Consulter le discours de départ prononcé par l`Ambassadrice.

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Consulter le discours de départ prononcé par l`Ambassadrice.
Discours de départ de Mme Ginette de Matha, Ambassadrice de France en Andorre
Résidence de France, 15 novembre 2016
Monsieur le Cap de Govern,
Monsieur le Sindic
Monsieur le Président du Conseil supérieur de la Justice,
Messieurs les Représentants des Coprinces,
Monsieur le Ministre de l’Intérieur, de la Justice et des affaires sociales,
Monsieur le Ministre de l’Aménagement du territoire,
Madame la Vice-Sindic,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs les maires,
Madame et Messieurs les Conseillers consulaires,
Messieurs les Présidents des Condecorats et de l’Amopa,
Monsieur l’Ambassadeur d’Espagne,
Chèr-e-s compatriotes,
chèr-e-s ami-e-s
Un discours de départ c’est toujours difficile. On veut dire beaucoup en peu de mots pour
épargner l’auditoire. Et on oublie toujours quelqu’un ou quelque chose. Ne m’en veuillez pas.
D’abord je voudrais dire merci à vous qui êtes là ce soir, autorités, représentants du monde
économique, culturel, enseignant, de la société civile, personnel de l’Ambassade.
Merci de m’avoir, chacun à votre manière, enseigné l’Andorre, son identité, ses diversités, ses
beautés et ses rudesses, ses subtilités et quelques-uns de ses secrets ; merci de m’avoir donné
de votre temps et de votre écoute, de votre énergie et de vos idées, de votre confiance.
En premier lieu je voudrais renouveler mes remerciements pour la solidarité sans faille que
vous avez témoignée dans les épreuves de la tragique série d’attentats qui nous ont endeuillés.
Vous étiez là au nom de nos valeurs partagées, la liberté, la fraternité, la démocratie. On ne
saurait dire avec de simples mots combien cette affection faisait du bien dans la tristesse qui
nous submergeait.
Les trente mois de mon séjour en Andorre ont été intenses.
Intenses en raison du renforcement de la relation entre nos deux pays. Nous avons vécu de
très belles heures. La visite du Coprince français – Président de la République a constitué une
étape essentielle du rapprochement dans la sérénité retrouvée. Des entretiens de haut niveau
ont suivi à Paris et la visite du Premier Ministre, première du genre dans la Principauté a été
pour nous tous un moment mémorable.
Intenses en raison des événements qui ont marqué (marquent encore) la vie d’Andorre. Un
Etat petit mais à l’identité forte, traversé de débats et de contradictions comme toutes les
vraies démocraties, avec des interrogations pour l’avenir – qui n’en a pas ?- mais plein
d’énergie, de capacités à rebondir et à se réinventer.
Le rapprochement avec l’Europe est en marche. Comment pourrait-il en être autrement dans
un monde global ? Il faut trouver les voies et moyens pour que chacun y trouve son compte.
C’est le but de la négociation en cours.
Tout à l’heure une journaliste me demandait de faire une sorte d’examen de conscience pour
savoir sur quels sujets on avait avancé – et comment - en trente mois :
-
les relations commerciales : nous sommes le deuxième partenaire d’Andorre. Nous
progressons. Il faudrait aller plus vite.
-
La route : sujet délicat et vital. La fédération des transporteurs le sait bien. Le
contournement d’Ax-les-Thermes doit ouvrir d’ici la fin de l’année. Les études sont en
cours pour améliorer les passages difficiles à Merens et Tarascon (entre autres). Nos
collègues français ont à cœur de tenir informées les autorités andorranes. Grâce à la
coopération Andorre-Occitanie-Midi-Méditerranée au sein de la communauté de
travail des Pyrénées et grâce aux financements européens un système d’alerte et de
prévention des risques d’avalanche va être installé.
-
Dans le domaine économique transfrontalier la création Pireneus Med chambre de
commerce Perpignan Andorre Lleida Gerone est en train de former, en Andorre des
« dynamiseurs » d’échanges pour faciliter implantations et contrats pour les
entreprises (PME-PMI) de part et d’autre des frontières.
Intenses aussi furent les efforts pour consolider le socle culturel commun. Merci aux mécènes
publics et privés, nombreux ici ce soir, qui ont contribué avec générosité au succès des saisons
culturelles françaises.
Merci à l’Alliance française pour avoir lancé le pari du renouveau avec entrain et confiance.
Merci au proviseur et aux enseignants qui ont accepté de jouer le jeu avec nous afin que leurs
élèves puissent assister à nos activités et, aussi, prendre part aux animations proposées par les
artistes invités. Les jeunes sont, par excellence, le public à conquérir. Je me souviens du
moment de grâce qu’ont constitué les échanges entre jeunes du lycée -ils montaient le malade
imaginaire- et comédiens de la troupe de la Comédie Française. Je me souviens aussi des fous
rires ministériels –pas de nom ! – à certains spectacles (« le prince », « les mangeurs de lapin
remettent le couvert »)…
Me voilà partie dans une interminable énumération. J’y ajoute l’émotion que procure le ciel
pur au-dessus des Pyrénées, le fauve des futaies en automne, le rire des cascades…
Trente mois dans un pays magnifique avec des hommes et des femmes exigeants pour euxmêmes et pour les autres. Cela compte dans une vie.
Merci à vous !

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