Mots d`origine non-française ou inconnue baba n. `coiffeur` dom

Transcription

Mots d`origine non-française ou inconnue baba n. `coiffeur` dom
Mots d’origine non-française ou inconnue
baba1 n. ‘coiffeur’
dom. baba ‘coiffeur’ (ALPA 565).
◄ Angl. barber ‘barbier, coiffeur’ (HSD).
baba2 n. ‘résidu’
guy. baba ‘restes ; déchets’ (LTch) ;
► guy. baba kafe ‘résidu du café après infusion’ ; baba kann ‘résidu végétal de la canne
à sucre’ (GBa).
◄ Orig. afric. Probablement du fon babá ‘boue’ (Se/Ra).
babad1 n. ‘horizon’
mart. babad ‘horizon’ (ALPA 229/31).
◄ Nom géogr. Du nom de l’île de la Barbade (ALPA 229 comm.).
babad2 n. ‘esp. de farine’
mart. barbade ‘Maranta indica ou Maranta arundinacea’ (EJo 269) ; babad ‘farine à base
d’arrow-root’ (barbade en F.R.A.) (RCo) ; id. ‘bouillie faite avec de la farine de dictame et
du lait’ (ALPA 50/36 et comm.).
◄ Orig. inc. Peut-être du nom de l’île de la Barbade.
babadin n. ‘esp. de liane, Passiflora quadrangularis’ – DECOI II barbadin
ant. babadin ‘fruit d’une liane passiflore’ (RGe) ; gua. id. ‘barbadine, Passiflora
quadrangularis’ (LMPT) ; mart. id. (EJo 269 ; RCo) ; StLuc. id. ‘fruit like a passion fruit
but much larger’ (KD) ; guy. barbadine [babadin] ‘liane cultivée par les Créoles pour ses
fruits, Passiflora quadrangularis’ (GMJP 546).
○ E/CTT barbadine, barbadeen ‘Passiflora quadrangularis’ (Winer, qui propose comme
étymologie esp. barbado ‘a transplanted tree or vine’).
Esp. amér. barbadina (Col.) ‘propiamente, el tumbo, una granadilla especial’ (Santamaría).
◄ Dérivé du nom géogr. Barbade ; voc. des îles. Le mot est également attesté en réu. :
barbadin ‘Passiflora quadrangularis’. En français, il apparaît dans la Grande Encyclopédie
de 1902 sous Passiflore : « on emploie au même usage [préparation de boissons
raffraîchissantes] les fruits du P. incarnata L. [= grenadille], de la Virginie et du Mexique,
et du P. quadrangularis L. ou Barbadine des Antilles » (dans TLFi). Le TLFi propose
comme étymologie : peut-être de Barbade, nom d’une île des Petites Antilles britanniques ;
suff. –ine.
JPCh : Depuis le 18e siècle la grenadille et la barbadine, deux espèces de passiflores, sont
associées : « Quelques voyageurs ont confondu la pomme de lianne avec la grenadille ou
barbadine » (1765, Enc 9, 456, s.v. lianne (pomme de)). Le nom de fruit grenadille est
attesté depuis 1647, comme emprunt de l’espagnol ; barbadine, nom de fruit, est attesté
plus d’un siècle plus tard et il est seulement français. Cela indique que ces deux noms de
passiflores doivent être liés, le second dépendant du premier. On peut supposer que
grenadille a été réinterprété par des francophones comme un fruit de La Grenade, et que de
La Barbade on a fait barbadine.
babako n. ‘repas copieux’
♦ Amér. « Les créoles et les blancs de l’Amérique appellent faire un barboka, une espèce
de fête champêtre, ou le plat de fondation est un cochon maron [sic] que l’on fait griller
tout entier sur les charbons » (Bossu 1777 dans GFr 79) ;
haï. babako ‘feast, big spread, lots of food ; great quantity of, a lot of [food or drinks]’
(HCED ; ALH 1239/20) ; ‘a "feast" in honour of a Vodou lwa’ (BHe 214).
○ Esp. barbacoa (quizá del taíno barbacoa, conjunto de palos puestos sobre un hueco a
manera de parrilla, para asar carne) ‘parrilla usada para asar al aire libre carne o pescado’ ;
‘conjunto de alimentos preparados en una barbacoa’ (DRAE) ; esp. amér. barbacoa
‘parrilla para asar carnes al aire libre, gen. usada con carbón vegetal’ (DicPR) ; barbacoa
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
1
‘parrilla rústica hecha con palos debajo de los cuales se coloca carbón o leña, que se utiliza
especialmente para asar carne’ (DicVen) ; barbacoa ‘conjunto de palos que se ponen sobre
un hoyo en la tierra, a manera de parrilla, para asar la carne ; parrilla usada para asar la
carne al aire libre’ (DicCuba).
◄ Orig. amérind. Mot d’origine arawak (taíno), → FEW 20, 57b : nfr. barbacoa f. ‘grand
gril de bois sur lequel on met la viande et le poisson qu’on veut faire boucaner’ (SavBr
1723–Trév 1771). D’après GFr (78-80) le mot a été transmis par l’espagnol, où il est
attesté depuis 1518, au français des Antilles et de l’Amérique du Sud. → babekyou.
babàn n. ‘banane’
► mart. babàn boutron ‘banane à cuire’ (ALPA 67/27).
◄ Orig. inc.
babay interj. ‘au revoir’
haï. babay ! ‘good-bye !, bye-bye !’ (HCED).
◄ Angl. bye-bye.
babekyou n. ‘barbecue’
haï. babekyou ‘barbecue’ (HCED).
◄ Angl. barbecue. → babako.
babi n. ‘variété de coqs’
mart. babi ‘variété de coqs de combat’ (RCo).
◄ Orig. inc. Peut-être en rapport avec l’esp. babi (coloq.) ‘mancha en forma de babero que
tienen ciertas aves en la garganta y en el pecho’ (DRAE).
babilòn n. ‘païen’ ; ‘policier’
haï. babilòn ‘pagan ; spies in the service of a government’ (HCED) ; gua. id. ‘personne de
race blanche, policier ou gendarme’ (T/B) ; ‘flic’ (LMPT) ; mart. id. ‘id. ; flicaille’ ; (néol.)
‘personne bien intégrée au système sociopolitique en place et qui le défend bec et ongles,
bourge’ (RCo) ; guy. babilonn ‘policier ou gendarme de race blanche’ (GBa) ;
► haï. tan babilòn ‘time of Duvalier dictatorship’ (HCED).
◄ Toponyme Babylone. Le mot a été introduit avec le sens de ‘ville, police, forces de
l’ordre’ dans les créoles de la Caraïbe par le mouvement Rastafarien (Déterville 13).
babòs n. ‘escargot’
haï. babòs ‘escargot’ (ALH 1913/11).
◄ Esp. babosa ‘molusco gasterópodo pulmonado, terrestre, sin concha, que cuando se
arrastra deja como huella de su paso una abundante baba’ (DRAE) ; esp. amér. babosa
(RD) ‘gusano de hasta 8 cm de longitud, de color café, sin manchas ni líneas, sin la joroba
que es común en otras especies de babosas ; con cuatro tentáculos retráctiles en la cabeza,
los dos superiores sirven de base para los ojos y los inferiores son órganos olfativos’ ;
(Cuba) ‘molusco tertáceo de concha circular de color gris que segrega una baba cuando se
arrastra, Helia auricomas’ (DA).
baboudja n. ‘esp. de grenouille’
guy. baboudja ‘une sorte de petite grenouille’ (LTch).
◄ Orig. inc.
baboul n. ‘danse’
haï. baboul ‘type of dance [voodoo]’ (HCED ; BHe 214) ; tri. id. ‘a kind of drum dance’
(JTh 19).
○ Esp. amér. babul ‘baile africano del oriente de Cuba, que allí llaman de procedencia
haitiana’ (Santamaría).
◄ Orig. inc. Sans doute en rapport avec esp. (Cuba) babul ‘cierto baile de negros’
(Neves), mais l’étymologie de ce mot est inconnue. Winer considère baboul comme
variante de → banboula.
baboun n. ‘babouin’
lou. baboun ‘babouin’ (DLC) ; StLuc. id. ‘monkey, baboon’ (JMo).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
2
◄ Angl. baboon.
babous adj. ‘obscur’
haï. babous ‘dark, obscure ; murky [water]’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être en rapport avec l’esp. amér. a lo babuje (PR) ‘ocultamente, en voz
baja’ (DA).
babouzi n. ‘enfant’
haï. babouzi ‘kid, child [pej.] ; insignificant person’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être à rapprocher de bmanc. barbυzẹ ‘couvert de boue’ (FEW 1, 475b).
bachote v. ‘salir ?’
haï. bachote ‘to mess up [with food that a child does not want to eat]’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être en relation avec l’esp. amér. bachatear (Cuba, PR) ‘divertirse,
bromear’ (DRAE) ; bachata (Cuba, RD, PR) ‘intercambio bullicioso de bromas, burlas o
chistes’ ; ‘broma que se hace a una persona con la intención de burlarse de ella’ (pop. +
cult.) ; (RD, PR) ‘juerga, jolgorio, diversión’ (pop. + cult.) ; ‘charlatanería’ (pop. + cult.) ;
bachatear (Cuba, RD, PR) ‘estar alguien de juerga, divertirse’ (pop. + cult.) ; ‘bromear
alguien, intercambiar bromas, burlas o chistes’ (pop. + cult.) ; (RD, PR) ‘burlarse una
persona de alguien’ (pop. + cult.) ; ‘charlatanear alguien’ (pop. + cult.) (DA).
bachoukta n. ‘esp. de plante, Rhus glabra’
lou. bachoukta ‘esp. de sumac, Rhus glabra’ (DLC).
○ Fr.lou. bachoucta n. m. ‘red dye made from smooth sumac’ (DLF).
◄ Orig. amérind. « …the Indian bachoukta, MS., p. 73. Bachoukta, m., a derivative of
Choctaw bashukcha, red sumac (Rhus glabra L.), is still known to the Acadians of
Louisiana as the name of a dye made form sumac leaves. Many Indian tribes used to mix
sumac leaves with their smoking tobacco » (Read, p. 548,
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1525/aa.1940.42.3.02a00320/pdf).
bada n. ‘chant’
haï. bada ‘chant to ward off unwelcome voodoo spirit’ (HCED ; BHe 214).
◄ Orig. inc.
badach n. ‘grosse bille’
gua. badach ‘grosse bille pour jeux d’enfants, synonyme de boulè’ (T/B ; MBa) ; gua.
dadach ‘id.’ (T/B).
◄ Onomatopée. HPou : En gua. on utilise ce terme pour désigner ces grosses billes en
verre pleines de bulles d’air à l’intérieur, d’où le nom de gazèz qui leur est aussi donné. À
mon avis, badach est une onomatopée, le bruit que fait ce type de billes quand elles se
cognent entre elles. En effet, nous les utilisons un peu comme des boules de pétanque.
Autre possibilité, le nom de la marque, ces billes étant souvent vendues par les syrolibanais.
JPCh : Dans le sens de l’onomatopée, cf. Verv. bardafe interj. ‘pan ! patatras ! (ponctue
soit un coup soit une chute lourde’, etc. (FEW 23, 195b-196 ; 15/1, 68a). D’autres parlers
que le wallon connaissent de telles onomatopées, cf. FEW 23, 196.
bade n. ‘loa du vent’
haï. bade ‘loa du vent’ (C-SSur).
◄ Orig. afric. Fon Gbàdέ ‘Vodoun de la famille de Xεbyoso’ [Xεbyoso ‘Vodoun de la
foudre, du tonnère]’ (Se/Ra ; Baker 1993, 147).
badji n. ‘sanctuaire’
haï. bagi, sobagi ‘autel vodou’ (C-SSur) ; bagui ‘chambre du sanctuaire où se trouve
l’autel des loa’ (Métraux 1958/2007, 326) ; badji, bagi, bagwi, pedji, sobadji, sobaji
sobagi, sobagwi, soba ‘inner sanctuary of voodoo temple containing the altar’ (HCED ;
ALH 703, 1345 ; BHe 215) ;
► haï. badjikan ‘bòkò’s helper ; person who gards the badji’ (HCED ; BHe 215).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
3
◄ Orig. afric. Fon sò ‘foudre, tonnère’ et agbaji ‘véranda, cour intérieure’. Selon C-SSur
So Agbadji est l’autel de la foudre à Ouidah.
L’élément kan du dérivé badjikan provient peut-être du fon kàn ‘ensemble, domaine ; qui
fait partie de…’ (Se/Ra).
badjoum n. ‘grande quantité’
mart. badjoum (rare) ‘quantité énorme’ (RCo) ; StLuc. badjo (colloq.) ‘much, a lot’
(JMo) ;
► StLuc. anbadjo ‘many, much, a lot of’ (KD).
◄ Orig. inc.
badlòk n. ‘malchance’
lou. badlòk, bèdlœk ‘malchance, guigne, poisse’ (DLC).
○ Fr.lou. BAD LUCK, badloque n. m. ‘bad luck’ (DLF).
◄ Angl. bad luck.
badyo n. ‘enfant’
haï. Insel Badio ‘nom du héros d’un conte populaire’ (Josephau 84) ; badyo, badjo ‘only
child [usu. male]’ (HCED) ; ant. badjo ‘unique en son genre’ (RGe bagio) ; gua., mart. ti
bangyo ‘gamin qui cherche à s’employer pour gagner un peu d’argent’ ; gua. id. ‘gamin
des rues’ ; bagyo ‘utilisé en s’adressant à qn (quel que soit son âge) avec familiarité’
(Josephau 83-84).
◄ Orig. afric. D’après Josephau (83-84) d’origine kikongo ; il considère la forme sans
nasale comme plus ancienne et cite : mbadio ‘gamin, garnement’ (Bentley 339). Cf.
mbádyo ‘subst. pronominal qui remplace le nom de la personne ainsi que celui de la chose’
(Laman). – Baker 1993, 142 : Kikongo mbadio ‘nipper [gamin]’ (Quelle ? Bentley ?).
bagas1 n. ‘bagasse’ – DECOI II bagas
♦ Mart. « Les cases où l’on sert les bagaces, c’est-à-dire les cannes, après qu’elles ont
passé au moulin, & dont on se sert pour cuire le sucre, étoient à côté du moulin proche de
la riviere » (Labat 1722-1, 113) ;
lou. bagas, bagaz, bagay ‘bagasse’ (DLC) ; haï. bagasse ‘canne à sucre, dont on a extrait
le suc, qui sert, étant sèche, à remplacer le bois dans les fourneaux des sucreries et autres
nécessités. On la conserve sous de grands hangars, qu’on nomme caze à bagasse’ (SDu
295) ; bagas ‘sugarcane pulp’ (HCED) ; ant. id. (RGe) ; gua. id. (LMPT) ; mart. id.
(RCo) ; StLuc. id. (JMo) ; guy. id. (GBa).
○ Esp. amér. bagazo, bagaso (Cuba, RD, PR, Ven.) ‘en la industria azucarera, residuo de
la caña, una vez extraído el jugo’ (DA) ; bagazo ‘por antonomasia, el de la caña de azúcar’
(Malaret ; Santamaría ; Neves) ; bagazo ‘residuo que queda de la caña de azúcar después
de molida. Se utiliza en los ingenios como combustible para generar vapor, y en la
industria para fabricar papel y tableros’ (DicCub).
◄ Esp. bagazo ‘résidu de ce qu’on presse pour en extraire le jus, dit spéc. à propos de la
canne à sucre’, en usage surtout en Amérique latine, attesté depuis 1600 (TLFi). – GFr 70 ;
RChLex 600, voc. des îles.
bagas2 n. ‘esp. d’arbre’
guy. bagasse [bagas] ‘grand arbre peu connu de la forêt primaire et des vieilles forêts
secondaires, au latex très abondant, Bagassa guianensis’ (GMJP 487).
◄ Orig. amérind. probable. : wayãpi pakasa, palikur pakad (GMJP 487). Pourtant, il est
possible que les termes amérindiens soient issus du fr. bagasse (GMJP ne fournissent pas
d’explication étymologique).
bagòt ‘esp. de plante’
► guy. liane bagotte, liane bagou [yann-bagot / -bagou] ‘lianes épineuses communes en
forêt primaire, en forêt secondaire et dans les zones rudérales, Smilax spp.’ (GMJP 631).
◄ Bien que GMJP ne le confirment pas, le mot pourrait être d’origine amérindienne, issu
du palikur barakut ‘épine aux nœuds’ (GMJP 632).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
4
bak1 n. ‘partie arrière d’un camion’
haï. bak ‘rear of truck [for passengers and load]’ (HCED).
◄ Angl. back.
bak2 adv. ‘arrière’
haï. bak ‘backward movement ; reverse [car]’ ; pa bak ‘backwards, in reverse’ (HCED) ; StLuc.
bak v. ‘to reverse, to back up’ (KD).
◄ Angl. back, to back.
bak3 n. ‘esp. de crabe’
♦ Mart. « On appelle couquia ou bac une sorte de crabe qui remplace la morue lorsque
celle-ci manque au garde-manger » (Marbot 1846, 127) ; StLuc. bak ‘river crab’ (JMo ;
ALPA 162).
◄ Orig. inc.
baka1 n. ‘génie malfaisant’
haï. baka ‘génie malfaisant ; serviteur surnaturel des sorciers’ (Métraux 1958/2007, 326) ;
‘être humain (nain) ou animal ensorcelé’ (C-SSur) ; ‘small demon into which a sorcerer
deposits his power, evil spirit (often taking form of an animal or shapeless monster) ;
certain evil voodoo spirits such as Èzili je wouj, Ti Jan pye chèch ; ugly looking person ;
varicose ulcer [esp. on foot]’ (HCED ; BHe 215) ; ‘génie malfaisant’ (ALH 1361) ;
‘individu malfaisant’ (ALH 1214/15) ; ‘homme grand et robuste’ (ALH 196/8) ; ‘grosse
plaie’ (ALH 421/10, 16).
◄ Orig. afric. Kikongo mbāka-mbaka ‘qui est petit, nain’ (C-SSur ; Laman ; Baker 1993,
142). – Kerboull 1973, 271 : Baka (le nain, chez les Bakongo) est un génie malfaisant qui a
le pouvoir de paraître sous la forme d’un animal et d’accorder cette faculté à son serviteur
(cf. ALH 2, 271). BHe 215 : The Mbaka are an ethnic group who live in the forest in the
Kongo. They are short people, which is why Haitians sometimes call each other ti baka
(little baka).
baka2 n. ‘tambour’
haï. baka ‘le plus grand tambour des orchestres congo et mascaron’ (C-SSur).
◄ Orig. afric. Wolof baka ‘battre le tamtam à la louange de qn ; exécution de la musique
par le tamtam’ (Missionnaires 1875 ; Baker 1993, 149).
baka3 n. ‘partisan’
StLuc. baka ‘backer, supporter’ (KD).
◄ Angl. backer ‘partisan’ (HSD).
bakalaou n. ‘morue sèche’
haï. bakalaou ‘cod’ (HCED).
○ E/CTT bacalao ‘salted dried codfish’ (< Sp bacalao, Ptg bacalhau ‘salted dried
codfish’) (Winer).
◄ Esp. bacalao. Mot d’origine basque, transmis par l’esp. bacalao, bacallao (GFr 68).
JPCh : La forme française bacaliau (1721, FEW 15/1, 28b) a une finale –iau qui ne
convient pas, elle est seulement à l’origine de bacaliau (P. I) ; la finale de bakalaou
implique un emprunt à l’espagnol.
bakatrèl n. ‘jeunot’
mart. bakatrèl ‘jeunot’ (RCo).
◄ Orig. inc.
bakfoul adj. ‘plein’
gua. bakfoul ‘plein à ras bord, bondé, rempli, plein à craquer’ (LMPT ; T/B) ; mart. id.
(RCo) ; guy. id. ‘plein (d’un réservoir)’ (GBa).
◄ Orig. inc. HPou : Peut-être pseudo-anglicisme, formé de bak < fr. bac et foul < angl.
full ; bakfoul signifierait alors que le bac, le réservoir, est rempli.
bakgamon n. ‘jeu de trictrac’
haï. bakgamon ‘backgammon’ (HCED).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
5
◄ Angl. backgammon.
bakgrawonn n. ‘formation’
haï. bakgrawonn ‘background’ (HCED).
◄ Angl. background ‘fond, arrière-plan ; formation, éducation’ (HSD).
bakoko n. ‘tas’
haï. bakoko ‘pile, heap, a lot of ; copious meal’ (HCED).
◄ Orig. inc.
bakòp n. ‘soutien’
haï. bakòp ‘backup’ (HCED).
◄ Angl. backup.
bakoubakou n. ‘profit’
tri. bacou-bacou ‘perquisites, secret gains’ (JTh 19).
◄ Orig. inc. Peut-être rapport avec kikongo bakulu, mbakulu, → bakoulou.
bakoulele n. ‘tapage’
gua. bakoulele ‘tapage, vacarme, charivari, tumulte, tintamarre’ (LMPT) ; M-G id.
‘mésentente désordonnée ; discorde habituellement accompagnée de critiques, médisances
ou calomnies’ (MBa) ; mart. bankoulele ‘désordre indescriptible ; situation inextricable’
(RCo) ; guy. id. ‘désordre, scène bruyante’ (GBa).
◄ Orig. inc. HPou : Peut-être une combinaison de bakannal et welele, attestés avec les
mêmes significations ‘tapage, vacarme, tumulte, etc.’ . → P. I bacchanale et P. II welele,
mot d’origine africaine.
Afrolex : Kikongo makelele ‘vacarme, fracas’ VERIFIER
bakoulou n. ‘trompeur’
haï. bakoulou ‘con man, deceiver, double dealer [esp. toward women] ; crook’ ; adj.
‘rotten, crooked, dishonest, unscrupulous ; cunning, crafty’ (HCED ; ALH 474/16) ;
► haï. bakoulouz ‘female con artist’ (HCED).
◄ Orig. afric. Kikongo bākulu ‘qch qui sert à s’emparer, à faire un gain’ (Laman ; Baker
1993, 142).
bakov n. ‘banane’
ant. bakov, bakob ‘variété inférieure de figue-pomme’ (RGe) ; gua. bakòg ‘banane
dessert’ (ALPA 68/4, 7) ; guy. bakov ‘banane à croquer, Musa paradisiaca’ (GBa ; GMJP
500) ;
► kar. bakov houj ‘banane dessert’ (ALPA 68/48) ; bakov vyat ‘banane verte, banane à
cuire’ (ALPA 67/48, 69/48).
◄ Orig. amérind. Le mot et le végétal, d’origine africaine (makom), ont été introduits de
São Tomé au Brésil par les Portugais. En tupí le mot a pris la forme bakob, d’où les formes
françaises enregistrées par le FEW 20, 57a-b : nfr. pacobe f. ‘fruit du bacovier’ (Trév
1721–1771), bacobe Valm 1769, bacove (seit Valm 1769). – Ablt. Nfr. bacovier m. ‘musa
paradisiaca, sorte de bananier de la Guyane’ (seit AcC 1836). – GFr 69-70.
baksayd n. ‘derrière’
haï. baksayd ‘behind, buttocks’ (HCED).
◄ Angl. backside.
bakso n. ‘petite nasse’
M-G bakso ‘petite nasse généralement de 12 mailles ; on la met à l’eau et on la relève
moins d’une heure après’ (MBa).
◄ Orig. inc.
bakwa n. ‘Pandanus utilis ; sorte de chapeau’ – DECOI II vakwa
ant. bakwa, bakwè ‘grand chapeau tressé avec les feuilles de la plante épineuse du même
nom’ (RGe) ; gua. bakwa ‘chapeau martiniquais fait avec la paille du Pandanus utilis’
(T/B ; MBa ; ALPA 455/31) ; M-G id. ‘balai fait avec des feuilles du palmier Pandanus
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
6
utilis’ (MBa) ; mart. id. ‘bacoua, Pandanus utilis ; chapeau de bacoua’ (RCo) ; guy. id.
‘chapeau martiniquais fait de paille’ (GBa).
◄ Malais benkuang, voc. des îles. Le mot vakwa, bakwa ‘Pandanus utilis’ est attesté à la
Réunion depuis 1729 (sac de maquois, sacs de vacoua) ; selon Chaudenson, il est
probablement d’origine malaise : malais mengkuang, benkuang ‘Pandanus atrocarpus’
(Burkill, → DECOI II). Le terme a été transmis des colonies de l’O.I. aux Antilles
(RChLex 1074-6). – Thibault 2008a, 234-235 ; Bollée 2012a, 41-42.
balalou n. ‘végétal’
guy. balalou, balawou ‘végétal dont les feuilles servent à recouvrir les habitations’
(LTch).
◄ Orig. inc.
balanbala n. ‘esp. de plante’
gua. balambala ‘esp. de plante, plus couramment dénommée zépiante, Cassia occidentalis’
(Josephau 79).
◄ Orig. afric. Jospheau 79 : bambara bala-mbala (Delafosse 2, 25). VERIFIER
balaou n. ‘poisson de mer, Hemiramphus balao’ – DECOI II balau
♦ Mart. « Il y a encore un autre petit poisson, que l’on nomme dans la Martinique Balaoü,
qui est long comme une sardine : il a à la mâchoire inférieure un bec d’un cartilage assez
fort, menu, & pointu comme une éguille, & long comme le doigt’ (Du Tertre 1667/71-2,
219) ;
haï. balahou ‘poisson de mer, de la longueur d’un hareng, avec un bec de trois à six pouces
de long. Se mange frit’ (SDu 296), balawou, balao, balawo ‘ballyhoo [type of fish]’
(HCED) ; ant. balaou, balarou ‘poisson effilé, à long bec, appelé aiguillette ; long canot
Marie-Galantais’ (RGe) ; gua. id. ‘id., Hemirhamphus brasiliensis’ (LMPT ; T/B ; MBa) ;
mart. balawou ‘id. ; Hemirhamphus balao’ (EJo 32 ; RCo) ; StLuc. balaou, balawou ‘fish
with a long head’ (JMo ; KD ; ALPA 134/42) ;
► M-G balaou-ke-jòn ‘balaou à queue jaune’ (MBa) ; gua. balaou volan ‘variété de
poisson volant’ (LMPT) ;
► haï. mè balawou ‘swordfish’ (HCED) ; ant. mè balaou ‘esp. d’espadon’ (RGe) ; gua.
id. (LMPT ; MBa) ; mèr balarou ‘Istiophorus americanus’ (T/B) ; mart. mè, mè-balawou
‘id.’ (mère-balaou en F.R.A.)’ (RCo) ; StLuc. mè balawou ‘id.’ (ALPA 134/44) ; M-G
plonje balaou ‘se dit quand on sommeille, assis, que la tête tombe en avant et on la
redresse sans arrêt’ (MBa).
