libération ça va jazzer 24/10/2011 - Pays Vidourle

Transcription

libération ça va jazzer 24/10/2011 - Pays Vidourle
LIBÉRATION
ÇA VA JAZZER
24/10/2011
Personne
a joué le blues avec tout le monde
Dans les années 80, le Français Paul Personne, né René-Paul Roux en 1949 à Argenteuil, n'est plus
un inconnu dans le circuit du blues-rock. Un premier géant né dans le Mississsipi lui passe alors le
pied à l'étrier lors du festival de blues Saint-Jean-de-Maurienne: Albert King, monstre sacré du
genre. Vingt-cinq ans après, attablé au café de la Gaîté lyrique, chemise noire à pois blancs, jean
noir, le guitariste à la gueule de Robert Redford brun en garde les stigmates: «Un souvenir
débordant. Je suis marqué à jamais de la manière dont le bluesman tirait les notes». D'autres
vedettes ont suivi. Plus que jamais, l'expression s'applique: «Personne a joué avec tout le monde».
De Johnny Halliday à Bashung, en passant par Véronique Sanson, Luther Allison, Francis Cabrel,
Eddy Mitchell, Jacques Higelin, Jean-Jacques Goldman, Louis Bertignac, aucune vedette de
l'hexagone ne s'est offert le luxe de se passer des services du styliste. Le titi débute à la batterie,
enregistre un disque dans les années soixante, un autre dans les années soixante-dix, puis
officialise le pseudo dans l'album Paul Personne en 1982, qui le consacre maître des guitaristes
français de blues.
Son premier Dieu? «Eric Clapton, dans le groupe de John Mayall, les Bluesbreakers. Les disques
débarqués par les marins américains de Liverpool ont marqué les gamins. Toutes mes formations
aspirent à reproduire ce son. Puis Jimi Hendrix; j'ai adoré sa Stratocaster, sa liberté inouïe, ses
expérimentations, et pourtant tellement bluesman. J'aurais voulu grandir dans le Swinging London
des années soixante. M'ont ensuite ébloui le West-Side des Noirs de Chicago et la «Trilogie des
King» (Albert, Freddie et BB). Enfin les improvisations de Mike Bloomfield, un Chicagoan blanc,
m'ont ouvert des portes.» Le côté showman? «T-Bone Walker, en réalité la vraie source du rock.
Chuck Berry et BB King sortent de sa cuisse.» Tout de même, pour un instrumentiste qui s'acharne
à exprimer les sentiments sur une guitare, Django Reinhardt ne comptait-il pas? «Trop fort, le
Gitan. Un Graal illusoire. Pas la peine de s'excrimer à vouloir suivre ce qu'il réalise. Tu l'écoutes,
tu sais que tu joueras jamais comme lui. Assez peu vendeur, à l'époque, de surcroît. La vague de
la variété des Sixties arborait le drapeau du rêve américain. Je précise: couleur cowboy! Du genre
la cravate à lacet d'Eddy Mitchell! Or, je me sentais plutôt proche des Indiens. Je penchais côté
contre-culture. Versant hippies.» Dylan, alors? «J'ai dû l'entendre pour la première fois par les
adaptations de Hughes Aufray. Énorme. J'ai acheté les premiers albums. Je dois cependant avouer
que je ne comprends pas toujours ce qu'il raconte. T'as beau être branché métaphores, tu
cherches de quoi parle le mec. Il faut accepter ceci :les Dylan, Clapton, etc. peuvent parfois se
montrer mauvais.» Aujourd'hui, sa préférence? «Le soliste actuel des Allman Brothers Band, Derek
Trucks, m'a renversé. Cette formation du Sud des USA me plait depuis plus de quarante ans. Sur
l'île déserte, j'emmènerai leur Live at the Fillmore, enregistré en 1971. Les types écoutaient
Coltrane sans aucun doute. Derek est le neveu de leur premier batteur, Butch Trucks. Il raconte
des histoires. Je n'ai pas d'autre visée.»
Des histoires, le dernier CD de Personne en regorge. Dans son groupe A l'Ouest, le bluesman
français par excellence revient avec Face B, un authentique album de rocker. Dix titres de blues
râpeux, entièrement composé par Personne, chantés d'une voix de fond de bar. Aux boucles de
guitare parfois ensorcelantes. Un bon titre parmi d'autres «J'ai essayé». J'ai ressenti à l'écoute la
sincérité de l'homme tranquille assis devant moi. Plus vrai que nature. On pourrait
(éventuellement) ne pas entrer dans sa musique. Ce serait une erreur de ne pas l'essayer.
