Plan Départemental « Santé Bien-être - Pas-de
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PLAN DEPARTEMENTAL SANTE BIEN-ETRE 2013 – 2017 2 SOMMAIRE PREAMBULE P5 PARTIE I. 2006-2011 P 11 1. 2. LE BILAN DU PLAN DEPARTEMENTAL SOLIDARITE SANTE Bilan de mise en œuvre et étude d’impact sur les publics. Conclusions et perspectives. PARTIE II. UN ETAT DES LIEUX PARTAGE PAR LES ACTEURS P 25 1. 2. Constats sur la situation des Nordistes. Atouts et ressources : A. L’action des services départementaux. B. Un partenariat particulièrement développé. PARTIE III. LES GRANDES ORIENTATIONS DU PLAN SANTE BIEN-ETRE A. Les axes transversaux : P 51 1er axe : Intégrer la notion de bien-être et prendre en compte les divers déterminants de la santé pour améliorer la santé et la qualité de vie des nordistes P 55 2ème axe : Renforcer la qualité du parcours de santé et de prévention par la coordination des acteurs P 59 1. Faciliter le recours aux dispositifs de soins, du médico-social et de prévention sur le territoire, par la coordination des acteurs du Plan Santé Bien-être. 2. Inscrire le plan dans la politique régionale de santé publique. B. Les priorités : 1ère priorité : Privilégier l’accès aux soins et à la prévention pour tous avec une attention particulière pour les publics les plus vulnérables P 62 1. Mieux prendre en compte la dimension santé dans les sollicitations des publics du 2. 3. 4. 5. 6. Département, quelle que soit la nature de la demande, dans un objectif de prévention et sensibiliser les professionnels à aborder la question de la santé avec les publics au-delà de la notion de « maladie ». Mieux prendre en compte la souffrance psycho-sociale des publics. Lutter contre l’isolement en recréant du lien social pour les publics isolés. Conforter la continuité des réponses du Département en matière de santé quel que soit l’âge. Favoriser l’accès aux soins des publics marginalisés : migrants, roms... Faciliter l’accès aux soins par l’intégration des actions du Département dans les projets de Maisons de Santé Pluridisciplinaires développés sur les territoires. 3 2ème priorité : Prévenir les conduites à risques P 74 L’éducation à la vie affective et sexuelle et les conduites à risques liées à la sexualité 1. Rendre l’offre de planification familiale et de lutte contre les IST plus équitable sur l’ensemble du territoire en facilitant l’accès pour les jeunes. 2. Favoriser une approche globale de la sexualité en consultations SPS/PMI. 3. Développer l’éducation à la vie affective et sexuelle et la prévention des risques sexuels pour des publics spécifiques. Les conduites à risques liées aux conduites de consommation 1. Améliorer la prise en compte des conduites à risques dans l’accompagnement des publics, de la prévention primaire à la prévention tertiaire. 2. Développer les actions collectives parents/enfants sur les nouvelles pratiques de consommation. 3. Développer une approche des conduites à risques par les compétences psychosociales dans les actions et dispositifs sportifs, culturels et de loisirs portés et/ou soutenus par le Département. 3ème priorité : Développer la prévention de l’obésité, du surpoids et de l’insuffisance pondérale et favoriser une alimentation saine et équilibrée et une activité physique adaptée P95 1. Améliorer la prise en charge des problématiques de surpoids et d’obésité en PMI et en SPS afin de proposer un accompagnement et une orientation adaptés. 2. Favoriser des objectifs conjoints « alimentation-activité physique » dans les actions de sensibilisation et les projets portés et/ou financés par le Département. 3. « L’eau sous toutes ses formes » : promouvoir le bon usage de l’eau tout au long de la vie. 4. Favoriser des actions collectives par des approches plurielles. PARTIE IV. PILOTAGE, SUIVI ET EVALUATION P101 GLOSSAIRE P 105 4 PREAMBULE : « Agir pour la santé des Nordistes en actionnant les leviers de la prévention » Le Département du Nord porte depuis longtemps une attention particulière à l’état de santé des Nordistes, en veillant à maintenir la qualité de son offre de service public en matière de prévention santé. De caractère volontariste, cette politique est menée dans la proximité et la concertation pour étayer ses compétences dans les domaines de la solidarité, la lutte contre les exclusions, la prévention, la protection maternelle et infantile et le maintien de l’autonomie pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. Le Département souhaite favoriser un accès équitable à l’offre de soins, en développant des actions de prévention et de dépistage, pour une amélioration durable de l’état de santé des nordistes, avec une attention particulière portée aux publics les plus vulnérables. A ce titre, l’accès à la santé et à la prévention représente l’un des 10 piliers du projet politique du Département. La notion de bien-être Le bien-être est un processus continu qui améliore l’équilibre émotionnel, affectif, mental, physique, social et spirituel, qui permet aux personnes de réaliser et de maintenir leur potentiel personnel dans leur environnement de vie. La prise en compte du bien-être permet de sensibiliser les individus à faire des choix sains afin de créer un mode de vie plus enrichissant et plus équilibré. Ceci encourage également un état où la personne joue un rôle essentiel dans la promotion de son propre bien-être. L’investissement dans le bien-être est rentable et peut permettre de diminuer les coûts en santé. Par exemple, un individu qui a atteint un niveau de bien-être sera moins susceptible de développer des problèmes de santé ce qui permet d’éviter des coûts de soins excessifs. Lorsqu’on est en santé, on peut surmonter les défis de la vie, réaliser son plein potentiel pour contribuer à son emploi, sa collectivité et renouer avec soi-même, avec sa famille ainsi que son entourage. La santé n’est qu’un aspect du bien-être. Le bien-être touche beaucoup de champs d’actions publiques, ce qui nécessite un travail en collaboration entre collectivités, partenaires et publics. L’approche de la santé par la notion de bien-être est privilégiée dans ce nouveau plan départemental afin de favoriser la prise en compte de tous les facteurs qui conditionnent le maintien de la santé à savoir : Les facteurs liés au sexe, à l’âge et à la constitution ; Les facteurs liés au style de vie personnel ; Les réseaux sociaux et communautaires ; L’agriculture et la production de la nourriture, l’éducation, le milieu de travail, les conditions de vie, l’eau et les installations sanitaires, les services de santé, le logement ; - Les conditions socio-économiques, culturelles et environnementales. - 5 Utilisés à bon escient, de nombreux leviers départementaux sont en capacité de contribuer à la promotion de ces déterminants de la santé. Le nouveau Plan Départemental Santé Bien-être propose de conforter et de développer les orientations du plan précédent : - Réduire les inégalités de santé par l’accès aux soins et à la prévention, - Prévenir les comportements sexuels à risques et favoriser l’éducation à la vie affective et sexuelle des jeunes, - Prévenir et réduire les conduites de consommation à risques, tout en mettant l’accent sur une nouvelle approche globale de la santé par le bien-être, mettant en oeuvre de manière transversale les compétences départementales avec les partenaires de proximité, en concrétisant les principes du Développement Social Local : mobilisation des ressources territoriales et participation des personnes. . La démarche participative A l’interne du Département, le Plan Santé Bien-être 2013-2017 s’est construit dans la concertation entre tous les services impliqués de près ou de loin dans l’amélioration de la santé des publics. Il cherche à mobiliser les ressources qui facilitent l’accès à un parcours de santé pour tous, en veillant à l’équité territoriale de l’offre de service et à la continuité des accompagnements et des prises en charge. Les services départementaux concernés ont été sollicités, de façon collective et concertée, en plusieurs groupes de travail, avec une mixité des compétences, afin de recueillir l’expression des professionnels du Département à partir de leurs pratiques et de leurs expériences. 6 Dans la lignée des travaux engagés par le Conseil Départemental Consultatif du Développement Social, les partenaires associatifs et institutionnels ont été réunis autour du Vice-président chargé de la santé pour réagir à la présentation des orientations du Plan Santé Bien-être et contribuer à la réflexion départementale, dans un second temps, par la rédaction de leurs propositions. Les perspectives ainsi poursuivies dans le plan sont issues de ces constats et contributions, ouvrant des articulations nouvelles de travail avec les services départementaux, voire d’élaboration de modalités innovantes d’intervention. Les ambitions du Plan Santé Bien-être Lutter contre les inégalités sociales et territoriales de santé : La France est l’un des pays d’Europe où l’état de santé est le meilleur mais où les inégalités de santé sont les plus fortes et continuent à se creuser, y compris sur le territoire départemental, en lien direct avec les indicateurs de précarité sociale. Puisque la solidarité et la lutte contre toutes les formes d’inégalités sont au cœur des préoccupations du Département, celui-ci soutient à ces fins une politique de santé de proximité, concertée et équitable, en coordination avec les multiples acteurs qui, sur la base d’une réflexion globale, s’attachent à agir localement au plus proche des publics. Valoriser l’approche de la personne dans sa globalité : Chaque individu doit pouvoir être acteur de son bien-être et de sa santé, pour lui-même et pour les autres, dans son entourage ou son milieu de vie. Le Département, en cohérence avec la démarche de développement social local, souhaite mobiliser les Nordistes pour les rendre acteurs de leur projet de santé. L’approche globale de la santé sous-entend d’envisager les problématiques soulevées par la personne en s’appuyant sur ses ressources intrinsèques, à la recherche de son autonomie, pour elle et pour son entourage, en vue d’améliorer la prise en compte de ses besoins et la valorisation de ses compétences. Sans négliger le motif initial de sa demande, cette approche enrichit l’accompagnement de la personne par la prise en compte de son environnement, de ses croyances, ses choix de vie, son histoire et son rythme. Privilégier l’éducation préventive précoce et l’accompagnement : La politique santé du Département vise la santé optimale des populations par la prévention et l’anticipation de la maladie, en agissant en amont des problématiques, pour dépasser le seul angle de la lutte contre les difficultés et se situer dans un principe de durabilité. Pour favoriser l’adoption de comportements bénéfiques à la santé, la prévention se doit d’aller au-delà de la simple information qui consiste essentiellement à « faire savoir ». L’éducation préventive doit avoir pour objectif plus ambitieux de « faire comprendre ». 7 Cultiver un partenariat qui garantisse une pluralité des approches : Promouvoir avec les partenaires locaux l’exemplarité, l’expérimentation et l’innovation est une ambition forte inscrite dans le rapport d’orientation politique adopté le 4 juillet 2011. La politique de santé du Département est discutée, partagée et communiquée, au service de l’usager et de la qualité de la réponse donnée, dans une logique de complémentarité et d’enrichissement des approches et des éclairages. Cette complémentarité des acteurs permet de développer une réflexion qui conduit à des réponses plurielles, individuelles ou collectives, portées par les diverses compétences du Département autour d’objectifs partagés. Inscrire les actions dans la proximité pour en assurer l’équité d’accès : La politique départementale réaffirme le droit à la santé pour tous : quel que soit l’âge, quel que soit le statut social ou le lieu de vie, quel que soit le degré d’autonomie de la personne, y compris si elle est porteuse d’un handicap. A ce titre, l’expression citoyenne et la participation des habitants à l’élaboration et la mise en œuvre des projets doit être favorisée, pour s’assurer de l’intégration d’indicateurs qualitatifs, en lien avec la vie quotidienne, afin d’ajuster au mieux les réponses départementales aux besoins des personnes. L’égalité d’accès des publics à toute politique de prévention doit ainsi permettre de favoriser l’autonomie et le maintien dans le milieu de vie, par une offre de service qui priorise les actions dirigées vers les territoires les moins pourvus, avec une attention particulière aux publics présentant des risques spécifiques (petite enfance, jeunes, femmes enceintes, publics précaires, personnes âgées et personnes en situation de handicap …). Au niveau des professionnels, l’équité territoriale doit aussi s’appliquer sous forme d’accès aux formations et au développement des compétences professionnelles, en réponse aux besoins spécifiques des territoires. Le soutien à la mise en place des Maisons de Santé Pluridisciplinaires dans le cadre de la lutte contre les déserts médicaux doit permettre de faciliter le maintien de la qualité du parcours de santé, quel que soit le lieu de vie des personnes. Le Plan Santé et son inscription dans la politique de santé régionale : Ce Plan poursuit des ambitions qui s’inscrivent dans les préoccupations de la politique régionale de santé publique. Suite aux différents avis émis notamment par la Conférence Régionale de Santé et de l’Autonomie, les Collectivités locales, la Région et l’Etat, le Directeur de l’Agence Régionale de Santé a arrêté le Projet Régional de Santé ainsi que ses composantes - Schéma Régional d’Organisation des Soins et Schéma Régional d’Organisation du Médico-Social - le 12 janvier 2012. Le Schéma Régional de Prévention a été arrêté en avril 2012. Le PRS est décliné en différents programmes régionaux. Certains impactent ou impacteront particulièrement les politiques départementales : Santé Mentale, Education pour la santé, Démographie des professionnels de santé, Alimentation et Activité Physique, Accès aux Soins et à la Prévention des Personnes fragilisées. 8 Le Département y est cité comme un des acteurs institutionnels qui ont un rôle important compte tenu de leurs missions auprès de certaines populations (enfants, personnes âgées, personnes en situation de handicap, publics vulnérables…) et leurs possibilités d’agir sur les déterminants comportementaux et environnementaux de santé. Depuis plus de 15 ans, le Département est engagé, à côté d’autres institutions -Etat, Région, Assurances Maladie, Collectivités locales, ARS (depuis 2010)- en développant des politiques de prévention qui intègrent notamment le développement de l’éducation à la santé en mobilisant des ressources humaines et des moyens financiers qui ont permis de développer des dynamiques territoriales. Le Département a souhaité rappeler l’impérieuse nécessité de bénéficier de moyens supplémentaires pour permettre à la Région Nord Pas-de-Calais de rattraper son retard du fait de la situation sanitaire très dégradée et corriger les inégalités sociales et territoriales de santé. Les évolutions en cours de la politique de santé légitiment l’appel à un renforcement de la solidarité nationale, pour infléchir la situation par une péréquation renforcée. 9 10 PARTIE I : LE BILAN DU PLAN DEPARTEMENTAL SOLIDARITE SANTE 2006 - 2011 11 12 Le Plan Départemental Solidarité Santé 2006-2011 a été adopté par l’Assemblée départementale le 3 Juillet 2006. Il affirmait le souhait d’accentuer l’effort sur trois axes prioritaires : Réduire les inégalités de santé par l’accès aux soins et à la prévention ; Prévenir les comportements sexuels à risques et favoriser l’éducation à la vie affective et sexuelle des jeunes ; Prévenir et réduire les conduites de consommation à risques. La mise en œuvre du Plan a encouragé la mobilisation et l’implication de l’ensemble des services et des partenaires institutionnels et associatifs. Elle a fait l’objet d’un bilan en Janvier 2010, centré essentiellement sur l’activité des services et sur les productions des groupes de travail en charge d’opérationnaliser les objectifs du plan. Dès 2012, au terme de l’échéance du Plan Départemental Solidarité Santé, une étude d’impact auprès des publics a été réalisée afin de mettre en lumière les effets de cette politique. Rétrospectivement, les conclusions du travail d’évaluation de l’impact sur les publics corroborent les conclusions du bilan de mise en œuvre. 1. BILAN DE MISE EN OEUVRE ET ETUDE D’IMPACT AUPRES DES PUBLICS 1.1 LE BILAN DE MISE EN ŒUVRE Le Plan Départemental Solidarité Santé 2006-2011 a démontré son intérêt en contribuant à l’organisation de l’offre de santé départementale. Plusieurs points forts identifiés : Le PDSS a permis de valoriser et de mieux communiquer sur la Politique Santé du Département. Celle-ci est définie, clarifiée, et gagne en lisibilité au sein de ses services et auprès des partenaires. Le PDSS a facilité l’adhésion des professionnels aux objectifs de travail poursuivis par la politique départementale de santé et le positionnement des équipes face aux sollicitations internes et partenariales. 13 Le PDSS a permis un recentrage des actions : - D’un point de vue thématique : adéquation des 3 priorités du plan avec les besoins et demandes des différents territoires ; - A un niveau méthodologique : les actions sont menées sur un plus long terme, dans une logique de programme, plutôt que par des interventions ponctuelles ; - En termes de mission : augmentation du nombre d’accompagnements santé, individuels et collectifs, pour les publics prioritaires du Département (notamment dans le cadre du Plan DépartementaI d’Insertion -PDI) ; - En termes de publics : attention particulière portée aux publics prioritaires du Département. Les résultats du bilan peuvent se lire selon chaque priorité du Plan : Priorité 1 : Réduire les inégalités de santé par l’accès aux soins et à la prévention Un objectif général : engager et accompagner la personne dans une démarche de santé Des résultats quantitatifs et qualitatifs : Un public accompagné en nombre : - 46 145 personnes ont bénéficié d’un accompagnement santé en individuel ou en collectif de 2007 à 2011. - 3 929 personnes ont été orientées vers un centre d’examens de santé pour un bilan de 2007 à 2011. - 872 personnes ont bénéficié d’un rendez-vous de la santé de 2008 à 2012. De nouveaux outils et de nouvelles collaborations : Réalisation de guides techniques et de cadres de références à destination des professionnels Objectif : faciliter la mise en application concrète des actions du Plan : le parcours santé, la consultation de prévention, l’accompagnement santé individuel, les « rendez-vous de la santé ». Travaux menés pour améliorer la complémentarité des actions des différents acteurs et les modalités d’orientation des publics vers l’offre de santé du Département en interne et avec les têtes de réseaux associatifs (Institut Pasteur de Lille, FNARS, ARML, CIRM-CRIPS, ANPAA, COREVIH...). 14 Création de supports d’information et de communication pour valoriser la mise en place des actions qui favorisent l’accès aux soins et à la prévention, dans une recherche de proximité et d’adéquation aux besoins du public. (Plaquette de présentation des SPS, plaquette de présentation des rendez-vous de la santé aux publics et aux partenaires, fiches info santé, protocole tuberculose, carnet de vaccinations et calendrier vaccinal). Priorité 2 : Prévenir les comportements sexuels à risques et favoriser l’éducation à la vie affective et sexuelle des jeunes. Un objectif général : engager et accompagner la personne dans une démarche de responsabilisation, de prévention et de dépistage. Des résultats quantitatifs et qualitatifs : Le Public accompagné : - 21 209 personnes, dont 58 % de jeunes, ont bénéficié d’un programme de prévention et d’éducation autour de la vie affective et sexuelle par un SPS entre 2007 et 2010 ; - 29 700 collégiens ont bénéficié d’une action d’éducation à la vie affective et sexuelle menée par les conseillères conjugales des centres de planification dans les collèges en 2009-2010. 41 380 jeunes ont été sensibilisés en 2011 (collégiens y compris) ; - Près de 36 000 consultations médicales de planification familiale ont été réalisées en 2011. 13 % des consultants sont mineurs. De nouveaux outils et de nouvelles collaborations : Développement de programmes de prévention et d’éducation autour de la vie affective et sexuelle, inscrits dans les enjeux du territoire - Elaboration d’un guide technique qui précise le cadre de référence d’élaboration d’un programme de prévention sur la thématique, à destination de tout professionnel départemental qui souhaite mettre en œuvre une action sur ce thème. - Elaboration d’un programme de formation de professionnels à destination des deux services en 2011/2012 100 professionnels formés environ sur cette période. 15 - Mise en œuvre de « formations-actions », sur la thématique de la sexualité, dans le cadre d’un partenariat avec le CIRM-CRIPS, en soutien à des projets territoriaux cherchant des réponses à donner à des problématiques identifiées localement. Proposées aux professionnels départementaux, et aux partenaires de l’éducation et de la jeunesse, ces « formations-actions » poursuivent des objectifs de dynamisation et de mise en synergie des forces du territoire. Ces dispositifs portent de grands espoirs de développement des réseaux pour mutualiser les complémentarités professionnelles, partager les regards sur les problématiques et enrichir d’autant la qualité des réponses apportées aux usagers. 