Un cadeau de Montréal au monde entier
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Un cadeau de Montréal au monde entier
Volume 6 —Numéro 10 — Décembre 2015 Un cadeau de Montréal au monde entier LE 50E ANNIVERSAIRE DE LA DÉCOUVERTE DE L’ANTIGÈNE CARCINOEMBRYONNAIRE (ACE) CÉLÉBRÉ EN GRAND Il y a 50 ans, les Drs Phil Gold (sur la photo) et Samuel Freedman découvraient le premier biomarqueur spécifique au cancer, l’antigène carcinoembryonnaire (ACE). Le test de l’ACE est encore aujourd’hui le test sanguin pour le cancer le plus fréquemment utilisé dans le monde. Découvrez l’histoire derrière cette découverte en page 7 DANS CE NUMÉRO PORTRAITS DU CUSM Unis contre le sida p. 4 - 5 ART ET ADVERSITÉ L’exposition Sein(s) au site Glen p. 8 Q&R AVEC NOS EXPERTS Enseigner au Myanmar p. 9 LE COEUR SUR LA MAIN Donner en retour p. 10 HISTOIRE DE PATIENT Profiter de la vie après une chirurgie cardiaque Les soins spécialisés du CUSM sauvent des vies, une à la fois À 72 ans, Robert Palov se décrivait comme un homme occupé, à l’horaire chargé. Professionnel du marketing et adepte du golf, il avait toujours pris soin de sa santé pour maintenir son mode de vie actif. Mais au mois de mai 2015, M. Palov s’est mis à ressentir de la douleur à la poitrine, une douleur qui a persisté durant deux semaines. Après avoir consulté un cardiologue à l’Hôpital Lakeshore, il a compris que son mode de vie allait bientôt changer. Suite à la page 3 MESSAGE DE NORMAND RINFRET Vœux du président-directeur général du CUSM L a fin d’une année et l’avènement d’une nouvelle année constituent le moment idéal pour dire merci pour le cadeau que représentent la famille et les amis, dont l’amour et le soutien nous rendent plus forts et remplissent nos cœurs de joie. C’est aussi une excellente occasion de remercier nos collègues de travail pour leur convivialité et pour leur professionnalisme. Les douze derniers mois ont été extrêmement mouvementés, bien que nous ayons réussi à continuer d’offrir un environnement calme et ordonné à nos patients et à leur famille. Cela en dit long sur notre détermination. Par exemple, le succès des déménagements sur le site Glen témoigne du niveau élevé de collaboration qu’il y a eu, à de nombreuses occasions, tout au long de l’année, tant à l’interne qu’à l’externe, et qui a nécessité l’intervention de partenaires du réseau de la santé et de l’extérieur. La liste de nos réalisations et des situations de collaboration est trop longue pour être énumérée dans un message de fin d’année. Toutefois, soyez assurés que la contribution de chacun de vous a été reconnue et revêt autant d’importance que celle des autres, car c’est la somme de toutes nos actions qui nous rend si fiers d’affirmer que nous faisons partie de la communauté du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), de l’Institut de recherche du CUSM et de l’Université McGill. C’est dans cet esprit de gratitude que j’aimerais exprimer toute mon appréciation aux membres de la haute direction, à la direction des services médicaux, à tout le personnel des cliniques, à tous les chercheurs et à tout le personnel de soutien, de même qu’à tous les bénévoles. Votre dévouement ne connaît pas de limites. Merci à vous tous et à vous toutes; nous continuons de réaliser notre mission malgré les défis auxquels nous sommes confrontés quotidiennement. Nous arrivons toujours à réaliser l’impossible. Votre détermination, votre talent, votre compassion et votre loyauté jouent un rôle incommensurable dans notre succès. J’aimerais aussi remercier du fond du cœur les membres de notre conseil d’administration, nos fondations et leurs donateurs, nos patients et leur famille ainsi que notre communauté dans son ensemble. Nous sommes très conscients de votre leadership, de votre générosité et de vos efforts soutenus. Comme le dit l’adage, si vous voulez marcher vite, partez seul, mais si vous voulez vous rendre loin, faitesvous accompagner. Merci de nous aider à aller plus loin et à améliorer l’expérience de nos patients. En terminant, veuillez accepter mes meilleurs vœux de santé et de bonheur. Le monde est peut-être rempli de merveilles, mais il comporte aussi son lot de malheurs. Réalisons la chance que nous avons, tendons la main à ceux qui sont dans le besoin et souhaitons la paix sur Terre à toutes les personnes de bonne volonté. Normand Rinfret, Président-directeur général CÉLÉBRATIONS Les fêtes de fin d’année au CUSM A lors que s’achève l’année la plus occupée de l’histoire du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), vous êtes tous invités à prendre le temps de célébrer notre travail acharné et à profiter de l’esprit des fêtes. Le personnel et les bénévoles du CUSM sont conviés aux événements organisés dans nos quatre établissements. • HÔPITAL DE LACHINE : Le jeudi 10 décembre de 10 h 45 à 13 h 30 et de 16 h 45 à 18 h 30, ainsi qu’à 1 h le 11 décembre à la cafétéria. Un repas sera servi. • SITE GLEN : Le mardi 15 décembre de 14 h à 18 h dans l’atrium de l’Institut de recherche. • NEURO : Le mercredi 16 décembre de 15 h à 17 h dans le foyer Jeanne Timmins. • HÔPITAL GÉNÉRAL DE MONTRÉAL : Le jeudi 17 décembre, de 14 h à 18 h dans le hall Livingston. 