le dossier du jour | en drôme et en ardèche
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LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ | DIMANCHE 14 FÉVRIER 2016 | 3 LE DOSSIER DU JOUR | EN DRÔME ET EN ARDÈCHE 1 500 pompiers et élus ont défilé, hier, dans la rue • VERANDAS • PERGOLAS • MENUISERIES • STORES rouges de colère ! U n pompier épouvantail pendu aux grilles de l’hô tel du département de la Drô me. Un cercueil en bois aux noms des sapeurs de Saulce surRhône. Le message est clair : les soldats du feu crai gnent pour leur vie. Mais at tention, ils n’attendront pas la mort sans se battre et faire du bruit. Justement, hier matin, il était difficile de ne pas les en tendre. Sirènes hurlantes et pétards jetés tout au long de leur parcours, les 1 500 mani festants ont éveillé le centre ville de Valence. Exprimant leur inquiétude autant que leur colère, les sapeurspom piers drômois, accompagnés de collègues venus d’une quarantaine de départe ments et d’élus locaux, ont nommé “leurs bourreaux”. “Labaune et Lanfray, les fossoyeurs des services de secours” Premier de la liste : Laurent Lanfray. Le président du Ser vice départemental d’incen die et de secours (Sdis) de la Drôme semble sous le feu des critiques, à l’image des “Se cours bradés, Lanfray déga ge” ou “On n’est pas tes clowns”. Laurent Lanfray était même décrit sur un cer cueil, aux couleurs du syndi cat Sud, comme un “fos soyeur des services de se cours”. Au même titre d’ailleurs que Patrick Labau ne, président du conseil dé partemental de la Drôme. Mais audelà de la dénon ciation de leurs bourreaux, les pompiers étaient venus défendre, hier, « l’intérêt gé néral ». Malissard, Érôme ou PorteslèsValence, chaque caserne fermée entraînera un “danger pour la population”. « Il n’y a aucune revendica tion salariale », assure Rémy Chabbouh, membre du bu reau national du syndicat Sud. Moins de volontaires, moins de proximité, moins de connaissance du terrain : et si la mort des pompiers en pro voquait d’autres ? ateur nt install Fabrica puis 1981 e d FÊTE SES 35 ANS www.gardes-a www.gardes-alu.fr [email protected] ZA Bourg-de-Péage 255, Allée du Lyonnais 26300 Bourg-de-Péage -10 R LES %*SU ÉRANDAS VÉR tres offres *Non cumulable avec d’au 04 75 72 36 57 402389600 Le défilé en images 10 h : Les manifestants se regroupent sur le Champ-de-Mars depuis près d’une heure. Les premières banderoles sont de sortie. Il ne manque plus que les pompiers des Bouches-du-Rhône pour défiler. RETROUVEZ LA VIDÉO SUR Devant le portail du conseil départemental de la Drôme, les pompiers ont utilisé des fumigènes et des pétards pour montrer leur colère. PAROLES DE MANIFESTANTS Ils sont venus montrer leur mécontentement 10 h 30 : Après avoir remonté la place Championnet de Valence, le cortège investit le boulevard Général-De-Gaulle. Une voiture rouge devance les manifestants, qui sortent les fumigènes. À Portes-lès-Valence, G. Girard ira «jusqu’au bout» « J’ai dit à mes sapeurs-pompiers que je les soutiendrai jusqu’au bout, jusqu’au conseil d’administration du Sdis de mardi. » Le maire de Portes-lès-Valence, Geneviève Girard, était la seule élue de la majorité départementale à être présente dans la manifestation. « Il n’y a pas de consensus, il faut prendre le temps de la réflexion. Que soient étudiées les pistes proposées par élus et sapeurs-pompiers. Prenons six mois pour voir ce que ça donne. » À Malissard, « 26 sapeurs-pompiers arrêteraient » Les Marseillais dans le défilé Jean-Pierre Mounier et Harmony Garcia sont volontaires à Malissard, un centre d’incendie et de secours directement concerné par la restructuration. « Ils veulent nous regrouper avec Chabeuil, mais on n’interviendrait plus dans notre commune. Ce seraient les pompiers de Valence, et ceux-ci n’ont pas assez de place pour nous accueillir. Autant dire que cela ne nous intéresse pas. Sur la trentaine de sapeurspompiers du centre, 26 arrêteraient. On est pourtant vraiment attachés à la commune. » 11 h : Le défilé prend le chemin du conseil départemental de la Drôme. Il emprunte l’avenue Félix-Faure. Quelques piétons, interloqués, prennent des photos de la manifestation. Ils ont pris le bus à 7 heures du matin, hier, à Marseille. Deux heures et demie plus tard, la soixantaine de sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône débarquait sur le Champ-deMars de Valence. « On est venu soutenir les collègues de la Drôme, soutient l’adjudant Jean-Michel Vera. Ce qui leur arrive, c’est triste. Pour le moment, cela n’arrive pas chez nous, mais sait-on jamais. » Le directeur du Sdis 13, le colonel Grégory Allione, avait même fait le déplacement pour l’occasion. 11 h 30 : Arrivés devant le conseil départemental de la Drôme, quelques sapeurs-pompiers se couchent sur le sol. Pendant ce temps, une délégation rencontre le préfet. À Saulce-sur-Rhône, Henri Fauqué est prêt à mettre la main à la poche À Saulce-sur-Rhône, la caserne est également menacée de fermeture. Les soldats du feu de la commune, comme leurs collègues de Livron, devraient être rattachés à ceux de Loriolsur-Drôme. Ce qui ne plaît pas au maire de Saulce, Henri Fauqué : « L’argument économique est une fausse excuse. Sur un budget de 39 000 euros pour le centre, les communes en fournissent déjà une grosse partie. J’ai même proposé de prendre en charge le reste, au lieu du Département, même si ce n’est pas légal. » Présent hier avec son adjointe à l’urbanisme et à l’environnement Cécile Besson-Sestier, Henri Fauqué veut aussi conserver « la qualité et la rapidité du service rendu à la population ». Des retraités venus de l’Ain Ils ont fait le voyage depuis l’Ain. Jean-Pierre Moussard, responsable des anciens sapeurspompiers de la région Rhône-Alpes, et ses copains, sont venus soutenir leurs collègues encore en service. « C’est rare qu’on se déplace ainsi, mais ce qui a été fait dans la Drôme n’est pas possible. Prendre de telles décisions en 2016, sans concertation, ce n’est pas une façon de faire. Ces personnes qui siègent doivent avoir un minimum de respect pour les sapeurs-pompiers. » Midi : Aucun débordement n’a été constaté. Une compagnie de CRS (70 hommes) et un escadron de gendarmes mobiles (80 hommes) étaient venus en renfort des 50 policiers valentinois en place.