Isoler sa maison

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Isoler sa maison
ISOLER LA MAISON
PRESERVER LA PLANETE
Paul Wagelmans
Sommaire
Introduction : Une action durable
1. Bien comprendre l’isolation
Question 1 : Comment conserver la chaleur ?
Réponse 1 : placer un écran protecteur
Question 2 : Comment éviter les désagréments des parois froides ?
Réponse 2 : placer une isolation thermique
Question 3 : Comment éviter les désagréments dus aux fuites d’air ?
Réponse 3 : rendre les parois étanches à l’air et au vent
Question 4 : Comment éviter les problèmes de condensation interne ?
Réponse 4 : freiner et diffuser la vapeur d’eau
Question 5 : Comment éviter les problèmes venant de l’humidité de l’air ?
Réponse 5 : ventiler et réguler
Récapitulons
2. Choisir un isolant
Certification
Classement
Polyuréthane (PUR)
Laine de roche (laine minérale)
Verre cellulaire
Perlite et vermiculite
Cellulose
Laine de chanvre et chènevotte
Lin
Liège
Roseau
Fibre de bois
Laine de mouton
Plumes de canard
Réflecteurs minces ou isolant mince réfléchissant
3. Bien placer l’isolation
La construction neuve
La rénovation
Conclusion : isoler, un acte responsable
Bibliographie
Introduction - Une action durable
S’il est clair qu’isoler constitue un moyen de réaliser des économies, cette action peut aller bien
au-delà du seul souci d’argent. Nous pourrions avancer que, a contrario, choisir de ne pas isoler
et de ne rien changer à ses habitudes peut conduire à notre fin.
Par contre, bien isoler et surtout bien choisir ses matériaux de construction (parmi lesquels
l’isolation bien sûr), opter pour un mode de chauffage économe peuvent mener à ce qu’on
appelle le « développement durable ». C’est ce que montre le dessin ci-dessous.
L’énergie que nous consommons actuellement pour chauffer nos maisons est, en effet, une des
principales causes de l’accumulation dans l’atmosphère des gaz à effet de serre. Notre mode de
chauffage est donc, avec notre mode de transport, un des principaux responsables des
changements climatiques.
De plus, les énergies fossiles que nous consommons très majoritairement sont en voie
d’épuisement et la plupart des matériaux de construction que nous utilisons aujourd’hui
nécessitent une « énergie grise » importante pour leur seule fabrication.
Opter pour un mode d’utilisation des énergies qui s’autogénère ne mène pas à l’épuisement des
ressources de la planète. Respectueux de l’environnement et de la santé humaine, il préserve les
ressources fossiles en leur préférant des produits de l’agriculture et de la sylviculture locales qui
sont renouvelables.
Dans ce modèle, les maisons, très bien isolées, consomment peu d’énergie, et on sera
évidemment très attentif à ce qu’il s’agisse d’énergie verte. En pareil cas, les gaz à effet de serre
encore produits par l’activité humaine sont intégralement absorbés, par les forêts notamment. Le
climat sera préservé.
Entre la réalité courante et l’alternative écologique se situe le besoin urgent de changer nos
mentalités, nos comportements et nos choix. Isoler ne constitue, bien sûr, qu’un acte parmi tant
d’autres mais, pour tout propriétaire ou futur propriétaire c’est, aujourd’hui, un acte absolument
essentiel.
Nombreux sont toutefois ceux qui se sentent démunis face à l’isolation car ils manquent
d’informations ou parce qu’ils sont, au contraire, noyés d’informations plus contradictoires les
unes que les autres. Cette brochure ne prétend donc pas vous offrir la solution universelle qui va
sauver l’humanité, elle essaie seulement d’être un outil synthétique pour aider à mieux
comprendre l’impact de l’isolation sur nos personnes, nos maisons et notre environnement ; elle
va surtout essayer de montrer que mieux isoler c’est mieux préserver… Préserver directement
notre confort et notre santé, préserver à moyen terme notre portefeuille, préserver pour très
longtemps notre support de vie qu’est la Terre.
