Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main

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Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main
Mémoire préparé par
Présenté à l’Office des professions du Québec
Avec la collaboration du Centre de recherche sur les applications thérapeutiques du
toucher et le réseau des écoles de l’Académie de Massage Scientifique
24 septembre 2013
Table des matières
Qui nous sommes ............................................................................................................................ 3
Résumé ............................................................................................................................................ 5
1. Introduction ................................................................................................................................. 7
2. Les origines du massage ............................................................................................................. 8
3. La situation de la massothérapie au Québec .............................................................................. 8
3.1 Une pratique complexe à cerner .......................................................................................... 8
3.2 Le nombre de techniques revendiquées .............................................................................. 9
3.3 La diversité des formes de pratique ................................................................................... 10
3.4 Le SCIAN et la CNP .............................................................................................................. 11
3.5 La représentation du milieu de la massothérapie .............................................................. 12
3.6 Le contexte canadien .......................................................................................................... 14
4. L’article 25 du Code des professions ......................................................................................... 16
4.1 La gravité du préjudice ........................................................................................................ 16
4.2 Les connaissances requises pour exercer les activités ........................................................ 19
4.3 Le degré d’autonomie ........................................................................................................ 20
4.4 Le caractère personnel des rapports avec le client et la confidentialité............................ 20
4.5 D’autres considérations qui pourraient être déterminantes ............................................. 20
4.6 La confusion entre le désir de reconnaissance et un ordre ............................................... 21
5. Les Massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main ............................................ 23
5.1 Des consultations élargies .................................................................................................. 26
5.2 Des valeurs communes ....................................................................................................... 27
5.3 Le projet d’une norme de formation .................................................................................. 28
5.4 Inciter, faire voir et rallier pour changer les règles ............................................................ 28
5.5 Une visée globale................................................................................................................ 28
5.6 La reconnaissance professionnelle ..................................................................................... 29
6. Conclusion ................................................................................................................................. 31
Annexes………………………………………………………………………………………………………………………………..28
Bibliographie…………………………………………………………………………………………………………………………37
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Qui nous sommes
Association professionnelle des massothérapeutes spécialisés du Québec,
Mon Réseau Plus
Issue d’une fusion de trois associations professionnelles dans un premier effort
d’uniformisation de la pratique professionnelle en massothérapie à l’automne 2008,
Mon
Réseau
Plus
rassemble
plus
de
6 000
massothérapeutes
spécialisés
(massothérapeutes, kinésithérapeutes et orthothérapeutes) ayant la volonté de
contribuer à l’avancement et à l’amélioration de la pratique de la massothérapie au
Québec.
Notre mission est de représenter, soutenir et promouvoir les activités professionnelles de
nos membres, ainsi que d’informer, référer et protéger la population.
Voir à l’annexe 1, la description des activités et services déployés pour réaliser cette
mission.
Le Centre de recherche sur les applications thérapeutiques du toucher (C.R.A.T.T.)
La mission du Centre de recherche sur les applications thérapeutiques du toucher est
d’étudier et de développer de nouvelles méthodes, techniques, approches et façons de
faire par le toucher dans le but de soulager les douleurs musculaires et articulaires de
type local, référé, projeté ou postural ainsi que les méfaits du stress.
Il recueille et étudie diverses études scientifiques, provenant de sources sérieuses, dans
le but d’améliorer les cursus de formation professionnelle. Il s’inspire de leurs
conclusions pour élaborer et fournir à la profession de meilleures solutions cliniques.
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Le C.R.A.T.T. est affilié au groupe de l’Académie de Massage Scientifique qui est le plus
grand réseau de formation professionnelle en massothérapie au Canada et l’une des
plus importantes maisons d’enseignement en massothérapie avancée en Amérique.
Le réseau des écoles de l’Académie de Massage Scientifique
La mission du réseau des écoles l’Académie de Massage Scientifique est de former les
meilleurs thérapeutes en massothérapie avancée et les accompagner dans leur carrière,
à travers le plus important réseau de formation professionnelle du genre au Canada
dont sept écoles à Montréal, Québec, Laval, Sherbrooke, Brossard, Terrebonne et
Drummondville. Une structure de formation unique, actuelle, adaptée et de haut niveau
en formation de base et en formation continue.
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Résumé
La massothérapie est un domaine au sein duquel il est complexe d’avoir une idée claire
de ses pratiques et de ses manifestations. Les acteurs du milieu sont bien conscients
d’une telle situation et depuis quelques années, une vision s’articule, avec la
participation et l’implication d’un nombre croissant d’intervenants impliqués dans le
domaine de la massothérapie, en vue de consolider les conditions d’encadrement, de
valoriser la qualité des services proposés et de maintenir la confiance des utilisateurs et
du public. Un des aboutissements majeurs de ces initiatives tient à la création en 2010
de Massothérapie Québec, un organisme autonome et indépendant, visant à accréditer
la compétence des massothérapeutes de toute école et de toute provenance dans le
soulagement de douleurs musculaires/articulaires et de certains effets de stress, tels le
surmenage et les difficultés du sommeil. Le cheminement entrepris vers un consensus
sectoriel devrait d’ailleurs affiner ces orientations et affirmer une telle vocation dans les
années à venir.
Les efforts déployés afin d’assurer des compétences homogènes, notamment face à la
maîtrise des contre-indications, illustrent que les moyens permettant d’améliorer les
conditions d’encadrement de la pratique, ainsi que les moyens aptes à constituer la
reconnaissance professionnelle que les massothérapeutes désirent, sont déjà existants.
Les démarches déjà entreprises par les différents acteurs de la profession démontrent
jusqu’à maintenant qu’il n’y a aucune pertinence, ni utilité à encadrer les
massothérapeutes du Québec sous un ordre professionnel ou par le biais d’une loi
habilitante, puisque le milieu est déjà en processus d’élaborer des mécanismes
d’encadrement de la pratique.
De plus, lorsqu’on prend en considération la majorité des critères définis à l’article 25 du
Code des professions du Québec et notamment le plus important, celui de la gravité du
préjudice, on constate que ceux-ci ne s’appliquent pas puisqu’il n’y a aucune situation
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qui permet de déterminer que la pratique du massage représente quelque préjudice
sérieux pour le public.
L’imposition d’un ordre professionnel serait également contradictoire aux désirs des
professionnels du milieu selon les résultats d’une étude d’un organisme relevant
d’Emploi-Québec. De plus, le plus récent sondage réalisé par Massothérapie Québec
énonce clairement ce que croient les professionnels de la santé les mieux placés pour
estimer la gravité du préjudice dans la pratique de la massothérapie :
6e Symposium de médecine francophone – octobre 2012
Croyez-vous que la massothérapie est actuellement sécuritaire pour le public?
Oui : 100 % Non : 0 % Ne sait pas : 0 %
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1. Introduction
Avec des origines puisant à des cultures anciennes, le massage est de nos jours pratiqué
au Québec par des milliers de professionnels. Ses techniques et pratiques sont variées
et complexifient l’encadrement de la profession. Dans le cadre de ce mémoire, nous
souhaitons vous dresser un portrait de la situation de la massothérapie au Québec en
effectuant un survol des différentes pratiques et techniques tout en expliquant le
contexte dans lequel évolue cette profession.
Nous rectifierons les perceptions et constats qui sont véhiculés par ceux qui souhaitent
justifier l’imposition d’un ordre professionnel aux massothérapeutes. À cet effet, nous
prendrons bien soin de vous démontrer que la situation de la massothérapie au Québec,
examinée sous des énoncés du Code des professions, n’évoque aucun véritable motif
qui justifierait une nécessité d’encadrement de la profession par un ordre professionnel.
Bien certainement, à titre de professionnels du domaine de la massothérapie, la qualité
des soins offerts par les massothérapeutes est une constante préoccupation que nous
partageons tous. Nous vous ferons part plus loin des différentes actions prises par le
milieu au cours des dernières années afin d’assurer un encadrement à notre profession.
Récemment, le domaine de la massothérapie s’est doté d’un organisme veillant à
accréditer la compétence des massothérapeutes du Québec. La création de
Massothérapie Québec n’est qu’un exemple de tout le travail qui est actuellement
effectué par les acteurs du milieu afin d’assurer un encadrement adéquat à nos
professionnels.
Enfin, à titre de conclusion, nous vous ferons part d’un condensé de nos arguments,
tirés des exemples évoqués tout au long du mémoire, qui justifient notre opposition à la
création d’un ordre professionnel pour les massothérapeutes.
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2. Les origines du massage
On a pratiqué le massage dans bien des cultures anciennes et bien des pays tels que la
Chine, l’Inde et le Japon. Voir l’annexe 2 pour un aperçu plus détaillé de l’histoire et de
l’évolution du recours au massage depuis ses origines.
3. La situation de la massothérapie au Québec
Peu d’ouvrages ont été consacrés à l’introduction et l’évolution des pratiques du
massage au Québec. La « tradition orale » prétend que le massage a d’abord été
proposé, pratiqué puis promu par des ressortissants européens venus s’installer au
Québec. Voir l’annexe 3 pour consulter les principales constatations liées à l’historique
des pratiques du massage au Québec.
3.1 Une pratique complexe à cerner
L’ensemble des études réalisées ces dernières années au Québec, principalement
autour des efforts déployés par le Comité sectoriel de la main-d’œuvre des services de
soins personnels (CSMOSSP)1, en faveur de l’établissement d’une norme de formation
professionnelle, ont été involontairement biaisées par des sources d’information
partielles, ayant été peu recensées quant aux descriptions du travail du
massothérapeute et aux caractéristiques de sa pratique2.
En dépit de nuances qui s’imposent dans les constats et conclusions tirées, notamment
en raison d’une variété de formes de pratique difficiles à prendre en compte dans les
1
Il s’agit de l’un des 30 comités sectoriels d’Emploi-Québec, aussi connu sous l’appellation « Soins
Personnels Québec », créé en novembre 2000, avec le mandat de favoriser les conditions d’employabilité
et la valorisation des métiers de la coiffure, de l’électrolyse, de l’esthétique, de la massothérapie et des
soins du corps.
2
Notamment, dans « Portrait de la Massothérapie », CSMOSSP, hiver 2004; « Analyse Contextuelle en
Massothérapie », CSMOSSP, 2005 et « Analyse de la profession Massothérapeute au Québec », CSMOSSP,
2006. Ces mêmes données, prises pour acquis, ont ensuite été reprises dans « L’exercice de la
massothérapie au Québec, résultat d’une étude diagnostique », CSMOSSP, 2008.
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échantillons restreints sur lesquels reposent les conclusions tirées3, le mérite principal
de ces études est justement de montrer les contextes multiples des formes de pratique,
leurs fondements variés et la complexité à cerner les caractéristiques propres d’une
pratique standardisée compte tenu des conceptions diverses en présence, proposées
par un très grand nombre d’organismes estimant être représentatifs du milieu.
3.2 Le nombre de techniques revendiquées
Cela fait dire à PasseportSanté.net4 : « On peut facilement répertorier plus de 100
techniques différentes de massage et de soins du corps et les regrouper en
cinq principales catégories:

La tradition européenne de masso-kinésithérapie, basée sur les principes
d’anatomie et de physiologie occidentaux et de la manipulation des tissus mous,
dont le massage suédois, constitue la méthode classique;

La tradition moderne nord-américaine, également basée sur les principes
d’anatomie et de physiologie occidentaux, mais qui intègre une dimension
psychocorporelle aux concepts traditionnels. En font partie le massage
californien, le massage Esalen, le massage néo-reichien et le massage
neuromusculaire;

Les techniques posturales, visant à remodeler la structure corporelle par une
rééducation de la posture et du mouvement, comme l’intégration posturale, le
Rolfing, le Trager et le Hellerwork. Bien que partageant certains points communs
avec ces techniques, les approches d’éducation somatique, comme la méthode
3
325 massothérapeutes consultés dans Étude sur la pratique de la massothérapie au Québec, Soins
Personnels Québec, avril 2010. Dans la méthodologie, on mentionne que l’échantillon est en fonction
d’une population totale de 9 886 massothérapeutes alors que Soins Personnels Québec révisait ce
nombre à 19 916 deux ans plus tard en 2012 à l’occasion d’une rencontre du milieu de la massothérapie.
4
Portail Web portant sur la promotion de la santé du groupe Oxygem Media.
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Feldenkrais et la technique Alexander, ne sont pas considérées comme des
formes de massothérapie;

Les techniques orientales, basées entre autres sur les principes de la médecine
traditionnelle chinoise, comme le massage Tuina, l’acupression, le Shiatsu, la
réflexologie et le Jin Shin Do;

Les thérapies énergétiques, inspirées d’anciennes pratiques de guérison utilisant
l’imposition des mains, comme le toucher thérapeutique, le Reiki et la polarité. »
3.3 La diversité des formes de pratique
Ainsi, « les finalités du massage se déclinent selon l’approche, l’orientation et les
techniques auxquelles ont recours5 :

Approches : Détente, relaxation/soins du corps, massage sportif, spécifique ou à
finalités particulières/thérapeutique;

Orientations (ou familles) : Biomécanique, énergétique et psychocorporelle;

Techniques de base (les plus en demande) : Amma, Californien, Esalen, Jin Shin Do,
Kinésithérapie, Polarité, Shiatsu, Suédois, Trager®, etc. »
Les conceptions à partir desquelles des professionnels du domaine situent leur pratique
révèlent aussi des univers très variés :

« J’aime mon métier parce qu’il me donne la capacité de faire une différence dans la
vie des gens. (…) Grâce à la massothérapie, on a une arme efficace pour soulager des
5
« Analyse contextuelle de la massothérapie au Québec », CSMOSSP, 2005
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douleurs et diminuer les effets de stress qui sont très répandus dans notre société
avec la vie moderne6».

« La massothérapie, ça va beaucoup plus loin qu’on pense... C’est un modèle, une
philosophie de vie7 ».

