Mise en page 1 - Chambre d`agriculture de la Somme

Transcription

Mise en page 1 - Chambre d`agriculture de la Somme
énergie
La Chambre d’Agriculture
de l’Aisne se mobilise
pour la méthanisation agricole
La dernière réunion du Bureau de la Chambre d’Agriculture de l’Aisne
a permis de faire un point de situation sur le contexte actuel de la méthanisation et l’avancement des projets sur notre département.
Le développement de cette filière est une opportunité pour l’agriculture par la création
d’une activité de diversification complémentaire de l’exploitation agricole.
Le cadre réglementaire et tarifaire est désormais parfaitement connu avec la publication
de plusieurs arrêtés depuis mai 2011 aussi
bien pour la cogénération que pour l’injection.
Le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt et le ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de
l’Énergie ont publié le plan Énergie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA) afin de définir
les axes et les perspectives de développement de la filière. Ce plan s’inscrit dans une
démarche agronomique d’optimisation de la
fertilisation et de réduction globale des intrants. Il doit permettre de répondre aux objectifs ambitieux de la politique de lutte contre
le réchauffement climatique parmi lesquels
une contribution de 23 % des énergies renouvelables dans les consommations énergétiques (12 % actuellement) et une réduction
des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES)
de 20 % à l’horizon 2020, en encourageant la
création d’unités de méthanisation.
En Picardie, la Région et l’ADEME (Agence de
l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie)
ont la volonté de soutenir les projets en cohérence avec les objectifs du Schéma Régional
Climat Air Énergie (SRCAE) approuvé en 2012
qui promeut le développement des énergies
renouvelables. Les projets doivent répondre
au mieux aux objectifs environnementaux (valorisation des déchets, substitution d’engrais
chimiques et d’énergie fossile, réduction des
émissions de GES), territoriaux (solution commune et de proximité aux traitements des déchets, fonctionnement en circuits courts,
création d’emplois) et économiques (valorisation locale de potentiels locaux de substrats
et d’énergie, création de valeur ajoutée, diversification agricole).
Actuellement dans le département de l’Aisne,
trois projets agricoles sont sur le point de voir
le jour après plusieurs années de réflexion,
d’étude, de recherche de solutions techniques et de démarches administratives. Un
véritable parcours du combattant qui nécessite un accompagnement, des ressources et
une motivation sans faille pour aboutir. Les
porteurs de projets sont des exploitations de
polyculture et d’élevage ainsi qu’un groupe
d’agriculteurs producteurs d’endives. Les
premières mises en chantier devraient commencer dans les mois à venir et les mises en
service sont attendues sur le deuxième semestre 2014. Par ailleurs, d’autres projets
agricoles émergent et devraient à terme pouvoir se concrétiser.
Plusieurs points déterminants sont à examiner avant d’engager des frais dans une étude
de faisabilité plus approfondie, comme l’analyse du gisement de déchets disponible, de la
valorisation possible de l’énergie, de la stratégie globale de l’exploitation, de l’impact sur
l’activité agricole et de la capacité d’investissement de la structure.
La Chambre d’Agriculture propose un accompagnement individuel de tous les porteurs de
projet (étude d’opportunité, conseil technique
et réglementaire, étude Installations Classées
pour la Protection de l’Environnement et plan
d’épandage, accompagnement auprès des
services administratifs, montage de dossiers
de subventions…) et collectif (organisation de
formation, de visites et de réunions d’information). La mise en place d’un groupe de travail
spécialisé sur la méthanisation permet de regrouper les compétences et d’apporter une
solution complète aux agriculteurs.
