and Donald himself clearly did not divorce his political agenda from

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comptes rendus and Donald himself clearly did not divorce his political agenda from medical
practice. He used ultrasound to manipulate women contemplating abortion,
and the purpose driving his investment in ultrasound was to put to rest “the
dirty lie that the foetus is just a nondescript meaningless jelly, disposable at will”
(p. 243). That such a perspective is presented selectively and uncritically seems
a significant shortcoming to the work given how contentious reproductive discourses continue to be.
To the authors’ credit, their humanization of ultrasound’s history perks up
some of the drier, technical bits of the book. They relate the occasional anecdotes, such as swift kicks under the examination table or accidentally full
bladders before an appointment. Some stories even have morals: the lesson
learned from the story of the Diasonograph’s silver ball mechanism, which burrowed into flesh due to “the patient drawing away from the ball, and the probe
attempting to follow her ” (p. 153), was that reassuring the patient is just as
integral to the process as the fine-tuning of machinery. A great strength to the
work is this underlying theme that there have always been people behind the
machine—solving some problems and creating others, driving development
while at the same time being driven by circumstance.
JENNIFER RINALDI University of Ontario Institute of Technology
Notes
1 Andrew Pickering, “Objectivity and the Mangle of Practice,” Annals of Scholarship 8
(1991): 411.
2 Thomas Kuhn, “Historical Structure of Scientific Discovery,” Science 136 (1962): 760.
3 Barbara Duden, Disembodying Women: Perspectives on Pregnancy and the Unborn
(Oxford: President and Fellows of Harvard College, 1993); Lisa M. Mitchell, Baby’s
First Picture: Ultrasound and the Politics of Fetal Subjects (Toronto: University of Toronto
Press, 2001); and Rosalind Pollack Petchesky, Abortion and Woman’s Choice: The State,
Sexuality, and Reproductive Freedom (New Hampshire: University Press of New England, 1990).
4 Isabel Karpin and Kristin Savell, Perfecting Pregnancy: Law Disability, and the Future of
Reproduction (Cambridge: Cambridge University Press, 2012); Rebecca Kukla, Mass
Hysteria: Medicine, Culture, and Mothers’ Bodies (Maryland: Rowman and Littlefield
Publishers, Inc., 2005); and Carol Sanger, “Seeing and Believing: Mandatory Ultrasound and the Path to a Protected Choice,” UCLA Law Review 56 (2008): 351-408.
Professions à part entière. Histoire des ergothérapeutes, orthophonistes,
physiothérapeutes, psychologues et travailleuses sociales au Québec
Julien Prud’homme
Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2011, 223 p., CAN$29.95, €27
L’auteur réussit un tour de force avec cet ouvrage sur l’histoire de cinq professions de la santé et des services sociaux dont les effectifs sont majoritairement
féminins. Il arrive à relever ce défi en se concentrant sur son objectif : décrire
comment cinq groupes de travailleuses de la santé ont acquis leur autonomie
professionnelle en usant de stratégies et de pression politique. J’avais déjà perdu
mes illusions à propos des prétentions des ordres professionnels et de l’Office
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des professions du Québec à savoir que leur but principal est de protéger le
public; Prud’homme a rivé le dernier clou de mon scepticisme.
Le volume comprend trois chapitres qui couvre respectivement trois
périodes de cette histoire : 1) l’après Seconde Guerre mondiale jusqu’à la fin
des années 1960; 2) la réforme des services de santé et sociaux de 1970 à 1985 et
3) l’introduction de nouveaux diagnostics et l’adoption de nouvelles positions
pour s’assurer une part du vaste marché de la santé et des services sociaux entre
1985 et 2010.
Dans le premier chapitre, Prud’homme regroupe ces cinq professions en
deux grandes classes. Les professions psychosociales, qui s’attardent aux
troubles de la psyché et de l’intellect, comprennent les psychologues et les travailleuses sociales; les professions qui portent sur les maux du corps et sur les
fonctions altérées du cerveau regroupent les ergothérapeutes, les physiothérapeutes, et les orthophonistes. Il explique que ces professions sont issues soit
de la spécialisation d’infirmières qui, fatiguées de « faire le café pour les docteurs » se sont détournées du nursing, soit de femmes des classes moyennes
et supérieures qui se sont tournées vers des métiers émergeants : psychologie,
« thérapie occupationnelle » devenue l’ergothérapie ou « massage thérapeutique » à l’origine de la physiothérapie. Selon lui, c’est l’augmentation en flèche
du nombre d’hôpitaux et la spécialisation des médecins qui a favorisé, dans
les années 1950 et 1960, l’embauche des « nouvelles paramédicales » en milieu
hospitalier. Cette période est marquée par de fortes tensions avec la profession
médicale « dont la forteresse légale est (…) inexpugnable »; les « paramédicales »
luttent pour se tailler une place dans les milieux cliniques et exercer de manière
autonome. Là où le corps médical accepte la présence de ces intervenantes, il
assortit son soutien de conditions qui ont pour résultat un contrôle médical
de leur travail. En 1971, le Code des professions est adopté et l’Office des
professions est mis sur pied.
