LE BUDGET-PROGRAMMES ELABORATION /EXECUTION
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LE BUDGET-PROGRAMMES ELABORATION /EXECUTION
PREMIER FORUM DES HAUTS FONCTIONNAIRES DU BUDGET ___________________________________ EXPOSE SUR LA REFORME DES FINANCES PUBLIQUES AU CONGO « Brazzaville du 27 au 30 septembre 2010 » Présenté par Monsieur Nicolas OKANDZI Directeur Général du Budget, République du CONGO 1 Plan Conduite de la réforme Cadre juridique Nomenclature budgétaire Préparation du budget calendrier budgétaire Cadre de dépenses à moyen terme Exécution du budget Contrôle budgétaire Système d’information et le reporting 2 La conduite des réformes des finances publiques De nombreux rapports et études réalisés même avec la collaboration des partenaires au développement ont révélé des faiblesses importantes dans le système des finances publiques congolais. Tant dans la conception du budget que dans l’exécution, les études montraient qu’il était difficile d’évaluer l’effort du gouvernement en matière de politique publique. Par ailleurs, le contrôle budgétaire ne cadrait plus avec la réalité du terrain et l’unité budgétaire n’était pas perceptible. 3 La conduite des réformes des finances publiques (suite) Pour l’essentiel, les problèmes ci-après sont relevés: faible prise en compte du cadrage macroéconomique dans son ensemble ; résultats budgétaires limités qu’au plan financier ; faible lien entre les documents programmatiques, l’orientation budgétaire et les budgets des ministères ; absence de stratégies sectorielles dans la plupart des ministères ; faible lien entre l’investissement et le fonctionnement inefficacité du contrôle a priori ; faible implication sinon limitée du parlement 4 La réforme des finances publiques a été au centre du programme économique et financier que le Congo avait conclu depuis 2004, avec les institutions de Bretton Woods. Notons aussi que des changements importants intervenus au niveau de la communauté économique et monétaire d’Afrique centrale avec l’adoption de cinq directives sur la gestion des finances publiques et l’arrimage aux normes internationales, ont influencé la réforme des finances publiques au Congo. La préoccupation permanente du gouvernement était de voir conduire dans un cadre réglementaire les réformes nécessaires à l’amélioration de la gestion des finances publiques. Un étalier associant plusieurs partenaires dont les partenaires au développement, avait abouti à l’élaboration de deux plans d’actions ; l’un visant la réforme des finances publiques en général, l’autre, la réforme des investissements publics. Ceux-ci ont fait l’objet de deux décrets publiés en 2008, avec une coordination chargée de les conduire. Le plan d’action gouvernemental de gestion des finances publiques et le plan d’action de gestion des investissements publics visent la révision de la loi organique portant régime financier de l’Etat et du cadre règlementaire (décret sur la comptabilité publique, la nomenclature budgétaire, le décret sur la chaîne de la dépense, le code des marchés publics, etc.). 5 Difficultés relevées Bien que cadrée dans deux plans d’actions, la réforme des finances souffre globalement de l’absence d’une stratégie globale avec des objectifs clairement définis et de l’absence d’un cadre institutionnel avec des missions précises. Le cadre juridique Les finances publiques du Congo sont régies principalement par : La loi n°1-2000 du 2 février 2000 portant loi organique relative au régime financier de l’Etat ; Le décret n°187-2000 du 10 août 2000 portant règlement général sur la comptabilité publique; Le décret réglementant l’exécution du budget de l’Etat ; Le code des marchés publics La loi n°1-2000 du 2 février 2000 Elle énonce les principes généraux d’élaboration des lois de finances comme dans toutes les lois organiques des finances des pays. 6 Les crédits budgétaires et les différentes recettes sont déterminés suivant les modes de calcul particuliers, énoncés dans les articles 46 et 47. Les crédits budgétaires (article 46), par exemple sont déterminés suivant la procédure ci-après : Budget de l’année l’année (n)=services votés – mesures ponctuelles (non renouvelables) +mesures nouvelles envisagées. Les indications relatives au calendrier budgétaire sont implicitement données dans la loi. Le ministre