Bruno Pfeiffer
Concerts
Mardi 25 octobre : LILLE – Le Splendid
Mercredi 26 octobre : TROYES - Les Nuits de Champagne
Mercredi 2 novembre : NANTES - Cité des Congrès
Vendredi 4 novembre: BORDEAUX – La Rock School
Samedi 5 novembre : TOULOUSE - La Halle aux grains
Samedi 12 novembre : FIRMINY - Festival Les Oreilles en pointe
Samedi 19 novembre : OZOIR LA FERRIERE - Festival Jazz et Blues d'Ozoir
Samedi 3 décembre : CLEON - La Traverse
BIOGRAPHIE
Son nom est Personne. La presse s’en amuse lorsqu’elle titre un article sur le
plus connu des bluesmen français. Retrouvez-le le 30 juin à l’Olympia dès 20h.
OÜI FM vous offre vos places !
Guitariste de génie, reconnu par les plus grands artistes (Johnny Hallyday, Eddy
Mitchell, Jacques Higelin ou encore Alain Bashung…), Paul Personne a su cultiver sa
différence : celle de sa voix chaude mêlée aux guitares. Si l’étiquette de bluesman lui
colle à la peau, Paul Personne est aussi un mélodiste exceptionnel et un auteur de
talent. Après le DVD live Il était une fois la route (Double or) et une escapade avec
Hubert Félix Thiefaine couronnée de succès Amicalement blues, l’artiste nous revient
avec un projet atypique : un diptyque… Personne à l’Ouest est un album en deux
volets, conçu comme les doubles vinyles de légende qui nous ont bercés : face A
disponible le 30 mai et face B disponible le 13 septembre.
Accompagné par le groupe A L’Ouest, à l’instar de Neil Young et ses Crazy Horses,
Paul s’y révèle impérial. Un album solaire, vrai et sincère ou l’amitié et la musique se
rejoignent loin de tout arrangement pompeux pour ne garder que l’essentiel, le feeling
à l’état pur. Paul Personne posera ses Gibson le 30 juin à l’Olympia!
BIOGRAPHIE
De l'Origine à nos jours ou la Folle Entreprise d'un artiste comme Personne
Son nom est Personne. La presse s'en amuse lorsqu'elle titre un article sur le plus
connu des bluesman français. Pourtant Paul Personne est devenu quelqu'un. Au fil des
galères, de la vie difficile d'un musicien désireux de faire ce qu'il aime, loin des diktats
des maisons de disques, il a su construire une carrière d'artiste authentique.
Paul Personne est né un 27 décembre à Argenteuil et passe une partie de son enfance à
Houilles. Son père est ouvrier et joue quelquefois de l'harmonica.
Ses parents achètent pour lui un accordéon à un boulanger voisin. Mais cet instrument ne plaît
pas vraiment au jeune garçon. C'est en fait sa grande soeur qui va le récupérer.
Lui, c'est plutôt la batterie qui le tente. Il en bricole une et commence ainsi ses premiers pas de
musicien amateur.
Paul découvre à la radio la musique qui lui "botte" avec Eddy Mitchell et Johnny Hallyday.
Il joue aussi un peu de guitare inspiré sans doute par l'arrivée des groupes de la vague anglaise
: Beatles - Stones - Kings - Animals etc... Ses parents déménagent aux Mureaux...
C'est l'heure des premiers groupes montés avec ses copains de lycée:
Les Douglas - Les Mirages - Les Murbeats - Les Taciturnes : Musiciens : Paul à la batterie et au
chant - Philippe Saboulard à la guitare - Gérard Benassayag à la basse.
Aventures discographiques...
L'Origine
Après avoir obtenu un C.A.P. de mécanique générale il signe à dix-sept ans avec son groupe
L'Origine : Musiciens : Idem les Taciturnes avec en plus Philippe Leclerc aux claviers.
un premier 45 tours sort chez Pathé Marcony, dont Christian Dupont est auteur de tous les
textes, en français, l'album en cours d'enregistement ne verra pas le jour.
Après quelques radios et un projet de concerts, l'aventure s'arrête assez rapidement.