Nous ne pouvons ainsi qu’encourager le lecteur dans cette voie. Pour y arriver, cette brochure
abordera les thèmes suivants :
- bien comprendre l’isolation : développera les impacts de l’isolation sur l’habitation et la
manière dont il faut veiller à procéder pour éviter tout problème ultérieur ;
- bien choisir l’isolation : répertoriera les différents isolants disponibles sur le marché en mettant
l’accent sur l’impact écologique de ce matériau ;
- bien placer l’isolation : exposera quelques techniques courantes en cas de construction neuve et
quelques conseils en cas d’interventions dans une habitation existantes.
I. Bien comprendre l’isolation
Isoler ne constitue pas un acte simple. De fait, poser une isolation induit des conséquences qu’il
convient de maîtriser complètement.
Nous allons donc présenter ce thème sous forme de questions auxquels il faut apporter une
réponse. Chaque réponse, comme nous allons le voir, va engendrer à son tour une nouvelle
question à laquelle il faudra encore répondre.
En nous éclairant des expériences du passé, en actualisant nos connaissances sur les matériaux
ainsi qu’en tenant compte des comportements des utilisateurs, nous pouvons présenter ici un
modèle d’isolation efficace qui combine les notions de confort, de salubrité et de santé.
Question 1 - Comment conserver la chaleur ?
Tout d’abord, il faut savoir que la chaleur se transmet de trois façons différentes :
- par conduction : transmission au sein du matériau – Plus un matériau est isolant, moins il y a
conduction
- par convection : déplacement du fluide chauffé – Immobiliser l’air empêche la convection
- par rayonnement : propagation sous forme d’ondes(infrarouges) – plus une surface est
réfléchissante, plus le rayonnement est dévié.
Notre organisme dégage constamment de l’énergie sous ces trois formes mais il dissipe
également de l’énergie par la respiration et la transpiration.
Notre corps est en constante recherche d’équilibre thermique. En été, lorsqu’il fait chaud, il
reçoit plus d’énergie qu’il n’en émet ; pour se refroidir, il transpire et ainsi réduit l’inconfort
thermique.
En hiver, lorsque l’air est froid, il essaie de compenser le manque de chaleur et dégage vers
l’extérieur plus d’énergie qu’il n’en reçoit ; le corps peut, par exemple, frissonner.
Solution : se protéger ! Pour réduire ces apports et ces pertes, nous pouvons interposer un
premier écran : le vêtement.
Question 1 - Comment conserver la chaleur ?
Réponse 1 - placer un écran protecteur
Lorsque nous n’avons ni trop chaud, ni trop froid, notre corps a atteint son confort thermique,
c’est-à-dire que la quantité de chaleur produite par notre organisme correspond à la quantité de
chaleur nécessaire à notre bien-être.
Après le vêtement, le logement constitue un autre écran nous permettant d’atteindre notre
objectif de satisfaction thermique.
La température à la surface des parois y présente une grande importance car elle contribue
directement à notre sensation de confort. Plus les parois sont froides, plus notre corps doit
rayonner vers celles-ci, ce qui déséquilibre notre confort thermique.
La température de confort se définit comme la moyenne entre la température de l’air ambiant et
la température de surface des parois :
T° confort = T° air + T° parois
2
De façon générale, cette température est d’environ 20°C ; ceci s’applique pour les activités
sédentaires et en vêture normale. En effet, si une personne réalise un travail lourd, elle produit
plus de la chaleur et trouvera sa température de confort dans une ambiance plus fraîche.
11°C + 29°C = T° de confort = 18°C + 22°C
2
2
Pour arriver à la même température de confort, la maison de gauche devra chauffer l’air à 29°C
et celle de droite à seulement 22°C.
Question 2 - Comment éviter les désagréments des parois froides ?