des finances est l’ordonnateur principal du budget ; les autres étant des administrateurs de crédits. La logique budgétaire en vigueur Les articles 44 à 47 et 51 donnent une idée assez nette de la logique prônée par la loi organique. Dans l’évaluation tant en prévision que dans les résultats, seuls les moyens sont privilégiés ; aucune allusion n’est faite sur les résultats en termes de performance. Les articles 54 et 55 énoncent en substance que « les dépenses font l’objet d’un vote unique en ce qui concerne les services votés et d’un vote par ministère en ce qui concerne les mesures nouvelles ». La loi organique traite essentiellement des moyens. 7 Un projet de loi organique portant régime financier de l’Etat est déjà dans le processus consultatif. Ce texte a posé les bases d’un budget axé sur les résultats conforme aux directives de la CEMAC. La nomenclature budgétaire La nomenclature budgétaire au Congo, comme par ailleurs, vise la transparence des opérations budgétaires et la bonne gestion des finances publiques. Elle a connu successivement trois étapes depuis les indépendances, à savoir : l’instruction de 1974 ; l’instruction de 1975; le décret et l’instruction de 1992 complétés par le décret de 2008. La nomenclature budgétaire actuelle en vigueur au Congo, est régie par le décret n°92/784, l’instruction 1992-341 du 18 août 1992 portant respectivement nomenclature budgétaire et description des opérations des recettes et des dépenses de l’Etat. 8 Quelques indications de cette nomenclature Bien avant les années 1990, des réflexions étaient menées dans le sens de la révision des nomenclatures budgétaire d’un côté et comptable de l’autre. Les avancées suivantes ont été obtenues : la table de fonctions codifiée à 2 chiffres est introduite ; ce qui permet de distinguer plus nettement la fonction de la nature et de rapprocher l’« article » de sa « section » l’imputation budgétaire devient indépendante du n° du titre et du ministère pour éviter d’être bouleversé en cas de réaménagement gouvernemental ; les dépenses d’investissement dont les projets sont pluriannuels nécessitent un suivi par programme ; l’imputation budgétaire est donc complétée par un numéro de programme la description par nature anciennement à 2 chiffres épouse celle du plan comptable de l’UDEAC, qui est adapté aux besoins budgétaires du Congo. le « type de crédit » est introduit. 9 Présentation de la nomenclature de 1992 Conformément au décret n° 92.783 du 29 août 1992 portant nomenclature du budget de l’État. Cette nomenclature revêt deux (2) aspects : un aspect fonctionnel et un aspect comptable. 10 La Classification administrative La section budgétaire (3 caractères) La section constitue l’unité de gestion des crédits au niveau de chaque ministère. Elle désigne la principale destination des crédits. le premier caractérise la grande fonction ; le deuxième caractérise la sous fonction ; le troisième caractère est un numéro d’ordre de 1 à 9, qui individualise la section dans la fonction. La sous-section budgétaire (4 caractères) Elle permet d’individualiser les crédits de fonctionnement entre les subdivisions ou unités administratives identifiées au niveau de la section budgétaire : 11 La Classification administrative ( suite) Le premier groupe concerne les moyens des services de l’État dont les caractères débutent par les trois premiers chiffres ordinaux. Les chiffres 1,2 et 3 constituent les moyens des services de l’État. 1=services centraux (cabinets, directions générales) 2=- services locaux (directions départementales ; anciennement régionales) 3=- services extérieurs de l’État (Ambassades, consulats et Paieries) Le deuxième groupe dont les caractères débutent du 4ème au 9ème rang concerne les actions de l’État. 4 : actions au profit des collectivités locales ; 5 : actions au profit des établissements publics ; 6 : actions au profit des organismes internationaux 7 : actions au profit des entreprises ; 8 : actions au profit des ménages ; 12 La Classification administrative ( suite) 9 : autres actions (divers). Ces deux groupes se distinguent par la nature des opérations effectuées. Elles sont directes (titre 6) dans le premier groupe et indirectes dans le second (titre 7, comptes 65 et 66). Rappelons que les codes Titre, Ministère, et Type de crédits font partie de l’imputation marginale. 