Le pilote Trémintin dit « Le Chevalier » de l`île de Batz
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Le pilote Trémintin dit « Le Chevalier » de l`île de Batz
Le pilote Trémintin dit « Le Chevalier » de l'île de Batz Né à l’île de Batz, il est mousse à 14 ans sur «La Résolue», puis sur «La Belonne». Il navigue dans la région de Port Navalo en 1893 et fait naufrage en 1994 à bord d’un lougre. A 18 ans, il fait son service militaire dans la marine royale puis s’engage sur le corsaire «L’Amitié» qui est capturé par l’anglais après 5 jours de course, le 30 mars 1897. Prisonnier, il purge 5 ans de ponton dans les vasières anglaises jusqu’en 1802. En 1803, il reprend du service en tant que matelot sous les ordres du capitaine Gueguen jusqu’en 1808. A 28 ans, il est promu Maître au Petit Cabotage et navigue au commerce entre Brest et Lorient. Fait de nouveau prisonnier par l’anglais en 1811 alors qu’il navigue sur les «Amis Intimes» avec Jean Laurent, matelot, témoin de l’assassinat du maire de l’Ile de Batz Philippe Robin en 1808. Au retour de Trémintin, 9 ans après l’assassinat, il ne témoignera pas de ce qu’il a pu apprendre sur les pontons où devaient se trouver des matelots batzien connaissant les circonstances de ce drame. En 1814, il fait naufrage à Concarneau et ensuite devient patron de pêche. Pilote en 1823, il participe à des campagnes entre Espagne et Antilles et Levant. C’est ainsi qu’il participe à un combat en Espagne sur «la Zélée» gabare de transport de poudre entre Brest et Cadix. A cette période d’effondrement de l’empire colonial espagnol, la France s’investit en Amérique latine contre l’Angleterre et les Etats-Unis mais aussi en Méditerranée lors de la révolte des grecs contre les Turcs en 1822. Mammoud 2 s’est allié au Pacha d’Egypte pour la reprise de la Morée (Péloponèse). La flotte turque est détruite à la bataille de Navarin. Les occidentaux tentent une médiation et escortent les convois turcs pour éviter les attaques des pirates grecs. En 1924, Tremintin est à bord de «La Magicienne». Un brick grec, Le Panayoti, a été arraisonné par la flûte «La lamproie» au large de la Syrie et cette prise va être conduite par le jeune commandant Bisson, 25 ans, avec le chevronné Trémintin, 49 ans, pour second et un équipage composé de 15 marins sûrs et des pirates capturés. Lors d’un coup de vent Le Panayoti et La Magicienne se séparent alors que Bison navigue vers l’Ile de Stampalia (Astipalea) située dans l'Ouest de Rhodes. Deux pirates s’échappent et Bison, prudent, mouille sous le vent de l’Ile, arme 4 canons et ordonne le branle-bas de combat. Deux corsaires grecs, portant chacun 70 hommes, prévenus par les fugitifs, attaquent dans la nuit et viennent à couple. Bisson est blessé et met le feu aux poudres en demandant à son second de s'échapper. Après l'explosion, Trémintin se réveille blessé au pieds sur la plage et échappe de peu aux pillards avec quatre marins survivants. Les deux navires pirates ont sauté avec le Panayoti. La Magicienne récupère les survivants et rentre sur Toulon. Tremintin, dont l'épopée est dans l’air du temps, est hospitalisé au Val de Grasse. Il rencontre le ministre de la marine et est promu enseigne de vaisseau avec solde à vie. Retour triomphal à l’Ile de Batz où on le surnomme «Le Chevalier» puisqu'il a reçu la Légion d'honneur. Il meurt en 1862 à 84 ans. Trémintin, bien plus que Gueguen, a laissé des traces dans l’histoire alors qu’il ne fût souvent qu'un exécutant soumis aux vicissitudes de la politique nationale et non un décideur d’options audacieuses. Jules Verne en parle pourtant dans l’Archipel du Feu, 3 lithographies sont exposées au Val de Grâce, des poèmes de Tristan Corbière, une pièce de théâtre, un nom de bâtiment de l’école de la marine en 1930, des articles divers. L’hommage de l’Ile de Batz fût tardif puisque en 1957 le bateau de la SNSM prit son nom. Une plaque est encore apposée sur sa maison à l’île de Batz.