Contact : Guillaume Rautureau
Tél. 03 23 22 50 20
8 - Champs d’actions - Décembre 2013
P. 3 à 5
édito
En bref
Pôle agricole
de La Capelle
Le second semestre 2013 a donné quelques raisons de satisfaction à l’occasion des moissons ou
des vendanges, mais, à l’image des résultats
moyens en betteraves ou des prix de la viande à
nouveau à la peine. Cependant, l’agriculture de
l’Aisne a des raisons de regarder l’avenir à court,
moyen et long terme avec une réelle confiance. Le
contexte général agricole est porteur pour les années à venir. En effet, l’évolution de la démographie mondiale et l’augmentation des
classes moyennes soulignent que si la population mondiale va croître de 25 %, les
besoins alimentaires devraient bondir de 70 % dans les 20 prochaines années, selon
les spécialistes. Ce sera le cas par exemple de la Chine : elle représente aujourd’hui
20 % de la population mais dispose seulement de 7 % des terres de la planète. Il va
donc falloir prendre en compte un accroissement de la demande dans tous les domaines agricoles. Pour répondre à cette réalité, l’agriculture a la nécessité d’augmenter
ses capacités de production. Elle souhaite le faire avec une certaine stabilité des marchés, mais depuis 2007, la volatilité des prix n’a jamais connu de trêve ! C’est vrai
pour les céréales, mais aussi pour le lait, les viandes, le sucre… L’agriculteur doit
adapter son exploitation à cette nouvelle donne.
A côté des marchés classiques, le marché de proximité se développe. Il correspond à
une demande locale. Il nous faut répondre à ce créneau qui valorise notre territoire. Il
nous faut également produire selon les réglementations environnementales et leurs
excès. La réforme de la PAC fait craindre des répercussions fortes pour l’Aisne. Cependant, face à ces évolutions, nous pouvons compter sur les initiatives et sur le niveau de formation des agriculteurs. Notre avenir dépend, comme dans tous les
métiers, de notre capacité à nous adapter à la demande et aux nouveaux débouchés.
En un mot aux nouveaux défis. L’année 2014 s’annonce exigeante mais aussi passionnante.
Dossier
sommaire
Elevage
Pages 3 à 5
Agronomie
Page 6
Les équipes de la Chambre d'agriculture
de l'Aisne et de l'Union des Syndicats
Agricoles de l'Aisne de La Capelle ont
emménagé dans leurs nouveaux locaux
début décembre.
Conseillers et techniciens sont désormais joignables au Pôle Agricole dont
l’adresse est la suivante :
Pôle agricole, ZAE des Andiers
route d'Hirson, 02260 La Capelle.
Ce pôle agricole héberge la coopérative
Laitnaa et les antennes d'Aisne Comptagri, d'Avenir Conseil Elevage, de
l'Union des Syndicats Agricoles de
l'Aisne et de la Chambre d'Agriculture
de l'Aisne.
La Chambre d’Agriculture est présente
au sein de ce pôle au travers de plusieurs services :
• conseil aux entreprises et accompagnement des projets des éleveurs
• conseillers bovins, ovins, bâtimentsinstallations classées ou ICPE, observatoire aninal
• cultures fourragères, herbe : agronomie et environnement.
Les numéros de téléphone restent
inchangés : 03.23.97.21.36
Fax : 03.23.97.54.13.
E mail : [email protected]
Les bureaux sont ouverts au public du
lundi au vendredi de 8 h à 12 h et
de 13 h 30 à 17 h 30.
24 années de suivi à Bruyères-et-Montbérault
Circuits courts
Page 7
Page 8
La Chambre d’Agriculture de l’Aisne se mobilise
pour la méthanisation agricole
CHAMBRE D’AGRICULTURE DE L’AISNE
1 rue René Blondelle - 02007 LAON cedex
Tél. 03 23 22 50 50 - Fax 03 23 23 75 41
Mail : [email protected]
Site internet : www.agri02.com
Conception : SETA
Impression : MA PROM - Tél. 03 23 22 51 23
2 - Champs d’actions - Décembre 2013
La signature à Amiens d’une convention de partenariat tripartite entre
les producteurs, la société API Restauration et les trois Chambres départementales d'Agriculture pour le développement des approvisionnements en produits locaux des restaurants Api grâce aux sites
internet Aisne, Oise et Somme-produits locaux, souligne l’importance
de ce type de débouchés pour l’agriculture.
