices des traitements doivent
être pesés en fonction de leurs effets secondaires et de leur potentiel retentissement psychopathologique (12).
Par ailleurs, les avancées dans le traitement du glioblastome et l’amélioration de la
survie des patients ont contribué au développement de programmes de réhabilitation physiques, mentales et cognitives, qui sont en cours de mise en place et qui
visent à améliorer l’autonomie des patients (1,11).
Les approches de rééducation cognitive peuvent être divisées en deux types.
Les procédés de reconversion sont basés sur l’hypothèse qu’en raison de la
plasticité du cerveau, la pratique régulière des tâches peut restaurer le comportement cognitif et les compétences diminuées. En revanche, les méthodes de
compensation se concentrent sur des stratégies d’apprentissage après considération des dommages neuronaux (13).
5
2
Les outils d’évaluation de l’autonomie
dans le glioblastome
Différents outils permettent d’évaluer l’autonomie des patients atteints de glioblastome. Des
tests rapides ou composites explorant plusieurs domaines cognitifs sont disponibles. Il existe
également des batteries de tests utilisés pour évaluer des facteurs cognitifs spécifiques (13,14).
L’indice de Karnofsky est l’index de performance le plus souvent utilisé chez les
patients souffrant d’un cancer (3). Créé par un cancérologue américain, il permet
d’évaluer l’état fonctionnel et général du patient (11). C’est donc un index de “performance” qui mesure le niveau d’activité du patient, c’est-à-dire sa capacité à
exécuter les actes de la vie courante, et qui apprécie ses progrès sous traitement (3).
Il existe aussi un autre indice de performance utilisé en oncologie, l’indice de l’ECOG.
Cet indice évalue l’état fonctionnel du patient sur une échelle de 0 à 5 (15).
Indice de Karnofsky (11)
Indice de l’ECOG (15)
Situation clinique
Le patient ne présente aucun signe
ou symptôme de maladie
Score
Description
100 %
Le patient est capable de réaliser
les activités normales de la vie
quotidienne, symptômes ou signes
mineurs de la maladie
90 %
Le patient est capable de réaliser
les activités normales de la vie
quotidienne avec effort, quelques
symptômes ou signes mineurs
80 %
Le patient est capable de se prendre
en charge, mais est incapable de mener
une vie normale ou de travailler
70 %
Le patient nécessite une aide
occasionnelle, mais peut prendre en charge
la plupart des soins personnels
60 %
Le patient nécessite une aide suivie
et des soins médicaux fréquents
50 %
Le patient est handicapé et nécessite
une aide et des soins particuliers
40 %
Le patient est sévèrement handicapé
30 %
Le patient, très malade, nécessite
un traitement de soutien actif
20 %
Le patient est moribond, le processus
fatal progressant rapidement
10 %
0
Activité normale
Capable de réaliser les activités sans
limitations
1
Limité pour une activité physique
intense, mais ambulatoire et
capable d’effectuer des travaux
d’un caractère léger ou sédentaire
Aucun symptôme
1
Pas d’handicap significatif malgré les symptômes ; capable de réaliser
toutes les fonctions et activités habituelles
2
Handicap léger ; incapable de mener à bien toutes les activités précédentes,
mais capable de s’occuper de lui-même sans assistance
3
Handicap modéré ; nécessitant une aide, mais capable de marcher sans assistance
4
Handicap modérément sévère ; incapable de marcher sans assistance
et incapable de s’occuper de ses besoins corporels sans assistance
5
Handicap sévère ; alité, incontinent et demandant des soins infirmiers
et une attention constants
6
Décès
L’indice de Barthel est un indice de performance très utilisé en neurologie.
Outre sa fonctionnalité, son intérêt est de donner rapidement une indication sur la
situation fonctionnelle du patient.
Cet indice permet d’évaluer ce qu’un patient peut faire et non ce qu’il pourrait faire.
Il est donc représentatif du degré d’indépendance d’un patient.
Le score maximal est de 100 et correspond à une indépendance complète.
Indice de Barthel (16)
0
5
10
Bain
Dépendant
Indépendant
0
5
Toilette
Besoin d’aide
Indépendant pour le visage, les cheveux, les dents ou le rasage
(si les outils sont fournis)
0
5
Habillage
Limité dans son auto-gestion.
