L`amplification de la voix en champ libre au primaire : une avenue à

L’amplification de la voix en champ libre au primaire :
une avenue à explorer pour la réussite de tous les élèves
Synthèse de présentation
Daniel Martin, Analyste, Bureau du directeur général associé, CSDM
Marko S. Côté, directeur commercial, Phonic Ear Canada
Au cours de l’année 2005-2006, la Commission scolaire de Montréal, en conjonction avec la compagnie Phonic Ear, a procédé à
l’implantation exploratoire de systèmes d’amplification de la voix en champ libre dans 14 classes régulières et spéciales de l’ordre
primaire. La présentation relate les différents aspects de cette exploration et les constats qui en ont découlé.
Ce qu’est un système d’amplification de la voix en champ libre
Un système d’amplification de la voix en champ libre est essentiellement un appareil permettant de diffuser la voix amplifiée d’un
enseignant dans une classe. Les enseignants qui travaillent auprès d’élèves ayant une déficience auditive connaissent bien ce genre
de système, puisqu’ils l’utilisent déjà auprès de ceux qui bénéficient d’une prothèse auditive. Plus rarement, peut-on voir des
récepteurs personnels portés à l’oreille d’élèves qui présentent des troubles spécifiques de discrimination auditive ou des difficultés
d’attention. Dans ces cas toutefois, l’élève concerné porte un récepteur qui transmet directement la voix de l’enseignant à sa
prothèse ou à son oreille. Dans le cas qui nous concerne, le signal est plutôt diffusé à tous les élèves de la classe par des enceintes
acoustiques, d’où l’expression « en champ libre ».
Les bénéfices appréhendés des systèmes d’amplification de la voix en champ libre
Il existe un vaste répertoire de documents qui concernent le recours aux systèmes d’amplification de la voix en champ libre en
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milieu scolaire, qu’il s’agisse d’études relatives à leur efficacité ou de guides pour le choix des systèmes, leur mise en place ou leur
entretien.
En ce qui concerne d’abord l’impact éducatif du recours à ces systèmes, les études que nous avons consultées portent à croire que le
recours à l’amplification de la voix de l’enseignant comporte des incidences positives à plusieurs niveaux, qu’il s’agisse des habiletés
en lecture, de la réussite en français et en mathématique ou dans l’apprentissage d’une langue seconde. Par ailleurs, le recours à
l’amplification en champ libre aurait un impact favorable sur le comportement des élèves et leur participation en classe. De plus, ces
systèmes offrent un soutien important à la réussite des élèves qui démontrent des problèmes d’audition transitoires, tel des otites à
répétition, ce qui concernerait près du tiers des élèves en début de scolarisation. Enfin, le recours à ces systèmes permettrait une
diminution des références pour des services spécialisés, qu’il s’agisse d’orthophonie ou d’orthopédagogie. En somme, le recours à
l’amplification de la voix de l’enseignant contribuerait significativement à la réussite éducative des élèves, plus particulièrement à
l’ordre primaire.
À un autre niveau, l’utilisation de systèmes d’amplification de la voix en champ libre contribuerait à diminuer le taux d’absentéisme
du personnel enseignant lié au stress en général ou à la fatigue vocale, particulièrement chez les enseignants qui éprouvent des
difficultés à projeter leur voix ou qui sont sujets aux extinctions de voix de façon chronique ou circonstancielle.
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Nous devons par ailleurs noter que puisque le but premier d’une telle implantation est l’augmentation du rapport signal/bruit
(signal to noise ratio), le recours à une amplification de la voix va de pair avec d’autres mesures visant à réduire les bruits ambiants
de la classe. De plus, diverses actions doivent être envisagées avant d’installer de tels systèmes dans des classes qui démontrent des
qualités acoustiques qui compromettent l’intelligibilité de la voix (écho, réverbération). En somme, le recours à une amplification de
la voix en champ libre s’inscrit dans une démarche globale visant une diminution du bruit ambiant de même qu’une amélioration
des qualités acoustiques de la classe.