Le site internet aisne-produitslocaux a été mis
en place par la Chambre d'Agriculture de
l'Aisne en juin 2012. Il a pour objectif de faciliter l'approvisionnement en produits locaux
dans la restauration collective qu'elle soit privée ou publique. Il est donc destiné uniquement à une clientèle professionnelle.
Ce site est une déclinaison de celui mis en
place par la Chambre d'Agriculture et le
Conseil Général de la Somme il y a 3 ans. Une
version est également en place dans l'Oise.
Ces trois sites sont cependant liés et font
l'objet d'un travail en équipe au niveau des
départements.
La Chambre d'Agriculture accompagne les
producteurs et les acheteurs inscrits sur le
site. Elle assure également un suivi quotidien
de façon à ce que chacun respecte ses engagements.
Au 31 octobre, dans l'Aisne, le site c'est 24
producteurs dont 15 qui ont déjà reçu au
moins une commande. Mais cela recouvre
Tous droits réservés
encore plus de producteurs car l'atelier de découpe Gem viandes de Laon distribue de la
viande issue de plusieurs éleveurs qui n'apparaissent pas directement sur le site mais
dont les noms sont communiqués aux acheteurs.
Le chiffre d'affaires généré auprès des producteurs est de 36 000 € depuis la mise en
place du site avec une forte progression depuis la dernière rentrée de septembre. Les
acheteurs sont des collèges (grâce au soutien
du Conseil Général de l'Aisne), des lycées,
une supérette, la société Elior pour les restaurants du Center Parcs et des restaurants
gérés par la société API Restauration (restaurants scolaires, restaurants d'entreprises,
maisons de retraite, maisons familiales et rurales...). Les achats des restaurants gérés par
la société API représentent 22 % du chiffre
d'affaires.
Contact : Mireille Chevalier
Tél. 03 23 22 50 79
Interview
Ce type de débouché est-il vraiment intéressant pour l'agriculteur ?
«C’est effectivement une bonne voie de diversification. La vente de
proximité à destination de la restauration de collectivités privées
ou publiques est en plein développement. C’est donc un secteur
en demande. L’efficacité de la plate-forme internet développée
par la Chambre d’Agriculture de l’Aisne offre par ailleurs le sérieux et la pérennité nécessaires tant aux agriculteurs qu’aux
clients. C’est donc la base solide d’une diversification qui fait ses
preuves».
Peut-on envisager d'autres secteurs de ce type à explorer ?
«Les besoins évoluent et surtout internet a facilité énormément
Président délégué
les contacts entre consommateurs et producteurs. La plate-forme
à l’association Agriculture
actuelle se concentre sur l’offre aux professionnels. Le dévelopet Tourisme
pement des circuits courts de proximité et de la vente directe répond à une attente des particuliers. Les services de la Chambre
d’Agriculture sont là pour aider les agriculteurs à améliorer leur communication et leur visibilité
sur le web. Il y a une vraie demande des consommateurs qui bien souvent ont du mal à trouver
l’offre de proximité. C’est à nous de nous faire connaître, d’être plus visibles, à commencer
par internet bien entendu».
Robert Boitelle
Restauration collective : un partenariat gagnant-gagnant
Energie
Restauration collective
Un partenariat gagnant-gagnant
L’avenir est motivant
par Philippe Pinta,
Président de la Chambre d’Agriculture
de l’Aisne
circuits courts
Zoom sur…
La société API
La société API a été créée en 1956 par Jean
et Cécile Debosque à Lille. Le début : une
activité de charcutier-traiteur qui leur offre
l'opportunité de livrer un premier restaurant
d'entreprise. Aujourd'hui, l'entreprise est
gérée par les enfants des créateurs. Elle
gère ou accompagne plus de 1 000 restaurants en France et en Belgique, soit 400 000
repas par jour avec 4 000 collaborateurs.
Son siège social est à Mons-en-Baroeul.
En Picardie, API c'est 121 restaurants en
gestion directe ou en assistance technique
dont 39 dans l'Aisne. 15 de ces restaurants
commandent régulièrement des produits en
utilisant le site : viande, fruits, légumes et
produits laitiers.
