eXPO ZARAGOZA 2008

EXPO
ZARAGOZA
2008
La fonction d’exemple
du pavillon belge
L’eau et le paysage belge
constituent le fil rouge
du projet L’Escaut
Le 14 juin, débute en Espagne et plus précisément à Saragosse, l’exposition internationale ayant pour thème «L’eau
et le développement durable». Le pavillon belge est aux
couleurs du projet l’Escaut qui restitue l’atmosphère climatologique de notre pays. Les grandes lignes de ce projet
ont été dessinées par le Commissariat du Gouvernement
Belge et la Régie des Bâtiments.
14 DIMENSION
La Régie également active au niveau international
Le Bureau International des Expositions (B.I.E.) a désigné la ville
espagnole de Saragosse comme ville organisatrice de l’exposition internationale 2008, sous le thème « L’eau et le développement durable ». L’Expo Zaragoza 2008 se déroulera du 14 juin
au 14 septembre 2008. Tout comme pour l’édition précédente
à Aïchi (Japon) en 2005, le Commissariat du Gouvernement Belge a fait appel à la Régie des Bâtiments en tant que conseiller
technique et administratif. La Régie des Bâtiments (RdB) a été
érigée en ’71 comme parastatal et se trouve sous la compétence
du Ministère des Finances, bien qu’elle ne fasse pas partie du
département des Finances. Elle compte 1.450 membres du per-
projet
« L’eau pour la vie », est
présenté dans une tour
de 70 m de haut.
sonnel, dont env. 600 sont logés au siège principal, à Bruxelles.
Johan Vanderborght, porte-parole de la Régie des Bâtiments:
« Le logement des fonctionnaires fédéraux dans des bureaux de
qualité fait partie de nos attributions. Les bureaux sont principalement loués. A côté de cela, nous nous occupons aussi de la
gestion du patrimoine de l’héritage fédéral. Cela concerne 1.600
bâtiments, ce qui représente un bon 8 millions de mètres carrés,
dispersés sur l’ensemble du pays. La Régie n’est pas propriétaire
de ces bâtiments, mais s’occupe de leur gestion pour le compte
de l’état fédéral. »
Bien plus que coordonner ...
Ir. Lionel Pynaert, chef de service suppléant - Conseiller Institutions Internationales RdG: « Le rôle de la régie ne se limite pas à
la gestion de projet. A l’intérieur de la Régie même, une dizaine
d’architectes sont actifs. Pour ce faire nous disposons, chez nous,
du savoir faire et de toutes les disciplines de la construction: stabilité, CVC, électricité, ascenseurs, données et télécommunications, acoustique ... Par conséquent nous disposons d’un bureau
d’études multidisciplinaire et nous faisons beaucoup plus que
seulement coordonner. Ce qui est moins connu, c’est le fait que
la Régie des Bâtiments, a aussi une série d’obligations européennes et internationales. Nous assurons pour le Conseil Supérieur des Ecoles Européennes, la gestion de quatre complexes
scolaires: trois d’entre eux sont situés dans la Région Bruxelles
Capitale (Uccle, Woluwe-St-Lambert, et Ixelles) et le quatrième
est situé à Mol. La gestion du centre de transit à Forest fait aussi
partie du package de services dépendant du service des Institutions Internationales. Le suivi des études et des travaux portant
sur la quatrième Ecole Européenne de Bruxelles, sur le site de
l’ancienne Ecole des Cadets à Laeken, fait aussi partie de notre
mission. Un certain nombre d’institutions européennes, comme
le Conseil de l’Union Européenne, pour lequel nous avons fait
fonction de maître d’ouvrage lors de la construction du bâtiment
Justus Lipsius (1988-1995), compte sur nous pour la réalisation
de leurs projets. Pour le moment, nous sommes les project-managers du projet « Résidence Palace - bloc A ». C’est dans ce bâtiment que se trouveront réunis, dès 2013, le Conseil Européen
et le siège du Conseil des Ministres de l’Union Européenne. A
côté de cela, il y a aussi les obligations internationales dans le
cadre des institutions scientifiques à l’étranger (Rome et Paris)
et dans le cadre de l’organisation des expositions mondiales et
internationales, à la demande de la SPF Economie. La mission
pour l’exposition Zaragoza 2008, se retrouve sous cette dernière
dénomination. »
Projet l’Escaut retenu
Fin 2006, le Commissariat du Gouvernement Belge (voir encadré
« Le pavillon belge attend 1 million de visiteurs », a lancé en
collaboration avec la Régie des Bâtiments, une demande d’offre générale pour la désignation d’un concepteur pour l’étude,
la réalisation et l’exécution du pavillon. Sur les quatre projets
présentés, le jury a retenu le projet de l’association momentanée « L’Escaut Architecture scénographiques expositions - Bureau d’études Weinand - LAB » de Bruxelles, et ceci pour un
montant de 450.963 euros. L’Escaut est un bureau d’architectes
spécialisé dans les programmes culturels. Les bureaux partenaires Weinand et LAB, sont spécialisés respectivement en stabilité et éclairage. Le jury était composé de quatre représentants
de la Régie et de deux commissaires du Gouvernement Belge
pour l’Expo. La commission a jugé sur base de trois « piliers »
équivalents: le projet devait respecter le budget prévu, les qualifications techniques du déposant et la valeur esthétique du
projet. Ensuite, le projet retenu a été présenté à la Commission
d’accompagnement, composée de représentants des autorités
fédérales et régionales.
