Question au Ministre des Finances relative au rapport de l`O.C.D.E.
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Question au Ministre des Finances relative au rapport de l`O.C.D.E.
Question au Ministre des Finances relative au rapport de l’O.C.D.E. intitulé « statistiques des recettes publiques » Monsieur le Ministre, Comme chaque année, l’Organisation pour la Coopération au Développement Economique (O.C.D.E) a publié un rapport intitulé « statistiques des recettes publiques ». Ce rapport nous « révèle » que la part des recettes publiques issue de l’impôt des sociétés s’amenuise de plus en plus dans les Etats membres de l’O.C.D.E. Ainsi, en moyenne, les recettes fiscales issues de l’Isoc ont baissé, entre 2007 et 2014, de 0,8% passant de 3,6% à 2,8% du PIB. A l’inverse, celles provenant de l'impôt sur le revenu des personnes physiques ont, quant à elles, augmenté de 0,1% passant de 8,8 % à 8,9 %, tandis que les recettes de la taxe sur la consommation ont progressé de 6,5 % à 6,8 % du PIB durant la même période. L’on constate donc un glissement de la taxation des sociétés vers les ménages. Malheureusement, le rapport n’est pas suffisamment détaillé pour pouvoir tirer des conclusions précises en la matière pour notre pays. C’est pour cette raison que je souhaiterais, Monsieur le Ministre, vous poser les questions suivantes : - Constatons-nous la même tendance dans notre pays ? Quelle est l’évolution de la part des recettes fiscales issues de l’Isoc entre 2007 et 2014 ? Quelle est l’évolution de la part des recettes fiscales issues de l’IPP entre 2007 et 2014 ? Quelle est l’évolution de la part des recettes fiscales issues de la T.V.A. entre 2007 et 2014 ? Quelles mesures entendez-vous prendre pour lutter contre ce glissement de la fiscalité ? Je vous remercie. Alain MATHOT Réponse du Ministre des Finances, Monsieur Johan VAN OVERTVELTD Vous faites référence au communiqué de presse (1) que l’OCDE a diffusé en décembre 2015 concernant la publication de son rapport annuel paru en deux langues Revenue Statistics / Statistiques des recettes publiques. Cette publication comporte de nombreux tableaux détaillés et des explications donnant la description de la structure et de l’évolution des recettes fiscales dans les différents pays de l’OCDE. Contrairement à ce que le Membre indique, les principaux tableaux comparatifs sont également consultables gratuitement en ligne et de différentes façons (2). Par ailleurs, on peut également obtenir par pays le détail des impôts repris dans une rubrique déterminée, en raison de la comparabilité internationale. L’OCDE tient ainsi compte non seulement du précompte professionnel, mais également de la cotisation spéciale de sécurité sociale et, dans la mesure où ils sont payés par des personnes physiques, du précompte mobilier, de l’impôt des non-résidents, des versements anticipés et des rôles. Le tableau compare les rubriques correspondantes de notre pays avec les valeurs présentées dans le communiqué de presse de l’OCDE auquel il est fait référence. Il en ressort que l’évolution pour la Belgique sur la période envisagée différait quelque peu de la moyenne OCDE. L’importance relative de la TVA dans notre pays a ainsi diminué de 6,9% à 6,8% du PIB tandis que la moyenne de l’OCDE augmentait au même moment. La diminution de l’importance relative de l’impôt sur les revenus et sur les bénéfices des entreprises était moins prononcée dans notre pays. Par contre, l’importance de l’impôt sur les revenus des personnes physiques augmenta chez nous proportionnellement davantage que la moyenne OCDE. Tableau Recettes fiscales 2007-2014, en % PIB België - Belgique 2007 2014 20142007 2007 2014 20142007 Inkomstenbelasting Impôts sur le 11,9 natuurlijke revenu personen 12,9 1,0 8,8 8,9 0,1 In % bbp 1 OESO - OECD En % PIB http://www.oecd.org/fr/presse/la-chute-des-recettes-tirees-de-limpot-sur-les-benefices-des-societes-entraine-unaccroissement-de-la-pression-sur-les-particuliers.htm 2 https://data.oecd.org/fr/tax/recettes-fiscales.htm et http://www.oecd-ilibrary.org/taxation/data/recettesfiscales_ctpa-rev-data-fr personnes physiques Impôts sur le Inkomstenbelasting revenu 3,4 ondernemingen sociétés 3,2 -0,2 3,6 2,8 -0,8 Btw 6,8 -0,1 6,5 6,8 0,3 TVA 6,9 Nous devons certes admettre que les valeurs de référence choisies sont partiellement déformées par des développements conjoncturels. Sur le plan international, en 2007, l’année précédant le début de la crise économique et financière, le rendement de l’impôt sur les revenus et sur les bénéfices des entreprises a en effet connu un sommet, qui n’a plus été atteint depuis. Nous ne pouvons pas non plus perdre de vue que la moyenne OCDE est seulement légèrement plus basse que pendant les premières années après le changement de siècle, en ce qui concerne le rendement de l’impôt des sociétés et assimilés. En Belgique, en 2014, ces impôts ont même rapporté davantage (3,2% du PIB) que sur la période 2000-2005 (en moyenne 3% du PIB). Il faut d’ailleurs remarquer que le rendement de l’impôt sur les revenus et sur les bénéfices des entreprises représente dans notre pays une plus grande part du PIB que la moyenne de la zone OCDE. Il n’est par conséquent pas question chez nous d’une érosion de la contribution à l’impôt de la part des entreprises. Afin de prévenir cette érosion également à l’avenir, la Belgique contribue cependant activement aux initiatives prises au niveau européen et de l’OCDE, en particulier dans le cadre du projet Base Erosion and Profit Shifting (BEPS). D’autre part, le tableau indique au moyen des évolutions sur la période 2007-2014 que l’impôt sur les revenus des personnes physiques a augmenté assez fortement en Belgique, alors que l’importance des impôts sur la consommation s’est stabilisée ou, du point de vue de la TVA, a même quelque peu diminué. Différentes institutions internationales, parmi lesquelles l’OCDE, plaident cependant pour notre pays en faveur d’un glissement des impôts directs vers les impôts indirects. On y a donné suite avec le tax shift décidé récemment notamment en diminuant l’impôt des personnes physiques tandis que certains impôts indirects ont été augmentés en vue du financement de ce tax shift.