Walking next to our shoes... (Robyn Orlin)

Transcription

Walking next to our shoes... (Robyn Orlin)
FICHE PEDAGOGIQUE de
Walking next to our shoes…
intoxicated by strawberries and cream,
we enter continents without knocking…
Robyn Orlin (Festival Total Danse)
Ce spectacle de danse contemporaine peut s’adresser à un public scolaire qui irait des
classes de collège au lycée, à travers différentes disciplines comme l’enseignement artistique
(atelier ou option), les arts du spectacle (enseignement d’exploration), l’anglais (langue et
civilisation en Afrique du Sud) ou l’histoire (l’apartheid, la population juive des pays de l’Est
venue s’installer en Afrique du Sud avant la Guerre Mondiale, la culture zouloue).
AVANT LE SPECTACLE :
- Enseignement artistique, art du spectacle :
Faire réfléchir les élèves sur la notion de danse contemporaine (à différencier de danse
moderne) en utilisant comme support l’affiche du Festival Total Danse 2012, ou les photos
illustrant les différents spectacles de ce festival et notamment celui de Robyn Orlin. Donner
des éléments simples sur l’histoire de la danse contemporaine à partir de la Seconde Guerre
Mondiale, sur le concept de théâtre danse inventé par Pina Bausch (pour les lycéens).
Le spectacle en lui-même :
 Le thème : les difficultés passées et présentes de l’Afrique du Sud.
L’isicathamiya (« piétiner soigneusement » en zoulou) est un chant zoulou a cappella né au
début du XXème siècle parmi les travailleurs de cette ethnie qui venaient travailler dans les
villes, dans les mines et qui ne devaient pas faire de bruit et marchaient sur la pointe des
pieds, d’où leur chant. Ils ont également été influencés par les chants gospels entendus dans
les églises… Aujourd’hui ces chœurs s’affrontent dans le cadre de concours organisés le weekend à Durban ou Johannesburg. C’est au moment d’une audition pour un de ses spectacles
précédents que la chorégraphe a découvert l’un d’eux, le Puphuma Love Minus et a voulu leur
construire une création sur mesure. Il s’agit donc de danse et de chants (10 danseurs et
chanteurs zoulous et 4 danseurs, 13 hommes une seule femme sur scène). De plus, il est
intéressant d’aborder la condition de ces travailleurs noirs dans une société construite sur une
discrimination fondamentale entre Blancs et Noirs, et rapprocher ceci de l’histoire de
l’esclavage à la Réunion. L’Afrique du Sud est un pays proche, aux expériences qui peuvent
nous être proches.
A ce titre, une autre chorégraphe sud-africaine, Desiré Davids, a traité la question du
métissage et de l’enjeu de la couleur de peau à travers un spectacle nommé COLOURED /
Chameleon / Dance qui se jouera dans le cadre du Festival Total Danse le 15 novembre à 20h
au Théâtre Canter.
 Le titre (pour les professeurs d’anglais)
Afin de donner des pistes sur la forme, il peut être judicieux de faire réfléchir les élèves sur
le titre à rallonge de la pièce. D’autres titres de spectacles sont aussi explicites et porteurs
d’imagination (exemples de titres précédents à traduire et élucider: If you can’t change the
world change your curtains / When I take off my skin and touch the sky with my nose, only
then can I see little voices amuse themselves / We must eat our suckers with the wrapper
on…)
Le titre de celui-ci est bien une métaphore humoristique qui joue sur le double sens :
Walking next to our shoes « marcher à côté de ses pompes », mais aussi marcher doucement
pour éviter de se faire remarquer, ceci étant lié à la condition des travailleurs zoulous, des
mineurs en particulier, qui venaient travailler en ville et étaient logés dans des hôtels où il
n’était pas autorisé de faire du bruit, être pauvre donc. Les mouvements chorégraphiques des
danseurs sur la pointe des pieds illustrent bien cette action. La deuxième partie du titre, moins
souvent citée, « intoxicated by strawberries and cream » faisant une allusion plus implicite au
Sida, désignant le virus par le fruit.
- Tous niveaux, toutes disciplines : le parcours de vie de la chorégraphe Robyn Orlin :
Pour une fois, il serait souhaitable de sensibiliser les élèves à la biographie de cette artiste
qui explique beaucoup sa démarche et serait susceptible d’éclairer les partis-pris de ce
spectacle. Un document est à consulter ou imprimer (fichier pdf) à ce sujet sur www.editionsattribut.fr Ses origines familiales (juive polonaise et lituanienne immigrée durant la Seconde
Guerre Mondiale), sa génération (née en 1955, elle a participé à la lutte contre l’apartheid, a
traversé aussi les années Sida), sa formation (Londres, Chicago, Johannesburg) expliquent
beaucoup d’éléments qui se trouvent dans Walking next to our shoes… : un danseur travesti,
la misère sociale (les petits métiers liés à la chaussure, du cireur au cordonnier, le petit film
tourné dans les rues de Johannesburg par Philippe Lainé diffusé au début du spectacle), les
chants zoulous.
Lire également son interview en pages 8 et 9 du programme du Festival Total Danse 2012.
APRES LE SPECTACLE :
Le débat entre élèves :
Qu’ont–ils vu ? Ce spectacle correspondait-il à leurs attentes ? Quels sont les éléments qui
les ont surpris, touchés ? Peuvent-ils décrire ce qu’ils ont découvert sur la scène en s’installant
dans leur fauteuil (en partant du principe que celui qui les écoute n’a pas vu le spectacle). Bref
autant de questions qui cherchent absolument à éviter les formules qui commencent par « J’ai
aimé » ou « Je n’ai pas aimé ».
La revue de presse :
Il est intéressant d’étudier avec les lycéens, une fois la parole partagée, les questions
élucidées, les articles qui ont salué ce spectacle, qu’ils soient enthousiastes (la plupart) ou
mitigés (celui de Libération). Les professeurs d’anglais pourront demander à Nathalie Ebrard
l’article en anglais issu d’un journal sud-africain TonightDance.
L’analyse des signes visuels :
En annexe de cette fiche vous découvrirez des photos du spectacle que vous pouvez
exploiter (ou projeter les vidéos de Dailymotion ou Youtube) avec les élèves. Partir du haut
vers le bas : les lunettes de soleil, le costume trois pièces doublé avec du tissu africain et des
motifs variés (créés par la styliste Birgit Neppl), la robe de papier (toutes les matières utilisées
dans ce spectacle ont été choisies parce qu’elles respectent l’environnement) et évidemment
les chaussures. Ce motif revient tout au long du spectacle : transformés en couvre-chefs,
boucles d’oreilles, téléphones, il est bien le symbole de l’histoire de la communauté noire, de
l’urbanisation.
Le genre :
Il s’agit plus d’un opéra cabaret n’hésitant pas à jouer avec le public. Le registre est souvent
burlesque, traitant sur un mode humoristique et joyeux de sujets graves et contemporains. Ce
spectacle est aussi interactif et festif : les spectateurs sont sollicités, interpellés et cela doit
faire réfléchir les élèves sur la notion de spectacle engagé sur notre société. A la Réunion, les
problématiques peuvent être proches et il ne faudra pas hésiter à les faire parler sur leur
ressenti de citoyen.
Fiche réalisée par Delphine Cazaux
Professeur relais des TEAT Champ Fleuri | TEAT Plein Air
auprès de la délégation académique à l’éducation artistique
et à l’action culturelle.
TEAT Champ Fleuri | TEAT Plein Air
0262 419 325 – www.theatreunion.re