267 professionnels départementaux et partenaires formés entre 2006 et 2011. Organisation d’une campagne départementale de sensibilisation en direction des jeunes sur le thème des IST et de la contraception Réalisation d’un site internet « casexplik.cg59.fr, la sexualité en questions » qui apporte des réponses claires aux questions que peuvent se poser les jeunes, sous forme de dossiers, de définitions, de documentations en ligne. Le site donne l’occasion de valoriser l’offre de service du Département en matière de dépistage des IST et de planification familiale et indique les ressources locales à solliciter en cas de besoin. Développement des actions d’éducation à la vie affective et sexuelle menées dans les collèges Le Département est conscient que le développement des actions collectives en faveur des jeunes est le premier levier à mobiliser pour promouvoir la fréquentation des centres de planification familiale dans les territoires où l’accès à la contraception est difficile. Dans le cadre de la planification familiale, le Département mène donc une politique volontariste d’éducation à la vie affective et sexuelle en faveur des collégiens en réalisant des interventions collectives auprès des élèves notamment des classes de 5ème et 4ème. En 2011, 169 collèges ont été concernés par ces actions (soit 60 % des 283 établissements). Amélioration de l’accès aux consultations de planification et de dépistage des IST 16 Coordination de l’offre de planification familiale sur le territoire La mission de coordination de l’offre de planification familiale, confiée aux médecins responsables de Pôle PMI Santé de chaque Direction Territoriale, organise et coordonne l’ouverture des centres pour répondre aux exigences des normes minimales réglementaires d’ouverture au public : au moins 12 séances hebdomadaires d’une demi-journée de consultation médicale de planification familiale pour 100 000 habitants âgés de 15 à 50 ans. Il s’agit de disposer d’une offre de proximité diversifiée. Dédiés à la maîtrise de la fécondité, 59 centres de planification familiale de gestion directe PMI et 24 centres de planification familiale conventionnés (associatifs, hospitaliers, communaux…) participent également à la lutte contre les infections sexuellement transmissibles et à la lutte contre les cancers féminins. Ils contribuent à la lutte contre les violences faites aux femmes notamment par l'écoute et l'accompagnement réalisés par les conseillères conjugales. Les consultations médicales et les examens biologiques nécessaires sont d’accès gratuit (dispense d’avance de frais). Pour les mineurs désirant le secret et les femmes sans couverture sociale, la délivrance des contraceptifs y est également gratuite. En 2012, des disparités territoriales d’accès à la contraception, notamment en milieu rural, persistent. Le déficit est important dans le Cambrésis, l’Avesnois, le Douaisis, la Flandre Intérieure et le Valenciennois. Les difficultés d’organisation de l’offre de service tiennent à : - La difficulté de recrutement de médecins qualifiés ; - La difficulté de recrutement de conseillères conjugales ; - L’inadaptation fréquente des locaux. Ces difficultés sont particulièrement importantes dans les territoires est et sud du département. Une Assemblée générale de la planification familiale est organisée pour faire un état des lieux, territoire par territoire sur : - La coordination de l’offre de service ; - L’organisation des interventions collectives auprès des publics (collégiens et autres) ; - Les projets et actions à mettre en œuvre pour améliorer l’offre proposée aux Nordistes. Une évaluation de la planification familiale est actuellement engagée par la Direction de l’Evaluation, de l’Audit et du Contrôle de Gestion. Elaboration d’un guide technique qui décrit les modalités de mise en œuvre des passerelles à développer entre les consultations de prévention et de dépistage des IST et les consultations de planification familiale en PMI. Il s’agit d’améliorer l’orientation et l’accompagnement des personnes au sein des consultations, par une prise en charge mieux adaptée aux besoins de santé et une meilleure appréhension des freins liés à la mise en œuvre de la démarche de soins. 17 Priorité 3 : Prévenir et réduire les conduites de consommation à risques 3 objectifs généraux : promouvoir l’adoption de comportements de prévention, réduire le tabagisme et ses conséquences et réduire les risques et dommages liés à la consommation abusive d’alcool. Des résultats quantitatifs et qualitatifs : → La mise en œuvre de programmes de prévention primaire priorisant l’incitation des publics à développer leurs compétences en matière de gestion des risques, adaptés aux besoins des territoires et menés de façon partenariale. Le Public accompagné : - 448 actions menées par les SPS de 2007 à 2010 pour 44 575 personnes dont 59 % de public jeune, notamment à travers le programme « ALTADROGUES » destiné aux enfants de 6 à 8 ans (en 2011 : 27 programmes auprès de 1 800 enfants). - 816 actions d’information et d’éducation en matière de prévention des conduites à risques menées par le Pôle de Prévention des Addictions EPICéA de 2008 à 2010 dans 476 structures et porteurs de projets différents(dont 293 hors Eduction Nationale). 1/ A destination des jeunes : Au cours du précédent plan, les jeunes nordistes ont pu bénéficier directement des actions de prévention d’EPICéA (le chiffre ci-dessous ne tient pas compte des interventions indirectes réalisées par les adultes relais préalablement formés par EPICéA et qui par définition s’inscrivent dans la durée et dans l’espace). Soit : 29 137 jeunes dont 6 418 jeunes en dehors du circuit scolaire (2 698 pour l’année 2010 contre 987 pour l’année 2008, ces chiffres confirment une certaine évolution et un investissement accru d’EPICéA en faveur des structures à caractère social de type MECS, foyers etc.). 2/ A destination des adultes : Cette notion essentielle implique l’ensemble des adultes (professionnels, bénévoles, parents) souhaitant s’impliquer de manière active dans un rôle de relais d’information, d’éducation et d’exemplarité auprès des jeunes. Leur formation constitue un réel investissement dans une dynamique de pérennisation de l’action préventive. 9 938 adultes (durée de la formation : en moyenne 5 jours) dont 5 874 travaillant dans des structures autres que Education Nationale. 18 De nouveaux outils et de nouvelles collaborations : → Elaboration d’un guide technique des programmes de prévention des conduites de consommation à risques pour en accompagner la construction et le suivi, en partageant des critères d’intervention communs entre les différents services départementaux en charge de cette thématique. → Développement du Pôle de ressources documentaires EPICéA, notamment via le site Internet « epicea.cg59.fr » qui facilite le contact avec les publics et contribue à la visibilité des efforts départementaux en matière de prévention des addictions. → Evaluation et réactualisation du programme de prévention « ALTADROGUES », avec actualisation des messages de prévention de l’outil, au regard des évolutions sociétales des modes de consommation à risques, pour aiguiser la pertinence de l’outil et optimiser les moyens et compétences des professionnels SPS investis dans la mise en œuvre du programme. Le programme «ALTADROGUES» est un outil de prévention original, créé il y a une vingtaine d’années par les professionnels des Services Prévention Santé qui vise à sensibiliser les jeunes enfants de 6 à 8 ans aux problèmes des conduites de consommation à risques (alcool, drogues, tabac) et à promouvoir l’adoption de comportements de prévention. Il a pour ambition de vouloir développer le plus précocement possible les compétences individuelles en matière d’estime de soi, de capacité à résister aux pressions et à savoir faire des choix. Le point d’orgue du programme est un spectacle de marionnettes interactif «Hélène au Royaume de Pète la Forme» créé, scénarisé, mis en scène et représenté par les équipes des SPS. Les jeunes enfants, interpellés par les marionnettes, vont aider à sauver la princesse Hélène en adoptant des comportements favorables à la santé. Le personnage central du théâtre de marionnettes montre comment résister à la tentation de produits néfastes pour la santé. Une animation pédagogique vient ensuite engager la réflexion, en séance collective, afin d’établir le lien entre conte et réalité, en abordant de façon concrète les conduites de consommation à risques, sous l’angle du comportement et des compétences psycho-sociales. → Relance de la formation des professionnels sur la thématique de l’aide à l’arrêt du tabac en 2011, pour conforter les pratiques et développer l’activité. Les sessions individuelles semblent mieux correspondre aux besoins des publics que les sessions collectives dont la mise en œuvre reste très aléatoire. Les actions spécifiquement dédiées aux femmes enceintes ont fait l’objet d’une réflexion spécifique pour relancer l’activité, conjointement par les services de PMI et de prévention santé. 104 professionnels formés sur la durée du plan. 19 → Sensibilisation par l’ANPAA des professionnels des 4 services en UTPAS pour une meilleure prise en compte des problématiques d’alcoolisation des publics accueillis, en complémentarité du plan de formation du Département. Au-delà des notions de base sur les problématiques liées à la consommation abusive d’alcool, il s’agissait de trouver des pistes de réponse qui aident les professionnels à aborder la question de l’excès de consommation avec toute personne, quels que soient ses freins, et d’être en capacité de solliciter à bon escient les ressources du territoire. 13 modules de formation pour 171 professionnels. → Création par EPICéA d’outils uniques en France à destination de « publics spécifiques ». En partenariat avec le Centre de Formation à la Langue des Signes (C.F.L.S) de Lille, ainsi que des centres spécialisés d’accueil des jeunes sourds de la région, EPICéA a réalisé un flyer permettant d’aborder la question des consommations à risques avec ce public. Cette réalisation a donné lieu à l’organisation, pour la première fois dans la région sur cette thématique, d’une session de formation réunissant des professionnels à la fois entendants et sourds. Face au nombre croissant de la population souffrant d’illettrisme (20 % des jeunes en Europe), et en l’absence d’outil de prévention adapté à ce type de public, EPICéA a réalisé un support d’animation permettant aux professionnels d’aborder les conduites à risques avec les non lecteurs (migrants, déficients mentaux légers, étrangers...). 20 1.2 L’ETUDE D’IMPACT SUR LES PUBLICS De caractère non exhaustif, cette étude d’impact a été établie selon trois pistes de réflexion, formulées en trois questions qui ont structuré le travail : Question 1 : Le Plan Départemental Solidarité Santé 2006-2011 a-t-il permis un recentrage des actions sur un public en situation de précarité ? Question 2 : Le Plan Départemental Solidarité Santé 2006-2011 a-t-il permis une meilleure accessibilité aux soins du public en situation de précarité ? Question 3 : Le Plan Départemental Solidarité Santé 2006-2011 a-t-il permis d’améliorer la connaissance de l’offre de service santé du Département ? L’approche des réponses à ces trois questions a fait l’objet d’enquêtes rétrospectives de nature quantitative et qualitative, auprès des Services Prévention Santé, du Pôle de Prévention des Addictions EPICéA, et des services de PMI, tous trois en charge, chacun selon ses missions respectives, de la mise en œuvre des objectifs du PDSS 2006-2011. Cinq activités, les plus représentatives de l’intérêt et de l’importance de la mobilisation des services, ont été interrogées : - Les accompagnements santé individuels et collectifs en SPS ; Les consultations de prévention ; Les orientations vers les centres d’examens de santé des CPAM et de l’Institut Pasteur de Lille (IPL), les « Rendez-vous de la Santé » ; Les passerelles PMI/ SPS ; Les actions collectives de promotion de la santé. Cette étude d’impact a permis de montrer que : Le Plan Départemental Solidarité Santé 2006-2011 a permis un recentrage des actions sur un public en situation de précarité : En effet, il a été observé une augmentation des publics allocataires du RSA au sein du public bénéficiant d’une action du SPS (en individuel ou en collectif) ainsi qu’une augmentation du partenariat avec les structures accueillant du public en précarité (Centres sociaux, structures d’hébergement ...). Le Plan Départemental Solidarité Santé 2006-2011 a permis une meilleure accessibilité aux soins du public en situation de précarité : Le recensement des données d’évaluation des activités d’accompagnement santé permet d’affirmer qu’une personne sur deux enclenche une démarche de santé à moyen terme du démarrage de la réflexion sur sa santé jusqu’à la mise en œuvre de comportements favorables à la santé. Le travail d’accompagnement des équipes SPS dans la proximité démontre sa pertinence des actions de lutte contre les inégalités de santé. 21 Le Plan Départemental Solidarité Santé 2006-2011 a permis d’améliorer la connaissance de l’offre de service santé du Département : Le travail partagé et coordonné par tous les acteurs d’un territoire, auprès d’un même public, permet de faire connaître à l’usager les différentes offres de service départementales et contribue à la cohérence des messages de prévention. L’étude a montré une évolution de la collaboration entre les différents services médicosociaux du Département par l’évolution de la connaissance des fonctions de chacun, l’amélioration des orientations réciproques et la recherche de complémentarité ainsi que le souhait de mener des actions collectives conjointement. L’évolution de la mise en œuvre d’actions avec une multitude de partenaires permet en effet de multiplier les relais d’information et de ressources. Enfin, les campagnes de communication menées autour des thématiques du plan santé ont permis la diffusion d’outils de communication adaptés au public et ainsi l’amélioration de l’information sur l’offre de service départemental. 2. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES POUR LE NOUVEAU PLAN Deux thématiques principales sont repérées comme insuffisamment prises en compte au regard des besoins repérés par les acteurs et exprimés par les publics : - La souffrance psycho-sociale des personnes qui occupe une large place dans les problématiques relatives aux difficultés d’insertion ou d’accès aux soins. Les réponses sont rares et peu adéquates, ce qui rend difficile la qualité et l’équité d’accès au parcours de soins, et pose de nombreux problèmes aux professionnels pour y faire face. - La lutte contre le surpoids et l’obésité pour lesquels l’évolution des indicateurs de santé sur tout le territoire départemental est toujours défavorable et les sollicitations régulières des divers acteurs des territoires auprès des Services Prévention Santé. Le bilan positif du plan incite à poursuivre les grands axes de la démarche de prévention telle qu’elle s’est développée jusqu’alors, pour consolider les résultats déjà obtenus et les encourager. D’autres champs, développés par d’autres politiques volontaristes, sont repérés comme déterminants pour la santé et méritent d’être intégrés dans le nouveau Plan Santé Bien-être pour que leur impact vienne renforcer les efforts entrepris. Le Plan Départemental « Santé Bien-être » 2013-2017 se doit de rendre lisibles et cohérentes les multiples actions du Département comme autant de leviers d’amélioration de la santé des Nordistes. Il propose de structurer le nouveau plan autour de la notion de bien-être en valorisant les diverses politiques volontaristes qui contribuent à la prise en compte des déterminants de la santé (sport, loisirs, environnement, culture, jeunesse…). 22 Il s’inscrit dans une politique de santé publique qui vise à mettre en synergie et en complémentarité les multiples actions déployées sur le territoire départemental et à consolider les outils départementaux existants. C’est par la concertation avec tous ses partenaires que le Département peut s’assurer de la cohérence des valeurs et des actions. Ainsi, en tant que chef de file de l’Action Sociale, il s’inscrit dans la prévention précoce en mobilisant ses efforts par la prise en compte des multiples déterminants de la santé. C’est pourquoi, le Plan visera donc à : - Consolider les axes développés par le PDSS 2006-2011, notamment en matière d’accès aux soins et à la prévention ; - Poursuivre le travail d’appropriation des messages de santé par les partenaires ; - Elargir les efforts d’accès aux soins et à la prévention vers les différents publics, dont le Département est responsable, dans la prise en compte de toutes les dimensions de la santé ; - Favoriser la transversalité et la complémentarité des actions de prévention ; - Inscrire et valoriser la politique départementale dans la politique régionale de santé publique. 23 24 PARTIE II : UN ETAT DES LIEUX PARTAGE PAR LES ACTEURS Une situation sanitaire qui reste préoccupante, au sein d’un contexte socio-économique difficile. Une richesse des ressources partenariales au plus près des préoccupations des publics. 25 26 1- DES CONSTATS SUR LA SITUATION DES NORDISTES AU REGARD DE LA SANTE Le Département du Nord est marqué par des inégalités de santé liées à des conditions d’existence qui se creusent entre les différentes couches de populations et d’un territoire à l’autre. Ce contexte de vie est important à prendre en compte pour mieux comprendre et évaluer son impact sur la santé. Les travaux d’écriture du plan ont permis de recueillir au fil des rencontres les constats établis par les professionnels du Département et les partenaires lors de leur action quotidienne auprès des publics. Tous les indicateurs proposés sont illustrés par ces expressions des professionnels du Département et des partenaires. Ils viennent étayer les choix départementaux visant à mieux prendre en compte les préoccupations de santé des Nordistes aux différents âges de la vie, ainsi que les problématiques spécifiques en termes de précarité, de handicap ou de dépendance. Ces indicateurs, majoritairement régionaux, permettraient, s’ils étaient déclinés à l’échelle départementale, une lecture plus précise de leur évolution sur le territoire. Dans l’attente d’un travail d’élaboration de tableaux de bord départementaux, ils nous donnent à ce jour une idée globale des tendances qui caractérisent les conditions de santé des Nordistes. 1. Le cadre de vie et l’environnement Le département du Nord est le plus peuplé des départements français. La population a atteint un peu plus de 2 500 000 habitants.1 Population du département du Nord par direction territoriale (INSEE) 2 571 940 2 500 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 722 986 500 000 234 257 248168 160 372 181081 421 339 254 699 349 038 Source : Recensement de la population INSEE 2009 27 To ur co in g Va le nc ie nn es D ép ar te m en t Li lle R T D 1 ou ba ix In té ri e Fl ur an e dr e M ar i ti m e ou ai s Fl an dr e D am br ai C A ve s ne s 0 Actuellement, sa population est la plus jeune, mais une tendance marquée au vieillissement exige d’anticiper dès aujourd’hui les besoins croissants dans le domaine de la santé et de la prise en charge de la dépendance à moyen terme. 2 Indice de vieillissement 2008/ORS 70,00% 60,00% 50,00% 40,00% Indice de vieillissement 2008/ORS 30,00% 20,00% 10,00% M Do ua i Ca m br DT ai Av DT es no Va is le nc ie nn Dé oi s pa rte m en t DT ar DT Fl Fl In t DT DT Rx -T g DT DT Li lle 0,00% Le département du Nord est fortement urbanisé. Le pôle d’attraction urbaine que représente la métropole lilloise se hisse au 5ème rang national avec 1 150 500 habitants. En conséquence, elle se retrouve au 2ème rang des villes de province les plus touchées par la pollution de l’air, résultat de la présence industrielle et d’un réseau routier engorgé. Parallèlement, la pratique historique d’agriculture intensive, son passé industriel et minier, ont laissé peu de place pour l’aménagement d’Espaces Naturels Sensibles et les zones boisées sur le territoire du département du Nord sont les moins importantes de France. En termes d’habitat, le département offre un parc de logements anciens nécessitant pour bon nombre des rénovations importantes : 38,5% du parc a été construit avant 1949 et 10,6 % du parc privé est potentiellement indigne (environ 82 000 logements). Le pourcentage de logements sociaux est supérieur au niveau national (20,1 % de logements HLM). Environ 90 000 demandes de logement en attente (dont 77 % par des personnes à très faibles ressources) et un délai moyen d’attribution de 11 mois confirment l’insuffisance du parc immobilier au regard des besoins. La géographie hétérogène du département, du Nord au Sud, vient renforcer les écarts d’indices de précarité et d’accès aux transports en rendant plus difficile la mobilité des personnes, l’accès à l’emploi, la santé, la culture… Néanmoins, le département possède des atouts en termes de patrimoine culturel, d’équipements sportifs et de loisirs même si cette offre reste un peu déséquilibrée en fonction des territoires. 2 Source : Recensement de la population INSEE 2008 traitement ORS 28 2. Les conditions socio-économiques Sur le plan économique et social, les Nordistes sont confrontés à de graves difficultés. De plus, il existe des inégalités territoriales importantes. La pauvreté monétaire était reconnue pour 17,2 % des ménages nordistes contre 13 % en France en 2008. La proportion des foyers fiscaux non imposables en 2010 s’élevait à 51,9 % contre 46,5 % en France. Les territoires les plus touchés sont le Valenciennois et l’Avesnois.3 Part des foyers fiscaux du Nord non imposables selon les territoires (données 2010) 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% em en t ép ar t D le nc ie nn es Va To ur co in g D T R ou ba ix Fl an dr e M ar i ti m Li lle e In té ri e ur e ou ai s D Fl an dr e A C ve s ne s am br ai 51,9% La part des personnes couvertes par le RSA est chiffrée à 5,2 % dans le Nord avec des inégalités territoriales importantes, comme en atteste le tableau suivant 4: Part des foyers bénéficiaires du RSA dans la population totale par direction territoriale au 31/12/2012 7% 6% 5% 4% 5,2% 3% 2% 1% To ur co in g Va le nc ie nn es D ép ar te m en t Li lle ou ba ix R e M ar i ti m ur e ér ie In t Fl an dr e D ou ai si s Fl an dr e is am br és C A ve sn oi s 0% Le territoire de Métropole Roubaix Tourcoing comprend le taux le plus élevé de bénéficiaires du RSA suivi de l’Avesnois puis du Valenciennois. Le Valenciennois et l’Avesnois sont également les plus affectés par la pauvreté monétaire. Ces territoires cumulent les indicateurs d’une situation socio-économique préoccupante. 