Explorateurs en herbe

Explorateurs en herbe
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Publié sur Les Nouvelles calédoniennes (http://www.lnc.nc)
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Explorateurs en herbe
Par Clémence Losserand
Créé le 11/24/2012 - 03:00
Les chaises de Brenda et Ferdinand, 14 ans, vont rester vides deux semaines durant dans leur classe de 4e A. « Ça va faire drôle de
quitter le pays », sourit Brenda. Décollage depuis la tribu de Tieta, au creux de la petite vallée de Voh, et cap sur la Papouasie-NouvelleGuinée, à quelques milliers de kilomètres de là, un pays « où il y a beaucoup plus de nature », se plaît à rêver Ferdinand. Désirée et
Laeticia, élèves de première au lycée de Pouembout, seront aussi de la partie, aux côtés de Jacqueline Siriex, chef de projet pour
l’association Symbiose, de Carole Bernard et de Christine Pacuta, enseignantes en SVT.
Inventaire marin. Objectif : se fondre dans une délégation de plus de 200 scientifiques du monde entier pour inventorier, trois mois
durant, les richesses de la faune et de la flore papous (notre édition du 8 novembre). Et certainement pas pour se tourner les pouces : cap
sur le volet marin de la mission d’exploration. « Nous étudierons, aux côtés des scientifiques, la zone de balancement des marées, détaille
Carole Bernard, professeur de SVT à Tieta, en inventoriant les espèces présentes. »
L’occasion pour les jeunes de découvrir en situation les techniques d’échantillonnage, de tri, de classification des espèces. On peut y
ajouter un autre sujet d’étude : les scientifiques eux-mêmes, dont les jeunes partageront le quotidien. « On va faire un peu comme les
rémoras », sourit Carole Bernard. Pour cette dernière, participer à cette expédition, « c’est une occasion assez inespérée de revenir à mes
premières amours ! ». Biologiste marine, elle a travaillé à l’IRD avant de se tourner vers l’enseignement : « Quand on est passionné, on a
envie de le faire partager. »
Concret. Carole souhaiterait également étudier là-bas les espèces « bio-indicatrices », celles susceptibles d’indiquer les pollutions
éventuelles. Les élèves ont ainsi récemment étudié les espèces présentes sur le littoral de la presqu’île de Pindaï, histoire de peaufiner la
technique et de pouvoir envisager de premières comparaisons. « Ce qui est très intéressant, c’est que la région étudiée là-bas subit à la
fois le développement touristique et minier, il y a donc des parallèles à faire. »
Une séquence pédagogique d’une richesse inespérée pour les trois accompagnatrices passionnées : « Tout ce qui est traité dans les
programmes va leur être révélé dans du concret ! On a beau faire des travaux pratiques en classe, ça ne remplace jamais le travail sur le
terrain ! » La science comme expérience, c’est bien l’un des objectifs premiers de l’association Symbiose, à l’initiative de ce voyage.
Rencontres. Un autre objectif, c’est que ces Calédoniens aillent à la rencontre de jeunes Papous. Un premier contact qui pourrait aboutir
à la venue de certains d’entre eux ici l’an prochain. Une occasion aussi de réactualiser son anglais, cette langue stratégique dans
l’environnement pacifique anglophone. Les questions fusent sur le pays et sa situation… « On est tous très curieux, s’enthousiasme
Brenda. C’est une grande chance de partir là-bas : c’est pas donné à tout le monde de voyager, de voir d’autres choses, de rencontrer
d’autres personnes. » Pour ces jeunes du Nord férus de sciences, l’expérience représente peut-être aussi un premier pas vers des
métiers qui les font déjà rêver. Peut-être dans quelques années retrouverons-nous Brenda en chercheuse ou Ferdinand en spécialiste de
la gestion des milieux naturels ? Pour l’heure, le rêve grandeur nature peut déjà commencer.
Le chiffre
Au plus près de l’actualité
Si l’expédition d’exploration scientifique internationale dispose d’un site internet officiel (www. planeterevisitee.org.fr), il est également
possible de suivre dès aujourd’hui toute l’actualité de nos ambassadeurs du Nord sur la page Facebook de l’association Symbiose :
www.facebook.com/pages/Association-Symbiose-Nouvelle-Calédonie.
Le volet pédagogique
En France, 122 classes participeront au volet pédagogique de « La Planète revisitée »… depuis leurs classes ! Nos jeunes du Nord sont
bien les seuls à vivre cette aventure au plus près. Ce volet pédagogique, chapeauté par le Museum d’histoire naturelle, rassemblera tous
les jeunes en juin à Paris. Une occasion pour nos ambassadeurs de venir partager leur expérience. La recherche de financements est en
cours.
2,8
C’est, en millions, le budget qu’a réussi à mobiliser l’association Symbiose pour rendre cette expédition possible. Le ministère de
l’Enseignement et de la Recherche ainsi que la province Nord y ont largement contribué, aux côtés de la mairie de Voh, d’Enercal, du
collège de Tieta, auquel il faut ajouter l’apport personnel des accompagnatrices.
URL source: http://www.lnc.nc/article/sciences/explorateurs-en-herbe
26/11/2012 08:48