Dans le deuxième chapitre, l’auteur décrit comment les « paramédicales »
ont dû lutter pour obtenir des « professions à part entière » malgré l’opposition
des médecins qui contestaient le Code des professions, y voyant une perte
de leur monopole dans le domaine de la santé. Elles réussissent à gagner
des corporations à titres réservés, mais pas à exercice exclusif, ce qui ouvre la
porte à l’État pour former et embaucher des intervenantes formées au niveau
technique dans les CEGEPS, une main d’œuvre qui coûte moins cher. La Loi
sur la santé et les services sociaux, entraînant la création des CLSC, des CSS, de
la RAMQ, de la CSST, et autres institutions où les médecins sont minoritaires,
ouvre de nouvelles opportunités pour les paramédicales qui peuvent ainsi non
seulement exercer avec plus d’autonomie, mais aussi augmenter leur clientèle.
Cela ne se fait cependant pas sans difficultés car elles doivent constamment
user de stratégies pour se tailler une part du marché auparavant accaparé
par la profession médicale. Prud’homme donne de nombreux exemples
d’abus du pouvoir médical dont un particulièrement choquant : celui des
physiothérapeutes payées à salaire par l’État qui, dans les faits, donnaient des
soins pour lesquels les médecins physiatres facturaient la RAMQ. Cette période
est donc marquée par une quête incessante d’autonomie et de marché en recourant à diverses stratégies conceptuelles, politiques ou techniques, par exemple
par le biais de nouveaux instruments d’intervention. On assiste également à
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comptes rendus une « psychologisation » des approches des quatre professions autres que la
psychologie.
Dans le troisième chapitre, Prud’homme décrit comment les paramédicales
réussissent à s’imposer dans le système de la santé et des services sociaux et à
augmenter proportionnellement leurs effectifs en usant de nouvelles stratégies,
telles que des campagnes de relations publiques et de la recherche scientifique,
et en introduisant de nouveaux diagnostics qui élargissent leur bassin de clientèle possible. C’est ainsi que des diagnostics comme « fibromyalgie » plutôt que
« maux de dos », « déprivation sensorielle », « audimutité » ou « dysphasie »
font leur apparition dans le vocabulaire de la santé; cette stratégie a pour
effet d’entraîner une médicalisation de la population pour des maux de la vie
courante. Les effets pervers de cette stratégie ne tardent pas à se manifester.
Prud’homme en décrit un exemple éloquent avec le cas d’une fillette qui,
parce qu’elle était simplement incapable de suivre le rythme de sa classe, est
passée successivement d’un médecin (diagnostic de déficit d’attention) à une
orthophoniste (diagnostic d’audimutité), à un autre médecin qui la réfère à une
neuropsychologue (diagnostic de dysphasie) laquelle estime que l’enfant aurait
dû depuis longtemps bénéficier des services d’une … ergothérapeute. Résultat,
l’enfant « obtient finalement les services d’une orthophoniste, d’une éducatrice
spécialisée et d’une orthopédagogue »!
La conclusion du livre est brillante et renforce on ne peut mieux la thèse
soutenue par l’auteur. L’ouvrage est convaincant, mais malheureusement aride
à lire pour un large public.
NICOLE ROUSSEAU
Université Laval
Infirmières de colonie. Soins et médicalisation dans les régions du Québec,
1932-1972
Nicole Rousseau et Johanne Daigle
Québec, Presses de l’Université Laval, 2013, 459 p., $44.95
L’histoire d’un réseau de postes d’infirmières ouverts et maintenus dans les
régions périphériques du Québec pour assurer des services de première ligne
aux colons est le résultat d’une fructueuse collaboration entre Nicole Rousseau et Johanne Daigle, respectivement, professeure émérite de la Faculté des
sciences infirmières et professeure titulaire au Département des sciences historiques de l’Université Laval. Depuis la première entrevue réalisée avec Irène
Bergeron-Dupont le 3 octobre 1991 et la dernière, celle avec Edna Lachance le
10 juillet 2007—rencontrée pour une deuxième fois—et le minutieux travail
d’analyse qui suivit, une vingtaine d’années se sont écoulées avant que les deux
auteures puissent offrir plus qu’une construction de la mémoire collective infirmière, mais un percutant témoignage concernant « Un beau conte triste » (p.
415).
C’est à la sage-femme Isabelle Brabant que les deux auteures ont confié les
premières lignes de leur ouvrage, soit le soin de nous convier à faire un voyage
entre les années 1930 et 1970 pour découvrir, entre autres, les pionnières de sa
profession. Suivent six chapitres abordant « La solution la plus raisonnable »
sur la structure même du Service médical aux colons; la fonction première des