○ Esp. amér. balajú (PR) ‘un pez común, pequeño y delgado, Hemiramphus’ (Neves ;
Malaret ; DicPR) ; balajú (PR) ‘nombre vulgar, de origen antillano, de un pez común,
Hemirhamphus filamentosus’ (Santamaría).
E/CTT balahoo, balaou, etc. ‘Hyporhamphus unifasciatus, Hemirhamphus brasiliensis,
etc.’ (< Carib bálaou ‘a fish’) (Winer).
◄ Orig. amérind., voc. des îles. Caraïbe insulaire : Breton 1665/1892, 67 : « Bálaou,
poisson, dit éguille de mer » (‘Hemiramphus balao’, Renault-Lescure 1999, 271). – Jansen
2012b, 95-96.
Le constituant mè des composés mè balaou vient du fr. mère, cf. E/CTT maman bala(a)ou
‘a very large marine fish, Istiophorus albicans’ < Fr. maman ‘mother’ → ‘large size’
(Winer). – Le mot balaou, rangé parmi le voc. des îles par Chaudenson, est également
attesté dans les créoles de l’O.I. (RChLex 600-601).
balata n. ‘esp. d’arbre, Pouteria hahniana’
♦ Mart. « [un des] bois qu’on employe pour les poutres ou sommiers […] le Balatas »
(Labat 1722-3, 3) ;
ant. balata ‘arbre géant des forêts produisant une sorte de latex ; cravache redoutable en
gomme de balata’ (RGe) ; gua. id. ‘arbre, Pouteria hahniana ; nerf de bœuf’ (LMPT ;
MBa) ; mart. id. ‘arbre, Pouteria pallida ; badine ; bâton’ (RCo) ; ‘Lucuma nervosa’ (EJo
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
7
269) ; StLuc. id. ‘balata (hardwood tree ; fruit of that tree)’ (JMo) ; guy. id. ‘arbre à
caoutchouc’ (GBa) ;
► gua. balata bèl-bwa ‘arbre, Pouteria hahniana’ (LMPT) ;
► guy. pye balata ‘Pouteria hahniana’ (T/B).
○ Esp. amér. balatá (RD, Ven.) ‘goma elástica que se hace con el látex o leche coagulada
extraída del balata ; tiene usos industriales’ ; balata (Ven.) ‘árbol’ ; balata (Col.) ‘árbol de
hasta 40 m de altura, con hojas alternas, elípticas aovadas, flores en fascículos axilares de
color blanco y fruto en forma de baya amarilla con albumen carnoso ; es comestible,
Manilkara bidentata’ (DA) ; balata (Col., Ven.) ‘nombre de varios árboles que producen
una especie de gutapercha. Ac., Mimusops balata ; Achras disecta, etc.’ (Malaret ; Neves).
E/CTT balata ‘Manilkara bidentata, a large native evergreen tree’ (< Arawak balata, balli,
Carib paràta) (Winer).
◄ Orig. amérind., voc. des îles. Renault-Lescure 1999, 271 : Caraïbe (kaliña) pa:lata
‘arbre sp., Manilkara nitida (Sapotaceae), aux Antilles ; Manilkara bidentada dans les
Guyanes ; nom karib, intégré au créole balata. – GFr 72.
balata2 n. ‘graine de l’aubergine bâtarde’
ant. balata ‘graine de l’aubergine (bélangère) bâtarde’ (RGe).
◄ Orig. inc. Peut-être rapport avec le précédent (ressemblance des graines avec les fruits
du balata ?).
baldiri n. ‘topinambour’
mart. baldiri, baliri ‘topinambour, Calathea allouia’ (terme utilisé au Nord de la
Martinique)’ (RCo) ; baliri ‘id.’ (ALPA 48/31).
◄ Orig. inc. HPou : baldiri est sans doute une déformation de baliri (→ balizye ‘esp. de
canne’), mais il ne s’agit pas du même végétal.
balewouze v. ‘dribbler’
haï. balewouze ‘to dribble through’ ; n. ‘clean-up, general house-cleaning’ (HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec balai ? avec arroser ?
balizye n. ‘esp. de canne, Heliconia caribaea’ – DECOI II balizye
♦ Ant. « Balliris, ce sont arbres qui croissent aux montagnes, parmy les cannes, ou
roseaux » (Coppier 1645 dans Arveiller 75-76) ; ♦ Gua. « Quand ils mettent à terre quelque
part, ils se font quelque abry contre la pluye, où ils pendent leurs lits. Nous appellons cela
des ajoupas qu’ils font avec des feuilles de bananier ou balisie, ou autres à leur
commodité » (Breton 1647/1978, 70) ;
gua. balizye ‘variété de plante de la famille des bananiers, qui porte des fleurs rouges ou
jaunes, Heliconia caribaea’ (RGe ; LMPT ; MBa) ; mart. id. (RCo) ; id., baliri ‘canne de
l’Inde ou petit balisier’ (EJo 269) ; StLuc. balizye ‘Heliconia caribaea, a plant of the
family of the banana tree ; it bears red or yellow flowers but no fruit’ (KD) ; guy. id.
‘balisier, variété de banane à croquer’ (GBa) ;
► guy. bakov balizye ‘variété de banane à croquer’ (GBa) ; gua. balizye-bò-chimen
‘deux variétés de canna, l’une qui fait des graines noires (canna sauvage), l’autre qui fait
des graines blanches (graines de job ou larmes de job)’ (LMPT) ; guy. petit balisier [tibalizié] ‘plante herbacée aux fleurs vivement colorées, abondante en savane humide,
Heliconia psittacorum’ (GMJP 385).
○ E/CTT balisier ‘Heliconia bihai’ (< Fr balisier ‘reed ; cane’) ; balisier fig ‘Musa
paradisiaca’ (Winer).
◄ Orig. amérind., voc. des îles. Caraïbe : Breton 1665/1892, 249 : balíri, sont baliziers.
quãd les sauuages cabannent dans le bois, s’il y en a la aupres, leur apantis, ou ajoupas
sont bien tost dressez, & couuerts de ses feüilles ». Renault-Lescure 1999, 271 : balíri
‘balisier’ ; le mot amérindien pali:li a été intégré au créole balizyé. – Jansen 2012b, 94-95.
Arveiller 76 : La forme Balisi [v. la citation de Breton 1647 ci-dessus] ne résulte pas d’une
inadvertance : on la trouve employée encore en 1665 par le Père Breton, à côté de balizier ;
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
8
l’article contóra du dictionnaire caraïbe-français porte en effet : « contóra, fiche, fourre des
feüilles de balisi dans la couuerture. » Nous pensons donc qu’elle s’explique par
l’attraction paronymique de balise ‘pieu’, mot bien connu du vocabulaire maritime, donc
usuel chez les colons des îles. […] De balisi, au suffixe étrange pour un Français dans le
nom d’un arbre, on passe sans difficulté à balisier, bien assimilé en 1651.
Le terme existe aussi dans les créoles de l’O.I., il est classé parmi le voc. des îles par
Chaudenson (RChLex 601). – GFr 72 ; FEW 20, 57b.
balourou n. ‘esp. de plante’
guy. balourou ‘plante ornementale à fleur rouge, Phenakospermum guyanense’ (GBa ;
GMJP 649).
◄ Orig. amérind. Emprunt au kali’na paruru, désignant la même espèce (GMJP 649 ; cf.
Courtz 339).
bamou n. ‘esp. de zébu’
ant. bamou ‘bœuf importé jadis des Antilles espagnoles ; personnes entassées dans un
camion ; adversaire politique malchanceux ; femme infidèle disposée à faire porter des
cornes à son mari’ (RGe) ; gua. id. ‘esp. de zébu importé de Porto-Rico ; rustre, malotru,
butor ; veau, mouton (s.f.)’ (LMPT ; MBa) ; ‘étranger à la région, nouveaux-venus (péj.)’
(T/B).
◄ Esp. bamos ‘allons-y !’. HPou : Les vieux rapportent la scène et disent que sur le port
de Pointe-à-Pitre, autour des années 1950, on faisait venir de Porto-Rico des bœufs pour la
boucherie. À leur descente du bateau, les vachers, ou peut-être les marins pour faire
avancer le bétail disaient vamos ! qui se prononce [bamo] dans la Caraïbe hispanophone.
Les spectateurs antillais, qui n’y comprenaient rien, croyaient entendre bamou pensant que
ce mot désignait la bête. D’où l’expression qui a fait florès : tu as l’air d’un bamou, c’està-dire que tu ressembles à ces bœufs lourds et stupides, tu n’es qu’un lourdaud, stupide, un
veau, un malotru, bref un bamou.
ban onom. ‘mugissement de la vache’
gua. ban ‘meuh ! (prononcé, en créole, en exagérant la nasalisation, pour imiter le
mugissement de la vache)’ (T/B).
◄ Onomatopée.
banana n. ‘banane’
haï. banana, bannanna ‘plantain flour ; grated plantain soup’ (HCED) ; tri. banana
‘banane’ (ALPA 68) ;
► tri. banana pou bouyi ‘banane à cuire’ (ALPA 67) ; StLuc. banana pou desè ‘ALPA
68/46) ; tri. banana vèt ‘banane verte’ (ALPA 69).
◄ Angl. banana. – L’étymologie de l’haï. banana, bannanna n’est pas claire. →
bannann.
banban n. ‘battant de cloche’
gua. banban ‘battant de cloche’ (T/B) ; mart. banbanm ‘situation difficile ; délabrement’
(RCo).
◄ Onomatopée.
banbara n. ‘esp. de serpent’
lou. banbara ‘serpent mangeur d’œufs’ (DLC) ;
► haï. krab banbara ‘tarantula’ (HCED) ; krab-anbara, krab-banbara (20) ‘mygale’
(ALH 1894).
◄ Orig. inc. Ethnonyme Bambara ?
ALH 2, 810 : L’origine du second élément du composé néologique krab-(b)anbara est
inconnue. Ces formes sont attestées dans une aire périphérique (Sud-ouest) : nous pouvons
donc isoler cette région par une ligne d’isoglosse (à noter cependant la présence d’une
forme en 10). […] Les désignations [krab-banbara, krab-zarenyen] ne sont peut-être pas
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
9
uniquement métaphoriques. Le témoin 15, qui fournit un certain nombre de désignations de
sortes de crabes […] semble classer la mygale dans la catégorie des crustacées. »
banbay adv. ‘tout à l’heure’
lou. banbay ‘tout à l’heure, bientôt’ (DLC).
◄ Angl. by and by.
banbi n. ‘derrière’
haï. banbi ‘buttocks’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être d’un mot du fr. rég. dérivé du verbe bambiller ‘pendre, pendiller’
(→ P. I bambiller), cf. FEW 1, 228b : Châten. bambille ‘partie de passementerie
suspendue’.
banbo n. ‘danse’
guy. banbo ‘sorte de danse’ (LTch).
◄ Orig. inc. Peut-être variante de → banboula.
banbokyo n. ‘petit poisson’
ant. banbokyo ‘poisson de senne’ (RGe) ; gua. id., bonboyko ‘petit poisson’ (ABa 68 ;
LMPT).
◄ Orig. inc.
banbori n. ‘petit poisson’
haï. banbori ‘petit poisson (ce mot désigne peut-être un poisson d’eau douce particulier)’
(ALH 1868 et 2, 800) ; bonbari ‘esp. de poisson d’eau douce’ (ALH 1860/8).
◄ Orig. inc.
banboula n. ‘tambour’
♦ Ant. « Pour donner la cadence à cette danse [le calenda], ils se servent de deux tambours
faits de deux troncs d’arbres creusez d’inégale grosseur. […] Le plus grand de ces deux
tambours qu’ils appellent simplement le grand tambour, peut avoir trois à quatre pieds de
long sur quinze à seize pouces de diametre. Le petit qu’on nomme le baboula [sic] a à peu
près la même longueur, sur huit à neuf pouces de diametre. » (Labat 1722-4, 154-155) ;
♦ Mart. « On appelle chantrelle une femme qui fait métier de chanter dans les bamboulas
où, comme on sait, l’on danse aux chansons accompagnées du tam-tam » (Marbot 1846,
128) ;
lou. banboula ‘tambour en bambou ; banboula (danse africaine) ; fête, soirée’ (DLC) ; haï.
bamboula ‘tambour’ 1757 (MCHM 2008, 88) ; ‘petit tonneau défoncé des deux bouts,
auxquels les Nègres substituent des peaux d’animaux, pour leur servir de tambour, qu’ils
battent avec les mains, sans baguettes, en se mettant à cheval dessus’ (SDu 296) ; id.
(plutôt usité sous la forme abrégé boula) ‘désigne certaines mélopées accompagnant les
convites. Ce mot désignait un tambourin ou encore une danse nègre’ (Faine 315) ;
banboula ‘drum ; dance ; feast, revelry’ (HCED) ; ant. id. ‘petit tambour se battant avec
précipitation ; réunion nocturne des nègres d’une même habitation, dansant la bamboula ;
par extension, fête nocturne bruyante’ (RGe) ; M-G id. ‘amusement avec danses’ (MBa) ;
mart. id. ‘autrefois tambour fait sur un nœud de bambou, le mot est devenue en français
synonyme de danse nègre’ (EJo 182) ; tri. id. ‘a kind of dance’ (JTh 19) ; guy. id. ‘une
sorte de jeu de loterie où on mise de l’argent’ (LTch).
○ Fr.lou. bamboula n. m./f. ‘drum made from a joint of bamboo ; dance performed to the
sound of the bamboula drum ; uproar, disturbance, racket, din’ (DLF).
E/CTT bamboula, baboul ‘a kind of vigorous African-based dance with singing and
drumming’ (< Joola bombolong ‘war drum’ ; poss. southern Kikongo bambula, a word
which transfers the force of external things into oneself ; eastern Kikongo bambola
‘ignite’) (Winer).
◄ Orig. afric. D’après Arveiller (79-80) et TLFi, le mot est d’origine africaine, attesté vers
1688 sous la forme bombalon ‘sorte de tambour en usage chez les Noirs d’Afrique’ chez
La Courbe, source de Labat, v. la citation ci-dessus qui prouve que le terme était en usage
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
10
aux Antilles d’où il est passé en fr. métropolitain. – MBa cite une lettre du gouverneur
Layrle à l’abolition de l’esclavage qui parle d’une bamboule, danse de nègres, le soir.
FEW 20, 86b : mot bantou, attesté dans la région de Guinée sous les formes ka-mombulon
et kam-bumbulu ‘tambour’.
DLC cite Tinker 1935 qui rapproche le terme de bambou : « Bamboula is a drum so named
because in the West Indies it was made from a huge joint of bamboo over the end of which
was stretched a goat’s skin. » Peut-être ce rapprochement paronymique est-il la cause du
changement phonétique de bombalon en bamboula.
Baker (1993, 149) propose une autre étymologie africaine : Joola bomgoloŋ ‘war drum
made of wood’ (cf. Winer ci-dessus). Quelle ?
Il n’est pas sûr que le guy. banboula ‘jeu de loterie’ soit le même mot ; la filiation de sens
pourrait être : ‘fête’ → ‘jeu (de loterie)’.
banda1 n. ‘variété de danse’
haï. banda ‘nom d’une danse’ (C-SSur) ; ‘sexually suggestive voodoo dance’ (HCED).
◄ Orig. afric. Kikongo mbanda ‘danse au son du tambour’ (C-SSur ; Laman ; Baker 1993,
142) ; cf. aussi kikongo bènda (dial.) ‘danser vis-à-vis et pousser l’un contre l’autre’
(Laman).
banda2 adj. ‘élégant, affecté’
haï. « Quant-à-pou vié qué-la-mori / Ou’ apé fait tout cé grand banda, / Cé cāy’ Frè Pié yo
piécé li ! » (G. Sylvain 1901/2011, 76) ; banda ‘bien vêtu, chic, élégant’ (Faine) ; banda
‘elegant, spruced up, fancy, dressed up ; ostentatious, affected, cocky, show off’ ; ‘with
style, elegantly’ (HCED) ;
► haï. bandaman ‘elegantly’ ; gran banda ‘ostentatious person’ (HCED) ; fè (gran)
banda, taye banda ‘faire l’affecté’ (ALH 602) ; gua. gran banda ‘comportement bruyant,
tapage, flafla, air tapageuse, tralala’ (LMPT banda).
◄ Esp. banda ‘cinta ancha o tafetán de colores determinados que se lleva atravesada desde
un hombro al costado opuesto. Antiguamente fue distintivo de los oficiales militares, y hoy
lo es de grandes cruces, españolas y extranjeras’ (DRAE) ; banda ‘faja o ceñidor,
generalmente de algodón o de lana, tejido en varios colores vivos, usado por los hombres
de la clase popular a modo de cinturón’ (Santamaría).
Esp. banda ‘parements, galons, ruban, ceinturon, fanfreluches’ (Faine). Cf. G. Sylvain
2011, 230 à propos de la citation de Cric ? Crac ! ci-dessus : Banda. De l’esp. banda
‘cordon, écharpe, ruban’, par extension ‘faraud’. Un homme banda est essentiellement
celui qui vise à l’élégance dans son costume et dans ses manières, qui, dans ses actes
comme dans ses habits, tient aux rubans, au panache. Le farandoleur est une variété de
banda, avec quelque chose de plus gai, de plus folâtre, de moins professionnel. Faire le
grand banda, c’est afficher un brillant dehors, des prétentions déplacées. → farandolè.
bandad n. ‘dictame’
► mart. pye bandad ‘dictame’ (ALPA 50/29).
◄ Orig. inc. (ALPA 50 comm.), peut-être en rapport avec → babad ‘dictame’.
bandja n. ‘esp. d’igname’
StLuc. bandja ‘wild yam’ (KD).
◄ Orig. inc.
bang n. ‘orphie’
ant. bang ‘poisson au corps effilé se terminant par un bec, a l’aspect d’une petite orphie’
(RGe) ; gua. id. ‘petite orphie’ (ABa 69).
◄ Orig. inc.
banga n. ‘noix’
► mart. koko banga, ti banga ‘noix d’une esp. de palmier’ (Josephau 79).
◄ Orig. afric. Kikongo mbánga ‘noyau des noix de palmier’ ; (dial.) bánnga ‘noix de
palmiste’ (Laman ; Baker 1993, 142).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
11
bangala n. ‘membre viril’ – DECOI II bangala
haï. bangala ‘membre viril d’un animal’ (SDu 296).
◄ Orig. afric. Kikongo bàkala ‘organe sexuel (membre)’ (Laman). Le mot est également
attesté dans le français de l’Afrique de l’Ouest (→ IFA bangala) ainsi qu’en mauricien et
seychellois.
bange n. ‘lit’
mart. bangué ‘lit fait de planches posées sur deux caisses’ ; gua. bwangué ‘lit rudimentaire
à peu près du même type’ ; banglé ‘sorte de lit pliant en toile aux pieds croisés en X’
(Josephau 80) ; mart. bwangle (arch.) ‘couche faite le plus souvent à l’aide de vieux
vêtements’ (RCo).
◄ Port. du Brésil banguê ‘palanquin, civière’ (Josephau 80).
Port. banguê (quimbundo mbangé) ‘espécie de liteira rasa com teto e cortinas de couro,
carregada por dois animais, um adiante, outro atrás, dentro dos varais ; vara comprida de
que se suspende a carga e que dois homens, um em cada extremidade, levam apoiada sobre
os ombros ; padiola grosseira, para condução de materiais de construção ; padiola de
conduzir cadáveres de escravos; esquife ; ladrilho pelo qual, nos engenhos de açúcar,
escorrem as espumas, que transbordam às vezes das tachas por ocasião da fervura ; cocho,
para curtir peles ou fazer decoada ; engenho de açúcar, de sistema antigo, movido a tração
animal’
(http://michaelis.uol.com.br/moderno/portugues/definicao/bangue%20_914041.html)
bangou n. ‘herbe’
lou. bangou, bango ‘mauvaise herbe haute’ (DLC).
◄ Orig. inc.
banj n. ‘expert’
haï. banj, bany ‘expert’ (HCED).
◄ Orig. inc. PBr propose, avec point d’interrogation, fr. fam. bonze ‘personnage officiel,
homme influent ; en partic., personnage imbu de son autorité’ (TLFi).
banke v. ‘rencontrer’
haï. banke sou ‘to run into, meet, happen upon’ (HCED).
◄ Orig. inc. Faine propose de rattacher le verbe à embanquer, « vieux terme français de
marine et de pêche qui signifiait arriver sur le même banc (hauts fonds de pêche). »
Un verbe embanquer existe en effet, d’après le TLFi (sous banquer2) synonyme de
banquer (dep. 1691), mais il ne convient pas pour le sens, → FEW 15/1, 59b : nfr. banquer
v. a. ‘garnir de ses bancs une embarcation’ (Lar 1898–1907).
banko n. ‘fête’
lou. banko ‘fête, soirée’ (DLC).
○ Fr.lou. banco n. m. ‘reception for members of a political party, usually the night before
an election ; evening spent with family members of friends ; banquet, feast ; gaming event
for fundraising purposes ; diversion, recreation pastime’ (DLF).
◄ Orig. inc. Du fr. banquet ou de l’angl. banquet ? JPCh : Rapport avec frm. banco ‘ce
qu’on a gagné par chance’ (TLFi), par exemple comme sens ?
bankwòp adj. ‘fauché’
StLuc. bankwòp ‘bankrupt ; bankruptcy’ (JMo).
◄ Angl. bankrupt. → bengkròp.
banm onom. ‘bam’
haï. banm ‘bong [sound of bell]’ (HCED).
◄ Onomatopée, cf. Enckell / Rézeau : bam ‘bruit soudain et fort produit par une chute
brutale, un choc violent, une détonation, une explosion’ ; bim bam bom ‘son d’une cloche’
(avant 1724).
banmboklak n. ‘putain’
mart. banmboklak (néol.) ‘putain ; prostituée’ (RCo).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
12
◄ Orig. inc. Probablement création fantaisiste.
bann n. ‘orchestre’
StLuc. bann ‘band, orchestra’ (KD).
◄ Angl. band.
bannann n. ‘banane’ – DECOI II banan
♦ Ant. « vn regime de bananes » (Bouton 1640, 62) ; « Les bananiers sont de la hauteur de
quinze ou vingt pieds » (ibid.) ; ♦ « Régimes de Bannanes » (Coppier 1645 dans Arveiller
85) ;
lou. banàn, banòn, banann ‘banane’ (DLC) ; haï. banane ‘figue d’Adam, production
commune dans les Indes…’ (SDu 296-7) ; bannann ‘plantain, cooking banana’ ; ‘hook
[boxing]’ (HCED) ; ant. bannann ‘banane à cuire, Musa spp.’ (ALPA 67) ; gua. id.
‘banane, banane à cuire Musa acuminata’ (LMPT ; T/B) ; ‘petit poisson coloré ; crochepied douloureux’ (RGe) ; M-G id. ‘bananier’ ; ‘battant de la cloche’ ; (très grossier) ‘verge
de l’homme’ (MBa) ; mart. id. ‘banane ; coup de genou au milieu de la cuisse’ (RCo) ;
StLuc. id. ‘plantain’ (KD) ; guy. id. ‘banane à cuire (toutes variétés)’ (GBa) ;
► lou. bananye ‘bananier’ (DLC) ; ant. id. ‘producteur et expéditeur de bananes ; bâteau
affecté au transport de la banane’ (RGe) ;
► lou. banane-concomme ‘fou, insensé’ (DLC) ; gua. bannann blan ‘banane à cuire’
(ALPA 67) ; haï. bannann fig ‘banane-fruit’ (ALH 1630) ; bannann fri / fwi ‘banane
pressée et frite’ (ALH 960) ; gua. mart. bannann jòn/jonn ‘banane à cuire’ (ALPA 67) ;
haï. bannan kase ↑ bannan fri ; mart. bannann kòn (< corne) (35), nanan kòm (27)
‘banane à cuire’ (ALPA 67) ; bannan kreyòl ‘id.’ (ALPA 67/38) ; haï. bannann mi ↑
bannann fig ; bannann-mi, bannann-mi fran ‘esp. d’oiseau, carouge, Icterus
dominicensis’ (ALH 1933) ; gua. dom. bannann mi ‘banane dessert’ (ALPA 68) ; haï.
bannann peze ↑ bannan fri ; bann pile ‘purée de fruit à pain et banane plantain’ (ALH
961/1) ; Saint. banan planten ‘banane à cuire’ (ALPA 67/18) ; ant. bannann vèt ‘banane
verte’ (ALPA 69) ; kar. banàn vyat ‘banane à cuire’ (ALPA 67/48) ;
► guy. bois banane [bwa-bannann] ‘grand arbre peu commun, Hernandia guianensis’
(GMJP 387) ; haï. pye bannann ‘bananier, Musa section Eumusa’ (ALH 1604 et 2, 708).
