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REIMS
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SAMEDI 19 SEPTEMBRE 2015
IMMOBILIER
Un complexe commercial au pied de la cathédrale
Le nouveau projet de Philippe et François Clément, à qui l’on doit déjà la réhabilitation du garage
en friche du parvis de la cathédrale, devrait profondément changer l’image de l’hyper centre-ville.
U
n immeuble de trois étages,
en pierres de craie et grande
baies vitrées, va bientôt pousser dans le périmètre de la cathédrale de Reims. Pas de logements
cette fois-ci, ni de bureaux
d’ailleurs, mais quatre cellules
commerciales de 250 à 300 m2 chacune.
Un bâtiment conçu par l’architecte Ricardo Vasconcelos, et imaginé par deux frères rémois, François et Philippe Clément, cogérants
de la SARL Du Parvis. « J’habite une
maison à côté de la Brasserie Le Bureau, explique François Clément.
Avec mon frère, depuis quelque
temps, on cherchait un terrain dans
le centre pour accueillir notre projet
de centre commercial, sans que l’on
arrive à trouver un emplacement qui
puisse correspondre. Et puis, un jour
je me suis dit : pourquoi ne pas utiliser mon jardin dont je ne me sers
pas ? »
LES AUTRES POINTS
PATRIMOINE
Quid des œuvres
Foujita
La municipalité souhaitait installer un préfabriqué de luxe
au départ dans la cour du musée des Beaux arts pour
accueillir les œuvres Foujita qui dorment actuellement
dans les réserves du musée. La solution ayant été rapidement écartée, la Ville s’est alors rapprochée des frères
Clément. « La municipalité envisageait donc de prendre
un ou deux plateaux de notre complexe mais ce n’était
pas possible. La plupart des œuvres de cet artiste sont
monumentales, cela impliquait donc de devoir surélever
la hauteur des niveaux, ce qui n’était pas envisageable. »
PARCOURS
Des frères intimement
liés au centre historique
« Nous voulions un
bâtiment qui soit un trait
d’union entre l’ancien et
le moderne, qui puisse
s’intégrer au paysage »
François Clément, promoteur
Voilà pour la genèse du projet.
« La suite a été très vite. L’architecte a
parfaitement retranscrit notre souhait. Nous voulions un bâtiment qui
soit un trait d’union entre l’ancien et
le moderne, qui puisse s’intégrer parfaitement au paysage. L’architecture
fait écho à celle de la médiathèque. »
Un site tourné
vers le luxe et le tourisme
« Notre projet, cohérent avec le développement souhaité du quartier de
la cathédrale, a reçu un écho favorable de la mairie, poursuit encore
Le bâtiment devrait accueillir les premiers clients dans un peu plus d’un an. Ricardo Vasconcelos
Ils sont dans le milieu de l’immobilier depuis 2003. François et Philippe Clément, respectivement âgés de 40 ans
et 41 ans, ont commencé comme marchands de biens :
« On a réhabilité pas mal d’immeubles anciens fortement
délabrés sur Reims. » Avant de monter donc leurs premières promotions immobilières. On doit aux frères Clément d’avoir transformé l’une des verrues de l’hypercentre en un lieu des plus attractifs en seulement trois
ans : le garage du Parvis en friche a ainsi été dépollué,
puis transformé en cellule commerciale accueillant l’enseigne nationale Le Bureau depuis 2013.
le promoteur. On a travaillé avec le
service d’urbanisme avant que l’architecte des bâtiments de France ne
valide le projet. » Ce complexe commercial, qui n’a pas encore de nom,
sera résolument tourné « vers le
luxe et le tourisme. Nous voulons apporter une offre complémentaire et
pas concurrentielle avec ce qui est
proposé à proximité directe de la cathédrale. »
Cinq dossiers sont déjà sur le bureau des deux associés, qui verraient bien « au rez-de-chaussée,
une boutique de luxe, aux étages, une
salle d’exposition et aussi un peu de
gastronomie liée au champagne. »
Quant au dernier étage, avec sa
terrasse de 100 m2 et sa vue époustouflante sur Notre-Dame, il est
prévu qu’il abrite un restaurant
gastronomique. « On veut attirer un
chef étoilé. »
Le permis de construire a été accepté en janvier et purgé de tout
recours deux mois après. Le coup
d’envoi du chantier ne devrait pas
tarder. Pas de parking souterrain
pour éviter tout retard sur le calendrier : « On a eu l’aval de l’INRAP. Il
n’y aura pas de fouilles archéologiques car on ne creuse pas. » Un an
de travaux, « pour une ouverture
programmée début 2017 ».
AURÉLIE BEAUSSART
En 2018, un hôtel de luxe à quelques pas de là
De l’autre côté du parvis, l’ancienne caserne des sapeurs-pompiers en friche depuis plus de dix ans ne devrait plus constituer une verrue encore très longtemps.
Présenté en grande pompe par Adeline Hazan en décembre 2013, le projet ambitieux de la société rémoise
Montroyal immobilier vise à transformer en profondeur
l’édifice pour en faire un hôtel de luxe. Les travaux accusent déjà plus d’un an de retard mais le projet n’est pas
abandonné pour autant, assure Françoise Chombinho, directrice de la communication du promoteur immobilier. « Il
suit son cours. Il est vrai que le premier interlocuteur pressenti s’est désisté, qu’il a fallu trouver un autre groupe hôtelier, dont le nom sera dévoilé d’ici quelques mois. » Malgré les
aléas du sort, « le projet n’a pas bougé. » Imaginé par le cabinet d’architectes rémois Thiénot-Ballan-Zulaica, cet hôtel
haut standing comprendra 80 chambres de 22 à 39 m2. Ces
futurs clients privilégiés, qui pour la plupart auront de leur
chambre une vue étourdissante sur la cathédrale, pourront
aussi se prélasser dans le centre de détente de l’hôtel (sauna, hammam, spa, salles de soins). Le projet comprend
aussi un restaurant non privatif et des salles de réunion.
« Les travaux commenceront début 2016, assure encore Françoise Chombinho, pour une ouverture en 2018. » Quant à la
tour de séchage des tuyaux, qui offre une vue imprenable
sur toute la ville, elle sera réhabilitée. L’Office de tourisme
pourra à nouveau y organiser des visites-guidées.
Le projet prévoit une modification importante
de la façade. Cabinet Thiénot-Ballan-Zulaica