2 en Bref BONUS : une invitation spéciale des Fondations du CUSM et de l’HRV Joignez-vous à la Fondation du CUSM (FCUSM) et à la Fondation de l’Hôpital Royal Victoria (FHRV) pour célébrer la période des fêtes - et vous-même! Nous tenons à vous remercier, le personnel du CUSM, pour votre travail soutenu tout au long de l’année, visant à offrir à notre communauté les meilleurs soins de santé possibles. Venez prendre un café ou un thé et déguster une petite gâterie avec nous! Jeudi 17 décembre de 10 h à 19 h Retrouvez-nous dans le couloir menant à l’Institut de recherche, où s’installeront la FCUSM et la FHRV en 2016! HISTOIRE DE PATIENT Suite de la page 1 Profiter de la vie après une chirurgie cardiaque « À la suite de deux jours d’examens, j’ai été admis à l’hôpital sur le champ. Mon médecin m’a suggéré de consulter un collègue au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) pour des examens plus spécialisés, raconte M. Palov avec émotion. Le vendredi matin suivant, j’ai été transféré à l’Hôpital Royal Victoria (HRV-CUSM) pour une angiographie. » Les résultats de l’angiographie étaient très clairs : M. Palov souffrait d’un blocage veineux significatif (85 à 90 %) et devait subir une chirurgie dans les plus brefs délais. C’est Dr Patrick Ergina, chirurgien cardiaque à l’HRV-CUSM, qui a traité M. Palov. « M. Palov avait besoin d’un remplacement valvulaire aortique et d’un pontage coronarien », explique-t-il. La mission de Dr Ergina visait alors à rétablir la circulation sanguine vers le cœur de M. Palov en remplaçant la valve aortique bloquée par une nouvelle prothèse valvulaire et en contournant les artères coronaires à l’aide de vaisseaux prélevés dans ses jambes. Un mois après la chirurgie, des complications inattendues sont survenues et M. Palov s’est à nouveau retrouvé sur la table d’opération. « M. Palov était à la bonne place au bon moment, explique Dr Ergina. On a été en mesure de lui fournir les meilleurs types de soins, malgré les circonstances inattendues, et c’est une des choses qui l’ont aidé. Son attitude positive et ses efforts durant son processus de réadaptation ont également joué un grand rôle dans sa récupération. » Après quelques jours passés à l’unité de soins intensifs (USI), M. Palov a lentement entrepris son processus de rétablissement. Il a ensuite été transféré de l’USI vers un autre secteur de l’hôpital pour quelques jours de plus. « Ma condition a demandé beaucoup d’efforts de la part du personnel, se rappellet-il. Que ce soit ma température, des tomographies, des tests sanguins; il y avait toujours quelqu’un dans ma chambre s’assurant que tout était beau. » Raji Cambow est une des physiothérapeutes qui a traité M. Palov lors de son séjour au CUSM. Au sein de l’équipe multidisciplinaire, le rôle principal de Robert Palov Mme Cambow consiste à aider les patients à regagner leur mobilité à la suite d’une chirurgie cardiaque. « M. Palov était très motivé et a très bien participé aux exercices qu’on a conçus pour lui, explique Mme Cambow. En tant que physiothérapeute, je dois gagner la confiance des patients. C’est beaucoup plus facile pour eux de participer aux exercices lorsqu’ils se sentent à l’aise avec nous. Et c’est exactement ce qui s’est déroulé dans le cas de M. Palov; il s’est relevé et a recommencé à bouger en suivant nos directives. » En fait, cette première expérience au nouvel Hôpital Royal Victoria a fait si bonne impression à M. Palov qu’il a acheminé une lettre d’appréciation au CUSM. « Je dois admettre que j’ai éprouvé énormément d’anxiété pendant mon séjour à l’hôpital, explique M. Palov. J’étais habitué à jouer au tennis, à travailler sur la maison, à bouger; je me sentais confiné dans l’hôpital, mais le personnel et l’équipe médicale ont réellement fait la différence pour moi. » « Tout le monde a été très attentionné et très accommodant, ajoute-t-il. J’ai eu quelqu’un à mon chevet 24/7 et pour cela, je suis profondément