Alfons Boesmans, Commissaire du Gouvernement Belge pour
l’Expo Zaragoza 2008: « L’eau comme élément indispensable à
la vie est l’objectif de cette expo, celle-ci a également pour but
le développement humain sur base d’un engagement éthique
visant la durabilité. L’approche du thème est conçue comme un
défi intelligent: l’innovation en vue de la durabilité ». De plus
quatre thèmes secondaires sont développés, le premier « l’eau,
une source unique », est illustré dans le pavillon « pont » donnant
»
DIMENSION 15
Représentation tridimensionnelle
du pavillon belge à l’Expo Zaragoza
2008 (© RdG)
Le pavillon belge attend
1 million de visiteurs
Il y a quelques différences de taille entre une
exposition universelle et une exposition internationale. Alfons Boesmans, Commissaire Expo Zaragoza
2008 nous explique: « Une exposition universelle, comme
par exemple celle de Hanovre en 2000, se tient tous les cinq
ans, sur un site sans limitation de surface. Durant une période de six mois, des thèmes généraux sont traités. Des
expositions internationales, telles que celle qui se déroulera
bientôt à Saragosse, ne durent que trois mois et sont organisées sur un terrain de maximum 25 hectares. Elles traitent
un thème bien défini, dans ce cas « L’eau et le développement durable ». Dans le pavillon belge, le visiteur découvre
en 12 minutes, le climat que nous avons connu durant les 12
mois de 2007. Un système ingénieux, fait apparaître le soleil,
glisser les nuages, pleuvoir à grosses gouttes sur un tapis
de sphaigne ... Des artistes, tels que Jan Fabre, contribuent,
grâce à leurs œuvres, à recréer l’atmosphère mystérieuse
de la Belgique. L’entreprise aquatique Vivaqua et la Politique Scientifique et l’Aide au Développement ont, ensemble avec de nombreuses entreprises, institutions, centres
de recherches et ONG, soutenu l’exposition au niveau de
son contenu. Normalement, 10 à 15 pourcents du nombre
de visiteurs total de l’Expo sont attendus au pavillon belge.
Nous estimons qu’environ un million de personnes se rendront dans le pavillon belge.
accès
» au site: un pont-promenade couvert de
270 m de long relie les deux rives du fleuve Ebre.
Le second « L’eau pour la vie », est présenté dans une
tour de 70 m de haut. Le troisième: les « Paysages d’eau »
est représenté par un aquarium de rivière de 1.600 m2 composé
d’une série de salles et pour terminer le quatrième thème illustre
« L’eau, un élément populaire ».
L’eau et le paysage belge ...
L’Expo Zaragoza 2008 est organisée sur un terrain de 25 hectares
à proximité du centre historique de la ville. Le pavillon réservé à
la Belgique, a une superficie d’environ 968 m2. Le projet l’Escaut
est basé sur le cycle naturel de l’eau dans le paysage belge. Pour
cela, il utilise très habilement la longueur totale du pavillon pour
créer de cette manière, un étrange et mystérieux « fond de paysage ». Le but est de faire « vivre » les conditions climatiques que
notre pays a connues pendant les 12 mois de l’année précédente
et ce en un laps de temps de 12 minutes, le temps nécessaire
pour réaliser une visite « non-stop » du pavillon belge.