API a la volonté de s'engager dans le développement durable et pour cela d'augmenter ses approvisionnements en local.
L'existence du site leur a semblé une bonne
opportunité pour atteindre leur objectif en
Picardie. Une première expérience avait été
réalisée lors de la semaine du développement durable 2012 où les Chambres d'Agriculture avaient coordonné l'approvisionnement de la presque totalité des restaurants API de Picardie par des producteurs
de pommes de terre.
Aussi, la signature d'une convention tripartite permet de concrétiser et d'amplifier ce
partenariat et d'installer une relation gagnant-gagnant qui va sécuriser à la fois les
producteurs et API Restauration. En effet,
elle engage les trois parties à travailler ensemble en utilisant l'outil aisne-produitslocaux pour faciliter les commandes. La
livraison et la facturation restent bien entendu de la responsabilité des producteurs.
Champs d’actions - Décembre 2013 - 7
agronomie
Elevage
24 années de suivi
à Bruyères-et-Montbérault
Des aides pour améliorer
les conditions de travail
Bilan du suivi des pratiques agricoles par la Chambre d’Agriculture
et INRA.
Le bassin d’alimentation de Bruyères-etMontbérault est un plateau de 187 ha, 10 km
au sud de Laon. Après une pollution nitrique
croissante depuis 1960, les «bonnes pratiques culturales» ont permis de stabiliser les
teneurs autour de 50 mg/l. L’Inra, en collaboration avec la Chambre d’Agriculture, a orga-
nisé une journée de présentation du bilan des
24 années de suivi du site qui a rassemblé
une centaine de personnes.
Dans les années 1990, le site a été choisi car
tout le monde s’accorde à croire que les résultats seront rapides si les changements de
Interview
pratiques sont au rendez-vous. Collectivité,
agriculteurs, INRA et Chambre d’Agriculture
s’engagent ensemble avec l’appui financier
des Ministères de l’agriculture et de l’environnement, de l’ADEME, de la Région Picardie,
de l’Agence de l’Eau Seine Normandie, de
l’Union Européenne et de la commune de
Bruyères. Plus tard, les données recueillies indiqueront une inertie temporelle du sous-sol
bien plus importante, d’environ 20 à 30 ans.
A ce moment-là, les agriculteurs ont déjà mis
en œuvre ce qui deviendra des années plus
tard la norme pour tous. Si les visages des 3
exploitants du BAC ont changé au fil des générations, l’opération a perduré et le suivi
s’est maintenu, image de l’opiniâtreté et de la
persévérance de chaque partenaire.
Les agriculteurs ont ainsi mis en place des
cultures intermédiaires en intercultures
longues et piloté leur fertilisation azotée avec
le logiciel INRA/LDAR AZOBIL puis AZOFERT.
Des mesures de reliquats d’azote minéral
dans le sol sont réalisées juste après la récolte, juste avant la période de drainage et en
Pour une protection de l’eau efficace
Céline Guiard Van Laethem, Chef du Service agronomie et environnement de la Chambre d’Agriculture de l’Aisne
Quel intérêt pour la Chambre d’Agriculture de l’Aisne de suivre
une opération comme celle-ci ?
Il s’agit de comprendre localement les phénomènes de transfert des
nitrates vers les eaux profondes et pour cela, d’identifier les pratiques efficaces, les délais et le degré d’efficacité. Sur ce site, les
délais d’efficacité des «bonnes» pratiques ont été estimés entre 20
à 30 ans. La Chambre va financer, aux côtés du BRGM, de l’INRA et
de l’Agence de l’Eau, des mesures d’âge de l’eau pour affiner encore
ce résultat. Les résultats obtenus localement prouvent également
que sans les zones tampon (forêts, bandes enherbées…), l’eau de
ces sources ne passerait pas la barre des 50 mg/l. Enfin, même si le
site est petit, la difficulté de maintenir des actions sur du très long
terme en restant mobilisés n’est pas à minimiser.
Quelle suite donner à cette expérience ?
