CHI 110 - STRUCTURE DE LA MATIERE 1ERE PARTIE : L`ATOME
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CHI 110 - STRUCTURE DE LA MATIERE 1ERE PARTIE : L`ATOME
CHI 110 - STRUCTURE DE LA MATIERE NOTES DE COURS 1ERE PARTIE : L’ATOME QUELQUES GENERALITES La matière est constituée par l’assemblage, par des liaisons plus ou moins fortes, de particules élémentaires. Du point de vue de la chimie, l’atome est le plus petit composant de la matière (du grec ATOMOS, qui ne peut se diviser). C’est l’élément de base qui peut se combiner avec d’autres pour former la matière. ATOME > > > MOLECULE > > > MATIERE (gaz, solide, liquide, matière mole) Mais nous savons que l’atome a une structure plus complexe et qu’il est constitué de particules élémentaires. Quelques dates importantes : • 1881 : découverte de l’électron (J. J. Thompson, rayons cathodiques) • 1908 : expérience de Rutherford sur l’interaction particules-matière, qui a conduit à la proposition du modèle planétaire de l’atome (1911) • Modèle de Bohr (1913) • Modèle de Schrödinger (années 30) I. L’atome et ses constituants I – 1. Constituants de l’atome I – 1.1. Les particules fondamentales (A) Les nucléons Deux types de nucléons : Les protons, particules chargées positivement • Charge : +e = 1,602 x 10–19 C • Masse : mp = 1,6726 x 10–27 kg Les neutrons, particules neutres • Charge : 0 • Masse : mn = 1,6675 x 10–27 kg (≈ mp) (B) L’électron Particule chargée positivement • Charge : –e = –1,602 x 10–19 C (– charge du proton) • Masse : me = 9,1094 x 10–31 kg (très faible/masse des nucléons) ( les nucléons sont plutôt du domaine d’étude de la physique (radioactivité, …), alors que ce sont les électrons qui vont vont avoir une grande influence sur les propriétés chimiques (liaisons, …) et physicochimiques (spectroscopie, …) des atomes. I – 2. L’atome ¨ L’atome est constitué de particules élémentaires I – 2.1. Organisation des particules dans l’atome L’atome est constitué d’un noyau et d’électrons. (A) Le noyau est un domaine (volume) limité dans lequel est concentré presque toute la masse de l’atome. Il contient N neutrons et Z protons, donc il est chargé positivement. • Z (nb de protons) est le numéro atomique de l’atome ; il permet de l’identifier et donne la valeur de la charge du noyau, qui est égale à +Ze. • A = Z + N est la nombre de nucléons (protons + neutrons) ; il est appelé nombre de masse (B) Les électrons évoluent autour du noyau, dans un domaine (volume, espace) très grand par rapport au volume du noyau. Un atome contient Z électrons. Il en résulte que : ¨ un atome est globalement neutre électriquement : un noyau contenant Z protons (charge +Ze) est entouré de Z électrons (charge –Ze). ¨ la matière (constituée d’un assemblage d’atomes) est essentiellement constituée par du "vide", dans lequel évoluent les électrons. C’est une structure dite lacunaire. 2 ________________________________________________________________ (Ce fait a été à l’origine démontré par l’expérience de Rutherford (1908). Lorsqu’on bombarde une feuille d’or (épaisseur de l’ordre du micron) par des particules α, la majorité traverse la feuille mais certaines sont violemment déviées et retournent vers la source. On en tire les conclusions : 1. l’atome est essentiellement constitué de vide, d’où le fort taux de passage des particules α à travers la feuille d’or. 2. L’atome contient une zone chargée positivement, très petite en volume (c’est à dire le noyau), d’où la répulsion très forte, mais rare statiquement, des particules He2+. Il y a donc dans l’atome un tout petit noyau, chargé positivement, autour duquel gravitent quelques électrons dans un grand volume de "vide". Feuille d’or (épaisseur 1 micron) Particule alpha (ion He2+) 3 I – 2.2. Les nucléides Un atome est caractérisé par les valeurs de Z et de N. Un couple de ces deux valeurs défini un NUCLÉIDE. Un nucléide X est identifé par le symbolisme suivant (où X est le symbole de l’élément considéré) : nombre de masse A numéro atomique Z X Exemple : •17 protons 35 Cl •35 – 17 = 18 neutrons 17 •17 électrons I – 2.3. Les éléments Chaque valeur du numéro atomique Z (rappel : nb de protons) défini un élément. Un élément est l’ensemble des nucléides et des ions (donc des isotopes et des ions) ayant le même numéro atomique Z. (A) Les isotopes Définition et exemples Un isotope est un corps simple ayant le même Z (numéro atomique) qu’un autre, mais une masse atomique différente. Les différences entre isotopes d’un même élément X sont dues à la différence de constitution du noyau : c’est le nombre de neutrons N qui diffère d’un isotope d’un élément à un autre. Un isotope est désigné par son symbole chimique X, complété par son nombre de masse A (en exposant, à gauche) et son numéro atomique Z (en indice, à gauche). Exemples : • Le carbone 14, un des isotopes du carbone : • L’oxygène à 3 isotopes • 16 17 18 8 8 8 O O O 14 6 C d’abondances relatives 99,757%, 0,038% et 0,2005%. Le chlore (Z = 17) a 9 isotopes (A = 32 à 40). Les deux principaux (les plus abondants) sont 35 37 17 17 Cl et Cl 36 Trois isotopes sont naturels (les isotopes 35, 36 et 37) dont le Cl qui est radioactif. 17 Les autres sont artificiels. 4 Propriétés des isotopes Les propriétés chimiques des isotopes d’un même élément sont identiques, car ils possèdent le même nombre d’électrons. En revanche, le noyau des isotopes d’un même élément ne contient pas le même nombre de neutrons. La proportion de neutrons dans un noyau peut le rendre instable, donc radioactif. La proportion des isotopes stables par rapport aux instables varie donc au cours du temps. C’est sur cette variation que se basent les méthodes de datation (la plus connue est la datation dite "au carbone 14"). (B) Les ions Un atome peut gagner ou perdre un ou plusieurs électrons. Il cesse alors d’être neutre et devient un ion. Exemples : • l’ion Na+ (un électron perdu par l’atome de sodium 11Na). • l’ion Br– (un électron perdu par l’atome de brome 35Br). Les charges des ions sont indiquées en prenant comme unité la valeur absolue de la charge de l’électron. I – 3. La représentation planétaire des atomes Le rayon des atomes est de l’ordre de 10–10 m (soit 1 Å ou 0,1 nm). Ce rayon correspond à une sphère virtuelle à l’intérieur de laquelle évoluent les électrons qui gravitent autour du noyau, cette sphère représentant l’encombrement moyen d’un atome. Le noyau en occupe un très faible volume, son rayon étant de l’ordre de 10–14 à 10–15 m. Il est donc 104 à 105 fois plus petit que l’atome lui-même : 100 m de diamètre (atome) , 1 cm (noyau), 0,1 mm (électron) une mouche sur un terrain de foot…. I – 4. La mole La mole est une quantité de matière, commode pour le chimiste à l’échelle macroscopique. La mole correspond à 6,023 x 1023 espèces élémentaires*. On défini le nombre d’Avogadro NA = 6,023 x 1023 mole–1. La mole, quantité de matière, s’applique à toute espèce élémentaire : atomes, particules (électrons, protons, ….), molécules, ions. *1 mole de substance contient autant d’entités élémentaires qu’il y a d’atomes dans 12 g de carbone. 5 I – 5. Masse atomique La masse d’un atome est très petite. L’atome le plus lourd connu a une masse inférieure à 10–21 gramme. La masse atomique est la masse réelle des atomes. Elle est égale à la masse d’une mole d’atome divisée par le nombre d’Avogadro. 12 12 m 6C = N g A Masse atomique relative Une unité spéciale a été définie, grâce à laquelle les masses des atomes peuvent être exprimées simplement : c’est l’unité de masse atomique, u.m.a. Cette unité représente le douzième de la masse de l’atome du nucléide référence. masse de 1 u.m.a. = 12 6C qui sert de 12 6 C 12 Quelle relation existe-t-il entre les u.m.a. et les grammes ? Une mole de 12 6C a une masse de 12 x 10–3 kg, soit 12 g qui contiennent NA = 6,023 x 1023 atomes de carbone. 