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respect pour ceux qui avaient beaucoup travaillé et réussi. […] Henri Fonda était un
homme très intelligent mais terriblement
timide ; et comme moi aussi j’étais très
timide, il n’y avait pas beaucoup de conversation entre nous, mais on s’aimait bien.
[…] Gene Kelly était un Irlandais qui aimait
bien son whisky le samedi soir, et le dimanche jouait au volley-ball pour l’éliminer. »
Ces petites indiscrétions ne viennent
pas tout droit d’Hollywood mais… de
Villeneuve-sur-Yonne. Car il y a 25 ans,
c’est là qu’a choisi de s’installer à
temps partiel une grande dame du
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Au fil de l’Yonne - mai 2006
cinéma après
avoir ressenti un véritable coup de foudre pour le département : Leslie Caron.
Depuis, elle a créé de toute pièce une
auberge au bord de l’Yonne, La Lucarne
aux chouettes, en lieu et place de quatre vieilles maisons qui tombaient en
ruine. Y flotte une bonne odeur de ce
terroir qu’elle a fait sien avec passion.
« J’aime énormément
la rivière »
« Lorsque j’habitais Los Angeles, j’étais très
proche de Jean Renoir et de sa famille, et
comme il était Bourguignon par sa mère, il
me parlait beaucoup de cette région. » Un
jour, Leslie Caron vient séjourner dans
un moulin à Chaumot, propriété d’un
ami : « J’ai trouvé l’endroit irrésistible et
lorsque cet ami a décidé de vendre, en 1981,
je lui ai acheté son moulin. » Elle s’approprie l’endroit, acquiert ses habitudes :
« Je venais à Villeneuve faire
mes commissions et à chaque fois que je traversais, le pont, je regardais ce petit pâté de
maisons, abandonné, un peu croulant. Moi
qui aime énormément la rivière, je trouvais
incroyable que personne ne songe à exploiter
ce site merveilleux et le charme de ces petites
bicoques. » Lorsqu’un jour elle voit fleurir
une pancarte « À vendre » sur l’une des
maisons, elle file droit chez le notaire
avec son fils. « Nous avons acheté à peu près
sur le champ. » Elle attendra un an et demi
avant de pouvoir acquérir le reste.
« J’avais en tête d’en faire des résidences d’été
pour un groupe d’amis », explique-t-elle.
Mais le montant estimé des travaux la
décourage et c’est La Lucarne aux
chouettes qui verra le jour en 1993, une
auberge dans le pur style de cette architecture bourguignonne « lourde, massive,
honnête et sans fioritures » que la comédienne affectionne tant. « Mon fils, un
autre partenaire et moi avons pris cette
décision quand le toit
a commencé à s’effondrer. Comme j’habitais
alors la France, j’ai proposé de superviser les
travaux. Je croyais que ce serait facile, ditelle en riant, je ne m’étais pas rendu compte
de ce que j’entreprenais… »
Robert de Niro y a séjourné
Aujourd’hui, sa table est réputée dans
le monde entier. Robert de Niro luimême a séjourné dans l’une des quatre
chambres de son établissement qui
offre à sa clientèle une cuisine raffinée, aux saveurs traditionnelles, proposée par un chef japonais. Cependant,
Leslie Caron insiste : « Je ne voulais pas
que ce soit hors de prix, élitiste, mais que
tout le monde dans la région puisse venir :
les cultivateurs, les retraités, les jeunes… »
Le moment de méfiance passé (« la
réserve bourguignonne »), c’est ce qui se
produit. L’actrice se souvient en riant
du soir de « la première », le 13 juin
1993 : « La salle était pleine de tous les
ouvriers qui avaient participé au projet, mais
toute la ville était assise à
l’extérieur à regarder ; les gens ne sont pas
entrés. Mais maintenant, je suis complètement intégrée. » Cela a quelque chose
d’émouvant de voir le célèbre regard
bleu s’animer en évoquant la vie dans
l’Yonne, les animations et concerts
organisés dans les châteaux, les kermesses, mais aussi l’ambitieux projet de
festival que l’actrice avait tenté de monter, en 1989 : « J’avais tout programmé : des
pièces de théâtre sur des barges, des appelstrompette d’une porte à l’autre, une grand
messe de Mozart dans l’église, des danses
folkloriques dans les rues… Mais on n’a pas
voulu me confier de l’argent. » Aujourd’hui
peut-être, au regard de sa réussite, trouverait-elle oreilles plus attentives…
Car Leslie Caron réussit des exploits. Celui
de faire entrer La Lucarne aux chouettes
dans un guide gastronomique par exemple : « Envoyé dans la région pour tester les
meilleurs restaurants, Gilles Pudlowski a accepté
de passer en coup de vent entre 15 h et 16 h ; j’ai
alors demandé à mon chef de lui préparer une
assiette avec tous les desserts que nous réalisons et une autre avec notre foie gras tel que
nous le présentons aux clients. Pudlowski a
été impressionné par le décor, a un peu joué
de la fourchette et je lui ai demandé pourquoi je n’étais pas dans son guide. Était-ce
par ce que j’étais une femme et parce que je
venais d’Hollywood ? Il a acquiescé… Depuis,
nous y figurons et avec une très bonne mention. »
Comment maintenant ne pas se souvenir de la prédiction qu’une voyante
lui avait faite, il y a une vingtaine
d’années : « Et l’hôtel que vous allez diriger va très bien marcher… » Sur le moment
bien sûr, elle ne l’avait pas prise au
sérieux.
Nathalie Hadrbolec
[email protected]
Auberge La Lucarne aux chouettes, quai Bretoche,
89500 Villeneuve-sur-Yonne. Tél. : 03 86 87 18 26
Internet : www.lesliecaron-auberge.com
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Au fil de l’Yonne - mai 2006