Le projet est basé sur six éléments (voir aussi encadré « Les six
éléments du projet « L’Escaut »). Nathalie Huygens, architecteattaché RdG et directrice de projet du pavillon belge à l’Expo Zaragoza 2008: « Le projet de l’Escaut donne aux visiteurs une impression du paysage de notre pays. Dès que l’on est à l’intérieur,
on découvre un plan incliné couvert de mousse de sphaigne qui
parcourt toute la longueur du pavillon. Au-dessus l’on y voit une
couverture nuageuse constamment en mouvement et, via un système de sprinkler, le cycle des précipitations de toute une année
sera reproduit en 12 minutes. La sphaigne absorbe l’humidité et
alimente le réservoir d’eau situé en dessous, à l’image du cycle
naturel de l’eau. Le plan incliné, est délimité des deux côtés par
des photos géantes du paysage belge. »
Développement durable
Nathalie Huygens: « Le concept développement durable ne fait
pas seulement référence à des considérations environnementales. Trois piliers se trouvent à la base de cette problématique,
ils sont indissociablement liés et, d’un niveau hiérarchique, ils
ont une importance égale: société, économie et environnement.
Un bâtiment ne peut être considéré comme durable que s’il est
économiquement et socialement équitable et d’une efficacité et
d’un entretien écologiques. »
Il y a tout d’abord le pilier social dans le développement durable. Nathalie Huygens: « Un pavillon socialement responsable est
un bâtiment permettant une accessibilité totale. Chaque « exposition » du pavillon et toutes les facilités pour les visiteurs (shop,
16 DIMENSION
restaurant ...) sont accessibles aux personnes avec un handicap
moteur. Sur l’entièreté du trajet du visiteur, il n’y aura pas de saillie
ou de différence de niveaux. Ceci facilite l’accès notamment aux
enfants, et aux personnes plus âgées. Lors de la conception des
espaces et des installations, les critères de conception utilisés
font en sorte que toute infrastructure destinée au public, pourra
être utilisée par le plus grand nombre de personnes. L’éclairage
et les couleurs mattes, qui ont été choisies pour les sols et les
murs, offrent un tel contraste que les visiteurs sont automatiquement guidés vers les différentes zones. »
Le développement durable se retrouve également au niveau
économique. Nathalie Huygens: « Les équipements et systèmes
techniques employés sont garants d’une économie énergétique
au niveau de l’eau et de l’électricité. Dans la zone-Expo, l’eau
est finement dispersée dans l’espace grâce à un courant d’air,
alimenté par des moteurs à bas rendement. Ceci permet de
créer un environnement agréable et frais. L’utilisation de l’eau
est toujours fortement limitée grâce au volume réduit devant
être conditionné, en harmonie avec le phénomène similaire du
« ciel avec voiles nuageux » qui se déroule en plein air. Le but est
d’arriver à un système en « circuit fermé » au moyen d’un traitement antibactérien de l’eau. Le volet électricité fait tout autant
référence à la climatisation qu’à l’éclairage. En ce qui concerne
la climatisation, le système de la zone-Expo, n’utilisera de l’électricité que pour pomper et alimenter les ventilateurs. Le système
de climatisation n’a pas besoin de refroidisseur et utilise encore
moins d’eau glacée.
L’organisation de l’Expo prévoit elle-même un système d’eau
glacée. La consommation énergétique est donc par conséquent
beaucoup plus réduite que pour un système de climatisation
classique. En ce qui concerne l’éclairage, on a fait le choix d’un
éclairage puissant à haut rendement afin de pouvoir limiter le
nombre d’installations électriques. De plus, l’emploi de sources
électriques halogènes - qui non seulement utilisent beaucoup
d’énergie mais libèrent aussi beaucoup de chaleur - est limité.
La préférence est donnée à des sources fluorescentes, aussi bien
dans la zone-Expo que dans la zone comprenant des facilités
pour les visiteurs. »
Le pilier environnement se manifeste entre autres dans la représentation architecturale simple et fonctionnelle qui permet
de limiter l’emploi de matériaux. Nathalie Huygens: « Le budget
maximal qui pouvait y être consacré a entrainé ceci. » L’accent
a été mis sur l’emploi de matériaux recyclables et réutilisables.