Il n’est pas possible de dupliquer ce dispositif pour des raisons évidentes de coût. Cette expérience nous sert aujourd’hui à calibrer les
actions sur les autres BAC avec des suivis adaptés à des surfaces
6 - Champs d’actions - Décembre 2013
sortie d’hiver. Ces mesures permettent grâce
aux modèles de simulation de l’INRA de calculer les pertes d’azote minéral en profondeur
pendant la période de drainage et la concentration de la lame d’eau drainante au-delà de
la zone d’exploration des racines. En parallèle, un suivi régulier de la qualité des eaux
des sources du plateau est réalisé.
Les résultats obtenus par ces modèles sont
encourageants : la teneur en nitrates de la
lame d’eau drainante atteint 44 mg/l sous la
zone cultivée du plateau et 34 mg/l en intégrant l’apport des zones boisées du bassin,
soit 1,5 à 2 fois plus faible que celle estimée
pour la période antérieure à 1990. Par contre,
la teneur en nitrates des sources captées a
continué à augmenter en dépassant parfois
60 mg/l à la fin des années 90 puis a diminué
pour se stabiliser aujourd’hui, autour de
50 mg/l.
Contact : pôle agronomie
Tél. 03 23 22 50 99
bien plus importantes. Ainsi sur 6 BAC du Nord du
département, la Chambre d’Agriculture s’est appuyée sur ces résultats pour mettre au point la mesure AZUR, proche du programme de Bruyères,
en gardant en particulier la mesure du reliquat en
entrée hiver et un calcul de teneur en nitrates de la
lame d’eau drainante. Cette opération est cette fois menée localement avec les coopératives, CETA, négoces, USAA et touche déjà 170
agriculteurs.
A quoi sert cette journée ?
L’INRA a largement communiqué lors des différents colloques français ou internationaux. Les résultats obtenus sur Bruyères sont largement utilisés par les différents organismes techniques ou les
décideurs. Il s’agissait cette fois, de venir à la rencontre des acteurs
locaux et en particulier des agriculteurs, de la collectivité et des
conseillers pour mieux comprendre les conditions de cette opération
qui sont aussi sociales et locales. L’idée est que cette expérience
donne ailleurs les moyens de mettre en place des programmes de
protection de l’eau efficaces en partenariat avec la profession agricole.
Dans le cadre du programme «Vivre l’Elevage
en Picardie» et plus spécifiquement sur la thématique de «l’Amélioration
des conditions de travail»,
le Conseil Régional souhaite accompagner les
éleveurs dans leurs projets pour l’amélioration
des conditions de travail
et de qualité de vie.
L’objectif de ce dispositif est d’accompagner
les éleveurs pour mettre en œuvre des solutions pour améliorer les conditions de travail
sur l’exploitation (équipements des bâtiments
et des installations, matériel de manutention,
de distribution….).
Les aides sont accordées pour des investissements rentrant dans un projet d’exploitation cohérent. Pour être éligibles aux aides
régionales, les propositions d’investissements doivent correspondre aux besoins
d’amélioration constatés dans un diagnostic.
Les CUMA sont également éligibles au dispositif. Le matériel d’occasion, le renouvellement de matériel et le matériel en copropriété
ne peuvent être financés par ce programme.
Les projets des éleveurs sont soumis à une
commission qui valide la demande d’aide.
Les investissements peuvent être étalés sur
2 ans. Ils doivent être de 4 000 € minimum et
sont plafonnés à 30 000 € par dossier (avec
un sous plafond de 15 000 € pour les équi-
Vivre l’élevage en Picardie
pements éligibles au «DACT Bâtiment»). Le
commencement des travaux doit débuter
après réception de l’accord de l’aide.
Les taux de subvention varient suivant le type
d’exploitation entre 0 et 40 %. Les Jeunes
Agriculteurs ont un supplément de 10 %.
Un premier appel à dépôt des dossiers est
fixé en début d’année 2014.
40 projets soutenus !
La Chambre d’Agriculture de l’Aisne a accompagné 40 projets d’investissement au
cours de cette année 2013.
