la critique sur le poème de Prévert

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la critique sur le poème de Prévert
Prévert, critique littéraire, « Le déjeuner du matin » Extraits.
"ON trouve les poèmes de Prévert dans tous les manuels de classe car ils sont d'un accès facile pour les
débutants. " écrit Armelle Webster dans son article " Petit Déjeuner avec Prévert et Queneau " publie dans
l'A.A.T.F. National Bulletin d'avril 2002 (29). Et elle poursuit au sujet de "Déjeuner du matin "
spécifiquement : "le poème <<Déjeuner du matin>> [...] est simple et facile à manipuler. " (Ibid.) S'il est
certes facile à manipuler, il est erroné de dire qu'il est simple à comprendre et d'un accès facile.
"Déjeuner du matin" est l'un des poèmes, non seulement de Prévert mais de tous les écrivains français, les
plus lus en classe. (1) Il est très prisé des enseignants parce que c'est un bon exemple de texte au passe
compose. De plus, son sens est apparemment très simple; et son usage on ne peut plus ordinaire du "il"
inscrit dans une suite d'actions au passe compose rend la pratique des variations a la Queneau (du genre
Exercices de style), comme l'a fait Armelle Webster dans son article cite en introduction à cette étude, très
aisée. (2)
Et pourtant, ce poème est plus complexe qu'il n'y parait et il ne faut pas se laisser abuser par son sens en
apparence univoque: une " pauvre femme qui conte son tourment ", comme y voit naïvement Albert Gaudin
dans " La poésie de Prévert " (433). Nous allons, dans ce travail, montrer comment ce poème est un petit
chef-d’œuvre de composition et de sens par son apparente simplicité qui est, en réalité, une " simplicité en
trompe-l’œil ". De ce poème, Prévert a, selon nous, fait " quelque chose de rien ", à l'instar de Racine avec
Bérénice, et a brillamment réussi dans son entreprise.
Le poème " Déjeuner du matin " est déposé le 4 janvier 1940 à la S.A.C.E.M. (Société des auteurs,
compositeurs et éditeurs musicaux) avec une partition de Joseph Kosma, puis publie en mars 1945 dans le
numéro 2 (nouvelle série) de Confluences, avant de reparaitre dans le recueil Paroles en mai 1946. De
nombreux critiques (Picon, Nadeau, Gaudin ...) l'ont " disséqué " pour mieux en comprendre son pouvoir
d'attraction pour ne pas dire de fascination.
Beaucoup de critiques y ont remarqué l'influence du cinéma. Gaétan Picon, dans une étude intitulée " Une
poésie populaire ", explique que:
il convient de se souvenir de l'expérience cinématographique de
Prévert [qui a collabore avant-guerre avec les plus grands metteurs
en scène français et participe à la réalisation de films tels que
Le Crime de M. Lange (1935) de Jean Renoir, Drôle de drame (1937)
et Quai des brumes (1938) de Marcel Carné] [...]. " Déjeuner du
matin " fait éclater un [...] drame en photographiant les uns après
les autres--et comme au ralenti--les gestes de tous les jours (86).
Prévert, critique littéraire, « Le déjeuner du matin » Extraits.
Maurice Nadeau, dans "Jacques Prévert ou l'avènement de la poésie matérialiste", évoque, lui, "Une
description de gestes minutieuse, exacte, comme filmée [...] sans que celui qui les enregistre quitte un
moment l'impassibilité de l'objectif photographique" (514). Pour Albert Gaudin, dans "La poésie de Jacques
Prévert", "il semble que le poète, influence du cinéma peut-être, se contente d'enregistrer la scène qu'il a
sous les yeux en essayant d'éliminer toute rhétorique." (433) Succession de photos prises aussi
objectivement possible donc, qui relève, selon ce dernier critique, plus du visuel neutre que du jeu verbal.
Gaétan Picon, tout en évoquant la métaphore cinématographique, rappelle, lui, que le titre du recueil publie
en 1946 est Paroles et non Ecrits, et que " Chaque poème, c'est l'évidence, est fait pour être dit. " (op. cité.
81)
Prévert, a l'instar de Racine dans sa tragédie Bérénice, (3) fait ainsi quasiment "quelque chose de rien"
(Préface a Bérénice, 165). Nous sommes en présence d'un poème "minimaliste", s'il est possible de
s'exprimer de cette manière. (4) En effet, les personnages ne parlent, ni ne se parlent, ni ne se regardent.
