Odontologie légale
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Odontologie légale
Odontologie légale Marsha A. Voelker, CDA, RDH, MS Unités de formation continue en dentisterie : 2 heures Cours en ligne : www.dentalcare.ca/fr-CA/dental-education/continuing-education/ce401/ce401.aspx Avis de non-responsabilité : Les participants doivent être conscients des dangers de mettre en pratique de nouvelles techniques ou procédures sur la base de connaissances limitées. Seuls les principes de dentisterie éprouvés devraient être utilisés pour soigner les patients. Cette formation continue propose un survol de l’histoire de l’odontologie légale, des différentes méthodes d’identification utilisées et de la participation des professionnels des soins dentaires dans ce processus. Déclaration de conflit d’intérêts • L’auteure ne signale aucun conflit d’intérêts associé à ce cours. PROGRAMME CERP DE L’ADA La Société Procter and Gamble est un fournisseur reconnu du programme CERP de l’ADA. Le programme CERP est un service offert par l’Association dentaire américaine (ADA) en vue d’aider les professionnels des soins dentaires à identifier les fournisseurs de qualité en matière de formation continue en soins dentaires. Le programme CERP de l’ADA n’approuve ni ne parraine aucun cours ou instructeur individuel, et ne garantit pas que les heures de formation seront créditées par l’ordre des dentistes. Toute préoccupation ou plainte à propos d’un prestataire de formation continue peut être directement adressée au prestataire ou au programme CERP de l’ADA à l’adresse suivante : http://www.ada.org/cerp (en anglais) Fournisseur reconnu du programme PACE La Société Procter & Gamble est désignée comme un fournisseur approuvé du programme PACE par l’Academy of General Dentistry. Les programmes formels de formation continue de ce fournisseur de programmes sont reconnus par l’AGD pour des crédits d’études postdoctorales, de maîtrise et de maintien de l’adhésion. L’approbation n’implique aucune acceptation par un conseil provincial ou d’État de dentisterie et ne constitue pas un appui de l’AGD. Les modalités de l’approbation couvrent la période du 1er août 2013 au 31 juillet 2017. o N identification fournisseur 211886 1 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 Aperçu L’odontologie légale est une méthode scientifique qui permet d’identifier des victimes en lien avec un crime ou un accident. Pour faciliter l’identification des victimes au moyen de la dentition, les professionnels des soins dentaires doivent connaître l’importance de tenir des fiches dentaires précises, à jour, détaillées et lisibles. Les renseignements qui suivent proposent un survol de l’histoire de l’odontologie légale, des différentes méthodes d’identification utilisées et de la participation des professionnels des soins dentaires dans ce processus.. Objectifs d’apprentissage À • • • la fin du présent cours, le professionnel de la dentisterie sera en mesure de : Discuter de l’histoire de l’odontologie légale. Reconnaître et décrire les méthodes d’identification utilisées en odontologie légale. Expliquer et déterminer en quoi consiste une grande catastrophe et connaître les équipes d’intervention fédérales, étatiques et régionales. • Discuter des différentes formations requises et des possibilités de travail en odontologie légale. • Décrire les différentes façons par lesquelles les professionnels des soins dentaires peuvent participer à l’odontologie légale. Contenu du cours à identifier des victimes ou à condamner des meurtriers. •Introduction • Histoire de l’odontologie légale • Identification et méthodes utilisées • Domaines de l’odontologie légale Marques de morsure Maltraitance Grandes catastrophes •Formation • Dental Professional Involvement Opportunities •Conclusion • Aperçu de l’examen • Références • Au sujet de l’auteur Histoire de l’odontologie légale Premier expert en odontologie légale aux ÉtatsUnis, Paul Revere était reconnu pour aider à l’identification des soldats tués pendant la guerre d’indépendance2-4. Le Dr Joseph Warren, victime d’un grave traumatisme crânien pendant cette guerre, a pu être identifié en raison de la petite prothèse que Paul Revere lui avait fabriquée4. Grâce à cette identification, le Dr Warren a pu être inhumé avec les honneurs militaires2,3. Le Dr George Parkman, en plus d’être un professeur respecté à l’Université Harvard, gérait des biens immobiliers et des prêts4. Le chimiste John Webster, un de ses collègues à Harvard, lui devait beaucoup d’argent4. Le soir du 23 novembre 1849, le Dr Parkman n’est pas rentré chez lui après être sorti pour souper. Le laboratoire de John Webster a été fouillé et des restes humains ont été découverts dans une caisse à thé. De plus, des fragments de mâchoire ont été trouvés dans le four4,5. Lors du procès de John Webster, le Dr Nathan Cooley Keep, le dentiste du Dr Parkman, a pu identifier les dents retrouvées chez Webster comme faisant partie de la prothèse dentaire qu’il avait fabriquée pour la victime trois ans plus tôt. Il s’agissait de la première fois qu’une preuve basée sur un travail dentaire permettait de condamner un meurtrier. Ce cas démontre également le type d’intervention qu’un expert judiciaire pouvait mener au tribunal à l’époque5. Introduction Après de grandes catastrophes comme les événements du 11 septembre 2001, l’ouragan Katrina ou l’attentat à la bombe d’Oklahoma City, il devient de plus en plus fréquent d’identifier les victimes à l’aide de leur fiche dentaire. L’odontologie légale représente l’une des différentes méthodes d’aide à l’identification des victimes après une grande catastrophe ou un crime. Les termes odontologie légale, odontostomatologie légale et odontologie judiciaire sont interchangeables et se caractérisent par la gestion, l’examen, l’évaluation et la présentation de preuves basées sur la dentition dans des poursuites civiles ou au criminel, dans l’intérêt de la justice1. Il existe de nombreux antécédents documentés de cas dans lesquels des données provenant de dossiers dentaires et des éléments de preuves basés sur la dentition ont servi 2 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 Après l’assassinat du Président Lincoln le 14 avril 1865, John Wilkes Booth s’est enfui jusqu’en Virginie et s’est caché dans une grange4,6. Des soldats de la cavalerie des États-Unis l’ont retrouvé le 26 avril et ont mis le feu à la grange4,6. John Wilkes Booth n’a eu d’autre choix que d’en sortir pour échapper aux flammes. On lui a alors tiré dessus et il en est mort6. À cette époque, une rumeur racontait que Booth avait réussi à s’échapper. En 1893, le corps a donc été exhumé et examiné afin de confirmer son