La Chambre d’Agriculture de l’Aisne vous accompagne dans la réalisation de votre demande d’aide mais aussi dans votre
recherche de solution, dans votre démarche
de réflexion et suit l’instruction de votre dossier jusqu’à obtention de votre arrêté de subvention.
Contact : Anne-Laure Cazier
Tél. 03 23 22 50 78
Programme d’actions destiné à la valorisation et à la promotion de l’élevage et à l’amélioration
de travail des éleveurs.
Les partenaires : Chambres d’Agriculture, Institut de l’élevage, Agro-Transfert ressources et
territoire, ELC3, Cobévial, JBA, l’AEP, AONP, les Bergers du Nord Est, les Services de remplacement, GIE lait viande Nord Picardie.
Partenaire financier : le Conseil Régional de Picardie.
Le comité d’orientation
de l’élevage
Le comité d’orientation de l’élevage de la
Chambre d’Agriculture, réuni sous la présidence d’Henri Brichart, avait à l’ordre du
jour le bilan de l’activité du Service Identification. La mission d’identification bovine,
ovine, caprine, porcs et volailles ainsi que
la certification de parenté bovine sont des
missions de service public confiées par
l’Etat aux établissements d’élevage (EdE)
La Chambre d’Agriculture de l’Aisne est
agréée EdE et assure cette fonction pour
les départements de l’Aisne et de l’Oise
depuis le début de l’année 2013.
Les éleveurs font appel au service pour obtenir les passeports, passer les commandes de boucles et notifier tous les
mouvements d’animaux, entrées et sorties
de l’élevage ; depuis la réforme de 1998, les
éleveurs sont responsables de l’identification pour garantir la fiabilité de la traçabilité
de l’élevage.
Quelques chiffres 2013 (provisoires)
- 198 500 bovins (en effectif moyen)
- 68 600 passeports bovins édités
- 1 619 détenteurs de bovins.
Un service de proximité pour les éleveurs
- Plus de 350 visites d’éleveurs au bureau
de Laon
- Plus de 5 500 appels téléphoniques pour
renseigner les éleveurs.
Un mot d’ordre : la notification
électronique
Le nombre de notifications électroniques
par les logiciels éleveurs augmente chaque
année et représente 41% des opérations.
Cependant ce n’est pas suffisant, le comité
souhaite atteindre rapidement 60 % de notification électronique pour :
- faciliter le travail de l’éleveur
- contenir les charges et donc le coût du
service pour l’éleveur.
Tous les éleveurs intéressés doivent se
faire connaître au 03 23 22 51 11.
Champs d’actions - Décembre 2013 - 3
Elevage
Interview
Quel regard faut-il porter
sur les évolutions et
innovations techniques ?
Benoît Lévêque
Eleveur et membre de la
Chambre d’Agriculture
«Si les composantes de notre revenu nous
échappent en partie, nous devons, par
contre, rester en veille permanente pour
moderniser notre outil de travail, le faire
évoluer, et profiter des périodes économiquement plus favorables pour anticiper».
C’est un vrai «plus» au quotidien ? «Oui,
tout à fait. Avoir un bâtiment pratique, un
parc matériel en ordre de marche, un parcellaire aménagé, améliorer chaque année
son cadre de travail (abords des bâtiments,
cours cailloutées…), s’équiper de technologies récentes (robot de traite, détection
de chaleurs, détection de vêlages, outils de
valorisation de l’identification électronique,
logiciels de suivi de troupeau, pocket,
smartphone…), c’est se donner les
moyens d’alléger la pénibilité quotidienne,
c’est gagner en efficacité, c’est optimiser
les résultats techniques et économiques
de son exploitation. C’est dégager du
temps pour réfléchir, s’engager, mieux vivre
sa vie de famille, profiter de loisirs bien mérités. C’est également développer une
autre image de notre métier d’éleveur.
Comme en grandes cultures, n’ayons pas
peur de cette évolution technologique. Elle
nous aide à avancer, à faire face à nos ateliers toujours plus grands, qui ne peuvent
plus être suivis comme avant».