Confiné au lit ou au fauteuil-roulant
plus de 50 % de la journée
Dépendant
Besoin d’aide (mais peu s’occuper d’une partie seul)
Indépendant (y compris boutons, zips, lacets…)
0
5
10
Selles
Incontinent
Problèmes occasionnels
Continent
0
5
10
Décès
Vessie
Incontinent ou cathétérisé ou incapable de s’autogérer
Problèmes occasionnels
Continent
0
5
10
Utilisation
des WC
Dépendant
Besoin d’aide (mais peut s’occuper d’une partie seul)
Indépendant (y compris pour s’habiller, s’essuyer)
0
5
10
Transferts
(du lit à
la chaise et
inversement)
Impossible, pas d’équilibre assis
Besoin d’aide majeure (physique, 1 ou 2 personnes), peut s’assoir
Besoin d’aide mineure (verbale ou physique)
Indépendant
0
5
10
15
Mobilité sur
une surface
plane
Immobile ou distance < 45,7 m
Indépendant en fauteuil roulant, y compris les coins, distance > 45,7 m
Marche avec l’aide d’une personne (verbale ou physique), distance > 45,7 m
Indépendant (mais pourrait avoir besoin d’aide, par exemple une canne),
distance > 45,7 m
0
5
10
15
Escaliers
Impossible
Besoin d’aide (verbale, physique, dispositif d’aide)
Indépendant
0
5
10
Capable de se déplacer seul
et de s’auto-gérer mais incapable
de produire un travail léger
3
Ambulatoire et capable
de s’auto-gérer, mais incapable
de mener à bien un travail
Jusqu’à 50 % ou plus du temps éveillé
5
0
Alimentation
2
4
Description
Impossible
Besoin d’aide (pour couper, étaler le beurre…)
Indépendant
ÉVALUATIONS UTILISÉES EN NEUROLOGIE
Si l’indice de Karnofsky (KPS) est l’index de performance le plus fréquemment utilisé
chez les patients ayant un cancer, d’autres scores ont été spécialement développés
pour les patients ayant une pathologie neurologique (3) :
- le “Ranking Score modifié” (mRS) pour les patients ayant eu un accident vasculaire
cérébral,
- le “Medical Research Council brain prognostic index” (MRC) conçu pour
les patients ayant une tumeur cérébrale afin de guider la décision thérapeutique et
d’interpréter les résultats des études. Il s’agit d’une échelle d’évaluation de la per6
“Modified Ranking Scale” (mRS)(3)
Score
INDICES DE PERFORMANCE
Correspondance
entre l’indice
de Karnofsky
et l’indice de l’ECOG
formance neurologique qui inclut aussi d’autres facteurs pronostiques tels que l’âge
et l’importance de la résection tumorale.
7
2
Les outils d’évaluation de l’autonomie
dans le glioblastome
Le retentissement des troubles cognitifs sur les activités de la vie quotidienne des patients peut être apprécié à l’aide d’échelles évaluant l’autonomie des patients sur les principaux axes d’activités de la vie quotidienne telles
que l’échelle Instrumental Activities of Daily Living (IADL) ou l’échelle
Activities of Daily Living (ADL) pour les activités basiques de la vie quotidienne (17). Une forme simplifiée de l’IADL reprend les 4 items les plus significatifs : utilisation du téléphone et des moyens de transport, la prise de médicaments
et la gestion des finances.
Echelle “IADL” (17)
8
Utiliser
le téléphone
De sa propre initiative, cherche et compose les numéros
Compose un petit nombre de numéros bien connus
Répond au téléphone mais n’appelle pas
Incapable d’utiliser le téléphone
1
1
1
0
Faire
les courses
Fait les courses de façon indépendante
Fait uniquement les petits achats tout seul
A besoin d’être accompagné quelque soit la course
Incapable de faire les courses
1
0
0
0
Préparer
les repas
Prévoit, prépare et sert les repas de façon indépendante
Prépare les repas si les ingrédients sont fournis
Est capable de réchauffer les petits plats préparés
A besoin qu’on lui prépare et qu’on lui serve ses repas
1
0
0
0
Entretenir
le domicile
Entretient seul la maison avec une aide occasionnelle pour les gros travaux
Ne fait que les travaux d’entretien quotidiens (laver la vaisselle ou faire le lit)
Fait les petits travaux sans parvenir à garder un niveau de propreté suffisant
A besoin d’aide pour toutes les tâches d’entretien du domicile
Ne participe pas du tout à l’entretien du domicile
1
1
1
1
0
Faire
la lessive
Fait toute sa lessive personnelle
Lave les petites affaires
Toute la lessive doit être faite par d’autres
1
1
0
Utiliser
les moyens
de transport
Se déplacer
Peut voyager seul et de façon indépendante (transports publics ou voiture
personnelle)
Peut se déplacer seul uniquement en taxi ou en bus
Peut prendre les transports en commun s’il est accompagné
Transport limité au taxi ou à la voiture avec accompagnement
Ne se déplace pas du tout
1
Prendre les
médicaments
S’occupe lui-même de la prise (dosage et horaire)
Peut les prendre par lui-même s’ils sont préparés à l’avance (dosage)
Incapable de les prendre de lui-même
1
0
0
Gérer
ses finances
Totalement autonome (fait des chèques, paye ses factures,…)
Se débrouille pour les dépenses au jour le jour, mais a besoin d’aide
pour gérer ses finances à long terme
Incapable de gérer son argent
1
1
1
1
0
0
EVALUATION NEUROPSYCHOLOGIQUE
L’outil idéal pour détecter une déficience des fonctions cognitives des patients devrait être centré sur l’orientation, l’attention, la concentration, les
fonctions exécutives, le langage, la mémoire spatio-temporelle et aurait
une sensibilité acceptable dans les domaines cognitifs. Il devrait aussi être rapide
(durée < 15 minutes) et gratuit (18).