La folle entreprise
S'il pratique divers petits boulots, il n'en oublie pas moins la musique et découvre Eric Clapton
avec John Mayall, Jimi Hendrix et la déferlante Californienne.
Quelques temps plus tard , une rencontre avec une troupe de théâtre, le Liquid Theater va
l'amener à constituer La Folle Entreprise, groupe d'une quinzaine de musiciens, même formation
que l'Origine + Philippe Floris aux percussions et Gilles Adam au chant.
Puis, le groupe tourne dans les Maisons des Jeunes et de la Culture, circuit qui leur permet
d'exister, sans malheureusement gagner grand chose.
Un 45 tours en 73 intitulé "Pas des anges" et "soleil' enregistré chez Vamp Record en
Angleterre, au Studio Island , est la seule trace tangible de son existence.
Bracos Band
Malgré un essai de retour à la vie "normale" et son installation à Toulouse , il délaisse alors la
batterie et se consacre uniquement à la guitare.
Il écrit deux titres pour le single de Linda Keel en 1976, puis l'expérience collective reprend avec
un nouveau groupe intitulé Bracos Band. Musiciens : Paul à la guitare et au chant, Philippe
Saboulard à la guitare, Philippe Floris dit Tonton à la batterie et Patrick Folie à la basse.
C'est la rencontre avec Alain Lahana et le retour à la scène avec une tournée des clubs et des
festivals régionaux, l'aventure se termine en 1977 avec l'enregistrement d'un 45 tours deux
titres "Fly away " and "Some lovin'".
Dans ces années marquées par l'avènement du mouvement punk, il est difficile de séduire les
maisons de disques avec du blues rock.
Backstage
Après le split de Bracos Band, vient la naissance d'un nouveau groupe appelé Backstage. Paul
toujours au chant et à la guitare, recrute un bassiste un batteur , un pianiste organiste.
Les musiciens seront : Jean-Lou Pecetto à la basse, Daniel Antoine aux claviers et Jean-Michel
François à la batterie.
Après quelques concerts Il finit par signer un contrat chez Vogue avec Jacque Wolfson
(découvreur de Johnny Hallyday, Jacques Dutronc, Téléphone etc...)
Il enregistre un album en 79, uniquement chanté en anglais. Après une tournée de 45 dates, il
retourne en studio pour un second album, réalisé avec la complicité de Benoît Blue Boy ( dont
l'harmonica sera présent sur les deux albums) qui sort l'année suivante, y compris en Angleterre
où le journal musical Melody Maker le chronique dans ses pages. Malheureusement, les relations
avec la maison de disques se détériorent et signe la fin de l'existence de Backstage.
Personne
Si la langue anglaise paraît être la plus appropriée pour accompagner la musique que Paul
Personne jouait jusque-là, le naufrage de ses quelques groupes lui permet de se remettre en
question.
Au début des années 80, il commence donc à écrire à nouveau en français.
Quelques titres sont ainsi concoctés en vue d'une maquette.
En octobre 82, sort le premier album signé Paul Personne chez Epic.
Musiciens : même formation que pour Backstage à l'exception de Philippe Floris qui remplace
Jean-Michel François à la batterie et le retour de Philippe Saboulard à la guitare.
Quelques passages télé ainsi que quelques radios et plus rien. La maison de disques lui refuse
l'enregistrement d'un second album.
Retour donc dans sa ferme près de Toulouse. Puis c'est le déclic. A la demande de la chanteuse
Nicoletta, il est invité lors d'une nouvelle émission de télé, produite par Monique Le Marcy.
Plusieurs directeurs artistiques sont présents. Mais Paul Personne entend bien dorénavant faire
ce qu'il veut en matière de musique et ne plus subir l'ingérence des maisons de disques dans
son travail artistique.
C'est avec Babette Jones de chez Phonogram qu'il négocie finalement et sort un album en 83,
intitulé "Exclusif" réalisé par Henri Lousteau. Musiciens : même formation à laquelle se rajoute
Philippe Dromard au saxophone et Tony Fernandez au piano, avec les incontournables titres
"Comme un étranger" et "Ça va rouler", exemple probant du blues made in France qui marque
le style de l'artiste, qui obtiendra à cette occasion le Prix de l'Académie du Disque.
A partir de là, les choses s'accélèrent un peu, permettant à l'artiste de sortir en 84, "Barjoland".