identité4,6. La famille n’a pu l’identifier visuellement, mais le dentiste a reconnu son travail dentaire ainsi qu’une formation inhabituelle de la mâchoire dont il avait pris note dans le dossier de son patient lors d’une visite pour une obturation6. de parodontopathie a été retrouvée9. L’identité d’Adolph Hitler a pu être confirmée lors de l’examen de la mâchoire, qui concordait avec la fiche dentaire constituée par son dentiste, Hugo Blaschke9. Plusieurs années après l’assassinat de John F. Kennedy, un auteur anglais du nom de Michael Eddowes a commencé à nourrir des soupçons quant à l’identification du corps du meurtrier, Lee Harvey Oswald4. L’auteur soutenait que le corps enterré en 1963 dans la tombe de Oswald était un espion russe4. Pour rétablir les faits, le corps a été exhumé le 4 octobre 1981 et une identification formelle exécutée grâce à sa fiche dentaire de l’armée a confirmé qu’il s’agissait bien d’Oswald10. En juillet 1979, Theodore « Ted » Bundy était condamné pour meurtre. Il pourrait s’agir du cas le plus publicisé impliquant une preuve de marque de morsure. C’est en partie grâce à la nature exhaustive et précise d’enregistrements occlusaux que Bundy a pu être incarcéré. Ted Bundy a été l’un des tueurs en série les plus notoires de l’histoire des États-Unis. En effet, il pourrait être responsable de la mort de 36 jeunes femmes de la Floride à l’État de Washington11. En 1889, le Dr Oscar Amoëdo retournait à Cuba après ses études au New York Dental College. Puis, en 1890, il assistait comme délégué au premier congrès dentaire international de Paris4. Il a ensuite décidé de s’installer à Paris et est devenu moniteur, puis enseignant et enfin, professeur titulaire. À Paris, il a rédigé plus de 120 articles scientifiques. Un tragique incendie lors d’un événement de bienfaisance a attisé son intérêt sur l’identification dentaire et le domaine de l’odontologie légale7. Même s’il n’a pas participé à l’identification des victimes de l’incendie, il connaissait plusieurs des victimes y ayant survécu et les a passés en entrevue. Ses récits sur l’incendie ont été présentés dans un article au congrès international médical de Moscou et ont été publiés en anglais en 18977. Le Dr Amoëdo a rédigé une thèse intitulée « L’art dentaire en médecine légale »8 qui lui a valu un doctorat et qui a servi de fondation à son livre du même titre publié en 18988. Ce livre a constitué le premier texte détaillé sur l’odontologie légale et il est considéré par plusieurs comme le père fondateur de l’odontologie légale4,8. Identification et méthodes utilisées On se sert de la fiche dentaire pour aider à identifier les victimes d’un acte criminel ou d’une grande catastrophe, ainsi que les personnes disparues, ou encore pour aider à résoudre une enquête pour meurtre1. Plusieurs raisons motivent l’identification formelle d’une personne décédée (Tableau 1). L’un des objectifs les plus importants est de permettre à la famille immédiate de faire son deuil lorsque des événements tragiques ou inattendus surviennent4. De plus, cette confirmation est nécessaire pour finaliser le règlement des successions pour lesquelles un certificat de décès est exigé4. Pour que les autorités émettent un certificat de décès, la victime doit avoir été formellement identifiée4. La dentition joue donc un rôle crucial dans l’identification de restes humains lorsque des changements post mortem ou des lésions des tissus empêchent une identification visuelle, ou encore lorsqu’il n’existe pas d’empreintes digitales enregistrées pour effectuer une comparaison avec celles de la victime1. Une telle identification est primordiale lorsque le corps de la victime est en décomposition, brûlé ou démembré, ou lorsqu’il ne reste que des ossements1. L’avantage des preuves basées sur la dentition est que, tout comme celles À la fin de la Seconde Guerre mondiale, des rumeurs racontaient qu’Adolf Hitler et sa femme Eva Braun avaient réussi à échapper aux Russes4. En réalité, ils sont morts ensemble en 1945. Leurs corps ont été brûlés, puis enterrés par des soldats russes4. En l’absence de dossiers ante mortem et post mortem, soit avant et après leur mort, il a été difficile de dissiper les rumeurs les disant encore en vie. Finalement, une mandibule partielle montrant les restes d’un pont, des formes de reconstruction inhabituelles et des preuves 3 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 Tableau 1. Raisons justifiant l’identification de restes humains. Figure 1. Comparaison de radiographies post mortem (PM) et ante mortem (AM). r Avec l’autorisation du D McCunniff. basées sur d’autres tissus durs, elles s’altèrent généralement peu après la mort1. des radiographies de qualité et des schémas précis constituent les PREMIÈRES étapes vers une identification formelle. La dentition permet de fournir une estimation de l’âge (enfant, adolescent, adulte) et d’identifier la personne possédant cette dentition. Cette identification est effectuée à l’aide des fiches dentaires, des radiographies12 et des photographies ante mortem (avant la mort), qui sont comparées aux fiches post mortem. Il est donc important que les professionnels des soins dentaires consignent les données ante mortem de façon claire et précise et qu’ils notent les particularités de chaque patient. L’odontologie légale commence avec les professionnels des soins dentaires. On encourage donc ces derniers à utiliser des abréviations universelles au besoin lorsqu’ils prennent des notes, et à décrire en détail les procédures effectuées sur leurs patients. La dentition change au cours d’une vie et en combinant caries, dents perdues et obturations, il est possible d’établir une comparaison à un moment précis dans le temps. Conséquemment, Puisque la dentition n’est pas altérée par la décomposition et qu’elle supporte des températures extrêmes, les preuves basées sur la comparaison de la dentition en font une méthode d’identification fiable et sûre4. Il est possible de comparer les caractéristiques d’une personne inconnue (fiche dentaire post mortem) avec celles d’une personne connue (fiche dentaire ante mortem). C’est pourquoi il est extrêmement important d’obtenir une évaluation précise et détaillée de la personne inconnue afin d’offrir les meilleures possibilités de comparaison avec un dossier ante mortem4. Les éléments suivants sont consignés dans le dossier post mortem : des photographies (numériques ou sur pellicule), qui permettent de voir les caractéristiques particulières sans devoir examiner le corps, des radiographies (série complète de la bouche) (Figure 1) ainsi qu’une fiche dentaire complète avec des documents post mortem et 4 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 