Un club dans la ville

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Un club dans la ville
Un club dans la ville
Écrit par Ogcnice.info
Lundi, 24 Octobre 2016 19:21
Serge Gloumeaud nous fait découvrir le Gym au fil des années et souvent avec des angles
différents... C'est une nouvelle fois le cas cette fois-ci avec son nouveau livre "Un club dans la
ville" qui présente 24 lieux marquants de l'histoire du Gym et de ses supporters ! Pour
ogcnice.info, l'auteur vous offre quelques extraits...
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(Extrait du chapitre 8 : Vieux – Nice)
Je longe le port Lympia par le quai Lunel et contourne la colline du château pour me retrouver
sur le quai Rauba Capeu, cap rayonnant ouvrant la voie vers la majestueuse promenade des
Anglais. En face, dans la roche de la colline du château, trône l’un des plus beaux monuments
aux morts de France, classé aux Monuments Historiques.
En 1927, l’année même où l’on inaugurait le stade du Ray, on décidait de construire cet édifice
en mémoire des 3525 soldats niçois tués lors de la guerre 1914/1918, parmi lesquels figuraient
de nombreux sympathisants et sportifs d’un club qui s’appelait alors le Gymnaste Club de Nice.
Dans la sépulture centrale sont conservées les plaques d’identité des défunts et de la terre
prélevée des champs de bataille.
Pendant de nombreuses années, l’OGC Nice honora ses membres morts au combat par le
dépôt d’une gerbe au pied de ce monument, comme ce fut le cas, par exemple, lors des
cérémonies fêtant le cinquantenaire du club, en 1954. Une tradition aujourd’hui oubliée,
malheureusement.
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Parmi les combattants revenus vivants figure Louis Maria, fondateur de la section football de
l’OGC Nice, en 1908. Il partit caporal pour la grande guerre et en revint officier supérieur avec
neuf citations et la Légion d’honneur. Un sacré parcours !
À Rauba Capeu (« Volez les chapeaux » en niçois), les vents d’Est et d’Ouest se rejoignent
pour faire donc s’envoler les couvre-chefs de ces
messieurs. Ce passage à flanc de colline fut tracé en 1770 afin de relier la ville au port Lympia,
alors en construction et destiné à remplacer l’ancien port situé aux Ponchettes.
Enfin, « port » est un bien grand mot. Aux Ponchettes, les pêcheurs tiraient sur la plage leurs
barques qui attendaient nonchalamment d’être remises à l’eau pour une nouvelle pêche… Les
plus gros bateaux préféraient décharger leurs marchandises dans le port de Villefranche.
En octobre 2012, l’OGC Nice décida de prendre possession de Rauba Capeu pour y installer…
son équipe professionnelle ! Le club est dans la ville, alors montrons-le ! Les joueurs, arborant
leur magnifique tunique rouge et noire, affichèrent leur plus beau profil pour figurer sur la photo
officielle de l’équipe, version 2012/2013.
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Comme tous les badauds qui passent par Rauba Capeu, je me plante sur le cadran solaire
gravé au sol et je tente de lire l’heure. Puis je fais preuve d’une étonnante lueur d’esprit en
réalisant qu’un ciel chargé de nuages rendra impossible ma mission. Bref, je poursuis ma route
rouge et noire par le quai des États-Unis et m’engouffre sous le premier porche venu pour
trouver refuge dans le Vieux-Nice.
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Me voilà tout au fond du cours Saleya, au numéro 1 de la place Charles-Félix, précisément. Si
de nombreux artistes du ballon rond ont porté les couleurs du Gym, d’autres artistes,
malheureusement moins utiles à l’OGC Nice mais néanmoins artistes, ont élu résidence dans
notre belle ville.
Parmi eux, Henri Matisse, qui vécut à partir de 1921 dans ce bâtiment ocre datant du 17ème
siècle. Une maison qui appartenait alors à la famille Caïs de Pierlas, celle-là même qui était
propriétaire du terrain sur lequel fut bâti… le stade du Ray ! Peintre, dessinateur et sculpteur
mondialement connu et reconnu, Henri Matisse tomba amoureux de Nice qu’il avait l’habitude
de comparer, à très juste titre, au paradis terrestre.
