Les enzymes digestives

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Les enzymes digestives
Les enzymes digestives
Notre organisme sécrète de moins en moins d’enzymes digestives au fur et à
mesure que les années passent. Par ailleurs, notre alimentation,
essentiellement composée d’aliments transformés, ne nous apporte pas les
compléments nécessaires. Les études montrent que des déficiences en
enzymes digestives participent activement à l’apparition de nombreuses
maladies chroniques. Un apport en enzymes digestives, notamment par le
biais de suppléments nutritionnels d’origine végétale, peut aider
efficacement l’organisme à lutter contre ces pathologies.
Le Dr Edward Howell est le premier chercheur à
reconnaître
l’importance
des
enzymes
alimentaires dans la nutrition humaine.
Dans son livre, «The status of food enzymes in
digestion and metabolism» publié en 1946 et qui
fait toujours référence aujourd’hui, il écrit : «Les
enzymes sont des substances qui font que la vie
est possible. Elles sont indispensables à chacune
des réactions chimiques qui se produisent dans
l’organisme. Sans enzymes, il n’y aurait aucune
activité. On peut dire qu’elles sont les forces de
travail qui construisent votre corps tout comme
les ouvriers du bâtiment sont celles qui
construisent votre maison. Vous pouvez avoir tous les matériaux de
construction possible, pour bâtir une maison, il vous faut aussi des ouvriers qui
représentent l’élément de vie essentiel.
De la même manière, vous pouvez avoir tous les nutriments, vitamines,
protéines, minéraux, ... indispensables à votre corps mais vous aurez
également besoin des enzymes, l’élément de vie, pour maintenir votre
organisme vivant et en bonne santé ».
Deux catégories d’enzymes
On distingue deux catégories d’enzymes :
- Les enzymes métaboliques qui sont responsables de la réparation, de la
formation et du fonctionnement de chaque cellule dans chaque tissu de
notre organisme.
- Les enzymes digestives incluant les protéases, les lipases ou les amylases qui
sont impliquées dans la décomposition des protéines, des hydrates de
carbone et des graisses que nous ingérons.
Favoriser l’absorption des aliments
Le principal rôle des enzymes digestives est de favoriser l’absorption des
nutriments en améliorant la digestion. Elles s’appellent protéase, lipase,
amylase, amyloglucosidase, cellulase, hémicellulase ou lactase. Ce sont des
protéines que l’on trouve dans la salive, les parois de l’estomac, le liquide
pancréatique ou l’intestin.
Lorsque nous mangeons, l’activité enzymatique commence dans la bouche
où l’amylase salivaire, la lipase et la ptyaline linguales initient la digestion des
féculents et des graisses. Dans l’estomac, l’acide chlorhydrique active le
pepsinogène pour former la pepsine qui décompose les protéines tandis que
les lipases gastriques commencent l’hydrolyse des graisses. Sans une
production adéquate d’enzymes, notre organisme, avec la digestion, vivrait
un moment difficile, susceptible d’aboutir à différents désordres chroniques.
De mauvaises habitudes alimentaires, incluant
une mastication insuffisante ou manger «sur le
pouce» peuvent avoir comme résultat une
production inadaptée d’enzymes et une
augmentation de la malabsorption des aliments.
Ces phénomènes sont encore exacerbés par le
vieillissement,
la
production
d’acide
chlorhydrique diminuant en même temps que se
produit un déclin général de la sécrétion
d’enzymes digestives.
A la différence des êtres humains, les animaux
qui mangent des aliments crus n’ont souvent
aucune enzyme dans leur salive.
On a cependant montré que des chiens, nourris avec une alimentation riche
en hydrates de carbones et tranformée par la chaleur, développent des
enzymes dans leur salive en une semaine en réponse à la pauvreté en
enzymes de cette nourriture.
Le Dr Edward Howell, dans son ouvrage, «Enzyme nutrition», cite ainsi de
nombreuses études montrant que des animaux nourris avec une alimentation
déficiente en enzymes souffrent d’une dilatation du pancréas. Pour faire face
à une surcharge de travail, les organes se dilatent. C’est ce que fait le
pancréas lorsque la digestion des aliments capte toute la capacité
disponible de production d’enzymes, provoquant un déficit de la sécrétion
d’enzymes métaboliques. L’impact très important que le gaspillage
d’enzymes pancréatiques peut avoir sur la santé et sur la vie elle-même a été
établi dans des études animales. La question est maintenant de savoir de
quelle façon ces résultats s’appliquent à l’homme.