ante mortem (Figures 2A et 2B)16. Le principal objectif de la fiche dentaire post mortem vise à localiser, identifier et documenter les structures anatomiques, les restaurations et les prothèses dentaires qui permettront de procéder à la comparaison4. Plus l’évaluation post mortem permet d’obtenir d’information, plus les possibilités d’identification seront grandes4. apophyses coronoïde et condylaire, l’articulation temporomandibulaire ainsi que d’autres pathologies (kystes odontogènes, maladies des glandes salivaires, traumatismes, marques d’une intervention chirurgicale, maladie métabolique des os, radio-opacité réactive ou néoplasique, focale ou diffuse)13,15. Il existe des bases de données d’identification comme WinID© ou NCIC qui servent de nos jours à comparer des données ante mortem et post mortem afin de procéder à l’identification de personnes décédées ou disparues. WinID© est un système de données dentaires informatisé qui fait correspondre des restes humains non identifiés à des personnes disparues. WinID© se sert des caractéristiques dentaires et anthropométriques pour établir des correspondances possibles16. Différents experts utilisent WinID© afin d’identifier des personnes inconnues : dentistes médico-légaux, experts en odontologie légale, pathologistes, coroners, médecins légistes, anthropologues judiciaires et intervenants des autorités policières et du système de justice pénale16. DMORT, une équipe d’intervention fédérale aux États-Unis, recourt à des dentistes qui sont déployés pour aider à identifier les victimes d’une catastrophe ou d’un crime17. Ces équipes identifient des victimes à l’aide de WinID© et du logiciel DEXIS Forensic, un logiciel d’imagerie numérique dédié à l’identification légale, et compatible avec WinID©. DEXIS Forensic comprend un récepteur informatisé qui s’insère dans un ordinateur portable. Le système utilise des capteurs d’un dispositif à couplage de charge (DCC), qui sont disposés dans la victime et exposés à des radiations, ce qui permet d’afficher une radiographie instantanée à l’écran de l’ordinateur. De plus, DEXIS Forensic permet de numériser des radiographies dentaires existantes et de les ajouter à WinID© afin d’effectuer un transfert et une comparaison électroniques. Cette fonction sert à entrer des données ante mortem dans WinID©. WinID© a été utilisé pour la première fois pour aider à l’identification des victimes de l’ouragan Katrina, survenu dans le sud-est des États-Unis en 200517. Il existe trois catégories à évaluer pour procéder à la comparaison des fiches dentaires (la fiche ante mortem avec la fiche post mortem) et confirmer l’identité de la victime : les dents, les tissus parodontaux et les caractéristiques anatomiques13. Lors d’une comparaison à l’aide de la dentition, il faut d’abord déterminer si les dents sont présentes (ont fait éruption ou non, si elles sont altérées), manquantes congénitalement ou si elles ont été perdues avant ou après la mort, le type de dents (permanentes, primaires, mixtes, dents primaires conservées, surnuméraires), la position des dents, la morphologie coronaire et les pathologies qui y sont reliées, et la morphologie radiculaire. La chambre pulpaire et la morphologie radiculaire peuvent également fournir des renseignements pertinents pour procéder à l’identification. La chambre pulpaire peut aider à déterminer l’âge approximatif de la victime, puisque la taille de la chambre varie de l’enfance à l’âge adulte. La morphologie radiculaire et les chambres pulpaires aideront à déterminer si la dent provient de la mâchoire supérieure ou inférieure et s’il s’agit d’une dent antérieure ou postérieure14. Des catastrophes comme un écrasement d’avion ou une explosion peuvent endommager la surface coronaire de la dent. Toutefois, une identification formelle est toujours possible à l’aide de la chambre pulpaire et de la morphologie radiculaire12. Les surfaces radiculaires des dents présentent des formes et des contours uniques qui peuvent parfois mener à une identification formelle. D’autres facteurs à prendre en compte lors d’une comparaison sont les tissus parodontaux : la morphologie gingivale, les maladies des gencives, la morphologie du ligament parodontal et les maladies qui y sont reliées, ainsi que le processus alvéolaire et la lamina dura. D’autres structures anatomiques peuvent également servir : le sinus maxillaire, l’épine nasale antérieure, le canal mandibulaire, les Le FBI (Federal Bureau of Investigation) dispose également d’une base de données informatisée, le National Crime Information Center (NCIC), gérée par la division Criminal Justice Information 5 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 Figure 2A. Documentation de la fiche dentaire post mortem (système CAPMI). Source : http://medical.tpub.com/14275/css/14275_246.htm 6 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 Figure 2B. Documentation de la fiche dentaire (système CAPMI). Source : http://medical.tpub.com/14275/css/14275_249.htm 7 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 Services (CJIS)4,18. Le système NCIC fournit une base de données informatisée qui donne un accès rapide aux organismes de justice pénale qui envoient une requête, et permet une divulgation rapide des données du système provenant d’autres organismes de justice pénale, relativement à des personnes disparues ou non identifiées, ou à des crimes et des criminels4,18. Ces données aident les agences en justice pénale autorisées et les autorités policières à atteindre leurs objectifs comme l’arrestation de fugitifs, la localisation de personnes disparues et la localisation et le retour de biens volés, et les aident également à protéger les policiers en présence des individus décrits dans le système4,18. correspondre sa dentition aux marques de morsure sur la victime21. En 2007, le National Institute of Justice a commencé à financer le National Missing and Unidentified Person Systems (NamUs)4. Le système NamUs comprend deux bases de données : l’une pour les personnes décédées non identifiées et l’autre pour les données connues sur les personnes disparues. En 2009, le système NamUs a établi un lien entre les deux bases de données, ce qui a permis d’effectuer une comparaison entre des restes non identifiés et les données connues de personnes disparues4. Médecins légistes, experts judiciaires, intervenants des autorités policières et grand public peuvent consulter cette base de données4. Une marque de morsure peut être présente sur la victime (mordue par son attaquant) ou sur l’attaquant (mordu par sa victime), ou encore sur un objet inanimé trouvé sur la scène de crime21. Les marques de morsure sur une