« En massage, il y a une interrelation liée avec l’énergie, liée avec la source, liée avec
Dieu 8».
3.4 Le SCIAN et la CNP
Les deux systèmes de classification9 qui servent le plus souvent d’appuis dans le monde
de l’éducation et celui du travail au Québec assimilent le travail des massothérapeutes
dans des catégories plus près de ce qu’on nomme les soins du corps que les soins de
santé, en conformité au regroupement prévalant au comité sectoriel de main-d’œuvre
concerné d’Emploi-Québec10.
Le SCIAN place la massothérapie dans la sous-catégorie 812190 des autres services de
soins personnels, regroupant les établissements qui ne figurent dans aucune autre
classe, tels les centres d’amaigrissement, les salons de tatouage ou d’épilation, les bains
turcs et les saunas ou bains publics. La catégorie principale du 8121 – Services de soins
personnels définit ainsi les établissements recensés : « … l’activité principale consiste à
fournir des services de soins personnels tels que les services de coiffure, d’esthétique, de
6
« Martin Boisjoly, massothérapeute », La Presse, Caroline Rodgers, avril 2012.
Une praticienne citée dans « De la motivation à l'idéal professionnel… en massothérapie », mémoire de
maîtrise à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) en études et interventions régionales, Jonny
Perron, B.A.A., juin 2009.
8
Idem, une autre praticienne citée.
9
Système de Classification des Industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) et la Classification Nationale des
Professions (CNP).
10
Comité sectoriel de la main-d’œuvre des services de soins personnels (CSMOSSP).
7
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remplacement capillaire et de traitement du cuir chevelu, de massage, de conseil en
diététique et de perçage des oreilles »11.
Malgré la création de la CNP 3236 depuis août 2012, désormais consacrée
exclusivement au domaine de la massothérapie, Services Canada continue de faire
figurer la description de la massothérapie au sein de la CNP 3235 (autres personnels
techniques en thérapie et diagnostic)12. La nouvelle catégorie réfère désormais aux
fonctions de « massothérapeute spécialisé en massage thaïlandais et aux autres
appellations d’emploi : « massothérapeute, massothérapeute autorisé, praticien
autorisé, masseur kinésithérapeute, myothérapeute, orthothérapeute, etc.»
En somme, il n’est pas simple de se faire une idée claire du domaine, de ses pratiques et
de ses manifestations d’autant plus que Service Canada admettait, en novembre 2011,
qu’en raison de « la diversité des spécialités réunies dans cette profession, les données
statistiques doivent être analysées avec prudence »13.
3.5 La représentation du milieu de la massothérapie
Le contexte actuel des associations professionnelles de massothérapeutes mérite
également quelques mots. Dans son étude de 200514, le CSMOSSP recensait
19 associations professionnelles, soit de massothérapeutes ou regroupant diverses
disciplines alternatives incluant des massothérapeutes, telles des associations de
naturopathes par exemple. Lors de sa consultation du milieu professionnel en novembre
2012, ce nombre avait passé à 3215.
11
Système de Classification des Industries de l’Amérique du Nord, Statistiques Canada, Statistique Canada
- no 12-501-X au catalogue, 2012, page 497-498.
12
Service Canada, voir http://www.travailleraucanada.gc.ca/rapport-fra, à description.
13
« Autre Personnel Technique en Thérapie et Diagnostic, Perspectives d’Emploi », Service Canada,
novembre 2011.
14
« Analyse contextuelle de la massothérapie au Québec », CSMOSSP, 2005.
15
« Bilan de la réunion du milieu de la massothérapie du 23 novembre 2012 », CSMOSSP, janvier 2013.
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De
plus,
le
CSMOSSP
avance
que
le
Québec
compterait
près
de
20 000 massothérapeutes sur la seule foi cependant des déclarations des représentants
des associations consultées. Un audit externe et indépendant de chacune de ces
organisations donnerait sans doute une mesure plus sobre et fiable de la réalité
actuelle. Cela n’avait d’ailleurs pas échappé aux auteurs d’une étude diagnostique qui
écrivaient en 2008 : « Il faudrait voir à la pertinence d’établir le nombre réel de
personnes qui exercent la profession au Québec et de décrire leurs principales
caractéristiques16 ». D’autant que, depuis le dernier recensement national de 2011,
Statistiques Canada évalue le nombre de massothérapeutes à un peu plus de 6 000 au
Québec17.
Les praticiens de longue date savent qu’à l’origine, les rares écoles de l’époque, qui
étaient privées, avaient elles-mêmes donné naissance aux premières associations
professionnelles pour mieux faire connaître cette nouvelle discipline au public en
général. Puis, poussées par l’intérêt grandissant du public, les compagnies d’assurance
ont tôt fait de comprendre comment rendre le service accessible à leurs clients sans
devoir supporter les coûts pour qualifier les professionnels aptes à émettre des reçus de
remboursement de soins. Au fil du temps, elles se sont fondées sur les critères de
qualification des associations elles-mêmes18, lesquels étaient variables, ce qui a donné
le signal au milieu de multiplier le nombre d’associations dès lors que les diplômés d’une
école n’ayant aucune chance d’être reçus auprès d’associations mieux organisées,
aspiraient également au droit d’émettre des reçus aux fins d’assurance. Cette dernière
considération constituant souvent un motif principal pour joindre une association
professionnelle.
16
17
18
« L’exercice de la massothérapie au Québec, résultats d’un étude diagnostique », CSMOSSP, 2008.
« Enquête nationale auprès des ménages » (ENM 2011), Statistiques Canada.
Propos recueillis auprès d’assureurs québécois en 2010 et 2011.
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Toutefois, parallèlement et suite à ces constatations navrantes, un travail énorme a été
réalisé depuis des années et se poursuit toujours en vue de bonifier les conditions de
pratique et d’encadrement. Nous y reviendrons plus loin.
3.6 Le contexte canadien
Le tableau d’ensemble ne saurait être complet sans évoquer le cadre canadien. Il se
diffuse plusieurs demi-vérités, voire faussetés, à cet égard et au sein même des
documents dits officiels19. Par exemple, le CSMOSSP souligne dans son étude de 2003
« qu’un cours de 2 200 heures est la norme minimale de professionnalisme reconnue par
la majorité des associations provinciales et canadiennes de massothérapeutes 20 ».
En réalité, quelques vérifications sommaires montrent plutôt qu’à l’époque de la
rédaction de cette étude, chaque province canadienne, à l’exception du Québec,
comptait une association professionnelle parmi les associations présentes dans chacune
d’elles, partisane du cursus de formation élaboré en Ontario. Depuis juin 2012, les
provinces canadiennes intéressées par un modèle cadre se réfèrent désormais au profil
de Compétences Pratiques/Indicateurs de Rendement (CP/IR), élaboré par la Federation
of Massage Therapy Regulatory Authorities of Canada (FOMTRAC)21, plutôt qu’à la
méthode d’évaluation par nombre d’heures de formation.
Ici également, le Québec a tendance à faire bande à part, non seulement au niveau de
ses institutions, de l’organisation de son système public de santé, des rôles et des
champs d’exercice dévolus à ses professionnels, mais aussi conséquemment, au niveau
19
« Les règles du marché du travail et de la formation professionnelle dans le domaine de la
massothérapie au Canada », étude descriptive, CSMOSSP, 2003. On y indique notamment qu’une
réglementation a été imposée par le gouvernement dans 5 provinces alors que, dans la réalité, il y en a 3 :
Ontario, Colombie-Britannique et Terre Neuve-Labrador.
20
Les erreurs relevées dans lesdites études peuvent s’expliquer en partie par le peu de recherches
réalisées par des organismes indépendants ainsi que par les associations représentatives du milieu à
l’époque.
21
Instance créée en 2008 de représentants des 3 provinces canadiennes réglementées afin de proposer
des moyens pour faciliter la mobilité professionnelle interprovinciale dans l’ensemble du Canada.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
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des compétences nécessaires pour pratiquer le massage suivant les besoins et la
demande du public.
Dans les années 1990, de fortes variations prévalaient au sein des écoles de formation
sur les exigences conduisant à un diplôme et à l’admission dans une association
professionnelle, allant de 190 à 1 075 heures22 pour un même statut. À partir des
années 2000 toutefois, un critère principal s’est imposé progressivement, situant les
compétences de base de praticien en massage (1er niveau de formation) après 400
heures de formation et celles de massothérapeute à partir de 1 000 heures dans une
majorité des écoles québécoises recensées23, ce qui donne déjà une indication que le
milieu est à même de s’auto-discipliner dans un marché où les consommateurs et le
public sont de mieux en mieux informés. Il est possible que le développement fulgurant
de l’industrie des spas et les exigences conséquentes du marché du travail aient
contribué à cette « normalisation ».
Et c’est dans ce contexte que l’Office des professions du Québec a été saisi d’examiner
l’encadrement de la pratique de la massothérapie au Québec.
Nous croyons que le mode d’encadrement actuel doit être amélioré, mais qu’il n’y a
aucune pertinence ni utilité de recourir à la création d’un ordre professionnel, à
l’intégration à un ordre existant ou à l’établissement d’une loi habilitante.
22
« Étude préliminaire portant sur les fonctions de travail liées au massage et aux soins du corps »,
Ministère de l’Éducation du Québec, mars 2000, page 22.
23
Notre processus d’audit de qualité chez Mon Réseau Plus reconnaît de mêmes standards de formation
dans une quarantaine d’écoles au Québec.
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4. L’article 25 du Code des professions
« Ainsi, lorsqu’il s’agit de considérer l’opportunité de réglementer une profession au
Québec, plusieurs facteurs sont examinés, notamment ceux énoncés à l’article 25 du
Code »24.
4.1 La gravité du préjudice
« Facteur prépondérant, il importe de pouvoir démontrer l’existence de préjudices
sérieux et relativement fréquents qui seraient directement causés par l’intervention des
professionnels concernés »25. À cet effet, nous souhaitons faire valoir les éléments
suivants :

Bien que nul domaine d’activité ne soit exempt d’erreurs ou d’abus, il n’y a
strictement rien au Québec qui permette de démontrer que la pratique du massage
représente quelque préjudice sérieux pour le public. On ne retrouve aucune
jurisprudence probante ni au Québec ni ailleurs au Canada.

Les infractions en déontologie sont annuellement peu nombreuses. Sur 11 plaintes
reçues en 2011-12, trois concernaient des abus à caractère sexuel et une quatrième
portait sur le non-respect de conformité dans l’émission de reçus pour
remboursement d’assurance. Les sept autres plaintes ont été jugées sans fondement
après examen26.

L’absence de données globales du secteur d’activité peut être compensée par le
traitement fait par l’industrie des assurances quant à l’évaluation du niveau des
24
« La mise en place d’un ordre professionnel, document d’information », OPQ, décembre 2010.
Idem.
26
Données extraites du rapport du bureau de discipline de Mon Réseau Plus pour la période d’avril 2011
à avril 2012. Signalons que plusieurs rapports annuels de corporations professionnelles du domaine de la
santé au Québec relèvent également de tels manquements.
25
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risques. Règle générale, en assurance responsabilité professionnelle, les assureurs
prennent en considération la fréquence des activités (reflétées par le nombre
d’interventions réalisables à l’heure, le niveau des revenus, l’état de la pratique à
temps plein ou partiel), le nombre et la nature des réclamations27, les
caractéristiques du travail accompli (simple, sans manipulations, sans produits
toxiques, sans outils dangereux ou recours à des énergies invasives et sans injections
ou perforations cutanées). Comme l’expérience de pertes est considérée excellente,
donc peu inquiétante, les primes annuelles de massothérapeutes en assurance
responsabilité professionnelle se situent, bon an mal an, entre 100 $ et 200 $,
généralement entre 125 $ et 150 $28.

Les courtiers qui placent des protections en assurance responsabilité professionnelle
auprès d’assureurs disent également que ceux-ci tiendraient en compte des critères
d’admission en usage, du total des heures des formations suivies et de l’existence de
mesures incitatives à la formation continue, ce qui, selon nous, dénote un souci
quant à l’expertise requise pour rencontrer les critères.

Si l’Office des professions du Québec s’est déjà prononcé sur l’innocuité du massage
il y a une vingtaine d’années29, il maintient avec raison la même position de nos
jours : « … des domaines comme la massothérapie ou la naturopathie, où le niveau
de risque est faible, ne serviraient pas nécessairement mieux leur clientèle si leurs
praticiens étaient tenus d’adhérer à un ordre professionnel ». Ou dit plus clairement :
« La massothérapie, comme d’autres médecines douces, n’est pas identifiée comme
27
Un courtier spécialisé en assurance responsabilité professionnelle a indiqué que le nombre moyen de
réclamations, dans l’ensemble des groupes dont il s’occupe, est de 3-4 par an et ce depuis les cinq
dernières années, ce qui rend d’ailleurs difficile la vente de ce type de produit d’assurance. Dans le cas
des allégations d’abus, ils sont tout autant des abus de langage qu’abus physiques.
28
Évaluation établie à partir des expériences de nos membres et de diverses consultations réalisées en
2012 auprès de représentants du milieu des assurances de personnes.
29
« Avis au ministre responsable de l’application des lois professionnelles sur l’opportunité de constituer
une corporation professionnelle dans le domaine des médecines douces », OPQ, avril 1992.
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pouvant présenter un danger pour la santé. Nous n’avons jamais reçu de plaintes en
ce sens »30.

Cette clairvoyance n’est pas uniquement un fait du Québec. « Le massage n’est pas
tout à fait sans risque. Cependant, les conséquences indésirables sont de véritables
raretés »31. L’Université John Hopkins abonde dans le même sens : « Le massage est
généralement sécuritaire32 » sauf dans les cas de contre-indications connues qui
sont enseignées dans toute école digne de ce nom.