Les parois extérieures, peu ou mal isolées, peuvent présenter une humidité superficielle dans les
locaux peu chauffés ; c’est le phénomène de condensation : la vapeur d’eau présente dans l’air se
condense alors sous forme de gouttelettes sur les parois froides.
La condensation se manifeste de manière préférentielle sur les simples vitrages mais également
dans les zones peu ou mal ventilées (derrière les rideaux et les meubles, aux angles…). Une
condensation superficielle momentanée ne pose, en général, pas de problème. Elle est parfois
même difficilement évitable. C’est le cas, par exemple, de la condensation sur le miroir de la
salle de bains. Par contre, il faut chercher à éviter toute condensation superficielle prolongée
dans un local : elle peut engendrer des moisissures, dégrader les matériaux et dégager des odeurs
désagréables.
Pour y remédier, il faut :
- augmenter la température des parois en les isolant, en chauffant le local,
- diminuer le taux de vapeur d’eau dans l’air en ventilant.
Le pont thermique constitue une faiblesse dans l’enveloppe isolante d’un bâtiment par contact
direct d’un matériau entre l’intérieur et l’extérieur, au moyen d’un matériau thermiquement
conducteur.
Dans tous les cas, il faut chercher à supprimer les ponts thermiques ou les réduire autant que
possible. Le meilleur système consiste à placer un matériau thermiquement peu conducteur (donc
isolant) de manière à interrompre tout contact direct entre l’intérieur et l’extérieur.
Question 2 - Comment éviter les désagréments des parois froides ?
Réponse 2 – Placer une isolation thermique
1. Les matériaux isolants
Ils sont caractérisés par la valeur λ (lambda).
La chaleur se propage naturellement du chaud vers le froid ; elle tend à s’échapper par les
ouvertures ou au travers des parois. Le meilleur barrage que l’on puisse proposer pour limiter ces
déperditions, c’est de placer une couche d’air. En effet, l’air est un excellent isolant pour autant
qu’il soit sec et immobile. Isoler consistera à placer une barrière continue enfermant une couche
d’air inerte.
C’est le cas dans un double vitrage : l’air sec est immobilisé entre deux feuilles de verre. L’air,
immobilisé entre ces deux feuilles, freine les échanges de chaleur entre l’intérieur et l’extérieur
car il présente un coefficient de conductivité thermique très faible (λ = 0,024 W/mK).
Le coefficient de conductivité thermique, λ (lambda), est la « capacité » d’un matériau à
conduire, à transmettre la chaleur Chaque matériau présente une propension à transmettre la
chaleur.
λ est le flux de chaleur qui traverse une paroi d’un mètre carré lorsque la différence de
température entre les deux faces est de 1°C sur une épaisseur d’un mètre de matériau. Cette
valeur est exprimée en W/mK.
On considère qu’un matériau est un isolant si sa conductivité thermique λ est inférieure à 0,065
W/mK. Le principe des matériaux isolants est, répétons-le, d’enfermer le plus possible d’air dans
sa structure
2. La résistance thermique
La résistance thermique d’un matériau est caractérisée par la lettre R. Il s’agit de la capacité d’un
matériau à résister aux déperditions ; elle dépend de son épaisseur (e) et de sa conductivité
thermique (λ) :
R = e/λ
Une même résistance thermique peut être obtenue avec une faible épaisseur d’un matériau
isolant présentant une conductivité thermique peu élevée ou bien une forte épaisseur d’un
matériau plus conducteur. Nous pouvons ainsi observer que 5 centimètres d’isolation offrent la
même résistance thermique que 163 centimètres de blocs de béton.
λ (W/mK)
laine minérale
0,04
bois
0,17
brique
0,9
bloc de béton lourd
1,3
épaisseur
5 cm
21 cm
113 cm
163 cm
3. La paroi isolante
Elle est caractérisée par le coefficient U, exprimé en W/m2K (anciennement k).