L'action y est routinière presque jusqu'à la fin du poème, hormis pour les expressions "sans" qui éveillent les
soupçons du lecteur, avant de basculer finalement dans le drame lorsque "je" commence à pleurer. Mais le
lecteur ne sait pas alors de quoi relève ce drame qui le surprend, qui crée la surprise lorsqu'il ne s'y attendait
pas. Rien n'indiquait, à la première lecture, qu'une tension existât dans cette répétition "en litanie" de gestes
apparemment routiniers et quotidiens.
Prévert s'efforce de donner le moins d'informations possible sur les personnages ("il" et "je") et sur l'intrigue.
Pas de contexte, et à peine un texte, une structure "squelettique" que le lecteur va devoir remplir,
reconstituer selon son imagination, ses lectures, à la limite son expérience. C'est en effet à ce dernier de
compléter le poème dont le poète lui a donné la trame. Il se doit d'être créatif s'il veut faire de ce "rien"
quelque chose qui ait un sens.
Ce poème , Prévert l'a voulu aussi ouvert et universel que possible : cela, grâce a un manque volontaire
d'informations qui ne peut qu'encourager l'imagination du lecteur à combler le vide, a interpréter l'apparente
absence de sens; mais encore grâce aux personnages énigmatiques : "il", et surtout "je" dans lequel
quiconque peut s'identifier. Si, dans ce poème, personne ne parle, ce poème, lui, parle de tout le monde, mais
aussi à tout le monde, dans la mesure où les gens le lisent avec attention.
"Déjeuner du matin" est en effet un poème que l'on doit lire et surtout relire, avant de pouvoir commencer à
en comprendre l'idée principale. Il fait très clairement penser au " Dormeur du val " de Rimbaud, une œuvre
au titre trompeur (5) dont le sens n'est révélé qu'au dernier vers : le "dormeur" a "deux trous rouges au cote
droit": il est mort à la guerre et n'est en rien assoupi. (6) Prévert devait être conscient de cette similarité de
structure forçant le lecteur à relire, lui qui avait parodie le poème de Rimbaud au moyen d'une ironie
Prévert, critique littéraire, « Le déjeuner du matin » Extraits.
mordante. (7)
La relecture met en lumière la tension sous-jacente qui pèse sur la relation entre "il" et "je". Toutes les
actions de l'homme que l'on pouvait croire banales, routinières, et ne relevant que de la vie quotidienne,
peuvent être, en seconde lecture et une fois que l'on connait la fin du poème, comprises comme des signes de
nervosité : fumer une cigarette, faire des ronds avec la fumée, boire du café. Cette tension, que le silence ou
précisément le mutisme des deux personnages renforce, concrétise quant à elle l'action psychologique, la
seule action d'importance qui soit dans ce poème, une action intérieure aux individus.
Micheline Dufau et Ellen D'Alelio utilisent l'idée d'un "mur" pour évoquer cette tension a peine
soupçonnable a la première lecture mais quasiment palpable a la seconde : "Quelle sorte de mur y a-t-il entre
les personnages? Comment le poète nous fait-il sentir ce mur?" (Découverte du poème, 80). Il semble que ce
soit un mur insurmontable tels que l'attestent le départ de l'homme et surtout le point de ponctuation, le seul
signe de ponctuation du texte, un point final symbolique que pose volontairement et consciemment Prévert.
La richesse de ce poème "minimaliste" réside ainsi dans la nature de cette tension entre les deux
personnages énigmatiques, une tension qui n'apparait vraiment qu'a la deuxième lecture. Elle réside aussi
dans l'énigme que représentent les deux personnages. Ces deux éléments sont lies et ont été très peu et très
mal traites par les critiques qui n'y ont vu qu'une confrontation silencieuse entre un homme et une femme.
"Déjeuner du matin [Is about] a deserted wife" commente George Wilcox, dans "Paroles sans chansons"
(205). "Au onzième vers, nous découvrons que le personnage masculin qui prépare si méticuleusement son
petit Déjeuner n'est pas vu par le narrateur mais par un autre personnage, probablement sa femme ou sa
maitresse." écrit, quant à elle, Marie-Louise Lentengre dans "Autour de Prévert" (Prévert. Œuvres
complètes, vol. 1, 1068). En fait, si nous savons que "il" est un homme, l'une des rares certitudes de ce
poème, "je" peux tout aussi bien être un homme qu'une femme quoique la critique ait quasiment toujours
voulu en faire un être féminin. La critique mais pas Prévert, comme nous allons le voir.