Ainsi par exemple, aucun matériau en PVC n’a pu être utilisé. Les
matériaux et produits, qui, en plus d’être écologiques, doivent
correspondre à l’offre existante dans la région de Saragosse, sont
choisis en concertation avec l’Agence des Ressources Naturelles
»
Les six éléments du projet l’Escaut:
• Le ciel avec des voiles nuageux: le visiteur peut se rendre
compte du climat belge par la dispersion de brouillard et de
pluies fines. C’est de cette manière que les âpres circonstances météo que la Belgique a connues l’année passée,
sont représentées. Ce système régit aussi la régulation climatologique de tout le pavillon.
• Le tapis de sphaigne: la sphaigne est étalée sur un large
tapis qui est tendu sur un plan incliné. Pendant les trois mois
de l’exposition, le tapis recevra les précipitations - produites
par les voiles nuageux.
• Les horizons belges: deux écrans géants qui dans le lointain se perdent dans le brouillard, ont été placés aux abords
du tapis de sphaigne. Sur les écrans, on peut voir des représentations photographiques géantes des paysages belges
en rapport avec l’eau, une réalisation de Christine Felten et
Véronique Massinger.
• La grotte: sous le tapis de sphaigne, apparaît un espace «
sous-terrain » en reflet de la scénographie « à ciel ouvert. »
• Jan Fabre: une œuvre d’art de cet ambassadeur de l’eau
auprès de l’Unesco, dénommée « les 7 bains en bronze »,
sera présentée à l’avant-plan comme thème secondaire incisif et surréaliste.
• Et pour terminer, la façade composée d’un ensemble de
pastilles en acier inoxydable, agitées par le vent, fait penser
aux ondulations et miroitements d’une surface aquatique.
DIMENSION 17
Entrepreneur espagnol
contracting. Nathalie Huygens: « Il y avait aussi une entreprise
belge qui s’était portée candidate. L’entreprise de construction
espagnole sélectionnée était le candidat le moins cher. De plus,
l’entreprise avait une série de références sérieuses. D’autres pays
participants, comme le Japon et la Thaïlande, ont également fait
appel à leur savoir-faire et à leur expérience. Le RdG est le partenaire de référence pour les contacts journaliers avec cet entrepreneur. En cas de problème, l’Escaut est sur place. Lors de
l’organisation de cette Expo, nous avons remarqué que les exigences au niveau de la procédure et de l’administration sont très
élevées. A côté de notre projet global bien étoffé, il faut présenter à chaque fois, au niveau de l’environnement, de l’exécution
sur le chantier, diverses autorisations ... des dossiers très détaillés.
Ainsi le dossier du pavillon belge, a dû, entre autres, être approuvé par l’Ordre espagnol des architectes. Des contributions
financières ont d’ailleurs dû être payées à cet ordre et à la région
autonome d’Aragon. Le coût total du projet du « pavillon belge »,
sur place, peut être estimé à environ 1,1 million d’euros. <
La réalisation du projet sur place a été attribuée à une entreprise
de construction espagnole de Saragosse, active dans le général
www.zaragoza2008.com
® Marie Szersnovics, scénographe (bureau l’Escaut), Nathalie Huygens (RdG).
Alfons Boesmans, commissaire, Anne-André Léonard, commissaire-adjoint, Hugues Malherbe, (RdG) et Pierre-Yves Badot (RdG). Ir. Lionel Pynaert, chef de service suppléant Institutions Internationales RdG, est absent de la photo. (© RdG)
de l’Expo 2008. De cette manière, le transport des matériaux est
fortement limité et va de pair avec un réemploi éventuel. Ainsi,
par exemple, les structures métalliques du business centre (bureaux, shops, ...) des différents pavillons recevront après l’Expo
une nouvelle fonction dans la région. Seuls les murs extérieurs
des pavillons disparaîtront définitivement. L’entreprise générale
espagnole doit d’ailleurs développer un plan général de gestion des déchets qui soit écologique. Puisque tous les pavillons
sont conçus comme des constructions temporaires, toutes les
conditions concernant la démolition de l’entièreté du complexe
doivent être optimales. »
2008
20082008
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