◄ Orig. afric., voc. des îles. Pour l’histoire de banane → Arveiller 80-85 : Emprunté au
port. banana ‘banane’ (d’origine bantoue, attesté depuis 1563), le mot banane apparaît
dans un texte français (adapté du latin) en 1602 et chez le Père Claude d’Abbeville en
1614, mais c’est aux Antilles que le terme s’est vulgarisé à partir de 1640 : « les Antillais
ont dû d’abord emprunter le terme au portugais au cours d’escales en Afrique occidentale
(Cap Blanc, Cap Vert, Iles du Cap Vert) » (Arveiller 85). – FEW 20, 86b ; RChLex 560.
Le dérivé bananier est attesté depuis 1640 (Bouton 1640, 62, v. ci-dessus).
Les emplois métaphoriques (‘crochet [boxe]’ en haï., ‘croche-pied’ en gua., ‘battant de
cloche ; verge’ en M-G) s’expliquent par l’analogie formelle.
ALH 2, 825 : L’oiseau bannan-mi ‘Icterus dominicensis’ doit son nom au fait que son
plumage est jaune tacheté de noir à la façon d’une banane mûre.
Le terme botanique guy. bwa-bannann s’explique « en raison du bois blanc et poreux
comme le faux tronc du bananier » (GMJP 387).
banndjo n. ‘esp. de poisson’
StLuc. banndjo ‘skipjack tuna’ (KD).
◄ Angl. banjo. JPCh : « English language common names include skipjack tuna, skipjack,
arctic bonito, atlantic bonito, banjo, bonito, lesser tunny, mushmouth, ocean bonito,
oceanic skipjack, skipper, skippy, stripe bellied bonito, striped bellied tunny, striped
bonito, striped tunny, victor fish, watermelon, and white bonito. Other names used to refer
to this fish include aku (Hawaiian), atu (Tahitian), atun (Spanish), balaya (Sinhalese),
bonite (French), bonito del sur (Spanish), cachurreta (Spanish), faolua (Samoan), gaiado
(Portuguese), jodari (Swahili), listado (Spanish), merma (Spanish), nzirru (Italian),
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
13
palamatu (Italian), serra (Portuguese), and tunna (Arabic) among many others. »
(http://www.flmnh.ufl.edu/fish/gallery/Descript/SkipjackTuna/SkipjackTuna.html).
bannzawa n. ‘bande’
guy. bannzawa ‘bande, clique de gens étrangers au lieu’ (GBa).
◄ Orig. inc. Fr. bande + arroi ? Cf. TLFi sous arroi : (milit.) ‘arrangement, disposition,
ligne de troupes’ (Ac 1842).
bans nom propre
mart. bans utilisé uniquement dans l’expression Yich Man Bans (litt. enfant de Madame
Bance) qui signifie ‘casse-pied’ (RCo).
◄ Nom propre ?
banza n. ‘instrument de musique’
♦ StDom. « Quand on veut rendre l’orchestre [pour le Calenda] plus complet on y associe
le Banza, espèce de violon grossier à quatre cordes que l’on pince » (Moreau de SaintMéry 1797-98, 44) ;
haï. banza ‘callebasse ou gourde sciée dans sa longueur, avec laquelle les Nègres font une
esp. de mandoline, au son de laquelle ils dansent’ (SDu 296) ; banza ‘one string guitar ;
bow for shooting with arrows ; very skinny person’ (HCED) ; gua. id. ‘lance-pierres’
(RGe ; LMPT ; MBa) ; mart. id. (RCo) ; ‘instrument de musique ; mauvais piano’ (EJo
181) ; StLuc. id. ‘arrow’ (JMo) ; guy. id. ‘dur, rigide, empesé’ (GBa) ;
► haï. banzaris ‘performer on one-stringed guitar’ (HCED).
○ E/CTT banja(r), banza ‘a stringed musical instrument of probable African origin, with a
small round resonant box’ (< Kimbundu banza ‘a stringed instrument’, < mbanza ‘half
calabash’) (Winer).
◄ Orig. afric. Kimbundu mbanza, → Josephau 80 : « A partir de mbanza du kimbundu,
qui désigne un instrument de musique à cordes joué avec les deux pouces [Chatelain 1894 :
283], le créole guadeloupéen a fait l’un des noms du lance-pierres (banza) et le créole
martiniquais la dénomination (banza, également) de choses assez diverses qui vont du
vieux piano à la viande extrêmement dure, en passant par le campagnard endimanché et la
corde trop tendue. La filiation des sens demeure possible, avec un peu d’imagination ! »
EJo 181 : Mot africain. Autrefois on appelait ainsi une sorte de mandoline faite d’une
demi-calebasse sur laquelle on tendait des cordes d’aloès, la chose a disparu, mais non le
mot, qui signifie encore un ‘mauvais piano’. – Baker 1993, 142 ; Bollée 2012, 34-35.
bap onom. ‘paf !’
lou. bap ‘paf ! boum !’ (DLC) ; haï. id. ‘sound of a light fall’ (HCED).
◄ Onomatopée.
barachen ‘?’
► haï. mestiyen barachen ‘jatropha [bot.]’ (HCED).
◄ Orig. inc.
barad n. ‘rabiot’
haï. barad ‘rabiot, supplément’ (ALH/16, 18) ; yon ti barad ‘a bit extra’ (HCED).
◄ Esp. amér. de barata (PR) ‘en balde, sin interés’ (DA) ; barato ‘cantidad más o menos
pequeña de dinero que se pide al ganador en algún juego de azar, especialmente en las
carreras de caballos y en las peleas de gallo’ (DicVen).
ALH 2, 652 : L’étymon pourrait être le mot esp. barato, barata ‘bon marché’. Cf. aussi
Faine 205 : Vraisemblablement de l’esp. barato ‘bon marché’, ce qu’on donne pour faire
bon marché.
barakou n. ‘étoile du matin’
haï. barakou ‘morning star’ (HCED).
◄ Orig. inc.
barali n. ‘esp. d’oiseau’
ant. barali ‘esp. de mouette roussâtre de la mer caraïbe’ (RGe baralů).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
14
◄ Orig. inc.
barank n. ‘fossé’
haï. barank ‘gully, ditch’ (HCED) ; ‘falaise’ (ALH 11/7).
◄ Esp. barranco (RD, Col., Ven.) ‘borde en pendiente de un terreno’ (DA) ; barranco
‘talud, orilla de un precipicio, despeñadero’ (Santamaría) ; barranco ‘excavación de
diversa profundidad hecha en la tierra para la búsqueda o explotación de una veta de oro’
(DicVen).
ALH 1, 5 cite Moral 1978, 115 : « on retrouve les mêmes aspects dans les parties les plus
sèches du Bassin Central où l’érosion creuse de profondes "barranques" ». Cette
description suggère comme étymon l’esp. barranco ‘quiebra profunda producida en la
tierra por las corrientes de las aguas o por otras causas’ (DRAE). JPCh : Les données
correspondantes de France, gasconnes et occitanes, ne peuvent pas être à l’origine du mot
créole (FEW 1, 261b).
baranm n. ‘esp. de poisson’
ant. baranm ‘poisson de senne’ (RGe).
◄ Orig. inc.
baren n. ‘coup (de boisson)’
gua. baren ‘(boire) un coup’ (ALPA 271/14).
◄ Orig. inc.
bargin n. ‘bonne affaire’
lou. bargin, bagin ‘bonne affaire’ (DLC).
○ Fr.lou. barguine n. m./f. ‘bargain, deal ; exchange (in kind), trade’ (DLF).
◄ Angl. bargain ‘marché, affaire’ (HSD).
barkasa n. ‘pirogue’
ant. barcassa ‘très longue pirogue caraïbe équipée pour affronter la haute mer’ (RGe).
◄ Esp. barcaza (RD, Ven., Bol.) ‘embarcación pequeña que se acopla a otras para ser
remolcada en la navegación fluvial’ (DA).
D’après RGe d’origine caraïbe, mais sans doute de l’esp. barcaza ‘bateau, chaland’ (DEF),
le frm. barcasse f. « grosse barque ; mauvais bâtiment » (TLF ; FEW 1, 251a) n’expliquant
pas la finale (JPCh).
bas1 n. ‘esp. de poisson’
haï. bas ‘sea bass’ (HCED).
◄ Angl. sea bass ‘serran’ (HSD).
bas2 n. ‘batte’
StLuc. bas ‘cricket bat’ (KD).
◄ Orig. inc.
basiyak ‘variété de mangues’
mart. basiyak ‘bassignac, variété de mangues au goût de térébenthine’ (RCo).
◄ Nom propre Bassignac ? HPou : Sans doute nom propre d’un Béké de la Martinique.
basonnen adj. ‘gros’
haï. basonnen ‘fat, with paunchy belly’ (HCED).
◄ Orig. inc.
basoud n. ‘esp. de coquillage’
mart. basoud ‘coquillage large de couleur rose’ (ALPA 150/31).
◄ Orig. inc.
bastengal n. ‘martingale’
haï. bastengal ‘martingale’ ; ‘backside, rump, area of the buttocks’ ; ‘junk, rubbish’
(HCED).
◄ Orig. inc. L’étymon est peut-être martingale ‘courroie du harnais du cheval, qui relie la
sangle (sous le ventre de l’animal) à la partie de la bride qui passe sur le chanfrein’ (NPR),
qui s’est croisé avec les termes mar. bastingage et bastingue ‘bande d’étoffe ou de toile
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
15
matelassée ou filets tendus autrefois autour du plat-bord d’un vaisseau de guerre…’
(TLFi). L’acception ‘derrière’ peut être rapprochée de martingale ‘pont de la culotte, placé
par derrière’ (Rabelais, FEW 6/1 382b) et ‘déchets, ordures’ pourrait être une innovation
sémantique à partir de ‘derrière’.
batala n. ‘loa féminine’
haï. (grann) batala ‘loa féminine, identifiée à Saint Anne’ (C-SSur).
◄ Selon C-SSur de Obatala ‘grand dieu d’origine yoruba’.
batalenbe n. ‘vieille chaussure’
haï. batalenbe ‘tire-tread sandal, old shoe’ (HCED).
◄ Orig. inc. Le premier élément pourrait venir de Bata, marque de chaussures.
batchak n. ‘esp. de fourmi’
► tri. foumi batchak ‘esp. de fourmi qui cause à l’horticulture et même à l’agriculture de
gros dommages (attacephalotes)’ (EJo 42).
◄ Esp. amér. bachaco (Ven.) ‘hormiga grande y voraz de los Formícidos, de color rojizo y
a veces negro según la especie’ (DRAE) ; bachaco (Col., Ven.) ‘zompopo, hormiga’
(DA) ; bachaco (voz caribe, Ven.) ‘especie de hormiga muy dañina (Atta sexdens)’
(Neves) ; bachaco ‘insecto parecido a la hormiga, de gran tamaño y de color rojizo’
(DicVen).
Alvarado 34 : bachaco ‘Atta sexdens (= Oecodoma sexdentata). Formícidos. Insecto de
color rojizo, de incansable actividad, notable por la inteligente organización de sus
numerosas colonias, que son una continua amenaza para las plantaciones, jardines y
edificios’. Mot d’origine amérindienne. « La voz procede, según Rojas [1882], del
tam[anaco] chiauco. Sin GUACHACO. (Tauste).
batchila n. ‘célibataire’
StLuc. batchila ‘bachelor [unmarried]’ (JMo) ; ‘id., concubin’ (ALPA 496/42) ; dom.
batjila ‘id.’ (ALPA 496/26 ; 509/20) ; ‘amant’ (ALPA 510/20).
◄ Angl. bachelor.
batey n. ‘campement’
haï. batey ‘work camp (for Haitian sugar cane cutters in the Dominican Republic)’
(HCED).
○ Esp. amér. batey (Ant.) ‘lugar ocupado por las casas de vivienda, trapiches, calderas,
almacenes, barracones, etc. en los ingenios y fincas de campo ; conjunto de estos edificios,
construcciones, etc. ; (antiguo) entre los aborígenes, la plaza en que se jugaba a la pelota’
(Neves) ; batey ‘lugar ocupado por las casas de vivienda, calderas, trapiche, barracones,
almacenes, etc., en los ingenios y demás fincas de campo. … Es voz taina’ (DicCol) ; batey
(Ant.) ‘lugar ocupado por las casas de vivienda, barracones, almacenes, etc., en los
ingenios y demás fincas de campo’ (Malaret) ; batey ‘en un central [fábrica de azúcar de
caña], plaza en donde se encuentran las oficinas, las viviendas y los centros de
recreación’ ; ‘lugar en el que los indígenas cubanos jugaban a los batos’ (DicCub).
◄ Orig. amérind., transmis par l’espagnol. GFr 83 : d’origine arawak, attesté chez Oviedo
y Valdés (1535) : « en cada plaça que avia en el pueblo ó villa estaba lugar diputado para
el juego de la pelota (que ellos llaman batey) » et chez Las Casas (1552-1561) : « la pelota
llamaban en su lengua batéy, la letra e luenga, y al juego, y tambien al mismo lugar, batéy
nombraban. » – Le terme haïtien est évidemment un emprunt récent à l’espagnol des
Antilles, S. Jansen le classe parmi les « taïnismes récents » : « Ce sont géneralement des
mots courants dans l’espagnol de la République dominicaine, et qui reflètent les différents
contextes dans lesquels le créole haïtien et l’espagnol dominicain sont entrés en contact au
cours des deux derniers siècles » (201a, 134).
batoto n. ‘esp. de plante’
guy. batoto ‘herbe typique des défrichements récemment brûlés ; elle est commune
partout, Physalis pubescens’ (GMJP 639).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
16
◄ Orig. amérind. GMJP 639 : du palikur matut, qui désigne la même plante.
batre adj. ‘grossier’
haï. gwo batre ‘grossier, fruste’ (ALH 624/2).
◄ Orig. inc.
batriba n. ‘hauts et bas’
haï. batriba ‘ups and downs’ (HCED) ; fè batriba ‘chercher de quoi vivre’ (ALH 1171/4).
◄ Orig. inc. Rapport avec babòtribò ‘on all sides, on both sides, every which way’
(HCED) ?
bavawli n. ‘igname’
dom. bavawli ‘igname’ (ALPA 52/24).
◄ Orig. inc.
baw onom. ‘vlan !’
haï. baw ‘bang ! [hit, blow]’ (HCED).
◄ Onomatopée.
bawal n. ‘esp. de liane’
gua. bawal ‘esp. de liane, Cydista aequinoctialis’ (RGe ; LMPT).
◄ Orig. inc.
bawe n. ‘mari’
tri. bawe ‘mari’ (ALPA 494).
◄ Orig. inc. ALPA 494 comm. : d’origine obscure, → bawèj.
bawèj n. ‘mariage’
tri. bawèj ‘mariage’ (ALPA 493).
◄ Orig. inc. ALPA 493 comm. : Le mot pourrait venir de l’angl. marriage.
bayan n. ‘mets’
guy. bayan ‘préparation culinaire à base de riz et de haricots cuits ensemble’ (LTch).
◄ Orig. inc. JPCh propose avec point d’interrogation afr. baien ‘(pois, fèves) que l’on fait
tremper dans l’eau chaude jusqu’à la cuisson ou ramollissement’, etc. (FEW 1, 205b).
bayahonn n. ‘esp. de plante’
haï. bayawonn, bayahonn ‘mesquite’ (HCED) ; ‘Prosopis juliflora (et autres esp.)’ (ALH
1722).
◄ Esp. amér. bayahonda (RD, DR) ‘mezquite’ (DA) ; bayahonda (RD) ‘especie de
algarrobo, planta. Ac., Prosopis juliflora ; mezquite típico de Méjico’ (Malaret ;
Santamaría).
bayk n. ‘vélo’
dom. bayk (19) ‘vélo’ ; StLuc. id. (ALPA 247).
◄ Angl. bike ‘vélo’ (ALPA 247 comm.).
bayou1 n. ‘bayou’
lou. bayou ‘bayou’, attesté aussi dans plusieurs noms de lieux (Fortier 1895, 4 ; DLC).
○ Fr.lou. bayou n. m. ‘bayou, stream’ (DLF).
◄ Orig. amérind. TLFi : bayou(c) 1699 ‘(en Louisiane et dans le Mississipi), eaux peu
profondes et stagnantes, bras secondaire de rivière’. Adaptation du choctaw bàjuk ‘petite
rivière’ (dep. 1699, DAE) faite pendant la seconde moitié du 17e s., époque des premières
explorations des Français en Louisiane. – GFr 84.
bayou2 n. ‘meuble’
gua. bayou ‘meuble de salon’ (T/B).
◄ Orig. inc.
baysikël n. ‘bicyclette’
dom. baysikël, baysikoul (20), baysikal (23) ‘bicyclette’ ; StLuc. baysikël ‘id.’ (ALPA
247).
◄ Angl. bicycle ‘bicyclette’ (ALPA 247 comm.).
baza n. ‘vente de charité’
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
17
lou. baza ‘fête, soirée’ (DLC) ; StLuc. baza ‘bazaar, fair’ (KD).
◄ Angl. bazaar ‘bazar ; vente de charité’ (HSD). → P. I bazar.
bazil n. ‘la mort’
gua. bazil ‘la mort (appelé Basile)’ (LMPT ; MBa) ; mart. id. (RCo) ; StLuc. id. (KD) ;
guy. id. (GBa).
○ E/CTT Basil, Bazil ‘Death personified ; the nickname for Death’ (sometimes said to be
named after an attendant at the morgue in Port of Spain General Hospital in the 1940s, but
this word appears to have been in use in FC since at least the 1930s) (Winer).
◄ Orig. inc. Nom propre Basile (Saint-Basile) ? Rapport avec le verbe basir ‘mourir’ ? →
FEW 1, 271b : mfr. basir ‘crouler, tomber’, poit. ‘disparaître, mourir’ ; ibid. 272a, note 1 :
kanad. basir ‘mourir, disparaître’.
bazin n. ‘casquette’
mart. bazin ‘casquette’ (RCo).
◄ Orig. inc.
bè onom. ‘cri du mouton’
lou. bè ‘bê [cri du mouton et de la brebis]’ (DLC) ; haï. id., bèèè ‘id.’ (HCED) ; ant. bè, bè
bè, bèkèkè, bèkèkèt, kèkèk ‘cri de la chèvre’ (ALPA 97) ; gua. bè-è-è ‘id.’ (T/B).
◄ Onomatopée. Cf. Enckell / Rézeau : bé ou bè ou bê souvent répété ou avec effet d’écho
‘bruit du bêlement des ovins et des caprins’.
bebe-kadom n. ‘enfant timoré’
mart. bebe-kadom ‘enfant timoré, gamin’ ; adj. ‘enfantin’ (RCo).
◄ Marque Bébé cadum, marque de savon pour bébé (RCo).
bèbèl n. ‘meubles’
dom. bèbèl ‘meubles’ (ALPA 527/22).
◄ Orig. inc. D’après ALPA 527 comm. probablement une variante de mèb ‘meuble(s)’.
bebele1 n. ‘fruit-à-pain ; plat créole’
gua. bebele ‘fruit-à-pain ; bébélé, plat d’origine Marie-Galantaise dans lequel on met des
fruits-à-pain, des tripes, des bananes vertes, du giraumon, du malanga, des dombrés et des
pois-pays’ (RGe ; LMPT ; MBa).
◄ Orig. inc. HPou propose que bebele serait une onomatopée du type badaboum, le bruit
de la chute du fruit à pain qui à la fois lourd et tombant de haut fait un raffut dans les
feuillages avant d’arriver au sol.
bebele2 n. ‘haut du pyjama’
gua. bebele ‘veston du pyjama, canmisol à Martinique, maurès étant le bas de pyjama’
(RGe) ; ‘haut du pyjama’ (LMPT).
◄ Orig. inc. Rapport avec fr. bébé ? D’après RGe de l’angl. baby linen.
bebetoum n./adj. ‘gâtisme ; gâteux’
gua. bebetoum ‘gâtisme, se dit du vieillard qui retourne à l’état d’enfance’ (RGe) ;
‘gâteux, gaga’ ; bebeto ‘devenir gâteux’ (LMPT) ; M-G bebetoum ‘état de fascination
devant un objet ou une personne aimée’ (MBa) ; guy. id. ‘gâtisme, déchéance’ (GBa) ;
► gua. alabebetoum ‘gaga, gâteux, sénile’ (LMPT).
◄ Orig. inc. HPou : bebetoum et bebeto doivent venir de bébé » et de « tomber » avec le
sens de quelqu’un qui « tombe bébé » c’est à dire qui « retombe en enfance ».
bebi n. ‘petite amie’
haï. bebi ‘girl friend ; honey’ (HCED).
◄ Angl. baby.
bebidòl n. ‘sorte de chemise de nuit’
haï. bebidòl ‘baby doll, nightgown’ (HCED).
◄ Angl. baby doll.
bebisit n. ‘garde des bébés’
haï. bebisit : fè bebisit ‘to baby-sit’ (HCED).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
18
◄ Angl. baby-sit.
bebisitè n. ‘baby-sitter’
haï. bebisitè ‘baby sitter’ (HCED).
◄ Angl. baby sitter ; le mot anglais baby-sitter est attesté en français depuis 1953 (NPR).
bechikwin n. ‘cendrillon’
gua. bechikwin ‘cendrillon, souillon’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
bèdè1 n. ‘sorte de béret’
mart. bèdè (arch.) ‘sorte de béret’ (RCo).
◄ Orig. inc.
bèdè2 adj. ‘simplet’
guy. bèdè ‘simplet, amorphe’ (GBa).
◄ Orig. inc. Peut-être du mfr. bedier ‘ignorant, stupide’ (noch Trév, aber als veraltet), etc.
(FEW 1, 312a), proposé par JPCh avec point d’interrogation.
bedikanna v. ‘hésiter’
gua. bedikanna, betikanna, bétikannen ‘hésiter ; tituber’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
bedji n. ‘bévue’
mart. bedji ‘bévue, erreur’ (RCo) ; StLuc. id. ‘bewildered, stupified ; amazed, astonished,
astounded, surprised’ (JMo ; KD).
◄ Orig. inc.
befou adj. ‘distrait’
mart. befou ‘distrait’ (RCo).
◄ Orig. inc.
bega n. ‘testicules de bœuf’
haï. bega, labega ‘bouillon generally containing ox testicles’ (HCED) ; bega (15, 16),
lamega (20) ‘testicules de bœuf’ (ALH 1778).
◄ Orig. inc. ALH 2, 767 propose bégard ‘béguin’ avec point d’interrogation.
bègè n. ‘pâté en croute’
haï. bègè : pate bègè ‘large meat pie’ (HCED).
◄ Orig. inc.
begli v. ‘écraser’
mart. begli, pekli ‘(rare) écraser, assommer’ (RCo).
◄ Orig. inc.
begonn n. ‘insecticide’
haï. begonn ‘Baygon® insecticide’ (HCED).
◄ Marque Baygon®.
bègwè adj./n. ‘niais, imbécile’
haï. bègwè ‘dumb, stupid ; foolish, embarrassed’ ; ‘dimwit, dummy’ (HCED) ; gua. bèkwè
‘imbécile, idiot’ (RGe ; LMPT) ; estébécoué ‘rester bec coi, stupéfait’ (RGe) ; gua.
èstebekwe ‘stupéfait, hébété, abasourdi’ (LMPT) ; ‘rester bouche bée’ (T/B) ; M-G id.
‘être ébahi, rester coi’ (MBa) ; mart. estébégoué ‘rester interdit, bouche close’ (EJo 145) ;
estebekwe, estebegwe ‘le bec coi, stupéfait’ (RCo) ; guy. estebekwe ‘surpris, ébahi’
(GBa) ;
► mart. estebèdem ‘abasourdi, stupéfait’ (RCo),
◄ D’après Valdman (2009, 1) du fongbe gwè ‘stupid, slothful person’, mais nous n’avons
pas trouvé ce mot ni dans Segurola ni dans Se/Ra.
EJo propose comme étymologie du mart. estebegwe le tour fr. rester le bec coi, dont le bé
coué serait la « prononciation normande ancienne » (p. 145, note 4) ; RGe donne la même
explication : gua. bécoué ‘prononciation française (17e siècle) de bec coi : qui demeure bec
coi (le bécoué) est un imbécile ou un idiot (tébé)’ ; de même MBa et GBa : vient du vieux
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
19
français rester bec coi ‘se tenir coi’. – La variante mart. estebèdèm est sans doute une
déformation plaisante.
bèjè n. ‘cocu’
gua. bèjè ‘cocu’ (T/B).
◄ Orig. inc.
bèk adv. ‘re-’
lou. bèk ‘re- (préfixe verbal)’, dònè bèk ‘rendre’, marye bèk ‘remarier’, etc. (DLC) ;
► lou. bèk ‘reculer, faire marche arrière’ (DLC).
○ Fr.lou. BACK adv. ‘back’ ; v. tr. ‘to back up, move back’ ; v. tr. ‘to back, support’ (DLF).
◄ Angl. back.
bek n. ‘esp. de pain’
StLuc. bek ‘bake : flat bread cooked on a hot plate’ (KD).
○ E/CTT bake [bek] ‘a circular thick but flattish bread, made of flour, water and baking
soda ; fried (fry bake) ; baked in an oven ; or dry roasted in a pot (roast bake)’ (< dial E
bake ‘biscuit’ ; E bake ‘cook in an oven’) (Winer).
◄ Angl. dial. bake (Winer).
beka n. ‘boulanger’
dom., StLuc., tri. beka, bekë (24) ‘boulanger’ (ALPA 556).
◄ Angl. baker ‘boulanger’ (ALPA 556 comm.).
bekanbòl n. ‘gros soulier’
haï. bekanbòl ‘clodhoppers, inelegant shoes’ (HCED).