Enfin, soulignons que les dérogations à caractère sexuel qui sont en effet plus
vraisemblables dans les professions exigeant un contact physique avec le client
dévêtu ou semi-dévêtu (en massothérapie, ostéopathie ou chiropratique par
exemple), mais également déplorés dans d’autres disciplines dont la médecine (en
gynécologie notamment)33, disposent des mécanismes de la loi, tant au civil qu’au
criminel34. De temps à autre, l’actualité souligne des situations que notre système de
justice n’hésite pas à sanctionner35.
30
« Votre professionnel de la santé est-il qualifié et reconnu? », revue Vie et Santé, François Perreault,
janvier 2010. Les deux citations sont attribuées à madame Carole Rocheleau, directrice des
communications à l’Office des professions du Québec.
31
“Ernst E. The safety of massage therapy”, Rheumatology (Oxford), 2003; 42: 1101-1106, Epub 2003
May 30.
32
L’Université John Hopkins a été fondé à Baltimore au Maryland en 1876 et poursuit encore aujourd’hui
la mission de son fondateur « Knowledge for the world ». Voir notamment :
http://www.sharecare.com/health/massage-therapy/who-shouldnt-use-massage-therapy.
33
Rappelons ici la campagne « tolérance zéro » menée en 2005 par le Collège des Médecins du Québec
devant un nombre croissant de ses membres accusés d’inconduite sexuelle.
34
Ainsi, l’article 11 du Code civil du Québec (C.c.Q.) stipule que « Nul ne peut être soumis sans son
consentement à des soins, quelle qu’en soit la nature, qu’il s’agisse d’examens, de prélèvements, de
traitements ou de toute autre intervention ».
35
« Le massothérapeute Gaétan Duhamel coupable », La Tribune, 20 avril 2010 ou encore «Une femme
poursuit son chiro pour près de 3 millions », quotidien La Presse, Christiane Desjardins, 12 juin 2010.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 18
4.2 Les connaissances requises pour exercer les activités
« Les connaissances requises sont enseignées dans le cadre d’un programme structuré,
sanctionné par un diplôme. Elles sont généralement regroupées en un corpus bien
identifié et spécifique à la profession ».36

Même si divers facteurs conjugués ont encouragé les écoles de formation vers des
durées de programmes plus homogènes et plus facilement comparables, il n’en
reste pas moins que nous sommes encore loin « d’un programme structuré… bien
identifié et spécifique » selon qu’est pris en compte l’orientation ou famille
d’intervention privilégiée, les techniques proposées, les approches auxquelles les
futurs praticiens se destinent, voire même les convictions ou conceptions de certains
formateurs eux-mêmes.

L’absence d’une formation standard unique, établie et appliquée, rend irréaliste
l’idée de réclamer un ordre comme forme d’encadrement. Ce qui semble d’ailleurs
trouver écho à l’Office des professions du Québec: « Le fait qu’aucune formation
académique ne soit reconnue par l’État est aussi un empêchement à la création d’un
ordre professionnel des massothérapeutes »37.

Pour en arriver à pouvoir émettre des permis d’exercice et de dissiper toute
confusion avec les autres professionnels dans des champs connexes, sans parler de
la confusion générée dans le public même, il faudra forcer des consensus, écarter
des options, susciter des remous dans un milieu qui, à hauteur de 70 %38, ne réclame
36
« La mise en place d’un ordre professionnel, document d’information », OPQ, décembre 2010.
« Massages érotiques remboursés », Le Soleil, par Louise Lemieux, 27 décembre 2008, citant madame
Carole Rocheleau, porte-parole à l’Office des professions du Québec.
38
La consultation menée par le CSMOSSP auprès de 22 associations professionnelles en novembre 2012 a
permis d’établir que huit associations représentant 9 909 massothérapeutes (ou 53% des
massothérapeutes représentés) souhaitaient une autre forme d’encadrement qu’un ordre professionnel;
3 associations représentant 5 657 massothérapeutes (ou 31% de l’ensemble) souhaitaient un tel ordre
pendant que 5 associations représentant 2 958 massothérapeutes (ou 16% de l’ensemble) préféraient le
37
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 19
pas une réforme d’une telle ampleur, à savoir être encadré sous un ordre
professionnel.
4.3 Le degré d’autonomie
« Les pairs, parce qu’ils ont en propre les mêmes connaissances et habiletés, sont
considérés les plus susceptibles d’apprécier si une activité est convenablement préparée
et mise en œuvre en vue d’atteindre les résultats attendus »39.
À quels pairs se référera-t-on au juste? Les tenants de l’orientation biomécanique (les
plus nombreux) en technique de massage suédois par exemple, voient les choses bien
différemment de ceux qui se réclament d’une approche psychocorporelle ayant recours
à la polarité. Soulever ce simple exemple donne déjà un avant-goût de la complexité des
débats à venir.
4.4 Le caractère personnel des rapports avec le client et la confidentialité
En ce qui
a trait aux deux derniers facteurs énoncés à l’article 25 du Code des
professions, il est facile de démontrer le nécessaire niveau de confiance dans les
rapports établis avec la clientèle ainsi que la pertinence de la confidentialité, ce qui est
abondamment développé dans les programmes connus de formation, dans les codes de
déontologie que toutes les associations professionnelles diffusent à leurs membres et
qui sont accessibles au public par divers moyens dont Internet.
4.5 D’autres considérations qui pourraient être déterminantes
Parmi les autres considérations qui pourraient fournir à l’Office des indications
également déterminantes40, nous croyons qu’il n’est pas plus nécessaire que
statu quo actuel. Les 6 associations n’ayant pas répondu représentaient 306 massothérapeutes, soit 2%
du total.
39
« La mise en place d’un ordre professionnel, document d’information », OPQ, décembre 2010.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 20
souhaitable de considérer l’intégration à un ordre existant ou le recours à une loi
habilitante.
On peut raisonnablement présumer que l’Office des professions du Québec a eu
tendance au cours de la dernière décennie, à privilégier l’intégration de nouveaux
professionnels à des ordres existants plutôt qu’à créer de nouveaux ordres. En tout, 52
professions sont actuellement régies par 44 ordres professionnels. Les derniers en titre,
les psychothérapeutes, ont été intégrés à l’ordre des psychologues du Québec depuis
juin 201241.
Or, bon nombre de techniciens en réadaptation physique42 confient volontiers avoir
sous-estimé les conséquences de leur intégration à l’ordre de la physiothérapie du
Québec, effectuée il y a une dizaine d’années à la faveur de l’application de la loi 9043.
Nous comprenons que l’intégration des massothérapeutes à un ordre existant, tout
autant injustifié que la création d’un ordre nouveau, serait synonyme de perte
d’autonomie de pratique sans que l’intérêt de la protection du public y gagne.
Enfin, nous ne voyons pas la pertinence non plus de recourir à une loi habilitante si la
protection du public n’est pas en cause.
4.6 La confusion entre le désir de reconnaissance et un ordre
Il est bien légitime et compréhensible de rechercher une reconnaissance
professionnelle. L’Office des professions du Québec est régulièrement placé devant des
situations où elle doit démêler les motifs de protection du public et les ambitions de
40
« La mise en place d’un ordre professionnel, document d’information », OPQ, décembre 2010.
Suivant les dispositions prévues au CHAPITRE VI.1 du projet de loi no. 21.
42
Le milieu de la massothérapie en voit arriver chaque année en quête d’une plus grande autonomie de
pratique.
43
Projet de loi n° 90 (2002, chapitre 33) - Loi modifiant le Code des professions et d'autres dispositions
législatives dans le domaine de la santé.
41
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 21
reconnaissance professionnelle44. « On estime à tort que la création d’un ordre est la
reconnaissance ultime d’une profession. C’est faux. »45.
Malheureusement, plusieurs partisans de l’idée d’un ordre entretiennent cette
confusion au sein de la communauté des massothérapeutes, signalant tantôt que les
massothérapeutes d’expérience bénéficieront d’une « clause de grand-père » les
soustrayant ainsi à l’obligation de l’examen d’entrée de l’ordre ou encore, que les
efforts déployés s’inscrivent dans le cadre d’une pleine reconnaissance de la profession
par le secteur de la santé au Québec46.
L’ambivalence entre le désir de reconnaissance professionnelle d’un côté et la véritable
nature d’un ordre professionnel de l’autre est source de confusion dans le milieu
professionnel lui-même où la soif d’être reconnu à sa juste valeur est une constante
depuis longtemps.
En somme, nous souscrivons entièrement à l’analyse de votre porte-parole, madame
Rocheleau : « S’il y avait un problème majeur récurrent avec la massothérapie et les
autres médecines douces, et si aucun recours n’existait pour protéger les
consommateurs, l’Office s’en mêlerait. Mais ce n’est pas le cas.47 »
Depuis plusieurs années, il y a une tout autre vision qui s’articule avec la participation
d’un nombre croissant des intervenants du milieu, en vue de voir comment bonifier les
conditions d’encadrement, valoriser la qualité des services proposés et maintenir la
confiance des utilisateurs et du public en général.
Et c’est ce que nous croyons utile d’esquisser dans les pages qui suivent.
44
Ce qui a été mis en lumière dans les demandes des journalistes et des enseignants au Québec.
« Massages érotiques remboursés », Le Soleil, par Louise Lemieux, 27 décembre 2008, citant madame
Carole Rocheleau, porte-parole à l’Office des professions.
46
Plusieurs forums sur les réseaux sociaux en témoignent depuis un certain temps.
47
« Massages érotiques remboursés », Le Soleil, décembre 2008.
45
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 22
5. Les Massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main
Ce n’est pas d’hier qu’un travail de longue haleine a été entrepris pour l’amélioration
des conditions d’exercice et les efforts se poursuivent toujours avec des résultats sans
doute lents, mais en progression continue.
D’une part, force était d’admettre que des défaillances prévalaient. En bref, des
formations diverses parfois difficiles à évaluer faute d’un accès à l’information
complète, des niveaux de compétence fluctuant en raison de critères d’admission
différents au sein d’associations professionnelles nombreuses. D’autre part, il fallait
bien reconnaître que l’univers de la massothérapie est complexe: recours à diverses
techniques (suédois, californien, amma, jin shin do, etc.), pour diverses conditions de
santé (détente, bien-être, douleurs musculaires ou effets de stress) avec divers niveaux
de compétence (praticien, massothérapeute, kinésithérapeute et orthothérapeute).
Quelques-unes des étapes marquantes de cette prise en mains par le milieu lui-même :

Année 1991 : Regroupement d’une dizaine d’associations de thérapeutes alternatifs,
sous un parapluie baptisé « La Coalition », visant à « faire le ménage dans les titres,
conditions d’émission des diplômes, se donner des normes de formation comparables
et établir un code de déontologie commun »48.