13 Classification par nature économique Les comptes par nature : Ils découlent du plan comptable de l’UDEAC de 1974 qui retient 9 classes de comptes : 1 : capitaux permanents ; 2 : valeurs immobilisées ; 3 : stocks ; 4 : tiers ; 5: trésorerie ; 6 : charges ; 7 : produits ; 8 : mouvements patrimoniaux ; 9- résultats budgétaires 14 Classification par nature économique (suite) Cette nomenclature hiérarchisée peut comprendre 5 caractères, mais pour des raisons de simplification, on se limite à 4 caractères. Cependant, les souscomptes ne peuvent être ouverts que par une instruction de Direction Générale du Budget et de la Direction Générale de la Comptabilité Publique. Le premier caractère du compte par nature désigne la classe de compte dans laquelle on se situe. Au budget de fonctionnement, les recettes et les dépenses sont enregistrées respectivement dans les comptes des classes 6 et 7. Au budget d’investissement, elles sont enregistrées dans les comptes des classes 1 et 2. Le deuxième caractère détermine le compte par nature à deux chiffres ou « chapitre ». 15 Classification par nature économique (suite) Exemple : le chapitre 61 « biens et services consommés » est le 1er chapitre de la classe 6 qui retrace les dépenses de fonctionnement. NB : le zéro en 2ème position ou obligatoirement dans les positions suivantes 6000) déterminera le regroupement au niveau de la classe 6. Le troisième caractère détermine le compte à 3 chiffres ou « article ». Exemple : dans le chapitre 61, les articles suivants sont répertoriés : 611 : achats ; 612 : entretien et réparation etc. 610 : (ou 6100) indique le groupement au niveau du compte 61. 16 Classification par nature économique (suite) le quatrième caractère détermine le compte à 4 chiffres ou « paragraphe ». Exemple : dans l’article 611 « achat » les paragraphes suivants sont répertoriés : 6111 – fournitures de bureau ; 6114 – fournitures et petits matériels informatiques etc.… 6110 exprime le regroupement au niveau de l’article 611. Indications complémentaires : Elles concernent les codifications qui ne font pas partie intégrante de l’imputation budgétaire, mais sont servies à titre indicatif et à titre de prescription : le titre, spécifie la nature juridique de l’opération. le code ministère n’est pas à confondre avec le code de fonction qui détermine la section budgétaire. le code « type de crédit » 1 : crédits limitatifs. 17 L’imputation budgétaire découlant de cette nomenclature comprend une imputation budgétaire fondamentale et des indications complémentaires. Cette nomenclature de 1992 appelle les observations suivantes : les deux premiers caractères de la fonction sont incorporés dans la section. Les trois mis ensemble composent la section donc la classification administrative ; dans la partie dépense, au fonctionnement et à l’investissement, les sous sections ne traduisent pas le même phénomène. Bref, cette nomenclature n’obéit pas à un certain nombre de principes directeurs qui permettent, quel que soit le développement des modules de classification, de maintenir sa cohérence et qui voudraient que : (i) chaque module de classification soit homogène ; (ii) chaque axe d’analyse corresponde à une classification précise dans un même module ; (iii) les modules soient indépendants les uns des autres ; (iv) les modules soient non redondants, c’est à dire décrivent un phénomène unique ; (v) chaque module correspondant à un type de classification soit exhaustif dans son objet. 18 Ces limites ont justifié certains engagements que les autorités avaient pris dans le cadre du programme avec institutions de Brettons Woods. A la faveur de la mise en œuvre du DSRP, le gouvernement a été amené à corriger, cette anomalie en introduisant une classification fonctionnelle homogène conforme aux standards internationaux avec le décret n°2008-59 du 31 mars 2008. L’introduction de la classification fonctionnelle est donc l’outil qui permet déjà de lire les politiques publiques depuis 2008. Le Congo a pu reconstituer sa base de données du budget fonctionnel de 2005 à 2010. Les documents de stratégie de réduction de la pauvreté futurs devraient être évalués à partir de cet outil. La loi de finances est accompagnée désormais d’un document annexe du budget fonctionnel. 