LES OISEAUX DE PASSAGE d`Olivier Ringer. Pays | Belgique

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LES OISEAUX DE PASSAGE d`Olivier Ringer. Pays | Belgique
LES OISEAUX DE PASSAGE d’Olivier Ringer.
Pays | Belgique/France
Type | Long métrage
Catégorie | Fiction (12 ans et moins)
Durée | 84 min
Langue | français
SYNOPSIS
Pour Cathy, il n'est pas toujours facile d'être née un 29 février, surtout quand, pour
l'anniversaire de ses 10 ans, son papa n'a pas d'autre idée que de lui offrir un oeuf à faire éclore.
Quand le caneton sort de sa coquille en présence de sa meilleure amie Margaux, celui-ci est
persuadé que la petite fille est sa maman. Mais Margaux n'est pas en état de s'occuper d'un
bébé canard, elle est coincée dans un fauteuil roulant et doit bientôt partir vivre en institution.
Ses parents décident de se débarrasser de l'oiseau. Et quand Cathy et Margaux apprennent que
le canard finira sans doute en conserve, elles se lancent dans un périple où elles découvriront
bien plus sur elles-mêmes que sur le sauvetage d'un palmipède.
MISE EN CONTEXTE ET ARTICLE CONNEXE :
Voici un texte provenant d’un blogue de cours de français pouvant initier les élèves aux bienfaits
de la zoothérapie. Il permet aussi de mieux comprendre l’attachement à l’animal qui pousse les
deux petites filles du film dans leur quête (Source :
https://lacroiseefr.wordpress.com/2009/12/01/la-zootherapie/) :
« La zoothérapie
Les animaux ont toujours été présents dans la vie des hommes. Ce sont généralement de bons
animaux de compagnie, des compagnons fidèles, etc. Également, ils sont connus pour aider les
personnes. Le sujet de la zoothérapie est très actuel et aborde l’importance des animaux pour
l’homme, le travail qu’ils accomplissent et les principaux animaux choisis pour le faire.
Premièrement, l’importance de l’animal pour l’homme a toujours été présente. En effet, 50 %
des personnes possèdent un animal à la maison. Les relations hommes – animaux répondent à
plusieurs besoins psychosociaux de la personne : l’ordre et le contrôle dans sa vie, les rapports
interpersonnels équilibrés, la connaissance et la compréhension de l’environnement, le rôle
social et l’activité physique. Les experts ont également noté qu’un effet positif de posséder un
animal est que la personne a une augmentation de son estime d’elle-même. Bref, la zoothérapie
se base sur ces principes d’aide venant des animaux et elle peut être utile à toute personne
possédant un animal.
Deuxièmement, les animaux accomplissent des tâches pour les démunis, mais ils ne peuvent
pas le faire seuls. Les services les plus courants sont bien sûr ceux des chiens-guides et des
chiens d’assistance pour les personnes en fauteuil roulant. Le but de ces conduites est de
favoriser beaucoup plus d’interactions sociales et de faire accepter ces personnes dans la
société. D’autres rôles des animaux sont également d’être des stimuli simples, dérivatifs à
l’anxiété d’une personne, des sources de stimulation et de facilitateur social. Une citation
relevée dans la Presse, écrite par Carole Brousseau, disait : « L’animal est un instrument
d’intervention. Il s’agit d’un agent de stimulation et de motivation. »
Troisièmement, les animaux utilisés dans le milieu de la zoothérapie sont nombreux. Les plus
souvent utilisés sont les chats et les chiens. Également, un texte publié dans la Presse, encore
écrit par Carole Brousseau, disait sur le chien : « C’est un animal stimulant et dynamique. Il est
capable d’une certaine réciprocité et peut comprendre beaucoup de choses. » Dans le domaine
de la zoothérapie, le dauphin est un stimulateur pour enfants autistes. Le cheval, utilisé pour
l’équithérapie, permet de développer la coordination, la force musculaire et l’équilibre chez les
personnes handicapées physiquement.