12 1 D’où 1 u.m.a. = N x 12 A 1 1 u.m.a. = N g A Remarque : la masse d’un atome en u.m.a. est le même nombre que la masse d’une mole d’atomes exprimée en g. Exemples 12 6C atome : 12 u.m.a. ; mole d’atomes:12 g 14 7N atome : 14 u.m.a. ; mole d’atomes:14 g 6 I – 6. Masse atomique des éléments Les éléments existant dans la plupart des cas sous la forme de plusieurs isotopes, une mole d’atomes d’un élément est en général composée d’atomes de masses différentes. La masse d’une mole de ces atomes est la masse moyenne tenant compte des abondances naturelles relatives des différents nucléides isotopes. Exemple : 14 7N masse atomique 14,00307 ; abondance 99,636% 15 7N masse atomique 15,00011 ; abondance 0,364% > masse atomique de l’azote = 14,00307x 0,99636 + 15,00011 x 0,00364 = 14,0067 On écrit : N = 14,0067 u.m.a. La masse molaire atomique de l’azote est égale à 14,0067 g. Généralement on arrondit à 14 g. Remarque : Ne pas confondre la masse atomique et le nombre de masse (qui est toujours entier) I – 7. Perte de masse La masse d’un atome est inférieure à la somme des masses des particules qui le constituent. Ce "défaut de masse" correspond à l’énergie de cohésion du noyau de l’atome. C’est aussi l’énergie qui a été consommée pour constituer le noyau à partir des particules séparées. A cette énergie correspond un perte de masse Δm, selon la relation d’Einstein : E = Δm.c2 c = vitesse de la lumière = 3 x 108 m s–1 7 II. L’interaction lumière (rayonnement) - matière L’atome d’hydrogène et les hydrogénoïdes II – 1. L’effet photoélectrique et la quantification de l’énergie. II – 1.1. L’effet photoélectrique On appelle effet photoélectrique l’extraction d’électrons de la matière (métal en particulier) sous l’effet de la lumière. Un exemple historique est la décharge d’une plaque de zinc, initialement chargée négativement, sous l’effet d’un irradiation UV. L’effet photoélectrique est soumis aux lois suivantes : • le phénomène n’apparaît que lorsque la fréquence de la lumière incidente est supérieure à une fréquence précise ν0, appelée seuil photoélectrique, qui dépend de la nature du métal. L’effet photoélectrique ne se produit pas si ν < ν0, quelque soit l’intensité lumineuse. • si ν ≥ ν0, l’émission d’électron est instantanée, même à faible intensité lumineuse. • si ν ≥ ν0, la variation de l’intensité lumineuse a un effet sur le nombre d’électrons émis, mais pas sur leur vitesse. • si ν ≥ ν0, la vitesse maximale des électrons émis augmente quand la fréquence de la lumière incidente augmente. La théorie électromagnétique est insuffisante pour expliquer l’effet photoélectrique. Si on s’appuie sur cette théorie : • l’émission des photoélectrons devrait être observée quelque soit la fréquence de la lumière pourvu que son intensité soit suffisante : pas de seuil photoélectrique. • Si l’intensité lumineuse était faible, il suffirait qu’un électron du métal accumule de l’énergie pendant un certain temps pour être ensuite émis : pas d’émission instantanée. • La vitesse des électrons émis devrait être fonction de l’intensité de l’énergie incidente, pas de la fréquence de la radiation lumineuse : dans la théorie classique, l’énergie d’une onde lumineuse ne dépend pas de sa fréquence. La situation a été débloquée en 1905, quand EINSTEIN proposa sa théorie corpusculaire de la lumière : l’énergie lumineuse n’est pas répartie uniformément sur le front d’onde, mais concentrée dans une série de "grains de lumière". Ces "grains", ou "quanta de lumière", sont appelés photons. L’énergie d’un photon est donné par E = hν = hc/λ où h = 6,6262 x 10–34 Js est la constante de Plank. 8 On voit que l’énergie d’une onde lumineuse dépend de sa fréquence (≠ de la théorie électromagnétique classique). La quantification de la lumière permet d’expliquer l’effet photoélectrique. L’énergie hν (d’un photon) absorbée par un électron se décompose en 2 termes : - hν = hν0 + 1/2mev2, où hν0 est l'énergie de "seuil" (l’énergie nécessaire et suffisante pour extraire un électron, qui varie d’un métal à un autre) - 1/2mev2 l’énergie cinétique de l’électron éjecté (il est donc évident que la vitesse des photoélectrons augmente avec la fréquence de l’énergie lumineuse incidente). II – 1.2. Qu’est ce que la spectroscopie ? La spectroscopie est l’étude des radiations émises ou absorbées par un échantillon de matière. Principe de l’analyse et différents types de spectres (A) Spectre continu Lorsqu’on décompose la lumière blanche (soleil) à l’aide d’un prisme on observe un éventail de couleurs. rouge jaune fente violet prisme écran Source de lumière blanche On dit que la lumière blanche possède un spectre continu, car on passe d’une couleur à une autre sans interruption dans la succession des couleurs. Expérimentalement, on constate que tout corps (gazeux ou solide) sous haute pression et à haute température donne naissance à un spectre continu de lumière, c'est-à-dire qu’il émet sur toutes les longueurs d’onde du spectre visible. (B) Spectre de raies d’émission Un gaz, à basse pression et à haute température, émet une lumière sous la forme d’un nombre restreint de radiations : on obtient un spectre de raies d’émission. 9 Les couleurs et les positions dans le spectre de ces raies (c.a.d. leurs longueurs d’onde, fréquences, énergies) sont caractéristiques des atomes du gaz qui émet ce spectre, c'est-à-dire que chaque élément chimique à l’état gazeux possède son propre spectre de raies. (C) Spectre d’absorption Les atomes, qui peuvent émettre de la lumière, peuvent aussi en absorber. Lorsqu’un gaz à basse pression est traversé par de la lumière blanche, le spectre de la lumière transmise est constitué de raies noires se détachant sur le fond coloré du spectre de la lumière blanche : on obtient un spectre de raies d’absorption. Il est important de noter que ces raies apparaissent au même endroit que les raies d’émission : le gaz "froid" absorbe les radiations qu’il est capable d’émettre quand il est chaud. Spectres d’émission et d’absorption continu émission absorption (D) Lois de Kirchoff Ces propriétés sont résumées dans les trois lois de KIRCHOFF. 1. Un corps rayonnant, solide ou liquide, émet de la lumière sur toutes les longueurs d’onde et présente donc un spectre continu. 2. Un gaz lumineux, incandescent, émet de la lumière sous la forme de raies discontinues, qui constituent ainsi un spectre de raies. 3. Si la lumière blanche d’une source lumineuse traverse un gaz, ce dernier peut éteindre certaines longueurs d’onde, ce qui entraine l’appparition de raies noires qui se superposent au spectre continu, constituant ainsi un spectre d’absorption. 10 II – 2. Le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène. II – 2.1. Relation de Rydberg Le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène, excité par l’absorption d’une énergie, lumineuse en particulier,est constitué de raies fines de longueurs d’ondes λ bien déterminées : c’est un spectre de raies (non continu). Spectre expérimental de l’atome d’hydrogène (partiel) RYDBERG a démontré, de façon totalement empirique, que pour l’hydrogène et les 1 hydrogénoïdes, les nombres d’onde vérifient la relation empirique suivante1, où n1 et n2 λ sont des entiers et n1 < n2, et RH = 1,0968 x 107 m–1 est la constante de Rydberg pour l’hydrogène (Z = 1). 1 1 1 = RH( 2 − 2 ) λ n1 n 2 II – 2.2. Hypothèses Quelles hypothèses peut on faire à partir de ces données expérimentales ? 1. l’atome H non irradié est dans un état stable (pas d’émission) d’énergie E1 (état fondamental). 2. sous excitation, par exemple par absorption d’un photon, il va passer dans un état d’énergie plus élevé Ei > E1. Ei correspond à un état excité, instable et donc d’une durée de vie limitée. L’atome H va retourner à l’état fondamental en émettant un rayonnement de fréquence ν1 : E − E1 νi = i h Ce retour à l’état fondamental peut se faire en une ou plusieurs étapes. 