Imaginons le scenario où ce n'est pas un homme et une femme, mais un homme et un autre homme. Comme
nous ne savons pas leur âge, il est possible que nous soyons en présence d'un père et de son fils : d'un père,
qui voit partir son fils a la guerre (en 1939, pourquoi pas, l'année probable de la rédaction du poème ), et
imagine les épreuves qu'il va devoir endurer parce qu'il a peut-être participe lui-même a la guerre (la guerre
de 1914-1918) ; ou d'un fils qui a décidé de s'expatrier pour trouver du travail, brisant par la même, le cœur
de son père. Ou peut-être s'agit-il encore d'un couple d'homosexuels qui se sépare, la vie n'étant plus
possible ensemble.
Curieusement, aucun critique n'a, jusqu'à présent, suggère une relation uniquement masculine de quelque
Prévert, critique littéraire, « Le déjeuner du matin » Extraits.
nature que ce soit. (8) Est-ce parce que "je" pleure et que, des lors, ce personnage ne peut être qu'une femme
? Quand, à l'occasion, un critique littéraire conclut que le poème "Déjeuner du matin" a potentiellement
plusieurs sens, il retombe néanmoins inconsciemment dans le traditionnel clivage homme-femme. Ainsi en
est-il de Marie-Louise Lentengre qui écrit : "Cette conclusion ouvre le poème a une certaine polysémie car
elle fait jaillir une hypothétique histoire antérieure (toute la vie d'un couple)" (Vol. I, 1068). Elle expliquait
plus tôt : "le personnage masculin qui prépare si méticuleusement son petit Déjeuner [... est probablement vu
par] sa femme ou sa maitresse." (Ibid.) OU se trouve la polysémie dont parle le critique en ce qui concerne
précisément la question du sexe des personnages?
C'est exactement de cette vision traditionnelle et réductrice dont se plaignait Jacques Prévert. Certes, "je"
peux, à ses yeux, être une mère, une épouse, une fiancée, une sœur ... prise dans une situation d'adultère ou
de tromperie (dont elle est coupable ou victime), mais aussi de chômage, de vengeance, ... qui incite
l'homme a quitter sa compagne.
C'est dans un contexte d'adultère que l’abbé Vienot, cure de la paroisse de Saint-Roch, a place ce poème, le
même "Déjeuner du matin" qu'il a "rebaptise" pour l'occasion : "Mon Mari" en le faisant suivre de cette
phrase sur la feuille paroissiale : "Ce qui a pu se passer en 1961 ne se passera plus en 1962" (J. Prévert,
Œuvres complètes, vol. II, 16). Prévert est outrage d'apprendre comment un prêtre a récupéré son poème
sans sa permission pour en faire une arme moralisatrice dans le combat que l'ecclésiastique mène pour la
défense des bonnes mœurs. Il va lui répondre d'un ton mordant et sarcastique dans une lettre ouverte qui va
être publiée dans son recueil Fatras :
Monsieur,
J'aimerais savoir de quel droit divin ou autre vous vous êtes permis, dans votre bulletin paroissial, Le
Messager, de reproduire en changeant le titre--afin de donner le change--un texte signe de moi et paru
ailleurs depuis fort longtemps.
En administrant ainsi, typographiquement, le sacrement du mariage a deux êtres d'encre, de papier et-comment pourriez-vous le savoir? --peut-être en même temps de présence réelle, de chair et de sang, n'avezvous pas agi avec une inconcevable légèreté ?
Qui vous dit que vous n'avez pas imprudemment travesti deux innocents et charmants homosexuels en
victimes du devoir conjugal?
Si vous vouliez vous donner la peine de relire attentivement [souligne par Prévert] ce texte, vous vous
trouveriez dans l'obligation de reconnaitre que rien ne vous permet de rejeter cette hasardeuse hypothèse.
(Œuvres complètes, vol. II, 17)
Prévert, critique littéraire, « Le déjeuner du matin » Extraits.
Evoquer une possible relation homosexuelle est, de la part de Prévert, audacieux a une époque où règne
encore, dans la société française, une forte morale religieuse et bourgeoise, même si de premières poussées
émancipatrices se font sentir qui préparent, lentement mais surement, le terrain a la liberté sexuelle des
années 1960-1970.
