Mise en page 1 - Chambre d`agriculture de la Somme
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Mise en page 1 - Chambre d`agriculture de la Somme
énergie La Chambre d’Agriculture de l’Aisne se mobilise pour la méthanisation agricole La dernière réunion du Bureau de la Chambre d’Agriculture de l’Aisne a permis de faire un point de situation sur le contexte actuel de la méthanisation et l’avancement des projets sur notre département. Le développement de cette filière est une opportunité pour l’agriculture par la création d’une activité de diversification complémentaire de l’exploitation agricole. Le cadre réglementaire et tarifaire est désormais parfaitement connu avec la publication de plusieurs arrêtés depuis mai 2011 aussi bien pour la cogénération que pour l’injection. Le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt et le ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie ont publié le plan Énergie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA) afin de définir les axes et les perspectives de développement de la filière. Ce plan s’inscrit dans une démarche agronomique d’optimisation de la fertilisation et de réduction globale des intrants. Il doit permettre de répondre aux objectifs ambitieux de la politique de lutte contre le réchauffement climatique parmi lesquels une contribution de 23 % des énergies renouvelables dans les consommations énergétiques (12 % actuellement) et une réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) de 20 % à l’horizon 2020, en encourageant la création d’unités de méthanisation. En Picardie, la Région et l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) ont la volonté de soutenir les projets en cohérence avec les objectifs du Schéma Régional Climat Air Énergie (SRCAE) approuvé en 2012 qui promeut le développement des énergies renouvelables. Les projets doivent répondre au mieux aux objectifs environnementaux (valorisation des déchets, substitution d’engrais chimiques et d’énergie fossile, réduction des émissions de GES), territoriaux (solution commune et de proximité aux traitements des déchets, fonctionnement en circuits courts, création d’emplois) et économiques (valorisation locale de potentiels locaux de substrats et d’énergie, création de valeur ajoutée, diversification agricole). Actuellement dans le département de l’Aisne, trois projets agricoles sont sur le point de voir le jour après plusieurs années de réflexion, d’étude, de recherche de solutions techniques et de démarches administratives. Un véritable parcours du combattant qui nécessite un accompagnement, des ressources et une motivation sans faille pour aboutir. Les porteurs de projets sont des exploitations de polyculture et d’élevage ainsi qu’un groupe d’agriculteurs producteurs d’endives. Les premières mises en chantier devraient commencer dans les mois à venir et les mises en service sont attendues sur le deuxième semestre 2014. Par ailleurs, d’autres projets agricoles émergent et devraient à terme pouvoir se concrétiser. Plusieurs points déterminants sont à examiner avant d’engager des frais dans une étude de faisabilité plus approfondie, comme l’analyse du gisement de déchets disponible, de la valorisation possible de l’énergie, de la stratégie globale de l’exploitation, de l’impact sur l’activité agricole et de la capacité d’investissement de la structure. La Chambre d’Agriculture propose un accompagnement individuel de tous les porteurs de projet (étude d’opportunité, conseil technique et réglementaire, étude Installations Classées pour la Protection de l’Environnement et plan d’épandage, accompagnement auprès des services administratifs, montage de dossiers de subventions…) et collectif (organisation de formation, de visites et de réunions d’information). La mise en place d’un groupe de travail spécialisé sur la méthanisation permet de regrouper les compétences et d’apporter une solution complète aux agriculteurs. Contact : Guillaume Rautureau Tél. 03 23 22 50 20 8 - Champs d’actions - Décembre 2013 P. 3 à 5 édito En bref Pôle agricole de La Capelle Le second semestre 2013 a donné quelques raisons de satisfaction à l’occasion des moissons ou des vendanges, mais, à l’image des résultats moyens en betteraves ou des prix de la viande à nouveau à la peine. Cependant, l’agriculture de l’Aisne a des raisons de regarder l’avenir à court, moyen et long terme avec une réelle confiance. Le contexte général agricole est porteur pour les années à venir. En