Années 1991 à 2007 : Un congrès tous les deux ans sur les principales dimensions et
conditions de pratique en massothérapie à l’intérieur des approches dites de
médecines alternatives complémentaires, d’où le titre de la série : « congrès des
M.A.C. ». Celui de deux jours d’octobre 2005 était exclusivement consacré au
thème : « Le milieu s’organise et vous? ».
48
Tiré de L’Orthos Vol 2, no 1, Décembre 1991, Ordre des orthothérapeutes AMS où sont décrits les
objectifs de cette coalition. Le but principal semblait tenir à ceci : « Nous aurons besoin d’une loi et de
règlements pour être reconnus mais nous ne voulons pas nécessairement dépendre de l’Office des
Professions ». Depuis, les tenants de cette position ont abandonné l’idée même d’une loi.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 23

Août 1998 : Création de l’Association des Écoles en Massothérapie du Québec
(A.E.M.Q.). Il s’agissait de tenter d’influencer les standards de base de formation au
sein d’un noyau d’écoles à partir de quelques leaders du secteur d’activité, ce qui
pris fin rapidement.

Années 1999-2000 : Rassemblement de plusieurs écoles pour mettre en chantier des
standards de formation plus uniformes, introduisant les statuts de praticien en
massage et de massothérapeute.

Années 2006-2007 : Série de rencontres sur l’efficacité thérapeutique de la
massothérapie, à même les consultations de ce qui deviendra ultérieurement le
C.R.A.T.T. sur l’élaboration, alors en cours, de son modèle d’intervention clinique,
avec les chercheurs de la Chaire de recherche sur les médecines alternatives et
complémentaires de l’Université de Sherbrooke, financée par la Fondation Lucie et
André Chagnon, notamment avec la participation des docteurs Marianne Xhignesse,
Luce Pélissier-Simard et Denise Donovan.

Octobre 2006 : Relance de l’Association des Écoles en Massothérapie du Québec,
stimulée par l’une des conclusions de l’étude sur l’analyse contextuelle en
massothérapie de Soins Personnels Québec49. Autre tentative qui ne résistera pas au
temps.

Février 2007 : Regroupement de plusieurs associations professionnelles qui donnera
naissance au RAM – Regroupement des Associations en Massothérapie, pour
l’harmonisation des pratiques inter-associations, notamment par l’établissement
49
Dans « Analyse contextuelle en massothérapie », Soins Personnels Québec, mars 2005, on estimait alors
que : « Par sa rigueur et son ampleur, une telle norme (de formation professionnelle) assurerait le
plein développement des professionnels de la massothérapie. » Une norme de formation a pour fonction
de décrire ce qui est essentiel dans les pratiques d’un métier, avec une valeur de standard concernant
l’exercice du métier et servant de fondement à un cours et à un programme d’études.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 24
d’un code de déontologie commun, et qui se soldera quelque temps plus tard par la
fusion
de
trois
de
ces
associations
professionnelles :
Association
des
Massothérapeutes et Orthothérapeutes du Canada (AMOC), Corporation des
Massothérapeutes et Autres Praticiens et Praticiennes en Approches Corporelles
(CMAPPAC) ainsi que la Corporation des Massothérapeutes Associés (CMA). C’est
ainsi que prend forme l’Association professionnelle des massothérapeutes
spécialisés du Québec.

Août 2008 : Développement d’un premier modèle d’intervention clinique élaboré
par une équipe de cliniciens50 à partir de l’étude de 2 825 dossiers clients, sur une
période allant de 2001 à 2007. L’intérêt de ce modèle repose sur le fait que la
mesure des compétences est en relation directe avec les résultats cliniques à
escompter, ce qui permet, sans les condamner, de ne pas tenir compte de
méthodes, procédés ou croyances sans fondements démontrés.51

Novembre 2008 : Les conclusions d’une des études du CSMOSSP viennent apporter
une perspective globale à prendre en compte : « Se donner une vision commune de
ce que représente la massothérapie dans ses différentes dimensions; définir la
meilleure stratégie à adopter au Québec pour assurer la reconnaissance officielle de
la profession; déterminer la formation utile pour l’exercer et les moyens les plus
appropriés pour la dispenser »52.

Février 2009 : Création d’un groupe de travail, réunissant plusieurs intervenants du
milieu et qui en vient à l’idée, en raison de la diversité des formes de pratique
évoquées plus haut, de créer et de promouvoir un bureau de certification des
50
Cette équipe donnera par la suite naissance au Centre de recherche sur les applications thérapeutiques
du toucher (C.R.A.T.T.). Le modèle sera soumis à diverses consultations pour en valider la teneur.
51
L’ensemble des études scientifiques recensées par le C.R.A.T.T. attestent de bénéfices mesurables,
principalement dans des contextes intervenant sur les systèmes nerveux (états d’anxiété), musculaires
(douleurs) et cardiovasculaire (hypertension), à partir des techniques utilisées surtout en biomécanique.
52
« L’exercice de la massothérapie au Québec, résultat d’une étude diagnostique », CSMOSSP, novembre
2008.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 25
compétences. Pour ce faire, ce groupe de travail a procédé à l’étude des
mécanismes d’accréditation en vigueur aux États-Unis, sans équivalent au Canada,
notamment ceux de la Commission on Massage Therapy Accreditation (COMTA), de
la Federation of State Massage Therapy Boards (FSMTB) et le National Certification
Examination for Therapeutic Massage & Bodywork (NCETMB)53.

Novembre 2010 : Lancement de Massothérapie Québec, un OBNL54 indépendant et
distinct de Mon Réseau Plus et de chacun de ses partenaires, avec pour raison d’être
d’accréditer, à partir du modèle développé par le C.R.A.T.T., la compétence des
massothérapeutes de toute école et de toute provenance dans le soulagement de
douleurs musculaires/articulaires et de certains effets de stress (surmenage,
difficultés de sommeil, etc.); l’établissement d’un registre national des
massothérapeutes ainsi certifiés, un titre enregistré « massothérapeute clinicien
MQ » et la promotion du registre auprès du public, des massothérapeutes et autres
professionnels de la santé55. Une telle certification vient assurer des compétences
homogènes, notamment face à la maîtrise des contre-indications, garantissant une
pratique sécuritaire qui se généralise. Le cheminement entrepris vers un consensus
sectoriel devrait contribuer à affiner les orientations de Massothérapie Québec et
affirmer sa vocation dans les années qui viennent.
5.1 Des consultations élargies
Depuis le début de l’année 2013, à raison d’une rencontre aux 6 semaines environ, des
consultations élargies auprès d’un nombre croissant d’associations professionnelles de
massothérapeutes se poursuivent. Les associations suivantes sont actives au sein de ce
qui est devenu le Comité consultatif des associations professionnelles en massothérapie
53
On pourra consulter à cet effet : http://www.comta.org, www.fsmtb.org et www.ncbtmb.org.
Un OBNL est un Organisme à but non lucratif.
55
Un premier site web a été développé à www.massotherapiequebec.org. D’autres développements sont
en cours.
54
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 26
pour réfléchir, cerner les possibilités de bonifier l’encadrement de la pratique sur une
base volontaire et solidaire, ainsi que fonder les bases d’un éventuel consensus
sectoriel. Il est à noter que les associations participantes n’ont pris aucun engagement
formel56 sur les conclusions éventuelles de ces échanges. Y contribuent :

Alliance des Massothérapeutes du Québec

Association can-américan des massothérapeutes (ACAM)

Association Canadienne des Thérapeutes en Médecines Douces (ACTMD)57

Association des Massothérapeutes du Québec (AMQ)

Association des Professionnels en Massage Thérapeutique du Québec (APMTQ)

Association professionnelle des massothérapeutes spécialisés du Québec (Mon
Réseau Plus)

Fédération canadienne des orthothérapeutes (FCO)

Regroupement des Intervenants et Thérapeutes en Médecine Alternative (RITMA)