1 Cette relation est également valable pour les hydrogénoїdes, sous la forme 11 1 1 1 = R H Z2 ( 2 − 2 ) λ n1 n 2 Expérimentalement, seules certaines valeurs de ν sont observées, car seuls certains états d’énergie Ei bien définis sont permis : l’énergie de l’électron dans l’atome est quantifiée. Ces hypothèses peuvent être illustrées par le schéma suivant, qui représente l’absorption et l’émission de lumière lors d’un saut électronique dans un atome. Énergie des niveaux 0 Excitation de l’électron Désexcitation de l’électron Ej Absorption d’un photon gain d’énergie de l’électron Perte d ’énergie de l’électron émission d’un photon 2 des niveaux d’énergie d’un atome H Lumière émise Ei Lumière absorbée La différence d’énergie entre les deux niveaux est reliée à la fréquence (et à la longueur d’onde) du photon émis : ΔE = |Ej -Ei| = hν = hc B λ = hc ΔE λ De quelle énergie s’agit-il ? Sachant que la masse du noyau est très supérieure à celle de l’électron, on peut considérer que le centre de gravité du système noyau (charge +Ze) + électron (charge –e) se confond avec celui du noyau, supposé fixe. L’énergie du système est assimilable à l’énergie de l’électron dans le champ électrique créé par le noyau : Ee- = Ecinétique + Epotentielle 12 II – 3. Le modèle de Bohr Le modèle proposé par Niels Bohr en 1913, permet d’expliquer ces faits expérimentaux II – 3.1. Hypothèses de Bohr Borhr a fait 3 hypothèses : • L’électron se déplace autour d’un noyau supposé fixe, en décrivant des orbites circulaires de rayon r avec une vitesse uniforme v ; • Les seules orbites permises, dans lesquelles gravite l’électron qui ne rayonne aucune énergie, sont celles pour lesquelles le module du moment cinétique (angulaire) de l’électron est un multiple de la constante de Plank restreinte ћ = mevr = n • h . 2π v r h ; n est un entier 2π Lorsque l’électron se trouve sur une orbite permise, son énergie est constante : il peut gagner ou perdre de l’énergie en passant d’un orbite à une autre, en absorbant ou en émettant un quanta de lumière. II – 3.2. Calcul de r (expression du rayon de l’orbite) Dans le modèle de Bohr, l’électron, qui possède une charge (–e) et une masse (me), est soumis à deux forces extérieures : • une force de Coulomb, due à l’attraction par le noyau chargé positivement ; • une force gravitationnelle, due à sa masse, mais qui peut être négligée devant la force de Coulomb. Ze 2 4πε 0 r 2 ε0 est la permittivité du vide ε0 = 8,85 x 10–12 F.m–1 (en Farad/m) La permittivité d’un matériau (cste) est le rapport de l’induction électrique (ou déplacement électrique, en C m–2) l’intensité du champ électrique (en Vm–1). 1C 1F= (1 F est la capacité d’un condensateur 1V dans lequel apparaît une ddp de 1 V lorsqu’il est chargé de 1 C d’électricité). Force de Coulomb : F = électron (–e, me) noyau: +Ze Les trajectoires de l’électron étant considérées circulaires, on applique les lois de la mécanique classique et on écrit que la somme vectorielle des forces extérieures appliquées à → → l’électron est égale au produit de sa masse par l’accélération du mouvement : Σ F ext = me a 13 Comme l’électron a un mouvement circulaire uniforme, l’accélération tangentielle est nulle et v2 a se confond avec l’accélération normale aN = r me v2 Ze 2 F= = relation "classique" (1) r 4πε 0 r 2 On rappelle que Bohr a introduit comme postulat que le moment cinétique de l’électron est un multiple entier de la cste de Plank réduite : mevr = nh 2π De la relation (1) on tire : mev2 = relation "moderne" Ze 2 4πε 0 r nh De la relation (2) on tire : v = n 2πm e r (2) (3), donc v2 = Ze 2 4πε 0 m e r 2 n 2h 2 (5), donc v = 2 4π 2 m e r 2 (4) (6) On identifie (4) à (6), et on extrait r. r= ε0 n 2h 2 πm e Ze 2 (7) On remplace les différent termes de la relation (7) par leurs valeurs numériques : h = 6,62 x 10–34 Js ; ε0 = 8,85 x 10–12 Fm–1 ; e = 1,6 x10–19 C; me = 9,1 x10–31 kg On en tire que rn = 5,3 x 10–11n2 (m) = 0,53n2 (Å), où n est le nombre quantique principal (entier naturel non nul). Le rayon rn des orbites de l’atome H est quantifié et ne peut prendre que des valeurs discrètes comme par exemple : • n = 1 B r1 = 0,53 Å • n = 2 B r2 = 0,53x22 = 2,12 Å. II – 3.3. Expression de l’énergie La mécanique classique nous dit que l’énergie totale d’un système mécanique est égale à la somme de l’énergie cinétique et de l’énergie potentielle. E = Ec + Ep Energie cinétique : Ec = ½mev2 Ze 2 Ze 2 Comme mev2 = (équation (3)) B Ec = (8) 4πε 0 r 8πε 0 r Energie potentielle : c’est l’énergie mise en œuvre par l’électron pour résister à son expulsion de l’orbite où il se trouve (à r du noyau) vers l’infini. Ep = ∫r∞ Fdr (intégration de la force coulombienne en fonction de la distance r de l’electron au noyau). 14 Ze2 dr (9) F est donné par l’équation (1) B Ep = 4πε0 r 2 Ep = 0 à l’infini (pas d’attraction lorsque l’électron est à l’∞). − Ze 2 Tous calculs faits, Ep = (10) 4πε 0 r ∞ ∫r − Ze 2 8πε 0 r E = Ec + Ep ; on additionne (10) + (12) B E = r est donné par l’équation (7) :r = Attention : l’énergie potentielle est négative ; cela vient du choix a priori de l’origine : Ep = 0 lorsque r est à l’infini. (11) ε 0n 2 h 2 , on obtient l’expresion de l’énergie du système : 2 πm e Ze 2 E= − Z2mee4 (12) 2 8ε 0 h 2 n 2 En remplaçant les termes par leurs valeurs numériques, pour l’atome d’hydrogène (Z = 1) on obtient l’expression suivante pour son énergie : − 2,17 x10 −18 (J) (13) n2 −13,6 E= (eV) (15) n2 n = 1 (état fondamental) E = –13,6 eV 1 eV = 1,6¯10–19 J E= n = 2 (1er état excité) E = 0 à l’∞ E = –3,4 eV Si on reporte les différentes énergies sur un diagamme, on obtient le diagramme d’énergie de l’atome d’hydrogène : En (eV) énergie cinétique E = 0 à l’∞ 0 –0,37 –0,54 –0,85 –1,51 –3,39 –13,6 n→∞ n=6 n=5 Etats libres de l’électron ionisation de l’atome n=4 n=3 États liés (et quantifiés) de l’électron n=2 1er état excité n=1 état fondamental Les niveaux de n croissants sont de plus en plus rapprochés et on tend vers un continuum lorsque n tend vers l’infini. Lorsque l’atome gagne ou perd de l’énergie, ΔE, l’électron change de niveau. Il faut que ΔE soit au moins égale à la différence d’énergie entre 2 niveaux possibles, sinon l’échange d’énergie ne se fait pas. 15 II – 3.4. Calcul des nombres d’ondes des raies spectrales de l’atome d’hydrogène et vérification de la validité de la relation de Rydberg Voir le paragraphe II – 2.2. hc ΔE = |En1 –En2| = hν = n2 λ 1 |E n 2 − E n 2| − Z2mee4 B = ; comme E = (12), 2 hc 8ε 0 h 2 n 2 λ excitation émission (hν) n1 1 λ = Z2mee4 1 1 – 2) 2 8ε 0 h c n 1 n 2 2 3 ( Cette relation théorique est identifiée avec la relation expérimentale de Rydberg 1 1 1 = R H Z 2 ( 2 − 2 ) , dans le cas de H, Z = 1 B λ mee4 n1 n 2 RH = 2 8ε 0 h 3 c Valeur théorique de RH : 1,0974 x 107 m–1 Valeur calculée de RH : 1,0968 x 107 m–1 Ce bon accord a permis de valider le modèle Bohr. II – 3.5. Interprétation des raies d’émission de l’atome d’hydrogène Expérimentalement, on observe dans le spectre d’émission de l’atome d’hydrogène un grand nombre de raies distinctes, groupées par séries, dont trois sont montrées dans la figure cidessous : Spectre de l’atome H Les trois premières séries (les plus énergétiques) correspondent aux transitions résumées dans −13,6 eV (Z = 1). le schéma ci-après. Le calcul est fait en utilisant la relation E = n2 16 Transitions électroniques associées aux raies du spectre d’émision de H énergie cinétique 0 eV n=∞ 411 95 97 435 825 nm 488 102 658 365 nm 122 • 91 nm La série de LYMAN est relative aux raies spectrales correspondant aux transitions vers le niveau n = 1 à partir des niveaux allant de n = 2 à l’∞. Les raies de Lyman convergent vers la raie à 91 nm, la plus énergétique, correspondant à la transition de n= ∞ vers n = 1. Ce sont les transitions les plus énergétiques. • Dans la série de BALMER (transitions de n = 3 à l’∞ vers n = 2), les raies convergent vers la raie à 365 nm (correspondant à la transition de n= ∞ vers n = 2). • La série suivante, série de PASCHEN ; transitions de n = 4 à l’∞ vers n = 3) converge vers la raie à 825 nm, correspondant à la transition de n= ∞ vers n = 3. Les séries suivantes, encore moins énergétiques sont celles de : • BRACKETT (transitions de n = 5 à l’∞ vers n = 4, convergent vers la raie à 1459 nm) ; • PFUND (transitions de n = 6 à l’∞ vers n = 5, convergent vers la raie à 2280 nm) ; • HUMPHREYS (transitions de n = 7 à l’∞ vers n = 6, convergent vers la raie à 3283 nm). Il faut remarquer que pour une série donnée, on a le même état final. II – 3.6. Interprétation du spectre d’absorption de l’atome d’hydrogène Expérimentalement, on observe dans le spectre d’absorption de l’atome H une seule série