Si l’indice de performance est utile pour classer les patients lors des essais cliniques,
il peut masquer des différences cliniques importantes entre les patients. En
effet, malgré un indice de performance identique, un patient ayant un déficit cognitif léger peut avoir un pronostic différent par rapport à un patient ayant une
hémiparésie légère (14). L’évaluation des différents domaines cognitifs des
patients porteurs d’un glioblastome nouvellement diagnostiqué est donc essentielle et peut être réalisée à l’aide d’une batterie de 14 tests neuropsychologiques spécifiques évaluant l’attention, l’apprentissage et la mémoire,
la vitesse de traitement de l’information, les fonctions exécutives, le
langage, les fonctions visio-spatiales et la puissance des membres supérieurs (Wechler Adult Intelligence Scale, Hopkins Verbal Learning Test, Trail
Making Test, Multilingual Aphasia Examination, Grip Strength…) (13,14). Ces tests
disposent pour la plupart de versions francophones ou de tests équivalents.
Le score MMSE (Mini Mental State Examination) est une série de questions
destinées à explorer les différentes fonctions cognitives d’un patient, très
utilisé en pratique. Il convient parfaitement à la détection de troubles cognitifs
sévères. Un autre score également utilisé en neuro-oncologie est le MoCA
(Montreal Cognitive Assessment). Il permet d’évaluer les fonctions suivantes :
l’attention, la concentration, les fonctions exécutives, la mémoire, le
langage, les capacités d’abstraction, le calcul et l’orientation. Ce score
serait plus sensible que le MMSE dans la détection de troubles cognitifs
modérés. L’administration du MoCA et du MMSE a été évaluée chez 40 patients
atteints de métastases cérébrales. Les résultats de cette étude ont montré qu’en
comparaison au MMSE, le MoCA était plus rapide à compléter (88 % des
patients ont complété le MoCA en moins de 10 minutes, alors que tous les patients
ont mis plus de 15 minutes à remplir le MMSE) et fournissait des informations
supplémentaires (18).
0
9
3
5
L’autonomie des patients :
facteur pronostic indépendant de survie
Le pronostic du patient atteint d’un glioblastome est déterminé par un
ensemble de facteurs, en premier lieu le grade de la tumeur ainsi que ses caractéristiques radiologiques et anatomopathologiques (11). Il existe aussi d’autres facteurs à prendre en compte parmi lesquels l’indice de performance et l’âge, qui sont
des facteurs pronostiques indépendants reconnus chez les patients porteurs d’un
glioblastome. L’estimation de l’indice de performance est essentielle pour la mise en
place du traitement, son suivi et pour l’inclusion dans les essais cliniques (3).
L’examen clinique, le MMSE et le compte-rendu opératoire permettent de classer
le patient dans une des classes RPA (Recursive Partitioning Analysis) afin de
guider les indications thérapeutiques. Une classification RPA simplifiée du RTOG,
publiée en 2011, repose sur l’âge, l’étendue de la résection tumorale, ainsi que
sur l’indice de Karnofsky et sur les fonctions neurologiques, et regroupe les
classes V et VI qui ont la même médiane de survie globale (19).
Trois classes de glioblastomes de pronostic différent ont été individualisées.
Classes RPA
(Recursive Partitioning
Analysis simplifiée
du RTOG) (19)
Références
bibliographiques
1Gehring K, Aaronson NK, Taphoorn MJ et al. Interventions for cognitive deficits in patients with a brain
tumor: an update. Expert Rev Anticancer Ther 2010;11:1779–95.
2Schubart JR, Kinzie MB and Farace E. Caring for the brain tumor patient: Family caregiver burden and
unmet needs. Neuro-Oncology 2008;10, 61-72.