3 Source ERASME, ARS Nord PDC, INSEE, SEPS « vers une approche socio démographique des territoires d’action sociale » 4 Source requête BO iodas RSA 29 II en est de même pour les données relatives au chômage, à part égale pour les hommes et les femmes : Le taux de chômage au 4ème trimestre 2012 était de 13,8 % dans le Nord contre 10,1 % en France.5 Taux de chômage localisé T4 2012 16,4% 17,00% 15,00% 13,9% 16,8% 15,7% 15,5% 13,7% 13,4% 13,00% 11,5% 11,00% 8,8% 9,00% en ne s Va le nc i To ur c oi ng Li ll e ub ai x Ro Du nk er qu e Fl an dr e Ly s Do ua i ai s br Ca m M au be ug e No r d 7,00% Au regard de ces indicateurs quantitatifs, de nouvelles données, relatives aux indicateurs directs et indirects de santé, ont été élaborées : - L’Indicateur de Santé Sociale (ISS) reprend les six grandes dimensions du baromètre des inégalités et de pauvreté (éducation, sécurité, logement, santé, revenus, travail et emploi) ; - L’Indicateur de Développement Humain (IDH) reprend les dimensions relatives à la santé, l’éducation et le niveau de vie, permettant de définir une vision partagée d’un développement humain et durable des territoires. Ces deux indicateurs, sur la région Nord Pas-de-Calais, sont les plus alarmants de France. Pour autant, la région Nord Pas-de-Calais est l’une de celles dont la dynamique est la plus importante en termes d’éducation et dans une moindre mesure en termes de niveau de vie. Du point de vue des professionnels du Département et des partenaires, des constats : · Accroissement du nombre de ménages en grande précarité, avec élargissement des publics en difficulté d’accès aux soins à des nouvelles populations : travailleurs pauvres, retraités, femmes et hommes isolés, parents d’enfants confiés à l’ASE. · Désintérêt des personnes les plus démunies, dont les conditions de vie sont marginales et dont les besoins primaires ne sont pas sécurisés, envers les problématiques liées à la santé. · Prégnance et spécificité des problématiques des migrants liées à leur condition d’étrangers qui constituent un cumul de difficultés. 5 Source INSEE- Pôle Emploi 30 3. La santé a. Données générales : Si l’espérance de vie dans le Nord Pas-de-Calais continue de progresser à l’identique des moyennes nationales, elle ne rattrape pas encore son retard, et maintient un écart de 2 ans pour les femmes et de 3 ans pour les hommes. Toutes causes confondues, la mortalité prématurée évitable y est plus élevée que la moyenne nationale et ceci de façon plus prégnante dans le sud du département (par ordre décroissant Valenciennois, Cambrésis, Douaisis).6 180 160 140 120 Mortalité toutes âges et toutes causes 2006-2009 100 Mortalité prématurée toutes causes 80 60 40 20 D T D T Li lle R xTg D T Fl In D t T Fl M ar D T D o D ua T i C am br D T ai A D ve T sn V al oi en s ci en no D ép is ar te m en t Fr an ce 0 ICM : L’Indice Comparatif de Mortalité est le rapport en base 100 du nombre de décès observés sur le nombre de décès qui seraient attendus. Si les taux de mortalité pour chaque tranche d’âge dans un territoire étaient identiques aux taux nationaux : 100 taux de mortalité en France. Les tumeurs malignes et les pathologies cardio-vasculaires restent les premières causes de mortalité, suivies de peu des conséquences des consommations dites « à risques », notamment alcool et tabac. 6 Source : INSEE INSERM CépiDc traitement ORS Nord Pas de Calais 31 Concernant l’offre de soins, le département du Nord est un département relativement bien pourvu en médecins généralistes : En effet, 6 603 médecins généralistes libéraux travaillaient dans le Nord Pas-de-Calais en 2009, ce qui représente une densité de professionnels équivalente à la densité nationale (112 pour 100 000 habitants contre 111 en France). En revanche, la région présente un déficit important en médecins spécialistes par rapport à la France : 141 professionnels pour 100 000 habitants versus 174 en moyenne nationale. La densité en médecins généralistes libéraux et salariés (France = 163,4‰ habitants, Nord Pas-de-Calais 164,7‰) ou spécialistes est très inégalitaire entre territoires de santé 6bis : - Métropole Lille et Flandre intérieure : Médecins Généralistes : 197 pour 100 000 habitants ; Spécialistes : 218. - Hainaut Cambrésis : Médecins Généralistes : 153 ; Spécialistes : 110. - Littoral : Médecins généralistes : 144 ; Spécialistes : 103. - Artois Douaisis : Médecins Généralistes : 148 ; Spécialistes : 99. Le taux de certaines professions de santé est supérieur à celui du niveau national (ex : Masseurs kinésithérapeutes 91 versus 85 en France) ; pour d’autres, il est inférieur (ex : Infirmières 96 versus 119). La répartition des professionnels de santé est également hétérogène sur le territoire régional. Cette iniquité pose la question de la continuité du parcours de soins (Cf. tableau suivant). En effet, si les territoires de la Métropole Lille (1 848 professionnels de santé pour 100 000 habitants) et de la Flandre Intérieure (1 306) sont mieux dotés que la France (1 290), les autres territoires ont un taux déficitaire (ex : 1 078 en Avesnois).7 2 000 1 800 1 600 1 400 Professionnels de santé pour 100 000 habitants:2008/ARS 1 200 1 000 800 Professionnels de santé de pôle/ 100 000 habitants/ 2008 600 400 200 Fr an ce C am br ai Av es D no T is Va le nc ie N n or no d/ is Pa sde -C al ai s D T M ar D ou ai D T D T Fl Fl In t D T D T R xTg D T D T Li lle 0 Professionnels de santé de proximité : le total des médecins généralistes, opticiens-lunetiers, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues. Professionnels de santé de pôle : Le total des personnes qui exercent d’autres professions que celles énumérées préalablement et régies par le code de santé publique. 6bis Source : ADELI 2008, DREES.Traitement ORS Nord Pas-de Calais 7 Source : ORS, Unité et diversités du Nord-Pas-de-Calais et de ses territoires de santé, 2011 32 En termes d’accès à la couverture maladie, le taux de bénéficiaires de la CMU-C est estimé à 10,7 % au sein de la population du Nord en 2012, pour 5,29 % au niveau national, en légère augmentation depuis l’année précédente.8 Part des bénéficiaires de la CMUC au sein de la population générale (données 2012) 16,0% 14,0% 12,0% 10,0% 8,0% 6,0% 4,0% 2,0% 0,0% em en t ép ar t D le nc ie nn es Va R ou ba ix To ur co in g Li lle e ar i ti m M Fl an dr e In té ri e ur e ou ai s D T Fl an dr e D am br ai C A ve s ne s 10,7% C’est le taux de bénéficiaires le plus haut en France, avec des disparités territoriales importantes variant de 6 à 14 %. Le taux de bénéficiaires est plus élevé dans le territoire de Métropole Roubaix-Tourcoing (14 %), suivi par l’Avesnois et le Valenciennois. En Flandre Intérieure (6 %), Métropole Lille et Flandre Maritime, ce taux est inférieur à celui du département, mais cependant reste supérieur à celui de la France. Du point de vue des professionnels du Département et des partenaires, des constats : · Augmentation du phénomène de renoncement aux soins et du recours tardif aux soins. · Fréquence des situations de rupture dans le parcours de santé et dans l’accès aux prestations, amenant les professionnels à orienter des personnes en situation d’autant plus dégradée, pour des prises en charges plus lourdes car plus tardives. · Confirmation des inégalités de répartition de l’offre de soins entre les différents secteurs du territoire, avec des réponses variables d’un secteur à l’autre, notamment en termes d’accès à la contraception et à l’IVG. · Conditions d’isolement préjudiciables au parcours de santé pour les personnes vivant dans des territoires où les modalités de transports sont limitées. 8 Source : DGI/IRCOM, SEPS « vers une approche socio-démographique des territoires d’action sociale » 33 b. Cancer : Les cancers dans la région sont responsables d’un décès sur trois pour les hommes et d’un décès sur quatre pour les femmes, dans des proportions supérieures à la moyenne nationale, notamment dans les secteurs du littoral et du sud du département : Mortalité par tumeurs malignes par territoires de santé de 2006 à 2009 (IMC), source ORS : - Métropole Lille-Flandre Intérieure : 116 - Littoral : 121 - Hainaut Cambrésis : 122 - Artois Douaisis : 125 Certains facteurs comportementaux et environnementaux sont bien repérés comme responsables de cette mortalité évitable : consommation d’alcool et de tabac, alimentation pauvre en fruits et légumes mais riche en graisses, pollution, poussière d’amiante, benzène… Les leviers de protection que sont la nutrition et l’activité physique, la lutte contre les consommations à risques, représentent déjà à eux seuls des pistes de travail essentielles pour la prévention de nombreux cancers. Du point de vue des professionnels du Département et des partenaires, des constats : · Besoin d’accompagnement pour les personnes dans leur vécu de la maladie et des traitements, et pour leur entourage ; · Une participation moindre aux dépistages organisés des cancers pour les publics en précarité n’accédant pas facilement aux messages de prévention et aux campagnes d’incitation ; · Nécessité d’adapter les outils et supports de communication aux différents publics cibles. c. Les maladies cardio-vasculaires : Près d’un tiers des décès sont dus à une maladie cardio-vasculaire : Mortalité par maladies cardio-vasculaires de 2006 à 2009 par territoires de santé (IMC), source ORS : - Métropole Lille - Flandre Intérieure : 112 - Artois Douaisis : 129 - Littoral : 130 - Hainaut Cambrésis : 139 Certains facteurs comportementaux et environnementaux sont bien repérés comme responsables de cette mortalité évitable : consommation d’alcool et de tabac, alimentation pauvre en fruits et légumes mais riche en graisses, sédentarité, stress... 34 Les leviers de protection que sont la nutrition et l’activité physique, la lutte contre les consommations à risques, représentent déjà à eux seuls des pistes de travail essentielles pour la prévention des maladies cardio-vasculaires. d. Les conduites de consommation à risques : Les conséquences des consommations à risques pèsent lourdement sur les indices de mortalité et de morbidité, notamment chez les hommes. Cependant, les jeunes femmes ont rattrapé le niveau de consommation des hommes pour de nombreux produits, ce qui augure une augmentation à moyen terme des pathologies qui leur sont liées. Si la consommation quotidienne d’alcool a significativement diminué depuis 25 ans, l’usage régulier reste supérieur à la moyenne nationale : Le Nord est en 2009 le 1er département en termes de nombre de consultations en alcoologie, de décès avant 65 ans attribuables à l’alcool et d’interpellations pour ivresse sur la voie publique. 9 Chez les jeunes, les différents niveaux d’usage se situent plutôt en dessous des moyennes nationales, mais le succès des « méga dancings » belges se traduit dans notre région par des niveaux d’usage des drogues festives plus élevés que dans le reste de la France: 9 % des jeunes de 17 ans déclarent des ivresses répétées, 8,9 % déclarent une consommation régulière avec un pic de consommation dans la tranche des 18-19 ans, suivi d’une décroissance surtout chez les filles, pour se stabiliser vers 25 ans.10 La surmortalité régionale attribuée au tabac est un fait marquant. C’est dans la tranche d’âge des 18 à 39 ans que la part des fumeurs réguliers est la plus importante. Les femmes arrêtent de fumer plus tôt que les hommes, bien qu’ayant débuté en même temps qu’eux, à proportion égale à l’adolescence. Si la consommation de tabac chez les jeunes n’est pas plus importante que la moyenne nationale, elle est plus précoce, ce qui justifie la mise en œuvre d’actions de prévention au plus tôt auprès de ce public. 250 200 150 Mortalité prématurée tabagisme 2006-2009 Mortalité prématurée alcoolisme 2006-2009 100 50 R xTg D T Fl In t D T Fl M ar D T D ou D ai T C am br D ai T A D v es T V no al is en ci en no D is ép ar te m en t Fr an ce D T 9 D T Li lle 0 Source : indicateurs locaux Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies 2009 Source : synthèse des données régionales sur les addictions Nord Pas de Calais GRPS Nov 2010 10 35 Comparativement à la moyenne en France qui est de 100, certains territoires font preuve de taux de mortalité prématurée liée au tabagisme et à l’alcoolisme élevés : le Valenciennois, le Cambrésis ainsi que le Douaisis. Par rapport au taux de mortalité prématurée liée à l’alcoolisme, le taux le plus élevé est celui du Cambrésis, atteignant le chiffre de 224. La Flandre Intérieure présente le taux le plus bas (125), pour autant supérieur à la moyenne de la France.11 Souvent associée à la consommation de tabac, la consommation de cannabis poursuit une légère tendance actuelle à la baisse dans le Nord Pas-de-Calais, dans les mêmes proportions que sur la France, tant pour l’expérimentation que pour l’usage régulier. La mise en danger, notamment lors de la conduite d’un véhicule, est une question préoccupante qui nécessite d’interroger la prise de risque chez les jeunes par la réflexion sur le choix et la responsabilité de chacun dans son comportement et ses relations aux autres. D’autres types de conduites de consommation à risques émergent depuis quelques années, en progression constante sous forme d’addictions aux écrans et aux jeux. La proportion de collégiens présentant une utilisation problématique des écrans est estimée à 16 % si l’on regroupe l’usage d’Internet, des consoles de jeux et la télévision. L’usage du sport, estimé à 73 % d’entre eux, pourrait représenter une alternative à valoriser.12 Du point de vue des professionnels du Département et des partenaires, des constats : · Banalisation des problématiques croissantes liées aux comportements d’addiction et à la souffrance psycho-sociale, dans un contexte de remise en question des repères éducatifs, de régression de la transmission des savoir-faire et par manque d’accès à des informations claires, compréhensibles et cohérentes. · Emergence de nouvelles conduites de consommation, sans produit : utilisation abusive des écrans, pratiques autour des jeux d’argent… e. La santé mentale : « Posséder une bonne santé mentale, c’est parvenir à établir un équilibre entre tous les aspects de la vie : physique, psychologique, spirituel, social et économique » (source OMS). Cette définition relevant d’une vision dynamique implique une large gamme de troubles, allant du champ psychiatrique au champ plus général des déterminants socio-économiques. Les indicateurs de santé mentale sont défavorables dans la région et le différentiel avec le niveau national s’accroît. Parmi les troubles les plus fréquemment repérés dans la population, on peut observer que les décès par suicide sont plus fréquents dans le Nord de la France. La mortalité prématurée par suicide représente 9 % de la mortalité évitable régionale toutes causes. Les suicides touchent trois fois plus d’hommes (10 % de la mortalité prématurée évitable) que de femmes (6,7 %). 11 12 Source : INSEE INSERM CépiDc traitement ORS Nord Pas de Calais Source : Enquête menée auprès de collégiens de Roubaix en 2007 36 Les femmes possèdent par contre un risque plus élevé de développer des troubles de la santé mentale qui induisent tous troubles de l’humeur confondus de façon plus générale, une consommation plus élevée de psychotropes (27,3 % contre 17,8 % de la population concernée). Les données 2010 de la CNAMTS montrent que 7,7 % de la population régionale a bénéficié d’un traitement antidépresseur.13 Programme Régional Santé Mentale La précarité, le faible niveau de revenus et l’usage de drogue, augmentent l’exposition au risque de développer ces troubles. Mortalité prématurée suicide 180 160 140 120 100 Mortalité prématurée suicide 80 60 40 20 Fr an ce e Li ll D T D T R xTg D T Fl In t D T Fl M ar D T D ou D ai T C am br D T ai A D ve T sn V al oi en s ci en no D ép is ar te m en t 0 Les taux de suicide varient selon les divers territoires, de 164 dans le Cambrésis, à 108 dans la Métropole Roubaix-Tourcoing. Le taux de suicide augmente globalement avec l’âge.14 Pour faire face à ces problématiques, il est à déplorer que l’offre de soins soit déficitaire au sein du département du Nord, avec un nombre de professionnels de la psychiatrie en régression : En psychiatrie générale : 9,5 médecins psychiatres pour 100 000 habitants en secteur public dans le Nord Pas-de-Calais contre 10,5 dans l’ensemble du territoire national ; 4,6 en secteur privé et libéral contre 10 en France. En Psychiatrie Infanto-Juvénile (PIJ), l’activité est réalisée en grande partie par la psychiatrie publique et peu en établissement privé. Le nombre de psychiatres en PIJ rapporté au moins de 18 ans est inférieur de 20 % au niveau national (10,9 en secteur public contre 13,5 en France).15 Au regard de la corrélation démontrée entre les troubles mentaux, les facteurs sociaux et les indices socio-économiques, les réponses apportées aux personnes présentant des troubles mentaux, si divers soient-ils, ne peuvent être considérées séparément des déterminants sociaux et de la place occupée dans la société. 13 Source : Programme Régional Santé Mentale 2012-2016 Source Atlas de la psychiatrie et de la santé mentale dans le Nord Pas de Calais Fédération Régionale de Recherche en Santé Mentale Avril 2010 15 Source Programme Régional Santé Mentale 2012-2016 14 37 Du point de vue des professionnels du Département et des partenaires, des constats : · Prédominance croissante des problématiques liées à la souffrance psycho-sociale dans les situations de lutte contre les exclusions, fortement associée à la précarité et à l’exclusion, ne relevant pas de la pathologie psychiatrique, mais rencontrant de grandes difficultés à trouver les réponses adéquates qui pourraient faciliter le parcours d’insertion. f. Sexualité, contraception et infections sexuellement transmissibles : Le relâchement des comportements de prévention est tenu pour responsable d’une augmentation des infections sexuellement transmissibles nécessitant le maintien d’une vigilance sur les mesures de prévention et sur le dépistage. En effet, le nombre de personnes infectées par le virus du VIH ou celui des hépatites B et C reste sous-estimé. Dans le Nord Pas-de-Calais, 2 000 personnes vivent avec le VIH. L’estimation du nombre de personnes infectées par le virus du SIDA en France, ignorant leur statut sérologique, s’élève à 40 000. Le dépistage reste à ce titre une piste majeure des mesures de prévention à mettre en œuvre.16 Néanmoins, pour ce qui concerne les jeunes, les enquêtes statistiques sur leurs comportements sexuels permettent de nuancer l’hypothèse psychosociale d’une adolescence « preneuse de risques » du moins à l’égard des IST, puisque les jeunes se protègent plutôt mieux que leurs aînés lors de leurs relations sexuelles. Le taux de fécondité, quant à lui, reste élevé dans le département du Nord, supérieur à la moyenne nationale, avec des mères plus jeunes, et un nombre de grossesses chez les mineures qui représente 1% des grossesses menées à terme (0,5 % au niveau national).17 Le nombre de mères mineures à la naissance de l’enfant par territoire pour l’année 2009 varie selon les territoires tout en restant dans chacun supérieur à la moyenne nationale : de 1,6% pour l’Avesnois à 0,7 % pour les Métropole Lille et Métropole Roubaix-Tourcoing.18 Pourcentage de mères mineures à la naissance de l'enfant 2009 1,8% 1,6% 1,4% 1,2% Pourcentage de mères mineures à la naissance de l'enfant 2009 1,0% 0,8% 0,6% 0,4% 0,2% e Li ll 17 18 D T DT 16 Rx -T g DT Fl In t D T Fl M ar DT D ou D ai T Ca m br DT ai A D ve T s no Va is le nc ie nn oi Dé s pa rte m en t Fr an ce 0,0% Source Données sur les déclarations obligatoires du VIH au 31 mars 2010 INVS Source INSEE RGP 2008 Source : Evolution des principaux indicateurs de santé maternelle et infantile dans le département du Nord, 2011. 38 Le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) reste stable, mais élevé chez les femmes de moins de 18 ans, alors que le recours à la contraception d’urgence, au moins une fois, concerne un quart des jeunes filles de moins de 25 ans, ce qui conforte la bonne connaissance de son existence.19 La région Nord Pas-de-Calais présente un taux d’Interruptions Volontaires de Grossesse pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans inférieur à la moyenne nationale (13,3‰ contre 14,6‰). En revanche, concernant les mineures de 15 à 17 ans, le taux est supérieur à la moyenne nationale : 12,03‰ contre 10,5 ‰. L’âge moyen des femmes à la maternité, qui ne cesse de progresser depuis plusieurs années, se stabilise davantage depuis 3 ans à 29,2 ans. L’âge moyen des mères primipares dans le Nord est passé de 26,3 ans à 26,9 ans entre 2001 et 2009, ce qui est sans doute un changement positif. Du point de vue des professionnels du Département et des partenaires, des constats : · Evolution de pratiques sexuelles marquées par le développement des réseaux sociaux sur Internet, modifiant les circuits relationnels et par l’accès à la pornographie, dans un contexte de relâchement des comportements de prévention. Ces nouvelles pratiques sont jugées responsables de prises de risques inconsidérés en matière de sexualité, de jeux dangereux et de consommation abusive d’alcool et de drogues. · Des comportements à risques sexuels en lien avec les consommations abusives d’alcool et de produits psychotropes. · Manque d’informations fiables et demandes exprimées pour des publics spécifiques : jeunes et adultes en situation de handicap, jeunes en errance, seniors. · Disparité de l’accès à la contraception selon les territoires, réalité qui corrobore la notion d’inégalités d’accès aux soins repérée par tous les partenaires de façon plus générale et qui justifie les efforts à mener en ce sens. g. Vieillissement et dépendance : Le département du Nord, situé dans la région la plus jeune de France, se distingue par une proportion de personnes âgées de plus de 60 ans inférieure à la moyenne métropolitaine. Cette moindre part s’explique en partie par la mortalité générale et prématurée évitable plus importante que pour le reste de la France. Dans la région, les habitudes alimentaires étant moins saines, les consommations d’alcool et de tabac plus intenses, les conditions de travail plus difficiles et la pratique d’une activité physique moins répandue, le « bien vieillir » est plus menacé, avec un risque de dépendance augmentant rapidement avec l’âge, passant de 3 % chez les sexagénaires à 40 % chez les plus de 90 ans.20 19 Source Baromètre santé 2005 20 Source INSEE 2006 39 De fait, les Nordistes présentent un état de santé plus dégradé pour aborder le vieillissement. Aussi, le nombre de personnes âgées dépendantes, rapporté au nombre total de personnes de plus de 60 ans, y est plus important que la moyenne nationale. En conséquence, la part des bénéficiaires de l’APA s’avère plus élevée dans le Nord que dans la France entière : 8,9 % dans le Nord pour 8,2 % au niveau national.21 Source INSEE 2011 Les décès par suicide chez les personnes âgées sont supérieurs dans le Nord par rapport à la France. Cette croissance démographique de la dépendance n’est pas sans effet sur la vie des familles, posant la question des solutions de répit à apporter aux aidants naturels, autant que celles de l’accès à la prévention et aux dépistages, afin d’accéder au troisième âge dans le meilleur état de santé possible. Du point de vue des professionnels du Département et des partenaires, des constats : · Evolution démographique vers un accroissement du nombre de personnes âgées dépendantes imposant de réfléchir aux mesures de prévention pour aborder la fin de la vie dans les meilleures conditions possibles et à la question de la qualité et du soutien de l’accompagnement familial ou institutionnel. · Des troubles psychiques et des consommations à risques difficiles à repérer et à prendre en charge. h. Handicap : Le nombre de personnes en situation de handicap dans le Nord s’élèverait à 368 000, tous âges confondus, soit 15 % de la population contre 16 % en France.22 Un tiers des personnes en situation de handicap perçoivent leur état de santé comme mauvais, contre 8 % environ dans la population générale et ce d’autant plus que l’âge est avancé. Elles sont moins facilement engagées dans un emploi, ou dans des activités collectives de loisirs, et leur participation sociale est limitée pour des raisons essentielles d’accessibilité. Les personnes en situation de handicap ont un recours aux soins plus élevé que l’ensemble de la population, mais elles renoncent aussi plus souvent aux soins, pour des raisons majoritairement financières. Plusieurs rapports locaux (livre blanc de l’accès à la prévention et aux soins des personnes en situation de handicap mental de l’UDAPEI) et nationaux (rapport Jacob) corroborent cette étude et mettent en exergue la difficulté constatée d’accès à la prévention et aux soins des personnes en situation de handicap. Outre les besoins aux soins courants, les personnes en situation de handicap présentent de besoins spécifiques aux pathologies à l’origine du handicap, majorés avec l’âge, souvent complexes, nécessitant l’intervention de nombreuses spécialités et une coordination. 