effet, l’évolution de la démographie mondiale et l’augmentation des classes moyennes soulignent que si la population mondiale va croître de 25 %, les besoins alimentaires devraient bondir de 70 % dans les 20 prochaines années, selon les spécialistes. Ce sera le cas par exemple de la Chine : elle représente aujourd’hui 20 % de la population mais dispose seulement de 7 % des terres de la planète. Il va donc falloir prendre en compte un accroissement de la demande dans tous les domaines agricoles. Pour répondre à cette réalité, l’agriculture a la nécessité d’augmenter ses capacités de production. Elle souhaite le faire avec une certaine stabilité des marchés, mais depuis 2007, la volatilité des prix n’a jamais connu de trêve ! C’est vrai pour les céréales, mais aussi pour le lait, les viandes, le sucre… L’agriculteur doit adapter son exploitation à cette nouvelle donne. A côté des marchés classiques, le marché de proximité se développe. Il correspond à une demande locale. Il nous faut répondre à ce créneau qui valorise notre territoire. Il nous faut également produire selon les réglementations environnementales et leurs excès. La réforme de la PAC fait craindre des répercussions fortes pour l’Aisne. Cependant, face à ces évolutions, nous pouvons compter sur les initiatives et sur le niveau de formation des agriculteurs. Notre avenir dépend, comme dans tous les métiers, de notre capacité à nous adapter à la demande et aux nouveaux débouchés. En un mot aux nouveaux défis. L’année 2014 s’annonce exigeante mais aussi passionnante. Dossier sommaire Elevage Pages 3 à 5 Agronomie Page 6 Les équipes de la Chambre d'agriculture de l'Aisne et de l'Union des Syndicats Agricoles de l'Aisne de La Capelle ont emménagé dans leurs nouveaux locaux début décembre. Conseillers et techniciens sont désormais joignables au Pôle Agricole dont l’adresse est la suivante : Pôle agricole, ZAE des Andiers route d'Hirson, 02260 La Capelle. Ce pôle agricole héberge la coopérative Laitnaa et les antennes d'Aisne Comptagri, d'Avenir Conseil Elevage, de l'Union des Syndicats Agricoles de l'Aisne et de la Chambre d'Agriculture de l'Aisne. La Chambre d’Agriculture est présente au sein de ce pôle au travers de plusieurs services : • conseil aux entreprises et accompagnement des projets des éleveurs • conseillers bovins, ovins, bâtimentsinstallations classées ou ICPE, observatoire aninal • cultures fourragères, herbe : agronomie et environnement. Les numéros de téléphone restent inchangés : 03.23.97.21.36 Fax : 03.23.97.54.13. E mail : [email protected] Les bureaux sont ouverts au public du lundi au vendredi de 8 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h 30. 24 années de suivi à Bruyères-et-Montbérault Circuits courts Page 7 Page 8 La Chambre d’Agriculture de l’Aisne se mobilise pour la méthanisation agricole CHAMBRE D’AGRICULTURE DE L’AISNE 1 rue René Blondelle - 02007 LAON cedex Tél. 03 23 22 50 50 - Fax 03 23 23 75 41 Mail : [email protected] Site internet : www.agri02.com Conception : SETA Impression : MA PROM - Tél. 03 23 22 51 23 2 - Champs d’actions - Décembre 2013 La signature à Amiens d’une convention de partenariat tripartite entre les producteurs, la société API Restauration et les trois Chambres départementales d'Agriculture pour le développement des approvisionnements en produits locaux des restaurants Api grâce aux sites internet Aisne, Oise et Somme-produits locaux, souligne l’importance de ce type de débouchés pour l’agriculture. Le site internet aisne-produitslocaux a été mis en place par la Chambre d'Agriculture de l'Aisne en juin 2012. Il a pour objectif de faciliter l'approvisionnement en produits locaux dans la restauration collective qu'elle soit privée ou publique. Il est donc destiné uniquement à une clientèle professionnelle. Ce site est une déclinaison de celui mis en place par la Chambre d'Agriculture et le Conseil Général de la Somme il y a 3 ans. Une version est également en place dans l'Oise. Ces trois sites sont cependant liés et font l'objet d'un travail en équipe au niveau des départements. La Chambre d'Agriculture accompagne les producteurs et les acheteurs inscrits sur le site. Elle assure également un suivi quotidien de façon à ce que chacun respecte ses engagements. Au 31 octobre, dans l'Aisne, le site c'est 24 producteurs dont 15 qui ont déjà reçu au moins une commande. Mais cela recouvre Tous droits réservés encore plus de producteurs car l'atelier de découpe Gem viandes de Laon