reconnaissant. Grâce à leurs soins, je suis maintenant de retour à la normale, en train de profiter pleinement de la vie. » En avant : Veronique Tardif et Dr Patrick Ergina ; en arrière, de gauche à droite : Linda Lowe, Susan Lloy, Raji Cambow, Donna Patterson, Maryam Ahli Eraghi, Myriam Julien et Christine Lefebvre. en Bref 3 PORTRAITS DU CUSM « L’efficacité des nouveaux traitements permet aux patients de vivre en santé avec un risque minime de transmission à leurs partenaires. Cependant, quand on voit l’augmentation des cas de VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles, il est clair qu’il y a encore trop de personnes qui ne se font pas tester. Nous devons réévaluer notre approche et adapter nos stratégies tout en améliorant l’accessibilité aux centres de diagnostic pour le VIH et à la prophylaxie pré-exposition. » Tous unis contre le sida L e 1er décembre est la Journée mondiale de lutte contre le sida. C’est l’occasion de célébrer les avancées en recherche en matière de prévention et de traitement, l’accessibilité aux thérapies et les efforts de sensibilisation pour contrer le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui cause le sida. Mais c’est aussi l’occasion de rappeler que, malgré des chiffres encourageants, l’épidémie mondiale perdure. Des faits et des chiffres sur le Service des maladies virales chroniques du CUSM Au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et à l’Institut de recherche du CUSM, nos chercheurs, médecins, étudiants et employés, chacun à leur manière, contribuent à freiner la propagation du VIH, à prodiguer les meilleurs soins aux personnes touchées par la maladie et à leur apporter espoir et réconfort. Voici les visages et les messages de quelques-uns d’entre eux. • L’équipe suit les patients qui vivent avec le VIH, l’hépatite C, et la coinfection VIH-hépatite C; • 2000 patients infectés par le VIH y ont été suivis depuis la dernière année; • 250 nouveaux patients infectés par le VIH sont admis chaque année; • Plus de la moitié des patients ont plus de 50 ans. – Lina Delbalso, infirmière clinicienne, Service des maladies virales chroniques du CUSM Le sida dans le monde ONUSIDA, un organisme rattaché à l’Organisation des nations unies (ONU) et qui vise notamment à réduire la transmission du VIH, à faciliter l’accès au traitement et à éliminer l’infection chez les enfants, de même que la stigmatisation et la discrimination, fournit les statistiques mondiales suivantes : • 15,8 millions de personnes ont accès à la thérapie antirétrovirale (juin 2015); • 36,9 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde (fin 2014); • 2 millions de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH (fin 2014); • 1,2 million de personnes sont décédées de maladies liées au sida (fin 2014). « La journée mondiale de lutte contre le sida représente l’espoir dont nous avons tous besoin pour persévérer dans la recherche de traitements novateurs contre le VIH et pour lutter contre les répercussions sociales qu’il engendre. Les maladies infectieuses représentent le plus grand fléau pour l’humanité et la lutte contre le sida me tient beaucoup à cœur. » – Danica Albert, assistante de recherche, Laboratoire de maladies virales chroniques et d’immuno-métabolisme, Institut de recherche du CUSM – Dr Joseph Cox, directeur médical, Service des maladies virales chroniques du CUSM en Bref – Dr Christos Karatzios, spécialiste des maladies infectieuses pédiatriques, Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM VREZ DÉCOU S E D’AUTR UR SS VISAGE A! C CUSM. « Nous sommes très chanceux au Canada, car grâce à l’excellence des soins et de la recherche, nous verrons ce que signifie vivre et vieillir avec le VIH. L’épidémie de VIH n’appartient pas au passé. Bien des gens demeurent vulnérables ou ne sont pas diagnostiqués et ne sont pas soignés. Les tests du VIH et l’engagement dans les soins sauvent des vies et peuvent contribuer à enrayer l’épidémie. » 4 « Quand on annonce aux enfants en âge de comprendre qu’ils ont le VIH, ils me demandent toujours la même chose : “Est-ce que je vais pouvoir me marier? Est-ce que je vais pouvoir avoir des enfants?” Et c’est avec enthousiasme que je leur réponds oui. Grâce au nouvelles découvertes et aux traitements inédits dans le domaine du VIH chez les enfants, c’est un espoir que l’on peut leur donner. » « Je vois des patients très diversifiés à la clinique : ils ont des origines, des personnalités, des modes de vie, des histoires et des problèmes de santé différents. Grâce aux énormes avancées des connaissances sur le VIH, la