Réalisé par Henri Lousteau. Musiciens : même formation, avec l'arrivée de l'américain Arthur
Harris qui remplace Philippe Dromard au sax.
Les difficultés semblent se résorber. Pourtant, un accident mortel va toucher sa fille Jessica en
août 84, le laissant dans un grand désarroi.
En 85 sort un nouvel album "24/24" qui marque le retour de Philippe Dromard au saxophone,
avec entres autres, les titres "Sale Gosse"' ou "Faut qu'j'me laisse aller" et "J'veux pas attendre"
en premier single.
S'ensuivent trois soirs à l'Olympia à Paris du 17 au 18 mars 86 puis une tournée importante.
Mais la distribution des disques est très mal assurée et s'il est dorénavant un artiste reconnu, le
succès public de Paul Personne reste encore limité.
La Chance
En 1987 ses activités artistiques vont réellement reprendre. Il est invité à participer au Festival
de Québec. L'accueil extrêmement chaleureux du public lui redonne le goût de la scène et par là
même de la musique.
Cela donne en février 89, l'album "la Chance" signé sur un petit label: Bird. Enregistré au Studio
Guillaume Tell , pour la réalisation il retrouve Henri Lousteau.
Musiciens : Philippe Floris à la batterie, Gérard Benassayag à la basse, François Bodin à la
guitare, Eric Bono aux claviers, Didier Marty au sax, Monique Langlois, la soeur de Paul fait une
apparition à l'accordéon sur "Trop tard " Gloria HG et Muriel Theret sont aux choeurs.
Le premier single extrait de cet album réussi et truffé de ballades bluesy (dont deux sont
signées, pour le texte par Boris Bergman, parolier de Bashung) s'intitule "Trop tard".
En janvier 90, il passe trois soirs au Bataclan rassemblant ainsi ses fidèles de plus en plus
nombreux autour de tables comme dans un cabaret. S'ensuivra une tournée qui repassera par le
Québec, où il lui sera décerné, dans le cadre du Prix International de la Chanson Francophone :
Le Prix Spécial du Jury :
Pour avoir brillament démontré que le français peut "blueser" et pour avoir présenté un spectace
bien équilibré qui a mis en évidence ses qualités vocales et ses talents d'instrumentiste, pour
avoir fait partager le plaisir évident qu'il avait sur scène Fin de citation. En septembre, il sera la
tête d'affiche pour la soirée Blues de la Fête de l'Huma.
Persuadé que la scène représente mieux qu'un enregistrement studio, ce qu'il peut faire et ce
qu'il aime faire et pour fêter le live "La Route de la Chance" sorti en novembre 90, Paul se
produit à l'Olympia en 91,pour un concert unique et exceptionnel qui dura plus de 3h, où il y
invite en guest à ses côtés : Jacques Higelin, Jean-Louis Aubert, les Innocents entre autres...
Musiciens : Philippe Floris , Christophe Garreau à la basse, François Bodin, Olivier Lanneluc aux
claviers, Don Billiez au saxophone et Gloria aux choeurs.
En matière de maison de disques, le sort s'acharne sur lui car la sienne vient de mettre la clé
sous la porte.
Comme pour le conjurer, il lui sera décerné le Bus D'acier Prix du Rock Français.
Comme à la maison !
Après une année plutôt positive, de nombreuses propositions affluent. En 1992 il choisit de
signer chez Polydor , la veille de Noël !...
Un nouvel album entièrement concocté seul, (voix, guitares, basses et batterie ).. est enregistré
avec Serge Devesvre dans un studio près d'Aix-en-Provence et mixé par Phil Delire au Studio
ICP à Bruxelles, ce devait être juste une maquette,, mais étant emballé, Didier Varot, son
directeur artistique lui suggèra de le sortir "Tel quel !"
"Comme à la maison" se retrouve dans les bacs et se retrouve disque d'or, le premier de Paul.
Participent à ce disque, pour l'écriture, des potes et des artistes qui correspondent bien à
l'univers de Paul : Jacno, Boris Bergman et Gérard Lanvin.
L'année 93 est bien remplie : en effet, il commence par deux soirées à l'Olympia en janvier et
poursuit une tournée "Comme à la Ville " pendant deux mois, revient à Paris à La Cigale pour
deux concerts en février, avec la même formation que pour "La Route de la Chance" mais cette
fois-ci avec deux batteurs puisque Gilles Chevalier sera aux côtés de Philippe Floris.
