La bobine et l`image – in - air. Je suis la bobine de Freud. Lorsque je

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La bobine et l`image – in - air. Je suis la bobine de Freud. Lorsque je
La bobine et l'image – in - air.
Je suis la bobine de Freud.
Lorsque je suis à la fenêtre, ici à la ville, je ne sais pas raconter ce qui s'est passé là bas, et
lorsque je suis là bas je ne sais plus raconter ce qui s'est passé ici.
En patois "for", c'est l'extérieur et "tyi" c'est ici. "Da" ?
1962 09 00 Les Lavastres / La Ferté, le 8 septembre 1989
@ La moisson.
"J'aide à camper les gerbes pour les mettre en meules. Les hommes abusent de ma bonne
volonté en me donnant des ordres contradictoires. J'éclate en larmes, mais ma tante Malou prend ma
défense". (1957)
C'est sur le plateau de Lussaud. La moissonneuse lieuse est passée. Un mur de gerbes
circulaire d'une douzaine de mètres est "campé". Puis, de ce tore, à la fourche, on reprend les
javelles pour les arranger en meules. Un homme dispose les gerbes de façon rayonnante, les épis
vers l'intérieur, en un cylindre qu'il termine par un empilement dégradé, en cône.
Plusieurs de ces constructions abritent le grain jusqu'au jour où toutes les gerbes seront
amenées au village pour être battue dans une immense boîte, la batteuse. Une courroie plate croisée,
relie la poulie motrice placée à droite du moteur du tracteur de Donavy à la poulie réceptrice de la
machine. La paille en est expulsée pour en rebâtir des meules, qui elles, resteront tout l'hiver sur
l'aire de battage à l'orée du village, d'où l'on viendra s'approvisionner pour faire litière aux bêtes. Le
grain s'engorge dans des sacs de toile. Chaque paysan le stockera dans son grenier, mis à sécher en
épaisse couche sableuse où les pieds s'enfoncent. Cette céréale est destinée aux porcs et aux poules.
Le meilleur sans doute est envoyé à la minoterie de Blesles d'où il reviendra farine. Alors,
seulement, ma grand-mère le brassera à la "mastre" pour confectionner des amas de pâte à pain qui,
mis au four deviendront des "tourtes", immense bulles à la croûte brune striée qu'avec mes deux
bras je ne peux encercler.
Zoom
Du manque, je suis passé au besoin. Que l'on fasse l'hypothèse, ou non, du continu, même
s'il y a du hiatus, le désir est indestructible.
1986 06 14, La Ferté, le 14 juin 1986
La bobine de la fille enceinte.
Dans le grenier, chez ma mère, je joue avec une bobine de fil. Le grenier est vide. Le sol est
de plâtre sale. C'est comme un yoyo mais cela court sur le sol, une grosse bobine de bois. Le fil est
rouge, solide. Comment cela se fait il que ça revienne vers moi ?
Au bout de la 4ème fois, je me trouve face à une fille d'Afrique du nord, de type
méditerranéen, maure, arabe ou arménienne. Elle a un nez de sémite, de juive, et la peau brune. Je
veux la caresser, tourner autour de sa lèvre. Elle est nue. Son ventre me parait gros. Elle serait
enceinte de deux mois. A-t-elle eu un mari ?
2006 01 23
Le navion.
Nous n'avions qu'à espérer du côté des noms d'U mère, du yéti, qui sauve Tchang d'une
catastrophe aérienne. "Bachi-bouzouk" dit Haddock, le Capitaine alcoolique, "Nom d'hume air" dit
l'autre. Et la bobine de l'a-bo-minable homme des neiges nous tend les bras.
Je suis le "fallu (s)" des hôtes de ces bois, pétrifié, dans la sidération d'un cumulo-nimbus
qui s'effiloche. Les autres s'inquiètent plus ou moins de me voir tenter de penser. Ils me veulent
instruits, intelligents, premier de la classe.
En maternelle, c'est probablement parce que je m'emmerde, que je vole un pneu de la petite
voiture de mon voisin de table. Je suis ni en ville ni en Auvergne,
Je suis à l'ouest, du côté de cet Anaconda que les états du Nord ont déployé autour des états
du Sud au cours de la guerre de sécession. C'est, à cette période que je situe "Le corsaire rouge" de
Fenimoore Cooper. Edgar Poe est mort quinze ans auparavant nous léguant sa lettre volée, en
souffrance, éloignée et pourchassée, mais aussi nous entraîne au pôle Sud avec Arthur Gordon Pym
dans un labyrinthe gigantesque de lettres imbriquées.
Ces galeries parcourue à pied se lisent du ciel "être ténébreux", mais il faut le talent et le délire de
l'archéologue pour lire dans l'élément central de la figure 4 : "être blanc"
Mais c'est en 1865 que paraît "Vingt mille lieues sous les mers". Les cuirassés et les sous
marin sont d'actualité.
La navette : J'ai besoin d'avoir l'espoir de voir la souffrance me quitter. Voir ?
"Futurible".
La terre s'était réduite à une peau de chagrin suite aux bouleversements climatiques. Seules
subsistaient les pays scandinaves, devenus l'unique zone tempérée et habitable de la planète. Le
reste du globe s'était évanoui dans un océan tyrannique caché par les brumes. Deux groupes de 3
personnes s'opposaient. Leur survie était difficile, soumis qu'ils étaient à l'angoisse et l'agressivité.