distribue de la viande issue de plusieurs éleveurs qui n'apparaissent pas directement sur le site mais dont les noms sont communiqués aux acheteurs. Le chiffre d'affaires généré auprès des producteurs est de 36 000 € depuis la mise en place du site avec une forte progression depuis la dernière rentrée de septembre. Les acheteurs sont des collèges (grâce au soutien du Conseil Général de l'Aisne), des lycées, une supérette, la société Elior pour les restaurants du Center Parcs et des restaurants gérés par la société API Restauration (restaurants scolaires, restaurants d'entreprises, maisons de retraite, maisons familiales et rurales...). Les achats des restaurants gérés par la société API représentent 22 % du chiffre d'affaires. Contact : Mireille Chevalier Tél. 03 23 22 50 79 Interview Ce type de débouché est-il vraiment intéressant pour l'agriculteur ? «C’est effectivement une bonne voie de diversification. La vente de proximité à destination de la restauration de collectivités privées ou publiques est en plein développement. C’est donc un secteur en demande. L’efficacité de la plate-forme internet développée par la Chambre d’Agriculture de l’Aisne offre par ailleurs le sérieux et la pérennité nécessaires tant aux agriculteurs qu’aux clients. C’est donc la base solide d’une diversification qui fait ses preuves». Peut-on envisager d'autres secteurs de ce type à explorer ? «Les besoins évoluent et surtout internet a facilité énormément Président délégué les contacts entre consommateurs et producteurs. La plate-forme à l’association Agriculture actuelle se concentre sur l’offre aux professionnels. Le dévelopet Tourisme pement des circuits courts de proximité et de la vente directe répond à une attente des particuliers. Les services de la Chambre d’Agriculture sont là pour aider les agriculteurs à améliorer leur communication et leur visibilité sur le web. Il y a une vraie demande des consommateurs qui bien souvent ont du mal à trouver l’offre de proximité. C’est à nous de nous faire connaître, d’être plus visibles, à commencer par internet bien entendu». Robert Boitelle Restauration collective : un partenariat gagnant-gagnant Energie Restauration collective Un partenariat gagnant-gagnant L’avenir est motivant par Philippe Pinta, Président de la Chambre d’Agriculture de l’Aisne circuits courts Zoom sur… La société API La société API a été créée en 1956 par Jean et Cécile Debosque à Lille. Le début : une activité de charcutier-traiteur qui leur offre l'opportunité de livrer un premier restaurant d'entreprise. Aujourd'hui, l'entreprise est gérée par les enfants des créateurs. Elle gère ou accompagne plus de 1 000 restaurants en France et en Belgique, soit 400 000 repas par jour avec 4 000 collaborateurs. Son siège social est à Mons-en-Baroeul. En Picardie, API c'est 121 restaurants en gestion directe ou en assistance technique dont 39 dans l'Aisne. 15 de ces restaurants commandent régulièrement des produits en utilisant le site : viande, fruits, légumes et produits laitiers. API a la volonté de s'engager dans le développement durable et pour cela d'augmenter ses approvisionnements en local. L'existence du site leur a semblé une bonne opportunité pour atteindre leur objectif en Picardie. Une première expérience avait été réalisée lors de la semaine du développement durable 2012 où les Chambres d'Agriculture avaient coordonné l'approvisionnement de la presque totalité des restaurants API de Picardie par des producteurs de pommes de terre. Aussi, la signature d'une convention tripartite permet de concrétiser et d'amplifier ce partenariat et d'installer une relation gagnant-gagnant qui va sécuriser à la fois les producteurs et API Restauration. En effet, elle engage les trois parties à travailler ensemble en utilisant l'outil aisne-produitslocaux pour faciliter les commandes. La livraison et la facturation restent bien entendu de la responsabilité des producteurs. Champs d’actions - Décembre 2013 - 7 agronomie Elevage 24 années de suivi à Bruyères-et-Montbérault Des aides pour améliorer les conditions de travail Bilan du suivi des pratiques agricoles par la Chambre d’Agriculture et INRA. Le bassin d’alimentation de Bruyères-etMontbérault est un plateau de 187 ha, 10 km au sud de Laon. Après une pollution nitrique croissante depuis 1960, les «bonnes pratiques culturales» ont permis de stabiliser les teneurs autour de 50 mg/l. L’Inra, en collaboration avec la Chambre d’Agriculture, a orga- nisé une