Il participe à l'enregistrement du disque d'Eddy Mitchell "Rio Grande" sur le titre "Y a pas d'mal
à s'faire du bien" , fait partie de la liste des invités prestigieux des 50 ans de Johnny Hallyday au
Parc des Princes à Paris et passe aux Francofolies de La Rochelle pour une spéciale "Fête à Paul
Personne". Il invitera pour l'occasion : Calvin Russel, les Innocents...
Un rêve sidéral !
L'artiste affirme un peu plus son identité propre lorsqu'il sort l'année suivante l'album "Rêve
sidéral d'un naïf idéal", enregistré au Studio Miraval dans le sud de la France.
Pour la première fois, il travaille avec un producteur, l'Anglais Ian Taylor qui auparavant officia
avec Gary Moore, Dylan... (Rencontré lors de l'invitation d'Eddy Mitchell pour son album).
Le complice Boris Bergman est de la partie, ainsi que le copain de toujours Christian Dupont
(voir l'Origine) Les musiciens de la tournée de 93 sont eux aussi présents à l'exception de
François Bodin et de Gilles Chevalier.
Entre les morceaux bien balancés comme "Loco loco" ou les ballades genre "Celia", Paul
Personne nous fait une démonstration de ses talents de guitariste hors pair mais aussi de
véritable chanteur recréant au fil de ses chansons de véritables petites histoires.
Instantanés
Après un passage à l'Olympia et une grande tournée, " Le Loco Tour", Paul Personne revient en
96, avec un nouvel album, "Instantanés".
Enregitré à nouveau au Studio Miraval produit par Ian Taylor toujours assisté de Frédéric Blancgarin, avec les mêmes musiciens que pour "Rêve sidéral d'un naïf idéal" et la présence
supplémentaire de Vincent Buchet à l'harmonica.
Il rassemble également, pour certains textes, les talents de vieux copains comme Boris
Bergman, Jean-Louis Aubert, Richard Borhinger et Christian Dupont.
Plusieurs instrumentaux bluesy viennent aussi ponctuer ce disque, comme autant de
respirations entre les chansons. "Instantanés" comme les deux albums précédents devient
Disque d'Or.
S'il est peu loquace dans la vie, Paul Personne est sur scène comme chez lui. Il repart donc en
tournée juste après la sortie du disque. Enregistré à l'Olympia du 1er au 3 avril 97, par Ian
Taylor, le live " Route 97" sortira dans la foulée.
Patchwork
Infatigable travailleur, Paul Personne revient en l'an 2000 avec "Patchwork Electrique", pour
lequel il a écrit 50 titres. Au final, il en a choisi 14 dont deux écrits avec la collaboration de
Hubert-Felix Thiéfaine "Exit of eden" et "La Beauté du blues" premier extrait. Boris Bergman le
fidèle et Luc Baranger ont aussi apporté leur contribution.
En ce qui concerne les musiciens, le bluesman a fait appel pour la première fois de sa carrière, à
des musiciens anglo-saxons dont certains ont joué avec Iggy Pop ( Larry Mullins à la batterie et
Hal Cragin à la basse) ainsi que d'autres batteurs comme celui d'Eagles Eyes Cherry (Magnus
Person) ou de John Mellancamp (Dan Clarck) et toujours Olivier Lanneluc, Michel Don Billiez,
Christophe Garreau et Gloria.
Paul Personne retrouve un son plus rock avec parfois des incursions de scratchs du DJ Sya
Styles (sur "La Beauté du blues").
Le tout réalisé à nouveau par Ian Taylor et enregistré au Studio Miraval.
A l'automne, il repart en tournée à travers la France pour le plus grand bonheur de ses fans,
comme lui, fidèles et passionnés. Le spectacle, toujours ancré dans le blues, passe au Zénith de
Paris le 9 novembre, avec pour musiciens Larry Mullins, Hal Craging et Olivier Lanneluc.
Ses talents de guitariste sont incontestables. Ses textes sont servis par une voix rauque et
cassée.
Paul Personne suit un itinéraire artistique personnel, balisé de disques chaleureux et de concerts
qui le sont tout autant.
Cette même année il reçoit le Prix Raoul Breton de la SACEM.
Volume 1 - Volume 2
Paul Personne vit à son rythme et sort ses disques de la même manière. Il faut donc attendre
juin 2003 pour voir la sortie d'un nouvel album le Volume 1 : "Demain... Il f'ra beau !" sur lequel
on trouve de nombreuses ballades acoustiques, la voix de Paul est plus posée, plus chaude...