◄ Orig. inc.
beke n. ‘Blanc’
haï. bequié ‘Blanc ?’ (env. 1730, MCHM 2008, 63) ; gua. beke, bekye ‘Blanc créole,
Blanc originaire des Antilles’ (RGe ; LMPT ; T/B) ; M-G id. ‘id. ; surnom donné
volontiers à un garçon à la peau claire’ (MBa) ; dom. beke ‘type de cheveux de Blanc’
(ALPA 379/20) ; mart. béké ‘maître’ (Marbot 1886, 5 et 1279 ; betje, betche (28) ‘Blanc
martiniquais, Blanc créole, descendant des premiers colons français de la Martinique
arrivés dans l’île au XVIIe siècle’ (RCo ; ALPA 379) ; StLuc. id., beke ‘white person’
(JMo ; KD) ; tri. beke ‘id.’ (JTh 110 ; ALPA 379) ;
► mart. békés France ‘les blancs de France’ (EJo 144) ; betje-fwans (arch.) ‘Français(e)’
(RCo) ; gua. beke-gouyav ‘Blanc-pays pauvre’ (LMPT) ; mart. betje-griyav (< goyave)
‘Blanc créole pauvre, sans le sous’ (RCo) ; betche griyav ‘riche mulâtre’ (ALPA 379/34) ;
betje kann ‘(terre à) Béké de canne’ (ALPA 19/28) ; betje kreyol / peyi ‘Blanc
martiniquais’ (RCo) ; gua. gwo beke ‘Blanc-pays, riche’ (LMPT).
○ E/CTT beke ‘a white man ; sometimes any light-skinned person of higher economic
status’ (< Igbo beké ‘white man ; European’) (Winer).
◄ Orig. afric. Josephau 88 : igbo béké ‘Blanc, Européen’. – Baker 1993, 147 ; Bollée
2012, 35.
À propos du mart. betche griyav ‘riche mulâtre’ → ALPA 379 comm. : « le goyave est un
fruit qui devient jaune à maturité. Cette catégorie n’existe pas en Guadeloupe, car, pendant
la période révolutionnaire, les gros propriétaire qui n’ont pas réussi à fuir ont été exécutés.
bèkèkè n. ‘sans rien’ ; ‘idiot’
haï. bèkèkè ‘sans rien donner, sans aucune récompense, laisser en mauvais posture’
(Faine) ; bèkèkè ‘idiot, dummy’ (HCED) ; gua. id. ‘sans rien, sur la paille ; bouche bée,
ébahi ; faire la nique’ (RGe ; LMPT) ; M-G id. ‘très surpris, incapable de réagir’ (MBa ;
T/B) ; mart. id. (enf.) ‘na, nananère (onomatopée exprimant la dérision à l’égard de qn qui
n’a pas réussi à faire qch) ; hésitation, incapacité d’agir’ (RCo).
◄ Orig. inc. Baker (1993, 142) propose kikongo beke-beke ‘qch qui ne sert à rien, qui est
faible, fragile, inutile’ (Laman), mais une origine française ne semble pas impossible :
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
20
FEW 1, 307a : hag. becquíei ‘surpris, attrapé’, vgl. havr. se faire becquer ‘se faire duper ou
maltraiter’. – L’explication du mot mart. par RCo suggère une onomatopée.
bekin1 ‘poisson de mer’ – DECOI II bekin
♦ Ant. « La Becune à proprement parler, n’est autre chose que le vray brochet de la mer »
(Du Tertre 1654, 271) ; « Pour la Becune, c’est une espece de brochet de mer, vif,
gourmand, vorace, hardi au-delà de l’imagination. Les Espagnols l’appellent Paricotas ; je
croi que les Anglois lui donnent le même nom. » (Labat 1722-1, 465) ;
haï. bécune ‘poisson de mer, qui ressemble à l’anguille’ (SDu 298) ; bekin ‘barracuda’
(HCED) ; gua. id. ‘id., Sphyraena barracuda’ (RGe ; LMPT) ; mart. betjin ‘bécune,
Sphyraena picuda’ (RCo) ; StLuc. id., betchin ‘barracuda’ (KD ; ALPA 134/44).
○ E/CTT bechin(e) ‘Sphyraena guanchancho, a long, grey, marine fish’ (< FC betchin < Fr
bécune) (Winer).
◄ TLFi : Probablement de l’esp. becuna ‘poisson ressemblant au barbeau’.
RChLex 601-602 : mot des îles. Le mot est attesté dans les dictionnaires français depuis Ac
1789 (TLFi).
bekin2 n. ‘bacon’
lou. bekin, bèkin ‘bacon’ (DLC).
○ Fr.lou. béquine, bacon, bécon n. m./f. ‘bacon’ (DLF).
◄ Angl. bacon. → P. I bacon.
bekounaba ‘?’
haï. bekounaba : pa konn bekounaba nan fèy malanga ‘not to know diddly-squat about
something’ (HCED).
◄ Orig. inc.
bèlafont n. ‘échancrure’
M-G bèlafont ‘échancrure naturelle ou artificielle dans la chevelure sur la partie antérieure
des pariétaux’ (MBa).
◄ Nom propre Belafonte. HPou : le chanteur américain Harry Belafonte avait une raie qui
lui séparait les cheveux crépus en deux parties. Toute personne qui se coiffait sur ce
modèle dans les années 60 avait un bèlafont.
belatris n. ‘jeu de toupie’
gua. belatris ‘jeu de toupie ; on la lance à terre ou en l’air. Il s’agit ensuite de la recueillir
dans la main sans l’arrêter et de la faire courir sur tout le corps’ (T/B).
◄ Orig. inc.
bèlè n. ‘danse traditionnelle’
♦ Mart. « Les principales danses sont le bèlè, le caleinda, le guiouba, le cosaque et la
biguine » (Marbot 1846, 128) ;
haï. bèlè ‘tambour et danse’ (C-SSur) ; ant. id. ‘rengaine, chanson improvisée reflétant
l’âme du peuple, elle s’accompagne au tambour. C’était un puissant stimulant de l’esclave
à la tâche’ (RGe) ; gua. belè ‘bel-air’ (LMPT) ; ‘chanson improvisée, accompagnée au
tambour’ (T/B) ; mart. bèlè ‘bel-air (danse traditionnelle d’origine européenne et
africaine)’ (RCo) ; StLuc. id. ‘folk dance accompanied by drums’ (JMo) ; guy. belèr ‘"belair", chant et danse folklorique’ (GBa).
○ E/CTT bele, belair, belle air ‘a quick delicate type of dance and its accompanying
music ; performed by drums, shac-shacs, and chantrelle and chorus’ (< FC belè, often
attributed to Fr belle air ‘pretty tune’, but more prob. < Kikongo bwela, vèlélè ‘a dance,
movements of the hips’, Kimbundu belela ‘to dance’) (Winer).
◄ Orig. afric. Kikongo vèlele ‘une danse, mouvements avec les hanches mais non avec la
poitrine ou les épaules’ (Laman).
La graphie bel-air du fr. régional antillais est due à une étymologie populaire, et cette
étymologie a influencé la signification proposée par RCo.
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
21
Josephau 89 : « Le mot bèlè, si souvent raffiné sous la forme "bel-air", était, autrefois,
normalement employé avec le mot tambou (tambou bèlè, lit-on, de temps en temps, chez
Lafcadio HEARN, par exemple). L’expression batte bèlè, d’autre part, existe encore. Bref,
la nature – encore connue, fort heureusement – de la danse qui porte ce nom, et la valeur
péjorative qui s’attache ordinairement aux danses et autres activités, etc., d’origine
africaine, me portent à tenir pour extrêmement suspecte l’étymologie implicite que
représente la forme "bel-air", au sens qui vient spontanément à l’esprit. En Haïti, on allait
autrefois, semble-t-il, chanter ou danser au "Bel-Air", qui, s’il faut en croire une fable
traduite en créole par Georges SYLVAIN ("Cric ?–Crac !", édition 1929, p. 15) était une
élévation, un morne, sans doute. Mais ne serait-ce pas plutôt la danse bèlè (elle existe
également en Haïti, quoi qu’en aient dit certains Haïtiens que j’ai interrogés […]) qui
aurait donné son nom – francisé aussi – à la colline ? D’autre part, il est bien peu probable
que le mot bèlè et tout ce qu’il désigne nous soient venus d’Haïti. Une origine africaine me
paraît beaucoup plus vraisemblable. » – Baker 1993, 142 ; Bollée 2012, 36-37.
bèlèlè n. ‘vêtement ridicule’
guy. bèlèlè ‘vêtement ou position ridicule’ (GBa).
◄ Orig. inc.
belekwè1 pron. ‘rien’
gua. belekwè ‘rien, rien du tout, des clopinettes’ (LMPT).
◄ Orig. inc. HPou : mot d’origine inconnue, qui est utilisé seulement dans l’expression
tankoun e belekwè en réponse à la question « qu’y a-t-il à manger ? ». L’origine de
tankoun est également inconnue.
belekwè2 n. ‘agouti’
gua. belekwè ‘agouti’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
bèlen n. ‘plaie’
haï. bèlen ‘sore or cut’ (HCED) ; ‘plaie’ (ALH 418/15).
◄ Orig. inc.
belenbe n. ‘esp. d’arbre et son fruit’ – DECOI II bilẽbi
ant. belenbe ‘cornichon antillais dont une variété mérite le nom de "javel des pauvres" ;
arbre dont les feuilles indéchirables servaient à envelopper et à conserver le beurre, le
saindoux, etc.’ (RGe) ; gua. id., bilenbi ‘rhubarbe caraïbe, Averrhoa bilimbi’ (LMPT) ;
bilimbi ‘id.’ (T/B) ; M-G belenmbe, bilèmbi ‘arbuste aux fruits comestibles mais très
médiocres, Averrhoa ou Morinda’ (MBa) ; guy. belenbi ‘fruit très acide employé en
cuisine ou pour enlever les taches’ (GBa).
◄ Orig. indienne, voc. des îles. RChLex 548 : mot attesté dans tous les parlers de l’O.I.,
venu de l’Inde : malais bilimbing, tamoul pilimpi, malayālam vilimbi, etc.
Sans doute mot des îles transmis des colonies de l’O.I. à celles d’Amérique.
belennge n. ‘morceau de musique’
gua. belennge ‘morceau de musique particulier’ (T/B).
◄ Orig. inc.
belevan n. ‘pantin’
mart. belevan ‘pantin’ (RCo).
◄ Orig. inc.
bèlibann n. ‘sangle, sous-ventrière’
StLuc. bèlibann ‘cinch, girth’ (KD).
◄ Angl. bellyband ‘sous-ventrière’ (HSD).
belina n. ‘lit’
guy. belina ‘lit’ (GBa).
◄ Nom propre. GBa : Du nom d’un ébéniste guyanais célèbre.
belizè ‘?’
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
22
haï. belizè : abiye tankou kongo belizè ‘to be dressed in a grotesque or weird or ugly
fashion’ (HCED).
◄ Orig. inc.
belya n. ‘danse traditionnelle’
mart. belya ‘danse traditionnelle martiniquaise (variété de gran bèlè qui fonctionne sur
trois temps)’ (RCo bélia).
◄ Orig. inc. Peut-être dérivé de → bèlè.
bèlzebit n. ‘satan’ – OI
haï. bèlzebil, bèlzebit ‘demon, devil, satan’ (HCED) ; mart. belzebit ‘Belzébuth’ (RCo).
◄ Nom biblique Belzébuth.
bendengwèl n. ‘gâteau’
guy. bendengwèl ‘gâteau grossier’ (GBa).
◄ Orig. inc.
benekake v. ‘hésiter’
gua. benekake, benekaki ‘hésiter ; trébucher’ (LMPT) ;
► gua. benekakwè ‘se rendre compte qu’on vous trompe’ (T/B).
◄ Orig. inc. PBr propose norm. bénicasser ‘chavirer’, mais sans référence.
JPCh : Je ne connais que fr.SPM bénicasser/-caser la morue loc. verb. ‘défaire et refaire
les tas de morue de façon à mettre le dessous sur le dessus et vice versa’ dont j’ignore
l’origine. De toute manière le rapport entre les deux est lointain, s’il y en a un.
benen n. ‘sésame’
lou. benen, bènen, bennèt ‘sésame’ (DLC).
○ Fr.lou. benné, béné n. m. ‘sesame seed’ (DLF).
◄ Orig. inc.
benezwèl n. ‘race de coq’
haï. bindezouele ‘se dit d’une race de coq de combat dite "pélâ" (pelado) qui naît tout
tondu dans la région du cou, de la poitrine et des cuisses’ (Faine) ; ben(d)ezwèl,
benndezwèl, benezè ‘une race de coq de combat réputée’ (HCED ; ALH 1278) ; mart.
benezwèl ‘forme de danse traditionnelle (au sein du bèlè)’ (RCo) ;
► haï. kòk benezwèl, bendezwèl, benezè ‘une race de coq de combat réputée’ (ALH
1278).
◄ Nom géogr. Venezuela. Faine 209 : « Cette race de coq de combat a dû être
primitivement importée du Vénézuéla ».
beng onom. ‘son de cloche’
haï. beng, bing, bong ‘bong [sound of bell]’ (HCED).
◄ Onomatopée (les équivalents français enregistrés par Enckell / Rézean sont ding, dong,
ding dong).
bèngkròp adj. ‘qui a fait faillite’
lou. bèngkròp ‘qui a fait faillite’ (DLC).
◄ Angl. bankrupt. → bankwòp.
benjamen n. ‘fusil’
haï. benjamen : fizi benjamen ‘specific kind of air rifle’ (HCED).
◄ Nom propre (marque ?) Benjamin.
benlengendeng n. ‘rebut’
haï. benlengendeng ‘junk, paraphernalia, useless possessions’ (HCED).
◄ Orig. inc. Onomatopée ?
benmbo nom propre
haï. benbow : lans temps Bembow ‘dans les temps reculés, de très ancienne date’ (Faine) ;
bimbo, benbo : nan tan bimbo / benbo ‘colonial times ; olden days, years and years ago,
long ago’ (HCED).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
23
◄ D’après Faine du nom propre Benbow : « Ce mot date de l’époque de la colonie.
Pendant la guerre entre la France et l’Angleterre, une escadre anglaise sous les ordres de
l’amiral Benbow semait la terreur sur les côtes de Saint-Domingue. A la fin, il fut défait à
la Barbade, en 1701, par l’escadre française sous le commandement de Ducasse. »
benn1 n. ‘orchestre’
lou. benn ‘orchestre, groupe (musical)’ (DLC).
◄ Angl. band.
benn2 n. ‘alliance’
lou. benn, labonn ‘alliance’ (DLC).
◄ Angl. amér. wedding band ‘wedding ring’ (COED) ; la forme labonn s’explique
probablement par francisation du mot (band → la bande).
benn3 v. ‘courber’
haï. benn, bèn ‘to bend’ (HCED).
◄ Angl. to bend.
benn4 adj. ‘plein’
haï. benn ‘full’ (HCED).
◄ Orig. inc.
benn5 n. ‘avantage’
haï. benn ‘favor, advantage, profit’ (HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec → benn4 ‘plein’ ?
bennzoliv ‘esp. d’arbre’
haï. bennzoliv, benzoliv, benndoliv ‘horseradish tree, drumstick tree’ (HCED).
◄ Orig. inc.
bere v. ‘berner’
gua. bere ‘berner, tromper’ (LMPT).
◄ Orig. inc. Du fr. berner ?
berejèn, melonjèn n. ‘aubergine, Solanum melongena’
♦ Ant. « Plusieurs habitans cultivent dans leurs jardins une grande plãte qu’ils appellent
Melongene, ou Bélengene, qui a de grãdes fuëilles larges comme la main, elle croist de la
hauteur de deux pieds, et porte des fruits gros comme le poing en forme de poyre, ces fruits
sont lissez, blancs & violet » (Du Tertre 1667-2, 138) ;
1. lou. brenm, brèm ‘aubergine’ (DLC) ; haï. beringène ‘aubergine’ (SDu 333) ; berejèn,
berejenn, bèjèn, bèjenn ‘id., Solanum melongena’ (HCED ; ALH 1642) ; ant. belanjè
‘id.’ (RGe) ; gua. id., belanhè (4, 7) ‘id.’ (LMPT ; T/B ; ALPA 49) ; dom. belanjè,
belanjin ‘id.’ (ALPA 49) ; mart. berejenn (arch.) ‘id.’ (RCo) ; belanjèn ‘id.’ (ALPA 49) ;
StLuc. belanjenn, belejenn, bèlèjèn (41), belejèm (41), belijèn (45) ‘id.’ (JMo ; KD ;
ALPA 49) ; tri. belanjèn ‘id.’ (ALPA 49) ;
► gua. belanjè bata ‘pied d’aubergine sauvage, Solanum sp.’ (T/B ; MBa) ; guy.
bélangère diable [belanjèr-djab] ‘arbuste fréquent dans les jeunes forêts secondaires,
Solanum crinitum’ (GMJP 641) ; haï. berejèn mawon ‘"amourette", Solanum torvum’
(ALH 1663/4, 5).
2. haï. melonjèn, melojèn ‘kind of squash’ (HCED) ; mart. milonjèn ‘aubergine,
Solanum melongena’ (ABa 200) ; id., mulonjèn, melonjèn ‘id.’ (EJo 92, 282 ;
RCo) ; milonjèn (30), molonjèn (32) ‘id.’ (ALPA 49) ; StLuc. melanjenn, belanjenn ‘id.,
egg-plant’ (JMo) ; tri. melanjèn ‘id.’ (ALPA 49) ;
► mart. melonjèn bòdlanmè ‘Solanum racemosum’ ; melonjèn dyab ‘Solanum
spinosum’ (EJo 283).
○ Fr.lou. brème n. f. ‘eggplant (plant or fruit)’ (DLF).
Esp. amér. berenjena (RD, Ven.) ‘ahuyama, planta anual con tallos rastreros muy largos y
cubiertos de pelo áspero, hojas anchas y lobuladas y flores amarillas. (Curcubitaceae ;
Cucurbita maxima)’ (DA) ; berenjena ‘nombre de varias especies indígenas americanas
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
24
del género Solanum, al que pertenece también la planta típica europea de este nombre’
(Neves) ; berenjena ‘reciben este nombre diversas especies indígenas americanas del
mismo género Solanum y de la misma familia de la planta típica, que es nativa del Viejo
Continente’ (Santamaría).
E/CTT balangen(e), balangine, melongene, malangene ‘Solanum melongena, egg plant’ (<
Sp berengena) (Winer).
◄ Les trois désignations françaises du Solanum melongena, aubergine, mélongène ‘synon.
rare et vieux de aubergine’ (TLF) et bélengène, sont issues du même étymon arabe
bāḏinǧān, mais ont été transmises au galloroman par des voies différentes (FEW 19, 17a18a) ; aubergine vient du catalan albargen(i)a. Pour ce qui est des deux formes melongene
et bélengene chez Du Tertre (v. ci-dessus), v. Arveiller 337-340 : melongene est une
francisation du lat. melongena, qui « appartient au latin de la botanique à la fin du XVIe
siècle. […] C’est aux Antilles, croyons-nous, que le français melongène se vulgarise [suit
la citation de Du Tertre de 1667]. La seconde forme représente très probablement un
emprunt à l’espagnol berenjena. On peut penser, vu la région, à un emprunt par voie orale.
La première est préférée par l’auteur, puisqu’il l’utilise seule dans le titre du chapitre. C’est
évidemment un calque du "latin" melongena, sûrement connu d’ailleurs du P. Du Tertre,
savant en botanique. […] On peut donc supposer que quelques colons cultivés ont fourni le
terme aux habitants : il est de fait que les Antillais actuels utilisent encore en créole
‘melongẽne’ et ‘bérengère’. » – Pour les formes françaises, → FEW 19, 17a : mfr. nfr.
verangène ‘aubergine’ (1557–Cresp 1627), beringène (1791–Lar 1867, Valm 8, 364),
bérangène Cotgr 1611, berengère EncMAgr 2, 127, béringelle (1728), bélingèle (seit
Besch 1845), bélingène (seit Besch 1845), brehème 1791–Lar 1867, Valm 8, 364). – La
forme lou. brenm, brèm est donc à rattacher à cette dernière variante française.
La désignation brenzel dans les créoles de l’O.I. a été empruntée à l’indo-portugais
bringela, → RChLex 501 et DECOI II brẽzel ; Jansen 2009, 147 et 152.
ALH 1745/17-19, donne berejèn avec le sens ‘stérile’ ; il s’agit sans-doute d’une
« collision paronymique » avec branhang, branhany ‘stérile’ (ALH 2, 755-756).
bereng adj. ‘de plusieurs couleurs’
► haï. chwal be(r)eng / beheng (16) / berend (7) ‘cheval à la robe de plusieurs couleurs’
(ALH 1820).
◄ Orig. inc.
bèrings n. ‘roulement à billes’
haï. bèrings ‘ball bearings’ (HCED).
◄ Angl. (ball) bearings ‘roulement à billes’ (HSD).
bèrlòt n. ‘sexe féminin’
gua. bèrlòt (arg.) ‘chatte, sexe féminin’ (T/B).
◄ Orig. inc. Peut-être en rapport avec l’esp. bellota ‘fruto de la encina, del roble y de otros
árboles del mismo género‘ (DRAE) ; bellota (El Salvador) ‘vulva’ (vulg.) (DA) ; bellota,
beyota ‘vaina en que se crían ciertos frutos, tales como habichuelas’ (DicPR).
besin n. ‘écuelle’
StLuc. besin ‘basin’ (KD).
◄ Angl. basin.
beslèr n. ‘esp. de plante’
guy. beslère ‘liane commune de la forêt primaire, Schlegelia violacea ou Besleria violacea’
(GMJP 247).
◄ Nom propre Besler, d’après le nom du célèbre apothicaire Basilius Besler (1561-1629),
auteur d’un florilège volumineux, Hortus Eystettensis, publié en 1613 (Joëlle MagnonGonze, Histoire de la botanique, Paris : Delachaux et Nierté, 2009, 97). Il est courant en
botanique de nommer des plantes d’après des savants célèbres (cf. fuchsia, lobélie).
besment n. ‘sous-sol’
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
25
haï. besment ‘basement’ (HCED).
◄ Angl. basement.
bèt n. ‘savoir’
haï. bèt ‘knowledge’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être de l’angl. you bet ! ‘pour sûr !’ ?
bewòm n. ‘homme brutal’
haï. bewòm ‘tough guy’ (HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec angl. bay rum ?
bewonm n. ‘préparation médicinale’
haï. bewonm ‘bay rum lotion’ (HCED) ; mart. bewòm ‘bay-rhum (préparation médicinale,
d’origine saint-lucienne, à base de rhum et d’huile de feuilles de laurier’ (RCo).
◄ Angl. bay-rum.
bi-a-bi onom. ‘cri’
mart. bi-a-bi ‘cri que poussent les diables du carnaval pour annoncer leur arrivée ou leur
passage’ (RCo).
◄ Orig. inc. Probablement onomatopée.
bib n. ‘caroncule’
lou. bib, labib ‘caroncule ; barbillons (d’un poisson-chat)’ (DLC).
◄ Orig. inc. À rapprocher du fr. bibet ‘moucheron’ (FEW 17, 575b) ?
bibikrankran n. ‘casse-pieds’
haï. bibikrankran ‘nuisance, pest’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être onomatopée.
bibikwa v. ‘dégager des odeurs…’
guy. bibikwa v. ‘dégager des odeurs de transpiration’ (LTch).
◄ Orig. inc.
bibit1 n. ‘biceps’
haï. bibi(t) ‘biceps, upper arm’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être déformation plaisante de biceps.
bibit2 n. ‘araignée’
StLuc. bibit ‘araignée’ (ALPA 112/45).
◄ Orig. inc.
bibiy n. ‘crêpelure’
lou. bibiy ‘crêpelure, enchevêtrement’ (DLC).
◄ Orig. inc. Peut-être dérive du fr. bille.
bibloz n. ‘esp. de plante’
guy. bibloze [bibloz] ‘Symphytum officinale’ (GMJP 261).
◄ Orig. inc.
bichi interj. ‘en vain !’
haï. bichi ‘all for nought !, all in vain !, no way !, nothing doing !’ (HCED) ;
► M-G bichi-bichi : pale bichi-bichi ‘parler en aparté’ (MBa).
◄ Orig inc. Sans doute onomatopée. HPou cite une chanson guyanaise : Lè mo ka pase,
mo ka tande wichi-wichi, lè mo ka pase, mo ka tande wounou-wounou… ‘Quand je passe,
j’entends des chuchotis, des murmures…’.
bichòp n. ‘évêque’
haï. bichòp ‘bishop [protestant] ; big shot, big wig’ (HCED) ; dom. id. ‘pasteur’ (ALPA
600).
◄ Angl. bishop.
bid n. ‘morceau de bois…’
haï. bid ‘piece of wood on a doorjamb that prevents the hinges from being forced’
(HCED).
◄ Orig. inc. Angl. bead ?
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
26
bidim onom. ‘énorme’
haï. bidim ‘large quantity’ (HCED) ; ant. id. adj./adv. ‘énorme [antéposé] ; beaucoup’
(RGe) ; gua. id. ; bidimbo ‘bing, bang’ (LMPT) ; mart. bidim ‘augmentatif’ (par ex. gro
bidim, gran bidim) (EJo 58) ; ‘énorme ; onomatopée exprimant le bruit d’une chute
brutale’ (RCo) ; bidim fanm ‘femme rondelette’ (ALPA 435/31) ; StLuc. bidim
‘enormous, huge’ (KD).
◄ Onomatopée. – HPou : Vim, bim, vidim, bidim, bo, bidimbo etc. semblent tous des
onomatopées. – RGe précise que le mot est utilisé dans l’onomatopée boh bidim boh pour
imiter le roulement du gros tambour.