victime se retrouvent souvent sur la peau et les régions constituées de tissus mous partout sur le corps21. Chez la femme, les morsures se trouvent généralement sur la poitrine et les jambes, découlant d’une agression sexuelle21. Chez l’homme, les morsures se trouvent généralement sur les bras et les épaules23,24. Lorsqu’une personne se trouve en position défensive, par exemple avec les bras levés pour se protéger de l’attaquant, les morsures se retrouvent souvent sur les bras et les mains13. Les enfants victimes de maltraitance présentent souvent des marques de morsure19,22. Une marque de morsure correspond à l’impression des bords tranchants des dents sur une surface, causée par la fermeture de la mâchoire22. La prémisse scientifique concernant l’analyse de marques de morsure découle du fait que la dentition n’est pas identique d’une personne à l’autre20. Une marque de morsure est propre à une personne, tout comme son ADN ou ses empreintes digitales. Ainsi, deux personnes ne peuvent posséder exactement la même dentition : forme, taille et alignement des dents diffèrent20. Domaines de l’odontologie légale L’odontologie légale comporte plusieurs spécialités, notamment l’évaluation de marques de morsure, l’évaluation de cas de maltraitance (enfant, conjoint(e) ou membre de la famille), l’identification de restes humains et l’identification de victimes après une grande catastrophe. Le temps qu’une marque de morsure reste imprégnée dans la peau dépend de la force d’occlusion employée et de la durée de l’occlusion22. Les marques de morsure humaine se caractérisent par une forme elliptique ou circulaire, et laissent sur la peau les caractéristiques particulières de la dentition de la personne qui mord25. La morsure peut présenter une forme de beigne avec des particularités imprimées autour de la marque13. Elle peut être constituée de deux arches en U, séparées à la base par un espace. En général, le diamètre d’une blessure varie entre 25 et 40 mm13. La morsure laisse souvent une ecchymose au centre de la marque13. L’ecchymose se produit parce que les dents compriment les tissus vers l’intérieur13. Marques de morsure L’utilisation de marques de morsure comme preuve judiciaire a commencé vers 1870 lors du procès qui opposait Robinson à l’État de l’Ohio19,20. Cette cause impliquait A.I. Robinson, un membre bien en vue de sa communauté, soupçonné du meurtre de sa maîtresse. Les cinq morsures distinctes marquant le bras de la victime montraient cinq dents maxillaires antérieures21. Or, Robinson ne possédait que cinq dents maxillaires antérieures. Cette preuve que le Dr Taft, un dentiste, a présentée devant le tribunal inculpait Robinson en faisant 8 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 Tableau 2. Directives de l’ABFO pour la collecte de preuves sur la victime Le American Board of Forensic Odontology (ABFO) a établi des lignes directrices pour l’analyse des marques de morsure, les directives de l’ABFO (Tableau 2)21,26. Au moment de recueillir les preuves, il est important de consigner la description de la marque de morsure : localisation, forme, taille, couleur, type de blessure et tout autre renseignement pertinent21,25,26. Les preuves recueillies sur la victime comprennent des photos, des prélèvements de salive, des empreintes et des prélèvements de tissus21,25,26. Des preuves doivent également être recueillies sur le suspect : antécédents, photographies, examen extra-buccal, examen intra-buccal, empreintes, moulages de l’occlusion de la bouche et modèles d’étude21. 13,29 consistance du tissu humain afin de reproduire des marques de morsure à l’aide de modèles de dents articulés qu’ils faisaient « mordre » dans de la pâte à pain et du caoutchouc mousse28. Les lignes directrices de l’ABFO proposent une méthodologie pour consigner les marques de morsure afin de bien préserver les preuves29,30. Pour prendre les photographies et évaluer les marques de morsure, une attention particulière doit être portée à l’éclairage et une échelle doit être placée à côté de la marque afin de pouvoir mesurer avec précision la taille de la marque13,25,26,29. Les méthodes servant à comparer les preuves provenant d’une marque de morsure comprennent l’utilisation de recouvrements, d’un support pour des essais de morsure, des techniques de comparaison et des aides techniques utiles pour l’analyse13,21,29. Après la collecte des preuves basées sur la dentition, l’expert en odontologie légale analyse les marques de morsure et compare les résultats21,26,27. Des essais ont été effectués pour tenter de trouver la façon la plus simple, la plus efficace et la plus fiable d’analyser des marques de morsure27. Les premiers enquêteurs en médecine légale ont analysé des marques de morsure à l’aide de moulages de dents en cire, de recouvrements transparents et d’autres moyens27. D’autres ont tenté d’imiter la Certains facteurs peuvent altérer la précision d’une identification basée sur une marque de morsure, notamment l’évolution d’une morsure sur une personne vivante en raison du temps écoulé depuis la morsure, l’endroit où se trouve la morsure, les dommages sur les tissus mous et la possibilité de dentitions semblables chez certaines personnes27. L’élasticité de la peau et le processus inflammatoire des tissus compliquent l’évaluation de la marque de morsure27. Le 9 ® ® . Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 repositionnement du membre dans la même position qu’au moment de l’agression est nécessaire pour recréer les bonnes proportions de la marque, ce qui n’est pas toujours possible si la victime est décédée27. Parmi les procès célèbres impliquant des marques de morsure, nous pouvons penser au tueur en série Ted Bundy. Le Dr Richard Souviron, un expert en odontologie légale, a été mandaté à Tallahassee, en Floride, pour examiner les preuves recueillies sur le corps d’une des victimes retrouvée morte à la confrérie féminine Chi Omega en janvier 197823. Le Dr Souviron, en acceptant de participer au procès, est devenu partie intégrante de la procédure judiciaire20. Il était désormais responsable d’analyser en profondeur les preuves recueillies20. À son arrivée, il a examiné les tissus provenant d’un sein et des fesses, qui avaient été découpés, puis placés dans un liquide sans anneaux de rétention23. Malgré la piètre méthode de conservation de ces preuves, le Dr Souviron a pu déterminer que les dents de la personne qui avait mordu la victime étaient mal alignées23. Cet élément a aidé à établir des motifs raisonnables, qui étaient nécessaires afin d’obtenir un mandat de perquisition. Ce mandat a permis au Dr Souviron de prendre des empreintes dentaires, des enregistrements occlusaux et des