Les transports en commun souterrains s'étaient multipliés, diversifiés et complexifiés. Un
nouveau couloir permettait de relier deux stations. Mais là où j'avais accédé, se succédaient des
express ou des trains régionaux. Des ouvriers s'affairaient au bord de la voie. Je voulais prendre le
métropolitain, mais aucun véhicule ne s'arrêtait ou était disponible. Enfin, passa un convoi dont les
voitures individuelles laissaient penser à des sièges d'entraînement pour astronautes, des "chaises de
la mort".
Le monde était devenu mauvais, comme celui d'un roman noir, ou ceux que décrivaient
certains auteurs de science fiction dans le "Planète" des années 70.
Aujourd'hui, là-dessus, les cassandres de l'écologie nous en disent un bout, mais à cette
époque je me sentais seul à vivre dans ce monde, imaginaire sans doute. Mon fantasme
indestructible trouve son illustration dans les publicités où le bon sein est souillé, empoisonné,
rongé, appauvrit et devient mauvais.
Dans ce monde, l'homme réalisant sa solitude dans l'univers, à défaut de croire au voyage
dans les étoiles, peut s'offrir, pour le prix d'un appartement, le rêve de l'apesanteur.
Le vomi dans l'ascenseur
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Cette excursion, inscrite plusieurs fois dans les"600 rêves", peut se dire ainsi :
Le guide de l'aéroport du Bourget explique le fonctionnement de l'œil électronique qui
déclenche la fermeture des portes de l'ascenseur alors que j'étouffe dans la "moumoute" ou
"doudoune" offerte par mon père. (1964)
Isabelle vomit dans l'ascenseur, le soir qui a suivi une nuit d'amour. La dépossession se
juxtapose à la possession. Elle me quittera à notre retour de voyage en Sicile. Le voyage
d'Ulysse faillit s'achever dans le détroit de Messine. (1986)
Echafaud pour l'ascenseur, film de Louis Malle (1966), roman policier de Noël Calef.
Dominique vomit des épinards et a mal à la tête, avant une invitation à déjeuner d'Angot,
son patron. (2007)
Sans l'âme sœur / possession = dépossession / Sur la poulie, le câble de la cabine s'enroule et se
déroule, comme celui d'une grue qui "met le grappin sur" / Le veau mis, sans âme sœur, en
apesanteur cesse de ruminer, pour rendre le bon lait devenu mauvais
Dans cette navette, la bobine lors de l'inversion des forces qui la meuvent, subit le drame de
l'expérimentation du mal lors de la reconnaissance de ce qui pourrait être le bien.
Aspects physiques de la bobine.
- "Tu tires une drôle de bobine, ce matin !"
- "Oui, mais je reviens de Bobino".
Des significations, la seule qui m'appartienne est la "bob" auvergnate, de l'occitan du nord,
le serpent. Du côté de l'étymologie, on remonte vers une origine inconnue, l'onomatopée, le pitre, la
bobèche du chandelier, le survêtement, la tromperie [se faire embob (elin)iner], et pour qu'elle
tombe la bobinette, de quelle clef faut il user ? De la chevillette.
Il m'a en effet fallu des dizaines d'années pour reconnaître que l'apparition d'un grand
serpent noir dans la prairie signifiait "grosse S" et donc "grossesse"
Quant à Freud…"Sa réflexion sur les cauchemars répétitifs notés dans les névroses
traumatiques déclanchées par les combats (1914-1918) vint se joindre à l'observation qu'il fit un
jour de son petit fils Ernst qui jouait à envoyer au loin et à faire revenir une bobine à l'aide d'une
ficelle en disant alternativement " Fort…Da ", pour l'aider à décrire l'automatisme de la répétition :
l'homme tente de maîtriser en les répétant activement les expériences traumatisantes, effrayant
danger ou absence de la mère, qu'il a eu à subir passivement". Ou encore, "Ainsi c'est à 18 mois que
Freud, chez un de ses petits enfants a décrit le jeu de la bobine (Fort-Da) qui, au-delà de son
pouvoir de symbolisation de la présence et de l'absence de la mère, traduit ainsi la prise d'une
certaine maîtrise symbolique et d'un certain pouvoir relationnel sur autrui (on sait que l'enfant
adore voir l'adulte ramassé ce qu'il a jeté)."
"For", en patois, c'est l'extérieur.
Du bâton que l'homme préhistorique fait tourner entre les plats de ses deux mains pour
produire du feu, au système binaire du traitement informatique, on trouve ce mécanisme aussi bien
dans la perceuse à archet que dans le tissage de la tapisserie de Bayeux.
Encore faut il bien suivre le fil et la poulie. A moins que cette roue, dont l'invention tardive
me rend perplexe, et qui prend 5 pages d'un dictionnaire des symboles ne soit que celle de
l'infortune.
Mais où est donc mon placenta ?
Le fœtus suce son pouce au sein de son "a-ppât-roi" foetale
La bobine en est auréolée, comme le saint, qui s'en extrait.
Dans le ciel l'a, l'âme, elle, sur terre un reste, et un bébé qui suce son pouce.
Les transformistes de Bobino font beaucoup mieux en matière de maquillage. Et le Simon
Templar de Leslie Charteris signe ses intrusions dans la vie des méchants par la figure d'un petit
bonhomme dessiné à la six-quatre-deux, surmontée de l'auréole du Saint, nom sous lequel il est
médiatisé.
Et il advient, bien sûr, la bouteille de Klein, dont le revêtement est le tore (voir J.P. Petit), et
que Lacan associe à la voix, je dirai même …vocation : "Masoch organise les choses de façon à
n'avoir plus la parole, il signe des contrats (en blanc) qui lui enjoignent de n'avoir rien à dire. Le
sadique essaie de décompléter l'autre en lui ôtant la parole et en lui imposant sa voix".

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