Fiche élève - Région Rhône

Transcription

Fiche élève - Région Rhône
LYCÉENS
ET APPRENTIS
AU CINÉMA
Snow Therapy
UN FILM DE
RUBEN ÖSTLUND
GÉNÉRIQUE
Suède / France, 2015
TITRE FRANÇAIS : Snow Therapy
TITRE ORIGINAL : Turist
TITRE INTERNATIONAL : Force Majeure
RÉALISATION, SCÉNARIO : Ruben Östlund
DIRECTION ARTISTIQUE : Josefin Asberg
PHOTOGRAPHIE : Frederik Wenzel
SON : Gisle Tveito
MONTAGE : Jacob Secher Schulsinger
MUSIQUE ORIGINALE : Ola Flottum
PRODUCTION : Philippe Bober, Erik Hemmendorff et Marie Kjellson
SOCIÉTÉ(S) DE PRODUCTION : Coproduction Office, Motlys, Plattform Produktion
et Société parisienne de Production
LANGUE : suédois, norvégien
FORMAT : Couleurs- 35mm-2.35:1 – Son Dolby numérique
INTERPRÉTATION : Johannes Bah Kuhnke, Lisa Loven Kongsli, Clara Wettergren,
Kristofer Hivju, Fanny Metelius
DURÉE : 118 minutes
DATES DE SORTIE :
France : 18 mai 2014 (festival de Cannes 2014) ; 28 janvier 2015 (sortie nationale)
Suède : 15 août 2014
Le cinéaste
Né en Suède en 1974, Ruben Östlund
est l’un des grands cinéastes
suédois contemporains. Son œuvre,
influencée par la sociologie et
l’analyse psychologique, observe
les hommes et les femmes de nos
sociétés actuelles. Ses personnages
sont mis face à des situations
exceptionnelles qui les confrontent
aux stéréotypes qui composent
leurs vies. Östlund est donc un
satiriste qui aime mêler au tragique
une touche d’humour, toujours
présente. Son cinéma est éloigné
des effets de mise en scène
habituels. En effet, Östlund a créé
un style qui favorise les plans longs, les silences, les ellipses inattendues. Snow Therapy
est donc un film inclassable qui offre une véritable expérience au spectateur.
SYNOPSIS
Une famille suédoise arrive dans une station de ski française
pour passer cinq jours de vacances. Ebba, la mère, espère que
Tomas, le père, pourra profiter de ces quelques jours pour
s’occuper de Vera et Harry, leurs deux enfants. Le second jour,
un canon à avalanche déclenche un spectaculaire éboulement
qui s’abat sur la terrasse du restaurant où déjeune la famille.
Tomas s’enfuit, laissant Ebba et les enfants disparaître sous la
neige. Pourtant, il s’avère que l’avalanche s’est arrêtée avant
d’atteindre le restaurant et tout le monde reprend sa place pour
continuer le repas. Mais le mal est fait : Tomas a fait preuve de
lâcheté et son attitude va remettre en question l’équilibre familial…
Mot-clé
Plan séquence et cadre fixe
Ruben Östlund utilise souvent le plan séquence. Il s’agit de filmer
en un seul plan très long l’intégralité d’un passage du film. Le plan
séquence n’utilise pas le montage : toute l’action se condense en un
plan. Souvent, comme dans la séquence de l’avalanche, la caméra
reste fixe, telle une caméra de surveillance. Les personnages
ont beau s’enfuir, l’appareil enregistreur reste impassible. Il en résulte
un effet de distanciation qui permet au spectateur d’observer plus
objectivement les actes des personnages, sans s’identifier à eux.
RENDEZ-VOUS SUR L’ESPACE EN LIGNE :
laac.rhonealpes.fr
Un dossier complet sur le film, la bande annonce, des vidéos d’analyse.
Avant
de voir le film
Observer l’affiche
L’affiche du film représente l’avalanche qui s’abat sur la famille. On peut remarquer
l’importance de la façade montagneuse qui occupe l’essentiel de l’image. L’usage d’une
longue focale permet de faire disparaître la profondeur de champ : la coulée de neige