3Stark AM, Stepper W, Mehdorn HM et al. Outcome evaluation in glioblastoma patients using different
ranking scores: KPS, GOS, mRS and MRC. Eur J Cancer Care 2010;19:39-44.
4Jouniaux-Delbez N, Delgadillo D, Taillibert S. Dépression, anxiété, fatigue et troubles cognitifs : leur
contribution à la qualité de vie des patients atteints de tumeurs cérébrales – Revue de la littérature.
Psycho-Oncologie 2010;4:116-22.
5Flechl B, Ackerl M, Sax C et al. Neurocognitive and sociodemographic functioning of glioblastoma.
J Neurooncol 2012;109:331-9.
6Ducray F, Dutertre G, Ricard D et al. Actualités dans la biologie, l’imagerie et le traitement des gliomes
de l’adulte. Bull Cancer 2010;97:17-36.
7 Nolan C and Gavrilovic IT. Pearls: Primary Brain Tumors. Seminars in Neurology 2010;30:5-9.
8Dutta D, Vanere P, Gupta T et al. Factors influencing activities of daily living using FIM–FAM scoring
system before starting adjuvant treatment in patients with brain tumors: results from a prospective
study. J Neurooncol 2009;94:103–10.
Définition
Durée
de survie
médiane
1 an
3 ans
5 ans
III
Age < 50 ans et KPS ≥ 90
17,1 mois
70 %
20 %
14 %
10Triebel KL, Martin RC, Nabors LB, Marson DC. Medical decision-making capacity in patients with
malignant glioma. Neurology 2009;73:2086–92.
IV
Age < 50 ans, KPS < 90 ;
Age ≥ 50 ans, KPS ≥ 70,
résection tumorale et capable
de travailler
11,2 mois
46 %
7 %
4 %
V+VI
Age ≥ 50 ans, KPS ≥ 70,
résection tumorale
et incapable de travailler ;
Age ≥ 50 ans, KPS ≥ 70,
biopsie seule ;
Age ≥ 50 ans, KPS < 70
11HAS. Guide – Affection de longue durée – ALD 30 – Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique. Cancer primitif du système nerveux central de l’adulte. Novembre 2010
(pages 5, 13, 14, 15, 35).
Classe RPA
du glioblastome
Pourcentage de survie
9Kvale EA, Murthy R, Taylor R et al. Distress and quality of life in primary high-grade brain tumor patients. Support Care Cancer 2009;17:793-9.
12Colen CB, Allcut E. Quality of life and outcomes in glioblastoma management. Neurosurg Clin N Am
2012;23:507-13.
7,5 mois
28 %
1 %
0 %
RPA : Recursive Partitioning Analysis ; KPS : Karnofsky Performance Score
13Taphoorn MJB, Klein M. Cognitive deficits in adult patients with brain tumours. Lancet Neurol
2004;3:159–68.
14Johnson DR, Sawyer AM, Meyers CA et al. Early measures of cognitive function predict survival in
patients with newly diagnosed glioblastoma. Neuro-Oncology 2012:14:808-16.
15ECOG : http://ecog.dfci.harvard.edu/general/perf_stat.html (site consulté le 12/03/2014).
4
16Indice de Barthel : http://www.strokecenter.org/wp-content/uploads/2011/08/barthel.pdf (site consulté
le 12/03/2014).
Conclusion
Chez les patients atteints de tumeurs cérébrales, les capacités cognitives et
fonctionnelles doivent être évaluées en début de maladie, après chirurgie
et au cours du traitement (11). Les déclins cognitifs peuvent indiquer chez ces
patients une progression tumorale, plus d’un mois avant la confirmation
radiologique (20).
17Lawton MP, Brody MP. Assessment of older people: Self-maintaining and instrumental activities of
daily living. The Gerontologist 1969;3:179-186.
18Olson RA. Feasibility study of the Montreal Cognitive Assessment (MoCA) in patients with brain metastases. Support Care Cancer 2008;16:1273–78.
19 Li J, Wang M, Won M et al. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2011; 81: 623-30.
20Meyers CA and Hess KR. Multifaceted end points in brain tumor clinical trials: Cognitive deterioration
precedes MRI progression. Neuro-Oncology 2003;5:89–95.
L’autonomie, en termes de capacités fonctionnelles et cognitives, a
un impact important sur la qualité de vie des patients porteurs d’un
glioblastome et constitue un facteur pronostique essentiel (3,13). Sa
détermination est donc capitale (3). Les cliniciens disposent de différentes
échelles (IADL), indices (KPS), scores (MRC) et d’outils (MMSE, MoCA) pour
évaluer le statut neuropsychologique et l’autonomie des patients atteints
d’une tumeur cérébrale.
10
11
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Glioblastome
nouvellement
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