plupart ont une espérance de vie normale et une bonne qualité de vie. Néanmoins, 30 ans plus tard, nous sommes toujours en attente d’un vaccin. » – Dre Catherine Hogan, postdoctorante en infectiologie, résidente au service des maladies virales chroniques du CUSM PARLEZ-NOUS DE VOS BONS COUPS! ILS MÉRITENT D’ÊTRE RECONNUS. Le Département des affaires publiques et de la planification stratégique veut mettre en lumière vos accomplissements, par l’intermédiaire de ses plateformes et publications web et imprimées (comme Le CUSM aujourd’hui, enBref, cusm.ca et les réseaux sociaux). Si vous souhaitez que votre équipe soit mise en vedette, écrivez-nous à [email protected] et dites-nous pourquoi. en Bref 5 LE COIN DES RH ACTUALITÉS Rabais et initiatives liées au mieux-être pour les employés du CUSM Le 50e anniversaire de la découverte de l’antigène carcinoembryonnaire (ACE) L e bien-être et la reconnaissance des employés sont au cœur des initiatives et des programmes de ressources humaines. Le Département de la formation et du développement organisationnel de la Direction des ressources humaines s’est mis à l’œuvre pour élargir son programme de rabais corporatif et organiser plusieurs activités favorisant le bien-être pour les employés du CUSM. Le programme de rabais corporatif comprend désormais 67 entreprises – un nombre record! Les employés peuvent bénéficier d’un rabais prédéterminé sur présentation de leur carte d’identité du CUSM lorsqu’ils effectuent des achats auprès de ces entreprises. Notre programme couvre un éventail de catégories telles que : entretien de véhicule, restaurants, divertissement, hôtels, service de réparation à domicile, assurances et services financiers, et soins de beauté et mise en forme. Le programme de rabais corporatif est maintenant doté d’un code QR permettant aux employés qui ont un téléphone intelligent d’accéder aux rabais en un clin d’œil. Ceux qui n’ont pas de téléphone intelligent peuvent consulter l’Intranet du CUSM ou le site cusm.ca/carrières (sous avantages sociaux). Les initiatives liées au mieux-être s’organisent également à la vitesse de l’éclair. Nous avons augmenté le nombre de séances et avons fait des ajustements pour mieux vous satisfaire. Prendre soin de soi est la première étape pour pouvoir prendre soin des patients. Les activités suivantes ont été programmées pour contribuer à fortifier votre résilience face à vos défis personnels et professionnels : • Un programme de mise en forme comprenant pilates, yogalates, zumba, danse africaine, ‘rebel roots’ et clubs de marche • Massothérapie une fois par mois à chaque site • Cours gratuit de danse africaine le 9 décembre 2015 à 16 h • Nouveau! Un atelier de beaux-arts intitulé Creativity on the Go! Pour plus d’information sur notre programme de rabais corporatif pour les employés, veuillez contacter [email protected]. Pour plus d’information sur nos programmes de mieux-être, veuillez contacter [email protected]. Passez le mot! L’ÉCHO DES MÉDIAS SOCIAUX A Hélène Vézeau: Bravo M. Sergerie [infirmier clinicien spécialisé en cardiologie au CUSM] pour le beau travail @chaputlaurence: Excellente initiative du @cusm_muhc Leadership, promotion, prevention. #respirons #CUSM @gabalt: Première neige vue du Children’s - L’hiver n’a pas l’air si mal après tout Dr Phil Gold (à gauche) et Dr David Thompson, en 1971, travaillant ensemble dans le laboratoire. Les gagnants du tirage du programme de rabais corporatif Un tirage a eu lieu le mercredi 18 novembre dernier pour récompenser le personnel du CUSM pour sa contribution exceptionnelle aux meilleurs soins pour la vie. Près de 600 employés de tous les sites ont participé au tirage et 37 prix ont été remis. Ci-dessous, les gagnants des trois prix les plus importants et populaires, qui ont été remis par Ricardo Telamon, agent de formation aux ressources humaines. Demeurez informés et participez à la conversation! Patricia Rose, conseillère-cadre, Redéploiement, a gagné une tablette Sony de chez Planète Mobile. 