JPCh : mart. bidim ‘onomatopée exprimant le bruit d’une chute brutale’ doit se relier à gua.
bidimbo ‘bing, bang’ (LMPT) et, puisqu’il ne prend son sens augmentatif qu’en apposition
à grand/gros, ce sens doit être secondaire. Ailleurs le sens se référant à la quantité ou bien
au volume, cela doit provenir d’un tel sens augmentatif. On peut noter qu’on a grosso
modo la même structure dans fr. bam / badam / badaboum et la variante badadam (Enckell
/ Rézeau) et créole bim / bidim / bidimbo, d’une part, et, d’autre part, bidibip / bidip ne peut
pas se séparer de bip/bipbip. Il n’est sans doute pas utile de chercher un lexème du kikongo
ou de toute autre langue. → bim, bip, bidip.
bidip onom. ‘battement du cœur’
haï. bidip bidip bidip ‘sound of heart beat’ (HCED) ; gua. bidibip ‘id.’ (T/B).
◄ Onomatopée. → bip.
bidjonnèl n. ‘salle de danse’
haï. bidjonèl, bidjonnèl, bidyonèl, bidyonnèl ‘dancehall ; brothel’ (HCED).
◄ Orig. inc.
bidjoul adj. ‘joli’
mart. bidjoul ‘joli, mignon’ (RCo) ; guy. id. ‘parfait, agréable’ (GBa).
◄ Orig. inc. Rapport avec bijou ?
bidòl n. ‘argent’
haï. bidòl ‘dollar, money’ (HCED).
◄ Orig. inc.
bif n. ‘viande de bœuf’
haï. bif ‘inexpensive cut of beef’ (HCED).
◄ Angl. beef.
bigbòk n. ‘personne importante’
lou. bigbòk ‘gros chien, gros bonnet, personne importante’ (DLC).
○ Fr.lou. BIG BOY, big bog n. m. ‘person of wealth or importance, big shot’ (DLF).
◄ Angl. big bug ‘important person’ (SOED).
bigidi1 v. ‘hésiter, tituber’
ant. bigidi ‘être sot, fou ; scintiller, tituber, faire un faux pas, trébucher’ (RGe) ; gua. id.
‘tourner autour du pot, bafouiller, hésiter ; flancher, vaciller, tituber’ (LMPT) ; ‘zigzaguer’
(T/B).
◄ Orig. inc. D’après RGe et HPou de l’angl. to be giddy ‘avoir le vertige’.
Peut-être à rapprocher de bigue ‘boiteux’ ? Cf. FEW 21, 437a : mfr. bigue adj. ‘boiteuse’
Bouchet, saint. bigue ‘id. ; qui se sert de la main gauche, maladroit, embarrassé’, etc. ?
Peut-être onomatopée, à rapprocher de bigidi2 ?
bigidi2 onom. ‘bruit d’une chute’
ant. bligidip ‘onomatopée du galop humain léger’ (RGe) ; mart. bigidi(m) ‘onomatopée
indiquant le bruit fracassant que fait la chute d’un être humain ou d’on objet’ ; bigidi
‘renverser, jeter par terre, frapper’ (RCo) ; guy. bigidip ‘chute lourde et bruyante’ (GBa) ;
► mart. bigidannen (rare) ‘se précipiter ; galoper’ (RCo).
◄ Orig. inc., probablement onomatopée. JPCh : Cf. des onomatopées semblables avec
vocalisme [a] : fr. tagada ‘interj. (bruit du galop du cheval) ; m. acte sexuel, coït’, avec les
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
27
variantes bagadam ‘(bruit de galop du cheval)’, tougoudoug ‘id.’ (Enckell / Rézeau), argot
aller à flaquada ‘déféquer’ (1867), flagada interj. ‘merde !’ (1917), flagada m. ‘latrines’
(1929), flagada adj. ‘indolent’ (1936, tous trois Esnault s.v. flaquer), Paris radadame n.
‘bruit’ (1901) (FEW 23, 195a), radada ‘formation expressive imitant le bruit du tambour,
en particulier dans des refrains de chansons ; d’où bruit en général, tumulte ; activité
sexuelle, coït’ (depuis 1897, CellardR2). Si on part de bigidi ‘trébucher’ ou ‘tituber,
zigzaguer’, il n’est pas difficile de le rattacher à l’onomatopée, le rapport étant le même
qu’avec mart. bigidannen ‘se précipiter ; galoper’, sans qu’il soit besoin de faire appel à
des emprunts.
bigin n. ‘danse créole’
♦ Mart. « Les principales danses sont le bèlè, le caleinda, le guiouba, le cosaque et la
biguine » (Marbot 1846, 128) ;
gua. bigin ‘biguine (danse créole)’ (RGe ; LMPT) ; mart. bidjin ‘id. (style de musique
créole)’ (RCo) ; StLuc. bidjim [sic] ‘créole dance’ (JMo) ; guy. bigin ‘id.’ (GBa) ;
► gua. bigine ‘danser la biguine’ (RGe ; LMPT) ; mart. bidjine ‘id.’ (RCo) ; guy. bigine
‘id.’ (GBa).
◄ Orig. afric., peut-être d’origine bantoue, → Josephau 89 (qui écarte le rapport avec le
verbe angl. begin) : « Je crois […] qu’il s’agit d’une forme ayant pour base le radical kinou
/ kina qui, dans la plupart des langues bantoues signifie ‘danse / danser’. »
Bantou –kin– ‘danser’ ; kikongo kina ‘danser, sauter, gesticuler comme à la danse’ ;
mikinya ‘joie, fête’ (Laman).
bigote n. ‘moustache’
haï. bigòt, bigote ‘moustache’ (HCED ; ALH 260/6, 8).
◄ Esp. bigote ‘moustache’ (DEF).
bikwach n. ‘esp. de pain’
haï. bikwach ‘thick cassava bread’ (HCED ; ALH 953/11).
◄ Orig. inc.
bil n. ‘projet de loi ; facture’
lou. bil ‘projet de loi’ (DLC) ; haï. id. ‘utility bill’ (HCED).
◄ Angl. bill.
bila n. ‘collier’
haï. bila, manman bila ‘collier sacré’ (C-SSur) ; ‘magic charm necklace with pouch’
(HCED ; BHe 219 et 263) ; bila ‘a table or tent used in Petwo rites. Bila is a temple for the
Kongo lwa’ (BHe 219)..
◄ Orig. afric. Kerboull 1973, 271 : Bila (dessein, en bantou) désigne la table du sacrifice
pétro’. VERIFIER.
BHe 219 : In Kikongo, bila is a verb (to prase, to honor, or to boast about) and a noun
(origin, intention, or tabou).
bilbiten n. ‘merle, Quiscalus lugubris’
gua. bilbiten ‘merle des Antilles, Quiscalus lugubris’ (RGe ; LMPT ; T/B ; ALPA 126).
◄ Orig. inc. S. Fuchs : biller ‘serrer’ (FEW 1, 365a-b) + butin ? ou piller + butin ?
Onomatopée ?
bilding n. ‘bâtiment’
lou. bildin(g) ‘bâtiment, immeuble’ (DLC) ; haï. bilding ‘large building or structure’
(HCED).
◄ Angl. building. JPCh : Étant donné que le mot n’est attesté en français, en dehors d’un
hapax de 1770, qu’à partir de 1895 (cf. Höfler), il y a peu de chances que ce soit le français
qui ait introduit le mot en lou. et haï.
bilibo n. ‘bonbon’
gua. bilibo ‘bonbon fondant’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
28
biliwin n. ‘boisson alcoolisée ; folie’
haï. biliwin, bilirin ‘alcoholic beverage, liquor ; craziness, excitement’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être en relation avec l’esp. amér. bilí (PR) ‘bebida alcohólica hecha a
base de quenepa y ron’. « Here in Puerto Rico, […] one particular infusion has gained
popularity over the years and it’s considered a tradition, especially in the neighboring
island of Vieques, which is called Bilí (pronounced “bee-lee”). Its main ingredient is the
fruit called quenepa, product of the mamoncillo tree »
(https://gandido787.wordpress.com/2010/06/24/bili-quenepa-rum-infusion/).
bilobilo interj. ‘amen’
haï. bilobilo ! ‘amen ! [voodoo]’ (HCED) ; id., bilolo ‘an enthusiastic acclamation of the
Petwo rite’ (BHe 219).
◄ Orig. afric. BHe 219 : Bilolo is a peremptory word in Kikonto that means ‘perpare to
hear the decision’ or ‘people get ready to listen’.
biluèt n. ‘esp. de poisson’
ant. biluèt ‘autre nom du poisson chirurgien’ (RGe bilůĕt).
◄ Orig. inc. JPCh : Rapport avec mfr. nfr. bluette [f. ‘étincelle’] (seit ca. 1530, Marot),
etc. (FEW 9, 146a) dont les formes dialectales sont fréquemment de type [bəlẅèt] ?
bim onom. ‘paf !’
lou. bim ‘paf !’ (DLC) ; haï. id. ‘a resonant sound, bang, boom’ (HCED) ; gua. id. ‘bruit
d’un objet qui tombe’ (RGe ; T/B) ; ‘partez !’ (LMPT) ; M-G tonbe bim ‘arriver juste au
bon moment, tomber pile’ (MBa) ; mart. bim ‘onomatopée exprimant un choc brutal’
(RCo) ; guy. id. ‘bruit rappelant un coup porté à un objet ou à une personne’ (GBa) ;
‘onom. imitant le bruit d’un objet tombant par terre’ (LTch).
◄ Onomatopée, cf. Enckell / Rézeau 111-112 : bim (répété ou associé à bam / bom /
boum) ‘bruit de coups, de chutes, de chocs’.
bimbanm n. ‘fracas’
haï. bimbanm ‘clatter’ (HCED).
◄ Onomatopée, → bim.
bin1 n. ‘fève’
lou. bin ‘fève, haricot ; soja ; pisaille, fève, pois qu’on plante pour rendre des substances
nutritives à la terre’ (DLC).
◄ Angl. bean.
bin2 marqueur préverbal
lou. bin ‘preverbal marker used to mark present perfect’ (DLC).
◄ Angl. been.
bingbang n. ‘agitation’
haï. bingbang ‘commotion’ (HCED).
◄ Onomatopée ; cf. Enckell / Rézeau 113-116 : bing ‘bruit soudain, produit par un coup
brutal, un choc violent, une détonation, une explosion’ ; bing bang ‘bruit produit par un
bris de verre, de vaisselle’ ; ‘bruit de sonnerie d’une ou de plusieurs cloches’, etc.
bip onom. ‘boum, paf !’
lou. bip ‘boum, paf !’ (DLC) ; haï. id., bif ‘plop [sound of a sudden fall]’ (HCED) ; gua.
bip ‘pan !’ (LMPT) ; ‘bruit d’une chute’ (T/B) ; mart. id. ‘onomatopée exprimant une
chute brutale ; sans aucun raffinement, rustre’ (RCo) ; guy. id. ‘bruit de chute d’une
certaine hauteur (pour un fruit ou une personne)’ (GBa) ;
► haï. bip bip ‘pitter patter’ (HCED) ; guy. bipbipbip ‘onomatopée rappelant le bruit du
cœur’ (GBa) ; mart. bipe (rare) ‘brutaliser’ ; (néol.) ‘biper, passer un coup de fil’ (RCo) ;
gua. mò bip ‘mourir sur le coup’ (LMPT).
◄ Onomatopée. Le néologisme bipe ‘biper’ vient de bip ‘bruit d’un signal sonore, bref et
de faible intensité, souvent répété à l’identique’, attesté dep. 1957 [...], probablement
emprunté à l’angl. (to) beep ‘klaxonner, faire bip’ (Enckell / Rézeau 116-119 ; JPCh).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
29
bipè n. ‘bip’
haï. bipè ‘beeper’ (HCED).
◄ Angl. beeper.
biskèt n. ‘pointe du sternum’
haï. biskèt ‘sternum, breastbone ; diaphragm and stomach area beneath the ribs [humans]’
(HCED) ; id., piskèt (4) ‘pointe du sternum’ (ALH 301) ;
► haï. zo biskèt ‘breastbone, sternum’ (HCED).
◄ Angl. brusket, brisket. Le mot est en rapport avec la famille de mots dérivés du moyen
angl. brusket, angl. brisket d’une part, du fr. bréchet d’autre part, bien représentée aussi
dans les dialectes français, → FEW 15/1, 311a : mfr. bruchet ‘hampe du cerf’ Modus,
‘fourchette d’un oiseau’ (1555, Belon 39, Cotgr 1611) […] norm. briquet ‘poitrine des
animaux’ MN, havr. bréquet, PtAud. briquet ‘poitrine des animaux, surtout de la volaille’,
Andelis brichet ‘pointe du sternum’, Louv. bréchet ‘sternum des oiseaux de basse-cour’,
etc. [ …] Mfr. bruschet ‘os de la poitrine d’un homme auquel aboutissent les côtes’ (1385),
brechet (Rab ; Cotgr 1611), nfr. bréchet (Fur 1690–Ac 1878, brichet (Est 1549–Trév 1771)
[…], Paris bréchet ‘estomac’, norm. bruchet ‘creux de l’estomac’, brechet, brichet, Anet
bréchet ‘os de la poitrine’, etc. – PBr propose comme étymon du mot haïtien fr. brisquet,
cette forme ne semble pourtant pas être attestée ; nous penchons donc plutôt pour un
emprunt à l’angl., cf. ALH 1, 121 : « il nous semble qu’il pourrait s’agir là d’un emprunt à
l’anglais datant des commencements de la période coloniale, étant donnée la très grande
extension du terme en Haïti. » Vu la ressemblance formelle entre le mot anglais et les
variantes dialectales françaises, convergence serait également possible.
JPCh : Aucune forme moderne n’atteste le maintien du [-s-]. Dans la seule forme qui le
maintient, bruschet en 1385, il est très probable que la consonne est graphique. Comme
angl. brusket pourrait très bien aboutir à haï. biskèt et qu’on aurait besoin d’une influence
anglaise pour expliquer celui-ci à partir du norm. briquet, le plus simple est d’y voir un
emprunt à l’anglais.
bitako n. ‘rustre’
lou. bitako ‘péquenaud, rustre’ (DLC) ; ant. bitak(o) ‘personne honorable, sans doute,
mais dont l’allure fruste en dénote l’origine ; paysan, campagnard’ (RGe) ; gua. bitako
‘plouc, campagnard, cul-terreux’ (LMPT) ; mart. id. ‘campagnard peu élégant et cultivé’
(EJo 201) ; (péj.) ‘campagnard, bouseux’ (RCo) ; guy. bitak(o) ‘rustre, péquenot, arriéré’
(GBa) ;
► gua. moun bitako ‘péquenot, cul terreux, paysan arriéré (très péj.)’ (T/B)..
◄ Orig. inc. D’après Baissac (1880, 6) et EJo (201) le mot – ainsi que le mau. bitakwa
‘campagnard aux manières lourdes et gauches’ – serait dérivé de bitasyon < fr. habitation.
→ DECOI I, vol. P–Z, 342.
bitayouli n. ‘esp. de plante, Solanum leucocarpon’
guy. bitayouli, bitawiri [bitawili] ‘arbuste à petit arbre très commun en végétation
secondaire jeune, Solanum leucocarpon’ (GMJP 642) ;
► guy. bitayouli petites feuilles [bitayouli-ti-fèy] ‘arbuste commun en forêt secondaire
dans la région côtière, Cestrum latifolium’ (GMJP 635).
◄ Sranan bitawiri, bitawili. GMJP 643 : bitawiri, bitayouli emprunt au sranan tongo
bitawiri ‘plante amère’, désignant la même espèce ; ibid. 635 : bitayouli, altération du
sranan-tongo bitawili, une autre plante (Solanum leucocarpon) et ti-fèy ‘petites feuilles’ en
raison de la différence de taille des feuilles.
bitch n. ‘plage’
haï. bitch ‘beach’ (HCED) ; dom. bitj, StLuc. bitch ‘id.’ (ALPA 2).
◄ Angl. beach.
bitjoumakwenn adj. ‘très éloigné’
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
30
mart. (arch.) bitjoumakwenn, vitjoumakwenn ‘très éloigné’ (RCo) ; bitchoumakwenn
‘id.’ (ALPA 229/31).
◄ Orig. inc. RCo suggère une origine tamoule qui nous semble invraisemblable.
biyèt n. ‘billet de lotterie’
haï. biyèt ‘single lottery ticket’ (HCED).
◄ Esp. billete ‘billet’ (DEF).
biyetèl n. ‘vendeur de billets de lotterie’
haï. biyetè(l) ‘lottery ticket seller’ (HCED).
◄ Esp. amér. billetero (Mex., Pan.) ‘persona que se dedica a vender billetes de lotería’
(DRAE) ; billetero (Cuba, RD, PR, Ven.) ‘vendedor de billetes de lotería’ (DA) ; billetero
‘persona que vende billetes de lotería’ (Santamaría ; DicVen ; DicPR).
bizango n. ‘secte occulte’
haï. bissango ‘sorcier opérant en bande’ (C-SSur ; Métraux 1958/2007, 259) ; bizango
‘secret society of evildoers ; member of bizango group’ (HCED ; BHe 219) ; ‘secte
occulte, société de sorciers’ (ALH 1361/6).
◄ Orig. afric. ALH 2, 600 : de bissagots ‘ethnie insulaire africaine, originaire de l’archipel
du même nom, aujourd’hui rattaché à la Guinée portugaise’.
C-SSur proposent un étymon kikongo : nsango ‘bruit de conjuration’ (Laman).
bizanpwèl n. ‘mets pour les loa’
haï. bizanpwèl ‘food reserved for the spirits [voodoo]’ (HCED).
◄ Orig. inc. Probablement rapport avec → bizango.
bize n. ‘endroit’
StLuc. an bize ‘champ’ (ALPA 15/39).
◄ Orig. inc. ALPA 15 comm. : an bize, qui désigne à Sainte-Lucie un ‘endroit’, un ‘lieu’,
est donné ici dans le sens de ‘champ’.
biznaw n. ‘chose sans importance’
haï. biznaw ‘trifle, something’ ; id., bisnaw : biznaw yon moun ‘that’s your problem’
(HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec biznis, biznis a ou ? → biznis.
biznik ‘rien à faire’
ant. biznik ‘rien à faire’ (RGe).
◄ Orig. inc. D’après RGe du fr. bernique, cf. NPR : bernique (fam. et vieilli) ‘exprime que
l’espoir qu’on a est mal fondé et sera déçu’.
biznis n. ‘commerce’
lou. biznis ‘affaire, entreprise, commerce ; les affaires’ (DLC) ; haï. id. ‘small business,
shop’ ; ‘buying and selling ; shade dealings’ (HCED) ; StLuc. id. ‘business’ (JMo).
◄ Angl. business. En français, business [biznεs] est attesté depuis 1876 (NPR).
→ P. I business.
biznismann n. ‘commerçant’
haï. biz(n)ismann ‘businessman ; shady character’ (HCED ; ALH 1488/15 ; 1782/19).
◄ Angl. businessman. En français, businessman ‘homme d’affaires’ est attesté depuis
1871 (NPR).
blakawout n. ‘panne d’électricité’
haï. blakawout ‘blackout, power outage, electrical failure’ (HCED) ;
► haï. blakawout ‘to make s.o. see stars ; to knock s.o. out’ (HCED).
◄ Angl. blackout ‘panne d’électricité’ (HSD).
blakbòd n. ‘tableau noir’
StLuc. blakbòd ‘blackboard’ (JMo).
◄ Angl. blackboard ‘tableau noir’ (HSD).
blakbòl1 n. ‘cirage’
haï. blakbòl, plakbòl ‘shoe polish’ (HCED).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
31
◄ Angl. black-ball. Le mot est également attesté en français canadien ; selon Dionne et
GPFC il vient de l’angl. black-ball ‘cirage en boule ou en boîte’.
blakbòl2 adj. ‘insouciant’
mart. blakbòl ‘insouciant’ (RCo).
◄ Orig. inc. HPou : Le mot est inconnu à la Guadeloupe. Si l’on tient compte que la
Martinique a connu une longue occupation anglaise, il est possible que blakbòl soit une
déformation de l’angl. black boy.
blak-djak n. ‘esp. de plante’
lou. blak-djak ‘une esp. de plante grimpante, Berchemia scandens’ (DLC).
◄ Angl. black jack.
blakin n. ‘cirage’
haï. blakin ‘shoe polish’ (HCED).
◄ Orig. inc. Angl. blacking ?
blankit n.
tri. blankite ‘term of reproach levelled at fair complexions, especially when rosiness forms
no part of them’ (JTh 22).
◄ Esp. blanquete ‘afeite que usaban las mujeres para blanquearse el cutis’ (DRAE).
blap onom. ‘bruit d’un objet qui tombe’
gua. blap ‘bruit d’un objet qui tombe à plat ou en s’étalant’ (T/B).
◄ Onomatopée.
blaw onom. ‘bruit d’un coup de feu’
haï. blaw ‘sound of gunshot’ (HCED).
◄ Onomatopée, cf. Enckell / Rézeau : blam ‘brut d’un choc ou d’un coup violent ; bruit
d’un coup de feu, d’une explosion’.
blè n. ‘ronde à deux’
M-G blè ‘ronde à deux’ (MBa).
◄ Orig. inc. JPCh : Rapport avec → bèlè ?
blèg n. ‘problème’
haï. blèg ‘trouble, problem’ (HCED).
◄ Orig. inc. Probablement de l’angl. blag ‘(violent) robbery’ (SOED).
blèktòp n. ‘goudron’
lou. blèktòp ‘macadam, goudron qui sert à couvrir des chaussées, bitume’ (DLC).
○ Fr.lou. BLACKTOP n. m. ‘tar, blacktop ; paved road’ (DLF).
◄ Angl. blacktop ‘asphalt’ (Webster’s).
bleng onom. ‘bruit d’un objet qui tombe’
haï. bleng ‘bip, beep [resonant sound of an object falling onto a surface]’ (HCED).
◄ Onomatopée.
blenndè n. ‘mixeur’
haï. blen(n)dè ‘electric blender’ (HCED).
◄ Angl. blender.
Blèz nom propre
haï. alèz kou (mèt) Blèz ‘well off, to have it made’ (HCED) ; alèz kòm Blèz ‘à l’aise’
(ALH 2135/15) ; gua. alèz kon Blèz si lafalèz ‘à l’aise comme des poissons dans l’eau’
(LMPT) ; mart. id. (RCo).
◄ De la locution fam. fr. à l’aise Blaise (ALH 2135).
bling onom. ‘bruit de métal qui tombe’
haï. bling ‘ping [sound of metal hitting pavement]’ (HCED).
◄ Onomatopée, cf. Enckell & Rézeau : bling ‘bruit de vaisselle ou de verre brisé’.
blip onom. ‘bruit de qch qui tombe avec un bruit sourd’
haï. blip ‘plop [muffled sound without resonance]’ (HCED) ; gua. id. ‘inélégant’ (LMPT) ;
‘onom. pour qch qui tombe avec un bruit sourd, ou pour qch qui arrive à l’improviste’
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
32
(T/B) ; mart. id. ‘onom. indiquant une chute brutale ; fruste, peu maniéré ; brusquement’
(RCo) ; guy. id. ‘onom. traduisant la chute d’un objet ou un évènement brusque ou
imprévu’ (GBa) ;
► gua. blipman ‘brusquement, sans prévenir, sans crier gare’ (LMPT) ; mart. id.
‘brusquement’ (RCo).
◄ Onomatopée. → bip.
blo1 n. ‘coup’
haï. blo ‘blow, hit’ ; ‘lie, falsehood’ (HCED) ;
► haï. blo ‘to deceive, dupe, fool’ (HCED).
◄ Angl. blow ‘coup’.
blo2 onom. ‘bruit d’un choc’
gua. blo ‘onomatopée pour rendre un bruit de choc’ ; ‘au pas de charge, dare-dare’ ;
‘surprise-party, boum’ (LMPT) ; ‘collision’ (T/B ; MBa) ; M-G id. ‘bal improvisé, …
généralement bien arrosé de rhum’ (MBa) ; mart. id. ‘net, d’un seul coup, sur le champ ;
accident de voiture’ ; (néol.) ‘bal, zouk’ (RCo) ; guy. id. ‘désordre, scandale, jonction,
réunion’ (GBa) ;
► gua. blo-blo-blo ‘pas bruyants et martelés’ (RGe) ; ‘on disait blo-blo-blo pour changer
de cavalière en dansant’ (LMPT) ; mart. an blodal (rare) ‘immédiatement, sur le champ’
(RCo).
◄ Onomatopée. HPou : Les acceptions ‘surprise-party, bal, etc.’ s’expliquent par le bruit
que font ces bals improvisés.
blò-blò n. ‘tissu de qualité inférieure’
StLuc. blò-blò ‘inferior cloth material’ (JMo).
◄ Orig. inc.
blòblòtjò adj. ‘chiffonné’
mart. blòblòtjò (rare) ‘chiffonné’ (RCo).
◄ Orig. inc. Peut-être une création de l’auteur RCo.
blokoto onom. ‘galop de cheval’
gua. blokoto ‘galop de cheval’ (RGe) ; ‘patatras, dégringolade, bruit de chute’ (LMPT) ;
mart. b(l)ogodo ‘onom. exprimant une chute brutale et bruyante ; vacarme’ (RCo) ; StLuc.
blokoto ‘the galloping of a horse ; the sound made by something hitting the ground’
(JMo) ;
► gua. tonmblokoto ‘marcher lourdement ; lourd, pataud’ (LMPT).
◄ Onomatopée. Selon Josephau 85, il présente une ressemblance avec un équivalent
africain : blogodo ! blokoto ! (en créole guyanais : vlogodôô !) correspond très
certainement au bambara foro-ko-to qui comporte l’idée d’un ‘bruit de galop’ ou prend le
sens de ‘tomber brusquement et avec bruit’ (Delafosse 1955, 222).
blòp blòp onom. ‘bruit sonore’
haï. blòp blòp ‘bumpety-bump’ (HCED).
◄ Onomatopée, cf. Enckell / Rézeau : blop ‘bruit sonore, ponctuel et discret’.
bloukoutoum n. ‘vacarme’
mart. bloukoutoum (rare) ‘vacarme’ (RCo).