Une déficience en enzymes empêche l’organisme de digérer
convenablement les aliments, inhibant l’absorption des nutriments et
permettant aux graisses de s’accumuler et aux niveaux de cholestérol
d’augmenter. Mais le rôle des enzymes, rappelons-le, est loin de se limiter à
l’univers de la digestion. Les enzymes sont des agents très actifs du
métabolisme. Elles agissent notamment dans les processus immunitaires mais
aussi donnent pouvoir à notre pensée, à notre respiration, à notre activité
sexuelle,… enfin, à tout ce qui fait la vie. Des milliers d’enzymes métaboliques
différentes sont impliquées dans chaque élément du fonctionnement de
notre cœur, de nos poumons, de notre foie, de nos artères, du sang, des
muscles,…dans tous les organes et les tissus. Et, lorsque l’apport extérieur en
enzymes digestives n’est pas adapté aux besoins de l’organisme, la
production d’enzymes métaboliques est, elle aussi, perturbée.
Une partie des enzymes digestives est apportée par l’alimentation
Les organes digestifs comme le pancréas et le foie produisent une partie des
enzymes digestives de l’organisme, le reste devant provenir d’aliments crus
comme des fruits et des légumes, des germes de céréales ou des noix, des
produits laitiers non pasteurisés et des suppléments nutritionnels.
Manger des aliments non transformés, dans leur forme naturelle, est donc
vital. Ils occupent cependant une place insuffisante dans notre alimentation
moderne.
Cuisiner les aliments, particulièrement si la cuisson est longue et à une
température supérieure à 45°, détruit les enzymes. C’est ce qui fait que nous
avons souvent, dès la cinquantaine, un déficit en enzymes.
Les glandes et la plupart des organes, y compris le cerveau, souffrent
énormément de cette déficience. Ce dernier peut en effet s’atrophier à
cause d’une alimentation essentiellement composée de produits transformés
dépourvus de ces enzymes dont l’organisme a si désespérément besoin.
Comme nous l’avons vu précédemment, le pancréas se dilate, pour tenter
de pallier cette déficience. Des souris de laboratoire nourries avec des
aliments transformés par la chaleur, dépourvus d’enzymes, ont un pancréas
deux à trois fois plus lourd que celui de souris sauvages qui absorbent des
aliments crus, riches en enzymes naturelles.
Consommé cru, l’aliment demande peu d’enzymes à l’organisme pour que
la digestion se fasse bien. Celui-ci s’adapte alors à cet apport extérieur,
réservant la sécrétion de ses propres enzymes au soutien du fonctionnement
métabolique cellulaire.
Il y a plus de 50 000 ans, l’homme de Neandertal utilisait le feu de manière
intensive pour cuire ses aliments. Il vivait dans des cavernes et mangeait
principalement de la viande, rôtie par le feu qui brûlait en permanence pour
chauffer la caverne. Des fossiles nous montrent que l’homme de Neandertal
souffrait d’arthrite invalidante. Les Esquimaux, eux, vivent dans un
environnement aussi glacial que celui de l’homme de Neandertal, mais ils ne
souffrent ni d’arthrite ni d’autres maladies dégénératives. Ils mangent de
grandes quantités d’aliments crus et la viande qu’ils consomment est
simplement légèrement chauffée, restant crue au milieu. Aussi les Esquimaux
reçoivent-ils une grande quantité d’enzymes alimentaires à chacun de leurs
repas.
Les enzymes peuvent également être gaspillées par des éléments du style de
vie. Elles travaillent plus difficilement lorsque la température est élevée et
s’usent alors aussi plus rapidement. Une fièvre, par exemple, entraîne une
action plus rapide des enzymes et est ainsi défavorable à l’activité
bactérienne. Après une fièvre on retrouve des enzymes dans les urines tout
comme après une activité physique exténuante.
Le vieillissement diminue notre production d’enzymes...
Avec les années, le corps se bat de plus en plus durement pour décomposer
les aliments et une sérieuse déficience en enzymes pancréatiques peut alors
se produire. Avec l’âge, le pancréas ne sécrète plus toujours suffisamment
d’enzymes digestives. Celles-ci étant indispensables au soutien du
fonctionnement cellulaire, un déficit peut faire le lit de toute une armée de
maladies dégénératives. De faibles niveaux d’enzymes sont en effet observés
dans un certain nombre de maladies chroniques comme des allergies
alimentaires, des maladies de peau, des maladies inflammatoires et même
des maladies comme le cancer ou le diabète.