19 La réforme de la nomenclature budgétaire se poursuit. Les autres classifications devraient être insérées pour qu’elle se conforme aux directives communautaires. Un projet de texte sur la nomenclature, élaboré à l’occasion de la mission d’Afritac, est en discussion. La planification et la programmation budgétaire Il faut relever, comme on l’a indiqué plus haut, les rapports élaborés à l’occasion de plusieurs revues sur la dépense publique, ont clairement affirmé un faible lien entre les stratégies sectorielles et le budget. Le parlement a tant reproché au gouvernement l’absence des documents programmatiques qui soutiennent sa politique. L’élaboration des budgets par objectifs comptaient déjà parmi les revendications des parlementaires. 20 Les faiblesses ci-après étaient identifiées : faible prise en compte du cadrage macroéconomique ; absence des stratégies sectorielles ; absence d’une nomenclature appropriée pour une évaluation claire des politiques publiques ; lisibilité difficile des objectifs visés à travers les allocations ; absence des critères clairs pour la définition des dépenses de lutte contre la pauvreté. Le Gouvernement s’est engagé à élaborer les budgets conformes au cadrage macroéconomique. Il devait veiller à ce que les allocations budgétaires s’opèrent en fonction des priorités définies dans le document de stratégie de réduction de la pauvreté. Le cadre de dépenses à moyen terme était même un déclencheur du point d’achèvement ; une démarche à partir de laquelle le budget de 2010 a été élaboré. 21 En définitive, le souci d’efficacité, de transparence et de la qualité de la dépense reste une préoccupation constante aussi bien pour le Gouvernement que les parlementaires. Le cadre des dépenses à moyen terme en 2009 comme en 2010 a servi à l’élaboration du budget de l’Etat ; mais elle est encore à ses débuts. Plusieurs difficultés sont à signaler, notamment : les capacités des administrations encore très faibles; l’absence d’un cadre légal qui oblige toutes les administrations à adopter l’approche ; les instruments non appropriés aux budgets de programme (nomenclatures); l’absence d’un cadre institutionnel pour gérer la réforme. 22 La préparation du budget de l’Etat (loi organique) La procédure de préparation du budget s’intègre obligatoirement dans celle de l’élaboration de la loi de finances qui est en substance édictée par la loi de finances organique en ses articles 43 à 49. Elle en donne quelques indications aux articles 44 (alinéa 2) et 49 de la loi organique relative au régime financier de l’Etat. C’est un processus itératif qui fait intervenir différents acteurs des pouvoirs exécutif et législatif, notamment le Gouvernement pour la préparation et le Parlement, le vote. La loi organique de finances fixe globalement les grands moments de son élaboration ; et la note de service du ministre des finances reprécise dans les détails l’ensemble des activités qui y contribuent dans un calendrier budgétaire. 23 Le calendrier budgétaire et les tâches à réaliser C’est le chronogramme de pilotage des activités de préparation et du vote de la loi de finances. Chaque activité peut impliquer une ou plusieurs administrations. Le processus d’élaboration du budget commence à la fin de l’exercice précédent et s’achève à la promulgation de la nouvelle loi de finances par le Chef de l’Etat. Le processus de la préparation du budget peut se schématiser dans le temps de la manière suivante : Première étape. L’analyse de l’environnement économique et social international et national doit aboutir à la détermination des agrégats macroéconomiques des exercices en cours et de l’année du budget en préparation. Cette tâche exécutée par les acteurs en charge des questions économiques et budgétaires se déroule courant premier trimestre de chaque année. Elle permet de cadrer la politique du Gouvernement dans le contexte. 