de raies, similaire à la série de Lyman. En effet l’absorption de lumière se fait à partir de l’état fondamental, n = 1, vers les divers états excités : n = 2, 3, 4, …. Il en découle que si l’énergie 17 de la lumière incidente est inférieure à 10,2 eV (différence d’énergie entre les états n = 1 et n = 2), il n’y a pas d’absorption d’énergie. Energie d’ionisation : c’est l’énergie nécessaire pour faire la réaction H → H+ + e– Cette énergie correspond donc à la transition entre les niveaux n= 1 et n= ∞ B ΔE = 13,6 eV, c'est-à-dire à la raie limite de Lyman (la plus énergétique λ = 91 nm). La mesure de l’énergie d’ionisation (pour H et les hydrogénoides) permet de remonter à la cste de Rydberg : 1 1 1 = R H Z 2 ( 2 − 2 ) = RHZ2 λ 1 ∞ ∞ Par exemple, pour H (Z = 1) : RH = 1 = 1,09 x 107 m–1 −9 91x10 Résumé sur le modèle de Bohr (hydrogène et hydrogénoïdes) Energie de l’électron : E =Ecinétique + Epotentielle (a) 1 1 Ze 2 Ze 2 2 Ecinétique = mev = m = 2 2 4πε 0 m e r 8πε 0 r (b) Epotentielle = intégration (de r à l’∞) de la force coulombienne Epotentielle = ∫r Ze2 dr Ze 2 = – 4πε 0 r 2 4πε 0 r (c) Ze 2 ETot = 8πε 0 r Ze 2 Ze 2 + (– )=– 4πε 0 r 8πε 0 r (d) ∞ Sachant que r = ε 0n 2 h 2 (rayon de l’orbite) πm e Ze 2 ETot = – Z2mee4 (e) 8ε 0 h 2 n 2 2 En remplaçant les termes par leurs valeurs numériques (pour H : Z = 1) : ETot = −13,6 (eV) n2 __________________________________________________________________________ 18 II – 3.7. Les insuffisances du modèle de Bohr • Il ne permet pas d’expliquer certaines caractéristiques fines du spectre d’émission de l’atome d’hydrogène, comme par exemple le dédoublement de certaines raies sous l’influence d’un champ magnétique. • Il ne marche que pour les hydrogénoïdes, pas pour les atomes polyélectroniques, car il ne tient pas compte de l’influence d’un électron donné sur ses voisins. • Il ne permet pas de décrire la liaison chimique (en particulier la liaison covalente). Ces insuffisances ont conduit au développement d’un modèle plus "avancé" : le modèle quantique de l’atome. III. Le modèle quantique de l’atome A partir des années 1920, on a vu se développer une nouvelle mécanique adaptée à la description des atomes :la mécanique ondulatoire ou quantique. III – 1. Principe d’incertitude d’Eisenberg (1927) Ce principe affirme donc qu’on ne peut simultanément connaître le vitesse et la position d’une particule, car toute expérimentation destinée à la mesure de la position x et de la quantité de mouvement mv (donc la vitesse) d’une particule (un électron en particulier) perturbe leur mesure, c’est à dire entraine une erreur Δ sur les quantités mesurées. Ces deux caractéristiques sont complémentaires et interdépendantes. Cette relation s’écrit : Δ(mv) x Δ(x) ≥ ћ. Si la précision augmente pour une des caractéristiques (par exemple Δmv) la précision sur l’autre diminue (dans ce cas Δx ). Exemple d’application du principe d’Eisenberg : précision sur la vitesse de l’électron. On choisi par exemple une grande précision sur sa position : Δx = 10–12 m (soit 1/100 du h rayon atomique, ce qui est raisonnable…), donc : Δv ≥ 2πmΔx me = 9,1 x 10–31 kg (≈10–30 kg) ; h = 6,62 x 10–34 J s ( Donc Δv ≥ 10 −34 10 −30 x10 Js −12 kg m ( kg m 2 s −2 kg m h ≈ 10–34) ; 1 J = 1 kg m2 s–2 2π = m s–1) B Δv ≥ 108 m s–1 19 La vitesse de l’électron étant sloin le milieu de l’ordre de 10–36 à 10–6 m s–1 (Bohr), l’erreur est donc très supérieure à la valeur estimée de v. La mécanique classique est donc inapplicable à ce cas (à l’échelle microscopique), ce qui justifie l’utilisation de la mécanique quantique. III – 2. Description de l’atome en mécanique ondulatoire (quantique) III – 2.1. L’atome d’hydrogène 11 H (A) Principe de la mécanique ondulatoire : la dualité onde-corpuscule Tout comme la lumière, les particules possèdent à la fois un caractère corpusculaire (photon, électron, …) et un caractère ondulatoire (λ, ν). La lumière (photon) est un rayonnement électromagnétique qui a ces deux caractères. Caractère corpusculaire Ephoton = hν = hc λ Caractère ondulatoire λ= h = cste de Planck Responsable des phénomènes photoélectriques c ν λ = longueur d’onde ν = fréquence c = 3 x 108 m.s–1 responsable des phénomènes de diffraction et de réflexion hc h hc = = 2 mc E mc Par analogie, pour l’électron qui est en mouvement autour du noyau de l’hydrogène (proton), h on associe une onde telle que λ = (mv est la quantité de mvt). mv (B) Fonction d’onde Comme l’énergie du photon est E = mc2, on en déduit que λphot = Dans un atome, pour un électron, il est impossible de connaître simultanément position et vitesse (Eisenberg) B tout ce qu’on peut savoir sur l’état de mouvement de l’électron se ramène à la connaissance d’une fonction mathématique ψ(x,y,z), où x, y et z sont les coordonnées cartésiennes de l’électron dans un repère lié au noyau. ψ est appellée fonction d’onde, ou orbitale atomique dans le language courant. Quelle est sa signification physique ? ψ (x,y,z) est une fonction qui n’a pas de signification physique, sa seule signification est mathématique. Par contre |ψ|2, son carré en un point de l’espace, détermine la probabilité de trouver l’électron décrit par ψ(x, y, z) dans le volume défini par x + dx, y + dy, z + dz. 20 Dans un volume dV on aura : dP = |ψ|2dxdydz = |ψ|2dV, dP étant la probabilité de présence de l’électron dans le volume dV, autour du point de coordonnées x, y, z. De façon simpliste, on parlera de densité électronique", ou de "nuage électronique". Caractéristiques de la fonction d’onde. • Elle doit être continue, ainsi que sa dérivée. • Elle doit être sommable x x xdans tout l’espace on doit trouver l’électron (l’électron est "quelque part") : ∫ dP espace = +∞ ∫− ∞ ψ dxdydz = 1. On dit que cette fonction est normalisée. Conclusion Pour l’électron on ne pourra jamais définir une trajectoire, ou une orbite, comme le proposait le modèle de Bohr. On ne pourra fournir qu’une distribution de probabilités de présence de l’électron autour du noyau, ou de la densité électonique. L’électron est "quelque part" dans une orbitale. z z électron (e-, m) fraction du nuage électronique v dv = dx, dy, dz modèle de Bohr r modèle quantique orbite y noyau noyau x y x (C) Résultat du traitement mathématique de cette fonction d’onde La connaissance de ψ(x,y,z) s’obtient par la résolution d’une équation différentielle dite équation de SCHRÖDINGER (la fonction d’onde est la solution de cette équation), qui dans le cas de l’atome d’hydrogène peut s’écrire sous la forme : – ⎡ ∂ 2ψ ∂ 2ψ ∂ 2ψ ⎤ e2 + + − ψ = ΕT ψ ⎥ ⎢ 8π 2 m e ⎢⎣ ∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 ⎥⎦ 4πε 0 r h2 où e est la charge de l’électron, me sa masse, ET son énergie totale, ψ sa fonction d’onde, h la cste de Planck, r la distance électron-noyau, et ε0 la permitivité du vide. Cette expression peut être condensée en l’expression : 21 – h2 8π 2 m e Δψ + Vψ = E T ψ où Δ est un opérateur Laplacien (opérateur différentiel égal à la somme de toutes les deuxièmes dérivées partielles d’une variable dépendante), exprimé ici en coordonnées e2 cartésiennes tridimensionnelles, et V = − est l’énergie potentielle (intégration de la 4πε0 r force coulombienne ; voir paragraphe II – 3.3, équation 12). La résolution de cette équation est possible pour l’atome H. Ici, on ne vas pas faire cette résolution, mais on va seulement s’intéresser aux principaux résultats qui en découlent. La résolution de l’équation de Schrödinger, qui admet un nombre infini de solutions, va permettre d’obtenir : • l’expression analytique de ψ(x,y,z), chaque fonction propre ψ caractérisant un état de l’électron appelé orbitale atomique. • A chacun de ces états (orbitale atomique) est associé une valeur propre de l’énergie de l’électron décrit par la fonction d’onde ψ correspondante ; on verra d’ailleurs que dans le cas de l’atome d’hydrogène on retrouve la même énergie que celle obtenue par le modèle de Bohr (ET = −13,6 eV). n2 Principales conclusions (i) L’énergie des états stationnaires ne peut prendre que certaines valeurs discrètes. Les fonctions d’ondes associées à la situation d’un électron sont donc quantifiés. On obtient mathématiquement des solutions que par introduction de 3 paramètres (analogues aux cstes d’intégration), qui sont 3 nombres entiers nommés n, l, m et appelés nombres quantiques. (ii) Les nombres quantiques sont définis de la façon suivante : n, nombre quantique principal, est un entier strictement positif : n = 1,2, 3, 4, … n défini la taille et l’énergie de l’orbitale. l, nombre quantique secondaire ou azimuthal (qui défini ou mesure des angles), est un entier positif qui ne peut prendre que des valeurs strictement inférieures à n : 0 ≤ l ≤ n–1. l défini une sous-couche d’énergie et caractérise la géométrie de l’orbitale. 