journée de présentation du bilan des 24 années de suivi du site qui a rassemblé une centaine de personnes. Dans les années 1990, le site a été choisi car tout le monde s’accorde à croire que les résultats seront rapides si les changements de Interview pratiques sont au rendez-vous. Collectivité, agriculteurs, INRA et Chambre d’Agriculture s’engagent ensemble avec l’appui financier des Ministères de l’agriculture et de l’environnement, de l’ADEME, de la Région Picardie, de l’Agence de l’Eau Seine Normandie, de l’Union Européenne et de la commune de Bruyères. Plus tard, les données recueillies indiqueront une inertie temporelle du sous-sol bien plus importante, d’environ 20 à 30 ans. A ce moment-là, les agriculteurs ont déjà mis en œuvre ce qui deviendra des années plus tard la norme pour tous. Si les visages des 3 exploitants du BAC ont changé au fil des générations, l’opération a perduré et le suivi s’est maintenu, image de l’opiniâtreté et de la persévérance de chaque partenaire. Les agriculteurs ont ainsi mis en place des cultures intermédiaires en intercultures longues et piloté leur fertilisation azotée avec le logiciel INRA/LDAR AZOBIL puis AZOFERT. Des mesures de reliquats d’azote minéral dans le sol sont réalisées juste après la récolte, juste avant la période de drainage et en Pour une protection de l’eau efficace Céline Guiard Van Laethem, Chef du Service agronomie et environnement de la Chambre d’Agriculture de l’Aisne Quel intérêt pour la Chambre d’Agriculture de l’Aisne de suivre une opération comme celle-ci ? Il s’agit de comprendre localement les phénomènes de transfert des nitrates vers les eaux profondes et pour cela, d’identifier les pratiques efficaces, les délais et le degré d’efficacité. Sur ce site, les délais d’efficacité des «bonnes» pratiques ont été estimés entre 20 à 30 ans. La Chambre va financer, aux côtés du BRGM, de l’INRA et de l’Agence de l’Eau, des mesures d’âge de l’eau pour affiner encore ce résultat. Les résultats obtenus localement prouvent également que sans les zones tampon (forêts, bandes enherbées…), l’eau de ces sources ne passerait pas la barre des 50 mg/l. Enfin, même si le site est petit, la difficulté de maintenir des actions sur du très long terme en restant mobilisés n’est pas à minimiser. Quelle suite donner à cette expérience ? Il n’est pas possible de dupliquer ce dispositif pour des raisons évidentes de coût. Cette expérience nous sert aujourd’hui à calibrer les actions sur les autres BAC avec des suivis adaptés à des surfaces 6 - Champs d’actions - Décembre 2013 sortie d’hiver. Ces mesures permettent grâce aux modèles de simulation de l’INRA de calculer les pertes d’azote minéral en profondeur pendant la période de drainage et la concentration de la lame d’eau drainante au-delà de la zone d’exploration des racines. En parallèle, un suivi régulier de la qualité des eaux des sources du plateau est réalisé. Les résultats obtenus par ces modèles sont encourageants : la teneur en nitrates de la lame d’eau drainante atteint 44 mg/l sous la zone cultivée du plateau et 34 mg/l en intégrant l’apport des zones boisées du bassin, soit 1,5 à 2 fois plus faible que celle estimée pour la période antérieure à 1990. Par contre, la teneur en nitrates des sources captées a continué à augmenter en dépassant parfois 60 mg/l à la fin des années 90 puis a diminué pour se stabiliser aujourd’hui, autour de 50 mg/l. Contact : pôle agronomie Tél. 03 23 22 50 99 bien plus importantes. Ainsi sur 6 BAC du Nord du département, la Chambre d’Agriculture s’est appuyée sur ces résultats pour mettre au point la mesure AZUR, proche du programme de Bruyères, en gardant en particulier la mesure du reliquat en entrée hiver et un calcul de teneur en nitrates de la lame d’eau drainante. Cette opération est cette fois menée localement avec les coopératives, CETA, négoces, USAA et touche déjà 170 agriculteurs. A quoi sert cette journée ? L’INRA a largement communiqué lors des différents colloques français ou internationaux. Les résultats obtenus sur Bruyères sont largement utilisés par les différents organismes techniques ou les décideurs. Il s’agissait cette fois, de venir à la rencontre des acteurs locaux et en particulier des agriculteurs, de la collectivité et des conseillers pour mieux comprendre les conditions de cette opération qui sont aussi sociales et locales. L’idée est que cette expérience donne ailleurs les moyens de mettre en place des programmes de protection de l’eau