Finalement, l’importance des animaux, le travail qu’ils accomplissent et les principaux choix
d’animaux sont autant d’aspects qui expliquent bien que la zoothérapie est un moyen favorable
pour aider l’humanité. Ce serait important de soutenir et de poursuivre les recherches dans le
domaine afin de répondre toujours mieux aux besoins humains tout en respectant l’animal. »
PERSONNAGES PRINCIPAUX :
Cathy : fille plutôt introvertie, elle reçoit le caneton en cadeau de fête;
Margaux : petite fille handicapée, elle devient la mère adoptive du caneton;
Mère de Cathy : très aimée de sa fille, elle la couve un peu, mais elle est très occupée;
Père de Cathy : un peu excentrique, c’est lui qui offre l’œuf fécondé à Cathy;
Mère de Margaux : plutôt discrète, elle pense souvent comme son mari;
Père de Margaux : il s’inquiète beaucoup pour sa fille et veut la faire entrer à l’institut;
Typhaine : voisine de Cathy, elle aide les filles dans leur quête.
SUGGESTIONS D’INTERROGATIONS :
1- Comment les parents de Margaux et Cathy traitent-ils différemment leurs enfants? Comment
les deux jeunes filles traitent-elles le caneton? Quelles sont les différences?
2- Qu’est-ce qui semble changer dans l’attitude de Margaux au fil de l’aventure? Est-ce que son
handicap est un grand obstacle dans sa vie? Qu’est-ce que le caneton lui fait faire?
3- Qu’est-ce qu’un fondu enchainé? À quoi sert cette technique dans les deux scènes qui en
contiennent plusieurs de suite?
THÈMES ET PISTES DE RÉFLEXION :
1- Prendre soin / l’instinct parental
Dans ce film, chacun des parents agit différemment avec ses enfants. Les deux petites filles se
retrouvent à devenir en quelque sorte les parents du petit caneton. Elles doivent en prendre
soin. Chacun des parents, à l’exception du père de Cathy, veut empêcher les filles de s’occuper
du caneton. Les parents ont tendance à surprotéger leur enfant, mais devront apprendre à les
laisser vivre de manière indépendante. Les filles aussi devront apprendre à laisser leur caneton
vivre sa vie. Chacun passe par une période d’inquiétude; tous ont peur pour leur progéniture,
mais finiront par les laisser aller et accepter le risque de la liberté.
Exemples :
Les parents de Margaux tentent de la faire entrer à l’institut comme le poussin a été envoyé en
élevage; les filles tentent de sortir le caneton de sa nouvelle prison et Margaux parvient à
s’échapper d’un environnement qui ne lui plait pas. Elle préfère la liberté et l’autonomie à la
surprotection. Pour les petites filles, la vie « naturelle » du poussin serait d’être avec sa
« maman » à la maison et Margaux partage cette vision des choses pour sa propre vie. Les
parents réagissent tous de la même façon lorsqu’ils apprennent la disparition de leurs enfants.
Les filles feront tout pour retrouver le caneton et les parents feront de même pour retrouver
leurs enfants. Le papa donne un œuf pour que Cathy puisse voir grandir un bébé et se sentir
parent, pour qu’elle comprenne ce que cela implique comme responsabilité, avec son lot de
doutes et d’incertitudes. Il veut transmettre à sa fille un sentiment adulte, tandis que sa mère
s’inquiète trop pour Cathy et l’empêche de faire des choses comme de prendre son vélo; elle
continue souvent de la traiter comme une enfant. Les parents de Margaux tentent de cacher la
vérité sur l’élevage de canards et demandent même à Cathy de mentir pour protéger leur fille.