A l'automne, le volume 2 : "Coup d'blues" sort enfin dans les bacs avec des morceaux plus
électriques.
" Demain...Il f'ra beau !" sera réalisé par Jay Newland.
"Coup d'Blues" par Frédéric Blanc-Garin, les deux albums enregistrés au Studio Guillaume Tell.
"Demain il f'ra beau" contient des textes écrits par le fidèle Boris Bergman comme "Le diable en
hiver" ou par l'ami de longue date Christian Dupont pour "la Foire à la brocante" entre autres.
Pour contrebalancer ces signatures habituelles, Paul Personne fait appel à des auteurs qu'il
connait bien mais avec lesquels il n'a jamais travaillé : Nerac et Guirec.
Et pour la première fois Gloria pour le texte de "Demain...Il f'ra beau !" qui donnera son titre à
l'album.
Musicalement, l'ensemble donne dans le registre bien connu du musicien (avec une tendance
folk-rock un peu bluesy) à cette occasion et avec l'aide de Chiquitto son directeur artistique,
Paul "s'offre" une section de cordes sur trois titres.
"Coup d'blues" reprend "Le diable en hiver" dans une version plus électrique et débute avec
l'électrisant "Qu'est ce qui a changé" qui donne de suite le ton d'un des tous meilleurs albums
de Paul Personne.
Musiciens pour " Demain...Il f'ra beau !" et pour " Coup d'Blues " :
Batteries : Philippe Floris - Denis Benarrosh - Amaury Blanchard - Christophe Deschamps
Basses: Christophe Garreau - Laurent Vernerey - Fred Payonne - Bernard Paganotti - Nicolas
Bellanger (A L'Ouest Le Band)
Pedal steel guitar : Claude Langlois
Claviers : Olivier Lanneluc-Slim Batteux
Guitares: Jérémy Lacoste - Anthony Bellanger ( A L'Ouest Le Band)
Harmonicas : Benoît Blue Boy - Pascal Mikaelian
Choeurs: Dom Costes - Slim Batteux - Beverly Jo Scott - Jérémy Lacoste - Anthony et Nicolas
Bellanger - Gloria.
La tournée débutée en automne 2003 reprend du service. Avec sur scène de nouveaux
compagnons par rapport aux tournées précédentes : Jeff Gautier à la batterie, Fred Payonne à la
basse et Claude Langlois.
A noter la présence toujours fidèle de Gloria et d'un jeune guitariste de talent qui n'est autre
que Jeremy Lacoste le fils de Paul, comme un pied de nez à la vie qui n'a pas toujours été rose.
Dans sa musique comme dans la vie, c'est peut être le message le plus fort, comme il le dit luimême : "Le Blues Positif !".
Un premier dvd !
En novembre 2004, sortie du premier dvd live de Paul, enregistré aux Vieilles Charrues à
Carhaix le 24 juillet 2004.Le concert ne déborde que légèrement de la durée fixée dans le cadre
du festival, soit à peine plus d'une heure.
Le concert est de qualité mais trop bref et ne reflète pas l'intimité des concerts de Paul Personne
devant un public en salle.
Par ailleurs il est agrémenté d'un long reportage ponctué d'interwiews et pour la première fois
l'intégralité de tous ses clips ainsi que des titre en bonus tels que des versions inédites de
"Barjoland" et "J'veux pas descendre" résultant d'un montage de différentes périodes.
Il était une fois ...
Le band de Paul Personne (Fred Payonne, Jeff Gautier, Claude Langlois, Jeremy Lacoste et
Gloria) est très soudé, la complicité sur scène est forte et Paul ne veut pas clôturer cette
tournée alors qu'il ressent une expérience musicale intense.
Il demande donc à Alain Lahana de monter une seconde tournée en dehors du circuit de prod
habituel.
Au retour des festival de l'été 2004, le "french never ending tour" reprend, plus rock'n'roll, pas
de bus ou de gros 38 tonnes, mais un retour aux anciennes méthodes, grosses camionnettes,
bagnoles et équipe réduite.
Près d'une année passe et Paul accepte de partir faire deux concerts hors Europe, le premier à
Montréal aux Francofolies pour la sortie d'un best of édité uniquement au Canada pour l'instant.