Cependant, rien ne doit se faire dans la
précipitation ?
«Tout à fait. Les services de la Chambre
d’Agriculture sont là pour accompagner les
éleveurs. Cette démarche doit se faire à
son rythme, chacun selon ses moyens, ses
objectifs. C’est là que nous pouvons solliciter les différents spécialistes de la Chambre d’Agriculture. Ils peuvent nous apporter
un œil extérieur pour faire un diagnostic. Ils
nous aideront à faire le tri entre les bonnes
et les mauvaises idées. Ils ont l’expérience
de différentes solutions et sauront nous
aider à trouver celles adaptées à notre situation. La Chambre d’Agriculture est l’un
de vos partenaires privilégiés».
4 - Champs d’actions - Décembre 2013
Adapter le logement des vaches
laitières et des équipements
face à l’augmentation de cheptel
Le nombre de vaches a progressé significativement ces dernières années dans la majorité des exploitations laitières. Cependant, les installations n’ont pas toujours suivi la même évolution et cela a des
conséquences aussi bien pour les animaux que pour les éleveurs.
Des évolutions du logement des animaux et
des annexes sont parfois nécessaires suite à
la progression du nombre d’animaux ou au
vieillissement des installations. Ces modernisations permettent une amélioration du
confort des animaux et de leur état sanitaire.
Elles ont également pour objectif de faire progresser les conditions de travail des intervenants aussi bien en quantité qu’en confort.
Ainsi, la traite, tâche la plus importante en
termes de temps passé, l’alimentation (distribution et stockage) mais aussi la gestion des
déjections (type, transfert, stockage, traitement,…) sont également concernées par ces
adaptations en plus du logement proprement
dit.
Tous ces éléments doivent former un ensemble cohérent pour la réussite des performances de l’élevage et une bonne efficacité
du travail.
Un grand nombre de solutions existe pour atteindre les objectifs. Toutefois, il faut faire des
choix adaptés à sa situation (technique, environnemental, économique, goût personnel,…).
Afin de faire le point plusieurs systèmes, la
Chambre d’Agriculture vous propose une formation à travers la visite de différentes installations en fonctionnement le 17 décembre.
Contact : Nicolas Lion
Tél. 03 23 22 50 78
Robot de traite : un choix motivé
Une solution qui peut répondre à certaines
situations avec des avantages réels et non
négligeables.
Le service Bâtiment d’Elevage de la Chambre d’Agriculture propose un accompagnement adapté à chaque exploitation, en
prenant en compte les spécificités. L’effectif
du troupeau, le type de bâtiment, le mode
de logement, le type de circulation, les
aménagements envisageables et bien entendu le budget entrent en ligne de compte dans
l’étude du projet.
Globalement, un robot de traite permet de traire environ 60 vaches. Le gain de temps global
représente environ 2 heures par jour par troupeau, sans oublier la souplesse horaire désormais
permise à l’éleveur. Cependant, il faut toujours s’occuper de ses bêtes, en les surveillant dans
la stabulation ou sur l’écran de l’ordinateur.
L’organisation de l’alimentation est aussi à penser en fonction du robot de traite. En effet, la
quantité de concentrés à l’auge est réduite, voire supprimée, pour favoriser l’alimentation au
robot, destinée à attirer les vaches. Il convient donc d’envisager sérieusement des modifications dans un système fourrager si on opte pour un robot.
Les aspects techniques, organisationnels mais aussi économiques sont abordés par le
conseiller de la Chambre d’Agriculture lors du projet de passage au robot de traite.
Contact : Sébastien Juliac - Tel : 03 23 22 50 78
s
Témoignage
Moins de pénibilité, plus de confort de travail
Jérôme Leroux, Alain Turquin et Vincent
Turquin sont éleveurs. Jérôme Leroux est
exploitant allaitant et ovins sur la commune de La Flamengrie. L’exploitation est
de type herbager. Il souhaite un confort de
travail lui permettant de mieux valoriser
des surfaces en herbe. Alain et Vincent
Turquin sont exploitants laitiers sur la
commune de Chavignon. Ces deux frères
misent sur une bonne organisation de leur
travail en anticipant la préparation des
chantiers. Tous ont fait appel aux services
de la Chambre d’Agriculture pour modifier
leurs pratiques et leur organisation. L’utilisation de solutions mécaniques, notamment en alimentation, a changé leur
quotidien.