photos de la dentition de Ted Bundy23. Il a ensuite fourni une photo de la marque de la morsure (Figure 3)11,23. r Figure 3. Le D Richard Souviron présente des éléments de preuve au procès en appel de Ted Bundy, à Tallahassee, en Floride. Mark Foley - Photographe Source : http://www.floridamemory.com/items/show/133904 professionnels des soins dentaires peuvent chercher des signes de maltraitance dans la cavité buccale de leur patient. Voici quelques indicateurs à surveiller au moment de l’examen :19 • Incisives fracturées – causées par un traumatisme récurrent. • Marques de brûlures sur les lèvres – causées par l’insertion forcée d’aliments brûlants. • Ecchymoses sur les lèvres – chez des enfants forcés d’utiliser une suce. • Déchirure ou ecchymose au frein lingual – causées par une alimentation forcée à un enfant handicapé ou une personne âgée. • Syphilis ou gonorrhée orale ou périorale (pathognomonique d’une agression sexuelle, pétéchies palatales ou érythème) – probablement causé par une agression sexuelle. • Marques de morsure – 65 % des marques de morsure sont visibles sur des régions non recouvertes par les vêtements des enfants19. D’autres experts, les Dr Lowell Levine et Norman Sperber ont également examiné les preuves de façon indépendante. Les trois experts ont tous conclu que Ted Bundy était bien le coupable de l’agression en raison des marques de morsure11,23. Lorsque les éléments de preuve ont été approuvés, le Dr Souviron a présenté une série de diapositives au jury et a pu témoigner au procès11,23. Ted Bundy a été reconnu coupable de sept chefs d’accusation et a été condamné à mort11,23. Maltraitance Les cas de maltraitance peuvent impliquer des enfants, des femmes, des hommes et des personnes âgées. Les professionnels des soins dentaires peuvent aider à détecter de façon précoce les cas de maltraitance. En effet, lorsqu’ils procèdent à l’examen, les Généralement, les marques de morsure chez un enfant maltraité sont infligées par une personne qui ressent une colère incontrôlable envers l’enfant22. Un jeune enfant qui se voit infliger des morsures par son agresseur développe une nature plus punitive, puisque les morsures 10 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 découlent souvent d’un comportement précis de l’enfant22. Dans l’ensemble, la personne qui inflige les morsures à l’enfant en est généralement l’agresseur22. sexuelle, exploitation financière et violation des droits35,36. Le département de la Justice des États-Unis a indiqué que les crimes violents envers les personnes de 65 ans et plus sont d’environ 4 sur 100037. La Figure 4 illustre la relation entre l’agresseur et l’aîné, et le graphique de la Figure 5 illustre les types de maltraitance. Comme le démontre la Figure 5, la négligence figure en tête de liste des cas de maltraitance, suivie de la maltraitance physique37. Les professionnels des soins dentaires sont appelés à participer activement aux crimes impliquant des enfants, plus particulièrement si une marque de morsure est associée à la victime22. On peut définir la maltraitance envers les enfants par tout geste qui met en péril ou altère le développement ou la santé physiques ou émotionnels de l’enfant. La négligence compte pour 78,3 % des cas de maltraitance chez les enfants31. La négligence dentaire constitue un type de maltraitance, puisqu’il s’agit du manquement délibéré du parent ou du tuteur à obtenir des soins pour traiter des problèmes dentaires qui causent de la douleur ou de l’infection chez l’enfant ou qui altèrent son bon fonctionnement. Les professionnels des soins dentaires peuvent soupçonner un cas de maltraitance physique chez les aînés en présence d’ecchymoses, de lacérations, de plaies punctiformes ou de blessures difficilement justifiables. Les marques de blessures chez les aînés maltraités se situent majoritairement sur la tête et le cou. D’autres signes peuvent mener à déceler un cas de maltraitance, comme une perte de cheveux ou de dents causée par un traumatisme, des marques de corde ou de courroie laissant présager une contrainte physique, ou encore des ecchymoses de plusieurs couleurs, signe de blessures infligées à des moments différents4. Le Comité national américain pour la prévention des mauvais traitements envers les aînés a également établi les indicateurs suivants pour aider à déceler les cas de maltraitance :4 • Des blessures difficilement explicables ou invraisemblables. La maltraitance envers les personnes âgées constitue un problème que les professionnels des soins dentaires doivent surveiller de plus en plus. Chaque année, des millions d’aînés souffrent de maltraitance32,33. La population des 65 ans et plus augmente année après année, tout comme les cas de maltraitance chez les aînés34. Ces cas de maltraitance se divisent en six catégories : maltraitance physique et psychologique, violence Figure 4. Relation entre l’agresseur et l’aîné. Source : Services administratifs de la santé et des services sociaux des États-Unis, sur le 31 vieillissement 11 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 Figure 5. T ypes de maltraitance chez les aînés. Source : National Center on Elder Abuse, Bureau of Justice Statistics. 16 février 2012 • Des membres de la famille donnant des explications différentes sur la cause d’une même blessure. • Des antécédents de blessures semblables ayant nécessité de nombreuses hospitalisations. • Des victimes soignées dans différents établissements de santé afin d’empêcher les professionnels de la santé de s’apercevoir de la maltraitance. • Un délai entre le moment où la blessure a été infligée et la consultation auprès d’un professionnel de la santé. 37 professionnel des soins dentaires soupçonne la présence d’un signe de maltraitance, il doit absolument le consigner au dossier du patient avec tous les indices qu’il arrive à déceler. Il doit inscrire une description de la zone touchée, de la forme, de la taille et de la couleur de la blessure, et ajouter une photo au dossier, soit à l’aide d’un appareil photo intra-oral ou numérique. Ces renseignements l’aideront à déterminer un schéma de maltraitance et permettront aux autorités de mener une enquête. De plus, on fait souvent appel à l’expert en odontologie légale lorsqu’un intervenant des autorités policières ou un professionnel de la santé constate que l’incident implique des preuves basées sur la dentition39. Les blessures à la tête et au cou sont fréquentes chez les aînés maltraités4. Effectivement, il a été rapporté qu’environ 30 % des cas connus de maltraitance envers les aînés comportaient des blessures au cou et au visage38. Blessures des tissus mous buccaux, fractures de la mâchoire et dents fracturées