efficaces en partenariat avec la profession agricole. Dans le cadre du programme «Vivre l’Elevage en Picardie» et plus spécifiquement sur la thématique de «l’Amélioration des conditions de travail», le Conseil Régional souhaite accompagner les éleveurs dans leurs projets pour l’amélioration des conditions de travail et de qualité de vie. L’objectif de ce dispositif est d’accompagner les éleveurs pour mettre en œuvre des solutions pour améliorer les conditions de travail sur l’exploitation (équipements des bâtiments et des installations, matériel de manutention, de distribution….). Les aides sont accordées pour des investissements rentrant dans un projet d’exploitation cohérent. Pour être éligibles aux aides régionales, les propositions d’investissements doivent correspondre aux besoins d’amélioration constatés dans un diagnostic. Les CUMA sont également éligibles au dispositif. Le matériel d’occasion, le renouvellement de matériel et le matériel en copropriété ne peuvent être financés par ce programme. Les projets des éleveurs sont soumis à une commission qui valide la demande d’aide. Les investissements peuvent être étalés sur 2 ans. Ils doivent être de 4 000 € minimum et sont plafonnés à 30 000 € par dossier (avec un sous plafond de 15 000 € pour les équi- Vivre l’élevage en Picardie pements éligibles au «DACT Bâtiment»). Le commencement des travaux doit débuter après réception de l’accord de l’aide. Les taux de subvention varient suivant le type d’exploitation entre 0 et 40 %. Les Jeunes Agriculteurs ont un supplément de 10 %. Un premier appel à dépôt des dossiers est fixé en début d’année 2014. 40 projets soutenus ! La Chambre d’Agriculture de l’Aisne a accompagné 40 projets d’investissement au cours de cette année 2013. La Chambre d’Agriculture de l’Aisne vous accompagne dans la réalisation de votre demande d’aide mais aussi dans votre recherche de solution, dans votre démarche de réflexion et suit l’instruction de votre dossier jusqu’à obtention de votre arrêté de subvention. Contact : Anne-Laure Cazier Tél. 03 23 22 50 78 Programme d’actions destiné à la valorisation et à la promotion de l’élevage et à l’amélioration de travail des éleveurs. Les partenaires : Chambres d’Agriculture, Institut de l’élevage, Agro-Transfert ressources et territoire, ELC3, Cobévial, JBA, l’AEP, AONP, les Bergers du Nord Est, les Services de remplacement, GIE lait viande Nord Picardie. Partenaire financier : le Conseil Régional de Picardie. Le comité d’orientation de l’élevage Le comité d’orientation de l’élevage de la Chambre d’Agriculture, réuni sous la présidence d’Henri Brichart, avait à l’ordre du jour le bilan de l’activité du Service Identification. La mission d’identification bovine, ovine, caprine, porcs et volailles ainsi que la certification de parenté bovine sont des missions de service public confiées par l’Etat aux établissements d’élevage (EdE) La Chambre d’Agriculture de l’Aisne est agréée EdE et assure cette fonction pour les départements de l’Aisne et de l’Oise depuis le début de l’année 2013. Les éleveurs font appel au service pour obtenir les passeports, passer les commandes de boucles et notifier tous les mouvements d’animaux, entrées et sorties de l’élevage ; depuis la réforme de 1998, les éleveurs sont responsables de l’identification pour garantir la fiabilité de la traçabilité de l’élevage. Quelques chiffres 2013 (provisoires) - 198 500 bovins (en effectif moyen) - 68 600 passeports bovins édités - 1 619 détenteurs de bovins. Un service de proximité pour les éleveurs - Plus de 350 visites d’éleveurs au bureau de Laon - Plus de 5 500 appels téléphoniques pour renseigner les éleveurs. Un mot d’ordre : la notification électronique Le nombre de notifications électroniques par les logiciels éleveurs augmente chaque année et représente 41% des opérations. Cependant ce n’est pas suffisant, le comité souhaite atteindre rapidement 60 % de notification électronique pour : - faciliter le travail de l’éleveur - contenir les charges et donc le coût du service pour l’éleveur. Tous les éleveurs intéressés doivent se faire connaître au 03 23 22 51 11. Champs d’actions - Décembre 2013 - 3 Elevage Interview Quel regard faut-il porter sur les évolutions et innovations techniques ? Benoît Lévêque Eleveur et membre de la Chambre d’Agriculture «Si les composantes de notre revenu nous échappent en partie, nous devons, par contre, rester en veille permanente pour moderniser notre outil de travail, le faire