◄ Orig. inc. Peut-être une création de l’auteur RCo. JPCh : à rattacher à → blokoto.
bloup onom. ‘bruit d’un choc’
haï. blou, bloup ‘sound of sudden impact’ (HCED).
◄ Onomatopée.
bo1 n. ‘baiser’
lou. bo ‘kiss’ (Fortier 1895, 10-11) ; v. ‘(s’)embrasser’ (DLC) ; haï. id. ‘kiss’ ; v. ‘to kiss ;
to sting [insects] ; to kiss each other’ (HCED) ; ‘faire l’amour’ (ALH 406/2, 15) ; gua. id.
‘baiser, petit baiser ; embrasser’ (LMPT ; T/B ; MBa) ; mart. id. ‘baiser ; embrasser’
(RCo) ; StLuc. id. ‘kiss, to kiss’ (JMo ; KD) ; guy. id. ‘id., embrassade’ (GBa) ;
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
33
► haï. bobo v. ‘baiser’ (SDu 295) ; bobo ‘kiss’ ; v. ‘to kiss ; to sting [insects] ; to kiss each
other’ (HCED) ; gua. tibo ‘baiser, bisou, bise’ (LMPT).
○ Fr.lou. bo n. m. (baby talk) ‘kiss’ (DLF).
◄ Orig. inc. Josephau 86 : Le verbe bo ‘embrasser’ du créole, est probablement un peu
plus africain que français. Si, en effet, on peut supposer que le normand faire mâ a pu
devenir faire ba (qui existe encore dans ce que j’appelle le "créole-français"), le mot est
également traduit, dans les dictionnaires kikongo, par ‘bruit des lèvres’ et est
phonétiquement plus proche. D’autre part, le mot qui en créole haïtien, signifie
‘embrasser’, était plutôt, autrefois, bobo : on peut penser que c’était là l’emploi, comme
verbe, du nom kikongo bobo qui signifie ‘bouche’. Les Congolais, en effet, n’ont pas de
verbe signifiant ‘embrasser, donner un baiser’ car ils pratiquent le "baiser sans contact" si
l’on peut dire, se contentant de faire entendre – à distance – une sorte de claquement des
lèvres.
Le FEW 1, 272a, enregistre des terme voisins : [‘baiser’] pik. bé, Urim. ba, Metz bâ,
Rémilly, Augny bā (kinderwort). → ba.
JPCh : On pourrait imaginer une variante vocalique des synonymes ba (dérivé enfantin de
biser) et bè (représentant de beccus, cf. pik. boul. bec ‘baiser’, etc. Abbeville bé… yèr.
bé… (FEW 1, 305a), forme radicale de Paris bécot ‘baiser’ ibid.
bo2 onom. ‘bruit d’un choc’
gua. bo ‘exclamation (étonnement amusé…)’ (T/B) ; mart. id. ‘exprime un bruit sec
provenant d’un choc ; boum’ (RCo).
◄ Onomatopée. HPou : boooo ! ou poooo ! sont des exclamations plus que des
onomatopées, pas forcément d’étonnement amusé, le plus souvent traduisant l’agacement
ou la colère.
bobi n. ‘ours’
guy. bobi ‘ours (personnage de carnaval représentant un ours avec une queue)’ (GBa).
◄ Angl. bobby. JPCh : Cf. « Bobby Bear was a Cartoon Character in the Daily Herald
newspaper starting in 1919. He was a young male bear character based on the Steiff Teddy
Bear that was popular at the time. » (Wikipedia, article Bobby Bear) ; Google annonce
4.900.000 résultats pour Bobby l’Ours, en français.
bobiyo n. ‘voyou’
ant. bobiyo ‘un bambillo [‘gamin de rues, voyou, dévergondé’] adulte et agressif’ (RGe).
◄ Orig. inc., peut-être variante de bambillo. Pour l’origine de bambillo [banbiyo] → P. I
bambin.
bòbò n. ‘prostituée’
gua. bòbò ‘prostituée, putain, fille de joie, pute’ (RGe ; LMPT) ; guy. id. (GBa).
◄ Orig. inc. D’après RGe (bǒbǒ) de bord-bord ‘celle qui fréquente les abords de quais’,
péripatéticienne qui guette l’arrivée des bâteaux ou plutôt celle des marins’.
Peut-être à rapprocher d’un mot dial., FEW 1, 418b : PtAud. bobée ‘poupée’ ? Ou de bòbòt
‘sexe féminin’ ? → bòbòt.
bòbòl n. ‘fraude’
StLuc. bòbòl ‘underhand transaction, bribery ; fraud, trickery, deceit, chicanery, artifice’
(JMo ; KD) ;
► StLuc. bòbòlis ‘swindler, crook’ (KD ; ALPA 489/43).
○ E/CTT bobol, boboll, bubol, bubbul ‘graft ; corruption ; fraud ; embezzlement’ (south
central Zoombo Kikongo lu-bubulo ‘corruption’ ; Kikongo bubula ‘become corrupt ; go
rancid’) ; bobolist ‘a person who practices bobol ‘corruption, graft’ (Winer).
◄ Orig. afric. D’origine kikongo (v. E/CTT bobol ci-dessus), peut-être transmis par
l’anglais ou le créole anglais.
bobori n. ‘esp. de gâteau’
haï. bobori ‘thick cassava cake’ (HCED ; ALH 206/20 ; 953).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
34
◄ Orig. inc.
bòbòt n. ‘sexe féminin’
haï. bòbòt ‘female genitals, vagina’ (HCED ; ALH 317) ; bobo ‘id. ; layer [sort of shell]
covering small bananas when the trees start blooming’ (HCED).
◄ Orig. inc. JPCh : Peut-être du mfr. bobo m. “nature (sexe) d’une fille” (familier,
plaisant, Cholières, 1585, rapporté par Leroux 1735) (DoillonArg) ?
boboti n. ‘esp. de plante’
haï. boboti ‘esp. de plante, Physalis pubescens’ (ALH 1713/20).
◄ Orig. inc.
bòbòy n. ‘homme câlin’
ant. bòbòy ‘celui, celle qu’on a l’habitude de couvrir de bo (baisers)’ (RGe) ; gua. id.
‘homme câlin et caressant’ (LMPT) ; mart. id. (arch.) ‘caressant’ ; (rare) ‘homme qui se
montre tendre avec les femmes’ (RCo) ;
► gua. bòbòyòt ‘amoureuse, femme pleine de tendresse’ (RGe ; LMPT) ; mart. id. (arch.)
‘petite chérie’ (RCo).
◄ Orig. inc. Rapport avec haï. bòbòy ‘naif’, → P. I ébaubi ?
bodja n. ‘pratique…’
guy. bodja ‘pratique selon laquelle plusieurs personnes s’engagent à aider un collègue sur
le plan financier, en lui versant par exemple une certaine somme toutes les quinzaines ou
toutes les fins de mois, pour lui permettre de réaliser un projet. Cette pratique avait cours
autrefois, sur les chantiers’ (LTch).
◄ Orig. inc.
bodjo n. ‘troupeau’
mart. bodjo (rare) ‘troupeau’ (RCo).
◄ Orig. inc.
bòdjòy n. ‘sandales’
haï. bòdjòy ‘sandales’ (ALH 1049/20).
◄ Orig. inc.
bodobo n. ‘bille en verre’
gua. bodobo ‘bille en verre bulleux d’une seule couleur’ (LMPT).
◄ Orig. inc. HPou : Probablement onomatopée qui imite le bruit du choc des billes ; →
badach.
bòf onom. ‘bof’
gua. bòf ! ‘bof’ (T/B).
◄ Onomatopée, cf. NPR : bof ‘interjection exprimant le mépris, la lassitude,
l’indifférence’.
boflo n. ‘esp. de poisson’
lou. boflo ‘esp. de poisson (genus Ictiobus)’ (DLC).
◄ Angl. buffalo fish.
boga n. ‘crapaud’
haï. boga, bonga ‘type of large toad’ (HCED).
◄ Orig. inc.
bogodo adj. ‘beaucoup’
haï. bogodo ‘much, plenty’ (HCED).
◄ Onomatopée, JPCh : variante vocalique de → bigidi.
bogota n. ‘bagnole’
haï. bogota ‘jalopy, rattletrap, old car’ (HCED).
◄ Orig. inc. Du toponyme Bogotá ? Peut-être en relation avec esp. amér. bogotazo ‘ruina,
incendio, destrucción, pillaje, asesinato. Deriva su nombre de los sucesos ocurridos en
Bogotá el 9 de abril de 1.948, cuando gran parte de la ciudad quedó destruida, etc. (José
Solís Moncada)’ (DicCol).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
35
bòhè n. ‘viande faisandée’
gua. bòhè ‘viande faisandée ; puanteur’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
bohot n. ‘effets’
tri. bohôtes ‘effets [biens personnels]’ (JTh 37).
◄ Esp. amér. bojote (RD, PR, Col., Ven.) ‘paquete pequeño, envuelto descuidadamente’
(rur., pop.) ; (PR) ‘bulto o paquete grande de cosas desordenadas envueltas en una tela o
trapo, generalmente con forma redondeada’ (DA) ; bojote ‘cosa abultada’ (DicPR).
bohoun n. ‘chant funèbre’
haï. bohoun ‘chant funèbre’ (C-SSur) ; ‘a Vodou funeral rite and funeral chant’ (BHe
220).
◄ Orig. afric. Fon bouhoun ‘tamtam des esprits’ (C-SSur).
bòk onom. ‘bing, bang’
gua. bòk ‘bing, bang’ (LMPT).
◄ Onomatopée.
bokche v. ‘buter (contre)’
lou. bokche ‘buter (contre) ; trébucher’ (DLC).
◄ Orig. inc.
bòkè ‘perlèche’
haï. bòk(y)è ‘dried spittle [at corner of mouth] ; cracks or sores at corner of mouth’
(HCED) ; bòkè ‘aphte’ (ALH 383).
◄ Esp. boquera ‘excoriación que se forma en las comisuras de los labios y les impide
abrir la boca con facilidad’ (DRAE).
bokit n. ‘seau’
haï. bokit, boukit ‘bucket, pail’ (HCED ; ALH 747, 748, 757) ; ‘grande boîte de conserve
vidée de sa mantègue’ (ALH 1460, 1462/8) ; yon bokit ‘many, much, a ton of’ (HCED) ;
gua. bokit ‘récipient’ (LMPT) ; M-G id. ‘récipient de fer-blanc contenant plusieurs litres
(généralement anciennes boîtes de conserve de cinq kilos de saindoux ou autres graisses)’
(MBa) ; mart. botjit ‘seau en bois’ (fr. rég. boquitte) (RCo) ; StLuc. bokit ‘bucket’ (JMo) ;
► gua. tibokit ‘petit récipient’ (LMPT).
◄ Angl. bucket ‘seau’ (ALH 1, 344).
bòkò n. ‘prêtre du vaudou’
haï. bocor ‘papa-loi, prêtre du vaudou’ (Faine) ; boco(r) ‘rebouteux’ (C-SSur) ; bòkò
‘witch doctor [voodoo priest who deals in both good and bad magic] ; voodoo priest’
(HCED ; ALH 1338 ; BHe 220) ; ‘oracle’ (ALH 1344).
◄ Orig. afric. Ewe bokò ‘diviner, priest’ (Westermann ; Baker 1993, 147).
ALH 2, 587 : fon bokònò ‘devin, interprète du Fa doublé d’un guérisseur’ (Se/Ra ;
Kerboull 1973, 271).
boko n. ‘esp. de bois’
guy. boko ‘bois dur employé en charpente et ébénisterie’ (GBa).
◄ Nom scientifique Bocoa prouacensis (http://www.guyaneguide.com/dossiers/bois.htm).
bokodji n. ‘varieté d’igname, Discorea alata’
mart. bokodji ‘variété d’igname blanche très appréciée dans le sud de la Martinique,
Discorea alata’ (RCo).
◄ Orig. afric. RCo : Ce mot semble dérivé de l’ibo (langue actuelle du Nigeria) dans
laquelle gyi signifie ‘igname’. VERIFIER
bòl1 n. ‘balle’
gua. bòl ‘ligne de pêche formant une pelote, après avoir été enroulée autour des doigts’
(ABa 73) ; StLuc. bòl ‘ball ; cricket’ (JMo) ;
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
36
► gua. bòl-a-jounou ‘rotule’ (T/B) ; mart. bòl-bonda ‘fesse’ ; bòl-bra ‘coude’ ; bòljounou ‘rotule’ (RCo).
◄ Angl. ball. JPCh : Cf. angl. ball ‘any rounded protuberant part of the body; now chiefly
applied to those at the base of the thumb and great toe’ (OED2).
bòl2 n. ‘mensonges’
gua. bòl ‘mensonges, bobards’ (LMPT).
◄ Orig. inc. JPCh : Cf. angl. balls ‘conneries, couillonnades’ ? Car outre l’étrangeté de la
survivance isolée d’un mot d’afr. mfr. (cf. FEW 15/1, 176a : Afr. bole f. ‘tromperie ;
débauche’ (13. jh.), il y a aussi l’étrangeté du maintien de la forme la plus ancienne, car les
attestations mfr. sont de forme boulle (DMF s.v. bole), le radical de la famille étant à cette
période presque exclusivement boul-.
bòld-hed adj. ‘chauve’
lou. bòld-hed, bòld-èd ‘chauve’ (DLC).
○ Fr.lou. BALD HEAD adj. ‘bald’ (DLF).
◄ Angl. bald headed ‘chauve’ (HSD).
bòlèt n. ‘loterie’
haï. bòlèt ‘privately owned lotterie’ ; adj. ‘not serious, mediocre [for an institution]’
(HCED) ;
► haï. bòlètye, bòlètmann ‘person that regularly buys tickets for the lottery’ (HCED).
◄ Esp. amér. boleto ‘boleta, cédula, billete (boleto de trenes, de teatro, etc.)’ (Neves ;
Santamaría ; DicPR).
bolit n. ‘javanais’
haï. bolit, boulit ‘parler javanais des enfants’ (ALH 344).
◄ Orig. inc. ALH 1, 145 : l’étymologie de bolit est obscure. Il est possible que bolit
désigne un "javanais" particulier.
bòlò n. ‘grosse bille’
ant. bòlò ‘grosse bille en cristal ou en porcelaine ; charge (de boulet) qu’on traîne ; enfant
conçu par une femme aussitôt abandonnée par le père ; enfant non désiré et confié, par la
fille mère qui doit travailler, à la garde d’une parente ou de sa propre mère ; parole
imprécatoire’ (RGe) ; mart. bòlò(f) ‘grosse bille’ (RCo) ; guy. bòlò ‘gros testicule’ (LTch).
◄ Orig. inc.
bolobolo n. ‘personne imprudente’
haï. bolobolo ‘wild and reckless person’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être en relation avec l’esp. amér. bolo (Cuba) ‘persona torpe, de escasa
inteligencia’ (DA) ; bolo ‘borracho’ (Santamaría) ; bolo (coloq.) ‘hombre ignorante o de
escasa habilidad’ (DRAE).
boloko adj. ‘rustre’
ant. boloko ‘grossier, vulgaire’ (RGe) ; gua. id. ‘rustre, sens auquel s’ajoute parfois l’idée
qu’il s’agit d’un individu balourd ou même mal bâti’ (Josephau 77) ; ‘rustre, balourd,
pequenot’ (LMPT ; ALPA 566) ; M-G id. ‘individu très peu intelligent’ (MBa) ; mart. id.
‘pequenaud’ (ALPA 566/31) ; bòlòkòy (rare) ‘mal fagoté’ (RCo) ; bouloukou ‘rustre ;
hernie scrotale’ (Josephau 77).
◄ Orig. afric. D’après Josephau 77 (qui cite F. Ortiz : Glosario de Afronegrismos, 1924)
le mot doit venir de l’adjectif yoruba buru ‘mauvais, méchant ou malade’ ; Ortiz ajoute que
Boruku, dans la mythologie yoruba, est une divinité personnifiant les difformités et les
maladies. Cf. yoruba burúkú ‘mauvais, méchant’ (Sachnine).
Une autre étymologie proposé par Josephau est bambara borokou ‘mal venu, qui a mal
poussé’ (cf. Delafosse 1955, 76).
bolotyo n. ‘puceron’
M-G bolotyo, bolocho ‘puceron’ (MBa).
◄ Orig. inc.
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
37
bòlwiva n. ‘charançon’
lou. bòlwiva, bolwiva, bòlwivèul ‘charançon’ (DLC) ; haï. bòlwivèl ‘id.’ (HCED).
○ Fr.lou. BOLL-WEEVE [bolviw] n. m. ‘boll weevil’ (DLF).
◄ Angl. boll weevil ‘anthonome du cotonnier’ (HSD).
bolz n. ‘?’
► StLuc. glonn bolz ‘champ’ (ALPA 15/39).
◄ Orig. inc.
bome n. ‘hydromètre’
lou. bome ‘hydromètre Baumé’ (DLC) ;
► lou. bome ‘mesurer l’épaisseur d’un sirop avec un hydromètre Baumé’ (DLC).
◄ Nom propre Baumé, d’après le chimiste français Antoine Baumé (1724-1804).
bon1 n. ‘paiement’
haï. bon ‘payment, installment ; bond [finance]’ (HCED).
◄ Angl. bond ‘bon ; obligation’ (HSD).
bon2 n. ‘amulette’
haï. bon ‘bottle containing magic liquid to protect one’s home against evil spirits
[voodoo] ; charm, any magic object to protect one’s home against evil spirits’ (HCED).
◄ Orig. afric. Fon bǒ ‘gri-gri, amulette, talisman ; sortilège, maléfice, réalisé avec des
feuilles et autres ingrédients’ (Se/Ra).
bonba1 n. ‘cul-de-jatte’
gua. bonba ‘cul-de-jatte’ (LMPT).
◄ Orig. inc. HPou : Peut-être d’un nom propre, du nom d’un cul-de-jatte connu.
bonba2 n. ‘danse’
haï. bonba ‘Petwo dance’ (HCED ; BHe 220).
◄ Esp. bomba (PR) ‘bombo o tambor grande que se toca con una maza ; baile de origen
africano, acompañado de canto en que sólo se toca dicho tambor ; el canto monótono que
acompaña a este baile’ (Neves) ; bomba (PR) ‘bombo o tambor grande que se toca con una
maza’ ; ‘baile de origen africano, acompañado de canto, en que sólo se toca este
instrumento por toda música’ ; ‘el canto con el cual se acompaña de ordinario este baile’
(Santamaría) ; bomba (PR) ‘género musical de influencia africana que consiste en un reto,
conversación y diálogo entre el tocador y el bailador’ ; ‘música de este género’ (DA) ;
bomba ‘tambor hecho con un barril y un pellejo de chivo’ ; ‘baile y música de origen
negro’ ; ‘copla que se recita en el baile del sesis chorreado, con el fin de dar bromas y
rechiflar a alguien’ (DicPR).
bonbòt n. ‘embarcation’
haï. boumba ‘petit canot, creusé dans un tronc d’arbre’ (Faine) ; boumba ‘id.’ (HCED) ;
bonba ‘embarcation sommaire : tronc d’arbre creusé’ (ALH 1861/8) ; ant. bombòt ‘grand
canot qui transportait jadis passagers et bagages du paquebot aux quais ; aujourd’hui
longue pirogue qu’on loue pour aller pique-niquer aux îlets’ (RGe) ; M-G banbot ‘grand
canot qui assurait le chargement et déchargement des passagers et des marchandises en
baie de St Louis’ (MBa ; T/B) ; mart. bonm ‘cargo’ (EJo 213) ;
► ant. bonbotye ‘patron, possesseur d’un bombòt’ (RGe) ; M-G banbotye ‘marin de
banbot’ (MBa ; T/B).
◄ Faine : de l’angl. bumboat ‘petit canot à victuailles’. Cf. angl. amér. bumboat ‘a boat for
carrying provisions to a ship at a distance from shore, or from vessel to vessel lying off
shore’ (Webster’s).
EJo 213 : Le cargo boat s’appelait jusqu’en 1910 une bombe, d’un mot anglais bumboat
qui signifie ‘le canot à provisions’. On appelait aussi bombe sur les navires négriers la
partie où se tenaient les esclaves.
bongo n. ‘tambour’
haï. bongo ‘bongo drum’ (HCED) ; ant. id. ‘un des instruments de la batterie’ (RGe).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
38
◄ Esp. bongó ‘instrumento músico de percusión, usado en algunos paises del Caribe, y
que consiste en un tubo de madera cubierto en su extremo superior por un cuero de chivo
bien tenso y descubierto en la parte inferior’ (DRAE) ; esp. amér. bongó, bongo (Cuba,
Ven.) ‘instrumento musical de percusión hecho con una base circular de madera cubierta
con un cuero tenso’ ; (PR) ‘pareja de tambores de pequeño tamaño, unidos entre sí, hechos
de madera con membrana de cuero vacuno’ (DA) ; bongó (voz de origen africano) (Cuba)
‘tambor que los negros usan en sus fiestas’ (Nó los indios, como señala erróneamente Ac.)’
(Neves ; Malaret).
bonit n. ‘esp. de poisson’– DECOI II bonit.
♦ Ant. « … la description de plusieurs autres poissons, comme de la Bonite, des Carangues,
des Capitaines… » (Du Tertre 1654, 293) ;
haï. bonit, bonnit ‘frigate mackerel’ (HCED) ; ant. bonit, bonnit, bonik, bonnik ‘bonite,
petit thon’ (RGe ; ALPA 139) ; gua. bonik ‘bonite, désigne plusieurs esp. de Scombridés’
(T/B ; MBa) ; dom. bonito ‘petit thon’ (ALPA 139/21) ; mart. bonit ‘bonite, Euthyanus
pelamis’ (RCo).
○ Esp. amér. bonito ‘pez grande, de carne sabrosa, que se cría en la bahía de Santa Marta.
Es pez escómbrido y su nombre científico es Sarda sarda (PR).’ (DicCol).
E/CTT bonito, bonit(t) ‘Auxis thazard or Sarda sarda, edible marine fish’ (< Sp. bonito ‘a
marine fish’) (Winer).
◄ Esp. bonito ; la première attestation en français se trouve dans la version française du
récit de Pigafetta publiée en 1525 (Arveiller 100). Chaudenson range le mot, attesté aussi
dans les créoles de l’O.I., parmi le voc. des îles : « Il désigne un poisson commun dans les
mers chaudes et, comme dorad, il doit être dès le XVIe siècle en usage dans le parler des
marins de plusieurs nations. […] Il n’a donc pas eu de difficulté à passer de la langue des
marins à celle des colons, aux Antilles d’abord, dans l’O.I. ensuite » (RChLex 602).
bonnapwemidi interj. ‘bon après-midi’
StLuc. bonnapwemidi ‘good afternoon’ (KD).
◄ Calque de l’angl. good afternoon.
bonndis n. ‘fesses’
tri. bonndis ‘fesses’ (ALPA 354).
◄ Orig. inc. Rapport avec bonda ‘fesses’, → bounda ?
bonten n. ‘guingan’
lou. bonten ‘guingan épais, cotonnade à carreaux épaisse, (toile de) vichy’ (DLC).
◄ Orig. inc.
bòs1 n. ‘autobus’
lou. bòs ‘bus, autobus, autocar’ (DLC).
◄ Angl. bus. → P. I autobus.
bòs2 n. ‘patron’
lou. bòs ‘patron’ (DLC) ; haï. id. ‘artisan, master, craftsman, builder ; bud, guy
[disrespectful term to address s.o.]’ (HCED) ; ‘artisan professionnel, patron, propriétaire’
(ALH 1166, 1400, 1413, 1436, 1446, 1448, 1449) ; StLuc. id. ‘chief’ (JMo) ;
► haï. bòs bijou ‘bijoutier’ (ALH 1454/2) ; bòs boulanje ‘boulanger’ (ALH 1447) ; bòs
chapant ‘general carpenter’ (HCED ; ALH 1399) ; bòs ebenis ‘cabinet-maker’ ; bòs fòjon
‘blacksmith, metal smith, tinsmith’ (HCED) ; bòs kanari ‘potier’ (ALH 1453/1, 19) ; bòs
kòdonye ‘shoe-maker, shoe repairman’ (HCED) ; bòs koutriyèz ‘couturière’ (ALH
1419/1) ; bòs machòket (→ machoquer) ‘bungler’ ; bòs mason ‘mason, bricklayer ;
construction foreman’ ; bòs pent ‘[house] painter’ ; bòs seri (< serrure) ‘locksmith’
(HCED) ; bòs tayè ‘tailleur’ (ALH 1420) ; lou. gro bòs ‘directeur, gérant, patron (dans une
sucrerie)’ (DLC).
○ Fr.lou. BOSS, boss n. m. ‘boss, employer, owner, headman, foreman, master’ (DLF).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
39
◄ Angl. boss. ALH 2, 518 : La variante bòs pose un problème étymologique : elle n’est
peut-être pas issue du mot angl. boss, mais d’un étymon fr., → FEW 15/1, 26b : Lütt. bos’
m. ‘agent de police ; chef d’atelier’, nam. bôse ‘maitre, patron’, Nivelles bôze ‘tenancier du
cabaret’, LLouv. bos ‘tenancier du logement’, Ath bosse ‘maître’ Vie wall 2, 84, Mons
‘chef d’un établissement, surtout d’une auberge, d’un cabaret’, Nord bọs ‘le maître’ ALF
802 p 272, pik. bausse ‘riche bourgeois’ Esc § 51, argot beausse ‘riche bourgeois’ (1837 ;
t. des voleurs flamands’ Michel 1856), Paris bausse ‘patron d’une manufacture, d’une
usine’ (SainéanSourc 2, 220 ; Lar 1867–Ds 1896), etc.
JPCh : La caractéristique principale du mot créole, c’est qu’il n’est attesté qu’en lou. haï.