24 Le calendrier budgétaire et les tâches à réaliser (suite) Deuxième étape : c’est à la suite de cette revue de la situation économique et financière que le chef du gouvernement pourra donner une orientation sur la politique budgétaire à entreprendre au cours de l’année budgétaire en question. Dans le cas d’espèce, la lettre de cadrage budgétaire fait office de lettre d’orientation budgétaire. Les conférences budgétaires Troisième étape : les ministères dépensiers préparent leurs avant-projets de budget respectifs et transmettent leurs besoins au ministère des finances. Ce dernier prépare les conférences budgétaires. Celles-ci peuvent se dérouler en une ou deux phases en fonction de la nature des problèmes en suspens non résolus à la phase précédente (article 45 dernier alinéa). Généralement, les activités de cette étape se réalisent entre juillet et août. 25 Le calendrier budgétaire et les tâches à réaliser (suite) Quatrième étape : le résultat des conférences budgétaires amène le ministère des finances à faire le point sur la masse globale des besoins exprimés par les ministères dépensiers et examine les possibilités de financement tant intérieur qu’extérieur ; arrête les ressources et propose les mesures fiscales et structurelles susceptibles en vue de les réaliser. Le ministère des finances prépare l’avant-projet de la loi de finances et les documents budgétaires présentés sous forme de comptes de dépenses et de recettes ainsi que les autres documents indiqués à l’article de la loi organique des finances. Cinquième étape : c’est l’étape au cours de laquelle, en conseil des ministres, le gouvernement adopte le projet de loi de finances avec l’ensemble des comptes qui fait corps. 26 Le calendrier budgétaire et les tâches à réaliser (suite) Sixième étape : le projet de loi de finances dans son ensemble accompagné des documents énumérés à l’art 51, sont déposés au Parlement une semaine avant l’ouverture de la session budgétaire prévue le 15 octobre. L’examen du projet de loi de finance commence dans les commissions économiques des deux chambres du Parlement, se poursuit en plénière sur rapport desdites commissions et sanctionné à la fin par un vote. Septième étape : promulgation de la loi de finances de l’année par le Président de la République. Elle est prévue généralement la dernière semaine du mois de décembre. Le budget de l’Etat tel que stipule la loi organique des finances présente beaucoup de faiblesses dans le fond. En effet, les aspects liés à l’efficacité et à la performance des politiques publiques ne sont pas abordés pourtant il existe un dispositif fort de réédition des comptes et des contrôles sur la régularité. 27 CADRE DE DEPENSES A MOYEN TERME Le cadre de dépenses à moyen terme au Congo Le comité de cadrage macroéconomique et budgétaire mis en place par un décret, a la mission d’élaborer le cadrage macroéconomique et le CDMT global. Ce comité qui est présidé par le ministre en charge du plan et secondé par le ministre des finances, comprend un secrétariat permanent. Depuis la préparation du budget de l’Etat 2010, les cadres de dépenses à moyen terme sont présentés par les différents ministères. Chaque ministère, a mis en place un groupe CDMT qui est le point focal du secrétariat du comité de cadrage macroéconomique et budgétaire. Le CDMT sectoriel ou le budget programme fait une présentation de l’analyse détaillée des allocations budgétaires stratégiques par rapport aux premières nécessités, aux charges récurrentes, aux projets en cours, aux mesures nouvelles par secteur /ministère conformément aux objectifs du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). 28 Les objectifs Les objectifs visés par le gouvernement peuvent se résumer ainsi qu’il suit : clarifier les priorités, aligner les programmes et projets en fonction de ces priorités et allouer en conséquence les ressources ; fournir une approche d’organisation publique qui précise les rôles des uns et des autres dans l’organisation du travail pour atteindre les cibles ; développer un système d’information en soutien à une gestion basée sur la performance ; assurer un suivi régulier des programmes et des projets ; faire une évaluation des programmes pour améliorer l’efficacité, l’efficience et leur impact sur les cibles ; accroître la transparence et la responsabilité des administrations. 