21 22 Source INSEE 2011 Source Enquête Handicap-santé-Ménage INSEE 2008 40 Du point de vue des professionnels du Département et des partenaires, des constats : · La problématique du handicap insuffisamment prise en compte dans l’accueil de la petite enfance, l’aide au logement, l’accès à l’emploi…. · L’accès limité aux messages de prévention, en lien direct avec le handicap, comme cause de prise de risques en matière de sexualité et de consommations à risques. · Des difficultés de mobilité entravant l’accès aux dispositifs de loisirs, culturels ou sportifs…. i. Surpoids, obésité, insuffisance pondérale et activité physique : La région se distingue du reste de la France par une prévalence de l’obésité particulièrement élevée chez les adultes (1 Nordiste sur 5) soit 21,3 % contre 15 % en moyenne en France en 2012 (23) avec une majorité de situation de surpoids chez les hommes, et les formes les plus graves d’obésité chez les femmes : - 15,7 % de femmes obèses et 14,3 % d’hommes obèses ; - 26,3 % de femmes en surpoids et 38,8 % d’hommes en surpoids. La surcharge pondérale signifie que la personne a un poids excessif par rapport à sa taille. Chez les jeunes, le taux de surcharge pondérale est assez élevé et varie en fonction des territoires. Evolution de l’obésité sur 3 ans en classe de 6ème dans les bassins d’éducation du Nord24 Légende des Bassins : B1 Lille centre B2 Lille oust B3 Lille est B4 Roubaix /Tourcoing B5 Dunkerque Flandre B6 Douaisis B7 Valenciennois B8 Avesnois B9 Cambrésis 23 24 Enquête Obépi 2012 Académie de Lille Service infirmier 2011 PRAAP 2012-2016 41 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 Surcharge pondérale selon le sexe 8% 7,3% 7% 6,9% 7,0% 6,8% 6,3% 6% 5,3% 5,0% 5,0% 4,9% 5% 4,5% 4% 3% 2% 1% 0% Garçons Filles La part des enfants de 4 ans présentant un poids excessif par rapport à leur taille (selon l’indice de masse corporelle) dans le département du Nord est plutôt stable depuis 2004, avec un taux d’environ 5 % pour les garçons et de 7 % pour les filles.25 Les territoires présentent des taux variables : de 3,3 % en Flandre Intérieure à 6,3 % dans le Valenciennois. Il persiste, au niveau national, un net gradient social de l’obésité, sans que la prévalence entre les catégories socioprofessionnelles n’ait subi d’évolution majeure. Ces dernières années, il avait été établi que la prise de poids augmentait avec l’âge, mais on remarque aujourd’hui que l’obésité atteint les générations nouvelles de plus en plus précocement. Cependant, l’insuffisance pondérale, c’est-à-dire lorsque le poids de l’enfant est faible par rapport à sa taille, est également un déterminant de santé qui requiert une attention particulière. Ce phénomène est en augmentation dans la plupart des territoires.26 Evolution de l'insuffisance pondérale en 6èm e 6 5 4 % 2008/2009 2009/2010 3 2011/2012 2 1 0 B1 B2 B3 B4 B5 B6 B7 B8 B9 Dans le cadre des bilans de 4 ans réalisés, il est à noter que le taux d’insuffisance pondérale est supérieur à celui de la surcharge pondérale dans certains territoires.27 25 Evolution des principaux indicateurs de santé maternelle et infantile dans le département du Nord Avril 2011 Programme Régional Alimentation Activité physique 2012/2016 ARS 27 Evolution des principaux indicateurs de santé maternelle et infantile dans le département du Nord Avril 2011 26 42 Insuffisance pondérale des enfants âgés 3-4 ans 2008/2009 10,00% 9,00% 8,00% 7,00% 6,00% Insuffisance pondérale des enfants âgés 3-4 ans 2008/2009 5,00% 4,00% 3,00% 2,00% 1,00% D T D T T D C am br ai Av es D T no Va is le nc ie nn oi D s ép ar te m en t D ou ai M ar In t Fl D T g Fl T D R xT T D D T Li l le 0,00% On observe aussi dans le Nord une augmentation des enfants inscrits à une activité physique entre 2000 et 2007 mais une stabilité du temps passé devant un écran. En France, les jeunes passent en moyenne 117 minutes par jour à regarder la télévision et 51 minutes devant un ordinateur. En outre, 40 % des élèves de troisième ne pratiquent jamais de sport en dehors de l’école. Dans la région, plus de 40 % des habitants présentent un niveau d’activité physique élevé (fréquence légèrement inférieure à celle du reste de la France). Le temps moyen consacré à des comportements sédentaires est de 4H13 alors qu’il s’élève à 4H29 dans le reste de la France. Certains facteurs, comme le sexe, l’âge, le revenu par unité de consommation, le bénéfice ou non de la CMU ainsi que la connaissance des recommandations sur l’activité physique, influencent le fait d’avoir un niveau d’activité physique élevé. La tendance la plus récente montre un ralentissement significatif de la progression de l’épidémie de surpoids et d’obésité en France, qu’il convient de soutenir pour en assurer la pérennité, en lien probable avec une prise de conscience collective de l’intérêt d’une alimentation saine et équilibrée, associée à une activité physique régulière. Du point de vue des professionnels du Département et des partenaires, des constats : · Augmentation de l’incidence du surpoids et de l’obésité, corollaire d’un désintérêt pour l’activité physique et de l’appétence pour les activités sédentaires autour des écrans. 43 2.DES ATOUTS / DES RESSOURCES A. L’ACTION DES SERVICES DEPARTEMENTAUX Le Département du Nord, chef de file de l’action sociale, a pris conscience depuis longtemps du poids de la santé dans les problématiques soulevées par les publics qu’il accueille. Cela rend nécessaire la prise en compte de cette thématique dans la façon dont il développe ses politiques sociales. La mise en œuvre des compétences qui lui sont confiées s’est enrichie d’une politique volontariste affirmée en matière de santé, depuis le premier Plan Santé 1999-2003, puis d’un second Plan Départemental Solidarité Santé 2006-2011, ce qui lui confère une expérience qui se confirme au fil du temps. Cette antériorité en matière de santé, la complémentarité qu’il a cultivée dans ses services en matière d’action médico-sociale dans une dimension de santé publique, le maillage territorial qu’il a soutenu au sein d’un partenariat associatif et institutionnel largement développé, sont autant d’atouts qui contribuent à répondre aux besoins d’amélioration du parcours de santé des publics. a. Des compétences départementales dont la mise en œuvre concourt à l’amélioration de la santé des Nordistes : Le Département du Nord, de par les compétences qui lui sont dévolues et au regard de la dimension multifactorielle que revêt la promotion de la santé, est en capacité de mobiliser ses diverses politiques pour mutualiser les initiatives et amplifier ses leviers d’action par la complémentarité de tous ses acteurs. En effet, la réduction des inégalités de santé passe par une politique globale qui se projette bien au-delà de la santé et qui s’intéresse aussi à l’amélioration des déterminants de santé qui contribuent à fragiliser les individus lorsqu’ils sont défavorables : le logement, les revenus, l’emploi, l’éducation… Qu’il s’agisse de facteurs personnels, sociaux, économiques et environnementaux, ces déterminants exercent une influence sur l’état de santé des individus ou des populations. La démarche du Plan Santé Bien-être s’attache donc à mobiliser toutes les compétences dont la mise en œuvre contribue à favoriser l’amélioration de la qualité de la vie et du parcours de santé. Elle vise à faciliter l’accès à la prévention par l’information, l’éducation, le développement des aptitudes personnelles et collectives et le renforcement des facteurs de protection, dans un grand nombre de domaines. 44 Les différents champs de l’action départementale : Agenda 21, Plan climat Maintien de l’autonomie des PA et PSH Sports et jeunesse Aide à L’équipement Rural et au Développement Economique Enfance Familles Jeunesse BienEtre Insertion Logement Collèges Santé et prévention Aménagement des Espaces Naturels Sensibles 45 Culture Offre touristique Patrimoine b. Au sein de la Direction Générale Solidarité, des compétences de prévention santé : Les services mobilisés majoritairement par les missions d’insertion sociale, de protection et de maintien de l’autonomie, déclinent leurs actions à travers des dispositifs et des programmes qui recouvrent tous les champs de l’action sociale : lutte contre les exclusions, enfance, famille et jeunesse, solidarité aux personnes âgées et aux personnes en situation de handicap. La santé constitue l’un des leviers d’action qui permet d’en atteindre les objectifs. Les Services Prévention Santé (SPS) Au sein des Directions Territoriales et rattachés aux Unités Territoriales de Prévention et d’Action Sociale, les actions des SPS se déclinent en : • Consultations de prévention et accompagnements santé, individuels et collectifs, visant à favoriser l’accès aux soins des populations les plus éloignées de la santé ; • Actions collectives de prévention, à destination de tous publics, avec une attention plus particulière aux publics sensibles (enfance, jeunes, publics précaires) ; • Consultations de dépistage du VIH (CDAG), des infections sexuellement transmissibles (CIDDIST) et de la tuberculose (CLAT) ; • Consultations de mise à jour des vaccinations. Ils sont au nombre de 10, répartis sur le territoire départemental, et regroupent des médecins, des infirmières, des assistantes sociales et des secrétaires. Le Service de Prévention des Addictions (EPICéA) Au sein de la DLEPS, le Service de Prévention des Addictions est en charge de mener, auprès de l’ensemble de la population du département du Nord, des programmes de prévention et d’éducation sur la thématique des conduites à risques, avec pour objectifs de : - Renforcer les compétences de la communauté bienveillante des adultes (formation) ; Développer les aptitudes des publics de manière précoce ; Renforcer les facteurs de protection individuels et collectifs tout au long de la vie ; Informer sur les risques et former aux outils de prévention. Les accompagnateurs pédagogiques en prévention ont pour mission de mettre en œuvre ces programmes sur leurs territoires respectifs et d’animer, en lien avec les documentalistes, le centre de ressources documentaire, le site Internet «epicea.cg59.fr» et la mise à disposition de malles thématiques sur chaque territoire. Des formations à destination des professionnels, dont les agents du Département, sont organisées sur la thématique des addictions, afin de favoriser sa prise en compte dans les pratiques professionnelles et de contribuer à la qualité du service rendu à l’usager par une meilleure connaissance des comportements et des usages. 46 Des actions spécifiques à destination des parents, premiers éducateurs au bien-être et à la qualité de la vie, visent à promouvoir et à renforcer les fonctions parentales, attachement précoce, résilience… Des actions partenariales, dans le cadre de la coopération transfrontalière et des programmes Européens (INTERREG), permettent de participer à une réflexion commune sur la santé des populations qui couvrent ces territoires et d’envisager des pistes de travail concertées et conjointes, dans le cadre des missions respectives de chacun. Les services de Protection Maternelle et Infantile (PMI) 44 services de PMI répartis dans les 44 UTPAS du Département, avec médecins, infirmières, puéricultrices, sages-femmes, psychologues, conseillères conjugales et secrétaires assurent : • Le suivi des enfants de moins de 6 ans et le suivi des femmes enceintes en consultation et à domicile : 430 points de consultations répartis sur le territoire départemental ; • Les missions de planification familiale : 57 centres de planification familiale départementaux et 23 centres conventionnés (hospitaliers, publics et associatifs) ; • Les bilans de 4 ans, notamment pour les enfants scolarisés en école maternelle ; • Le suivi des modes d’accueil des enfants de moins de 6 ans (agrément, autorisation, avis, suivi, contrôle) ; • La mission de prévention de la maltraitance ; 4 services PMI en maternité : maternité Jeanne de Flandre à Lille, maternité Monaco de Valenciennes, maternité Paul Gellé de Roubaix, maternité du Centre Hospitalier d’Armentières ; pour proposer un accompagnement médicosocial le plus précoce possible. Les politiques de solidarité du Département sont mises en œuvre par près de 4000 agents dont 924 agents pour la Santé. La majorité d’entre eux (3400 dont 881 pour la Santé) sont intégrés au sein des 8 Directions Territoriales de Prévention et d’Action Sociale et assurent, en proximité sur leur territoire, une mission d’accueil, d’écoute, d’information, d’orientation, d’accès aux droits et d’accompagnement. Les dépenses directes de solidarité, d’un montant global de 1 669 M€, représentent 67,3% du budget de fonctionnement du Département en 2013 : ‐ Personnes âgées 315 M€ ‐ Personnes Handicapées 309 M€ ‐ Enfance et Famille 453 M€ ‐ Revenu de Solidarité Active 553 M€ ‐ Actions diverses 39 M€ Le Département du Nord finance au titre de la santé plus de 5 M€. Par ailleurs, dans le cadre de la Petite Enfance, il soutient les CAMPS, les lieux d’accueil parentsenfants, l’accueil d’éveil. 47 B. UN PARTENARIAT PARTICULIEREMENT DEVELOPPE L’action du Département peut s’appuyer sur la richesse des ressources partenariales identifiées et sur des actions développées localement et ancrées dans les pratiques des territoires, par des acteurs impliqués dans l’accompagnement des publics en situation d’exclusion. Le Département prolonge ainsi son action à travers la mise en œuvre d’actions de prévention santé portées par des partenaires divers qui partagent les objectifs et les valeurs du département. Ce partenariat se traduit à l’échelle départementale ou locale, par la coopération des équipes départementales ou par un soutien financier au titre de l’action sociale ou d’autres politiques départementales. Cependant, les ressources des différents territoires ne sont pas homogènes en raison notamment de l’existence ou non d’acteurs impliqués. Les structures d’hébergement des publics CG59 Les structures de protection sociale : CAF, CPAM, MSA, CARMI Institutions : ARS, CONSEIL REGIONAL CG DU PDC PREFECTURE, RGSCS, DISP Les représentants des usagers : CISS, REALS Offre de soins : Libérale, Hospitalière, à domicile, Médicopsychologique UDCCAS, URIOPPS, FNARS, FEDERATION DES CENTRES SOCIAUX Les acteurs et structures de l’insertion sociale et professionnelle Les réseaux de soins et médico-sociaux Les acteurs de prévention et promotion de la santé : Associations... 48 Les acteurs de l’Education et de l’Enseignement : EN, Centres de formation... En conclusion de cet état des lieux, des besoins repérés à prendre en compte dans le Plan Santé Bien-être : - La nécessité de prendre en considération la parole des personnes sur leurs besoins de santé, au-delà des aspects strictement sanitaires, pour mieux les appréhender dans leur quotidienneté et mieux réaffirmer la place et les droits de chacun ; cela suppose la recherche d’implication des publics cibles dans l’élaboration du diagnostic, la mise en œuvre et l’évaluation de tout projet. - L’intérêt d’une prise en charge globale de la personne, avec écoute et personnalisation de la réponse, dans une dimension positive de la santé, pour une équité d’accès aux droits ; la réponse attendue se doit de faciliter une approche pluridisciplinaire, prenant en compte les diverses dimensions de la santé. - Le besoin d’actions d’information, de sensibilisation, d’accompagnement ou d’éducation organisées dans la proximité, avec des outils mieux adaptés, plus proches des réalités des différents publics pour en faciliter l’accès et la compréhension. - La nécessité pour les publics et les acteurs d’une plus grande lisibilité des actions du Département : mieux communiquer, mieux coopérer, échanger les informations et les complémentarités de compétences, renforcer le maillage local, améliorer la pertinence des orientations du public, développer et soutenir le partenariat. - L’utilité que pourrait revêtir l’élaboration d’indicateurs départementaux et infradépartementaux sur l’état de santé des Nordistes et leurs conditions de vie. - L’importance de renforcer les compétences des acteurs par la concertation, la coordination entre les différents champs de compétence, la montée en qualification et si besoin la professionnalisation. - La nécessité d’élaboration de projets de formation plus spécifiques, en réponse à la complexité croissante et innovante des situations pour les professionnels en charge de l’accueil et de l’accompagnement des publics. Ces constats viennent compléter les perspectives de travail issues du bilan de mise en œuvre et de l’étude d’impact et confirment les attentes d’une meilleure efficacité et d’une meilleure réponse aux besoins de santé des populations. 49 50 PARTIE III : LES GRANDES ORIENTATIONS DU PLAN SANTE BIEN-ETRE 51 52 AXE TRANSVERSAL Intégrer la notion de bien-être et prendre en compte les divers déterminants de la santé pour améliorer la santé et la qualité de vie des Nordistes 3 PRIORITES AXE TRANSVERSAL Prévenir les conduites à risques Privilégier l’accès aux soins et à la prévention pour tous avec une attention particulière pour les publics les plus vulnérables Les conduites à risques liées à la sexualité et l’éducation à la vie affective et sexuelle Les conduites à risques liées aux conduites de consommation 53 Développer la prévention de l’obésité, du surpoids et de l’insuffisance pondérale et favoriser une alimentation saine et équilibrée Renforcer la qualité du parcours de santé et de prévention par la coordination des acteurs 54 A. AXES TRANSVERSAUX Deux axes transversaux sont retenus comme préalables à toute élaboration des trois priorités du plan, pour en guider la construction et en imprégner leur mise en œuvre. 1ère axe Intégrer la notion de bien-être et prendre en compte les divers déterminants de la santé pour améliorer la santé et la qualité de vie des Nordistes La prise en compte des différents déterminants de santé permet d’aborder une réelle politique de santé publique où chaque champ de compétence est concerné, au-delà du champ de la santé et du social. Pour rappel, « Les déterminants de santé sont les facteurs personnels, sociaux, économiques et environnementaux qui déterminent l’état de santé des individus ou des populations » (OMS 1999). Le bien-être est ici appréhendé dans une dimension de cohésion sociale en valorisant la capacité de la société à assurer le bien-être de tous ses membres. Puisqu’en aucun cas, le bien-être individuel ne peut s’accomplir en dehors d’un climat de bien-être collectif. Il s’agit de valoriser la complémentarité des politiques départementales qui ont un impact sur la santé et mettre en synergie les actions menées Pour favoriser la transversalité et la coordination des divers acteurs départementaux sur le champ de la santé et du bien-être, il existe diverses opportunités d’intervention à travers les différentes compétences du Département. En premier lieu, le Plan Santé Bien-être doit s’articuler et se mettre en cohérence avec les objectifs des différents schémas, plans et politiques départementales : - Le Schéma de l’Enfance de la Jeunesse et des Familles ; Les Schémas Personnes Agées et Personnes en situation de Handicap ; Le Programme Départemental d’Insertion ; Le Plan Départemental d’Accès au Logement des Personnes Défavorisées ; Le Projet Educatif Global Départemental ; La Politique Jeunesse ; Le Schéma Mobilité ; Le Schéma Directeur des Espaces Naturels Sensibles ; L’Agenda 21 ; La Politique Culturelle ; La Politique Sportive. Le Département s’engage au quotidien auprès des Nordistes en développant des actions très diverses. Certaines sont directement orientées vers des objectifs de santé, d’autres ont un impact indirect, mais réel sur les déterminants collectifs de santé. 