Avertissement Herbe - Chambre d`Agriculture du Lot

Avertissement Herbe
n°7
2 avril 2012
Mise à l'herbe tardive
et arrêt prochain du déprimage
Ségala mis à part, nous en sommes entre 425 et 470 DJ, les animaux doivent être à
l'herbe, excepté sur les prairies naturelles très tardives où la mise à l'herbe se fera à partir de
500 DJ. Sur le Ségala, les cumuls de températures se situent entre 320 et 400 DJ, les
animaux doivent être à l'herbe sur les prairies précoces (ray-grass) et assez précoces
(fétuque élevée, dactyle).
Le déficit pluviométrique actuel est préoccupant (pluviométrie déficitaire à hauteur de
48% à Gourdon et 51% à Lunégarde, fin mars). Météo-France annonce des températures sur
avril, mai et juin supérieures à la normale, sans se prononcer sur la pluviométrie. Si le stress
hydrique impacte la productivité des prairies, il n'empêche pas l'avancée des stades de
l'herbe. L'herbe au stade feuillue, c'est 0,9 à 1 UF / kg de MS et plus de 110 g de PDI / kg de
MS, c'est donc l'aliment le plus riche et le plus économique.
Parcours : Compte tenu du risque de sécheresse printanière et en fonction des
besoins urgents de pâturage, faire un passage rapide sur les pelouses les plus séchantes et
orientées au sud. L'objectif est de faire un premier prélèvement, sans compromettre une
repousse possible en cas de bonne pluviométrie, et d'attendre la pousse de l'herbe sur les
prairies tardives. Ne pas faire pâturer les sous-bois, les conserver, si possible, pour l'été.
Déprimage : Sur les surfaces de fauche, afin de ne pas pénaliser les rendements en
fourrage, le déprimage devra être arrêté avant que l'épi mesure 5 cm (hauteur entre le
plateau de tallage et la pointe de l'épi), stade qui sera atteint dès 500 DJ sur les prairies
précoces (ray-grass), c'est à dire dans 3 jours sur le Quercy Blanc et dans 6 à 8 jours
environ sur le Causse, la Bouriane, le Figeacois et les vallées. Si l'épi est sectionné, la
repousse est feuillue mais le rendement peut être divisé par deux !
Sommes de températures par secteur le 1er avril 2012
Températures base 0°C cumulées à partir du 1er février (source : Météo-France)
Secteur
Stations météo
Altitude
2012
2011 rappel
Causse central
Lunegarde
383 m
433
492
Bouriane
Gourdon
260 m
434
522
Quercy Blanc
Le Montat
260 m
470
527
Figeacois et Limargue
Faycelles
342 m
449
514
Causse de Limogne
Villefranche de R. / Le Montat
323 m / 260 m
425
498
Vallée de la Dordogne
Branceille
190 m
448
509
Ségala est
Aurillac
623 m
322
372
Ségala ouest
Comiac
562 m
398
445
Rappel : Ne pas pâturer en dessous de 5 cm !
•
Plus bas que 5 cm, vous sur-pâturez et affaiblissez la plante car les réserves se
trouvent dans les 5 premiers centimètres dans la gaine (faire pâturer 1 cm trop bas,
c’est une semaine de repousse nécessaire en plus).
•
Plus haut que 5 cm, vous sous-pâturez et la partie laissée en plus durcira et vous
favoriserez les refus (1 cm laissé en plus, c’est 100 kg d’herbe perdu à chaque
pâturage).
La chicorée, une fourragère résistante à la sécheresse
La Chicorée sauvage (Cicorium
intybus L.) est une espèce connue depuis
l'Antiquité. Son intérêt en tant que culture
fourragère est relativement nouveau. C'est
une plante vivace, de la famille des
Asteraceae, qui ressemble au pissenlit par
ses feuilles et son port en rosette.
Sa racine pivotante lui permet de
descendre dans les horizons profonds du
sol et de puiser l'eau et les éléments
nutritifs. Elle tolère les sols acides (pH 5,5
à 6,2) comme les sols superficiels. Elle
présente une très bonne résistance au
froid et à la sécheresse.
La chicorée fournit un fourrage appétent et de bonne qualité. La teneur en MS est
très faible, entre 8 et 15 %, ce qui en fait une plante très digestible. Les qualités nutritionnelles
sont encore peu connues : MAT proche de 25 % et forte teneur en éléments minéraux
(potassium, calcium, soufre, sodium et bore). Ses propriétés vermifuges sont
particulièrement intéressantes en élevage ovin. Des études réalisées en Grande-Bretagne
démontrent que la charge parasitaire de brebis et d'agneaux pâturant des parcelles de
chicorée peuvent être réduite de 40%, complétée par un gain de près de 15 % sur les
carcasses.
Développée comme ressource fourragère depuis quelques années seulement, elle est
encore peu commercialisée en France, contrairement à certains pays anglo-saxons comme la
Nouvelle-Zélande, le Canada ou les Etats-Unis. En France, la diffusion des variétés
Commander et Puna II est assurée par Barenbrug et Jouffray-Drillaud.
Implantation
Il est recommandé de l'associer (voir tableau ci-dessous). Les semis peuvent être
réalisés au printemps ou à l'automne. Quelque soit le type de semoir, on respectera les
préconisations en vigueur pour les espèces fourragères : Terre fine en surface et profondeur
de semis limitée à 1 cm suivi d'un roulage énergique. Sa pérennité varie de 3 à 5 ans.
Espèces en mélange
Sol profond
Sol séchant
Chicorée
2 kg/ha
2 kg/ha
Ray-grass anglais
15 kg/ha
6 kg/ha
Trèfle blanc
3 kg/ha
2 kg/ha
Dactyle
10 kg/ha
Lotier
3 kg/ha
Exploitation
La chicorée est très poussante, y compris en été, où sa
résistance à la sécheresse permet de palier à des déficits de
croissance sur d'autres espèces comme les graminées. Seule une
exploitation régulière par pâturage est conseillée (une récolte
en ensilage reste possible avec une association appropriée).
Lorsqu'elle commence à monter, en été, son intérêt devient très
limité. Il est possible de la laisser monter à graine de temps en
temps afin de favoriser les re-semis naturels.
Contact : F. Bouchet-Lannat et P. Tyssandier - Chambre d'Agriculture du Lot - tel : 05 65 23 22 11
ou votre conseiller de secteur
Pour recevoir ce bulletin par e-mail, écrivez à : [email protected]
Merci aux agriculteurs exploitant les parcelles de référence