29 Les mécanismes La gestion axée sur les résultats est basée sur des principes ci-après: aligner la planification, le suivi et l’évaluation sur les résultats ; s’assurer de la simplicité des méthodes de suivi, et d’évaluation ; utiliser l’information relative aux résultats pour la prise de décision ; ajuster les politiques et les programmes en fonction des résultats. Après une petite expérience, il s’est avéré que pour assurer la réussite d’un budget de programme, il faut : un engagement fort du politique ; une stratégique appropriée de mise en œuvre de la nouvelle approche, appuyée d’un plan d’actions ; un cadre institutionnel de pilotage et de mise en œuvre ; une nomenclature budgétaire par programmes appropriée ; 30 un plan et un système comptables s’accommodant aux spécificités du budget programme ; Un contrôle adapté; un système d’informations capable de produire des données exhaustives, régulières et fiables ; des ressources humaines et financières adéquates. Les innovations dans la procédure budgétaire (voir réformes en cours sur la loi organique relative au régime financier de l’Etat) Le suivi-évaluation et la révision des programmes et CDMT deviennent des activités obligatoires pour tous les ministères, car ils permettent de déterminer les résultats et de s’assurer de l’efficacité et de la performance d’un programme ou d’une stratégie tout au moins à mi-parcours. 31 Les rapports de performance sont en conséquence élaborés pour expliquer les résultats et proposer des correctifs sur les programmes. La révision du cadrage macroéconomique s’impose. Il est généralement recommandé d’utiliser des modèles de prévision macroéconomique appropriés pour chaque pays en fonction de ses réalités économiques, financières et sociales. Le Congo avec l’aide de la Banque mondiale en 2009, a mis en place un modèle macroéconomique et budgétaire appelé « MAC CONGO ». A titre consultatif et sans contrainte, le débat d’orientation budgétaire entre membres du gouvernement d’abord et entre gouvernement et parlement par la suite, qui précède enfin la lettre de cadrage budgétaire du Président de la République, s’instaure désormais. 32 Les conférences budgétaires portent sur les programmes, actions et projets prévus et non sur les crédits budgétaires La détermination de l’enveloppe stratégique ou des dotations par ministère, tient compte de sa capacité d’absorption, donnée par son profil de consommation dans l’hypothèse d’une exécution normale. Elle prend aussi en considération les priorités globalement définies par le Gouvernement. A la suite des débats budgétaires et de la réunion des ministres sur l’examen et l’adoption du projet de loi de finances, les mêmes documents (CDMT global, CDMT sectoriel) doivent être révisés pour la deuxième fois. Le vote au Parlement porte sur les programmes alors qu’au départ, la spécialisation parlementaire se limitait au chapitre. 33 L’exécution du budget Dans le cadre de l’assainissement des finances publiques, il a été mis en place une nouvelle chaîne de la dépense publique. Les objectifs de cette nouvelle sont : simplifier et rationaliser les procédures en vue d’en améliorer l’efficacité et la transparence de l’information sur la gestion budgétaire ; Améliorer la qualité des services rendus par les acteurs intervenant dans la chaîne de la dépense ; décrire de manière détaillée les procédures précisant la place ou le moment ; les rôles ou les tâches et le temps de traitement des dossiers par les différents acteurs ; améliorer la qualité de la dépense nécessaire au développement économique et social. 34 Ainsi depuis le début de l’année de 2010, les opérations figurant dans le budget 2010 voté par le parlement sont exécutées selon de nouvelles règles. Quelles sont ces nouvelles règles ? En d’autres termes : Comment s’exécutent les dépenses publiques selon cette chaîne ? Quels sont les agents qui interviennent actuellement dans l’exécution des opérations des dépenses ? ; Comment s’articulent désormais les procédures d’exécution des dépenses?. 35 LES DIFFERENTES ETAPES D’EXECUTION DE LA DEPENSE Les opérations des dépenses de l’Etat s’exécutent suivant quatre étapes : l’engagement, la liquidation, l’ordonnancement et le paiement. Les trois premières étapes constituent la phase administrative et sont de la responsabilité de l’ordonnateur et la dernière, la phase comptable est de la responsabilité du comptable. Ainsi les quatre (4) étapes de l’exécution des dépenses s’énoncent et se déroulent comme ci-dessous. l’engagement : L’engagement est l’acte par lequel un organisme public créé ou constate à son encontre une obligation de laquelle résulte une charge. Il doit être accompagné d’un engagement comptable afin de réserver les crédits correspondants. 