55 Le recensement d’actions qui ont un impact santé permet de rendre plus lisibles les multiples leviers existant dans les politiques qui sont développées par le volontarisme départemental. C’est la mise en synergie de toutes ces orientations relatives à la santé qui doit permettre de les faire converger vers un but commun d’amélioration de l’état de santé des Nordistes et de lutte contre les inégalités de santé. Pour ce faire, les diverses compétences mises en phase pourront s’appuyer les unes sur les autres, pour une meilleure efficience des actions, au service des objectifs de santé du Département. Cet axe transversal se traduit en principes d’intervention et pistes d’action afin d’établir des liens, de développer les complémentarités et de les pérenniser, mais aussi d’initier la réflexion et d’encourager les perspectives de mise en œuvre. Des principes d’intervention → Assurer la cohérence des messages de prévention quels que soient l’âge et la typologie du public, afin que la réponse donnée soit le reflet de l’action départementale dans sa globalité, quel que soit le service sollicité. Cette réponse sera ajustée aux réalités spécifiques de vie des personnes (en situation de handicap, personnes âgées, petite enfance, jeunes, publics précaires…), → Adapter les actions aux besoins, à l’entourage et aux ressources intrinsèques des personnes, pour faciliter l’accès à la prévention, aux soins et aux accompagnements médicosociaux, aux différents âges de la vie. → Favoriser la précocité des prises en charge en menant des actions qui contribuent à l’identification des problématiques et au repérage des publics les plus fragiles (facteurs de vulnérabilité, failles psychologiques, carences et traumatismes...) afin de les orienter rapidement vers des professionnels compétents. → Promouvoir l’éducation préventive précoce : Au fur et à mesure de sa maturité et de son autonomie, les actions de prévention précoce sensibilisent davantage l’enfant et l’adolescent qui devient de plus en plus acteur de sa propre prévention. L’amener par une action éducative à mieux connaître et comprendre les enjeux, les contraintes, les limites, les interdits, le sensibiliser aux risques, l’informer de ses droits et favoriser les conditions de son expression tout en renforçant ses compétences de base et ses aptitudes pour la vie participent à la mise en œuvre d’une politique de prévention durable et équitable. 56 Des pistes d’action : → Favoriser l’information sur le bien-être et la santé au sein des différents équipements et/ ou projets du Département : espaces dédiés de loisirs, d’information, de sport ou de culture qui accueillent des publics diversifiés. → Faciliter la cohérence des financements des structures soutenues par le Département par un partage des objectifs relatifs à la santé, selon des critères communs, qui confortent l’action départementale dans ses valeurs (ex : synergie entre appels à projets santé et insertion). → Valoriser les actions des services du Département et les actions des acteurs financés par le Département qui sont repérées comme ayant un impact sur la santé des populations par une labellisation «Contribue au Plan Santé Bien- être» à partir d’un cahier des charges. 57 Exemples d’actions menées par les différentes directions du Département ayant un impact sur la santé : La politique de l’environnement : Des actions d’insertion sociale : Dans le cadre du Programme Départemental d’insertion, le Département finance des interventions spécifiques « santé » afin de lever les freins liés à la santé pour permettre une insertion sociale. Elle vise l’amélioration de la qualité de l’environnement des nordistes à travers : - Les Espaces Naturels Sensibles (ENS). - Le Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée (pédestre, cyclo, VTT, équestre). - Les Rendez-vous nature. Des actions de médiation culturelle : - Actions culturelles intergénérationnelles au sein des établissements d’hébergement pour personnes âgées afin de favoriser le bien-être et l’épanouissement de la personne ; La politique en faveur de l’agriculture : Soutien du département aux organismes agricoles favorisant l’agriculture respectueuse de l’environnement et aux jardins familiaux. - Financement d’actions de médiation culturelle auprès de personnes en insertion allocataires du RSA afin de travailler sur l’estime de soi et les compétences individuelles. La politique sportive : Elle est facteur de bien-être et de santé et permet de prévenir le surpoids, l’obésité et la sédentarité. Le schéma cyclable départemental : Celui-ci contribue à la promotion du transport à deux roues par l’aménagement et l’entretien des routes, ainsi que par la création de pistes cyclables, valorisant ainsi la pratique d’une activité physique de loisirs ou au quotidien. Le pass’sport est un dispositif mis en place à compter de septembre 2012 sous la forme d’un chéquier d’une valeur de 50 euros qui permet de prendre une licence annuelle dans un club sportif du Nord, à destination de tous les élèves scolarisés en 6e dans un collège du département du Nord. Le Plan Climat Départemental : Il constitue le volet climat-énergie de l’agenda 21 départemental : réalisation d’un bilan des émissions à effet de serre sur le patrimoine départemental et sur ses compétences afin de construire un plan d’actions. 58 2ème axe Renforcer la qualité du parcours de santé et de prévention par la coordination des acteurs La notion de « parcours de santé » est une vision transversale de l’approche préventive, sanitaire et médico-sociale de l’état de santé de la personne. Elle s’inscrit dans un parcours de vie qui intègre le milieu de vie et l’entourage proche et ne se limite pas au parcours de soin, centré sur la résolution d’un problème de santé. La qualité du parcours de santé et de prévention fait partie intégrante de la mission d’accompagnement social et médico-social du Département. Celle-ci est un acte majeur de la lutte contre les exclusions. Préserver cette qualité représente une attente forte des services et de tous les partenaires et constitue une préoccupation essentielle du Département. La diversité des actions et dispositifs qui concourent à l’amélioration de l’accès aux soins et de la promotion de la santé, proposés par les services du Département mais aussi par ses partenaires, impose de s’assurer de la lisibilité du parcours de santé et de prévention. Il s’agira de valoriser la complémentarité des diverses actions départementales et de faciliter le recours à tous les dispositifs de soins et de prévention présents sur le territoire, clarifiant ainsi les offres de services santé proposées à la population. La poursuite nécessaire de ces coordinations et coopérations entre les différents acteurs de santé conditionne l’atteinte des objectifs de prévention, d’éducation et d’accès aux soins notamment pour les publics les plus fragiles. 1. Cultiver les relais avec l’offre de soins pour faciliter l’accueil des publics et le repérage des compétences du Département : Le Département, qui met en œuvre des actions de prévention et d’accompagnement vers le soin, se doit d’organiser le partenariat avec les acteurs du parcours de santé dans chaque territoire pour renforcer l’accès aux droits et aux soins pour tous. L’action départementale en matière de santé est déployée dans la proximité au sein des territoires. L’effectivité de cette organisation en lien avec l’action des partenaires doit contribuer à améliorer la sollicitation de l’offre de service départementale par les publics présentant des difficultés dans leur parcours de santé, et ainsi faciliter leur accès aux actions de prévention et d’accompagnement. En parallèle, l’articulation des compétences et la coordination des actions des différents partenariats est nécessaire pour faciliter l’accueil des publics du Département dans l’offre de soins, afin de fluidifier la prise en compte des différentes modalités d’intervention sur la santé (prévention, promotion de la santé, éducation, soin, accompagnement et suivi) et de rapprocher la dimension du soin de celle de la prévention qui restent encore actuellement trop souvent dissociées l’une de l’autre. 59 2. Inscrire l’action du Département dans la politique de santé régionale : Il importe au Département de favoriser la continuité des actions pour un effet durable. Aussi le Département du Nord s’attachera à développer les partenariats nécessaires, notamment avec les collectivités locales : Communes, EPCI, Département du Pas-de-Calais, Région, mais aussi avec les établissements de santé et les partenaires. Le Département du Nord s’engage avec le Département du Pas-de-Calais dans une collaboration pour un renforcement de l’efficacité de leur action publique, notamment dans le domaine de la santé : il s’agit de mobiliser l’ensemble des politiques agissant sur les déterminants et l’accès à la santé pour contribuer aux progrès de santé en région et de valoriser et soutenir des actions innovantes impliquant les personnes. Il engage la même concertation avec le Conseil Régional dans l’objectif de renforcer l’impact des actions respectives par l’amélioration de leur complémentarité et de leur cohérence. Il contribue à l’élaboration et la mise en œuvre de certains programmes régionaux à fort impact sur les politiques départementales : Santé Mentale, Education pour la santé, Démographie des professionnels de santé, Alimentation et Activité Physique, Accès aux Soins et à la Prévention des Personnes fragilisées… Un projet de la convention entre l’Agence Régionale de Santé (ARS) et les deux Départements porte sur l’accès aux soins, à la prévention et aux interventions médicosociales est en cours de validation. Les buts attendus sont de plusieurs natures : il s’agit de positionner les Départements dans leur rôle de décideur et d’animation territoriale dans une perspective de réduction des inégalités sociales et territoriales de santé, grâce à leur capacité d’intervention territoriale. Les Départements entendent prendre des initiatives sur les domaines jugés prioritaires pour l’accès à la prévention et aux soins de la population et d’être contributeurs de façon opérationnelle sur les champs de compétence partagés et complémentaires avec ceux de l’ARS, en mobilisant les ressources des territoires et les compétences des personnes. L’ARS et les deux Départements s’engagent à promouvoir la santé de leurs habitants en mettant en œuvre, sur un mode partenarial, une politique de prévention et promotion de la santé territorialisée en mettant en œuvre leurs actions de prévention et promotion de la santé, selon les principes structurants suivants : - Des programmes locaux de promotion de la santé (PLPS) co-animés ; - Une ingénierie coordonnée sur les territoires ; - Des financements dans le cadre d’appels à projet coordonnés entre les partenaires (objectifs, modalités de calendrier, de dépôt et d’instruction), la décision finale restant du ressort de chaque financeur. Dans l’objectif d’une politique de prévention et promotion de la santé cohérente au niveau régional, l’ARS et les deux Départements s’engagent à réfléchir à un partenariat global qui pourrait se traduire par l’adoption d’une charte entre l’ensemble des financeurs concernés. Ces réflexions seront conduites dans le cadre de la commission de coordination de la prévention. La charte précisera également les modalités pratiques de pilotage et de gouvernance de l’ingénierie partagée. 60 Par ailleurs, le Département du Nord assure au nom et pour le compte de l’ARS des actions de vaccinations et de lutte contre la tuberculose ainsi que des actions de lutte contre les infections sexuellement transmissibles. Une convention triennale bipartite précise les objectifs poursuivis, les catégories de bénéficiaires, les moyens mis en œuvre, les données dont la transmission à l’ARS est obligatoire, le montant de la subvention accordée et les modalités d’évaluation des actions entreprises. Des échanges sont mis en place entre les services compétents des deux institutions. Les Services Prévention Santé du Département mettent en œuvre l’activité de lutte contre la tuberculose au sein des CLAT (Centres de Lutte Anti-Tuberculose), l’activité de dépistage des IST au sein des CIDDIST (Consultations d’Information de Dépistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles) et l’activité de centre de vaccinations par les consultations de vaccinations. En complément de ses activités, les 10 SPS sont agréés par l’ARS Nord Pas-de-Calais pour assurer la mission de Consultation de Dépistage Anonyme et Gratuit du VIH (CDAG). Le Département a développé de longue date une coopération avec l’Education Nationale dans le domaine de la prévention. Enfin, le Département s’appuie également sur un partenariat avec certains grands opérateurs départementaux et régionaux (ANPAA, ECLAT-GRAA, INSTITUT PASTEUR DE LILLE, CAMSP, ORS…), celui-ci étant à développer avec d’autres (URPS). 61 B. PRIORITES DU PLAN SANTE BIEN-ETRE Priorité 1 Privilégier l’accès aux soins et à la prévention pour tous, avec une attention particulière pour les publics les plus vulnérables. Le Plan Départemental Solidarité Santé 2006-2011 poursuivait l’objectif général d’engager et d’accompagner la personne dans une démarche de santé. En effet, l’accès aux soins et à la prévention nécessite la mise en place d’une démarche d’accompagnement au-delà même de la question de l’ouverture des droits. Au regard des résultats satisfaisants en termes de bénéfices à la population cible et de la reconnaissance en territoires de l’intérêt des actions départementales élaborées dans ce cadre, il est nécessaire de consolider ces acquis en confortant la dynamique et en encourageant les professionnels à maintenir l’offre auprès des publics. Par ailleurs, il est proposé d’élargir la démarche, pour lui donner une dimension plus globale. En effet, nombre d’interventions du Département, de l’enfance au troisième âge, représentent une opportunité pour s’intéresser à la santé des personnes dans leur contexte de vie. 6 objectifs : P1.1. Mieux prendre en compte la dimension santé dans les sollicitations des publics du Département, quelle que soit la nature de la demande, dans un objectif de prévention P1.2. Mieux prendre en compte la souffrance psycho-sociale des publics P1.3. Lutter contre l’isolement en recréant du lien social pour les publics isolés P1.4. Conforter la continuité des réponses du Département en matière de santé quel que soit l’âge P1.5. Favoriser l’accès aux soins des publics marginalisés : Migrants, roms... P1.6. Faciliter l’accès aux soins par l’intégration des actions du Département dans les projets de maisons de santé pluridisciplinaires développés sur les territoires 62 Priorité 1 Privilégier l’accès aux soins et à la prévention pour tous, avec une attention particulière pour les publics les plus vulnérables. OBJECTIF P1.1 Mieux prendre en compte la dimension santé dans les sollicitations des publics prioritaires du Département, quelle que soit la nature de la demande, dans un objectif de prévention. Un état de santé altéré représente un frein à de nombreuses démarches dans le domaine de l’insertion sociale et professionnelle, en termes d’incapacité et de mobilité, physique ou psychologique, mais aussi une cause non négligeable de troubles du comportement et d’inadaptation sociale. Ainsi, la santé étant une composante importante de la situation d’une personne ou de sa famille, aux côtés des conditions de logement, d’emploi, de lien social ou de protection de l’enfance; il est nécessaire que sa prise en compte soit rendue systématique dans les diverses réponses proposées, afin de s’assurer en premier lieu de l’effectivité de l’accès aux droits liés à la santé, quelle que soit la demande initiale de la personne. Pour ce faire, il apparaît essentiel de sensibiliser les professionnels à aborder la question de la santé avec les publics au-delà de la notion de « maladie ». Un partenariat entre les Services Prévention Santé et les missions locales établi de longue date permet la prise en compte de la santé des jeunes comme un facteur essentiel de leur insertion. Une convention avec l’Association Régionale des Missions Locales est en cours d’élaboration et prend en compte cette approche globale. Pistes d’actions à engager : - Sensibiliser les professionnels départementaux à la prise en compte des multiples dimensions de la santé et à la confrontation des diverses représentations de la santé, ceci afin de sécuriser les pratiques professionnelles et de renforcer le sentiment de légitimité à aborder la santé avec les publics et leur entourage dans le cadre de leurs missions. - Promouvoir une culture commune en santé publique par une approche plus globale des situations dans les consultations du Département, afin de s’assurer que les réponses données aux personnes intègrent bien les éléments qui concernent l’entourage personnel, l’environnement et le milieu de vie. - Développer les compétences spécifiques en fonction des caractéristiques particulières des publics. A titre d’exemple : sensibilisation au handicap pour les professionnels de l’accueil de la petite enfance, sensibilisation aux conduites de consommation à risques et aux problématiques de santé mentale pour les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle et pour les acteurs PAPH... 63 FICHE – ACTION PLAN SANTE BIEN-ETRE Intitulé Constat/ Diagnostic Favoriser l’accès à la prévention et aux dépistages des publics accompagnés par les établissements et services médico-sociaux (Enfance, Personnes Agées, Personnes en situation de Handicap). Les Schémas départementaux Enfance Jeunesse Familles, Personnes Agées, Personnes en situation de Handicap, portent l’objectif de renforcer la politique de prévention, de faciliter l’accès aux droits de ces publics et d’élaborer des Contrats Pluriannuels d’Objectifs et de Moyens (CPOM). - Diverses études locales (étude de la prise en charge par le service de l’Aide Sociale à l’Enfance au 31mars 2008 dans le Nord, la santé des enfants accueillis au titre de la protection de l’enfance en Haute Savoie publiée en 2012) font état de problèmes de santé rencontrés (44 % dans le Nord) : des facteurs de risques nettement présents : prématurité, retard de croissance néonatal, transfert en pédiatrie, parcours médical souvent marqué de pathologies médicales et de traumatismes ou d’hospitalisations, fréquence notable d’insuffisance pondérale et de surpoids, prise en charge psychologique pour un tiers des jeunes placés, prise de neuroleptiques pour un nombre significatif de jeunes. - Dans la région, les habitudes alimentaires étant moins saines, les consommations d’alcool et de tabac plus intenses, les conditions de travail plus difficiles et la pratique d’une activité physique moins répandue, le « bien vieillir » est plus menacé, avec un risque de dépendance augmentant rapidement avec l’âge, passant de 3% chez les sexagénaires à 40% chez les plus de 90 ans. De fait, les nordistes présentent un état de santé plus dégradé pour aborder le vieillissement. Aussi, le nombre de personnes âgées dépendantes, rapporté au nombre total de personnes de plus de 60 ans, y est plus important que la moyenne nationale. En conséquence, la part des bénéficiaires de l’APA s’avère plus élevée dans le Nord que dans la France entière : 8,9% dans le Nord pour 8,2% au niveau national. Les décès par suicide chez les personnes âgées sont supérieurs dans le Nord par rapport à la France. - Plusieurs rapports locaux (livre blanc de l’accès à la prévention et aux soins des personnes en situation de handicap mental de l’UDAPEI) et nationaux (rapport Jacob) mettent en exergue la difficulté constatée d’accès à la prévention et aux soins des personnes en situation de handicap. Outre les besoins de soins courants, les personnes en situation de handicap présentent des besoins spécifiques aux pathologies à l’origine du handicap, majorés avec l’âge, souvent complexes, nécessitant l’intervention de nombreuses spécialités et une coordination. Des actions envers ces publics ont été repérées. Cependant, celles-ci restent peu fréquentes. Inscrire l’accès à la prévention et aux dépistages des publics accompagnés par les Objectifs Opérationnels établissements et services médico-sociaux comme objectif dans les Contrats Pluriannuels d’Objectifs et de Moyens (CPOM). 64 Descriptif Résultats Attendus ou Indicateurs d’évaluation - Réaliser un état des lieux de la prise en compte de cette thématique dès le démarrage des négociations des CPOM. - Inciter à la réalisation d’actions adaptées aux besoins des personnes (alimentation, activité physique, vaccinations, conduites de consommation à risques, vie affective et sexuelle, lien social, culture, dépistages…). - Favoriser la précocité des prises en charges. - Nombre de CPOM signés comprenant un objectif « santé identifié ». - Nombre d’actions collectives réalisées et thématiques abordées. - Nombre de personnes touchées. 65 Priorité 1 Privilégier l’accès aux soins et à la prévention pour tous, avec une attention particulière pour les publics les plus vulnérables. OBJECTIF P1. 2 Mieux prendre en compte la souffrance psycho-sociale des publics Les travailleurs médico-sociaux et les partenaires observent une émergence croissante de la dimension de souffrance psycho-sociale, fortement associée à la précarité et à l’exclusion, dans les problématiques des personnes. Elle s’exprime par une symptomatologie qui ne recouvre pas une pathologie mentale avérée mais un ensemble de manifestations : comportements d’isolement, échecs répétés, ruptures de trajectoires, conduites à risques, violence contre soi-même et contre autrui, sentiment d’abandon, de fatigue, d’épuisement, d’angoisse, de détresse psycho-sociale et de dévalorisation de soi. La limite entre la souffrance psycho-sociale et la pathologie mentale relève le plus souvent d’une appréciation qui s’avère délicate pour les professionnels de l’action sociale et qui peut les mettre en difficulté pour préserver un accueil, un suivi, un accompagnement et une orientation adaptés aux besoins des personnes. Des actions innovantes mises en œuvre sur la prise en charge de publics allocataires du RSA présentant des signes de souffrance psycho-sociale ont été perçues comme pertinentes. Leur développement, sous réserve de transférabilité, pourra être soutenu. Les actions d’insertion par la culture favorisent l’estime de soi des personnes et les compétences individuelles. Des pistes d’actions à engager - Faciliter les modalités de coopération entre la sphère du travail social, médico-social et celle du secteur de la santé mentale. Plusieurs actions sont déjà effectives (réseau précarité- santé mentale, formation-action autours des situations complexes des adolescents, par exemple). Cependant, cette coopération doit être renforcée. Le Programme Régional de Santé Mentale 2012-2016 (PRSM) reconnaît cette nécessité et en fait un objectif à atteindre. Le PRSM acte que la zone de proximité équivalente à la Direction Territoriale d’Action Sociale est le niveau pertinent d’articulation des politiques publiques. Le principe de l’organisation de la psychiatrie par zones de proximité a été retenu. - Faciliter l’identification des problématiques relatives aux troubles psychiques et au mal-être par la sensibilisation des travailleurs sociaux des UTPAS, en vue d’un accompagnement à l’orientation vers le soin, afin d’étayer les réponses données dans chacun des dispositifs départementaux. - Faciliter la connaissance des structures qui prennent en charge les publics ayant des troubles psychiques ou mentaux. 