évoluer, et profiter des périodes économiquement plus favorables pour anticiper». C’est un vrai «plus» au quotidien ? «Oui, tout à fait. Avoir un bâtiment pratique, un parc matériel en ordre de marche, un parcellaire aménagé, améliorer chaque année son cadre de travail (abords des bâtiments, cours cailloutées…), s’équiper de technologies récentes (robot de traite, détection de chaleurs, détection de vêlages, outils de valorisation de l’identification électronique, logiciels de suivi de troupeau, pocket, smartphone…), c’est se donner les moyens d’alléger la pénibilité quotidienne, c’est gagner en efficacité, c’est optimiser les résultats techniques et économiques de son exploitation. C’est dégager du temps pour réfléchir, s’engager, mieux vivre sa vie de famille, profiter de loisirs bien mérités. C’est également développer une autre image de notre métier d’éleveur. Comme en grandes cultures, n’ayons pas peur de cette évolution technologique. Elle nous aide à avancer, à faire face à nos ateliers toujours plus grands, qui ne peuvent plus être suivis comme avant». Cependant, rien ne doit se faire dans la précipitation ? «Tout à fait. Les services de la Chambre d’Agriculture sont là pour accompagner les éleveurs. Cette démarche doit se faire à son rythme, chacun selon ses moyens, ses objectifs. C’est là que nous pouvons solliciter les différents spécialistes de la Chambre d’Agriculture. Ils peuvent nous apporter un œil extérieur pour faire un diagnostic. Ils nous aideront à faire le tri entre les bonnes et les mauvaises idées. Ils ont l’expérience de différentes solutions et sauront nous aider à trouver celles adaptées à notre situation. La Chambre d’Agriculture est l’un de vos partenaires privilégiés». 4 - Champs d’actions - Décembre 2013 Adapter le logement des vaches laitières et des équipements face à l’augmentation de cheptel Le nombre de vaches a progressé significativement ces dernières années dans la majorité des exploitations laitières. Cependant, les installations n’ont pas toujours suivi la même évolution et cela a des conséquences aussi bien pour les animaux que pour les éleveurs. Des évolutions du logement des animaux et des annexes sont parfois nécessaires suite à la progression du nombre d’animaux ou au vieillissement des installations. Ces modernisations permettent une amélioration du confort des animaux et de leur état sanitaire. Elles ont également pour objectif de faire progresser les conditions de travail des intervenants aussi bien en quantité qu’en confort. Ainsi, la traite, tâche la plus importante en termes de temps passé, l’alimentation (distribution et stockage) mais aussi la gestion des déjections (type, transfert, stockage, traitement,…) sont également concernées par ces adaptations en plus du logement proprement dit. Tous ces éléments doivent former un ensemble cohérent pour la réussite des performances de l’élevage et une bonne efficacité du travail. Un grand nombre de solutions existe pour atteindre les objectifs. Toutefois, il faut faire des choix adaptés à sa situation (technique, environnemental, économique, goût personnel,…). Afin de faire le point plusieurs systèmes, la Chambre d’Agriculture vous propose une formation à travers la visite de différentes installations en fonctionnement le 17 décembre. Contact : Nicolas Lion Tél. 03 23 22 50 78 Robot de traite : un choix motivé Une solution qui peut répondre à certaines situations avec des avantages réels et non négligeables. Le service Bâtiment d’Elevage de la Chambre d’Agriculture propose un accompagnement adapté à chaque exploitation, en prenant en compte les spécificités. L’effectif du troupeau, le type de bâtiment, le mode de logement, le type de circulation, les aménagements envisageables et bien entendu le budget entrent en ligne de compte dans l’étude du projet. Globalement, un robot de traite permet de traire environ 60 vaches. Le gain de temps global représente environ 2 heures par jour par troupeau, sans oublier la souplesse horaire désormais permise à l’éleveur. Cependant, il faut toujours s’occuper de ses bêtes, en les surveillant dans la stabulation ou sur l’écran de l’ordinateur. L’organisation de l’alimentation est aussi à penser en fonction du robot de traite. En effet, la quantité de concentrés à l’auge est réduite, voire supprimée, pour favoriser l’alimentation au robot, destinée à attirer les vaches. Il convient donc d’envisager sérieusement des modifications dans un système fourrager si on