semble littéralement « tomber du ciel » sur les personnages. Le bas de l’image montre les
quatre membres de la famille, tête tournée. Ils sont donc anonymes et le cinéaste semble
moins s’intéresser à leur identité qu’à la catastrophe qui va les frapper. L’expression des
corps est valorisée: Ebba porte la main à son cœur et exprime son angoisse, alors que
Tomas prend calmement une photo. Le lettrage du titre reprend les couleurs des vêtements
de Tomas (bleu) et Ebba (rose), comme pour s’amuser des codes couleurs garçon/fille.
Malgré la violence de la situation, toutes les couleurs sont très douces. Les deux adjectifs
choisis pour qualifier le film (« Décapant », « Implacable ») sont alors en opposition ironique
avec l’esthétique de l’image.
Passerelles vers l’analyse
Une fable expérimentale
issue d’une vidéo trouvée sur YouTube où un jeune virtuose
russe, Alexandr Hrustevitch, interprète ce passage à
l’accordéon. Alors que l’interprétation la plus connue
est grandiose et jouée par un orchestre symphonique,
la version à l’accordéon apporte une nouvelle dimension
au thème, à la fois insolite, presque parodique, tout en
gardant sa force d’évocation. Ce choix musical contribue
beaucoup à l’atmosphère étrange du film.
Le récit de Snow Therapy possède les caractéristiques
d’une fable ou d’une expérience scientifique.
Les personnages sont situés dans un lieu unique et
vont être confrontés à un choc qui va déclencher une
série de transformations dans leurs relations.
A la manière d’un microscope, la caméra du réalisateur
enregistre méthodiquement les étapes qui mènent
à la fracture puis à la reconstitution de la famille,
souvent grâce à la répétition de certaines scènes.
Le récit se déroule ainsi sur cinq journées, clairement
délimitées par des cartons. Pourtant, plusieurs passages
du film demeurent énigmatiques (la scène de la boîte
de nuit, le sauvetage d’Ebba).
La morale de cette histoire reste donc à trouver et
c’est au spectateur de tirer ses conclusions.
Un univers verrouillé
Le réalisateur utilise les espaces pour créer un univers
de plus en plus abstrait et inquiétant.
L’hôtel devient un endroit labyrinthique et la station
se révèle un lieu désertique où règnent les machines qui
nettoient les pistes.
De même, la montagne ne symbolise pas la liberté, elle
cloître les personnages.
Pour renforcer cette impression, le réalisateur a retouché
numériquement certains plans pour donner au décor un
aspect plus artificiel et déshumanisé.
La neige comme matière cinématographique
Les Quatre Saisons de Vivaldi joué à... l’accordéon
Snow Therapy est accompagné de l’un des mouvements du
célèbre concerto d’Antonio Vivaldi, Les Quatre Saisons.
Il s’agit, paradoxalement, de l’Eté. La version utilisée est
La neige offre à Ruben Östlund de nombreuses
possibilités d’ordre visuel. Il peut utiliser la blancheur
de la neige pour effacer les aspérités du décor, le rendre
totalement lisse. Le brouillard neigeux est aussi le moyen
de faire disparaître ou apparaître les personnages, de
créer une forme de suspense. La neige devient alors un
élément capital de la mise en scène du cinéaste.
Avec le concours des Rectorats de Lyon (DAAC) et de Grenoble,
de la DRAAF Rhône-Alpes, de l’Institut Lumière,
de Rhône-Alpes Cinéma et des salles de cinéma.
Conseil régional Rhône-Alpes
1, esplanade François Mitterrand
69002 LYON
Téléphone 04 26 73 40 00
www.rhonealpes.fr
Rédacteur en chef
des documents :
Alban Jamin

Documents pareils