Depuis son atelier du dernier étage, il peignit de nombreuses toiles largement inspirées de
vues sur le quai des États-Unis et la Baie des Anges. Il demeura dans cette maison jusqu’en
1928 puis séjourna jusqu’à sa mort, en 1958, à la villa Regina, sur les hauteurs de Cimiez. …
Je m’enfonce dans le Vieux-Nice pour rapidement me retrouver dans la rue Jules Gilly, du nom
d’un banquier et éphémère maire de Nice à qui l’on doit notamment la fondation de l’asile de
nuit installé dans les locaux de l’ancien Sénat tout proche. Mais surtout, la rue Jules Gilly est le
lieu de naissance d’un gamin dont le destin peu commun se conjugue avec celui de l’OGC
Nice…
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C’est dans cette rue sacrément étroite que naquit Alexy Bosetti, le vendredi 23 avril 1993
précisément, au dernier étage de l’une de ces maisons ocre aux longs volets verts. C’est ici
qu’il apprit à taper dans le ballon, au grand désespoir de ses voisins qui, las du bruit de la balle
qui fracassait les murs, n’hésitaient pas à lui balancer quelques seaux d’eau bien fraîche du
haut de leur fenêtre… Probablement refroidi mais nullement résigné, le pitchoun continua
malgré tout à user ses souliers tout en devenant fou amoureux d’un club pour lequel son père
était déjà bien épris. Qu’importe, l’amour du Gym n’est jamais aussi savoureux que lorsqu’il se
partage. Pourtant, il portera d’abord les couleurs de Villefranche-Sur-Mer puis du Cavigal, avant
de rejoindre enfin l’OGC Nice, en 2009.
Lorsqu’il n’est pas sur les terrains, Alexy est dans les tribunes de la Populaire Sud ou des
secteurs visiteurs des stades de France et de Navarre,
n’hésitant pas à faire les déplacements avec ses potes de la Populaire Sud. Ce fut par
exemple le cas pour un match crucial pour le maintien en Ligue 1 lorsque le Gym s’était
déplacé au Mans lors de la saison 2009/2010, avec une victoire à la clé (0-1. But de Loïc
Rémy). Mais il faut encore remonter quelques mois plus tôt pour évoquer son premier
déplacement. Alexy Bosetti a tout juste dix-sept ans et file en voiture vers Auxerre pour soutenir
le Gym. Dans son entourage, personne n’est au courant. Pas même sa mère qu’il prévient tout
de même lorsqu’il passe Avignon. « OK, mais ne remets plus jamais les pieds à la maison ! » lui
dit-elle. Pas de quoi couper son irrésistible envie de découvrir les joies des virées en dehors du
Comté. « Les déplacements, c’est ce qu’il y a de meilleur : on part en voiture ou en bus et
l’ambiance est géniale. On se retrouve ensuite dans une ville qu’on ne connait pas et on vient
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montrer à tout le monde qu’on est niçois et qu’on est chez nous ! »
Champion du monde avec l’équipe de France des moins de 20 ans en 2013, il arbore un
drapeau de la Brigade Sud sur le podium, au grand dam des instances du football franchouillard
qui envisagent même de le sanctionner pour ce geste. Ils ne le feront pas, ce qui ne les
empêchera pas de se couvrir de ridicule en le suspendant quelques mois plus tard pour un
match ferme. Sa faute ? Avoir montré ses tatouages niçois aux marseillais après avoir marqué
un but au stade Vélodrome !
Alexy Bosetti n’est probablement pas le meilleur joueur du monde mais il est certainement le
plus fidèle à ses couleurs. Aussi mérite-t-il mille fois la petite chansonnette qu’un poète de la
populaire sud lui a composé : « Bosetti, il vient tout droit du Vieux-Nice ; il va marquer pour le
Gym !... » Inutile de chercher la rime ou l’alexandrin, l’essentiel est ailleurs… Et si vous lui
demandez quel est son endroit préféré à Nice, il file encore droit au but : « Le Vieux-Nice, sans
hésiter. J’y suis né et je le connais par cœur. Je n’aime pas une rue en particulier. J’aime tout le
Vieux-Nice ! J’adore m’y balader, vagabonder… »
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Et même si sa vie de footballeur le conduira à quitter son nid, nul doute qu’à chaque occasion,
il y reviendra pour se ressourcer et « vagabonder » à nouveau dans les ruelles de son repaire
niçois…
Vous pouvez commander le livre directement sur le net
Le livre est disponible à la boutique de l'OGC Nice place Masséna ainsi qu'au Leclerc St
Isidore.
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