22 m, nombre quantique magnétique, peut prendre que toutes les valeurs entières comprises entre –l et +l : –l ≤ m≤ +l ; pour une valeur de l donnée, il y a donc (2l +1) valeurs de m possibles. m traduit l’orientation de ces orbitales. (iii) Pour chaque jeu de paramètres n, m, l, on a une solution à l’équation de Schrödinger, donc une fonction d’onde (une orbitale) ψn,l,m, et une valeur propre de l’énergie ETi . Remarque : Plutôt que de désigner une orbitale par la triplet (n, l, m), l’usage veut qu’on utilise les notations s, p, d, f, g, h, …., précédées du nombre quantique principal n. Ces lettres correspondent donc aux différentes valeurs de l. Le tableau ci-dessous présente les premières fonctions d’onde. couche sous-couche fonction orbitale (case quantique) n l m ψ n = 1 (K) l=0 m=0 ψ 1,0,0 1s n = 2 (L) l=0 m=0 ψ 2,0,0 2s l=1 m = –1 m=0 m = +1 ψ 2,1,–1 ψ 2,1,0 ψ 2,1,1 2px, 2py, 2pz l=0 m=0 ψ 3,0,0 3s l=1 m = –1 m=0 m = +1 ψ 3,1,–1 ψ 3,1,0 ψ 3,1,1 3px, 3py, 3pz m = –2 m = –1 m=0 m = +1 m = +2 ψ 3,2,–2 ψ 3,2,–1 ψ 3,1,0 ψ 3,2,1 ψ 3,2,2 n = 3 (M) l=2 3dxy, 3dxz, 3dyz 3dx2-y2, 3dz2 (iv) On constate que l’énergie ET pour l’atome d’hydrogène est uniquement fonction du nombre quantique principal n, l’énergie étant donc la même pour les sous couches. n = 1 : ET = –13,6 eV ; n = 2 : ET = –3,4 eV ; n = 3 : ET = –1,5 eV ; n = 4 : ET = –0,85 eV ; … 23 On peut donc représenter l’énergie de l’électron , selon son état de mouvement, par des niveaux sur un diagramme. E (eV) 0 n=∞ n = 3 (3s, 3p, 3d) n = 2 (2s, 2p) n = 1 (1s) –13,6 L’énergie d’ionisation, Ei, est l’énergie nécessaire pour faire passer l’électron de son (v) niveau fondamental (n = 1) à l’infini (n= ∞). L’électron n’est plus attaché au noyau et on forme l’ion H+ (proton) selon : H H+ + e– 1 1 Ei = ΔE = En=∞–En=1 = –13,6( 2 − 2 ) = +13,6 eV 1 ∞ C’est une énergie positive. (vi) L’électron, particule élémentaire chargée, possède un moment magnétique, d’où un quatrième nombre quantique, dit nombre quantique de spin : s = +½ ou –½ (conséquence de la rotation de l’électron sur lui-même). (D) Probabilité de présence = densité électronique On rappelle que à chaque jeu de nombres quantiques n, l, m correspond un état de mouvement de l’électron caractérisé par : • une énergie particulière ; • une fonction d’onde ψn,l,m dont le carré va apporter des informations sur la probabilité de présence de l’électron dans un certain volume de l’espace. 24 Pour exploiter plus commodément ψn,l,m il est nécessaire de travailler en coordonnées sphériques. On peut repérer tout point dans l’espace à l’aide des 3 coordonnées r, θ et φ : z r = 0M (0 ≤ r ≤ +∞) M → θ = angle 0M avec axe des z (0 ≤ θ ≤ π) r θ → 0 y φ φ = angle de projection de 0M sur le plan xy avec l’axe des x (0 ≤ φ ≤ 2π). x On a les relations : x = r sinθ cosφ ; y = r sinθ sinsφ ; z = r cosθ ; r2 =x2+ y2 + z2 ; dV = r2 sinθ dr dθ dφ Si on exprime comme un produit des variables r, θ et φ, la probabilité de trouver l’électron dans un volume s’exprime sous la forme du produit d’une fonction radiale et d’une fonction angulaire : |ψ(r,θ,φ)|2dV= |R2(r)A2(θ,φ)|dV Résultats : Orbitale ψ1,0,0 (1s) ; n = 1, l = 0, m = 0 (i) La solution de l’équation de Schrödinger donne : 1 ⎛ 1 ⎞ ⎜ ⎟ ψ1,0,0 = π ⎜⎝ a 0 ⎟⎠ 3/ 2 − r a0 e a0 = cste = 0,53 Å ; r = distance de l’électron au noyau 3/ 2 r − ⎛ 1 ⎞ ⎟ ⎜ • Représentation de la partie radiale : R(r) = 2 ⎜ ⎟ e a 0 ⎝ a0 ⎠ La densité de probabilité sera donnée par la carré de cette fonction : R2(r). R2(r) La densité est maximale au niveau du noyau pour 1s (pour l’atome H). limite r1 est la limite au-delà de laquelle la probabilité de trouver l’électron est très faible. 0 1 95% 2 r1 r (Å) 25 • Partie angulaire : La fonction angulaire A(θ,φ) = ψ1,0,0 R (r ) = cste, indépendante de θ et de φ B son carré A2(θ,φ) est aussi une constante. Celà signifie que, quelque soit la direction, on aura toujours la même distribution radiale. En d’autre termes, on aura toujours la même évolution de la probabilité de présence de l’électron quelque soit la direction que l’on prendra dans l’espace à partir du noyau). Si on se fixe une limite au-delà de laquelle la probabilité de trouver l’électron sera très faible (on la fixe inférieure à 5%), étant donné que la distribution radiale est indépendante de la direction, le lieu de tous les points sera une sphère de rayon r1, centrée sur le noyau. L’enveloppe de cette sphère représente la limite du domaine, autour du noyau, où l’on a 95% de chances de rencontre l’électron dans son état de mouvement ψ1,0,0 (orbitale 1s). A l’intérieur de ce domaine la probabilité n’est pas homogène, mais varie selon la distance r. z y x • Généralisation aux orbitales s : Pour les autres orbitales l = 0, n = 2, 3, 4, …, c’est à dire ψ2,0,0 (2s), ψ3,0,0 (3s), ψ4,0,0 (4s), …, on obtient des solutions analogues, donc des distributions radiales indépendantes de θ et de φ, mais la limite des 95% (r2, r3, r4, …) se situe de plus en plus loin du noyau : pour la densité électronique on obtiendra des sphères centrées sur le noyau dont le rayon (r2, r3, r4, …) va augmenter lorsque n (le nombre quantique principal) augmente. (ii) Orbitale ψ2,1,0 (2pz) ; n = 2, l = 1, m = 0 5/ 2 r − 1 ⎛ 1 ⎞ ⎜⎜ ⎟⎟ r.e a 0 • Partie radiale : R(r) = 2 6 ⎝ a0 ⎠ La représentation de la densité de probabilité R2(r) est de la forme : R2(r) pour 2p 0 1 2 • la densité est nulle au noyau ; • elle passe par un maximum pour r ≈ 1 Å r (Å) 26 • Partie angulaire : ψ 2,1,0 3 cos θ 2 π On se place dans le plan xz (φ =0) et on porte le module de A pour différentes valeurs de θ. • |A| max pour cosθ = 1 (θ = 0) et cosθ = –1 (θ = π) : π • |A| nul pour cosθ = 0 (θ = ). 2 A(θ,φ) = + z 3 2 π θ M x 0 − R (r ) = • 0M = A(θ) ; • on obtient deux demi-cercles de part et d’autre de l’axe des x, dirigés selon l’axe des z. 3 2 π Pour avoir la représentation dans tout l’espace, il faut faire varier φ de 0 à 2π ; comme A(θ, φ) est indépendant de φ, on est amené à faire une simple rotation autour de l’axe des z. Pour représenter la fonction ψ2,1,0, on obtiendra 2 sphères tangentes dirigées selon l’axe de z. Pour A2(θ,φ), on n’a pas 2 sphères tangentes, mais 2 lobes. Dans tout l’espace, |ψ|2 = R2(r).A2(θ, φ). La limite du domaine correspondant à une probabilité de présence de l’électron de 95% sera, pour 2pz, 2 lobes portés par l’axe des z (partie angulaire) où la densité de probabilité est maximale pour r ≈ 1 Å (partie radiale). z r ≈ 1Å y x Remarques : • dans le plan xy : cosθ = 0 B A(θ, φ) = 0 B |ψ|2 = 0 ; ce plan est appelé plan nodal : la probabilité de présence de l’électron y est nulle. • la fonction d’onde change de signe quand on traverse le plan nodal (lobes + et –). Représentation : z z + y x – 27 y x (iii) Orbitales ψ2,1,–1 (2px) et ψ2,1, 1 (2py) • Partie radiale R2(r) : on a un résultat identique au cas de ψ2,1,0. • Partie angulaire A2(θ,φ). On obtient pour : - ψ2,1,–1 (2px ; m = –1) : 2 lobes portés par l’axe des x, le plan yz étant le plan nodal. - ψ2,1, 1 (2py ; m = 1) : 2 lobes portés par l’axe des y, le plan xz étant le plan nodal. En résumé, aux 3 orbitales ψ2,1,–1, ψ2,1,0 et ψ2,1,1 on peut faire correspondre 3 couples de lobes dirigés respectivement selon les axes des x, des z et des y. Les 3 orbitales 2p (l = 1) sont donc dirigées et orthogonales entre elles. Généralisation Pour toutes les orbitales corrrespondant à l = 1 (orbitales p) on obtient un résultat analogue : Pour une valeur de n donnée, les 3 orbitales l = 1 (m = –1, 0, +1) correspondent à 3 - couples de