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2
Une dizaine d’études récentes publiées dans des revues scientifiques ont été consultées dans le cadre des travaux menés par la CSDM, de
même que des guides publiés par deux ministères canadiens ainsi qu’un ministère britannique, en plus de la documentation remise par la
compagnie Phonic Ear.
La voix de l’enseignant doit se situer à 15 décibels au dessus du bruit ambiant pour être complètement intelligible, ce qui n’est possible, sans
amplification, que dans un rayon d’environ 2,5 mètres de l’enseignant.
Expérimentation à la CSDM
Au cours de l’année scolaire 2005-2006, quatorze systèmes ont été prêtés à la CSDM par la compagnie Phonic Ear. Ces systèmes ont
été installés dans différents types de classe, à savoir :
six (6) classes ordinaires du premier cycle des regroupements territoriaux ;
deux (2) classes ordinaires du deuxième cycle des regroupements territoriaux ;
quatre (4) classes DGA des regroupements territoriaux ;
deux (2) classes TC du regroupement des écoles spéciales.
Différents outils permettant un suivi du projet ainsi qu’une évaluation de l’impact des systèmes sur le comportement ou
l’apprentissage des élèves ainsi que sur les conditions de travail des enseignants ont été conçus et remis aux participants :
Portrait de classe
Inventaire des perceptions au regard du climat d’enseignement et d’apprentissage
Notes d’observation
Bilan d’implantation
Synthèse des résultats et prospectives
Une analyse détaillée des observations et questionnaires remis par les enseignants titulaires et les autres participants ont permis de
constater l’impact positif du recours à l’amplification de la voix en champ libre sur les conditions d’apprentissage et d’enseignement,
comme en témoigne le tableau inséré en bas de page.
Par ailleurs, différents constats ont été réalisés, dont les suivants :
o
Les commentaires les plus enthousiastes proviennent d’une école où la direction a soutenu de façon active l’implantation
du système
o
Le recours à l’amplification de la voix doit être modulé en fonction du style d’enseignement privilégié par le titulaire.
L’une de nos observations les plus significatives est à l’effet que dans les classes où l’amplification de la voix était utilisée, les élèves
exigeaient que leur titulaire, ou toute personne intervenant dans leur classe (suppléant, enseignant ressource, professionnel), utilise
l’appareillage. Notons au passage que quelques réserves ont été émises par certains participants, notamment un risque
d’habituation perçu au regard du recours continu à la voix amplifiée.
Considérant les résultats encourageants constatés dans la majorité des classes visées, la CSDM a convenu de procéder, pour l’année
2006-2007, à une implantation plus soutenue des systèmes d’amplification de la voix en champ libre, visant à documenter
davantage leur impact sur différentes clientèles de l’ordre primaire, notamment les élèves de l’accueil. Il s’agit d’un effort prudent
mais enthousiaste témoignant de la volonté de la CSDM d’explorer toutes les avenues qui s’offrent à elle pour la réussite de ses
élèves.
Perception des enseignants au terme de l’expérimentation
Catégorie
Rapport à l’appareil
(titulaire)
Rapport à l’appareil
(élèves)
Impact positif perçu du
recours à l’appareil
3
Item
Habitué(e) facilement au port du microphone
Habitué(e) facilement au port de l’émetteur
Système facile à manipuler
Qualité du son excellente
Ont apprécié l’amplification de la voix du titulaire
Ont apprécié l’utilisation du micro sans fil
…sur la gestion de classe
…sur l’attention des élèves en classe
…sur la voix du titulaire
…sur la réussite de l’ensemble des élèves de la classe
…sur les élèves de la classe qui éprouvent des difficultés au niveau de
l’apprentissage
…sur les élèves de la classe qui éprouvent des difficultés au niveau du
comportement
Échelle d’appréciation de 1 (pas du tout d’accord) à 10 (absolument d’accord)
Résultat moyen
3
Écart type
8,17
7,67
9,50
9,50
9,33
9,25
7,33
8,17
8,17
7,17
1,11
1,44
0,67
0,50
0,67
0,75
1,89
1,17
2,06
1,50
7,17
1,17
6,67
1,56