66 Priorité 1 Privilégier l’accès aux soins et à la prévention pour tous, avec une attention particulière pour les publics les plus vulnérables. OBJECTIF P1. 3 Lutter contre l’isolement en recréant du lien social pour les publics isolés L’isolement social représente un processus de rupture et de décrochage dans les trajectoires des publics. Il constitue l’un des enjeux actuels de la cohésion sociale. Ce processus se traduit par une attitude de repli sur soi et d’enfermement pour faire face aux difficultés rencontrées et par un mal-être que l’on ne peut imputer à la seule réalité d’un handicap ou d’une pathologie. Ces situations d’isolement résultent de facteurs souvent conjugués (personnels, sociaux, institutionnels…) et constituent des situations problématiques en termes de repérage et de réponses à apporter. En effet, les intervenants sociaux ne sont pas les seuls acteurs à mobiliser pour repérer, prendre en charge et prévenir ce type de situations. Le Département du Nord finance du soutien aux loisirs et à la citoyenneté à destination des jeunes de 11 à 25 ans en voie de marginalisation et d'isolement : centre sociaux, structures de loisirs.... Faciliter le transport des publics entre leur lieu de résidence et les structures collectives (écoles, entreprises, commerces, structures médico-sociales) contribue à l’amélioration du bien-être des nordistes en luttant contre l’isolement et en facilitant les démarches des usagers. (Direction générale aménagement durable) Il est donc nécessaire de poursuivre une politique de proximité en s’impliquant dans une coordination des différents acteurs ayant des actions de lutte contre l’isolement : centres sociaux, associations, logement social, accueil de proximité….. Des pistes d’actions à engager Favoriser l’émergence des espaces de rencontre, où se croisent les publics, dans l’aménagement des villes ou des quartiers, pour cultiver la mixité sociale, opportunité citoyenne de proximité avec les autres : - Développer des espaces de parole, d'échanges, de débats, qui favorisent les notions de « vivre ensemble », et qui permettent notamment d’étayer les messages de prévention santé. - Soutenir l’aménagement d’espaces publics confortables et paysagers. - Contribuer à la création de jardins familiaux, espaces partagés qui servent parfois de lieu d’insertion et de convivialité et qui permettent d’alléger le budget alimentation des familles. 67 Développer les actions de développement social local en vue de favoriser l’insertion sociale et la prise en compte de l’expression collective des usagers. Impulser une dimension intergénérationnelle aux diverses actions de prévention, selon l’exemple des logements mixant des publics jeunes et séniors, où chacun apporte à l’autre un soutien, une attention et une vigilance, favorisant le maintien du confort et de la sécurité. Améliorer la vie quotidienne et la qualité de vie des publics isolés : - Développer la connaissance des dispositifs de loisirs et de culture existant sur le territoire, en cultivant l’attractivité et en facilitant l’accès pour les personnes les plus isolées, notamment les personnes âgées et les personnes en situation de handicap ; - Contribuer à la volonté des communes de créer des lieux et des espaces publics accessibles à tout public à mobilité réduite, pour améliorer le confort des bâtiments publics et leur fonctionnalité. 68 Priorité 1 Privilégier l’accès aux soins et à la prévention pour tous, avec une attention particulière pour les publics les plus vulnérables. OBJECTIF P1.4 Conforter la continuité des réponses du Département en matière de santé quel que soit l’âge Les actions « Rendez-vous de la santé », « Consultations de prévention » et «Accompagnement santé» ont connu un réel développement au cours du précédent plan, aux côtés des consultations de dépistage des maladies infectieuses comme la tuberculose, les infections sexuellement transmissibles et les consultations de vaccinations. Elles constituent une réponse adéquate pour contribuer à lever les freins liés à la mise en œuvre d’une démarche de santé. Un réel impact sur les personnes a été repéré, en termes de réflexion sur leur santé, de prise de conscience du besoin de soin et de reprise de confiance en leur capacité à s’engager dans une démarche constructive. Dans un premier temps, les publics allocataires du RSA ont été prioritairement bénéficiaires de ces actions. L’action des « rendez-vous de la santé » s’adresse prioritairement aux personnes les plus éloignées du soin, soit pour des raisons géographiques et/ou de transport, soit parce que la mobilisation sur la problématique santé n’est pas facilement recevable par la personne. L’action s’inscrit dans un parcours d’accompagnement médico-social en amont, pendant et au décours du bilan, par les professionnels des Services Prévention Santé. La prestation concerne 12 personnes par rendez-vous organisé. Elle est réalisée conjointement de la façon suivante : - Bilan sanguin, tests para cliniques et entretien diététique par l’Institut Pasteur de Lille, - Dépistage SIDA et IST, mise à jour des vaccinations, spirométrie, aide à l’arrêt du tabac et accompagnements santé par le SPS. L’analyse et la restitution des résultats sont faites dans un second temps par le médecin du SPS, en consultation de prévention, avec proposition à l’usager d’un accompagnement médico-social au décours du bilan, pour accompagner la mise en œuvre de la démarche de santé préconisée. Cette action ne se substitue pas à l’offre des bilans de santé des centres d’examens de santé CPAM du territoire puisqu’elle touche un public moins mobilisable. Des pistes d’action à engager : - Développer ces actions auprès des personnes repérées comme étant en difficulté dans leur parcours de santé, quel que soit leur âge. A titre d’exemple, l’accompagnement des enfants confiés à l’ASE et de leur entourage dans le cadre du projet d’accompagnement familial, le suivi des bilans de 4 ans, les mesures d’accompagnement social personnalisé (MASP), l’accompagnement des jeunes 16/25 ans, l’aide au maintien à domicile des personnes âgées et des personnes en situation de handicap constituent autant d’occasions à saisir pour proposer l’offre d’information ou d’accompagnement santé départementale. 69 Priorité 1 Privilégier l’accès aux soins et à la prévention pour tous, avec une attention particulière pour les publics les plus vulnérables. OBJECTIF P1.5 Faciliter l’accès aux soins des publics marginalisés : migrants, roms Les populations migrantes et roms sont présentes de façon importante sur la Métropole Lilloise. Ces publics particulièrement vulnérables, notamment en matière de santé, sont accueillis au sein des services médico-sociaux du département : SSD, SPS et PMI. Leurs problématiques de santé sont multiples et complexes à appréhender de par : l’absence de vaccinations, l’insuffisance de suivi médical, le recours aux soins tardif, des conditions de vie et d’hygiène qui aggravent les infections et maladies. Les services de PMI accueillent les familles dans le cadre des consultations, les SPS sont amenés à rencontrer ces publics dans le cadre de leur activité de lutte contre la tuberculose, de centre de vaccinations mais aussi dans l‘accès et le recours aux soins. En pratique, les acteurs de terrain investis dans les missions de prise en charge des personnes étrangères sont confrontés à de multiples difficultés, aux premiers rangs desquels les obstacles administratifs et financiers. Le Département prend déjà en compte cette population à travers l’action de ses services mais également par le soutien aux associations qui travaillent avec ces publics dans la proximité comme Médecins Solidarité Lille, Médecins du Monde. Des pistes d’action : Le Département entend maintenir ce soutien et développer la médiation auprès des publics concernés pour faciliter l’accès et le recours aux services publics et donc aux droits. 70 Priorité 1 Privilégier l’accès aux soins et à la prévention pour tous, avec une attention particulière pour les publics les plus vulnérables OBJECTIF P1.6 Faciliter l’accès aux soins par l’intégration des actions du Département dans les projets de Maisons de Santé Pluridisciplinaires développés sur les territoires Le Département, par ses missions à la fois en santé et sociales et sa présence en proximité ainsi que ses leviers d’aménageur, peut être facilitateur de la réussite des projets de Maison de Santé Pluridisciplinaire: - En soutenant les projets de qualité promouvant une approche globale de la santé (prévention, soins, médico-social et social) sur les zones fragiles ou en difficultés du Département. La question de la définition de ces zones et de leur étendue peut être posée dans le dispositif actuel. La question de la santé des enfants est également un sujet à promouvoir au regard de nos missions, - En contribuant à l’attractivité de ces territoires au travers des contrats d’aménagement et de développement durable de chaque territoire (ex mobilisation du FDAN pour le soutien au développement d’une plateforme permettant la télémédecine), - En concourant à sa pérennité en proposant des bourses d’études pluridisciplinaires aux étudiants en médecine avec engagement d’installation dans ces zones, - En mobilisant ses propres services de proximité pour favoriser l’accès aux soins et coopérer sur les parcours de soins des publics qu’ils accompagnent : Le Département est en effet le seul à disposer de tels compétences et moyens, - En participant au développement d’actions de promotion de la santé émanant de ces maisons par leur financement. Des pistes d’action : Le soutien du Département aux Maisons de Santé Pluridisciplinaires se traduira par une aide au fonctionnement à deux titres : - Des aides financières attribuées à des étudiants en médecine, infirmières, puéricultrices, sages-femmes… afin de réaliser leur stage dans les territoires prioritaires par une aide modulée selon l’éloignement du territoire. Cette politique initiée dans le Département de l’Ain a permis des résultats intéressants. - Le financement d’actions de prévention menées par les Maisons de Santé Pluridisciplinaires à raison d’une action par territoire, en lien avec les services du Département. 71 FICHE – ACTION PLAN SANTE BIEN-ETRE Intitulé Constat / diagnostic Maisons de Santé Pluridisciplinaires. Dans un contexte durable de tensions sur la démographie médicale et de profondes évolutions des choix d’exercice des professionnels de santé, dans le cadre du système de sécurité sociale, la Maison de Santé Pluridisciplinaire constitue une des solutions pour répondre aux difficultés d’accès aux soins constatées dans le Nord comme sur le territoire national. La Maison de Santé Pluridisciplinaire, définie dans la loi du 21 juillet 2009 « Hôpital Patients Santé Territoires (HPST) », assure des activités de soins sans hébergement et peut participer à des actions de santé publique ainsi qu’à des actions de prévention et d’éducation pour la santé et à des actions sociales. Elle est constituée entre professionnels médicaux et auxiliaires médicaux et relève donc de l’initiative privée. Elle peut associer des personnels médico-sociaux. Objectifs opérationnels Etre facilitateur de la réussite des projets de Maison de Santé Pluridisciplinaires : - Soutenir les projets de qualité promouvant une approche globale de la santé (prévention, soins, médico-social et social) sur les zones fragiles ou en difficultés du Département. La question de la définition de ces zones et de leur étendue devra être posée dans le dispositif actuel. La santé des publics cibles du Département (Enfants, Personnes Agées, Personnes en situation de Handicap, Personnes en insertion) est également un sujet à promouvoir. - Contribuer à l’attractivité de ces territoires au travers des contrats d’aménagement et de développement durable de chaque territoire (ex : mobilisation du FDAN pour le soutien au développement d’une plateforme permettant la télémédecine). - Concourir à sa pérennité en proposant des aides aux étudiants, avec engagement d’installation, pour constituer des équipes pluridisciplinaires dans ces zones. - Mobiliser les propres services de proximité du Département du Nord pour favoriser l’accès à la prévention et aux soins et coopérer sur les parcours de santé des publics qu’ils accompagnent : le Département est en effet le seul à disposer de tels compétences et moyens. - Participer au développement d’actions de promotion de la santé émanant de ces maisons par leur financement. 72 Descriptif Par souci d’efficacité, il importe de rendre cohérentes les aides avec celles des institutions engagées (ARS, Région, Assurance Maladie). Les financements des deux délégations départementales, aménagement durable et santé, peuvent être complémentaires, le FDAN sur de l'investissement en cohérence avec le positionnement de l’Action Sociale. Propositions de soutien aux MSP en fonctionnement à deux titres : Des aides financières attribuées à des étudiants en médecine infirmières, puéricultrices, sages- femmes… afin de réaliser leur stage dans les territoires prioritaires. Le financement d’actions de prévention menées par les Maisons de Santé Pluridisciplinaires à raison d’une action par territoire, en lien avec les services du Département. Une montée en charge des actions est à prévoir sur 2013-2014 dans la mesure où tous les territoires ne sont pas couverts. A ce jour, 7 MSP sont implantées sur 6 Directions Territoriales. Résultats attendus ou Indicateurs d’évaluation - Nombre d’aides financières aux étudiants. - Nombre de projets de prévention portés par les MSP en partenariat avec les services départementaux de proximité. 73 Priorité 2 Prévenir les conduites à risques La corrélation, au sein d’une même priorité, des deux composantes majoritaires de la prise de risques, la sexualité et les conduites de consommation, permet d’aborder chaque problématique sans la dissocier de l’autre et de mettre ainsi en évidence les mécanismes de réflexion qui leur sont communs. Le traitement de ce vaste sujet peut ainsi bénéficier d’une mise en cohérence de la réflexion relative à l’éducation, à la prise de risques, à l’évaluation des comportements de protection, pour l’adoption de comportements favorables à la santé. Il s’agit de consolider ce qui a été engagé par le plan précédent, pour inscrire les actions dans la durée. PRIORITE 2 A L’éducation à la vie affective et sexuelle et la prévention des risques liés à la sexualité Le Département, dans le cadre de ses compétences en matière de planification familiale et de lutte contre les infections sexuellement transmissibles, a toujours eu pour préoccupation, depuis de nombreuses années, de mener des actions d’éducation à la vie affective et sexuelle, en complément des activités de consultation des services. 3 objectifs : P2A1. Rendre l’offre de planification familiale et de lutte contre les IST plus équitable sur l’ensemble du territoire en facilitant l’accès pour les jeunes. P2A2. Favoriser une approche globale de la sexualité en consultations SPS/PMI. P2A3. Développer l’éducation à la vie affective et sexuelle et la prévention des risques sexuels pour des publics spécifiques. 74 Priorité 2 Prévenir les conduites à risques PRIORITE 2 A L’éducation à la vie affective et sexuelle et la prévention des risques liés à la sexualité OBJECTIF P2A1 Rendre l’offre de planification familiale et de lutte contre les IST plus équitable sur l’ensemble du territoire en facilitant l’accès pour les jeunes : Au regard des indicateurs et du bilan de l’activité en PMI, l’offre de planification familiale sur les territoires reste inégale et nécessite une vigilance toute particulière à son développement. Des pistes d’action : - Améliorer l’offre de consultation en milieu rural sur des territoires déficitaires (Avesnois, Cambrésis, Flandre Intérieure, Douaisis) ; - Développer les centres de planification familiale PMI qui proposent des conditions d’accueil en consultation plus adaptées aux jeunes ; - Favoriser la connaissance des dispositifs et de l’offre départementale en matière de planification et de lutte contre les IST, pour en développer l’accès, auprès de tout public, par les campagnes de communication à destination des partenaires et par la circulation interne de l’information pour les services départementaux. 75 FICHE – ACTION PLAN SANTE BIEN-ETRE Intitulé Rendre l’offre de planification familiale et de lutte contre les infections sexuellement transmissibles plus équitable sur l’ensemble du territoire en facilitant l’accès pour les jeunes. Constat/ Diagnostic Au regard des indicateurs et du bilan de l’activité en PMI, l’offre de planification familiale sur les territoires reste inégale et nécessite une vigilance toute particulière à son développement. La lutte contre les IST reste une préoccupation au vu de la recrudescence de certaines IST, notamment du fait du manque d’information des publics sur celles-ci. Objectifs Opérationnels - Améliorer l’offre de consultation de planification familiale en milieu rural sur des territoires déficitaires (Avesnois, Cambrésis, Flandres Intérieures, Douaisis) ; - Développer les centres de planification familiale PMI et des centres de dépistage des IST (CIDDIST/CDAG) qui proposent des conditions d’accueil en consultation plus adaptées aux jeunes ; - Favoriser la connaissance des dispositifs et de l’offre départementale en matière de planification et de lutte contre les IST, pour en développer l’accès, auprès de tout public, par les campagnes de communication à destination des partenaires, et par la circulation interne de l’information pour les services départementaux. Descriptif Recruter le personnel PMI qualifié nécessaire (médecins et conseillères conjugales) : 5 postes de conseillères conjugales doivent être créés (1 par DT en Flandre Maritime, en Flandre Intérieure, en Douaisis, en Cambrésis, en Avesnois). Former le personnel d’accueil-secrétariat (éducation à la vie). Aménager les locaux pour qu’ils garantissent la confidentialité et permettent la réalisation des examens gynécologiques, des prélèvements locaux et des prises de sang. Organiser le service PMI pour permettre une réponse adaptée tout au long de la semaine : - Disposer d’un professionnel compétent présent en UTPAS pour répondre aux demandes urgentes ; - Réserver des plages de consultations spécifiquement dédiées aux jeunes et différenciées des plages de consultations prénatales. Augmenter le nombre de plages de consultations CIDDIST en SPS avec des médecins formés spécifiquement au dépistage, au diagnostic et au traitement des IST. Améliorer l’offre de service des CPEF conventionnés en matière de dépistage et de traitement des IST. 76 Résultats Attendus ou Indicateurs d’évaluation Améliorer la communication interne et externe sur les dispositifs et l’offre départementale en matière de planification et de lutte contre les IST auprès des différents services départementaux et auprès du public pour rendre l’offre de service davantage visible au travers des médias existants : sites internet et intranet, Partenaires, Le Nord, plaquettes … - Disposer sur les territoires déficitaires d’une offre de consultation de planification familiale et de dépistage des IST avec des conditions d’accueil adaptées aux jeunes, respectant les normes réglementaires et répondant aux besoins de la population. - Augmenter le nombre de séances hebdomadaires sur chacun des territoires. 