cemented an unlikely and paradoxical alliance between positivist
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09_cbmh29.1_bkrev_a.qxd 09/04/2012 2:19 PM Page 179 BOOK REVIEWS / COMPTES RENDUS 179 cemented an unlikely and paradoxical alliance between positivist medical science and religion. Duffin points out that doctors who served as witnesses for these cases performed two key roles. First, they were required to pronounce the patient to be dying, despite having received the best possible medical care. Second, the doctor must have expressed surprise at the patient’s miraculous recovery, avowing that it was not his treatment that resulted in the cure. Significantly, although all witnesses at an inquiry into sainthood, including doctors, are asked about their religious background, a doctor does not have to personally believe in miracles to testify. Many of the doctors whose testimony is recorded in the ASV were atheists or non-Catholics. One of the most interesting facets of Duffin’s argument is that both religion and scientific medicine are systems of belief. While Catholics believe that miracles are instances of God’s intervention in the natural order, many doctors believe that all phenomena are explainable in scientific terms, if only our current limitations to empirical knowledge could be overcome. As Duffin puts it, medical scientists, like priests, act on the basis of faith—“the absolute belief in the nontranscendence of earthly events” (p. 189). Moreover, in her view, medicine and the process of saint-making are parallel semiotic endeavours. Both the doctor taking a history and the inquiry into sainthood proceed by asking routine questions and looking for signs in order to construct a narrative that invests “particular circumstances with meaning, transforming them into signifiers for deeper interpretation” (p. 189). It is on the level of interpretation that medical science and religion part company, however, with the one relying on faith in the existence of naturalistic explanations and the other relying on faith in God. Medical Miracles is a highly readable and engaging study that will be appreciated by historians of medicine and religion as well as by a broader educated public. Through the lens of qualification for sainthood, Duffin explores one of the central oppositions in Western worldview—religion vs. science—and the enduring human desire to overcome illness and death, which underlies both religion and medicine in our society. ELLEN BADONE McMaster University Regolamento dei regi spedali di Santa Maria Nuova e di Bonifazio Esther Diana et Marco Geddes da Filicaia, éd. Florence, Edizioni Polistampa, 2010, lxxxv + 318 p., €60 Cette publication reproduit intégralement (texte et planches) le règlement intérieur, datant de 1789, du plus grand complexe hospitalier de la ville de Florence au XVIIIe siècle, les hôpitaux de Santa Maria Nuova (fondé en 1288) et de Bonifazio (fondé en 1387) qui avaient été réunis en 1785. L’intérêt de ce règlement est que, avec certains autres comme celui de l’Hôpital général de Vienne (1784), il marque la naissance de l’hôpital moderne et qu’il a servi de modèle non seulement en Italie, mais aussi en Europe, pour la modernisation du fonctionnement hospitalier et des conditions de la pratique et de l’enseignement de la médecine à l’hôpital. 09_cbmh29.1_bkrev_a.qxd 09/04/2012 2:19 PM Page 180 180 BOOK REVIEWS / COMPTES RENDUS Les innovations de ce règlement, contenues déjà en partie dans un règlement précédent datant de 1783, mais qui ne s’appliquait qu’à l’hôpital de Santa Maria Nuova, reflétaient l’orientation réformiste, propre au despotisme éclairé, de la maison des Habsbourg-Lorraine dont dépendaient l’Autriche, la Hongrie, et la Bohême et qui régnait aussi sur la Toscane depuis l’extinction de la dynastie des Médicis en 1737. La cheville ouvrière de cette action réformiste sera le grand-duc Pierre Léopold, frère de l’empereur Joseph II, qui avait hérité du grand-duché de la Toscane en 1765. Dans tous les domaines : finances, manufactures, fiscalité, justice, commerce, agriculture, et aussi structures d’assistance et sanitaires, le grand-duc a mené une action de rationalisation administrative et de centralisation visant à dénouer les liens féodaux qui prévalaient encore en Toscane. Cette action s’accompagnera souvent d’un processus de laïcisation visant à cantonner le pouvoir de l’église à la sphère spirituelle. C’est dans ce contexte qu’il faut situer les initiatives du grand-duc pour réformer les hôpitaux en Toscane. Son homme de confiance dans ce domaine et aussi le maître d’œuvre des réformes sera le commissaire-sénateur Marco Covoni (17421824), administrateur en chef de