lobes dirigés selon les axes x, y, et z. Au fur et à mesure que n augmente, les lobes sont de plus en plus grand, ce qui veut - dire que r augmente et que la limite du domaine est de plus en plus éloignée du noyau de l’atome Représentation : z + - y x - + - + py pz (iv) px Orbitales correspondant à l =2 (pour n ≥ 3) La résolution est beaucoup plus complexe. On se contentera, à titre indicatif, de montrer la forme des orbitales. l = 2 B m = –2, –1, 0, +1, +2 BBB 5 orbitales d 28 III – 2.2. les systèmes hydrogénoïdes Ce sont les systèmes composés d’un noyau contenant Z protons (charge +Ze) et d’un seul électron. Exemples : He+ (ion hélium, Z = 2) ; Li2+ (ion lithium, Z = 3). Dans ces cas là, on obtient encore des solutions exactes de l’équation de Schrödinger. (A) Energie Suivant l’état de mouvement (n, l, m), on obtient les valeurs de ET : E = − 13,6 Z2 n2 eV (E ne dépend que de n) (B) Orbitales et densité électronique On obtient un résultat analogue à celui obtenu pour H (fonction de r). III – 2.3. les systèmes à plusieurs électrons : généralisation aux autres atomes Pour les systèmes à plus de un électron, le calcul exact des fonctions d’ondes solutions de l’équation de Schrödinger n’est pas possible. On n’obtient que des solutions approchées en faisant des approximations qui tiennent compte des interactions des électrons entre eux. 29 ___________________________________________________________________________ Résumé sur la description de l’atome en mécanique quantique • 3 nombres quantiques n, l, m, paramètres qui sont introduits pour obtenir des solutions de l’équation de Schrödinger. Ce sont des entiers. • n : nb quantique principal, > 0 ; n = 1, 2, 3, 4, … n défini une couche électronique (l’ensemble des électrons possédant le même n constitue une couche) nomenclature : n = 1, couche K, n = 2, couche L, n = 3, couche M, n = 4, couche N, ... Pour l’atome d’hydrogène, l’énergie du système ne dépend que de n. • l : nb quantique secondaire ; 0 ≤ l ≤ n-1 n = 1, l = 0 ; n = 2, l = 0, 1 ; n = 3, l = 0, 1, 2 ; …. - l défini une sous-couche électronique (parmi les électrons d’une même couche, ceux qui possèdent le même l appartiennent à la même sous-couche. l défini la forme et la symétrie des orbitales, nommées en pratique par des lettres minuscules. Nomenclature : l = 0 : orbitale s ; l = 1, orbitale p ; l = 2, orbitale d, l = 3, orbitale f ;…. Exemples : n = 3, l = 0 B sous-couche 3s ; n = 3, l = 2 B sous-couche 3d). • m : nb quantique magnétique ; –l ≤ m ≤ +l m contrôle l’orientation des orbitales dans l’espace. Exemple : les 3 orbitales d’une sou- couche p (l = 1) sont dirigées selon les 3 directions perpendiculaires d’un trièdre trirectangle : px, py, pz, correspondant à m = –1, m= 0, m = +1. Parmi les électrons d’une même sous-couche (même l), ceux qui possèdent le même m appartiennent à la même case quantique. • s : nb quantique de spin s = +1/2 ou –1/2 Détermine le sens de rotation intrinsèque de l’électron sur lui-même (2 sens possibles) ___________________________________________________________________________ 30 IV. Classification périodique des éléments Le premier objectif de ce chapitre est d’établir la configuration électronique d’un atome, c'està-dire de donner la répartition des électrons dans les différentes orbitales et case quantiques. Cette répartition obéit à des règles fondamentales. IV – 1. Règles de saturation, de stabilité et de remplissage IV – 1.1. Règle de saturation – Principe d’exclusion de Pauli. Dans un atome, deux électrons différent par au moins un des quatres nombres quantiques ; il en découle que : • si deux électrons on le même nombre de spin, les autre nombres quantiques qui les caractérisent (n, l, m) sont différents et donc ils occupent des OA (appelées aussi cases quantiques) différentes ; • dans une même OA (même case quantique, n, l, m identiques), les électrons doivent avoir des nombres quantiques de spin s différents. Comme s ne peut prendre que deux valeurs, +1/2 et –1/2, il y aura au plus 2 électrons décrits par la même OA, c'est-à-dire qu’une case quantique contiendra au maximum 2 électrons, qui seront de spin opposé. possible • impossible On définit une couche, qui est l’ensemble des OA (ou cases quantiques) possédant la même valeur de n ; n = 1 : couche K, n = 2 : couche L, n = 3 : couche M, ……. • L’ensemble des OA qui possèdent la même valeur de n et l constitue une sous-couche. Les électrons décrits par ces OA ont la même énergie (qui ne dépend que de n et de l). On dira que les OA d’une même sous-couche sont dégénérées. Ces OA (sous-couches) dégénérées (même n et même l) peuvent être représentées par des "cases quantiques" accolées. 31 Tableau récapitulatif nb maxi d’e– désignation et n l (nb) d’OA m couche (sous-couches) par couche (2n2) 1 0 0 1s (1) K 2 2 0 0 2s (1) L 8 1 –1, 0, +1 2p (3) 0 0 3s (1) 1 –1, 0, +1 3p (3) M 18 2 –2, –1, 0, +1,+2 3d (5) 0 0 4s (1) 1 –1, 0, +1 4p (3) N 32 2 –2, –1, 0, +1,+2 3 –3, –2, –1, 0, +1,+2, +3 4d (5) 4f (7) 3 4 Représentation en cases quantiques (accolées) 32 IV – 1.2. Règles de stabilité (A) Règle de Hund Lorsque plusieurs électrons occupent des OA d’une même sous-couche (OA dégénérées de même énergie), la configuration la plus stable est obtenue lorsque dans la sous-couche le nombre d’électrons de même spin est maximal. Exemple : prenons le cas de 4 électrons décrits par les 3 OA 2p (sous-couche 2p). 2p 2p 2p 2p états moins stables état le plus stable états excités (B) Règles de remplissage L’ordre d’occupation des OA est déduit du calcul. Cependant, il existe deux règles simples permettant de retrouver l’ordre d’occupation qui conduit à la configuration électronique de l’état fondamental d’un atome. • La règle du (n + l) croissant : les sous-couches se remplissent par valeurs croissantes de (n + l) ; pour deux valeurs égales c’est l’OA correspondant à la plus petite valeur de n qui se remplit en premier. OA 1s 2s 2p 3s 3p 4s 3d 4p 5s (n + l) 1 (1+0) 2 (2+0) 3 (2+1) 3 (3+0) 4 (3+1) 4 (4+0) 5 (3+2) 5 (4+1) 5 (5+0) 4d 5p 6s 6 6 6 (4+2) (5+1) (6+0) 4f 7 (4+3) Notons que pour les éléments de Z > 21 dans leur état fondamental, on remplit l’OA 4s avant les OA 3d. Cela s’explique par les interactions des autres électrons sur les électrons 4s, ce qui diminue leur énergie. • La règle de Klechkowsky, qui peut être représentée sous la forme d’un tableau, comme par exemple : n=7 7s 7p 7d 7f 7g n=6 6s 6p 6d 6f 6g n=5 5s 5p 5d 5f 5g n=4 4s 4p 4d 4f n=3 3s 3p 3d n=2 2s 2p n=1 1s 33 En résumé : - si le principe d’exclusion de Pauli n’est pas respecté, la configuration électronique est impossible ; - si le principe de Pauli est respecté, ainsi que l’ordre de remplissage et la règle de Hund, la configuration obtenue est celle de l’électron dans son état fondamental ; si l’ordre de remplissage ou (et) le règle de Hund ne sont pas respectés, la configuration obtenue est celle d’un état excité de l’atome. IV – 2. Configuration électronique des atomes IV – 2.1. Exemples d’écriture d’une configuration électronique fondamentale On utilise les règles énoncées dans le paragraphe précédent. Par exemple, pour le potassium : 19K 1s 2s 2p 3s 3p 4s 2 Lorsqu’une couche est saturée par 2n électrons (ici les couches 1 et 2, les OA 3d de la couche n = 3 n’étant pas remplies : règle de Klechkowsky), on peut simplifier l’écriture en remplaçant la couche par sa lettre : 19K :K L 3p 3s 4s Notons que le potassium possède dans son état fondamental un électron non apparié (ou célibataire), dans la couche 4s ; cette caractéristique fait que cet atome est paramagnétique. Par contre le calcium (Ca, Z = 20) a ses 20 électrons appariés (2 électrons dans la 4s) : il est diamagnétique. IV – 1.3. Electrons de cœur et électrons de valence La distinction entre électrons de cœur et électrons de valence est fondamentale, car les électrons de valence sont ceux qui déterminent les propriétés chimiques des éléments et qui vont en particulier participer à la formation de liaisons entre atomes. • Dans la plupart des cas, les électrons de valence sont ceux qui occupent les OA d’énergies les plus élevées, c'est-à-dire les OA qui possèdent le nombre quantique principal n le plus élevé dans la configuration fondamentale de l’atome. La difficulté concerne les éléments pour lesquels les OA (n–1)d ne sont pas totalement occupées. Nous verrons par la suite qu’il s’agit des éléments dits de transition. Dans ce cas, les OA ns et (n–1)d occupées ont des énergies proches et les électrons (n–1)d doivent être eux aussi considérés comme des électrons de valence. 