Paul y croisera un copain de longue date , Alain Bashung, qui lui se produit dans une salle et
invite Paul à le rejoindre sur scène pour un "J'écume" bluesy à souhait !
Puis la tournée continuera en passant par l'Ile de la Réunion ou l'accueil fût extraordinaire.
Les dates se suivent et ne se ressemblent pas, Paul et son band s'adaptent à la morphologie des
lieux pour privilégier une ambiance plutôt rock ou acoustique en début de set.
La tournée se termine en janvier 2006 . Il demande à son équipe d'enregistrer 4 dates avec
l'aide de 3 caméramens, simplement pour conserver une trace de cette tournée et
éventuellement d'en ajouter quelques morceaux en bonus track d'un futur album.
Au final, c'est un double live en cd et dvd qui sortira à l'hiver 2006 , le premier concert intégral
en vidéo de Paul Personne :"Il était une fois la Route" est né !
Il fêtera la sortie du live en mars 2007 à la Cigale à Paris, un soir acoustique et l'autre
éléctrique, pour lesquels Paul invite à ses côtés Calvin Russel, Stephan Eicher, Hubert-Félix
Thiéfaine, Beverly Jo Scott, Benoît Blue Boys, Hugues Auffray, A L'Ouest Le Band... Jean-Louis
Aubert venu en spectateur est même monté spontanément sur scène pour le final de la
dernière... On aurait alors pû s'attendre à une période de gestation... Il n'en sera rien.
Printemps 2007.Johnny Hallyday demande à Paul quelques titres pour son futur album blues
dont il lui parle depuis des années.
Paul s'éxécute et propose même le nom d'Hubert Félix Thiéfaine pour les textes au directeur
artistique de Johnny.
Les deux compères travaillent alors en parallèle pour proposer 2 titres. Ceux-ci ne seront pas
retenus, Paul sera toutefois invité à jouer sur l'album: "Le coeur d'un homme".
Que faire alors de ces titres ? Paul et Hubert se lancent un défi, 3 semaines pour le faire. "Pas
cap' ?", si...
Amicalement Blues
Avant la fin de l'été , l'album , enregistré et mixé par Ian Cappell au Studio ICP à Bruxelles et en
Angleterre, était bouclé, près à sortir...
Le même jour que celui de Johnny, clin d'oeil, on l'appellera "Amicalement Blues".
Blues à souhait, basic façon power trio.
Et c'est un succès. Après un concert unique en juin à l'Olympia, s'en suivra l'été 2008 une
tournée de Festivals, très remarquée elle aussi, notament par la puissance sonore dégagée.
(Henka Johansson à la batterie, Arnaux Giroux à la basse, Paul à la guitare et au chant avec
Hubert-Félix Thiéfaine)
2009 L'ermite !
Après une une année bien chargée, Paul se la joue "ermite" et se penche sur sa guitare... Un
nouvel album en vue ?
TA 30 28 sept_Mise en page 1 20/09/11 11:01 Page24
MERCREDI 19 OCTOBRE • ANNEMASSE • CHÂTEAU ROUGE • 20.30
Le cuir à fleur de peau, des Gibson dans les Flycases et la raideur de six
cordes qu'il s'amuse à faire transpirer. Son nom est Personne, sa devise
c'est le blues et la route qu'il a est une aventure épique.
C'était une bonne idée. On est un peu deux mecs qui Ce sont des mecs qui vivent pas très loin de chez
marchent en dehors des sentiers battus. On s'est moi. Des vieux copains. Ils ont leur autonomie en
fait notre réputation au fil des tournée, de la route, tant que groupe, A l'Ouest. Je les avais déjà sollicité
de nombreux concerts et plein de disques. Le public pour des premières parties sur des dates en provinnous a suivi dans chacune de nos histoires. Hubert ce ou des salles comme le Bataclan et La Cigale. Je
m'en parlait déjà depuis pas mal de temps. les ai connu quand ils débutaient dans la musique.
L'occasion s'est présentée. On s'est retrouvé en stu- On a tapé des bœufs pour des fêtes, des anniverdio et on a fait ça comme deux sales gosses dans saires, pour rigoler. L'amitié est venue au fil du
une cour de récré qui projettent de faire un coup temps. Leur local de répétition était une grange qui
bizarre. Le fait de réaliser tout un album ensemble faisait penser à celle de Neil Young pour Harvest.
c'était un truc assez original. On ne voulait pas que Avec eux, j'ai vécu une sorte de rêve américain à distance. C'est un disque qui s'est fait à
ça dure trop longtemps pour ne pas
la bonne franquette. J'avais envie de
empiéter chacun sur la vie de l'autre.