Des chercheurs ont montré que des niveaux excessivement élevés de
cholestérol peuvent être modifiés par une supplémentation en enzymes. En
1962, trois chercheurs britanniques ont voulu comprendre pourquoi le
cholestérol bouchait les artères dans le cas de maladies cardiovasculaires. Ils
ont constaté que, au fur et à mesure que les sujets vieillissaient, toutes les
enzymes étudiées devenaient progressivement plus faibles en même temps
que le durcissement des artères s’aggravait. Ils ont suggéré qu’une pénurie
d’enzymes prenait part au mécanisme permettant aux dépôts de cholestérol
de s’accumuler dans la partie intérieure des parois artérielles. En 1958, des
chercheurs de l’Université de Standford ont réalisé des tests sanguins et ont
montré que la lipase diminuait progressivement dans le sang de patients âgés
ou d’âge mûr atteints d’athérosclérose.
Dans le même temps, des chercheurs de l’Hôpital Michael Reese de Chicago
ont trouvé que les enzymes dans la salive, le pancréas et le sang devenaient
plus faibles avec l’avancée en âge et ils ont fait l’hypothèse que, dans les
cas d’athérosclérose, les graisses pouvaient être absorbées à un stade non
hydrolysé. Ils ont également constaté des améliorations sans équivoque dans
la manière dont les graisses étaient utilisées après une supplémentation en
enzymes digestives.
La prise de suppléments nutritionnels contenant des enzymes digestives peut
aider le pancréas à digérer les aliments, à mieux absorber les nutriments ainsi
qu’à diminuer le dépôt de graisses dans les artères. Une supplémentation
peut également être nécessaire dans certaines conditions pathologiques
causant des problèmes d’absorption, telles que l’insuffisance pancréatique
ou la mucoviscidose. Elle aidera également l’organisme à lutter contre les
maladies dégénératives qui apparaissent avec le vieillissement.
Se supplémenter en enzymes digestives
Les suppléments nutritionnels doivent être apportés en quantité suffisante
pour maintenir une capacité de digestion adéquate et favoriser l’absorption
des nutriments essentiels. Des études montrent qu’une supplémentation a
également pour effet d’économiser les enzymes de l’organisme. Presque tout
le monde peut tirer des bénéfices d’une supplémentation en enzymes
digestives, même des personnes en bonne santé pour améliorer l’absorption
et l’utilisation des nutriments. Les bénéfices différeront selon l’alimentation et
l’état de santé. Des individus en bonne santé peuvent attendre d’une
supplémentation moins de lourdeur après les repas, davantage d’énergie,
moins de flatulences et de meilleures habitudes intestinales.
Efficacité des supplémentations
Selon le Dr Mark Percival, une supplémentation orale avec des enzymes
digestives prises juste avant ou en même temps que le repas peut aider la
digestion. Bien qu’un certain nombre de suppléments enzymatiques soient
désactivés lorsqu’ils sont exposés aux acides stomacaux, le Dr Percival pense
que certaines enzymes restent actives lorsqu’elles sont prises avec un repas
ou juste avant de le commencer. Les enzymes qui vont jusque dans le petit
intestin peuvent également faciliter la digestion à cet endroit.
Le pH, qui mesure l’acidité ou l’alcalinité d’un environnement, joue un rôle
important dans l’activité enzymatique. On prescrit souvent des enzymes
pancréatiques dérivées d’animaux, généralement de porcs, qui contiennent
de la lipase, de l’amylase et de la protéase. Ces préparations sont souvent
moins efficaces que celles d’origine végétale. Capables d’agir à des pH très
différents, les enzymes végétales, peuvent stimuler la digestion aussi bien dans
l’estomac où il est faible que dans l’environnement neutre des intestins.
Comme elles ne sont pas décomposées par les acides de l’estomac, les
dosages nécessaires sont beaucoup plus faibles que lorsqu’il s’agit d’enzymes
pancréatiques. Elles risquent également beaucoup moins de provoquer des
allergies.
Le Dr Edward Howell avait coutume d’expliquer qu’il commençait à mâcher
une capsule d’enzymes avec ses aliments dans le but de démarrer le
processus de digestion le plus tôt possible. On a effectivement montré que
l’activité enzymatique débute avant même que l’aliment ait été avalé. Elle
commence dans la bouche, pour se poursuivre dans l’œsophage et
l’estomac, diminuant la sécrétion enzymatique nécessaire à la digestion.
Momentanément inactives dans la partie inférieure de l’estomac, les
enzymes issues de plantes redeviennent actives dans les intestins où elles
aident à terminer le processus de digestion.
Howell Edward, «Enzyme Nutrition, the food enzyme concept”, Aver Publishing Group, 1985
Percival M. Nutritional Perls, Vol 35.
Rachman Brad, «Unique features and application of non-animal derived enzymes», Clinical
Nutrition Insights, 1997 Vol. 5 n° 10.
Lipase, bile salts and fat digestion :
New insights, Ital. J. Gastroenterol. (Italie), 1080,12/2 (140-145).
“Rat lingual lipase: effects of protease, bile and pH on enzyme stability”, Roberts IM, Am J
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