l’hôpital Santa Maria Nuova depuis 1782 et aussi maître d’œuvre de la rédaction du règlement de 1783, comme de celui de 1789. Ce dernier règlement est très détaillé, et, comme le précédent dans une large mesure, il permet de se faire une idée de la vie à l’hôpital. Il est clair que tout est mis en œuvre pour faire de l’hôpital un lieu de cure, par opposition à un lieu d’assistance ou de contention. D’ailleurs, le règlement prescrit que les invalides, les incurables, les déments, et les teigneux doivent être accueillis à l’hôpital de Bonifazio et non à celui de Santa Maria Nuova. Le règlement vise à assurer une bonne gestion des malades dans une structure hospitalière importante et complexe qui compte 1034 lits à Santa Maria Nuova et 582 à Bonifazio. Fait novateur à l’époque et indice important du processus de médicalisation en cours, chaque malade dispose d’un lit individuel. Autre indice, à chaque lit est apposé un tableau clinique avec le nom, le prénom, l’origine, l’âge, et le tempérament du patient ainsi que le nom et prénom des professeurs qui sont chargés du traitement, la date de l’admission et celle du début de la maladie, la qualité et le type de cette dernière, les ordonnances et les observations journalières, et finalement, la terminaison et l’issue de la cure jusqu’à la guérison complète et au détail de la dissection du cadavre en cas de décès. Ces tableaux cliniques contiennent aussi toutes les prescriptions des différents remèdes en notant comment et quand ils doivent être pris par les différents malades ainsi que les opérations chirurgicales et la diète du patient. Autre indice encore de médicalisation, l’importance du personnel médical, et la régularité et fréquence de la visite des malades (trois fois par jour pour le médecin). Il y a 52 médecins, 8 chirurgiens et 24 étudiants en chirurgie, 6 pharmaciens, 2 assistants-pharmaciens et des étudiants en pharmacie. Une des raisons du poids que met le règlement sur l’activité clinique est l’importance de la pratique d’enseignement qui se déroulait dans l’institution et qui avait pour cadre non seulement les salles de l’école clinique qui s’y trouvait mais encore celles de l’ensemble de l’hôpital. L’école de l’hôpital comprend huit chaires : médecine pratique, anatomie, instructions chirurgicales, cas pratiques de chirurgie, et opérations chirurgicales sur le cadavre, obstétrique, botanique et matière médicale, chimie, pharmacie. L’objectif de l’école est la formation théo- 09_cbmh29.1_bkrev_a.qxd 09/04/2012 2:19 PM Page 181 BOOK REVIEWS / COMPTES RENDUS 181 rique et pratique des médecins, des chirurgiens, et des pharmaciens. Pour l’enseignement de la médecine au lit des malades, sont réservés 20 lits, 10 dans l’infirmerie des hommes et 10 dans l’infirmerie des femmes, mais la pratique clinique a à sa disposition l’ensemble de l’hôpital où les étudiants sont insérés dans le roulement des activités médicales et chirurgicales. Tout le fonctionnement de cette école et de cet enseignement est précisé dans des articles spécifiques du règlement. Cette école et cet enseignement furent présentés comme exemplaires par René-Nicolas Desgenettes dans son écrit intitulé « Observations sur l’enseignement de la médecine dans les hôpitaux de la Toscane, lues à la Société royale de médecine dans sa séance du 15 mai 1792 (Paris, 1792). Par ailleurs, le règlement, très minutieux, permet de se faire une idée de la vie quotidienne à l’hôpital. La journée est réglée par le son des cloches qui indique des roulements, des activités à faire, la distribution des repas. Les horaires des repas sont très précisément réglés. Les heures de la journée sont caractérisées par une série de fonctions : nettoyages, réglementation des fenêtres et des ventilateurs modernes, réfection des lits, et aussi ordres pour les services : cuisine, pharmacie, garde-robe. Le règlement décrit aussi avec précision les fournitures alimentaires de l’hôpital ainsi que le mobilier, les ustensiles, et les vêtements de malade que l’on trouve dans les salles. On y trouve aussi un inventaire de toutes les matières pharmaceutiques qui étaient utilisées à l’hôpital. Ce règlement, dans sa minutie et dans l’ordre détaillé qu’il établit pour les fonctions hospitalières, peut être considéré comme une production typique de l’État procédurier de l’absolutisme tardif. Mais cette différenciation et cette hiérarchisation des fonctions visant toutes un objectif sanitaire font de l’institution une « machine à guérir », selon le mot de Tenon, et sont illustratives de la naissance de l’hôpital moderne. Le règlement de 1789 apparaît comme la synthèse et l’apothéose de l’action réformatrice qui avait pris place dans le domaine hospitalier depuis