LE SECtEUR éOLIEN AUx PRISES AVEC LA RUMEUR
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LE SECtEUR éOLIEN AUx PRISES AVEC LA RUMEUR
NEWSLETTER03 WEBMaG03 avril08 débats & opinions Le secteur éolien aux prises avec la rumeur La rumeur est partie comme une traînée de poudre (voir page 1). En quelques semaines, elle a envahi les journaux écrits et audiovisuels : l’éolien ne serait pas une solution fiable face au défi énergétique. Il pourrait même constituer une partie du problème. Hésitant entre consternation, colère et dérision, les artisans de la filière éolienne réagissent. Morceaux choisis. Un des premiers sur la balle : le facilitateur éolien de la Région wallonne. Dans un document d’une vingtaine de pages, il reprend une quarantaine de mythes et rumeurs qui prospèrent dans le sillage de la montée en puissance de la filière éolienne. Compenser l’intermitence Les éoliennes contribueraient à l’augmentation des émissions de CO2 en imposant l’intervention de centrales polluantes pour compenser leurs périodes d’inactivité? « L’électricité de source renouvelable ayant priorité sur l’électricité traditionnelle, rétorque Jade Charouk, la production des centrales traditionnelles est automatiquement adaptée sur celle des éoliennes. Lorsque l’éolienne produit, la production issue des centrales traditionnelles est directement diminuée d’autant, ce qui signifie une diminution de l’utilisation du combustible responsable des gaz à effet de serre. Voilà pourquoi l’éolien est reconnu comme étant un moyen efficace de lutte contre les gaz à effet de serre. Et lorsque l’éolienne ne produit pas, ce qui se produit en moyenne 20% du temps sur un an, on retourne à la situation de départ. Il s’agit bien d’un retour au niveau initial, mais pas d’une augmentation de rejet de CO2 par rapport à ce niveau, comme le prétend la rumeur. (...) Deuxième erreur dans le raisonnement : cette rumeur considère les modes de production d’électricité les plus polluants comme seules alternatives à la production éolienne, lorsque le vent ne souffle pas. Ce n’est pas vrai ! En outre, d’autres unités de production renouvelables ainsi que la possibilité de transfert d’électricité verte interfrontaliers peuvent aussi contribuer à assurer un équilibre du réseau de façon plus propre. Par ailleurs, des solutions existent : des centrales de pompage/turbinage telles que celle de Coo pourraient résoudre efficacement le problème des fluctuations. Cela dit, même si les éoliennes contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, elles ne suffiront pas seules à atteindre les objectifs fixés à Kyoto. Tant une diminution réelle des consommations qu’un recours accru aux autres sources d’énergie renouvelables sont également indispensables ». Rendement dérisoire? Les éoliennes ne fonctionneraient que 25% du temps et auraient dont un rendement dérisoire? Réplique du facilitateur : « Les chiffres avancés sont établis en calculant le ratio entre l’énergie réellement produite et l’énergie que l’éolienne pourrait produire si elle fonctionnait constamment à pleine puissance. Cela s’appelle le facteur de charge. Cette confusion amène bien des détracteurs à prétendre que les éoliennes ne fonctionnent que 25% du temps. C’est faux. Cela reviendrait à admettre que le vent ne souffle que 90 jours par an... Une éolienne tourne dès que le vent atteint la vitesse de 3 à 4 m/s (12 km/h). Pour des raisons de sécurité, elle s’arrête généralement au-delà de 25 m/s (90 km/h), voire plus selon les caractéristiques locales de vent. Et donc en réalité une éolienne tourne environ 80% du temps, soit plus de 6 800 heures par an. Parfois en ne produisant que quelques centaines de kW, parfois en produisant plusieurs MW... Toujours est-il que pendant ces 6 800 heures, elle produit en moyenne 1/3 de sa puissance maximale (80% x 33% donne approximativement les 25% cités comme référence). Une éolienne capable d’une puissance maximale de 2 MW doit être considérée comme une machine capable de produire en moyenne 600 à 700 kW pendant 80% du temps. » Plus cher, le kWh éolien? Le kWh «éolien» serait plus cher que le kWh «normal»? « Oui, et c’est normal... Le kWh éolien inclut dans son prix le caractère non polluant de l’électricité produite. Dans sa célèbre étude réalisée pour le compte du gouvernement anglais, Sir Nicholas Stern estime ce coût à 80 €/MWh. D’autres études très sérieuses convergent aussi sur le même ordre de grandeur. Elles s’accordent toutes sur le fait que, si l’on incluait l’ensemble des coûts environnementaux dans le prix de l’électricité conventionnelle, celle-ci aurait un coût supérieur à celui de l’électricité verte. (...) Par ailleurs, avec l’augmentation inéluctable du prix des combustibles et les économies d’échelle réalisées par les progrès dans l’industrie éolienne, cet écart entre prix du kWh éolien et prix du kWh normal se réduira plus rapidement qu’on ne le pense...» Réagissant plus sobrement dans un courrier adressé à la RTBF, Annabelle Jacquet, Secrétaire Générale d’Edora représentant le secteur éolien, cite deux articles qui tentent de remettre l’église au milieu du village, publiés l’un par Le Monde Diplomatique (1) et l’autre par la Libre Belgique (2). Pour en savoir plus: (1) http://www.monde-diplomatique.fr/2007/02/OLLIVIER/14418 (2) http://www.lalibre.be/index.php?view=article&art_id=380597 www.ewea.org 08 www.RENOUVELLE.org