6 en Bref Angela Yung, physiothérapeute, a gagné des boucles d’oreilles en diamants de chez Bijoux Majesty. Christopher Lus, entretien ménager, a gagné un Samsung Note 5 de chez Planète Mobile. u début des années soixante, une des préoccupations principales des chercheurs en oncologie était d’identifier un biomarqueur spécifique au cancer, soit du matériel ou une molécule, qui puisse distinguer les cellules tumorales des cellules normales au moyen d’une analyse sanguine. « De nombreuses tentatives avaient été réalisées sans succès. On croyait à l’époque que ce biomarqueur ne serait jamais trouvé », dit le Dr Phil Gold, détenteur de la Chaire de médecine Douglas G. Cameron, professeur de médecine à l’Université McGill, premier directeur du Centre du cancer Goodman et ancien directeur du Département de médecine de l’Université McGill. « Pour moi et mon directeur de thèse de l’époque, le Dr Samuel Freedman, c’était comme un défi que nous étions heureux d’accepter. » Saviez-vous que le CUSM a une politique sur les médias sociaux disponible sur l’intranet? Après sa première année de résidence à l’Hôpital général de Montréal (HGM), le Dr Gold s’est consacré à son doctorat dans le laboratoire du Dr Freedman. Ce dernier était alors directeur du Service d’allergie de l’HGM et est ensuite devenu doyen de la Faculté de médecine de l’Université McGill. C’est en 1965 qu’ils ont publié la découverte de l’antigène carcinoembryonnaire (ACE), qui est produit au cours de la croissance de l’intestin. Des études subséquentes ont conduit au développement de l’analyse sanguine ACE — le premier test sanguin à être approuvé à l’échelle internationale pour la détection et la gestion du cancer humain. La détection du cancer a beaucoup évolué au cours des cinq dernières décennies, mais le test de l’ACE demeure aujourd’hui le test sanguin le plus fréquemment utilisé en oncologie dans le monde entier. Cette année marque le 50e anniversaire de cette découverte révolutionnaire par les deux chercheurs, qui constitue un cadeau de Montréal au monde entier. Dr Gold se souvient des principes nouveaux et uniques qui ont permis cette découverte. « Nous avons employé des technologies immunologiques qui n’étaient pas utilisées dans la recherche sur le cancer à l’époque, souligne le Dr Gold. Nous avons utilisé des lapins, qui sont de bons producteurs d’anticorps, et nous avons étudié les tumeurs du côlon, car elles évoluent différemment des autres tumeurs. » Les Drs Gold et Freedman ont exposé les lapins, dès leur naissance, à des échantillons de tissu normal du côlon humain, de façon à les rendre immunologiquement tolérants à ces tissus. Puis ils leur ont injecté, plus tard, des cellules Dr Phil Gold, en 1970, à l’Hôpital cancéreuses provenant du général de Montréal. même donneur. Les lapins ont alors réagi à la molécule associée au cancer. Cela a permis d’identifier la molécule du cancer, d’abord dans les organes digestifs des embryons humains, puis dans le cancer en général, ce qui a mené à la désignation de l’ACE. « La découverte de l’ACE était importante, car c’était la première fois que l’existence du biomarqueur de la tumeur était clairement démontrée, explique le Dr Gold. Nous avons été en mesure d’établir une analyse sanguine qui nous a permis d’examiner les échantillons de sang des individus ayant des états de santé variés et de voir si ce serait utile dans le diagnostic, la gestion et le traitement des patients atteints de cancer. » Il a fallu beaucoup de travail, et la participation de laboratoires du monde entier pour démontrer que l’ACE est présent dans des concentrations élevées et croissantes dans 70 % de tous les cancers humains. L’analyse sanguine pour détecter l’ACE a été le premier test sanguin pour le cancer reconnu par la Food and Drug Administration aux États-Unis, puis par pratiquement tous les pays dans le monde. Le Dr Alan Barkun, directeur de l’unité d’endoscopie digestive thérapeutique et de la qualité au sein du Service de gastroentérologie du CUSM, souligne l’importance de cette découverte : « Le test ACE constitue le standard dans la mesure d’autres marqueurs tumoraux humains. Depuis sa découverte, il y a 50 ans, ça demeure l’analyse sanguine la plus commune pour déterminer le diagnostic du cancer, affirmet-il. Cette découverte a contribué à façonner l’ère moderne de l’immunologie du cancer et des marqueurs tumoraux. » La brillante carrière du Dr Gold lui a valu une intronisation au Temple de la renommée médicale canadienne. Il a aussi été nommé officier de l’Ordre national du Québec ainsi que compagnon de l’Ordre du Canada. Lorsque nous l’interrogeons sur l’avenir du cancer, le Dr Gold est optimiste. « Je crois en l’éminence d’une variété de traitements pour le cancer. Beaucoup de programmes sont déjà en place pour soigner des maladies telles que la maladie de Hodgkin et la leucémie myéloïde chronique qui sont devenues maintenant pratiquement curables, dit-il. De nombreux autres cancers communs tels que ceux de l’intestin, du sein, de même que le cancer du poumon sont traités avec de plus en plus de succès. » Les Drs Gold et Freedman, ainsi que le 