ça, de cette ambiance familiale,
Ca ne pouvait être qu'un truc éphé« Je suis encore
presque amateur comme parfois j'aimère. On a du faire une vingtaine de
là aujourd'hui
me le faire. Vu que les maisons de
dates et puis voilà, trois petits tours
disques n'ont plus de budgets inferet puis s'en vont.
alors que
naux, j'ai fait ces deux albums à l'annormalement je ne cienne en prenant le temps de
Avec la maison de disques de Johnny,
devrais même plus m'amuser.
ça tournait un peu à droite et à
être là. »
gauche. Un jour elle voulait un disque
de puriste et le lendemain du blues
plus commercial. Je ne sais même pas
si Johnny a entendu les chansons que nous avons
proposées avec Hubert. Ca s'est peut être décidé Je les trouve bien pour ce qu'ils sont. J'ai un peu
autre part. Mais ce n'est pas grave. En plus Johnny passé l'âge de faire des premières parties. Mais là,
m'a demandé de venir faire des grattes sur son ce sont des mecs que j'ai écouté vachement dans
album. J'ai toujours gardé des distances de respect les années 70. J'étais fan. J'ai pu croiser et jouer
et je n'ai jamais essayé d'être opportuniste avec lui. avec plein de gens dans ma vie. Eux, je ne les avais
jamais rencontré. Ca a été un exercice de style assez
marrant. Un truc très positif. Que du bon temps.
L'équipe américaine était très chouette. J'ai pu serrer la louche à Billy Gibbons, Dusty Hill et Frank
Les chansons étaient déjà prêtes depuis pas mal de Beard. Ca m'a permis aussi de jouer devant plus de
temps. J'avais rencontré majors et labels mais je 5000 personnes. C'était cool quoi.
sentais que ça trainait un peu. Vu la crise du disque,
les gens ne savaient pas et tergiversaient. XIII Bis
m'a contacté. Pour eux, c'était ici, maintenant et tout
de suite. Ca m'allait très bien. On aurait très bien pu
sortir un double album, mais ça aurait été un peu Chacun amène sa petite pierre à l'édifice. Tous les
bâclé. Le fait de faire deux disques m'a donné le gens dont on connait les disques ont amené leur
temps de peaufiner des chansons et de les mixer talent dans l'histoire et ont influencé des gens qui
après en ont fait autre chose. C'est vraiment un
pendant l'été.
24 SEPTEMBRE / OCTOBRE 2011 TETES D’AFFICHE N° 30
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© Yannick Perrin
interview
LOCATION ET RENSEIGNEMENTS
Billetterie Château Rouge 04 50 43 24 24
Fnac 08 92 68 36 22 (0,34 € /min)
Carrefour - Géant www.fnac.com
Ticket Net 0 892 390 100 (0,34 € /min)
Auchan - Virgin - E. Leclerc
bâton de relais qui se passe éternellement. Dès qu'il
y a la disparition de quelqu'un, on perd forcément
une partie de l'histoire. Grace aux disques, on garde
ce qu'ils ont fait. Leur musique est immortelle. On
peut toujours ressortir un disque du fond du grenier
et le faire tourner pour avoir des émotions et se dire
que c'est toujours aussi génial.
Je n'en sais absolument rien. Ne nous voilons pas la
face. Cet horizon se rétrécit méchamment. Je suis
encore là aujourd'hui alors que normalement je ne
devrais même plus être là. Je ne sais pas combien
de temps il me reste. La vie est ce qu'elle est.
Comme je le dis parfois dans mes chansons, j'essaye de prendre le bon temps qu'il reste et puis
après on verra.
Il me semble que le premier 45 tours que j'ai acheté
avec mon argent de poche c'est Souvenirs souvenirs
de Johnny Hallyday. Je devais avoir 11 ans. Il avait
une sorte de costard rose avec une grosse guitare
sur un fond de pochette bleue. Après, ça a été le
gros arrivage anglais avec les disques des Beatles.
A part sortir au ciné, je consacrais le moindre penny
que j'avais à économiser et acheter des disques.
C'était mon truc.
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