ou avulsées comptent parmi les indicateurs de maltraitance envers les aînés4. Grandes catastrophes Une grande catastrophe peut se définir comme un incident majeur qui compte plus de morts que ce que peuvent prendre en charge les autorités locales17. Les grandes catastrophes telles que des accidents de transport, des explosions, des feux, des éruptions volcaniques, des tueries ou des suicides collectifs laissent généralement un grand nombre de corps dans un piètre état pour l’identification. Le National Disaster Medical System – NDMS (système médical national de gestion des catastrophes) est un système américain coordonné à l’échelle fédérale, et fait partie du département américain de la Santé Plusieurs des indicateurs mentionnés pour la maltraitance chez les aînés ressemblent grandement aux signes et symptômes de maltraitance et de négligence constatés chez les enfants4. Il est impératif que les professionnels des soins dentaires surveillent les indicateurs de traumatismes délibérés qui se situent souvent dans la région oro-faciale4. Lorsqu’un 12 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 et des Services sociaux qui accroît la capacité d’intervention médicale du pays40. Le NDMS compte cinq équipes d’intervention : la Disaster Medical Assistance Team – DMAT (l’équipe d’assistance médicale d’urgence), la Disaster Mortuary Operational Response Team – DMORT (l’équipe d’intervention mortuaire postcatastrophe), la National Veterinary Response Team – NVRT (l’équipe d’intervention vétérinaire nationale), la National Nurse Response Team – NNRT (l’équipe d’intervention nationale en soins infirmiers) et les National Pharmacy Response Teams – NPRT (les équipes d’intervention nationale en services pharmaceutiques)41. divisée en dix régions aux États-Unis et chacune des régions comprend une équipe basée dans certains États, tel qu’il est illustré à la Figure 617. L’équipe DMORT comprend des professionnels de différents domaines : coroners et médecins légistes, pathologistes médico-légaux, anthropologues judiciaires, experts en empreintes digitales, experts en odontologie légale, assistants/hygiénistes dentaires, entrepreneurs de pompes funèbres et embaumeurs, techniciens en radiologie, photographes, opérateurs de machinerie lourde, spécialistes en santé mentale, experts en ADN, informaticiens, techniciens en archives médicales, transcripteurs, personnel administratif, personnel de sécurité, personnel d’enquête, experts en collecte de preuves et personnel de l’entretien des installations17. Tous ces gens sont nécessaires pour mettre en place une morgue temporaire et veiller au bon déroulement de la collecte et de la compilation des données post mortem. L’équipe du service dentaire s’occupe d’installer son poste dans la morgue et doit s’assurer que l’équipement est fonctionnel et prêt à être utilisé. Par exemple, il faut s’assurer que le serveur de l’ordinateur principal fonctionne correctement pour permettre aux ordinateurs contenant les données post DMORT est l’équipe d’intervention à l’échelle fédérale conçue pour offrir une aide relativement aux morts dans le cas d’une grande catastrophe ou d’un incident survenu dans un cimetière. Par exemple, dans le cas d’une inondation, il peut s’avérer nécessaire de récupérer les cercueils et d’identifier les corps déplacés et de déterrer les restes17. L’équipe DMORT est régie par les autorités locales compétentes comme le coroner ou le médecin légiste, ou les intervenants des autorités policières et les équipes d’urgence, et n’est déployée que lorsque les autorités locales en font la demande17. L’équipe DMORT est Figure 6. Régions desservies par l’équipe DMORT aux États-Unis Source : http://www.dmort7.org/regions.asp 41,48 . 13 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 Response Team (l équipe d’intervention d’urgence médicale de l’Illinois) font partie de ces équipes d’État43. Il existe également des équipes régionales ou locales, comme le groupe KCR-MORG, le Kansas City Regional Mortuary Operational Response Group (le groupe d intervention mortuaire régional de Kansas City). mortem de communiquer avec les ordinateurs contenant les données ante mortem afin de pouvoir établir des comparaisons. L’équipement utilisé dans la section du service dentaire post mortem comprend un appareil photo numérique, un ordinateur portable doté de WinID et DEXIS Forensic, un appareil radiographique portable (NOMAD) ainsi que les accessoires nécessaires pour examiner les dents des victimes (miroir buccal, gaze pour nettoyer les dents, etc.). Selon la configuration des installations de la morgue et la nature de la catastrophe, le nombre de tables dédiées au service dentaire peut varier . Par exemple, après la tornade qui a frappé la ville de Joplin en 2011, deux tables étaient à la disposition des professionnels, avec trois ou quatre personnes par table. Une personne entre les données dans l’ordinateur, une prend les photos à l’aide de l’appareil numérique, une examine la bouche et énumère les données à entrer dans les fiches dentaires à une autre personne et enfin, une personne prend des radiographies. Lorsque tous les renseignements ont été compilés sur une victime inconnue, la personne responsable d’ajouter les données dans le système relit à voix haute les données entrées. Cette étape permet de garantir que les données ont été entrées correctement. Les experts en odontologie légale ont joué un rôle clé dans l’identification des victimes lors de différents états d’urgence : l’attentat à la bombe d’Oklahoma City, où 70 à 80 % des victimes ont pu être identifiées, les événements du 11 septembre, où 20 % des victimes ont pu être identifiées40, le tsunami en Asie où 90 % des victimes ont pu être identifiées et l’ouragan Katrina, où 15 à 20 % des victimes ont pu être identifiées30,44. En 2011, lorsque la tornade de force F5 a balayé la ville de Joplin, au Missouri, de nombreux cabinets de dentiste ont été détruits. Les dossiers des patients ont été très difficiles à retrouver, plus particulièrement les dossiers non informatisés. Les cabinets détruits qui utilisaient un système de gestion informatisé et dotés de systèmes de sauvegarde à distance ont pu fournir des fiches ante mortem et ainsi aider à l’identification des victimes. Formation Une personne intéressée par l’odontologie légale doit suivre la formation adéquate. À la base, il faut posséder un doctorat en chirurgie dentaire ou un doctorat en médecine dentaire (DMD), mais l’enseignement dentaire traditionnel ne suffit pas et n’octroie pas l’expérience nécessaire pour travailler dans ce domaine. Il existe toutefois des possibilités de carrière pour les professionnels des soins dentaires