50e anniversaire de la découverte de l’ACE, ont été célébrés lors d’un symposium scientifique, le mardi 24 novembre 2015. Le Dr Gold, qui était l’un des conférenciers, s’est adressé au grand public, aux professionnels de la santé et aux chercheurs du CUSM dans une salle comble. en Bref 7 ART ET ADVERSITÉ Q&R AVEC NOS EXPERTS Le cancer du sein, vu autrement Sein(s) : Une autre histoire du cancer. Une exposition à ne pas manquer! P résentement exposée au site Glen du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), Sein(s) est une série de photos et d’illustrations humoristiques mettant en vedette huit femmes de 26 à 60 ans touchées par Sein(s) est né d’une collaboration créative entre deux amies, Jenn le cancer du sein. Coiffées d’un foulard Pocobene et Lili Sohn (sur la photo). symbolisant la perte des cheveux causée par la chimiothérapie, les huit femmes affichent leur résilience et se réapproprient leur féminité en enfilant des tenues pétillantes imaginées par Jenn Pocobene (styliste), devant l’objectif de Julia Marois (photographe). Chaque photo est accompagnée d’une petite BD de Lili Sohn (illustratrice et survivante du cancer du sein), témoignant d’une anecdote ou d’un moment intime. 19 novembre dernier, un vernissage et une table ronde sur la féminité et le cancer du Ancienne patiente de Le sein ont rassemblé les artistes et les femmes de l’exposition au site Glen. Une cinquanla Clinique du sein de taine de personnes ont assisté à la discussion, à laquelle ont également participé les la Fondation du cancer invitées spéciales Gwen Nacos et Andréanne Robitaille, respectivement fondatrice et directrice de CanSupport. La table ronde était animée par la Dre Geneviève Chaput, chef des Cèdres du CUSM, du programme de soins en survie au cancer au CUSM. Lili Sohn a commencé à dessiner sa propre expérience du cancer lorsque son diagnostic est tombé en février 2014, dans un blogue humoristique intitulé Tchao Günther. « Il se passait tant de choses, je ressentais tellement d’émotions qu’il me semblait logique de les dessiner, explique Mme Lili Sohn, maintenant âgée de 31 ans. Non seulement cela m’a-t-il permis de mieux comprendre ma situation, mais c’était aussi un moyen de l’expliquer aux autres. Je suis fière de pouvoir revenir à l’hôpital avec cette exposition. C’est une façon de redonner au personnel de qui j’ai tant reçu pendant mes traitements contre le cancer. » L’auteure a récemment publié sa deuxième bande dessinée, intitulée La guerre des tétons, tome 2 : Extermination. La communauté du CUSM est ravie de voir ce type de création artistique voir le jour à partir des « histoires » de patientes atteintes du cancer. « Il est important de conserver une attitude positive pendant le traitement, souligne le Dr Sarkis Meterissian, directeur de la Clinique du sein de la Fondation du cancer des Cèdres du CUSM. C’est un grand plaisir de voir autant de positivité et de créativité sur les murs du site Glen. C’est une source d’espoir et d’inspiration pour les personnes aux prises avec des problèmes similaires. » Le CUSM est fier d’être le premier hôpital à accueillir l’exposition SEIN(S), lancée par le Groupe Sensation Mode en collaboration avec La Vie en Rose dans le cadre de l’édition 2015 du Festival Mode et Design. L’exposition est présentée au site Glen grâce au Centre d’exposition RBC, à la Fondation du cancer des Cèdres, à la Fondation du CUSM, du Réseau de cancérologie Rossy. À voir jusqu’en janvier 2016. Les artistes et les femmes de l’exposition : Julia Marois (photographe), Nancy Cloutier, Lucie Piché, Lolitta Dandoy, Nalie Agustin, France Montreuil, Macha Guy, Lili Sohn (illustratrice), Maude Shlitz et Jenn Pocobene (styliste). cusm.ca 8 en Bref cusm.muhc @cusm_muhc cusm_muhc Enseigner à l’international : une expérience enrichissante à tous points de vue D r Alan Barkun, gastroentérologue de réputation internationale et directeur de l’endoscopie thérapeutique et de la qualité à la Division de gastroentérologie du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), s’est rendu au Myanmar à l’été 2015 pour partager son savoir et son expertise, dans le cadre d’un voyage de 10 jours organisé par l’American Society for Gastrointestinal Endoscopy (ASGE). En cette période des fêtes, où l’altruisme s’exprime de multiples façons, nous avons pensé vous présenter cette entrevue réalisée cet automne avec le Dr Barkun. Parlez-nous du programme auquel vous avez participé. Il s’agit d’une initiative philanthropique visant à exporter des soins médicaux endoscopiques et de l’expertise en enseignement