34 • La partie de la configuration électronique qui décrit les électrons de valence est appelée configuration de valence. Etant donné le rôle important joué par ces électrons, on peut les mettre plus particulièrement en évidence lors de l’écriture de la configuration électronique à l’aide du symbolisme des cases quantiques. 1s2 2s 2 2p6 3s 15 P K 3p L IV – 3. Tableau périodique et configuration électronique des éléments IV – 3.1. Historique La classification utilisée dérive de celle proposée par Mendeleiev (1869), basée sur des analogies dans les propriétés physiques et chimiques de certains groupes d’éléments, tels que (Cl, Br, I), (S, Se, Te), (Li, Na, K), ou (Ca, Sr, Ba). Les 66 éléments connus à cette époque (actuellement 104) étaient rangés dans l’ordre des masses atomiques croissantes dans un tableau constitué de lignes et colonnes. Les éléments présentant des analogies étaient rangés dans une même colonne. Actuellement, le classement des éléments se fait dans l’ordre des numéros atomiques. Le tableau périodique est donc constitué de lignes (ou périodes). • Une période correspond aux éléments placés sur une ligne horizontale ; pour n = 1, 2 ou 3, une période correspond à une couche. Pour n > 3 il y a interpénétration des couches. • Une colonne correspond aux éléments, placés sur une même verticale, dont la sous-couche de plus haute énergie présente la même configuration électronique. Conséquences : - Les éléments d’une même colonne auront le même nombre d’électrons dans la dernière couche (externe) ; - le numéro de la ligne à laquelle appartient un élément permettra de savoir le numéro de sa dernière couche, c’est à dire le nombre quantique principal n de sa dernière couche. 35 IV – 3.2. Structure et analyse du tableau périodique Analyse par ligne (période) La classification périodique est liée au remplissage successif des différentes sous-couches des éléments en suivant la règle du (n + l) croissant, ou celle de Klechkowsky. Chaque ligne (période) débute par le remplissage d’une sous-couche ns et se termine par celle d’une sous-couche np (sauf pour la première ligne, n = 1, car la sous-couche np n’existe pas) ; le nombre quantique principal n croit d’une unité lorsqu’on change de période. - 1ère ligne : n = 1 ; on sature la couche 1s (K) B 2 éléments : H et He ; - 2ème ligne : n = 2 ; on sature les sous-couches 2s (2e–) et 2p (6e–), c.a.d. la couche L B 8 éléments : du Li (1s2 2s1) au Ne (1s2 2s2 2p6) 1s2 1s2 2s - ème 3 2s 2p ligne : n = 3 ; idem : on sature les sous-couches 3s (2e–) et 3p (6e–),B encore 8 éléments : du Na (1s2 2s2 2p6 3s1) à l’Ar (1s2 2s2 2p6 3s2 3p6). A noter que les OA de type d qui peuvent exister à partir de n = 3 (3d) ne sont pas remplies dans cette période car dans l’ordre de remplissage elle viennent après le OA 4s (voir règles de Klechkowsky). 36 - 4ème ligne : n = 4 ; on remplit le sous-couches 4s : K : 4s1 et Ca : 4s2 4s 4s 2 6 et on termine par le remplissage de la sous-couche 4p, jusqu’au Kr (4s 4p ). Mais entre les deux sous-couches 4s et 4p, on remplit la sous-couche 3d, ce qui correspond à 10 éléments (du scandium au zinc) qui constituent la première série des éléments de transition (appelés également métaux de transition). Attention à la distinction entre métaux, non-métaux et semi-métaux (ou métalloïdes) : selon la règle de Sanderson un élément dont le nombre d’électrons de valence (s + p) est ≤ n est un métal ; mais il y a des exceptions, comme Ge (4s2 4p2 ; n = 4 et nb d’électrons = 4, mais ce n’est pas un métal), Sb et Po, la plus notable étant l’atome d’hydrogène ; enfin, certains possèdent des propriétés physico-chimiques intermédiaires entre métaux et nonmétaux : ce sont les semi-métaux (ou métalloïdes), caractérisés en particulier par leurs propriétés semi-conductrices. Notons également 2 exceptions à la règle de remplissage : Cu et Cr Pour Cr, la configuration fondamentale est 4s1 3d5, alors que si on suit l’ordre de remplissage on devrait avoir 4s2 3d4 ; cette exception s’explique par la stabilité particulière de la sous-couche 3d à moitié remplie, ce qui répond parfaitement à la règle de Hund. "4s1 3d5" est plus stable que "4s2 3 d4" 3d En ce qui concerne le cuivre, sa configuration fondamentale est 4s1 3d10, alors que si on suit l’ordre de remplissage on devrait avoir 4s2 3d9 ; cette exception s’explique par le fait que dans ce cas la sous-couche 3d complètement remplie confère plus de stabilité (énergie plus basse) à l’élément qu’une sous-couche contenant un électron célibataire. - 5ème ligne : n = 5 ; entre les sous-couches 5s et 5p on remplit la sous-couche 4d (2ème série des éléments de transition, de Y à Cd) ; on rencontre également des anomalies dans le remplissage, comme dans le cas de la 1ère série. - 6ème ligne : n = 6 ; elle comprend deux séries de transition :le remplissage de la sous- couche 6s est suivi de celui des sous-couches 4f (14 éléments, appelés lanthanides) et 5d (3ème série des métaux de transition). - 7ème ligne : n = 7 ; comme la 6ème ligne elle comprend deux séries de transition : le remplissage de la sous-couche 7s est suivi de celui des sous-couches 5f (14 éléments, appelés actinides), mais cette période est incomplète car les sous-couches 6d et 7p sont partiellement occupées, ou même vides. Remarque : découpage du tableau périodique en blocs : bloc s, bloc p, bloc d, bloc f. 37 (B) Analyse par colonne La structure du tableau périodique fait que chaque colonne regroupe les éléments possédant des configurations de valence analogues : 1ère colonne : ns1 ; 2ème colonne : ns2 ; 13ème colonne : ns2 np1, etc…. Les propriétés chimiques des éléments étant liées à leurs électrons de valence, il en suit que les éléments d’une même colonne ont des propriétés chimiques voisines : on dit qu’ils constituent une famille. - Dernière colonne (colonne 18) ; configuration de valence ns2 np6 ; les éléments appartenant à cette colonne sont les gaz rares : leurs sous-couches ns et np étant totalement remplies, ces éléments sont très stables et inertes chimiquement ; à pression atmosphérique et à température ambiante, ce sont des gaz monoatomiques. - Avant-dernière colonne (colonne 17) ; configuration de valence ns2 np5 ; les éléments de cette colonne sont les halogènes (F, Cl, Br, I) : leur sous-couche np n’étant pas totalement remplie (1 électron célibataire), ils vont facilemnt capter un électron pour former un anion très stable (F–, Cl–, Br–, I–), car isoélectronique au gaz rare qui le suit dans la classification périodique. - Première colonne (colonne 1) ; configuration de valence ns1 ; c’est la colonne des alcalins (Li, Na, K), métaux qui vont facilemnt perdre un électron pour donner un monocation (Li+, Na+, K+) isoélectronique au gaz rare qui le précède dans la classification périodique. Si on met en présence un alcalin (qui perd facilement un électron ) et un halogène (qui en gagne facilement un), on aura transfert d’un électron de l’alcalin vers l’halogène pour former un sel ionique, Na+ Cl– par exemple. - Deuxième colonne (colonne 2) ; configuration de valence ns2 ; c’est la colonne des alcalino-terreux (Be, Mg, Ca, Sr, Ba), métaux qui vont facilemnt perdre deux électrons pour donner un dication (Mg2+, Ca2+, Ba2+, par exemple) isoélectronique au gaz rare qui le précède dans la classification périodique. 