StLuc., ce qui paraît exclure une origine française, d’autant plus que fr. boss m. n’est
attesté en français que depuis 1869 et d’abord en référence aux USA, et beausse depuis
1837 qui vient de Wallonie et Picardie. Je crois que le mot créole est un emprunt à
l’anglais parallèle de celui du français, comme de celui du Québec où il est attesté depuis
1873 (TLFQ).
bòs3 v. ‘casser’
lou. bòs, boste ‘casser, faire éclater’ (DLC) ;
► lou. bòs-mayi ‘popcorn’ (DLC).
◄ Angl. to burst ‘éclater ; faire éclater’ (HSD).
bòs n. ‘se vanter’
dom. bòs (21, 22), bòst (19), StLuc. bos (42) ‘se vanter’ (ALPA 491, 637) ;
◄ Angl. to boast ‘se vanter’ (HSD).
bosal1 n. ‘mors’
lou. bosal ‘mors, licou’ (DLC) ; haï. id. (ALH 1507/7, 19) ; id. ‘bridle ; blinkers [horse]’
(HCED ; ALH 1505/9, 1506/2, 1821) ;
○ Fr.lou. bossal1, bosale, bossale n. m. ‘halter, muzzle ; hackamore bridle’
► haï. bosale ‘to break in [horse]’ (HCED ; ALH 1821 et 2, 660) ; ‘apprivoisé’ (ALH
1746/16) ;
◄ Esp. bozal ‘esportilla, comúnmente de esparto, la cual, colgada de la cabeza, se pone en
la boca a las bestias de labor y de carga, para que no hagan daño a los panes o se paren a
comer’ (DRAE) ; esp. amér. bozal ‘bozo ; lazo que se echa al hocico a la caballería, con el
mismo cabestro que tiene atado al cuello’ ; (fig. fam.) ‘en Antillas y Sur América, dícese
del que se expresa con dificultad en castellano, principalmente de los negros’ ; (Cuba, PR)
‘negro nacido en África’ ; ‘en varios países dícese, en general, de la persona ruda y torpe’ ;
‘negro recién llegado de África’ (Santamaría) ; bozal (Col., Ven.) ‘cabestro o cuerda que se
pone a las caballerías sobre la boca, y que, al hacer un nudo por debajo de ella, deja un solo
cabo, que sirve de rienda’ ; (Cuba, PR rur.) ‘bozo, rama o cordel que, anudado al cuello de
la caballería, forma un cabezón’ (DA) ; bozal ‘lazo hecho con el ronzal sobre el hocico de
las caballerías’ (DicVen) ; bozal ‘cabestro, aparejo de sogas que rodean el cuello, frente y
hocico del caballo’ ; (Am. Mer., Ant.) ‘dícese del que se expresa con dificultad en
castellano, en las Antillas, y especialmente de los negros’ ; (Cuba, PR) ‘decíase del negro
nacido en África y recién traído como esclavo’ (Neves).
bosal2 n. ‘esclave africain…’
lou. bosal ‘esclave africain d’importation récente, bossal’ (DLC) ; haï. bossale ‘terme
appliqué aux nègres nouvellement importés, signifie novice, inexpérimenté’ (Faine) ; bosal
‘slave born in or newly arrived from Africa’ ; adj. ‘wild, savage [untamed] ; fierce, violent,
brutal’ ; ‘[voodoo] uninitiated ; unbaptized ; unconsecrated’ (HCED) ; ‘sauvage, mal
apprivoisé’ (ALH 1746/10, 20) ; ‘grossier, peu raffiné, fruste’ (ALH 624/15) ; ant. id.
‘nègre importé par rapport au nègre né dans le pays. Il ne sait pas encore parler créole’
(RGe bossal) ; gua. id. ‘rustre ; laid, noir, farouche, craintif’ (LMPT) ; StLuc. id. ‘a dirty
person ; untidy’ (JMo) ;
► haï. bosalite ‘cruelty, harshness’ (HCED).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
40
○ Fr.lou. bossal2, bosale, bossale n. m. [offensive] ‘black person’ (DLF).
◄ Esp. bozal ‘dícese del negro recién sacado de su país’ ; (fig. y fam.) ‘inexperto en algún
arte u oficio’ ; (fig. y fam.) ‘simple, necio o idiota’ (DRAE). → bosal1
Dans l’esp. du XVe siècle, il existe deux dérivations du nom bozo : premièrement, le
substantif bozal, dérivé de bozo ‘bouche, gueule’, avec le sens littéral ‘muselière’.
Deuxièmement, l’adjectif bozal, dérivé de bozo ‘première moustache ou barbe’ qui
s’applique, par métonymie, à une personne jeune et inexpérimentée. Vers la fin du XVe
siècle, l’adjectif bozal se trouve également en fonction nominale et pour désigner un jeune
animal qui n’est pas encore dompté. De plus, dans la zone linguistique valencienne, il
s’utilise avec une connotation péjorative pour les esclaves africains qui sont
inexpérimentés avec la culture européenne et, avant tout, qui ne parlent pas de langue
romane, mais aussi pour la population de villages ou des Basques qui s’expriment mal.
Avec l’expansion de l’Espagne en Amérique, le mot bozal arrive également dans les
colonies où son application à des personnes se spécifie : il s’y emploie d’abord pour la
population non blanche et ensuite principalement pour les esclaves récemment déportés de
l’Afrique. D’une manière expressive, il est également utilisé afin de désigner différentes
caractéristiques humaines jugées négatives comme ‘primitif’, ‘sauvage’, ‘grossier’, ‘laid’,
‘noir’ etc., ce qui s’expliquerait par un déclassement des esclaves au niveau des animaux
de ce type.
À travers le contact culturel et linguistique des puissances coloniales dans la zone Caraïbe,
le mot parvient également dans les créoles français des Antilles. Nous y rencontrons le mot
bosal avec le sens ‘mauletière, bride, mors’, afin de désigner des esclaves nouvellement
importés (et donc ne parlant pas le créole) et aussi pour caractériser n’importe quelle
personne de façon péjorative : dans cet emploi, bosal peut exprimer des aspects du
physique (‘laid’, ‘noir’), du caractère (‘sauvage’, ‘fruste’, ‘farouche’) ainsi que du
comportement social (‘grossier’, ‘rustre’). En créole haïtien, bosal s’applique également à
une personne qui n’est pas encore initiée à la pratique du vaudou. (cf. Klimenkowa 2012)
boskaf n. ‘godillot’
mart. boskaf (rare) ‘godillot’ (RCo).
◄ Orig. inc. RCo : de l’angl. box-calf désignant une sorte de cirage noir.
bòskòyò n. ‘excroissance’
lou. bòskòyò, bòskòyò-d-sip ‘jet de cyprès, excroissance sur les racines du cyprès’ (DLC).
◄ Orig. inc. Peut-être à rapprocher de bosko ‘bossu’, → P. I bosco.
bosou1 n. ‘loa’
haï. bossou ‘loa’ (C-SSur ; BHe 221).
◄ Orig. afric. C-SSur : fon bossouhon ‘nom d’un monstre divinisé’.
bosou2 n. ‘esp. de poisson’
guy. bosou ‘sorte de poisson de mer’ (LTch).
◄ Orig. inc.
bosta n. ‘vantard’
dom. bòsta, bousta (21) ‘vantard ; se vanter’ ; StLuc. bousta (43) ‘vantard’ (ALPA 491,
639).
◄ Angl. boaster ‘vantard’ (HSD).
bostonnen v. ‘jouer à l’élégant’
mart. bostonnen (arch.) ‘jouer à l’élégant’ (RCo).
◄ Toponyme Boston. RCo : Ce mot proviendrait de Boston, grande ville de la côte est des
Etats-Unis.
bot n. ‘bateau’
lou. bot ‘bateau’ (DLC) ; ant. bòt ‘canot de course ou de transport’ (RGe) ; gua. id.
‘barque, bateau’ (LMPT) ; M-G id. ‘boat, embarcation qui tient le milieu par sa grandeur
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
41
entre un fort canot et une petite barge. Ce sont les boats qui transportent les marchandises
pour les gens de la Désirade’ (MBa) ; dom. bòt (19), StLuc. bot (39) ‘bateau’ (ALPA 258).
○ Fr.lou. BOAT, botte n. m. ‘boat ; toy boat’ (DLF).
◄ Angl. boat. → FEW 18, 28b-29a : nfr. boat m. ‘bateau à rames (t. de sport)’ (1877 ;
‘mot qui tend à s’introduire à cause des exercices nautiques’ LiS). Kan. id. [bọt] ‘bateau à
vapeur, bac, petite embarcation ; embarcation quelconque’.
bota adj. ‘en jachère’
haï. bota : tè bota ‘land left fallow for a long time’ (HCED).
◄ Esp. amér. (RD, Ec.) botado ‘terreno baldío, barbecho, matorral’ (DA) ; botado
‘aplicado a una persona o a un objeto, abandonado’ (DicVen).
bòtchonn ‘rebuffade’
haï. bòtchonn : bay yon moun bòtchonn ‘to snap at s.o., rebuke, rebuff’ (HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec bòt ‘blow, hit’ → P. I botte3 ?
bòtpipòl n. ‘refugiés’
haï. bòtpipòl, botpipèl ‘boat-people, refugees’ (HCED).
◄ Angl. boat-people.
botsay ‘à l’étranger’
mart. botsay ‘à l’étranger’ (RCo).
◄ Orig. inc.
bou onom. ‘boum’
haï. bou ! ‘boom !’ (HCED) ; StLuc. bou ‘bamboo tube used as an imitation gun at
Christmas time’ (JMo).
◄ Onomatopée.
boubadou n. ‘dandy’
tri. boubadou ‘dandy’ (ALPA 567).
◄ Orig. inc. ALPA 567 comm. : boubadou est, peut-être, une variante de coiffure à la
Pompadour, à la mode au début du 20e siècle et inspirée des dessins de l’artiste américain
Charles Dana Gibson.
boubou n. ‘esp. de poisson’
mart. boubou ‘esp. de poisson, Diodon hystrix’ (EJo 33 ; RCo).
◄ Orig. inc.
boubout n. ‘chéri(e)’
haï. boubout ‘sweetheart, darling, honey ; girlfriend or boyfriend, lover’ (HCED ; ALH
1097) ;
► haï. bouboutay ‘flirting, dallying’ ; bouboutè ‘small fry, squirt’ (HCED) ; ti boubout
‘petit(e) ami(e), amant(e)’ (ALH 1097/8, 15).
◄ Orig. inc.
bouchin n. ‘manchon’
haï. bouchin ‘bushing [mach.]’ (HCED).
◄ Angl. bushing ‘manchonnage ; manchon’ (HSD).
boudjoum onom. ‘plouf !’
lou. boudjoum ‘plouf !’ (DLC).
◄ Onomatopée.
boufannan1 n. ‘race bovine’
haï. boufannan ‘breed of cattle’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être en rapport avec l’esp. búfana ‘búfala, hembra del búfalo’ (DRAE).
boufannan2 n. ‘personne difforme’
haï. boufannan ‘misshapen person’ (HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec fr. bouffon ?
bougalou n. ‘danse’
gua. bougalou ‘une danse ; une affaire’ (LMPT).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
42
◄ Orig. inc. HPou : Le bougalou était dans les années 1950 une de ces danses très en
vogue dans les jeunes générations, danses qui nous venaient des pays hispanophones
(Porto-Rico ou Santo-Domingo) mais qui pour les générations adultes étaient symbole de
décadence et donc au sens figuré une affaire incompréhensible. Il est possible que
bougalou soit une adaptation latino du boogy-woogy à la mode chez les Noirs américains.
Toutes ces danses « modernes » et sportives de l’époque se dansaient avec des pantalons
serrés qui arrivaient à mi-mollet, d’où le mot → bougi ‘pantalon’.
bougann n. ‘forêt’
gua. bougann ‘forêt inextricable’ (LMPT).
◄ Orig. inc.
bougi n. ‘pantalon’
gua. bougi ‘pantalon trop court’ (T/B).
◄ HPou : de l’angl. boogy-woogy, → bougalou.
bougouni n. ‘esp. d’arbres, Inga spp.’
guy. bougouni [bougouni] ‘grand arbre de la forêt primaire, commun dans toute la
Guyane, Inga alba’ ; ‘id., Inga bourgoni’ ; ‘grand arbre de la forêt primaire, assez commun,
Inga pezizifera’ (GMJP 474, 475, 476).
◄ Orig. amérind. Kali’na apurukuni ‘esp. d’arbre’ (Ahlbrinck 94) ; id. ‘tree sp., Inga alba /
capitata’ (Courtz 236).
boukan n. – OI
♦ Brésil : « Nos Ameriquains doncques, fichans assez avant dans terre quatre fourches de
bois, aussi grosses que le bras, distantes en quarré d’environ trois pieds, et esgalement
hautes eslevées de deux et demi, mettans sur icelles des bastons à travers, à un pouce ou
deux doigts pres l’un de l’autre, font de ceste façon une grande grille de bois, laquelle en
leur langage ils appellent Boucan » (Jean de Lery 1580/1994, 259) ; ♦ StDom. « BOUCAN.
Lieu où l’on fait rôtir ou griller des viandes, en les perçant de morceaux de bois en guise de
broches ; ou bien où l’on expose des viandes ou d’autres substances à l’action de la fumée.
BOUCANER. Faire rôtir, griller ou fumer des viandes, du poisson, etc. » (Moreau de SaintMéry 1797-1798/2004, 14) ;
haï. boukan ‘bonfire ; barbecue pit’ (HCED) ; ‘brûlis, brûlage de friches’ (ALH 1534) ;
ant. id. ‘feu de branchages d’herbes sèches ; sorte de hangar où l’on stocke du café, du
cacao, de l’engrais’ (RGe) ; gua. id. ‘feu de bois ou d’herbes sèches’ (ABa 74 ; LMPT ;
T/B) ; mart. id. ‘feu de bois, boucan’ (RCo) ; StLuc. id. ‘a fire for smoking meat or in
preparation for clearing land ; setting alight dry branches and dry leaves ; a pile of sticks
for burning’ (JMo) ; guy. id. ‘feu de broussaille pour fumer viande ou poisson’ (GBa) ; kar.
id. ‘lit’ (ALPA 529/48).
► haï. boukanfe ‘to grill meat so it’s still red inside’ (HCED) ; boukan dife ‘grosse
fumée ; grosses braises de feu’ (ALH 735/N6) ; haï. boukannay ‘roast, roasting’ ;
boukannen ‘to roast, barbecue, charcoal, broil ’ ; ‘roasted, broiled, barbecued ; scalded’
(HCED ; ALH 944) ; ‘carboniser’ (ALH 913/3, 17) ; StLuc. id. ‘to smoke on a boukan’
(JMo) ; guy. id. ‘boucaner, fumer’ (GBa) ; lou. boukann, la boukann, la boukonn, la
boukòn ‘fumée’ ; boukanen, boukannen, boukonn, boukonnen, boukannè ‘fumer (de
la viande) ; enfumer’ (DLC) ; ant. boukanne ‘boucaner, fumer la viande’ (RGe) ; gua. id.
‘brûler (pour la nourriture) ; griller au feu de charbon’ (LMPT) ; mart. id. ‘boucaner’
(RCo) ; M-G id., boukane ‘fumer pour conserver’ (MBa) ; guy. boukannen ‘boucaner,
fumer’ (GBa) ; boukan-nègrès ‘charbon de bois fait à la va vite’ (LMPT) ; lou.
boukànyèr ‘cabane où on boucane la viande, fumoir’ (DLC) ; haï. kankannen,
kangannen, krankrannen ‘to char, burn severely, consume ; to scald’ (HCED ; ALH
913) ; kankannay ‘carbonization, charring’ (HCED) ; mart. laboukàn (arch.) ‘foyer’
(RCo).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
43
○ E/CTT boucan ‘a stick frame for smoking meat or fish’ (< Sp/Fr boucan < Amer poss.
Tupi bukã) (Winer).
◄ Orig. amérind. FEW 20, 72b ; Jansen 2012b ; 97 : du tupi mokaém ‘gril de bois’, attesté
sous la forme francisée boucan et décrit chez Jean de Léry [v. ci-dessus]. – Pour l’histoire
du mot, qui appartenait au « jargon » de communication entre Indiens et Français (Jansen
2012a, 120), → ALH 2, 676 : Pour Moreau de Saint-Méry [1797-1798], le mot signifie
‘lieu où l’on fait rôtir ou griller des viandes… [v. la citation ci-dessus] (le boucanage se
faisait donc dans des boucans). En haïtien, le mot a le sens ‘brûlis’ (‘action de brûler les
broussailles pour défricher un terrain’ ; ‘portion de forêt incendiée ou de champ dont on a
brûlé les herbes et les broussailles pour améliorer le sol’, GR) et également ‘grand feu de
bois’. L’évolution sémantique du mot d’origine tupi est assez exemplaire en ce qu’elle
donne lieu dans les différents créoles à des métonymies distinctes et successives.
Pour kar. boukan ‘lit’ v. ALPA 529 comm. : à Oiapoque, le boucan était le campement des
boucaniers : dans ce cas aussi, l’abri et le lit se sont confondus.
Le terme kankannen (dont seul la variante phonétique kankannen est attesté dans l’ALH)
paraît être construit par redoublement de la deuxième syllabe du verbe boukannen (ALH 1,
408). → P. I boucan.
boukannye n. ‘boucanier’
♦ StDom. « Histoire des avanturiers flibustiers qui se sont signalez dans les Indes […] avec
les mœurs & les coutumes des boucaniers & des habitans de S. Domingue & de la Tortue »
(Exquemelin 1699, titre) ; ♦ Ant. « … étant arrivé à Dieppe, il s’engagea pour passer à
saint Domingue, où il fut vendu à un Boucanier avec lequel il passa le tems de son
engagement. Il fit dans la suite le métier de Boucanier, & puis il alla en course » (Labat
1722-1, 52) ; ♦ StDom. « BOUCANIER. Nom donné aux premiers habitans chasseurs de
Saint-Domingue, à cause de leur usage de faire rôtir ou griller des viandes dans un
boucan. » (Moreau de Saint-Méry 1797-1798/2004, 14) ;
haï. boukànye, boukannye ‘buccaneer’ (HCED) ; ant. boukangne ‘id., celui qui chasse le
cochon sauvage […], fume la viande, échange la viande boucanée contre munitions, étoffe,
mercerie’ (RGe) ; mart. boukangne ‘boucanier’ (RCo).
◄ Dérivé de → boukan.
boukantjou adj. ‘vorace’
mart. boukantjou (rare) ‘vorace’ ; ‘variété de poisson de rivière très vorace’ (RCo).
◄ Orig. inc.
boukara n. ‘terre rocheuse’
haï. boukara ‘rocky soil’ (HCED).
◄ Esp. amér. (RD) búcara ‘lugar de piedras calientes, en la costa, en donde apenas hay
tierra’ (Malaret) ; búcaras (RD) ‘rocas de poca altura y erizadas de punta’ (DA) ; búcaro
‘en Sur América, nombre que se da a tres especies de arcilla, blanca, negra y roja, que
abunda en el suelo de muchas regiones’ (Santamaría ; Malaret ; Neves).
bouki n. ‘personnage du folklore’
lou. Bouki ‘Compère Bouqui (personnage dans les contes)’ (DLC) ; haï. id. ‘legendary
folk character, foolish and greedy’ ; bouki adj. ‘gullible, who is a sucker’ ; n. ‘sucker,
stupid’ (HCED) ; guy. id. ‘personne qui travaille pour le compte d’autres personnes et est
considérée un peu comme un esclave’ (LTch).
◄ Orig. afric. Baker 1993, 149 : wolof bukki ‘hyène’ (Diouf), peut-être avec influence du
fr. bouc (IN-H).
boukman n. ‘racoleur’
haï. boukman ‘racoleur, celui qui recrute des troupes irrégulières ; chef d’une troupe
armée non regulière’ (Peleman) ;
►haï. chèf boukman ‘the local representative of a political candidate’ (HCED).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
44
◄ Nom propre Boukman, ‘personnage historique de la lutte pour l’indépendance d’Haïti’
(Peleman).
boukoulou n. ‘cimetière’
haï. boukoulou Bondye ‘cemetery’ (HCED).
◄ Orig. inc.
boukousou n. ‘esp. de pois’
haï. boukousou ‘large bean ; thick cassave bread’ (HCED) ; ‘gâteau assez grossier, à base
de manioc’ (ALH 953) ; ‘campagnard’ (Josephau 73) ; ant. id. ‘qualifie les choses frustes’
(RGe) ; gua. id. ‘de la campagne ; plouc, rustre’ (LMPT) ; mart. bousoukou ‘variété de
pois d’Angole, Cajanus’ (RCo) ; StLuc. boukousou ‘type of pea’ (KD) ;
► gua. moun boukousou ‘campagnard, péquenot’ (LMPT) ; haï. pwa boukousou, pwa
bousoukou ‘esp. de pois, Lablab niger (plusieurs variétés)’ (ALH 1687) ; gua. pois
boukoussou, mart. pois boussoukou ‘proches parents des pois d’Angole’ (Josephau 7273) ; M-G pwa boukousou ‘esp. de pois’ (MBa) ;
► gua. veillée boukoussou ‘veillée campagnarde’ (Josephau 73) ; ant. id. (RGe).
◄ Orig. afric. Josephau 72-73 : De l’ethnonyme Mboukouchou ou Moukoussou,
population du sud de l’Angola. – Baker 1993, 142.
boukzan n. ‘homme sans amant’
haï. boukzan ‘a man without a lover’ (HCED).
◄ Orig. inc. Rapport avec bouc ?
boul1 n. ‘marihuana’
haï. boul ‘pot, marijuana’ (HCED).
◄ Orig. inc.
boul2 n. ‘mensonge’
haï. boul ‘bull, lie’ (HCED).
◄ Angl. bull (informal) ‘nonsense’ (COED).
boula1 n. ‘tambour’
haï. boula ‘le plus petit des trois tambours rada’ (C-SSur) ; ‘id., kind of voodoo drum’
(HCED ; BHe 222) ; gua. id. ‘tambour’ (LMPT ; T/B) ; M-G id. ‘petit tambourin de
fabrication locale (en Gua. ils appellent boula un tambour différent)’ (MBa) ;
► haï. boula ‘to be rocking / boogying with the beat, beat out the rhythm with the body’
(HCED) ; gua. id. ‘battre la mesure sur un tambour qui fait la basse’ ; interj. ‘allez-y’
(LMPT) ; haï. boulatcha, anboulatcha ‘movement, motion’ ; ‘to ruin [plants, harvest,
crops]’ ; ‘topsy-turvy, in disarray, confused’ (HCED) ; boulatche ‘serviteur’ (ALH
1167/8) ; ‘bouvier’ (ALH 1743/1) ; boulaye ‘drummer who plays the boula drum’
(HCED) ; ‘façon de battre le boula’ (C-SSur) ;
► gua. boula-make ‘tambourin plus petit que boula’ (T/B) ; haï. boulamann ‘joueur de
tambour’ (ALH 1264/4).
○ E/CTT boula, buller ‘middle-range, ‘male’, African drum with skin on both sides,
played with one stick and one hand’ (< Kikongo bula ‘hammer’) (Winer).
◄ Orig. inc. D’après C-SSur du kikongo mbula ‘nom d’une danse’ (Laman), d’après
Winer du kikongo mbula ‘hammer’. Faine propose d’y voir une abréviation de bamboula.
DFa explique boulatcha : D’un mot oboulatye ‘joueur de boula’ que j’ai déjà entendu ( ?)
+ palatalisation. Mais la finale en –a fait plutôt penser à l’espagnol.
A propos de l’haï. boulatche, DFa constate : nous ignorons si ce dérivé est construit à partir
du mot boula ‘nom d’un des tambours vaudou’ (ALH 2, 519).
Le dérivé haï. boulamann est formé avec le suffixe –mann, d’origine angl., qui est
productif en haï. (ALH 2, 558).
boula2 n. ‘chanson’
haï. boula ‘genre de mélopée que chantent les paysans en travaillant les champs’ (Faine).
◄ D’après C-SSur, abréviation de → banboula.
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
45
boula3 n. ‘nouvelles’
haï. boula : Ban m boula ou ? ‘What’s new with you ?’ (HCED).
◄ Orig. inc. À rapprocher de boula1 ou boula2 ?
boula4 n. ‘homosexuel’
StLuc. boula ‘homosexual man’ (KD).
◄ Orig. inc. Cf. E/CTT buller, bullerman ‘homosexual man, usu. a negative term‘,
évidemment en rapport avec E/CTT buller ‘one of the instruments in a bamboo-bamboo
band’ ; ‘a type of African drum, probably the middle range drum’ (< Kikongo bula,
western Congo bula, bule ‘beat a drum’) (Winer). → boula1.
boulay n. ‘esp. de lampe’
lou. boulay ‘lampe qu’on attache à la tête pour la chasse nocturne’ (DLC).
○ Fr.lou. BULL-EYE n. m. ‘flashlight ; bright flashlight or headlamp used for hunting (e. g.
bullfrogs) at night’ (DLF).
◄ Angl. bull’s-eye ‘a small lantern fitted with a convex lens ton concentrate the light’
(Webster’s).
boulchit n. ‘vaurien’
haï. boulchit ‘good-for-nothing, incompetent loser’ ; interj. ‘bullshit’ (HCED).
◄ Angl. bullshit ‘foutaise’ (HSD).
bouldouz1 n. ‘bulldozer’
lou. bouldouz, bouldoz ‘bulldozer’ (DLC) ; haï. bou(l)dozè ‘id.’ (HCED).
◄ Angl. bulldozer. → bouldouz2 et P. I bulldozer.
bouldouz2 v. ‘déblayer’
lou. bouldouz ‘déblayer au bulldozer’ (DLC).
○ Fr.lou. BULLDOZE, bouledou, bouledouze v. tr. ‘to bulldoze’ (DLF).