Le papa de Cathy semble vouloir lui faire voir les choses différemment et l’ouvrir à de nouvelles
possibilités, comme lorsqu’il préfère prendre le vélo et la barque plutôt que la voiture. Au
départ, Cathy ne semble pas vraiment intéressée par le cadeau, mais comprendra ensuite toute
sa portée et sa richesse. Elle ira jusqu’à fuir ses parents pour le préserver. Cathy s’inquiète pour
le poussin et juge si important d’en prendre soin qu’elle se sent obligée de mentir, pour agir
selon son propre sens des priorités et des valeurs. À la fin, les parents apprennent à laisser plus
d’indépendance et à laisser aller leurs enfants. Ils les attendent alors qu’ils libèrent l’oisillon
dans la nature. Le caneton trouvera ainsi une place plus confortable dans une famille qui lui est
plus appropriée. On pourrait comprendre que, dans cette scène, les enfants nagent comme le
caneton parce qu’elles sont en quelque sorte comme lui, on les identifie les uns aux autres. On a
souvent peur pour le caneton en tant que spectateur : l’œuf est souvent mis en péril (renversé
sur le lit, ampoule qui brule…) et plus tard le caneton (près de la noyade, qui veut sauter du vélo
en marche) se perd en forêt. Cela permet non seulement de faire avancer la narration et de
créer des évènements perturbateurs, mais nous fait également ressentir la fragilité et les
dangers présents dans la vie de chaque enfant qui peuvent faire naitre l’inquiétude chez le
parent. Mais sans risque, on ne peut s’améliorer ou simplement vivre.
2- Surmonter ses peurs
Le générique d’ouverture nous montre des cygnes, images qui ne semblent pas avoir de lien
avec le reste du récit. On pourrait argumenter qu’il s’agit d’une référence au conte du Vilain
petit canard. On peut ainsi lier ces images au parcours de Margaux qui, comme dans cette fable,
est poussée à lutter pour trouver l’amour et l’approbation du groupe malgré ses différences et
son handicap. À plusieurs niveaux, le fait d’être la maman du caneton poussera Margaux à
s’améliorer. Elle devra faire de grands exercices physiques, se sentira aimée et réconfortée et
elle sera valorisée par le fait d’être la « mère » d’un animal. Pour la première fois, quelqu’un
d’autre dépend d’elle plutôt que l’inverse.
Exemples :
L’élevage de canards et l’institut de Margaux représentent la même chose. Margaux se dépasse
physiquement (comme dans la barque, ou quand elle sauve le caneton de la noyade dans le
bain, quand elle rampe par terre pour découvrir l’œuf éclos) pour atteindre son but. Tandis que
les parents la surprotègent en voulant notamment la placer dans un institut, un espace très
contrôlé qui ressemble étrangement à l’élevage de canard dont les filles tentent de sortir le
caneton. Le manque d’enthousiasme de Cathy se transforme en attachement inconditionnel et
pousse Margaux à faire des progrès immenses qui leur font parcourir un long chemin en barque
et demander de l’aide à Typhaine pour retrouver le canard. Au départ, on croyait Margaux
incapable de s’occuper du caneton, mais elle prouvera le contraire. Margaux développe une
responsabilité à avoir des animaux. Elle s’identifie à son caneton qui ne va pas bien, elle lui
demande « ce qui ne va pas ». Le caneton la fait sourire et lui procure de l’affection que ses
parents ne semblent pas lui donner.
Cathy aussi progresse, elle apprend sur internet afin de découvrir des choses qu’elle ne peut pas
demander à sa mère.
3- Langage cinématographique
Le fondu enchainé :
Définition : Le fondu enchaîné est un mode particulier de montage par lequel on passe d'une
image A à une image B. A disparaît progressivement. En même temps, B apparaît alors que A n'a
pas encore quitté l'écran. Si bien que, pendant un instant, A et B se superposent : il y a comme
une courte surimpression.
On peut voir deux exemples de fondus enchainés qui ont la même fonction dans ce film : à 23
min 30 s et l’autre plus long de 53 min 45 s à 54 min 45 sec. Tous les plans sont liés par un fondu
pour marquer le temps qui passe. Plutôt que de faire des coupes franches (passer directement
d’une image à l’autre), on devine dans le premier cas qu'étant donné que Cathy est toujours au
même endroit avec son téléphone, on veut dire que beaucoup de temps s’est écoulé, sinon ça
donnerait un effet de sur place étrange.
Dans le deuxième extrait, les deux filles sont à la recherche du caneton dans plusieurs lieux
différents, on comprend alors que leurs recherches sont longues. Que tous ces lieux sont liés en
une suite logique, qu’ils forment un chemin. Si on avait eu des coupes franches, on n’aurait pas
compris pourquoi les personnages sautent d’un endroit à un autre si rapidement, cela permet
d’adoucir les transitions.
Si vous avez aimé le film, vous pouvez aussi regarder :
Fly Away Home (1996) de Caroll Ballard

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