38 IV – 4. Propriétés périodiques : évolution des propriétés des éléments selon leur position dans le tableau périodique) IV – 4.1. Rayon atomique On suppose que les atomes ont une symétrie sphérique. Le rayon de la sphère correspondante sera appelé le rayon atomique. Cependant le rayon atomique est difficile à définir clairement. En revanche, le rayon de covalence est une grandeur facile d’accès : prenons le cas d’une molécule A2, dans cette molécule il existe une liaison A–A dont la longueur est mesurable expérimentalement (IR). Par définition, le rayon de covalence de l’atome A sera la moitié de la distance qui sépare les noyaux de ces deux atomes, engagés dans une liaison*. Remarque : si la liaison est ionique, on remplacera le terme rayon de covalence par celui de rayon ionique. Rayon atomique : évolution De droite à gauche dans une période il y a globalement une augmentation de la taille de l'atome, due à une diminution de la charge +Ze du noyau, donc de l'attraction exercée sur les électrons externes. La taille de l'atome augmente de haut en bas.dans une colonne, donc avec n. r ___________________________________________________________________________ *C’est à peu près le rayon de l’orbitale de valence (rayon le plus probable). r = n²/Z* en unité atomique On suppose que le rayon de l’atome est proportionnel à l’orbite de Bohr correspondant à la couche de valence de l’atome considéré. 39 IV – 4.2. Potentiels (énergies) d’ionisation Le potentiel (l’énergie) de première ionisation (PI) d’un atome est l’énergie minimale qu’il faut fournir à cet atome, dans son état fondamental, pour lui arracher un électron. A A+ + e– Il correspond donc au départ de l’électron le moins lié au noyau, c’est à dire celui occupant l’OA d’énergie est la plus élevée. Il s’agit donc du ou d’un des électrons de valence. Il y a donc un lien direct entre PI et énergie des orbitales de valence. C’est évident dans le cas de H. E (eV) PI = -e1s n=∞ 0 PI H H+ + 1e– EH = e1s E=0 n = 1 (1s) –13,6 Pour les atomes polyélectroniques, c’est plus compliqué car le PI dépend de deux facteurs : • l’énergie de l’orbitale qu’occupait l’électron qui a été arraché ; • l’énergie liée à la réorganisation qui se produit dans A+ (changement des probabilités de présence). Dans la plupart des cas c’est le premier facteur qui prédomine et l’énergie de l’OA la plus haute fournit une bonne indication du PI (voir les règles de SLATER, en cours-TD, pour calculer simplement ces énergies et déterminer grossièrement les PI). Evolution périodique de l’énergie de première ionisation 40 On constate que dans une même ligne PI augmente de gauche à droite, et que dans une même colonne PI augmente de bas en haut. PI Il est donc plus facile d’arracher un électron d’un élément de la première colonne (ce qui conduit à des ions de configuration électronique très stable (alcalinB gaz rare : PI les moins élevés) et les électrons les plus difficiles à arracher sont ceux des atomes de la dernière colonne (gaz rares, configuration électronique très stable, donc PI les + élevés). PI varie dans le sens inverse du rayon atomique (plus les électrons de valence sont éloignés du noyau, plus ils sont faciles à arracher). Anomalies dans l’évolution périodique des énergies d’ionisation Cas de la 2ème période (n= 2) Li 5,4 Be 9,3 B 8,3 C 11,3 N 14,5 O 13,6 F 17,4 Ne 21,6 Explications : Be N plus stable difficile Be+ moins stable difficile N+ 2s moins stable 2p 2s 2p O B moins stable moins stable facile facile O+ B+ plus stable plus stable 2s 2p plus stable 41 2s 2p IV – 4.3 Affinité électronique L’affinité électronique (AE) mesure la capacité d’un atome à capter un électron : A + e– A– Si ΔE est l’énergie échangée au cours de cette réaction, par définition : AE = –ΔE, où ΔE = ET(A–)–ET(A) B AE = ET(A)–ET(A–) Si AE > 0, cela signifie que A– a une énergie plus basse que que celle de A, donc que A– est plus stable que A. Donc A pourra capter facilement un électron pour donner A–. L’évolution de AE est assez compliquée : AE a tendance à augmenter lorsqu’on se déplace sur un ligne de la colonne 13 à la colonne 17, et ce sont les halogènes (colonne 17) qui ont la plus grande AE (ils donnent facilement A–). IV – 4.4 Electronégativité Cette notion globalise l’aptitude d’un élément à gagner ou perdre un électron. A– +e– A –e– A+ L’électronégativité d’un élément (χ) donne une idée qualitative de la capacité à capter ou donner des électrons, ce qui détermine sa réactivité, c'est-à-dire son aptitude à échanger des électrons avec d’autres atomes pour former des édifices polyatomiques (molécules). Plus un atome est électronégatif, plus il attire les électrons :l’électronégativité donnera donc une bonne indication de l’aptitude d’un atome à attirer les électrons d’une liaison covalente dans laquelle il est engagé. Plusieurs échelles sont utilisées pour évaluer l’électronégativité des éléments. On ne parlera que de deux : celle de MULLIKEN, définie à partir des propriétés atomiques, puis de celle de PAULING basée sur des propriétés moléculaires. (A) Echelle de Mulliken L’échelle d’électronégativité de Mulliken est basée sur la moyenne des potentiels de première ionisation et des affinités électroniques : χMulliken = 1/2k(PI + AE) 42 (B) Echelle de Pauling C’est la plus couramment utilisée. Elle est basée sur la différence d’électronégativité entre deux atomes A (χA) et B (χB), calculée à partir de l’énergie de dissociation D des molécules diatomiques A–A (DA–A), B–B (DB–B) et A–B (DA–B) par la relation : ( [χA–χB]2 = k D AB − D AA xD BB ) Comme la valeur (sans unité) de χ est relative, Pauling a donné à l’élément le plus électronégatif, le fluor, la valeur la plus élevée (≈ 4), qui sert de référence pour la détermination de l’électronégativité des autres éléments. Electronégativités selon Pauling H He 2,20 Li Be B C N O F 0,98 1,57 2,04 2,55 3,04 3,44 3,98 Na Mg Al Si P S Cl 0,93 1,31 1,61 1,90 2,10 2,58 3,16 K Ca Eléments de transition Br 0,82 1,00 1,1 < χ < 1,65 2,96 I Ne Ar Kr Xe 2,66 La variation de χ peut se résumer ainsi (classification périodique qui ne tient pas compte de H et des gaz rares) : khi Remarque : χ varie de la même façon que l’énergie d’ionisation, et à l’inverse du rayon de covalence. En résumé : • les éléments à droite du tableau (halogènes) sont fortement électronégatifs : ils tendent à gagner des électrons pour former des anions (ions négatifs) ; les gaz rares sont une exception : très stables, ils ne forment pas d’ions ; 43 • les éléments à gauche du tableau (métaux, en particulier alcalins) sont faiblement électronégatifs : ils tendent à perdre des électrons pour former des cations (ions positifs). Quels seront les ions les plus stables, selon les éléments ? Selon son électronégativité, par gain ou perte d’électron(s) chaque élément tend à prendre la structure électronique ns2 np6 pour sa dernière couche : - alcalins (ns1) : A[ns1] → A+[(n–1)s2 (n–1)p6] + e– - alcalino-terreux (ns2) : A[ns2] → A2+[(n–1)s2 (n–1)p6] + 2e– - halogènes (ns2 np5) : A[ns2 np5] + e– → A– [ns2 np6] - éléments de transition (bloc d) : perte d’électrons (ns1 ns2, d) pour donner (souvent) plusieurs ions positifs. IV – 4.5 Polarisabilité des atomes Si on considère un atome qui en l’absence de champ extérieur possède une symétrie sphérique, les barycentres de charges positives (noyau) et négatives (électrons) sont confondus et l’atome n’a pas de moment diplolaire permanent. Sous l’influence d’un champ électrique extérieur, les charges positives et négatives vont se déplacer en sens inverse, ce qui se traduira par l’apparition d’un moment dipolaire induit. En première approximation on peut admettre que ce moment dipolaire est proportionnel au champ électrique local El agissant au niveau de l’atome : p = αEl ; le paramère α est appelé polarisabilité de cet atome. Un autre phénomène est en prendre en compte : pour un "petit" atome les électrons sont près du noyau et le nuage électronique soumis à un champ électrique aura peu tendance à se déformer. Si l’atome est "gros", les électrons des couches externes seront moins soumis à l’influence du noyau positif et un champ électrique extérieur pourra déformer de façon plus importante le nuage électronique. En conséquence la polarisabilité augmente quand on descend dans une colonne du tableau périodique (n augmente, donc la taille du nuage électronique augmente) et quand on va de droite à gauche dans une période (Z diminue, donc l’attraction du noyau sur les électrons externes diminue). 44 α