Société Nouvelle de Massothérapie du Québec (SNMQ)
5.2 Des valeurs communes
Les consultations entreprises au sein de ce comité ad hoc ont permis de dégager des
valeurs communes partagées58. Ce sont des prémisses sur lesquelles portera la suite de
nos travaux. Vous trouverez, à l’annexe 4, le texte de la charte des valeurs communes
du Comité consultatif des associations professionnelles en massothérapie.
56
Il faut comprendre ici qu’il s’agit d’organisations qui sont et se sentent toutes en compétition les unes
avec les autres. Ensemble, elles disent représenter 10 310 massothérapeutes du Québec.
57
Cette association a fait parvenir son propre mémoire à l’Office des professions du Québec en juin 2013.
58
Les associations présentes à la rencontre de juin 2013 : Alliance des Massothérapeutes du Québec,
AMQ, APMTQ, Mon Réseau Plus, RITMA et SNMQ. Ces valeurs communes sont reprises à l’intérieur d’une
charte des valeurs du comité consultatif à promouvoir et diffuser auprès des autres organisations
impliquées en massothérapie.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 27
5.3 Le projet d’une norme de formation
L’élément le plus sensible consiste à cheminer sur les paramètres d’une formation plus
uniforme. Heureusement, le CSMOSSP a ramené à son programme d’action 2013-14 la
réalisation de l’étape de l’étude de pertinence dans le cadre de ses travaux pour
l’élaboration d’une norme de formation59.
Il sera dès lors plus facile d’avancer dans cette direction sous l’égide d’un organisme
neutre et plus objectif, disposant de moyens plus importants pour documenter les
composantes de cette norme. Parallèlement, nous faisons œuvre utile avec les travaux
du comité ad hoc afin de préparer le terrain et de dégager les premiers éléments d’un
consensus à venir.
5.4 Inciter, faire voir et rallier pour changer les règles
De là, d’autres initiatives sont envisagées pour élargir davantage la représentation des
associations professionnelles, sensibiliser et rallier le secteur des écoles de formation,
celui des grands employeurs et du milieu du tourisme du Québec ainsi que les grands
acheteurs corporatifs de programmes d’assurances de personnes, seuls capables
d’influencer les orientations du marché des assurances au Québec dans un contexte de
libre concurrence.
5.5 Une visée globale
Dans la foulée de ce qui a été considéré et accompli jusqu’ici, nous croyons que le travail
à poursuivre doit tendre à clarifier et affermir les dimensions suivantes,
afin de
constituer des bases solides pour un encadrement adéquat :
59
À partir de l’automne de 2011, la Commission des Partenaires d’Emploi-Québec, qui autorise les
budgets de fonctionnement des CSMO, avait laissé savoir qu’elle suspendait la poursuite du projet
d’établissement d’une norme de formation à la suite du désistement d’une association professionnelle,
brisant ainsi le nécessaire consensus du milieu à l’égard d’une telle norme. À partir de l’automne 2012, les
conditions nécessaires à ce consensus étaient de nouveau réunies.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 28

Une formation plus uniforme conduisant à l’acquisition des compétences requises
pour exercer efficacement dans le soulagement des douleurs et effets de stress.

Des conventions et des modalités de vérification des compétences, de l’évaluation
des équivalences de formation ainsi que de la formation continue.

Des mécanismes de contrôle de qualité, notamment les modalités d’exécution
d’inspections professionnelles.

Des normes communes d’exercice des pouvoirs disciplinaires liés à l’examen et au
traitement des plaintes ne relevant pas directement des tribunaux.
L’orientation que nous avons choisi de prendre, avec toutes les difficultés qu’elle
comporte, respecte davantage la culture qui prévaut dans le milieu de la massothérapie
au Québec où rien n’est parfait, mais où beaucoup est possible à condition d’entretenir
l’intérêt des principaux acteurs à poursuivre des objectifs d’amélioration, incités par une
connaissance accrue du public à reconnaître les valeurs de qualité et d’efficacité en
massothérapie.
5.6 La reconnaissance professionnelle
Puisque le débat actuel mêle les désirs légitimes d’une plus grande reconnaissance
professionnelle avec les motifs véritables d’un ordre professionnel ou d’une loi
habilitante, il n’est pas superflu de prendre la mesure des perceptions d’autres
professionnels du réseau de la santé à l’égard de la massothérapie, qui constitue à notre
avis une mesure plus adéquate de reconnaissance professionnelle60 :
60
Depuis 2009, le comité fondateur de Massothérapie Québec a participé à titre d’exposant dans de
nombreux colloques et rassemblements de professionnels de la santé où ont été présentées des
démonstrations et applications du massage. À chaque fois, plus d’une centaine de ces professionnels ont
librement répondu aux questions de sondages écrits.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 29

4e Symposium de médecine francophone – octobre 2009
Êtes-vous porté à recommander le recours à la massothérapie?
Régulièrement : 58 % Occasionnellement : 32 % Jamais : 1 %

Fédération des médecins omnipraticiens du Québec – mars 2010
Êtes-vous porté à recommander le recours à la massothérapie?
Régulièrement : 66 % Occasionnellement : 31 % Jamais : 0 %

Congrès de l’Association Québécoise des Pharmaciens Propriétaires – Nov. 2010
Recommandez-vous à vos clients le recours à la massothérapie en conjonction ou
non avec d’autres solutions courantes? Régulièrement : 17 % Occasionnellement :
62 % Rarement : 8 % Jamais : 12 %

5e Symposium de médecine francophone – octobre 2011
Comme client en massothérapie, quel bénéfice principal retirez-vous?
Soulagement de douleurs : 59 % Détente et bien être : 51 % Non client : 20 %

6e Symposium de médecine francophone – octobre 2012
Croyez-vous que la massothérapie est actuellement sécuritaire pour le public ?
Oui : 100 % Non : 0 % Ne sait pas : 0 %
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 30
6. Conclusion
Nous avons souhaité vous dresser un portrait plus clair de la massothérapie au Québec.
À titre d’acteurs dans le domaine, nous sommes sensibles à la protection du public. Les
efforts que nous déployons conjointement avec nos collègues du milieu de la
massothérapie se poursuivront en ce sens. Vous avez certainement été à même de
constater, par les informations présentées, qu’un besoin d’accroitre la protection du
public en raison de préjudices sérieux tels que considérés à l’article 25 du Code des
professions n’est ni fondé ni attesté dans la réalité.
Depuis plusieurs années, nous travaillons à améliorer l’encadrement de la pratique. À ce
jour, tout est en place pour que le milieu lui-même assume ses propres responsabilités,
poursuive le dialogue, bonifie les conditions de pratique et d’encadrement et, ce faisant,
établisse cette reconnaissance professionnelle tant désirée auprès du public et des
autres professionnels de la santé au Québec. Cet ouvrage de dialogue et de bonification
des méthodes de pratique et d’encadrement est déjà bien en marche avec
Massothérapie Québec. L’instauration d’un ordre professionnel ne viendrait que freiner
et mettre fin à tout le travail que les acteurs du domaine de la massothérapie effectuent
depuis de nombreuses années déjà. Il n’y a donc aucune raison valable de créer un
ordre professionnel des massothérapeutes au Québec, d’intégrer les massothérapeutes
à un ordre professionnel existant dans un champ d’exercices connexe ou encore
d’établir par une loi habilitante un seul organisme dédié à régir sa pratique et ses
conditions d’encadrement.
Bien souvent, le meilleur signal provient des acteurs sur le terrain. À cet effet, les
massothérapeutes sont à même de constater que les mécanismes dont ils se dotent
sont ceux qui sont nécessaires pour le domaine. Aussi, la grande majorité d’entre eux, à
hauteur de 70 %, ne souhaite pas d’un ordre professionnel pour régir leur pratique.
Nous demeurons disponibles pour vous fournir tout autre renseignement utile.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
Page 31
ANNEXE 1
(Compléments de présentation de Mon Réseau Plus)
Notre mission est de représenter, soutenir et promouvoir les activités professionnelles de
nos membres et d’informer, référer et protéger la population.
Pour ce faire, nous avons mis en place divers mécanismes et initiatives :
REPRÉSENTER la profession :




Proposer et développer, avec la contribution du milieu lui-même, des initiatives de
bonification de la pratique au bénéfice de l’intégrité de la profession et du public, à
travers une entité distincte et indépendante, Massothérapie Québec, ainsi qu’au
sein d’un comité ad hoc d’associations professionnelles représentant plus de 10,000
massothérapeutes au Québec;
Travailler de pair avec les compagnies d’assurances qui, toutes, reconnaissent les
qualifications de nos membres ;
Siéger au Comité sectoriel de la main-d’œuvre des services de soins personnels
(CSMOSSP) – la vice-présidence du conseil d’administration – pour soutenir et
influencer la réalisation de projets significatifs dans notre secteur d’activité;
Être partenaire de l’Alliance Spas Relais Santé afin d’entretenir de bonnes relations
avec les représentants d’employeurs importants de massothérapeutes au Québec et
de faire reconnaitre l’expertise et le professionnalisme.
SOUTENIR les massothérapeutes :



Organiser des rencontres partout en régions sur les enjeux de la massothérapie,
favoriser les échanges et briser l’isolement chez nos membres;
Offrir du coaching et parrainage sous diverses formes, au besoin;
Fournir une trousse de départ à tous nos adhérents dans laquelle ceux-ci
retrouvent : leur code de déontologie, les règlements généraux de l’association, leur
certificat d’appartenance, un exemplaire du journal interne Mon Spécialiste, un
agenda, des informations et outils divers pour tirer profit de leur membership.
PROMOUVOIR par des participations stratégiques :






Le symposium francophone de médecine;
Le salon RessourC (Santé & Mieux être en Entreprise);
Le congrès de l’ordre des conseillers en ressources humaines;
Le congrès de l’Association Québécoise des Pharmaciens du Québec;
Le congrès de la Fédération des Omnipraticiens du Québec;
Les Nouvelles Esthétiques Spa (publication).
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
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PROMOUVOIR par l’organisation d’événements et la diffusion d’informations :