dans des régions du globe qui en ont besoin. Après avoir posé ma candidature pour le voyage au Myanmar, j’ai été choisi pour y participer, avec trois autres médecins d’autres pays. En tant qu’ « ambassadeurs », nous avons donné de notre temps pour réaliser cette initiative. Qu’avez-vous enseigné? Mon rôle était de faire des cas complexes, réalisables avec les ressources disponibles. Plus spécifiquement, on m’a demandé d’enseigner la cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE*), une intervention qui utilise des rayons x et un endoscope pour examiner ou traiter des organes comme le pancréas, le foie et la vésicule biliaire. Comment cela s’est-il passé? Ce fut une expérience exigeante et gratifiante. On commençait nos journées en donnant des conférences de 2 heures et ensuite on réalisait des cas sur des patients pendant 6 heures. J’enseignais à 30 personnes à la fois, alors qu’ici, il y a en général 3 personnes dans la salle de fluoroscopie pour ce genre d’enseignement. Les gens étaient heureux d’être là et se montraient reconnaissants de tout ce qu’on faisait. Évidemment, il a fallu s’adapter à la réalité locale. L’équipement n’était pas mauvais, les personnes étaient compétentes et les ressources raisonnables, mais tout ne fonctionnait pas aussi rondement qu’ici, c’est certain. Une journée, nous avons eu une panne d’électricité qui a duré plusieurs heures. Une autre journée, il y eu un patient qui a fait un arrêt cardiaque et, quand le chariot d’urgence est arrivé, l’équipement ne marchait pas. Heureusement, les manœuvres de réanimation ont suffi. Quelle autre adaptation ce genre de voyage demande-t-il? Il faut porter attention au contexte culturel et politique, et même religieux. Demander un consentement à un patient bouddhiste, par exemple, ce n’est pas comme demander un consentement à un chrétien catholique. C’est bien de connaître un peu d’avance le portrait social du pays. Il faut aussi s’adapter aux différences dans la pratique de la médecine, qui ne sont pas dues, à mon avis, à un manque de compétence. Il faut être assez ouvert pour discuter avec les gens et leur dire qu’il peut y avoir plusieurs façons de faire les choses. Dr Barkun pratique une CPRE devant un groupe de médecins au Myanmar (Birmanie). Que retirez-vous de cette expérience? Quand on voyage pour notre travail, et même ici au CUSM, on est habitué de côtoyer certains des meilleurs spécialistes au monde. Avec ce genre de voyage, on réalise qu’il y a des gens extrêmement compétents qui font ce qu’ils peuvent avec les moyens du bord et dont on n’entend jamais parler. C’est une leçon d’humilité. On s’aperçoit aussi de la chance que l’on a de travailler dans les conditions nord-américaines, même si tout n’est pas parfait, et ça nous rappelle les valeurs de base de la médecine et la raison pour laquelle on pratique cette profession, qui est d’aider les patients. Je retiens également la gentillesse de nos hôtes et leur volonté d’apprendre afin d’améliorer la santé de leur peuple. J’ai rencontré plusieurs personnes inspirantes, particulièrement les leaders de la société d’endoscopie qui sont des femmes qui travaillent avec une vision, une grandeur d’âme, un souci de responsabilité et de devoir pour la patrie. Elles ne sont pas là pour leur carrière, elles veulent faire ce qu’il y a de juste pour leurs patients et collègues. Bref, c’est enrichissant culturellement et personnellement. En plus, cela contribue à améliorer la santé de populations plus vulnérables et à faire rayonner le CUSM et l’Université McGill en dehors de nos frontières. *Une CPRE peut servir à : • trouver la cause d’une douleur abdominale récidivante ou d’une jaunisse • trouver des calculs biliaires dans un canal biliaire et les enlever • élargir un canal rétréci pour raisons bénignes ou malignes en insérant une endoprothèse (petit tube) • faire une biopsie (prélèvement de tissu qui sera examiné au microscope) • diagnostiquer une maladie du pancréas, du foie, de la vésicule biliaire ou des canaux biliaires, comme l’inflammation, l’infection ou le cancer *Source : Société canadienne du cancer en Bref 9 LE CŒUR SUR LA MAIN Des employés du CUSM donnent en retour Q uand le temps des fêtes prend son envol, décorer, magasiner et cuisiner deviennent une priorité pour plusieurs d’entre nous. Mais certains trouvent de brillantes façons de redonner à la communauté. Voici trois initiatives inspirantes auxquelles se consacrent certains de nos employés au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). « Chez les Matschek, nous ne nous donnons plus