qui ne détiennent pas ces diplômes45. Les hygiénistes dentaires participent au travail des experts en odontologie légale en donnant de leur temps pour recueillir les données post mortem (radiographies, photos, fiches dentaires, etc.) nécessaires à l’identification des victimes. Ils peuvent également travailler comme assistants dentaires au sein de l’équipe DMORT17. À l’heure actuelle, 35 hygiénistes dentaires y travaillent. Il existe également une section de service dentaire ante mortem où les membres de l’équipe classent les fiches dentaires qui leur sont soumises. L’équipe vérifie les fiches, compile et vérifie les données sur la dentition des documents papiers ante mortem, puis les entre dans WinID. Les radiographies et photos sont numérisées dans l’ordinateur. Les radiographies et les photos numériques qui auraient été soumises par voie électronique sont également ajoutées aux fiches ante morten sur WinID. Lorsque des fiches sont ajoutées au système informatique, le personnel du service dentaire peut commencer les comparaisons. Il existe des équipes d’intervention au niveau étatique à l’intérieur de chaque État qui fonctionnent de façon semblable à l’équipe DMORT. L’équipe MERIT, Missouri Emergency Response Identification Team (l équipe d identification en situation d urgence du Missouri) et l équipe IMERT, Illinois Medical Emergency La American Academy of Forensic Science (AAFS) est un forum pour les conférences, les démonstrations et les cours pratiques en odontologie légale et fournit des expériences 14 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 de formation pertinentes45. L’AAFS, affiliée à l’American Board of Forensic Odontology (ABFO), sert d’organisme d’accréditation pour les dentistes qui ont satisfait les exigences relativement à l’expérience et à la formation, ce qui leur permet de passer le rigoureux examen de l’ABFO46. semaines en enquête sur scènes de crime. Les professionnels œuvrant au sein de l’équipe DMORT reçoivent des possibilités de formation, qu’il s’agisse de cours en ligne ou de formations de fin de semaine. Les équipes d’intervention régionales et d’État constituent une autre source de formation et d’implication. L’ASFO, l’American Society of Forensic Odontology (la Société américaine en odontologie légale) se réunit tous les ans à l’assemblée annuelle de l’AAFS45. L’Institut de pathologie des forces armées (AFIP) offre des formations d’une semaine en odontologie et en pathologie buccodentaire45. Le Health Science Centre de l’Université du Texas à San Antonio offre un programme annuel et un programme de stage en odontologie légale46. La New York Society of Forensic Dentistry et la New York County Dental Society offrent des cours d’introduction en odontologie légale47. Les cours de base en sciences judiciaires et en investigation médicolégale sont fortement recommandés, tout comme des connaissances plus spécialisées sont nécessaires pour participer à des enquêtes médico-légales45. Dental Professional Involvement Opportunities Les rôles d’experts en odontologie légale ont surtout été réservés aux dentistes par le passé, mais les hygiénistes et les assistants dentaires sont de plus en plus considérés comme des atouts intéressants en odontologie légale. En effet, les hygiénistes dentaires peuvent jouer un rôle important en odontologie légale en tenant des dossiers dentaires précis et à jour afin d’aider à l’identification de restes humains lors d’une grande catastrophe. De plus, vous pouvez communiquer avec le médecin légiste ou le coroner de votre région pour connaître le nom des experts en odontologie légale et savoir s’ils voudraient obtenir de l’aide sur certains cas. Les services de police peuvent recourir à des professionnels des soins dentaires pour les aider à entrer des données dentaires dans un système de données informatisé. Impliquez-vous au sein de l’équipe DMORT ou de l’équipe d’intervention de votre région ou province pour apporter votre aide lors d’une grande catastrophe17. Toutes ces solutions représentent des façons de participer à l’identification de restes humains en odontologie légale. Quelques écoles dentaires offrent des cours à option ou des stages en odontologie légale dans lesquels les étudiants en dentisterie et en hygiène dentaire participent à des réunions régionales, par exemple avec l’équipe MERIT42, au cours desquelles des formateurs invités les entretiennent de différents sujets en lien avec l’odontologie légale et l’intervention lors de grandes catastrophes. Certains étudiants ont la possibilité de visiter le bureau du médecin légiste de leur région et d’assister à des autopsies ou d’aider un expert en odontologie légale à identifier un corps. De plus, ils pourraient visiter un laboratoire d’enquête en scènes de crime et rencontrer un entraîneur et son chien spécialisé en recherche de cadavres. Connaître le nom des professionnels des soins dentaires de votre région qui assistent le coroner ou le médecin légiste et leur proposer votre aide peut constituer une bonne façon d’entrer dans le monde de l’odontologie légale. Participer à des séminaires et des rencontres sur le sujet peut ouvrir des portes qui autrement, resteraient closes. De plus, être un membre actif du corps de réserve médical de votre région ou province peut s’avérer une bonne solution pour vous impliquer dans le domaine médico-légal. Le domaine médico-légal NE convient PAS à tout le monde. Apporter votre aide dans un déploiement organisé lors d’une catastrophe ou aider des experts en odontologie légale dans leur travail auprès du médecin légiste ou du coroner peuvent constituer des essais intéressants afin de Il existe d’autres formations et possibilités d’apprentissage pour les professionnels des soins dentaires intéressés à l’odontologie légale ou aux équipes d’intervention en cas de grandes catastrophes, comme assister à des séminaires ou à des ateliers de formation continue. Il existe des séminaires d’une semaine axés sur l’enquête médico-légale ou des cours de deux ou trois 15 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 déterminer si vous pouvez supporter les rigueurs de l’odontologie légale. et intra-oral, ils doivent consigner toute anomalie, y compris les ecchymoses et les marques de morsure. Ces données revêtent une grande importance lors d’une enquête sur un crime ou un cas de maltraitance. Les professionnels des soins dentaires intéressés à participer à l’identification de restes humains après une grande catastrophe peuvent le faire, à un niveau local, provincial ou fédéral. Les professionnels des soins dentaires participent tous d’une façon ou d’une autre à l’odontologie légale. Conclusion L’odontologie légale a