Une campagne annuelle de publicité coopérative à travers le Québec;
Le Salon des Thérapeutes Spécialisés : le plus grand événement du genre au Québec,
format colloque;
Mon Gala — soirée reconnaissance où nous honorons l’implication,
l’entrepreneuriat et le leadership parmi nos membres;
Le Journal des membres Mon Spécialiste, édité 4 fois par an et diffusé auprès des
membres et du réseau des partenaires;
Des plateformes web et l’utilisation des réseaux sociaux pour mieux rejoindre nos
clientèles et partenaires.
PROTÉGER le public :
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Des critères d’admission élevés afin de s’assurer de la qualité des membres;
Un code de déontologie, tenu à jour, et des règlements qui encadrent la pratique;
Une structure disciplinaire complète avec préfet de discipline, comité d’inspection
professionnelle et comité de discipline;
Un réseau d’écoles auditées permettant de s’assurer que le massothérapeute a suivi
une formation complète et sérieuse;
Des inspections professionnelles annuelles pour valider et enrichir la prestation
professionnelle;
Une gamme de dépliants d’information à l’intention du public pour sa
compréhension d’un bon usage de la massothérapie.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
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ANNEXE 2
L’histoire de l’évolution des pratiques du massage
La plus ancienne archive qui témoigne de son existence est un livre chinois, intitulé Le
Classique de la Médecine Interne de l’Empereur Jaune, qui date de 2700 ans av. J.-C.61. Il
y préconise de combiner le massage des tissus et des muscles à des exercices de
respiration et de pression sur les mains et les pieds.
Le massage a toujours tenu une grande place en Inde et fait partie intégrante des
traitements ayurvédiques – une médecine indienne qui date de 1800 av. J.-C. – lors
desquels on masse la peau à l’aide d’herbes, d’épices et d’huiles aromatiques62. D’autre
part, des moines ont répandu les approches du massage chinois jusqu’en Corée, puis au
Japon, où depuis 1300 ans, elles sont devenues « anma » (littéralement « calmer avec
les mains »)63 .
Le massage et les techniques manuelles sont depuis longtemps et demeurent associés
aux pratiques médicales dans nombre de pays d’Asie.
Le Français Alain Cabello, qui a fondé en 2008 le Centre Français de Documentation et
de Recherches sur les Massages, a recensé de nombreux écrits anciens sur les
conceptions et l’usage du massage en Europe64. On y trouve de nombreuses références
sur les pratiques du massage chez les Grecs et Romains. Le massage était préconisé
avant et après la pratique du sport, pour remplacer l’exercice au cours de la
convalescence, après le bain ou comme traitement médical de troubles aussi variés que
la mélancolie, I’asthme, les problèmes digestifs et même la stérilité. L’emprise de l’Église
61
Huangdi Neijing, « le classique de la médecine interne de l'Empereur Jaune Illustré », Les Livres du
Dauphin, 209 pages, 1998, ISBN-10: 7800518191.
62
Cité dans « Le livre du massage », Une méthode pratique et complète, Clare Maxwell-Hudson, Solar
Éditions, 1989.
63
Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Anma
64
Notamment : « Discours des bains » par G. du Choul de 1555, « Dissertationum physico-medicarum »
par Frédéric Hoffmann 1708 (latin), « Du Massage » par J. Estradère chez Adrien Delahaye et Emile
Lecrosnier de 1863.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
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catholique interdit toute pratique corporelle, dont le massage, durant tout le Moyen
Âge. La redécouverte des bienfaits du thermalisme à la fin du 18e siècle a pour effet de
réhabiliter le massage et le mot « masseur » fait d’ailleurs son apparition dans le
dictionnaire en 1779. Les séjours aux eaux comprennent non seulement l’absorption
d’eau, mais aussi l’immersion dans des bains et le massage. Le plus souvent réalisés par
les médecins, ces massages associent des techniques de mobilisation douces ou forcées
(manipulations). À cette époque, plusieurs thèses de médecine sont soutenues sur le
thème de la gymnastique et du massage. Dès lors, le recours au massage est intimement
associé aux pratiques et bienfaits de la gymnastique.
Au cours des 18e et 19e siècles, la popularité du massage s’amplifia, sous l’influence d’un
Suédois, Per Henrik Ling (1776-1839), dont la méthode de massage se répandit dans
toute l’Europe. Il soulignait l’importance de la gymnastique médicale et des massages,
et qualifiait ses traitements de mouvements passifs ou mouvements de gymnastique,
pression, friction, vibrations, percussion ou rotation.65
La Première Guerre mondiale ayant provoqué un nombre sans précédent de blessés et
mutilés, beaucoup de patients étaient massés pour soulager leurs traumatismes ou
blessures. Des techniques de massage ont permis la réadaptation de soldats et de civils
souffrant de blessures osseuses (orthopédiques) causées par la guerre66. L’hôpital StThomas, à Londres, a accueilli le dernier service de massage en milieu hospitalier qui fut
fermé en 1934.67
65
Cité dans « Le livre du massage », Une méthode pratique et complète, Clare Maxwell-Hudson, Solar
Éditions, 1989.
66
Cité par la Société Canadienne du Cancer sur son site www.cancer.ca.
67
« Le référentiel du masseur-kinésithérapeute et du masseur-kinésithérapeute ostéopathe » par Pascal
Roquet, directeur du département des Sciences de l’Éducation de l’Université Paul Valéry – Montpellier 3,
novembre 2012.
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ANNEXE 3
Historique des pratiques du massage au Québec
Le massage est depuis longtemps associé à la prostitution au Québec. Dès 1939, la Ville
de Montréal adopte le règlement 1573 pour en contrôler l’exécution notamment par
l’obligation de détenir un permis d’exercice. Des conditions touchant la salubrité, les
issues extérieures, le type d’activité inscrite au permis font l’objet d’inspection annuelle.
D’autres villes emboîteront le pas68.
Pendant plusieurs décennies, et avec l’emprise du clergé sur la protection des bonnes
mœurs, on interdira la pratique à domicile (règlement 1900 sur la construction), on
découragera la pratique du massage sur une personne de l’autre sexe et on donnera aux
pouvoirs policiers le droit d’obtenir les listes de clients, une pratique retirée en 1989
pour se conformer à la Charte des Droits et Libertés69. Les dernières restrictions
associées aux droits de pratique ne seront abandonnées qu’aux débuts des
années 1990. Ironiquement, c’est en 1994 que survient le départ du docteur Augustin
Roy comme président et secrétaire général du Collège des Médecins du Québec, grand
pourfendeur des approches alternatives de santé et adepte du recours aux tribunaux
pour pratique illégale de la médecine en vertu de l’article 43 de la loi médicale.
Les premières formations structurées remontent aux années 1960 et les premières
organisations destinées à représenter et promouvoir les nouveaux professionnels de ce
domaine à partir des années 1970.
Jusqu’au milieu des années 1970, l’expression qui avait cours pour désigner les
pratiques parmi lesquelles on retrouvait le massage était « médecine douce »70.
68
Martel Paul, Médecine douce - Médecine illégale: le cadre juridique régissant la pratique des thérapies
alternatives au Québec, Cahiers des sciences juridiques, no. 6, Québec, 1990.
69
Étude sur les thérapies manuelles et le massage, Office des Professions du Québec, mai 1991.
70
Analyse contextuelle de la massothérapie au Québec, CSMOSSP, 2005.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
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L’expression référait à « des médecines qui n’utilisent pas ou très peu les substances
chimiques, ni la chirurgie »71. Une décennie plus tard, le référentiel était devenu
« médecines alternatives », en cela qu’il s’agissait d’approches proposant des
alternatives aux médicaments chimiques et à la chirurgie, à la médecine moderne et
scientifique, au réseau de la santé et des affaires sociales, ainsi qu’au système
professionnel incarné par le Code des professions du Québec.
Poussé par l’intérêt du public72 qui ne s’est pas démenti depuis ainsi que par la
communauté scientifique73, le massage et le masseur sont devenus massothérapie et
massothérapeute à partir du moment où l’intervention va au-delà des motifs de détente
et de bien-être corporels afin de soulager des effets de stress (fatigue, difficultés de
sommeil...) et douleurs musculaires et articulaires.
71
Citation attribuée à l’Office des professions du Québec, extraite de la même étude du CSMOSSP, 2005.
« Sondages effectués en vue de l’avis au ministre responsable de l’application des lois professionnelles
sur l’opportunité de constituer une corporation professionnelle dans le domaine des médecines douces »,
Office des Professions du Québec, Août 1991, qui met en lumière l’engouement croissant du public pour
les thérapies alternatives dont le massage.
73
Notamment les travaux du docteur Tiffany Field au « Touch Research Institute » de Miami, ceux de
David Eisenberg m.d. au Harvard Medical School ainsi que le concept de médecine intégrée alimenté par
l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive (IUMSP) et l’Université de Lausanne en raison des
démonstrations d’efficacité thérapeutique qui s’accumulent depuis quinze à vingt ans. Au Québec, le
Centre de Recherche sur les Applications Thérapeutiques du Toucher (CRATT) a recensé plus de mille
(1,000) études réalisées de par le monde sur le massage et ses effets sur les systèmes du corps humain.
72
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ANNEXE 4
Charte des valeurs communes partagées au sein du Comité consultatif des
associations professionnelles en massothérapie
1. La massothérapie peut apporter des soulagements bénéfiques aux personnes aux
prises avec des effets de stress et douleurs musculaires, contribuer à maintenir et
promouvoir de saines habitudes de santé ;
2. Il y a assurément des matières de base incontournables dans toute formation en
massothérapie pour agir efficacement sur les conditions de santé mentionnées au
paragraphe précédent;
3. Une intervention adéquate en massothérapie devrait minimalement impliquer :