Certes, nous connaissions la cote libertaire, révolutionnaire, antimilitariste et anticléricale du poète. En ce
qui concerne la lecture de "Déjeuner du matin," Prévert la veut aussi ouverte que possible, laissant a un
maximum de gens la possibilité de s'identifier avec le personnage au sexe non précise "je". Pour lui, le
lecteur lit le poème autant que le poème "lit" le lecteur. Comme il a donné très peu d'informations, l'histoire
vécue par "il" et "je" suis potentiellement multiple ; d'où le lecteur peut y inscrire une de ses propres
expériences et s'y voir comme dans un miroir. Quelle personne d'un certain âge n'a pas vécu une scène de
départ où elle pleure tandis que l'Autre (fils, amant, époux, frère...) s'en va sans dire un mot ?
Il est intéressant de remarquer que dans un poème intitule "Evènements" du même recueil Paroles, nous
assistons à une scène d'adieux entre homosexuels, une scène qui pourrait s'inscrire dans l'épisode de
"Déjeuner du matin" :
un peu plus loin au bout de la rue une pédérastie regarde une autre pédérastie et lui fait un adieu de la main
l'un des deux pleure (Œuvres complètes, vol. I, 31). (9)
L'"hérésie" de l’abbé Vienot, aux yeux de Prévert, a été de déterminer, une fois pour toutes, le sexe des
protagonistes du poème "Déjeuner du matin", l'ecclésiastique jouant par la même à Dieu.
Le poème s de Prévert sont à la fois faciles et difficiles à enseigner : faciles parce que leur caractère répétitif,
la simplicité du vocabulaire, l'apparente transparence du sens se prêtent bien à l'enseignement ; difficiles car,
lorsque le lecteur approfondit un peu l'étude de ces poème s, et en particulier de "Déjeuner du matin", il est
livre a lui-même et ne sait comment les interpréter ou précisément "jusqu'où" les interpréter, quel sens leur
donner. C'est qu'en effet, la poésie de Prévert tout à la fois plait par sa simplicité (de forme) et dérange par sa
complexité (de sens). "Déjeuner du matin" en est un très bon exemple, dont l'histoire de ces deux inconnus
sans nom et sans passe semble glisser, en l'espace de quelques vers, du "pas encore" d'une séparation
consommée au "déjà plus" d'une existence commune.
"Déjeuner" est un poème tout à la fois classique par la forme et moderne par son sens et sa nature
subversifs. Sa forme, même marquée par ses répétitions et son manque de ponctuation, est classique et digne
d'une tragédie de Racine par sa concentration, la pauvreté de son vocabulaire, 10 son dépouillement, mais
aussi par la simplicité de l'histoire. Ce poème est cependant moderne par la richesse de son sens, par sa
polysémie qui ouvre toute grande la porte des interprétations sans n’en favoriser aucune. André Rousseaux,
le critique catholique bien connu du journal conservateur Le Figaro, ne s'y est pas trompe lorsqu'il explique:
Prévert, critique littéraire, « Le déjeuner du matin » Extraits.
"La publication d'un recueil de poème s [Paroles] de Jacques Prévert me parait être l'évènement le plus
important dans la vie de notre poésie, depuis la fin de la guerre." (Le littéraire, 10 aout 1946 ; cite par
Gaudin, 424). Yves Courriere, l'auteur d'une volumineuse biographie sur le poète, écrit lui que, lorsque ce
recueil de poésie apparut a la devanture des librairies parisiennes, "ce fut un choc intellectuel comme on n'en
avait peu connu auparavant." (Jacques Prévert, 790) Il n'y a pas de doute que "Déjeuner du matin" a
contribue à ce coup de tonnerre dans le ciel de la poésie française.
Et pourtant, si, depuis les années 1950, "Déjeuner du matin" est l'un des poèmes s les plus prises des
professeurs de langue et l'un des plus utilises dans l'enseignement du français a l'étranger, il n'est guère
étudie a l'université, ni d'ailleurs l'œuvre de Prévert. Serait-ce parce que la poésie de ce dernier est perçue
comme par trop populaire et pas assez littéraire ? A moins que l'apparente simplicité de cette poésie ne
dérange, ne bouleverse les idées reçues ? Ou les deux à la fois ? Pierre Weisz écrit selon nous très justement
dans son article : "Langage et imagerie chez Jacques Prévert" :
il [Prévert] est politiquement irrécupérable et les critiques
universitaires hésitent a aborder un auteur qui se proclame
ouvertement anarchiste, incroyant et iconoclaste. Ce qu'on peut
pardonner a Camus, rebelle édifiant, ce qu'on peut pardonner a
Sartre, rebelle philosophe, on ne peut le pardonner à Prévert,
poète populaire (34).