joué un rôle important tout au long de l’histoire. En tant que professionnels des soins dentaires, nous pouvons continuer à jouer un rôle clé en tenant des dossiers de qualité sur chacun de nos patients. Pour ce faire, il faut tenir des dossiers lisibles, précis et à jour. De plus, lorsque les professionnels des soins dentaires exécutent un examen extra-oral 16 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 Aperçu de l’examen Pour recevoir les crédits de formation continue de ce cours, vous devez effectuer l’examen en ligne. Veuillez vous rendre sur : www.dentalcare.ca/fr-ca/dental-education/continuing-education/ce401/ce401-test.aspx 1. Le premier expert en odontologie légale aux États-Unis a été _______________. a. John Webster b. Paul Revere c. John Wilkes Booth d. Oscar Amoëdo 2. On se sert de la fiche _________ pour aider à identifier les victimes d’un acte criminel ou d’une grande catastrophe, ainsi que les personnes disparues, ou encore pour aider à résoudre une enquête pour meurtre. a. Dentaire b. Médicale c. Scolaire d. Professionnelle 3. Quelle importante raison motive l’identification formelle d’une personne décédée? a. Le certificat de décès b. Les assurances c. Le deuil des membres de la famille d. Le règlement des successions 4. Puisque la dentition n’est pas altérée par la décomposition et qu’elle supporte des températures extrêmes, les preuves basées sur la comparaison de la dentition en font une méthode d’identification fiable et sûre. a. Vrai b. Faux 5. Les éléments suivants sont recueillis pour constituer le dossier post mortem, SAUF ____________. a. des photos numériques b. des radiographies c. un tomodensitogramme d. une fiche dentaire 6. Il existe trois catégories pour procéder à la comparaison des fiches dentaires et confirmer l’identité de la victime :_______________. a. les dents, les tissus parodontaux et les caractéristiques anatomiques b. les dents, la pulpe et les gencives c. les tissus parodontaux, l’articulation temporomandibulaire et le tragus d. les caractéristiques anatomiques, les radiographies et les dents 7. La base de données informatisée utilisée par DMORT pour procéder à l’identification au moyen de la dentition se nomme ____________. a. NCIC b. EAGLESOFT c. MIPACS d. WinID 17 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 8. Le système NCIC fournit une base de données informatisée qui donne un accès rapide aux organismes de justice pénale qui envoient une requête, et permet une divulgation rapide des données du système provenant d’autres organismes de justice pénale, relativement à des personnes disparues ou non identifiées, ou à des crimes et des criminels. a. Vrai b. Faux 9. Les marques de morsure humaine se caractérisent par une forme __________ ou __________, et laissent sur la peau les caractéristiques particulières de la dentition de la personne qui mord. a. elliptique / rectangulaire b. elliptique / circulaire c. ronde / circulaire d. ronde / elliptique 10. Les enfants victimes de maltraitance présentent souvent des marques de morsure. a. Vrai b. Faux 11. Le temps qu’une marque de morsure reste imprégnée dans la peau dépend de la force d’occlusion employée et de la durée de l’occlusion. a. Vrai b. Faux 12. Un/une _______________ peut se définir comme un incident majeur qui compte plus de morts que ce que peuvent prendre en charge les autorités locales. a. grande catastrophe b. attaque massive c. grande foule d. carambolage monstre 13. DMORT signifie _______________. a. Disaster Mandatory Organizational Response Team b. Disaster Mortuary Operational Response Team c. Destruction Mortuary Operational Response Team d. Destroy Mandatory Organization Response Team 14. Le National Disaster Medical System – NDMS (le système médical national de gestion des catastrophes) est un système américain coordonné à l’échelle fédérale, et fait partie du département américain de _______________ qui accroît la capacité d’intervention médicale du pays. a. l’organisation d’aseptisation et de prévention (Organization on Asepsis and Prevention) b. l’administration des aliments et drogues (Food and Drug Administration) c. la santé et des services sociaux (Health and Human Services) d. l’équipe américaine d’intervention médicale (American Medical Response) 15. Lorsqu’elle est déployée, l’équipe DMORT est régie par les autorités __________ compétentes. a. fédérales b. régionales c. étatiques d. locales 18 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 16. L’équipe DMORT est divisée en ________ régions aux États-Unis et chacune des régions comprend une équipe basée dans certains États. a. 5 b. 8 c. 10 d. 12 17. L’American Board of Forensic Odontology sert d’organisme d’accréditation pour les dentistes qui ont satisfait les exigences relativement à l’expérience et à la formation, ce qui leur permet de passer le rigoureux examen de l’ABFO. a. Vrai b. Faux 18. Connaître le nom des professionnels des soins dentaires de votre région qui assistent le coroner ou le médecin légiste et leur proposer votre aide peut constituer une bonne façon d’entrer dans le monde de l’odontologie légale. a. Vrai b. Faux 19 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012 Références 1. Avon SL. Forensic odontology: the roles and responsibilities of the dentist. J Can Dent Assoc. 2004 Jul-Aug;70(7):453-8. 2. Forbes E. Paul Revere and the world he lived in. Boston: Houghton Mifflin Co. 1943. 3. Ring ME. Paul Revere—dentist, and our country’s symbol of freedom. NY State Dent J. 1976 Dec;42(10):598-601. 4. Senn DR, Stimson PG. Forensic dentistry. Boca Raton. CRC Press. 2010. 5. Dilnot G. 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Elle a occupé le poste de directrice de programme en hygiène dentaire et en assistance dentaire au collège communautaire Central Carolina Community College (CCCC) à Sanford, en Caroline du Nord. Au cours de cette période, elle a travaillé pour obtenir des subventions dans le but de développer les deux programmes dentaires au collège CCCC. Elle a également travaillé sur les curriculums des deux programmes et géré l’ajout d’équipement à la fine pointe et a obtenu de la Commission de l’agrément dentaire un statut d’agrément « initial » pour les deux programmes. Elle a travaillé comme adjointe de recherche clinique et assistante dentaire agréée, en pratique privée, et en milieux universitaire et hospitalier. Ses sujets de recherche comprennent les biomatériaux dentaires, les techniques d’entrevue motivationnelle et l’odontologie légale. Elle est membre des équipes DMORT VII, MERIT, KCR-MORG, de l’ASFO et de l’ADHA. Courriel : [email protected] 21 ® ® Crest Oral-B et dentalcare.ca Cours de formation continue, 07 sept., 2012