Une bonne prise en charge du client;

Une ambiance de relaxation adéquate pour faciliter le relâchement du
système nerveux;

L’établissement du besoin à l’origine de la consultation du client, les contreindications applicables et le consentement du client sur les suites à donner;

Une approche d’intervention allant des couches superficielles à profondes
dans le travail à accomplir sur le système musculaire, les tissus mous et les
actes appropriés selon la condition du client;

L’évaluation de la séance avec le client, les conseils post-séance s’il y a lieu
ainsi que la présentation au client du plan de suivis s’il devenait pertinent
que celui-ci revienne ultérieurement en lien avec les raisons de sa
consultation d’origine.
4. Il serait souhaitable que le CSMOSSP établisse éventuellement une norme de
formation dont l’ensemble des écoles pourrait s’inspirer pour bonifier s’il y a lieu
leur offre de formation à leur clientèle;
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
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5. Il est pertinent de recourir régulièrement à des inspections professionnelles pour
s’assurer que les massothérapeutes exercent adéquatement auprès de leur clientèle
et pour contribuer à l’amélioration globale des conditions de pratique;
6. Il est souhaitable que des mécanismes existent pour assurer la gestion des plaintes
du public, déterminer leur fondement et en gérer les suites de manière juste et
équitable pour toutes les parties impliquées;
7. Il n’est pas nécessaire que les massothérapeutes soient encadrés par un ordre
professionnel pour que la massothérapie soit pratiquée de façon sécuritaire et sans
danger pour le public;
8. Sachant que l’appartenance à un ordre professionnel aurait des impacts sur la
pratique future de la massothérapie au Québec, il serait pertinent de réfléchir à
d’autres moyens pour démontrer que le milieu peut mieux s’organiser par lui-même
et offrir des garanties additionnelles au public s’il y a lieu;
9. Nous sommes favorables à poursuivre discussions et échanges sur de tels moyens;
10. Concrètement, nous sommes favorables à considérer l’organisation d’activités à
déterminer74, destinées à démontrer que le milieu de la massothérapie coopère à la
promotion de saines pratiques professionnelles en massothérapie au bénéfice de la
population, des massothérapeutes et des autres professionnels de la santé au
Québec.
74
Par exemple, et à titre indicatif seulement : « la journée nationale sans stress au travail », l’élaboration
d’un portail web… En somme, des moyens à considérer de nature à sensibiliser, inciter et rallier.
Les massothérapeutes du Québec prennent leur avenir en main – Mon Réseau Plus
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Abréviations
AEMQ — Association des Écoles en Massothérapie du Québec
COMTA — Commission on Massage Therapy Accreditation
C.R.A.T.T. – Centre de recherche sur les applications thérapeutiques du toucher
CSMOSSP – Comité sectoriel de la main-d’œuvre des Services de soins personnels
également désigné sous l’appellation Soins Personnels Québec
FOMTRAC — Federation of Massage Therapy Regulatory Authorities of Canada
FSMTB — Federation of State Massage Therapy Boards
MQ – Massothérapie Québec
Mon Réseau Plus – Association professionnelle des massothérapeutes spécialisés du
Québec
NCETMB — National Certification Examination for Therapeutic Massage & Bodywork
OPQ – Office des professions du Québec
RAM – Regroupement des Associations en Massothérapie
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Bibliographie
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« Analyse contextuelle de la massothérapie au Québec », CSMOSSP, 2005.
« Analyse de la profession Massothérapeute au Québec », CSMOSSP, 2006.
« Autre Personnel Technique en Thérapie et Diagnostic, Perspectives d’Emploi »,
Service Canada, novembre 2011.
« Avis au ministre responsable de l’application des lois professionnelles sur
l’opportunité de constituer une corporation professionnelle dans le domaine des
médecines douces », OPQ, avril 1992.
« Bilan de la Rencontre du milieu de la massothérapie », CSMOSSP, janvier 2013.
Centre Français de Documentation et de Recherches sur les Massages (CFDRM),
http://www.cfdrm.fr.
Classification Nationale des Professions (CNP),
http://www5.hrsdc.gc.ca/noc/Francais/CNP/2011/Bienvenue.aspx
Commission on Massage Therapy Accreditation (COMTA), http://www.comta.org.
« De la motivation à l’idéal professionnel… en massothérapie », mémoire de maitrise
à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) en études et interventions régionales,
Jonny Perron, B.A.A., juin 2009.
« Discours des bains » par G. du Choul de 1555.
« Dissertationum physico-medicarum » par Frédéric Hoffmann 1708 (latin),
« Du Massage » par J. Estradère chez Adrien Delahaye et Emile Lecrosnier de 1863.
« Enquête nationale auprès des ménages » (ENM 2011), Statistiques Canada
« Ernst E. The safety of massage therapy”, Rheumatology (Oxford), 2003; 42 : 11011106, Epub 2003 May 30.
« Étude préliminaire portant sur les fonctions de travail liées au massage et aux
soins du corps », Ministère de l’Éducation du Québec, mars 2000.
« Étude sur la pratique de la massothérapie au Québec », CSMOSSP, avril 2010.
« Étude sur les thérapies manuelles et le massage », Office des Professions du
Québec, mai 1991.
Federation of Massage Therapy Regulatory Authorities of Canada (FOMTRAC)
Federation of State Massage Therapy Boards (FSMTB), www.fsmtb.org.
John
Hopkins
University,
« Knowledge
for
the
world »,
http://www.sharecare.com/health/massage-therapy/who-shouldnt-use-massagetherapy.
Institut universitaire de médecine sociale et préventive (IUMSP), Université de
Lausanne, http://www.iumsp.ch.
« La mise en place d’un ordre professionnel, document d’information », Office des
Professions du Québec, décembre 2010.
« Les règles du marché du travail et de la formation professionnelle dans le domaine
de la massothérapie au Canada », étude descriptive, CSMOSSP, 2003.
« L’exercice de la massothérapie au Québec, résultats d’un étude diagnostique »,
CSMOSSP, 2008.
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« Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dans le
domaine de la santé mentale et des relations humaines », Éditeur Officiel du
Québec, projet de loi no. 21, sanctionné le 19 juin 2009.
« Loi sur l’application du Code civil du Québec », CCQ-1992, Publications du Québec,
http://www3.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/loisreglements.fr.html.
« Le classique de la médecine interne de l’Empereur Jaune Illustré », Huangdi
Neijing, Les Livres du Dauphin, 209 pages, 1998, ISBN-10 : 7800518191.
« Le livre du massage », Une méthode pratique et complète, Clare Maxwell-Hudson,
Solar Éditions, 1989.
« Le massothérapeute Gaétan Duhamel coupable », La Tribune, 20 avril 2010.
« Le référentiel du masseur-kinésithérapeute et du masseur-kinésithérapeute
ostéopathe » par Pascal Roquet, directeur du département des Sciences de
l’Éducation de l’Université Paul Valéry – Montpellier 3, novembre 2012.
« L’exercice de la massothérapie au Québec, résultat d’une étude diagnostique »,
CSMOSSP, novembre 2008.
« Martin Boisjoly, massothérapeute », La Presse, Caroline Rodgers, avril 2012.
« Massages érotiques remboursés », Le Soleil, par Louise Lemieux, 27 décembre
2008.
Massothérapie Québec, www.massotherapiequebec.org
« Médecine douce — Médecine illégale : le cadre juridique régissant la pratique des
thérapies alternatives au Québec », Paul Martel, Cahiers des sciences juridiques, no.
6, Québec, 1990.
National Certification Examination for Therapeutic Massage & Bodywork (NCETMB),
www.ncbtmb.org.
PasseportSanté.net, groupe Oxygem Media, www.passeportsante.net.
« Portrait de la Massothérapie », CSMOSSP, hiver 2004.
Service Canada, http://www.travailleraucanada.gc.ca/rapport-fra.
Société Canadienne du Cancer, www.cancer.ca.
« Sondages effectués en vue de l’avis au ministre responsable de l’application des lois
professionnelles sur l’opportunité de constituer une corporation professionnelle dans
le domaine des médecines douces », Office des Professions du Québec, Août 1991.
Système de Classification des Industries de l’Amérique du Nord (SCIAN), Statistiques
Canada, Statistique Canada — no 12-501-X au catalogue, 2012, page 497-498.
Touch Research Institute, Université de Miami, sous la direction de Tiffany Field,
http://www6.miami.edu/touch-research et http://uhealthsystem.com/researchers.
"Trends in Alternative Medicine Use in the United States, 1990-1997: Results of a
Follow-up National Survey ». JAMA: the Journal of the American Medical
Association 280 (18): 1569–1575, David Eisenberg, Director of the Osher Institute at
Harvard Medical School and the Division for Research and Education in
Complementary and Integrative Medical Therapies.
« Une femme poursuit son chiro pour près de 3 millions », quotidien La Presse,
Christiane Desjardins, 12 juin 2010.
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« Validation Scientifique de la Massothérapie : une revue de 1000 documents »,
Centre de Recherche sur les Applications Thérapeutiques du Toucher (CRATT),
Septembre 2010.
« Votre professionnel de la santé est-il qualifié et reconnu? », revue Vie et Santé,
François Perreault, janvier 2010.
Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Anma.
-- —
L’accompagnement rédactionnel à la production du mémoire a été réalisé avec le
concours de Benoit Paré, conseil en direction, entreprise-conseil en formation, mise en
marché, réseaux stratégiques, développement organisationnel.
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