de cadeaux à Noël. À la place, nous donnons aux autres, dit Julie. C’est notre cadeau. » JULIE WETTREICH-MATSCHEK ET JESSIKA MATSCHEK « Depuis environ 10 ans, nous participons à la collecte de denrées non périssables, de jouets , de produits d’hygiène, de nourriture pour bébé et plus, pour Jeunesse au Soleil », explique Julie Wettreich, qui travaille aux bureaux administratifs du Département de chirurgie à l’Hôpital général de Montréal du CUSM (HGM-CUSM). « Je me suis impliquée à cause de ma fille, qui a toujours fait du bénévolat. » Jessica, la fille de Julie, est coordonnatrice d’unité à temps partiel au site Glen et étudie pour obtenir un deuxième baccalauréat. Elle a commencé à emballer des cadeaux à Jeunesse au Soleil, puis a pensé à installer des boîtes à l’HGM-CUSM pour recueillir davantage de biens pour la cause. Pour Jeunesse au Soleil, mère et fille fabriquent les boîtes de collecte de l’HGM-CUSM, en font la promotion et aident à emballer les cadeaux. En moyenne, 20 à 30 boîtes sont amassées chaque Noël. « Ça fait du bien de penser que Noël n’est pas seulement centré sur l’achat de cadeaux, mais aussi sur l’aide que l’on peut offrir », dit Julie, qui pense que ces efforts envers les moins fortunés devraient être fournis tout au long de l’année. Suivez-nous sur les réseaux sociaux! JOSIE PRETEROTI Il y a de cela trois ans, Josie Preteroti, agente au service de la paie, a décidé de commencer à collectionner des boites pour Operation Christmas Child, un projet mené par la Bourse du samaritain Canada; un organisme qui vient en aide aux victimes de la guerre, de la maladie et de la pauvreté. Le concept est simple : Josie remet des boites à souliers vides à ses amis et collègues pour qu’ils les remplissent de petits cadeaux comme des articles d’hygiène personnelle, des fournitures scolaires et des jouets. Ensuite, elle apporte les boîtes au centre de collecte local qui les distribue à son tour aux enfants dans le besoin partout à travers le monde. « Cette année, nous avons amassé 23 boites qui seront distribuées à des enfants provenant de 10 différents pays », dit Josie Preteroti. « La plupart de nos enfants sont privilégiés pendant le temps des fêtes, dit-elle, alors que d’autres n’ont rien du tout. Notre initiative vise à mettre un peu de joie dans leur vie! » « C’est ma façon de contribuer pendant cette période spéciale de l’année. » facebook.com/lechildren twitter.com/HopitalChildren LUTINS MED RECORDS À seulement 22 ans, Jessica a pu constater de visu la pauvreté qui existe dans le monde. « Je pense que plusieurs canadiens tiennent pour acquis leur bonne fortune sans penser aux gens qui sont défavorisés. En plus, donner procure un sentiment agréable. » « C’est toujours un grand plaisir de sortir notre costume de lutin », dit Johanne Cadieux (au centre), entourée des lutins Christiane Tessier (à gauche), spécialiste en procédés administratifs, et Annie Gosselin, agente administrative. JOHANNE CADIEUX ET SES LUTINS Depuis une douzaine d’années, Johanne Cadieux, agente administrative aux services des archives médicales et de normalisation des formulaires du dossier médical, se donne comme mission, dans le temps des fêtes, de faire plaisir à une famille démunie en lui offrant des cadeaux choisis en fonction des besoins et désirs exprimés par la famille. Au fil des ans, plusieurs collègues et amis se sont joints à son initiative. Cette année, 10 lutins sont à l’œuvre, dont six qui travaillent au CUSM dans les équipes des archives médicales, du service de la paie, des services informatiques et de trauma. « Mon groupe de lutins et moi parrainons une famille dans le besoin référée par un organisme communautaire. Nous préparons un méga panier de Noël contenant de l’épicerie, des cadeaux pour les enfants et les parents, des gâteries, des surprises. » La famille qu’ils parrainent cette année compte une mère monoparentale et quatre enfants de 8, 10, 17, et 18 ans. Ils iront leur livrer les cadeaux le 18 décembre. « Nous livrons nous-même le panier. Nous avons la chance de voir l’émerveillement des enfants et les larmes des parents qui nous remercient chaleureusement, et surtout le bonheur d’avoir rendu une famille heureuse pour la période des fêtes. » facebook.com/cusm.muhc twitter.com/cusm_muhc Volume 6— Numéro 10—Décembre 2015 — Centre universitaire de santé McGill— Affaires publiques et planification stratégique, 2155 Guy, bureau 1280 — Montréal (Québec) H3H 2R9 [email protected] — 514.934.1934, poste 31560. Tous droits réservés ©En Bref — Imprimé au Canada sur papier recyclé. 10 en Bref