77 Priorité 2 Prévenir les conduites à risques PRIORITE 2 A L’éducation à la vie affective et sexuelle et la prévention des risques liés à la sexualité OBJECTIF P2A2 Favoriser une approche globale de la sexualité en consultations SPS/PMI : Les deux thématiques « planification familiale » et « lutte contre les infections sexuellement transmissibles » attirent dans leurs consultations et dans leurs actions collectives des publics similaires. Il est essentiel que les deux missions se rejoignent sur des lieux et des plages horaires qui regroupent les compétences. Des pistes d’action : - Poursuivre le développement des passerelles PMI/SPS sur des objectifs partagés destinés à l’amélioration de la prise en compte des publics, notamment les jeunes, sur des lieux et temps commun de consultations. La concertation et la mutualisation des compétences doivent y être poursuivies en améliorant les modalités d’orientations, en facilitant les temps d’échanges entre professionnels et en menant des actions collectives conjointes ; - Mettre en œuvre des actions en commun ou en coordination, des coopérations pour la prise en compte de besoins de population repérés à l’échelon territorial (animation territoriale menée conjointement par le Responsable Pôle PMI Santé et le chef de service du SPS) ... - Développer les actions collectives de prévention en consultation prénatale de PMI sur les addictions au tabac, à l’alcool et aux autres produits psychotropes, notamment auprès des jeunes et des femmes enceintes en s’appuyant sur la complémentarité des services de PMI, des SPS et d’EPICéA : - Journée mondiale contre le tabac (information sur l’aide au sevrage tabagique auprès des femmes enceintes et des jeunes…) ; Journée de lutte contre le syndrome d’alcoolisation fœtale. Expérimenter des consultations de « santé sexuelle », portées conjointement par les services SPS et PMI. 78 FICHE – ACTION PLAN SANTE BIEN-ETRE Intitulé Constat/ Diagnostic Objectifs opérationnels Descriptif Expérimenter des consultations de « santé sexuelle » en favorisant une approche globale de la sexualité en consultations SPS/PMI. Les Centres de Planification Familiale et les SPS attirent dans leurs consultations et leurs actions collectives des publics qui souhaitent des informations ou un accompagnement en matière de planification familiale et de prévention et de dépistage des infections sexuellement transmissibles. Ces publics peuvent être similaires. La réglementation en vigueur permet aux centres de planification familiale dans le cadre de leurs activités de prescription contraceptive, le dépistage et le traitement des IST de façon gratuite et anonyme. Les passerelles mises en œuvre sur certains territoires en termes de lieux et horaires communs de consultations Planification familiale d’une part et CIDDIST/CDAG d’autre part ont montré l’intérêt d’aborder dans un même lieu la thématique de la vie affective et sexuelle sous les deux angles. Les publics rencontrés évoquent des besoins et des questionnements plus larges sur la sexualité en dehors des risques de grossesse ou d’infections sexuellement transmissibles. Des professionnels SPS et PMI se sont formés spécifiquement sur cette thématique et ont donc développé des compétences utiles et spécifiques à la prise en charge. - Créer une offre de service spécifique en matière de santé sexuelle. - Faciliter l’accès à cette offre pour les publics. Améliorer l’offre de service départementale par la création de consultations de santé sexuelle par les praticiens qualifiés des services PMI et SPS : - - Favoriser le dépistage des IST en CPEF. Développer l’information sur la contraception d’urgence en SPS. Expérimenter de consultations de santé sexuelle en s’appuyant sur l’adaptation des locaux permettant le respect de la confidentialité et l’organisation conjointe des deux activités SPS et PMI , et sur la mise à disposition réciproque des ressources humaines. Réfléchir aux conditions de mise en œuvre de consultations de sexologie. Améliorer la communication interne et externe sur les dispositifs et l’offre départementale en matière de planification familiale et de lutte contre les IST : offre de service davantage visible au travers des médias existants : sites internet et intranet, Partenaires, Le Nord, Résultats attendus ou Indicateurs d’évaluation - Nombre de lieux départementaux de consultations de santé sexuelle ouverts. - Nombre de personnes fréquentant ces consultations. - Nombre de professionnels impliqués dans cette nouvelle offre. - Nombre de professionnels formés spécifiquement sur cette thématique. 79 Priorité 2 Prévenir les conduites à risques PRIORITE 2 A L’éducation à la vie affective et sexuelle et la prévention des risques liés à la sexualité OBJECTIF P2A3 Développer l’éducation à la vie affective et sexuelle et la prévention des risques sexuels pour des publics spécifiques De nombreux programmes sont menés auprès d’un public jeune, en collège par les conseillères conjugales de planification, en dynamique d’insertion par les professionnels des SPS, ou auprès de tous publics pour les actions événementielles de type journée nationale (1er Décembre Journée mondiale de lutte contre le SIDA). Mais certains publics spécifiques ont un accès limité à ces informations, du fait d’un handicap, de difficultés de mobilité, ou de simple inadaptation des canaux d’information habituellement employés pour diffuser ces messages. Des pistes d’action : - Intégrer l’éducation à la vie affective et sexuelle dans les actions de formation et de sensibilisation des assistantes familiales, ainsi que des professionnels des établissements et services médico-sociaux. - Sensibiliser les accompagnants non professionnels des personnes âgées et des personnes en situation de handicap à l’écoute et l’accueil des aspects relatifs à la vie affective et sexuelle et développer des actions collectives spécifiques : Mise en œuvre d’un module de formation continue des assistants familiaux relatif à la vie affective et sexuelle (prise en compte dans le marché public). Développement d’actions collectives de sensibilisation relatives à la vie affective et sexuelle auprès des assistantes familiales et des professionnels des MECS et des établissements PAPH. 80 Priorité 2 Prévenir les conduites à risques PRIORITE 2 B Les conduites à risques liés aux conduites de consommation La prévention des conduites de consommation à risques s’appuie prioritairement sur les compétences d’EPICéA et des Services Prévention Santé, mais peut faire appel à d’autres compétences, notamment en matière de culture (ateliers théâtre, marionnettes, lecture, musées…), en matière de sport et d’activité physique, en soutien de la politique de la jeunesse, dans le cadre du PEGD, ou encore en lien avec les dispositifs dédiés de loisirs départementaux. La complémentarité des approches devient alors une réelle plus-value dans les actions menées par les services en charge de prévention santé. 3 objectifs : P2B1. Améliorer la prise en compte des conduites à risques dans l’accompagnement des publics, de la prévention primaire à la prévention tertiaire P2B2. Développer les actions collectives parents/enfants sur les nouvelles pratiques de consommation P2B3. Développer une approche des conduites à risques par les compétences psychosociales dans les actions et dispositifs sportifs, culturels et de loisirs portés et/ou soutenus par le Département 81 Priorité 2 Prévenir les conduites à risques PRIORITE 2 B Les conduites à risques liés aux conduites de consommation OBJECTIF P2B1 Améliorer la prise en compte des conduites à risques dans l’accompagnement des publics, de la prévention primaire à la prévention tertiaire : La sensibilisation des professionnels en contact avec les différents publics de l’action sociale (assistantes familiales, acteurs de l’insertion, professionnels de la petite enfance, professionnels intervenant auprès des personnes âgées…) doit permettre à chacun d’être en capacité d’aborder sans difficulté cette thématique avec les publics repérés, afin de faciliter la prise de relais, si nécessaire, pour aboutir à une meilleure prise en charge de la problématique : orientation vers les consultations d’aide à l’arrêt du tabac en SPS, ressources documentaires à EPICéA, actions collectives menées sur tous les territoires, en direction de publics divers… Pistes d’actions à engager : - Développer des outils adaptés à l’âge et aux difficultés spécifiques de chaque public. - Améliorer la connaissance du centre de documentation EPICéA comme ressource à la disposition des professionnels pour l’accompagnement des services dans leur recherche d’outils adaptés à leur public, à leurs actions et à leurs objectifs. - Conforter les projets de prévention précoce en lien avec les acteurs de la Petite Enfance, en particulier avec les Centres d’Actions Médico-Sociales Précoces. 82 FICHE – ACTION PLAN SANTE BIEN-ETRE Intitulé Actions collectives et individuelles de prévention en consultation prénatale. Constat/ Diagnostic La consommation régulière et excessive d’alcool et de substances psycho-actives pendant la grossesse est susceptible de provoquer chez l’enfant à naître un handicap durable : Syndrome d’Alcoolisation Fœtale (SAF), effets fœtaux alcoolique (EFA). Des travaux nationaux et internationaux sur le sujet sont en cours. Un travail mené sur la base des données de l’enquête nationale périnatale, réalisée en 2010 auprès d’un échantillon représentatif de plus de 13.000 femmes en France métropolitaine démontre que 23 % des femmes déclarent consommer des boissons alcooliques pendant la grossesse, même si, en pratique, les consommations sont faibles: un peu plus de 2 % des femmes déclarent avoir consommé des boissons alcooliques plus d’une fois par mois. Globalement, ce sont les femmes de niveau social le plus favorisé, les plus âgées, avec le plus grand nombre d’enfants qui sont le plus souvent consommatrices. L’usage de tabac ou de cannabis est lié à la consommation d’alcool. Objectifs opérationnels - Intégrer les conclusions des travaux nationaux et internationaux sur le SAF dans la réflexion départementale et s’associer aux acteurs locaux pour développer des projets pertinents. - Former les personnels PMI aux techniques du Repérage Précoce Interventions Brèves (programme de l’OMS « Less is better ») pour : a) dépister de manière précoce les patientes présentant des facteurs de risques (vulnérabilité) en salle d’attente lors des consultations ; b) les orienter vers les services spécialisés d’addictologie. - Développer les actions collectives de prévention en consultation prénatale de PMI sur les addictions au tabac, à l’alcool et aux autres produits psychotropes, notamment auprès des jeunes et des femmes enceintes en s’appuyant sur la complémentarité des services de PMI, des SPS et d’Epicéa (passerelle). - Journée mondiale contre le tabac (information sur l’aide au sevrage tabagique auprès des femmes enceintes et des jeunes…), journée de lutte contre le syndrome d’alcoolisation fœtale. Descriptif 1) Réalisation systématique d’interventions collectives de sensibilisation en salle d’attente de CPP pour les femmes enceintes et leur entourage par les équipes PMI, SPS et Epicéa (Information, documents d’éducation à la santé à diffuser : affiches, plaquettes aide à l’arrêt du tabac pour la femme enceinte). 2) Développer et systémier les Repérage Précoce Interventions Brèves lors des consultations. 83 Une intervention brève peut inclure les éléments suivants : restituer au patient les résultats du test de repérage en lui indiquant que sa consommation correspond à la catégorie « consommation à risque », l’informer sur les risques particuliers qu’il encourt s’il continue à consommer de l’alcool de cette manière, lui faire choisir un objectif de changement de comportement, le conseiller sur les limites à ne pas dépasser, travailler l’approche motivationnelle et l’encourager à maintenir ses objectifs. Une intervention brève bien codifiée permet d’obtenir un changement de consommation de l’ordre de 25% à 40% des cas en l’absence de dépendance. Résultats attendus ou Indicateurs d’évaluation - Nombre de lieux de consultations prénatales touchés. - Nombre de séances réalisées. - Nombre de participants. - Nombre de patientes dépistées. 84 Priorité 2 Prévenir les conduites à risques PRIORITE 2 B Les conduites à risques liés aux conduites de consommation OBJECTIF P2B2 Développer les actions collectives parents/enfants sur les nouvelles pratiques de consommation : Face aux constats des nouveaux modes de consommation portant préjudice à la santé (TV, ordinateur, jeux vidéo…), il est proposé de développer des actions sur le bon usage des écrans en associant les enfants et les parents. Certains usages abusifs portent atteinte au développement et au rythme de vie des enfants. Des pistes d’action : Des actions qui limitent ou facilitent une gestion responsable et éclairée de sa consommation peuvent se décliner selon plusieurs types : - Informer et susciter la réflexion sur les risques ; - Proposer des conduites alternatives plus favorables à la santé ; - Développer les compétences parentales qui valorisent les facteurs de protection dans leurs modes d’éducation et qui contribuent à la promotion des activités suscitant des comportements bénéfiques au développement harmonieux physique et psychique de leur enfant. 85 FICHE – ACTION PLAN SANTE BIEN-ETRE Intitulé Constat/ Diagnostic Promouvoir l’acquisition de compétences parentales pour favoriser la santé actuelle et future des enfants. - L’IGAS fait état dans ses rapports publiés en mai 2011 des différentes études proposant des modèles explicatifs des inégalités sociales de santé. Ceux-ci concluent qu’il existe une inégalité des « opportunités » en santé. Les conditions socio-économiques, le style de vie, l’environnement culturel des parents, les liens parents-enfants, l’accès à un mode de garde avant la scolarisation, l’éducation sont déterminants pour l’état de la santé de l’enfant et de l’adulte qu’il deviendra. - Plusieurs études ont montré qu’une relation positive et une communication ouverte entre parents et jeunes se sont avérées protectrices en matière de comportements à risques. - Il est difficile d’impliquer les parents dans les actions de prévention (9 % des bénéficiaires des actions de prévention d’EPICéA en 2012), or ils sont les premiers acteurs de la santé et du bien être de leurs enfants. - On note une évolution des structures familiales (recomposées, monoparentales...) ainsi qu’une évolution du statut de l’enfant dans la société (« enfant Roi », « enfants idéalisés », « enfants parentifiés »…). - De plus en plus de parents ressentent et expriment un besoin de soutien dans l’exercice de leur fonction parentale. - Une politique de développement de soutien à la parentalité participe à la promotion de l’égalité des chances en matière d’accès au bien être et à la santé, dans une dynamique d’investissement social tout en cherchant à responsabiliser les parents. Objectifs opérationnels - Etablir une offre diversifiée garante d’une réponse aux besoins et attentes des parents. - Articuler une offre généraliste avec une offre spécifique de façon à couvrir toute la population. - Développer des programmes animés par les parents pour les parents à l’aide de formation et d’un accompagnement spécifiques. - Faciliter l’accès aux services de soutien en les développant dans les lieux déjà fréquentés par les parents. Descriptif - Organiser des actions de formation et de soutien pouvant notamment s’appuyer sur des activités de loisirs (cours de théâtre, de cuisine, des séjours de vacances…), utiliser et créer des supports de communication pour renseigner le public et promouvoir la parentalité (développer les sites internet EPICéA et « ça s’explik » avec une entrée « parents », Flyer). - Former et accompagner des «parents formateurs» afin de leur permettre de partager leurs expériences en animant des séances (peer to peer). - Proposer des programmes pour les parents d’adolescents, pour les jeunes parents, les familles monoparentales (avec une attention particulière pour les pères seuls). 86 Résultats attendus ou Indicateurs d’évaluation - Nombre de parents touchés Nombre de lieux d’accueil concernés Nombre de programmes réalisés Evolution des sites internet 87 Priorité 2 Prévenir les conduites à risques PRIORITE 2 B Les conduites à risques liés aux conduites de consommation OBJECTIF P2B3 Développer une approche des conduites à risques par les compétences psycho-sociales dans les actions et dispositifs sportifs, culturels et de loisirs portés et/ou soutenus par le Département : Dans le cadre d’INTERREG « pour une jeunesse transfrontalière 2010-2014 », des projets sont développés sur plusieurs axes : consommations à risques ; échanges et créations d’outils pédagogiques entre les services du département du Nord et la province de Flandre occidentale, organisation de journées d’animations sportives de prévention et de sensibilisation à la prise de risque envers les jeunes belges et français. Des pistes d’action : - Développer les actions sur les sites éducatifs, culturels et de loisirs départementaux (Val Joly, équipements sportifs…) qui permettent d’organiser le développement d’activités mettant en scène une approche du bien-être et un travail sur les aptitudes et compétences psychosociales des publics, notamment les jeunes. La dimension de prévention précoce des comportements favorables à la santé peut ainsi y être abordée par une prise de conscience de ses responsabilités dans l’activité où chacun peut se positionner dans ses choix de vie (ex : parcours «accrobranche» où la prise de risque est encadrée, ateliers animés par des adultes pour travailler les compétences, développer l’esprit critique sur une œuvre d’art…) Ces activités pourraient être ouvertes à tous en modulant les ateliers quel que soit l’âge, y compris les personnes en situation de handicap. 88 FICHE – ACTION PLAN SANTE BIEN-ETRE Intitulé Constat/ Diagnostic Développer les compétences psychosociales. L’acquisition des « savoir-être » et « savoir-faire » doit se faire le plus tôt possible. Les compétences psychosociales sont un axe essentiel du développement de la personnalité. Il s’agit de la capacité d'une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C'est l'aptitude d'une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adaptant un comportement approprié et positif, à l'occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement". Bien que ces capacités soient aujourd’hui bien connues (recommandation OMS 1993), il est parfois difficile d’envisager de manière concrète le moyen de pouvoir les développer. Même si l’acquisition précoce de ces « capacités pour la vie » n’est plus à démontrer, il est possible de les acquérir et de les renforcer tout au long de la vie. Objectifs Opérationnels Descriptif Promouvoir le bien être et la qualité de la vie à travers un espace à la fois ludique et pédagogique. 1) Favoriser la transversalité au sein de l’institution en mobilisant différentes Directions à la création de l’outil (prévention santé, culture, sports et jeunesse, enseignement, environnement….). 2) Créer un outil « vivant » sur un site départemental existant permettant à tous les publics de travailler les compétences psychosociales. A l’intérieur d’un espace naturel clos (notion de limites), création d’un parcours « le pays des compétences » (life skills land) à la fois théorique et initiatique permettant en individuel ou en collectif d’appréhender la thématique. L’accès serait ouvert à tous les publics : - Les enfants dans une optique de promotion de la santé, - Les adolescents dans une dimension de prévention et de réduction des risques, - Les familles dans le cadre du soutien à la parentalité, - Les jeunes présentant des difficultés d’adaptation et d’insertion sociale, - Les publics porteurs de handicap sensori-moteur, - Les personnes âgées en référence au programme Européen « Bien vieillir » etc. 3) Renforcer la collaboration transfrontalière, en choisissant un site frontalier (par exemple : Le Val Joly) permettant la mixité des populations (échanges culturels) : recherche de financement Européen 89 Résultats attendus ou Indicateurs d’évaluation - Nombre de directions parties prenantes au projet. - Financement européen. - Réalisation de l’outil. - Nombre de parcours. - Nombre de personnes formées. - Nombre de publics bénéficiaires. 90 Priorité 3 Développer la prévention de l’obésité, du surpoids et de l’insuffisance pondérale et favoriser une alimentation saine et équilibrée et une activité physique adaptée. Les indicateurs relatifs au surpoids et à l’obésité dans le département du Nord montrent une incidence particulièrement élevée, avec une prépondérance plus forte dans les publics précarisés, au regard des moyennes nationales. L’amélioration de l’état nutritionnel demeure un enjeu majeur pour les politiques de santé publique. L’inadéquation des apports nutritionnels et l’insuffisance de l’activité physique jouent un rôle important en ce qui concerne le développement des maladies, telles que les cancers et les maladies cardio-vasculaires, qui représentent plus de 55 % des 550 000 décès annuels en France (Programme National Nutrition Santé 2011-2015). Eviter les carences et le surpoids est un enjeu important chez les enfants : le surpoids dès le jeune âge est un facteur prédictif de surcharge pondérale à l’adolescence ainsi qu’à l’âge adulte. L’obésité infantile est responsable d’une surmortalité à l’âge adulte de 50 % à 80 %. Par ailleurs, la surcharge pondérale a un impact majeur sur l’état physique et psychosocial de l’enfant (Plan départemental équilibre nutritionnel et activité physique 2010-2014). Les bienfaits de l’activité physique sont nombreux puisqu’il permet non seulement d’éviter les maladies (cardio-vasculaires, de l’appareil locomoteur, cancer...), l’obésité, la sédentarité, et d’augmenter l’espérance de vie. De surcroît, l’activité physique favorise l’intégration du bien-être sous plusieurs formes, autant au niveau individuel que collectif. Par exemple, être actif peut contribuer à la qualité du sommeil, à la diminution des moments d’anxiété et de stress, peut renforcer l'estime de soi ainsi qu’améliorer la socialisation. L’activité physique met plus facilement les gens en relation et participe à l’amélioration de la vie en collectivité. La pratique sportive, notamment dans un cadre bénévole, favorise également l’engagement citoyen et contribue à limiter la montée de l’individualisme, notamment dans les grandes villes. Enfin, le sport et l’activité physique sont particulièrement importants pour les jeunes du point de vue de la socialisation, de l’apprentissage des règles de vie collective et civisme (esprit d’équipe, développement du goût de l’effort…). Ils leurs permettent aussi d’acquérir des aptitudes et des savoir-faire qui pourront les aider à mener une existence de meilleure qualité durant toute leur vie. En vue d’un résultat durable, le Département sollicitera les communes et la Région afin de créer les conditions de la continuité des actions de la Petite Enfance à l’âge adulte. 91 4 Objectifs : P3.1. Améliorer la prise en charge des problématiques de surpoids et d’obésité, du surpoids et de l’insuffisance pondérale en PMI et en SPS afin de proposer un accompagnement et une orientation adaptés. P3.2. Favoriser des objectifs conjoints « alimentation – activité physique » dans les actions de sensibilisation et les projets portés et ou financés par le Département. P3.3. « L’eau sous toutes ses formes » : promouvoir le bon usage de l’eau tout au long de la vie. P3.4. Favoriser des actions collectives par des approches plurielles : éducation nutritionnelle, découverte du goût, psychomotricité, sport. 