36 LES DIFFERENTES ETAPES D’EXECUTION DE LA DEPENSE ( suite) la liquidation : La liquidation a pour objet de vérifier la réalité de la dette et d’arrêter le montant exact de la dépense. Elle ne peut être faite qu’après la livraison totale de la commande au vu des pièces attestant des droits acquis par le créancier Il consiste en calcul et à la vérification de la validité et de la réalité de la dépense. La dépense est liquidée lorsque la liquidation préparée par l’administrateur de crédits est validée le contrôleur financier. Elle se matérialise par l’établissement d’un bon de liquidation au vu d’un procès verbal de réception signé par le contrôleur financier, le gestionnaire de crédits et le service bénéficiaire. Cette étape dure cinq (5) jours. 37 LES DIFFERENTES ETAPES D’EXECUTION DE LA DEPENSE ( suite) L’ordonnancement L’ordonnancement de la dépense est l’acte par lequel, conformément aux résultats de la liquidation, l’ordre est donné au comptable de payer la dépense. Il consiste en l’établissement du titre de paiement (un mandat ou une ordonnance, ordre de paiement) Cette étape dure cinq (5) jours. Le paiement Le paiement est l’acte par lequel l’organisme public se libère de sa dette. Le paiement est assuré exclusivement par le comptable assignataire. 38 LES DIFFERENTES ETAPES D’EXECUTION DE LA DEPENSE ( suite) Il consiste en la prise en charge des titres de paiement ; en l’établissement des titres de règlement et en paiement des dépenses. Les titres de règlement sont : bon de caisse ; avis de règlement (ancien avis de crédits) ; ordre de virement ; ordre de transfert. La prise en charge dure trois (3) jours. Le paiement dure quatre vingt dix (90) jours. 39 LES DIFFERENTS ACTEURS INTERVENANT DANS L’EXECUTION DU BUDGET Les opérations des dépenses de l’Etat sont exécutées par les catégories d’agents ci-après : les ordonnateurs ; les administrateurs de crédits ; les contrôleurs financiers ; les comptables. Ces acteurs traduisent l’organisation des finances publiques faisant intervenir deux types de services : les services opérationnels constitués : des services administratifs : chargés d’ordonnancer les dépenses ; des services comptables : chargés de payer les dépenses. Ces services interviennent effectivement dans la chaîne de la dépense. les services logistiques constitués des administrateurs des crédits et du contrôleur financier qui s’intercalent entre les opérationnels 40 Le principe fondamental de l’exécution de la dépense par les services opérationnels est le principe de la séparation des ordonnateurs et des comptables. Ce principe consiste en ce que les fonctions d’ordonnateurs et de comptables sont incompatibles. Il est institué trois (3) types d’acteurs : Les acteurs intervenant à l’étape de la préparation de l’engagement et de la liquidation de la dépense : l’administrateur de crédits et le contrôleur financier. Les administrateurs de crédits proposent les engagements de dépenses et en préparent la liquidation ; Les ministres et responsables des institutions constitutionnelles sont des administrateurs de crédits de leurs départements. Ils peuvent déléguer leurs attributions à des gestionnaires de crédits. 41 Le contrôleur financier est chargé de veiller au respect de la réglementation en vigueur en matière d’exécution des dépenses. Il exerce un contrôle a priori sur toutes les dépenses du budget de l’Etat aux phases d’engagement et de liquidation. L’administrateur de crédits et le contrôleur financier interviennent désormais dans l’étape de l’engagement et de la liquidation. Les engagements se font par section budgétaire conformément à la structure de budget élaboré en tenant compte de l’organisation administrative des services de l’Etat. Chaque section budgétaire ne peut être gérée que par un seul gestionnaire. Seul l’administrateur de crédits est compétent pour nommer un gestionnaire de crédits. 42 Le contrôleur financier est représenté par un délégué affecté à demeure dans le département ou l’institution. Sa mission est de contrôler la régularité de la dépense en vue d’améliorer la qualité de la dépense. Ses instruments de travail sont les lois et règlements en vigueur dans la république. Les acteurs intervenant à l’étape de l’engagement, la liquidation et de l’ordonnancement : les ordonnateurs Les ordonnateurs prescrivent l’exécution des dépenses. Ils procèdent aux engagements, liquidations et ordonnancement. Le ministre chargé des finances est ordonnateur principal des dépenses du budget de l’Etat. Il peut déléguer ses pouvoirs et être supplée en cas d’empêchement. Il délègue ses pouvoirs au directeur général du budget. 