Pourquoi une prise de conscience autour des tâches
de l’alimentation ?
Jérôme Leroux : «La recherche d’un maximum d’autonomie alimentaire est une priorité
sur l’exploitation. La valorisation de l’herbe est indispensable sur notre structure. Nous
produisons un maximum de foin et d’enrubannage. Ces fourrages sont valorisés par l’élevage bovin et ovin. La distribution de l’enrubannage était souvent rendue difficile manuellement. Je voulais donc mécaniser cette tâche par un système adapté à mes
bâtiments et peu coûteux. En effet, j’ai choisi le principe de CUMA pour le matériel de
valorisation de l’herbe, ainsi j’optimise mes charges de mécanisation. Je ne voulais donc
pas investir dans un matériel trop onéreux. La solution de la dérouleuse m’a paru la plus
raisonnable… et je l’ai très vite adoptée. Aujourd’hui, j’ai réduit significativement la pénibilité liée à cette tâche mais aussi mon temps de travail d’astreinte. Je distribue également le foin avec la dérouleuse. J’ai un gain de plus de 15 minutes par jour ! La dérouleuse
n’a pas de bras de chargement. Cela ne pose pas de problème dans mon travail au quotidien».
Alain et Vincent Turquin : «Surtout pour raison de pénibilité. Auparavant, nous avions
une distributrice-pailleuse. Le chargement au silo était long et il fallait sans cesse se retourner dans le tracteur tout comme au moment de la distribution. Les accès et l’aménagement des bâtiments ne nous facilitaient pas les manœuvres ! L’un de nous ayant des
problèmes de cervicales, nous avions la volonté de modifier notre système de distribution
de l’alimentation. Rapidement, nous nous sommes orientés vers un système de distribution à l’avant du tracteur. Nous avons eu l’opportunité de visiter une ferme ayant ce type
de matériel. Le choix était fait ! Aujourd’hui, nous distribuons toute notre alimentation
avec le godet désileur. Notre distributrice pailleuse ne sert plus qu’au paillage des parcs.
Le chargement au silo est beaucoup plus rapide. La maniabilité dans le bâtiment est
beaucoup plus fonctionnelle et la pénibilité réduite. Dorénavant, nous arrivons à charger
le godet entre deux passages de vaches à la salle de traite. Ceci est facilité par les circuits
sur l’exploitation. Les silos sont proches des stabulations, tout comme le stockage paille,
les stockages des granulés…».
Rien ne sert de courir,
il faut travailler
correctement !
Voilà une expression qui devrait être retenue
lorsque vous vous apprêtez à déplacer vos
animaux !
En productions ovine et bovine, les manipulations peuvent parfois être très pénibles et
même douloureuses ou source de grande
frustration. C’est pourquoi, la Chambre
d’Agriculture de l’Aisne et le service prévention de la MSA proposent aux éleveurs ovins
et bovins de suivre des formations pour les
aider à améliorer leur qualité de vie au travail.
Ces formations ont pour objectifs d’acquérir
les connaissances et les gestes pour manipuler les ovins et les bovins en toute sécurité
et en limitant la pénibilité. Un des premiers
aspects à prendre en compte est le comportement de l’animal, vis-à-vis de ses congénères mais également vis-à-vis de l’homme.
En connaissance de ce comportement, les
techniques de manipulation sont adaptées.
Elles seront mises en pratique lors des formations, ainsi que l’utilisation d’équipements
spécifiques pour améliorer les conditions de
travail.
Contacts :
Ovins : Catherine Venineaux Delvalle
Tél. 03 23 97 54 14
Bovins : Christian Guibier
Tél. 03 23 22 50 03
Champs d’actions - Décembre 2013 - 5