92 Priorité 3 Développer la prévention de l’obésité, du surpoids et de l’insuffisance pondérale et favoriser une alimentation saine et équilibrée et une activité physique adaptée. OBJECTIF P3.1 Améliorer la prise en charge des problématiques de surpoids et de l’insuffisance pondérale et d’obésité en PMI et en SPS afin de proposer un accompagnement et une orientation adaptés : De nombreuses actions individuelles et collectives sont déjà réalisées par les services. Les consultations de PMI et de SPS accueillent un public pour lequel il serait pertinent de proposer un accompagnement spécifique et/ou une orientation adaptée aux personnes présentant un surpoids ou un risque d’obésité. Des pistes d’action : Sur la base de situations repérées et de professionnels formés sur la thématique, il pourrait s’agir d’ : - Expérimenter des consultations dédiées pour la prévention et la prise en charge du surpoids et de l’obésité chez l’enfant de moins de 6 ans en consultation infantile de PMI (à la faveur de la disponibilité d’un personnel formé, une expérimentation à Lille est en cours de construction), et chez les jeunes et les adultes en consultation de prévention des SPS ; - Améliorer la qualité des orientations proposées vers les structures de prise en charge de cette problématique, en s’assurant de la capacité de la personne à effectuer la démarche seule ; - Mettre en place des actions collectives sur l’alimentation et l’activité physique avec les compétences des UTPAS (conseillères en économie sociale et familiale en SSD, infirmières en SPS). 93 FICHE – ACTION PLAN SANTE BIEN-ETRE Intitulé Constat/ Diagnostic Objectifs Opérationnels Expérimenter en PMI/SPS des consultations dédiées à la prévention de l’obésité, du surpoids et de l’insuffisance pondérale (et d’une manière générale à l’éducation nutritionnelle). Chez les enfants âgés de 4 ans, la surcharge pondérale concerne environ 5% des enfants avec d’importantes variations territoriales (le Valenciennois, l’Avesnois et le Cambrésis ont des taux plus élevés que ceux des autres territoires). A noter qu’une part non négligeable d’enfants présente a contrario une insuffisance pondérale qui constitue également une préoccupation quant à la santé des enfants de cet âge. Les publics accueillis et accompagnés en SPS présentent des problématiques de surpoids et d’obésité qui ne sont pas ou peu pris en charge. Offrir la possibilité d’un accompagnement spécifique qui vise à améliorer leur alimentation sur la base de conseils adaptés à la situation de chaque public : - Enfants de moins de 6 ans pour ceux repérés en surpoids lors du bilan de 4 ans. - Parents suivis en PMI ou en SSD. - Adultes accompagnés en SPS. Descriptif Résultats attendus ou Indicateurs d’évaluation - Etat des lieux des ressources disponibles au sein de chaque UTPAS : infirmières SPS et PMI, CESF en SSD... - Mise en place de façon expérimentale dans les territoires où la ressource professionnelle est disponible (professionnels formés) de consultations dédiées (plage de consultation définie) pour l’accueil des publics qui nécessitent, après repérage et orientation par un professionnel de l’UTPAS, un accompagnement spécifique en matière d’alimentation et d’activité physique. - Accompagnement global prenant en compte les différents aspects de l’alimentation : composition des repas, fabrication des repas, achat des denrées, budget, aspect plaisir et convivialité de l’alimentation, activité physique... - Mise en place d’un nouveau service à la population. - Effectivité des plages de consultation offertes ; fréquentation… - Nombre de professionnels impliqués dans cette offre de service. - Nombre de personnes accompagnées. 94 Priorité 3 Développer la prévention de l’obésité, du surpoids et de l’insuffisance pondérale et favoriser une alimentation saine et équilibrée et une activité physique adaptée. OBJECTIF P3.2 Favoriser des objectifs conjoints « alimentation – activité physique » dans les actions de sensibilisation et les projets portés et ou financés par le Département Les efforts à mener pour la promotion d’une alimentation saine et équilibrée ne peuvent se poursuivre indépendamment de la notion d’activité physique concomitante. Les actions proposées doivent exploiter les deux orientations, ce qui ouvre l’accès à de multiples champs professionnels et doit pouvoir susciter encore mieux les interpellations réciproques des différents services pour travailler ensemble, mutualiser les compétences et favoriser les complémentarités entre les acteurs. Soutien aux projets existants en lien avec l’alimentation : jardins familiaux, épiceries solidaires, banques alimentaires, associations d’insertion... L’Observatoire de la Santé du Hainaut (OSH) et le Département du Nord à travers le service EPICéA ont décidé de mettre en commun, dans le cadre de la coopération transfrontalière, leurs expériences et leurs expertises dans la création d’un outil d’éducation « N’avalez pas n’importe quoi ! »: Cette exposition participe à l’éveil et au développement de l’esprit critique dans les comportements d’achat alimentaire. A destination des centres sociaux, elle vise à travers la prise de conscience de l’influence des stratégies marketing sur nos décisions à favoriser les choix alimentaires les plus adéquats pour la santé, le budget et l’environnement. Des pistes d’action : - Afficher des objectifs conjoints « santé-alimentation-activité physique » dans les préoccupations départementales pour permettre aux opérateurs de développer dans leurs projets les deux dimensions qui concourent à la prévention du surpoids et de l’obésité : objectifs d’éducation nutritionnelle et de développement des savoir-faire culinaires, aux côtés de ceux qui encouragent l’activité physique et le goût du sport. - Développer la formation des professionnels du Département sur ces thématiques. - Développer une communication grand public sur le thème « alimentation-activité physique » dans les manifestations sportives et de loisirs financées par le Département, sur la base des outils nationaux déjà existants (PNNS) ou en créant des outils de communication propres au Département. Répertorier les outils créés par les professionnels des différents services des UTPAS sur cette thématique afin de créer un outil départemental « Alimentation saine et équilibrée ». 95 FICHE – ACTION PLAN SANTE BIEN-ETRE Intitulé Constat/ Diagnostic Développer des formations afin de prévenir l’obésité et le surpoids, de favoriser une alimentation saine et équilibrée et de promouvoir l’activité physique. - Le taux d’obésité dans la région Nord-Pas-de-Calais est de 21,3% versus 15% en France métropolitaine. - L’obésité infantile est responsable d’une surmortalité à l’âge adulte de 50% à 80%. - L’insuffisance pondérale des enfants âgés de 3 et 4 ans dans le Département du Nord est à considérer, soit à 6,8%. - Une mauvaise alimentation et un manque d’activité physique jouent un rôle en ce qui a trait aux maladies, telles que les cancers, les maladies cardio-vasculaires, le diabète, etc. - Les bienfaits de l’activité physique permettent d’éviter les maladies, l’obésité, la sédentarité et encouragent une alimentation plus saine et équilibrée. Certains professionnels, au sein de différentes directions, ont besoin de développer leurs compétences en ce qui concerne l’activité physique, l’obésité et l’alimentation afin de mettre en place des projets et de mieux accompagner les publics concernés. Objectifs opérationnels 1) Offrir une diversité de formations sur l’activité physique, le surpoids et l’obésité ainsi que l’alimentation selon les besoins des professionnels notamment les assistants familiaux. 2) Faciliter l’accès aux formations concernant cette thématique par une bonne communication sur l’offre. Descriptif Résultats Attendus ou Indicateurs d’évaluation - Construire des contenus de formations appropriés et répondant aux besoins des professionnels. - Mettre en œuvre des formations incluant les trois thématiques : activité physique, surpoids, obésité et alimentation. - Communiquer et promouvoir davantage ces formations au sein des Directions. - Nombre de formations proposées aux professionnels sur cette thématique. - Nombre de professionnels ayant participé aux différentes formations. - Nombre de nouveaux projets mis en œuvre à la suite des formations. 96 FICHE – ACTION PLAN SANTE BIEN-ETRE Intitulé Constat/ Diagnostic Développer une communication sur le thème « alimentation saine et équilibrée activité physique adaptée » au sein des services médico-sociaux du Département ainsi que dans les manifestations sportives et de loisirs financées par le Département. - La pratique d’une activité physique et une alimentation saine et équilibrée sont la base de la santé et du bien-être. - Les messages de prévention sur l’alimentation et sur la promotion de l’activité physique doivent être adaptés aux publics ciblés par le Département. - Les professionnels des services de l’action sociale (SPS, PMI, SSD) ont développé des compétences sur la thématique « alimentation » et ont créé des outils permettant d’aborder la thématique auprès des publics qu’ils accompagnent au quotidien : jeunes, parents, adultes. - Le Département, par sa politique sportive, promeut la pratique d’une activité physique et organise ou finance des manifestations. Ces manifestations sont une opportunité pour le Département pour promouvoir l’activité physique et une alimentation saine, comme facteurs de bien-être et de santé Objectifs opérationnels Créer une campagne de communication sur le thème « Alimentation saine et équilibrée/ activité physique adaptée ». Sensibiliser les publics à ces deux thématiques par des messages simples et concrets, permettant à chacun de mettre en place des changements de comportements au quotidien : conduire les enfants à pied, faire son marché ... Descriptif - Répertorier les outils créés par les professionnels des différents services départementaux sur cette thématique. - Créer un (ou des) outil(s) départemental (aux) sur la base des outils déjà créés. - Construire avec la Direction de l’Information et de la Communication un plan de diffusion de ces outils en interne et auprès des partenaires. Résultats Attendus ou Indicateurs d’évaluation - Nombre d’outils créés sur la thématique. - Nombre de documents de communication distribués auprès du public. - Nombre de sites sur lesquels les outils ont été diffusés. - Nombre d’actions mises en place diffusant ces messages de promotion de la santé au quotidien. 97 Priorité 3 Développer la prévention de l’obésité, du surpoids et de l’insuffisance pondérale et favoriser une alimentation saine et équilibrée et une activité physique adaptée. OBJECTIF P3.3. « L’eau sous toutes ses formes » : promouvoir le bon usage de l’eau tout au long de la vie Pour contribuer à la prévention du surpoids et de l’obésité, il s’agit ici de promouvoir la consommation de l’eau tout au long de la vie et dès le plus jeune âge. Cette action pourrait être déclinée de façon très transversale entre les différentes directions : sport, tourisme, culture, éducation, environnement… La consommation de l’eau est à envisager sous ses aspects les plus divers : nutrition, hygiène corporelle, qualité environnementale, loisirs, biodiversité… Ainsi, une attention particulière pourrait être portée aux équipements des bâtiments publics tels que les collèges, afin de se rapprocher des normes de conformité en matière d’hygiène et de préservation de l’environnement. La politique de l’eau du Département vise la prévention et l’amélioration de la qualité des eaux superficielles par l’accompagnement du Département auprès des collectivités rurales dans la mise en place d’un dispositif efficace et de qualité. Des pistes d’action : - Mener des actions de sensibilisations incitant à la consommation régulière d’eau (y compris du robinet) dans les lieux de consultation PMI et SPS, auprès des professionnels des établissements d’accueil de jeunes enfants, les centres de loisirs, les maisons d’enfants à caractère social, auprès des assistants maternels et des assistants familiaux, dans les lieux festifs (par ex : concours de dégustation et reconnaissance en aveugle de différents eaux de boisson…). - Mener une réflexion au sein des différentes directions de l’institution pour décliner la thématique de l’eau dans les différents services qui pourraient être concernés (éducation, sports, tourisme…). Par exemple : Favoriser la consommation d’eau au collège : mettre à disposition des fontaines à eau (dans les salles de sport, à proximité des toilettes…). - Sensibiliser les responsables concernés à l’intérêt d’une démarche conjointe interinstitutionnelle sur ce sujet (écoles maternelles et primaires, collèges, lycées) pour une continuité du discours et si possible des moyens mis en œuvre. 98 Priorité 3 Développer la prévention de l’obésité, du surpoids et de l’insuffisance pondérale et favoriser une alimentation saine et équilibrée et une activité physique adaptée. OBJECTIF P3.4. Favoriser des actions collectives par des approches plurielles : éducation nutritionnelle, découverte du goût, psychomotricité, sport. La prévention du surpoids et de l’obésité s’aborde dès le plus jeune âge et par des approches très diverses. Le Référentiel Assiette durable, généralisé depuis 2011 à l’ensemble des collèges du Nord, vise à optimiser chaque étape de la confection des repas en restauration collective afin de minimiser l’impact sur l’environnement (approvisionnement en produits bio ou issus de l’agriculture raisonnée) et d’améliorer la qualité nutritionnelle des repas servis aux collégiens. Ce référentiel consiste à sensibiliser les collégiens à une alimentation saine et équilibrée, ce qui contribue à la prévention de l’obésité et du surpoids. Des pistes d’action : - Accompagner l’allaitement maternel pour le rendre plus accessible et le favoriser ; - Promouvoir les activités de psychomotricité avec les professionnels de la petite enfance ; - Développer les jeux interactifs sur l’alimentation équilibrée, la découverte du goût au cours des activités parents/enfants, enfants/séniors … - Systématiser le double objectif de promotion d’une alimentation équilibrée et d’une activité physique régulière dans les actions collectives d’éducation ; - Monter des programmes d’éducation au choix pour une consommation raisonnée et responsable, au bénéfice de la santé ; - Etablir des liens avec le PEGD (Programme Educatif Global Départemental) pour les actions dans les collèges d’une part, avec les actions intergénérationnelles de transmission des savoirs, d’autre part ; - Proposer la démarche « Assiette Durable » à d’autres structures financées par le Département et accueillant des publics divers (EHPAD, accueil petite enfance et personnes en situation de handicap et personnes âgées) ; - Renforcer les liens entre professionnels du département pour développer la connaissance et l’animation des sites « Espaces Naturels Sensibles » par des programmations en direction de publics cibles : collégiens, personnes en insertion, personnes âgées, personnes en situation de handicap (ex : programme randonnée pour tous). 99 FICHE – ACTION PLAN SANTE BIEN-ETRE Intitulé Constat/ Diagnostic Expérimenter la démarche « assiette durable » auprès d’autres publics du Département. Dans le cadre de son action envers les collégiens, le Département porte le référentiel "Assiette durable", élaboré avec de nombreux partenaires (Education Nationale, Parents d'élèves, agriculteurs, Ministère de la santé, Institut Pasteur et fournisseurs). L'ambition de ce projet innovant est de faire de la restauration scolaire un outil au service du développement durable : la santé des convives tout d'abord grâce à des repas sains et équilibrés, l'économie agroalimentaire par un parcours privilégié aux circuits courts d'approvisionnement et l'action environnementale par une structuration d'une offre de qualité respectueuse du développement durable. La démarche est actuellement en cours de généralisation. Force des résultats obtenus dans le cadre des collèges, cette action pourrait être proposée à d’autres structures financées par le Département accueillant des publics divers (Enfants confiés au titre de l’Aide Sociale à l’Enfance, Personnes Agées, Personnes en situation de Handicap). Objectifs opérationnels - Faciliter l’accès à une alimentation saine et équilibrée auprès des publics accueillis (enfants confiés au titre de l’Aide Sociale à l’Enfance, Personnes Agées et Personnes en situation de Handicap) dans les établissements médico-sociaux. - Favoriser l’économie agroalimentaire par un parcours privilégié aux circuits courts d'approvisionnement. - Développer une action environnementale par une structuration d'une offre de qualité respectueuse du développement durable. Descriptif - Expérimenter cette démarche sur les territoires où le projet « Assiette durable » est déjà effectif dans les collèges. - Mobiliser les gestionnaires des structures. - Mobiliser les agriculteurs pour développer un nouveau circuit de distribution complémentaire à celui mis en place pour les collèges. - Accompagner les équipes volontaires dans la mise en place de la démarche. - Aider au montage d’actions collectives sur l’alimentation et l’activité physique. Résultats attendus ou Indicateurs d’évaluation - Nombre d’établissements mobilisés. - Nombre d’agriculteurs mobilisés. - Nombre d’actions effectives. 100 PARTIE IV : PILOTAGE, SUIVI ET EVALUATION 101 102 · PILOTAGE ET MISE EN ŒUVRE D’un point de vue politique : Le Vice-président chargé de la santé pilote le Plan Santé Bien-être au sein d’un comité de pilotage qu’il préside. Il en valide le suivi et l’évaluation. La transversalité de la dimension santé dans la politique globale départementale est conditionnée par la capacité de coordination politique qui lui sera accordée : articulations des délibérations départementales entre elles, modalités et objectifs de financement partagés… L’évolution de l’appel à projets santé (APAS) et insertion en particulier permettront de mettre en œuvre les orientations du nouveau plan. La démarche de contractualisation avec les EPCI est une opportunité de développer des actions concertées entre acteurs locaux. Un des objectifs est de réduire les inégalités sociales et territoriales en priorisant les territoires en plus grande difficulté. La participation du Département aux différentes instances de l’ARS représente une opportunité de valorisation du plan auprès des partenaires institutionnels et de coordination avec les objectifs du Projet Régional de Santé. D’un point de vue partenarial : Une rencontre annuelle animée par le Vice-président chargé de la santé permettra de poursuivre la démarche engagée avec les partenaires institutionnels et associatifs. L’association à la mise en œuvre et au suivi du plan des partenaires institutionnels et associatifs doit permettre de formaliser les modalités de coopération, par la rédaction de conventions, et faire l’objet de points d’étapes réguliers. D’un point de vue opérationnel : La Direction de la Lutte contre les Exclusions et Promotion de la Santé est chargée du pilotage opérationnel du plan en étroite collaboration avec les autres directions concernées par les actions poursuivies par le plan. A ce titre, elle impulse, anime et coordonne la mise en œuvre des objectifs prioritaires à l’échelle départementale. Un groupe projet composé de représentants des directions concernées sera chargé d’élaborer le plan de travail, le mode opératoire et le suivi des résultats, Les Directions Territoriales de Prévention et d’Action Sociale sont chargées de la mise en œuvre opérationnelle des objectifs du Plan Santé Bien-être sur les territoires. 103 Une instance de pilotage territoriale est à mettre en place pour le suivi de la mise en œuvre afin de s’assurer de l’adhésion de tous les services concernés et de la cohérence des projets au niveau du territoire. Sur les zones de proximité, elles contribuent à l’animation du territoire en matière de santé en lien avec l’ARS et la Région. · EVALUATION La mise en œuvre du Plan Santé Bien être et de ses impacts pour les publics et les professionnels fera l’objet d’une évaluation. Celle-ci sera suivie par le groupe projet du plan. Le protocole signé entre le Département du Nord et l’Observatoire Régional de la Santé (ORS) permettra de doter les services départementaux d’outils d’observation et de mesure qui faciliteront l’ajustement des critères d’évaluation du plan, au regard d’indicateurs fiables. Les modalités de recueil des indicateurs et leur appropriation feront l’objet d’un travail particulier. 104 GLOSSAIRE ASE APA CAMPS CAMSP CDAG CIDDIST CLAT CLIC CMU-C CDCDS CPAM CPEF CPOM DEF DGSol DLEPS DPAPH DTPAS EHPAD ENS EPICéA FDAN FDST IST MASP MECS MDPH MSP NPDC OMS PCH PDI PDALPD PDSS PEGD PMI PNNS PRS PRSM RPIB RSA SPS SSD URPS UTPAS VIH Aide Sociale à l’Enfance Allocation Personnalisée d’Autonomie Centre d’Aide Médico-Psychologique Centre d’Action Médico-Sociale Précoce Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit (du VIH) Centre d’Information de Dépistage et de Diagnostic des Infections Sexuellement Transmissibles Centre de Lutte Anti-Tuberculose Comité Local d’Information et de Coordination Couverture Maladie Universelle - Complémentaire Conseil Départemental Consultatif du Développement Social, Caisse Primaire d’Assurance Maladie Centre de Planification et d’Education Familiale Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens Direction Enfance Famille Direction Générale Solidarité Direction de la Lutte contre les Exclusions et de la Promotion de la Santé Direction Personnes Agées Personnes en situation de Handicap Direction Territoriale de Prévention et d’Action Sociale Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes Espaces Naturels Sensibles Espace de Prévention et d’Information sur les Conduites Addictives Fonds Départemental d’Aménagement du Nord Fonds Départemental de Solidarité Territoriale Infections Sexuellement Transmissibles Mesure d’Accompagnement Social Personnalisé Maison d'Enfants à Caractère Social Maison Départementale des Personnes en situation de Handicap Maison de Santé Pluridisciplinaire Nord Pas-De-Calais Organisation Mondiale de la Santé Prestation de Compensation du Handicap Programme Départemental d’Insertion Plan Départemental d’Actions pour le Logement des Personnes Défavorisées Plan Départemental Solidarité Santé Programme Educatif Global Départemental Protection Maternelle et Infantile Programme National Nutrition Santé Projet Régional de Santé Programme Régional de Santé Mentale Repérage Précoce Interventions Brèves Revenu de Solidarité Active Service Prévention Santé Service Social Départemental Union Régionale des Professionnels de Santé Unité Territoriale de Prévention et d’Action Sociale Virus de l’Immunodéficience Humaine 105 Direction de la Lutte contre les Exclusions et Promotion de la Santé 106