opte pour un robot. Les aspects techniques, organisationnels mais aussi économiques sont abordés par le conseiller de la Chambre d’Agriculture lors du projet de passage au robot de traite. Contact : Sébastien Juliac - Tel : 03 23 22 50 78 s Témoignage Moins de pénibilité, plus de confort de travail Jérôme Leroux, Alain Turquin et Vincent Turquin sont éleveurs. Jérôme Leroux est exploitant allaitant et ovins sur la commune de La Flamengrie. L’exploitation est de type herbager. Il souhaite un confort de travail lui permettant de mieux valoriser des surfaces en herbe. Alain et Vincent Turquin sont exploitants laitiers sur la commune de Chavignon. Ces deux frères misent sur une bonne organisation de leur travail en anticipant la préparation des chantiers. Tous ont fait appel aux services de la Chambre d’Agriculture pour modifier leurs pratiques et leur organisation. L’utilisation de solutions mécaniques, notamment en alimentation, a changé leur quotidien. Pourquoi une prise de conscience autour des tâches de l’alimentation ? Jérôme Leroux : «La recherche d’un maximum d’autonomie alimentaire est une priorité sur l’exploitation. La valorisation de l’herbe est indispensable sur notre structure. Nous produisons un maximum de foin et d’enrubannage. Ces fourrages sont valorisés par l’élevage bovin et ovin. La distribution de l’enrubannage était souvent rendue difficile manuellement. Je voulais donc mécaniser cette tâche par un système adapté à mes bâtiments et peu coûteux. En effet, j’ai choisi le principe de CUMA pour le matériel de valorisation de l’herbe, ainsi j’optimise mes charges de mécanisation. Je ne voulais donc pas investir dans un matériel trop onéreux. La solution de la dérouleuse m’a paru la plus raisonnable… et je l’ai très vite adoptée. Aujourd’hui, j’ai réduit significativement la pénibilité liée à cette tâche mais aussi mon temps de travail d’astreinte. Je distribue également le foin avec la dérouleuse. J’ai un gain de plus de 15 minutes par jour ! La dérouleuse n’a pas de bras de chargement. Cela ne pose pas de problème dans mon travail au quotidien». Alain et Vincent Turquin : «Surtout pour raison de pénibilité. Auparavant, nous avions une distributrice-pailleuse. Le chargement au silo était long et il fallait sans cesse se retourner dans le tracteur tout comme au moment de la distribution. Les accès et l’aménagement des bâtiments ne nous facilitaient pas les manœuvres ! L’un de nous ayant des problèmes de cervicales, nous avions la volonté de modifier notre système de distribution de l’alimentation. Rapidement, nous nous sommes orientés vers un système de distribution à l’avant du tracteur. Nous avons eu l’opportunité de visiter une ferme ayant ce type de matériel. Le choix était fait ! Aujourd’hui, nous distribuons toute notre alimentation avec le godet désileur. Notre distributrice pailleuse ne sert plus qu’au paillage des parcs. Le chargement au silo est beaucoup plus rapide. La maniabilité dans le bâtiment est beaucoup plus fonctionnelle et la pénibilité réduite. Dorénavant, nous arrivons à charger le godet entre deux passages de vaches à la salle de traite. Ceci est facilité par les circuits sur l’exploitation. Les silos sont proches des stabulations, tout comme le stockage paille, les stockages des granulés…». Rien ne sert de courir, il faut travailler correctement ! Voilà une expression qui devrait être retenue lorsque vous vous apprêtez à déplacer vos animaux ! En productions ovine et bovine, les manipulations peuvent parfois être très pénibles et même douloureuses ou source de grande frustration. C’est pourquoi, la Chambre d’Agriculture de l’Aisne et le service prévention de la MSA proposent aux éleveurs ovins et bovins de suivre des formations pour les aider à améliorer leur qualité de vie au travail. Ces formations ont pour objectifs d’acquérir les connaissances et les gestes pour manipuler les ovins et les bovins en toute sécurité et en limitant la pénibilité. Un des premiers aspects à prendre en compte est le comportement de l’animal, vis-à-vis de ses congénères mais également vis-à-vis de l’homme. En connaissance de ce comportement, les techniques de manipulation sont adaptées. Elles seront mises en pratique lors des formations, ainsi que l’utilisation d’équipements spécifiques pour améliorer les conditions de travail. Contacts : Ovins : Catherine Venineaux Delvalle Tél. 03 23 97 54 14 Bovins : Christian Guibier Tél. 03 23 22 50 03 Champs d’actions - Décembre 2013 - 5