43 Le ministre des finances délègue ses fonctions d’ordonnateur au directeur général du budget, assisté de trois mandataires, désignés parmi les directeurs centraux de la direction générale du budget et qui signent par procuration des titres de paiement d’un montant inférieur ou égal à cinquante millions (50.000.000) de francs CFA. Les responsables des budgets annexes et comptes spéciaux du trésor sont des ordonnateurs délégués des dépenses sur les budgets annexes et comptés spéciaux du trésor. L’ordonnateur peut déléguer des crédits à l’ordonnateur secondaire. Cette délégation doit avoir reçu le visa du contrôleur financier. Elle est notifiée au comptable principal qui la transmet, le cas échéant, au comptable subordonné. 44 Les acteurs intervenant à l’étape comptable de l’exécution de la dépense Le trésorier payeur général est le comptable principal du budget de l’Etat. Il est comptable assignataire de toutes les dépenses du budget général au niveau central. Il peut sous certaines conditions prévues par la réglementation, déléguer certains de ses pouvoirs à d’autres comptables publics : comptables subordonnés ou secondaires. Le comptable exerce le double rôle de payeur et de caissier. Il contrôle et prend en charge les actes d’ordonnancement, appose son visa « vubon à payer » et procède au règlement de la dépense. 45 Les différentes procédures d’exécution des dépenses publiques On distingue trois (3) types de procédures : la procédure normale : utilisable pour les dépenses relatives à l’acquisition des biens et services. Elle s’applique par l’établissement des bons de commande ; de lettre de commande et de marchés publics. Cette procédure se déroule en deux phases : Première phase engagement avec réalisation de la prestation ; Deuxième phase liquidation – ordonnancement – paiement. la procédure simplifiée : la procédure sans ordonnancement préalable :. 46 Les différentes procédures d’exécution des dépenses publiques (suite) Elle se déroule en deux phases : Première phase engagement – paiement : établissement du titre de paiement provisoire (OP) directement après établissement de la liasse d’engagement sans que la liquidation ait lieu. Deuxième phase régulation : établissement au vu de la copie de la liasse d’engagement d’un bon de liquidation qui prend en compte le montant réellement payé et établissement du titre de paiement (mandat) de régularisation. Le mandat est transmis au trésor pour régularisation des OP et tenue de la comptabilité définitive. 47 Le contrôle de l’exécution du budget Pour renforcer le contrôle priori, l’étape de la liquidation a été délocalisée dans les ministères avec des délégués du contrôleur budgétaire assignés à demeure. Le contrôle se fait sur pièces et sur le service. Ce dernier est sanctionné par un procès-verbal, qui fait partie du dossier à envoyer au mandataire. Le contrôle de l’inspection général des finances et le contrôle parlementaire devraient être également adaptés et renforcé dans la loi en préparation. Le reporting et le suivi budgétaire Bien que déjà dans la réforme le système d’information budgétaire reste encore un vaste chantier. L’obligation de rendre compte étant un principe à l’approche de budget programme, il est important même encore avec le budget de moyen, présenter les résultats budgétaires. 48 Le contrôle de l’exécution du budget (suite) Les systèmes existant datant de l’année 1985, présentent des anomalies. Le système d’information doit être intégré à l’ensemble pour permettre un meilleur Aussi bien en matière d’élaboration que d’exécution du budget de l’Etat, les changements sont importants. A-t-on souligné, le souci d’efficacité, d’efficience et de performance des politiques publiques, a conduit à la réforme que le Gouvernement entreprend actuellement. La réforme de la chaîne de la dépense se poursuit. La révision de la loi organique relative au régime financier de l’Etat et la réforme sur la fiscalité sont des chantiers lancés depuis bientôt six mois. 49 MERCI DE VOTRE AIMABLE ATTENTION 50