◄ Angl. to bulldoze ‘déblayer (un terrain) (au bulldozer)’ (HSD).
boulèt n. ‘crochet’
haï. boulèt ‘hook [box, fight]’ (HCED).
◄ Orig. inc. Du fr. boulet ? boulette ?
boulga n. ‘esp. de blé’
haï. boulga, bolga, bilga ‘Bulgar wheat’ (HCED ; ALH 1661).
◄ Angl. Bulgar (wheat). ALH 2, 728 : Il s’agit en fait, non pas de blé, mais de riz (un riz
‘plat et léger distribué par les agences internationales de secours’). Le mot créole résulte
d’une ellipse.
boulikann n. ‘bourgeois’
mart. boulikann (rare) ‘bourgeois ; richard’ (RCo).
◄ Orig. inc. Peut être création plaisante sur la base de → bouliki ?
bouliki n. ‘ethnie africaine’
ant. bouliki ‘toponyme, hameau des Abymes’ (RGe) ; mart. bouliki ‘petit nêgre costaud’
(RCo) ;
► tri. ton bouliki ‘esp. de poisson (scombridés)’ (EJo 35).
◄ Orig. afric. EJo 173 : bouliqui ‘épithète plaisante, sobriquet’, corruption de bouriqui,
nom d’une tribu du Congo.
Josephau 71 : Le terme bouliki, vivace à la Guadeloupe, plus encore à la Martinique, et
connu à la Trinidad, semble […] issu du nom d’une population africaine assez mal
identifiée et localisée. Ce nom, tout d’abord, est rarissime chez les anciens chroniqueurs
[…] On ne le trouve guère, à ma connaissance, que chez Moreau de Saint-Mery [17971787/2004, 49], orthographié Bouriqui ou Mouriqui. Moreau de Saint-Mery situe cette
population sur la « Côte de Malagette » (entre Sierra Leone et la Côte-d’Ivoire
d’aujourd’hui).
boulnaif n. ‘esp. de couteau’
lou. boulnaif ‘esp. de couteau nommé pour Jim Bowie’ (DLC).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
46
◄ Angl. Bowie knife.
boulnando n. ‘esp. de plante’
haï. boulnando ‘med. plant’ (HCED).
◄ Orig. inc.
boulou n. ‘esp. de poisson’
haï. boulou ‘var. of fish’ (HCED).
◄ Orig. inc.
bouloulou v. ‘secouer’
mart. bouloulou (rare) ‘mettre sens dessus dessous ; secouer violemment’ (RCo).
◄ Orig. inc. Onomatopée ?
boulti v. ‘se blottir’
mart. boulti (rare) ‘se blottir’ (RCo).
◄ Orig. inc. Peut-être métathèse d’une forme rég. du verbe fr. blottir, → FEW 15/1,
169b : boul. se bloutir.
boum onom. ‘boum !’
lou. boum ‘boum !’ (DLC) ; haï. id. (HCED).
○ Fr.lou. boum interj. ‘boom’ ; faire boum ‘to fall down’ (DLF).
◄ Onomatopée. Cf. Enckell / Rézeau 126-127 : boum ‘bruit sourd, soudain et fort produit
par une chute brutale, un choc violent, une détonation, une explosion’.
boumba1 n. ‘loa’ ; ‘danse vaudou’
haï. boumba ‘loa congo-pétro’ (C-SSur) ; ‘Petwo dance’ (HCED).
◄ Orig. afric. Kikongo mbumba ‘esprit important’ (C-SSur ; Laman).
boumba2 n. ‘esp. de poisson’
haï. boumba ‘esp. de poisson, diodontidé’ (ALH 191/16, 206/16 et 1, 73).
◄ Orig. inc.
boumi n. ‘déesse hindouiste’
mart. boumi ‘déesse de la terre dans l’hindouisme’ (RCo).
◄ Orig. indienne. Sanskrit et hindi bhūmi- f. ‘terre, sol, territoire, terrain, région’ (L.
Renou et al., Dictionnaire sanskrit-français, 1987, 536).
boun onom. ‘bang !’
haï. boun ‘bang !, whack !’ (HCED).
◄ Onomatopée.
bounda n. ‘fesses’
lou. bounda ‘fesses’ (DLC) ; haï. bounda, bouda, bonda, mounda, mouda ‘ass,
buttocks, rear ; bottom ; base’ (Faine 316 ; HCED ; ALH 305, 306, 1388/19) ; ant. bonda
‘fesses’ (ALPA 354) ; gua. bonda ‘cul, derrière, fesses’ (RGe ; LMPT ; MBa) ; mart. id.
(RCo) ; StLuc. id. (KD) ; guy. id. (GBa) ;
► gua. bonda-dewò ‘être dans le besoin’ (LMPT dewò) ; bondalèz ‘fessue, qui a un gros
derrière’ (RGe ; L MPT) ; mart. id. ‘femme légère, pute’ ; bonda-man-jak ‘gros piment de
couleur rouge vif, Capsicum chinense’ ; bonda-mate ‘coutelas à grosse poignée (manche)
servant à couper le bois’ ; ‘cambrure’ (RCo) ; haï. bounda nini, dada nini (< nu)
‘nonsense !, baloney !, bunk !’ ; ‘so what !, who cares !’ (HCED) ; gua. bondate ‘poser
son cul, s’asseoir’ (LMPT) ; haï. bouboun ‘ass ; bottom part’ (HCED) ; ‘fesses’ (ALH
305, 306) ; ‘sexe féminin’ (HCED ; ALH 317) ; gua. id. ‘derrière d’enfant, petites fesses
bien rebondies’ (LMPT) ; haï. dada ‘rear, butt’ (HCED) ; gua. id. ‘id., fesses (diminutif
euphémique)’ (T/B) ; debondate ‘s’enlever le cul de…’ (LMPT) ; haï. deboundare ‘to
remouve the bottom ; to dent ; to deflower’ ; ‘to kick s.o.’s ass ; to torture, mistreat’ ; mèt
keksyon debounda ‘executioner’ (HCED).
◄ Orig. afric. Kimbundu mbunda ‘fesses’ (+ manding buu-daa ‘anus’, bambara boda
‘id.’) (Baker 1993, 142 ; ALH 1, 123).
bourdoum interj. ‘patatras !’
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
47
lou. bourdoum ‘patatras !’ (DLC).
◄ Onomatopée.
bousen n. ‘dauphin’
haï. bousen ‘dolphin’ (HCED).
◄ Orig. inc.
bouskadò n. ‘chercheur’
haï. bouskadò ‘researcher’ (HCED) ;
► haï. bouskade ‘to look for, seek’ (HCED).
◄ Esp. buscador ‘chercheur’ (DEF).
bouske v. ‘chercher’
haï. bouske, boske ‘to look for, seek’ (HCED ; ALH 616/14 ; 920/3 ; 1171/11 ; 1294) ;
► haï. bouskay ‘research, search’ ; bouskè ‘researcher ; stroller’ ; bouskèdkont
‘troublemaker’ (HCED).
◄ Esp. buscar ‘chercher’ (DEF).
bouskòn n. ‘recruteur’
haï. boukonn, bouskòn, bouskong ‘Dominican recruiter of Haitian workers’ (HCED).
◄ Esp. buscón ‘que busca ; dícese de la persona que hurta rateramente o estafa con
socaliña’ (DRAE).
bouste v. ‘soutenir’
haï. bouste ‘to support, back up financially’ (HCED).
◄ Angl. to boost ‘faire de la réclame, du battage pour ; relancer ; augmenter’ (HSD).
boustè n. ‘câble de démarrage’
haï. boustè ‘jumper cables’ (HCED).
◄ Angl. booster ‘propulseur auxiliaire de départ’ (HSD).
boustouklouz n. ‘pou’
haï. boustouklouz ‘louse [insect]’ (HCED).
◄ Orig. inc.
bout n. ‘dispute’
haï. bout ‘quarrel, dispute’ (HCED).
◄ Orig. inc. Peut-être à rattacher au fr. botte ‘coup porté à un adversaire…’, → P. I botte3.
boutleg n. ‘contrebande de l’alcool’
lou. boutleg n. ‘contrebande de l’alcool’ (DLC).
◄ Angl. to bootleg ‘trafiquer (surtout en boissons alcooliques), faire de la contrebande’ ;
bootlegging ‘contrebande (esp. de l’alcool)’ (HSD).
boutou1 n. ‘barrique’
haï. boutou ‘barrel’ ; ‘yellow-tail parrotfish’ (HCED).
◄ Orig. inc. À rattacher à boutou2 ?
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
48
Labat 1724-1/2, p. 7
boutou2 n. ‘massue’
♦ Mart. « … pour battre de plus prés, ils ont des boutous, qui sont gros bois rouges, plats,
espais d’vn bon poulce, larges par le bout de prés de demy pied, longs de deux ou trois
pieds, dont ils escrasent la teste de leurs ennemis, comme nous ferions auec vn luvier. »
(Bouton 1640 : 124) ; ♦ Guy. « Les Capitaines, pour marque de leur preéminence, portent
leur boutou ou massüe » 1664 (Biet 1664, 354 et 421) ; ♦ Ant. « les testes cassées à coups
de boutons » (Du Tertre 1670, qui emploie cette forme erronnée à côté de boutou, GFr
54) ; ♦ Ant. « Le bouton est une espece de massuë d’environ trois pieds &t demi de long,
plate, épaisse dans toute sa longueur, de deux pouces, excepté à la poignée où son
épaisseur est un peu moindre » (Labat 1724/-1/2, 7, avec illustration p. 259) ;
ant. boutou ‘grosse massue parfois sculptée des caraïbes ; jeu de société qui égaie les
veillées mortuaires aux Antilles. Il rappelle étonnamment le jeu du furet’ (RGe) ; gua. id.
‘massue, gourdin, bâton ; jeu d’enfant utilisant de petites pierres ; jeu de boutou où l’on se
donne des coups de bâton dans les veillées mortuaires ; personne râblée, trapue,
vigoureuse’ (LMPT ; MBa) ; ‘éperon d’entraînement pour coq de combat’ (T/B) ; ‘jeu qui
consiste à cacher un mouchoir tortillé ayant un nœud à une extrémité. L’enfant qui le
trouve s’en sert pour frapper les autres chercheurs qui se hâtent alors de se réfugier au buc.
Le mouchoir tortillé s’appelle également boutou’ (ABa 76) ; ‘objet (bout de bois, ficelle…)
caché, que l’on doit retrouver, dans le jeu de lanbi-kwit’ (T/B) ; M-G id. ‘boule de basane,
rembourré de coton, de la grosseur d’une noisette’ (MBa) ; mart. id. ‘gourdin, matraque’
(RCo) ; StLuc. id. ‘club’ (KD) ; guy. id. ‘massue faite de bois dur’ (GBa) ;
► gua. ti-boutou ‘personne replète, de petite taille, mais redoutable’ (RGe).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
49
○ E/CTT boutou, butu ‘a short stout stick used as a weapon, to push aside grass, etc.’ ; ‘a
small heavy club used to kill fish’ ; ‘a police baton or truncheon’ ; ‘penis’ (< LAS butu <
Carib ‘stout stick used as weapon’) (Winer).
◄ Orig. amérind. Karib apatu, aputu, putu, butu ‘club of the Caribs of the Antilles and of
the Spanish Main’ (GFr 54), kali’na pu:tu (Renault-Lescure 1999 : 258).
Breton 1665/1892, 94 : boútou, iboútoulou, massuës des Sauuages, elle [sic] leur seruent
d’espée et sont longues à proportion de ceux qui les portent’. – Jansen 2012b, 94.
À propos de l’acception ‘jeu de boutou’, HPou précise : Le jeu d’adultes était dangereux et
l’on cachait un gourdin, un boutou, puis le jeu s’est policé pour les enfants et l’on n’a plus
utilisé qu’un mouchoir ou tout autre objet moins dangereux.
boutou3 n. ‘chicot’
kar. boutou ‘toco (resto, ponta) ; batoque, flecha rombuda’ ; adj. ‘torado’ (ATo) ;
◄ kar. boutou kouto ‘pedaço de faca’ ; boutou tchilòt ‘calçao’ (ATo) ; ‘short’ (ALPA
448/48).
◄ Orig. inc. Peut-être dérivé du fr. bout, ou à rattacher à → boutou2.
ALPA 448 comm. : boutou tchilòt pourrait désigner un pantalon usé coupé aux genoux
pour en faire un short.
boutron ‘?’
► mart. baban boutron ‘banane à cuire’ (ALPA 67/27).
◄ Orig. inc.
Bouven nom propre
► haï. zèb madan Bouven ‘milkweed’ (HCED).
◄ Nom propre Bouvin ?
bouwo n. ‘style de chant’
mart. bouwo ‘style de chant du gran bèlè’ (RCo).
◄ Orig. inc.
bouzanbo n. ‘rustre’
gua. bouzanbo, bozanbo ‘craintif, farouche, laid, noir ; rustre, plouc’ (LMPT) ; mart.
bozanmbo (rare) ‘homme plutôt gros à la peau très noire’ ; ‘sauvage’ (RCo).
◄ Dérivé de l’ant. zanbo ‘mulâtre noir, né d’un sauvage et d’une métisse’ (RGe) ; gua. id.
‘craintif, farouche’ (LMPT), issu de l’esp. amér. zambo, zamba ‘hijo de negro e india, o al
contrario’ (DRAE ; Stephens 517-522). – Le premier élément du terme est inexpliqué,
peut-être rapport avec le mot bouzouk ‘esclave’, → P. I bouseux.
La 1ère attestation du terme zambo se trouve chez A. v. Humboldt (vers 1800) qui parle
d’un chasseur près de la rivière Apure (Venezuela) : « Il était presque nu, et brun-noître
[sic] comme un Zambo : cela ne l’empéchoit pas de se croire de la caste des blancs. » (GFr
673). GFr cite aussi d’autres sources, dict. esp. du 19e siècle. → zanbo.
bovland n. ‘fusil’
M-G bovland ‘fusil, revolver’ (MBa).
◄ MBa : Du nom d’une marque.
bow interj. ‘boum’
haï. bow ‘boom !, crash !, bang ! [a violent crash]’ (HCED).
◄ Onomatopée.
bowòm n. ‘personne rebelle’
haï. bowòm ‘rebellious or disobedient person’ (HCED).
◄ Orig. inc.
bowou n. ‘tapage’
haï. bowou, bowoum ‘commotion, racket, noise’ (HCED).
◄ Orig. inc.
boy interj. ‘oh la la !’
gua. boy, poy ‘oh la la !’ (LMPT).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
50
◄ Orig. inc. Peut-être de l’angl. oh boy !
boya2 n. ‘objet qui flotte’
guy. boya ‘tout objet qui flotte sur l’eau, comme par exemple, un morceau de bois, une
bouteille vide’ (LTch).
◄ Esp. amér. (RD, Ven., PR) boyar(se) (obsol.) ‘sostenerse un cuerpo sobre la superficie
de un líquido’ ; (PR) ‘flotar alguien de espaldas sobre el agua’ (DA) ; boyar (Cuba, PR)
‘flotar o mantenerse un cuerpo sobre el agua (es acep. extensiva de la marinería española :
volver a flotar la embarcación que ha estado en seco)’ (Malaret) ; boyar (Am. Mer., Ant.)
‘flotar o mantenerse un cuerpo cualquiera sobre el agua’ (Neves ; Santamaría).
bòys interj. ‘bon Dieu !’
lou. bòys, bonys ‘bon Dieu, eh bien !’ (DLC).
○ Fr.lou. boy, boyce interj. ‘oh boy ! wow !, gee !’ (DLF).
◄ Angl. boys.
bòz n. ‘marihuana’
haï. bòz ‘pot, marijuana’ (HCED).
◄ Orig. inc. Angl. booze ?
bozobyo n. ‘simplet’
guy. bozobyo ‘simplet, mal fait’ (GBa).
◄ Orig. inc.
bòzòkò n. ‘prostituée’
mart. bòzòkò, bòzi (rare) ‘putain, prostituée décatie’ (RCo).
◄ Orig. inc.
brada n. ‘moine’
lou. brada ‘moine, frère’ (DLC).
◄ Angl. amér. (pop.) brother [brada].
brade v. ‘cramponner’
haï. brade ‘to clamp together, press together’ (HCED).
◄ Orig. inc.
bradjak n. ‘tacot’
mart. bradjak ‘tacot’ (RCo).
◄ Orig. inc.
brak adj. ‘saumâtre’
haï. brak, bwak ‘bitter, although slightly sweetened’ (HCED) ; ant. bwak ‘saumâtre ; se
dit d’une personne un peu déséquilibrée’ (RGe bouac) ; gua. id., brak ‘saumâtre’ (ABa
96 ; LMPT) ; mart. id. ‘glauque’ (RCo) ;
► haï. brake ‘to sweeten slightly’ (HCED) ;
► gua. dlo brak, dlo bwak ‘eau saumâtre’ (EJo 7 ; LMPT ; ALPA 10/12) ; M-G dlo brak
‘mélange d’eau de mer et d’eau douce (à l’embouchure d’un cours d’eau)’ (MBa).
◄ Angl. brack (vieilli, dial.) adj. ‘salt, brackish’ ; n. ‘salt water, the sea’ (SOED)
(étymologie proposée par HPou).
brap, bwap onom. ‘action soudaine’
haï. brap ‘sound to express sudden action’ ; bwap ‘expresses sudden movement’ (HCED).
◄ Onomatopée.
brasewo n. ‘travailleur’
haï. brasewòs, brasewo ‘Haitian sugar cane-cutter in the Dominican Republic’ (HCED).
◄ Esp. bracero (pl. braceros) ‘jornalero no especializado’ ; (Mex.) ‘trabajador que emigra
temporalmente a otro país’ (DRAE) ; bracero (Mex., Nic.) ‘trabajador, por lo general poco
cualificado, que emigra a otro país para ganarse la vida’ (DA).
brazèt n. ‘hallier’
gua. brazèt ‘hallier, buisson’ (ALPA 13/7).
◄ Orig. inc.
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
51
brazon n. ‘ombre’
mart. brazon (arch.) ‘ombre’ (RCo).
◄ Orig. inc.
bre n. ‘caïmite’
mart. bre ‘variété de caïmite de petite taille’ (RCo).
◄ Orig. inc.
brèchtchin n. ‘poitrinière’
lou. brèchtchin, brèchtein, brèchtin, brèchtchenn ‘poitrinière (d’un harnais)’ (DLC).
○ Fr.lou. BREAST-CHAIN n. m. ‘breast chain, part of harness used to attach the singletree to
the breast yoke’ (DLF).
◄ Angl. breast-chain (mais ce mot est introuvable dans les dictionnaires anglais).
brèdèk n. ‘thorax’
ant. brèdèk ‘pont avant, cage thoracique’ (RGe).
◄ D’après RGe de l’angl. breast deck (mais ce composé n’est pas attesté dans le SOED).
brek n. ‘pause’
haï. brek ‘break, pause ; break [dance]’ (HCED) ;
► haï. fren brek ‘handbrake’ (HCED).
◄ Angl. break.
brenn n. ‘intelligence’
haï. brenn, bwenn ‘brains [sense, intelligence], good judgement, discernment’ (HCED).
◄ Angl. brain ‘cerveau’, he has brains ‘il est intelligent’ (HSD).
brenviyèr n. ‘esp. de plante, Spigelia anthelmia’
mart. brinvilliers ‘Spigelia anthelmia’ (EJo 282) ; guy. brinvillière ‘id., herbe à la
Brinvilliers, plante vénéneuse’ ; ‘plante herbacée du sous-bois de la forêt primaire’ (GMJP
416-7 et 418).
○ E/CTT brinvilliers ‘Spigelia anthelmia’ (< Marie de Brinvilliers, a notorious 17th
century French poisoner) (Winer).
◄ Nom propre Brinvilliers. GMJP 417 : Créole brinvillière ou herbe à la Brinvilliers, fait
allusion à la célèbre empoisonneuse du 17e siècle, dont les crimes firent des remous à la
cour de Louis XIV.
brenzenk n. ‘pincée’
mart. brenzenk (rare) ‘pincée’ (RCo).
◄ Orig. inc. Dérivé de bren < fr. brin ?
brezo1 n. ‘nœud papillon’
haï. brezo ‘bow tie’ (HCED) ; ‘cravate’ (ALH 1047/7, 19).
◄ ALH 1, 472 : le mot brezo suggéré par l’enquêteur est accepté en 7 (‘petite cravate ?’)
et en 19 (‘objet utilisé quand on joue aux dominos’). Son étymologie n’est pas claire.
brezo2 n. ‘frère’
ant. brezo ‘terme d’amitié ; vieux frère’ (RGe).
◄ Orig. inc.
briding v. ‘bouger’
haï. bri(n)ding : pa briding ‘not to move [emotionally]’ ; briding kò li ‘to budge, move’
(HCED).
◄ Onomatopée ?
briga v. ‘se battre’
guy. briga ‘se battre ; combat, bataille’ (GBa).
◄ Port. brigar ‘lutter, se battre’ (GDPF) ou esp. bregar ‘dicho de una persona : luchar,
reñir, forcejear con otra u otras ; luchar con los riesgos y trabajos o dificultades para
superarlos’ (DRAE).
brigay n. ‘victuaille’
mart. brigay (rare) ‘victuaille’ (RCo) ;
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
52
► mart. brigayè (rare) ‘ripailleur, fêtard’ (RCo).
◄ Orig. inc.
brikal n. ‘machette’
haï. brikal ‘machete’ (HCED).
◄ Orig. inc.
brikouri n. ‘diarrhée’
haï. brikouri ‘diarrhea’ (HCED).
◄ Orig. inc. L’élément kouri peut être rapproché du fr. courir.
brip onom. ‘bruit d’un arrêt soudain’
haï. brip ‘noise of sudden stop’ (HCED).
◄ Onomatopée.
brizèt n. ‘tenue de pêche’
mart. brizèt ‘tenue de pêche’ (RCo).
◄ Orig. inc. Peut-être à rattacher à *blousette (diminutif de blouse), qui ne semble
pourtant pas être attesté en français.
brizi n. ‘esp. de poisson’
ant. brizi ‘poisson de pêche, sorte de gros bamboqio’ (RGe).
◄ Orig. inc. PBa propose breton brezhel ‘maquereau ; taches sur la peau’ (Hemon). –
JPCh : Il n’y a aucune forme exactement correspondante en breton. Les seules qui s’en
rapprochent sont les pluriels brezilli et brizilli usités sur la côte nord de la Bretagne, cf.
Alain Le Berre, Ichthyonymie bretonne, Brest 1973, tome 2, 406. C’est un pur
rapprochement.
brok adj. ‘fauché’
lou. brok ‘sans le sous, fauché’ (DLC).
○ Fr.lou. BROKE, broque adj. ‘broke, penniless’ (DLF).
◄ Angl. broke ‘fauché’.
bwabwan n. ‘désordre’
M-G bwabwan ‘désordre’ (MBa).
◄ Orig. inc.
bwachat ‘?’
haï. bwachat : al nan bwachat ‘to die’ (HCED).
◄ Orig. inc. Fr. bois ? chat ?
bwasougrenn n. ‘fainéant ?’
haï. bwasougrenn ‘jerk, bum’ (HCED).
◄ Orig. inc. Fr. bois sous graine ?
bway n. ‘garçon’
haï. bway, bwèy, bray, brèy ‘boy, small boy’ (HCED ; ALH 477) ; gua. bway ‘id.’ (RGe
bouaÿ ; LMPT) ; mart. id. ‘garçon de courses’ (EJo 222) ; bray ‘jeune homme’ (RCo) ;
StLuc. bway ‘boy, man, guy, male’ (KD) ;
► gua. tibway, tibray ‘gamin, garçon’ (LMPT ; T/B ; MBa) ; mart. id., tibay ‘id. ; mon
vieux’ (RCo) ; StLuc. tibway ‘boy, son’ (KD ; ALPA 185/42).
◄ Angl. boy, → FEW 18, 35a : nfr. boy m. ‘garçon qui nettoie les bateaux (en
Angleterre)’ (1672) […] ‘jeune serviteur indigène, dans l’Extrême Orient’ (seit Lar 1890).
– Il semble que l’emprunt du mot à l’angl. soit indépendant de l’usage du mot en français
décrit par le FEW.
bwèlta n. ‘promenade’
haï. bwèlta, vwèlta ‘walk, stroll’ (HCED).
◄ Esp. vuelta ‘tour’ ; (pop.) ‘balade’ (DEF) ; dar alguien una vuelta ‘pasear un rato’
(DRAE).
bwi n. ‘pomme étoilée’
StLuc. bwi ‘star apple’ (KD).
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
53
◄ Orig. inc.
bwil n. ‘grande quantité’
StLuc. bwil ‘a large quantity (associated with fish)’ (JMo).
◄ Orig. inc.
bwiyans n. ‘éclat’
StLuc. bwiyans ‘brilliance’ (KD).
◄ Angl. brilliance. – JPCh : C’est plutôt un emprunt à l’anglais, car le mot français est
rare et seulement attesté depuis 1928, selon le TLF, alors qu’angl. brilliance est bien
antérieur (dp. 1747, brilliancy, TLF), ce qui laisse supposer un emprunt en français.
Manque FEW 1, 339b.
bwoup onom. ‘bruit de pet’
mart. bwoup ‘bruit de pet, prout’ (RCo).
◄ Onomatopée.
byèbyè adj. ‘niais’
mart. byèbyè, byèk ‘niais, débile’ (RCo bièbiè, biek).
◄ Orig. inc. Peut-être créations de RCo.
byò onom. ‘bruit du ventre’
gua. byò : fè byò ‘crier famine’ (LMPT) ; ‘gargouiller (ventre)’ (T/B).
◄ Probablement onomatopée.
byòbyò n. ‘reste’
guy. byòbyò ‘reste, rabiot’ (GBa).
◄ Orig. inc. Peut-être de rabiot, avec aphérèse et réduplication ?
DECA\nonfranB-revu-1.pdf – version provisoire – 12.08.2015
54