Quand l'œuvre de Prévert, et "Déjeuner du matin" en particulier, sortiront-ils du purgatoire où semblent les
avoir enfermes les critiques universitaires? (11)
OUVRAGES CITES
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Weisz, Pierre. "Langage et imagerie chez Jacques Prévert." The French Review 43.1 [special issue] (Winter
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Wilcox, George. "Paroles sans chansons." Modern Languages 5 (1975) : 199-208.
(1) Cela, certes, essentiellement au niveau debutant : par exemple dans Le Francais (Heinle and Heinle,
1997), Paroles (Harcourt, 2002), Entre amis (Houghton Mifflin, 2002), Horizons (Thompson-Heinle, 2006),
Allons-y! (Heinle, 2003), Vis-a-vis (McGraw-Hill, 2004), Deux mondes (McGraw-Hill, 2005), Chez nous
(Pearson-Prentice Hall, 2006), mais aussi au niveau intermediaire: dans En bonne forme (Houghton Mifflin,
2007) ou Ensuite (McGraw-Hill, 2003). Ces listes ne sont bien sur pas exhaustives du fait des nombreuses
nouvelles editions qui paraissent chaque année. "Déjeuner du matin" a aussi été utilise, dans une bien
moindre mesure, en introduction a l'explication de textes. Nous pensons ainsi a Découverte du poème
(Harcourt, Brace and World, 1967).
(2) Voir aussi, comme autre exemple de variations, Franzosisch Heute : numéro de juin 1997 : " Das
Gedicht, ' Déjeuner du matin ' von Jacques Prévert " (146-149).
(3) Titus ayant choisi d'assumer la fonction d'empereur quitte a sacrifier son amour pour la reine Bérénice,
cette derniere, desabusee, retourne dans son pays.
(4) Albert Gaudin ecrit très justement dans " La poésie de Jacques Prévert " : " un très grand nombre de ses
poème s [...] sont de l'art le plus depouille, le plus nu qui se puisse imaginer " (432).
Prévert, critique littéraire, « Le déjeuner du matin » Extraits.
(5) Comme le titre du poème de Prévert qui donne tout d'abord au lecteur l'impression que c'est un petit
Déjeuner typique pour ces deux personnes, avant que ce lecteur ne comprenne finalement que c'est
exactement le contraire.
(6) Nous pensons encore a " Demain, des l'aube " de Victor Hugo, un poème qui surprend lui aussi le
lecteur dans ses deux derniers vers.
(7) Il a intitule son poème " Le fusille " dont le dernier vers s'acheve ainsi : " Un homme est la par terre
comme un enfant dormant. " (OEuvres completes, vol. I, 843)
(8) A l'extreme, William Baker, l'auteur de l'ouvrage Jacques Prévert, meme s'il ne considere que la seule
relation amoureuse comme lien entre les deux individus, reste vague quant a leur sexe: "When, even after
donning hat and raincoat, the man gives no sign of recognizing the existence of his companion, we realize
we are witnessing two people, probably two lovers, who can no longer communicate by word or glance, let
alone touch." (101)
(9) Dans le meme poème "Evenements", Prévert nous fait le portrait d'un assassin assez semblable au
protagoniste "il" de "Déjeuner du matin" : un assassin la tete dans les mains
[...]
il leve et prend une cigarette
[...]
il allume sa cigarette
[...]
s'assied sur une chaise et fume
[...]
[Finalement] il prend son chapeau il le met sur la tete et il s'en
va (vol. I, 32).
(10) Une critique faite a Racine et dont il a tire parti en jouant sur la polysemie des mots (le mot "autel" par
exemple, l'autel du mariage et celui du sacrifice).
(11) Comme l'ecrit Andre Velter dans "L'invention permanente", un article publie le 15 mai 1992: "Tant pis
pour eux [qui ne comprennent Prévert]; on ne l'enterrera pas sous les theses, les colloques, les seminaires,
mais il sera longtemps vif et violent dans les coeurs et les tetes des enfants, des rebelles, de ceux qui se
mefient des normes, des pensees convenues, des actions convenables, des engagements confortables." (61)
Prévert, critique littéraire, « Le déjeuner du matin » Extraits.
VINCENT GREGOIRE
BERRY COLLEGE (GEORGIA)
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