le milieu du siècle. On peut se demander quel a été le sort de ce règlement, puisque souvent les règlements sont modifiés ou remaniés au contact des réalités hospitalières. Mais, dans ce cas, il semble bien que le règlement ait été largement appliqué, puisque, cinquante plus tard, un observateur autorisé pouvait affirmer qu’il était toujours en vigueur, à part quelques légères modifications. Par ailleurs, de nombreux témoignages, en particulier dans la France de la Révolution où se déroulait tout un débat sur la question hospitalière, attestent de l’intérêt qu’a suscité ce texte réglementaire. Le document du règlement est précédé par deux excellentes présentations. La première, de Marco Geddes da Filicaia, porte sur Pierre Léopold, Santa Maria Nuova et la naissance de l’hôpital moderne. Geddes y montre comment, par les règlements de 1783 et de 1789, l’hôpital a été restructuré comme lieu de cure et d’enseignement et, donc, comment on y assiste à la naissance de l’hôpital moderne. La seconde, de Esther Diana, porte sur les transformations architecturales à Santa Maria Nuova au XVIIIe siècle. Diana y examine le réaménagement progressif des lieux et des structures immobilières qui va dans le sens d’une médicalisation croissante, mais inégale, des espaces. La publication de ce document intéressera les historiens de la médecine à la fois pour l’histoire de la naissance de l’hôpital moderne, pour celle de la 09_cbmh29.1_bkrev_a.qxd 09/04/2012 2:19 PM Page 182 182 BOOK REVIEWS / COMPTES RENDUS médicalisation et de la transformation des espaces hospitaliers, pour celle de la vie quotidienne à l’hôpital, et pour celle de l’enseignement hospitalier et de la pratique clinique. OTHMAR KEEL Université de Montréal Happy Pills in America: From Miltown to Prozac David Herzberg Baltimore, Md.: Johns Hopkins University Press, 2009, x + 279 p., $51.95 (hardcover) The introduction of minor tranquillizers, particularly meprobamate, which was sold under the name Miltown in the United States, and diazepam, sold worldwide as Valium, has been widely recognized in the English speaking world as playing a significant role in shaping the relationship between medicine, particularly psychiatry, and social function. The effects of these and similar drugs, and the wisdom—even the morality—of their use as common prescriptions has been widely debated on both sides of the Atlantic, but nowhere more than in the US. Technical issues related to the pharmacology of the medications, their propensity to foster addiction, the fact that they were considered harmless “happy pills,” and whether or not drug company advertising was honest secured continuous attention in newspapers, magazines, and Congress over several decades. Today, of the medications most discussed at the time, meprobamate is perhaps little used in Canada, but remains listed as 282MEPs in the Compendium of Pharmaceuticals and Specialties. David Herzberg, working first at the University of Wisconsin and then the University of Buffalo, provides a detailed and balanced study of the ebb and flow of attitudes to tranquillizers, with particular reference to these two proprietary brands. Drug company advertising, specific research, regulatory activities, professional comments, U.S. Senate Hearings, and popular attitudes in newspapers and broadcasting form the bulk of his research. Librium, which preceded Valium, receives somewhat less attention than might have been anticipated, but there is an array of other items which receive honourable mention or otherwise, including amphetamines and tricyclic anti-depressants. Prozac also receives a segment of attention on its own. As to the value of these medications and their impact on society, drug dependency versus addiction is considered, but less attentively than popular attitudes, the ebb and flow of opinion, and the use of advertising. The reference to the use of tricyclic medications (p. 151) seriously fails to appreciate their broader use than simply for suicidal depression. The perspective is that of a true historian examining some of the many socially important functions and events that medicines may contribute. The text of 202 pages is supported by another 68 pages of notes plus an index. This is a work of scholarship in modern medical social history. It is fair and balanced, insightful and objective. However, it misses the opportunity to compare circumstances or systems in places near in space or culture, for instance, Canada, the United Kingdom, or Australia. But on the very specific topics that Dr. Herzberg has chosen, he presents a fair picture and a sufficiently thorough consideration of the topic to constitute a helpful contribution to the literature.