Il permet de définir la transmission thermique de chaque type de paroi (toiture, parois verticales,
châssis, parois horizontales). Il tient compte de tous les matériaux constituant l’ensemble de la
paroi. En additionnant la résistance thermique de chaque couche, on obtient la résistance totale :
Rt.
U = 1/Rt
La résistance totale (Rt) est la somme de la résistance de chaque couche additionnée aux
résistances superficielles :
Rt = Ri + R1 + R2 + R3 + … + Re
Pour chaque type de paroi, la Région wallonne a défini une performance à atteindre : le
coefficient Umax (anciennement kmax).
Plus le coefficient U est petit, plus la paroi est performante au niveau thermique, c’est-à-dire que
la paroi conduit peu la chaleur. L’élément le plus influent dans cette composition est bien sûr
l’isolation. Celle-ci ne demande qu’à être renforcée pour réduire les apports en chauffage.
4. L’enveloppe isolante
Elle est caractérisée par le niveau K.
Le niveau K qualifie le niveau d’isolation thermique globale d’un bâtiment. Plus cette valeur est
petite, plus la maison est isolée ; c’est-à-dire que son enveloppe présente moins de déperditions
thermiques par transmission. Cette valeur tient compte des matériaux, de leur épaisseur et du
type de paroi concerné.
Une maison très mal isolée présentera approximativement un K170. Actuellement, la Région
wallonne impose de ne pas dépasser le K55 pour une nouvelle construction et le K65 pour une
restauration avec changement d’affectation, comme la transformation d’une grange en logement,
par exemple.
K55 représente une performance aisément réalisable. Mieux vous isolerez votre maison, plus
petit sera le niveau K et plus faible sera votre consommation d’énergie.
Maison très peu isolée – niveau K170
Maison isolée selon la norme – niveau K55 ex. : 10 cm en toiture, 6 cm aux murs, 2 cm au sol,
double vitrage
Maison très bien isolée – niveau K40 ex. : 24 cm en toiture, 7 cm aux murs, 4 cm au sol, double
vitrage très performant (basse émissivité U=1,1)
Question 3 - Comment éviter les désagréments dus aux fuites d’air ?
Les fuites d’air incontrôlées sont une source certaine d’inconfort. Il est capital de savoir que ces
infiltrations d’air, bien qu’elles puissent sembler minimes, représentent un défaut majeur dans
l’enveloppe isolante. En effet, elles sont à l’origine de déperditions énormes dans tout bâtiment
chauffé.
On les observe au niveau de la paroi elle-même : un mur non enduit est très perméable aux
infiltrations d’air par pression du vent. Il ne faut pas perdre de vue certains points critiques là où
l’enduit est interrompu ou imparfait : au niveau des boîtiers électriques, des luminaires encastrés,
des plinthes, autour des châssis, au raccord entre mur et plafond… Les recherches ont démontré
que les menuiseries extérieures expliquent en moyenne 20 % de l’ensemble des fuites : portes et
fenêtres, boîtes à volets, boîtes à lettres… Les infiltrations se rencontrent aussi au niveau des
raccords mal réalisés entre parois, entre mur et toiture, par exemple.
Question 3 - Comment éviter les désagréments dus aux fuites d’air ?
Réponse 3 - Rendre les parois étanches à l’air et au vent
1. étanchéité à l’air – côté intérieur
Une isolation thermique n’est efficace que si elle est associée à une étanchéité à l’air. Ceci
implique qu’il faut veiller à ce que tous les éléments d’isolation soient parfaitement jointifs, mais
également à ce que le matériau ne puisse pas être traversé par l’air. Les matériaux fibreux ont
ainsi besoin d’un film étanche. Un simple enduit peut assurer une étanchéité à l’air.
2. étanchéité au vent – côté extérieur
L’étanchéité au vent est obtenue avec la sous-toiture ou le pare-vent. Les exigences demandée à
cette couche sont triples :
- être résistant à l’eau : le matériau doit être insensible aux gouttes de pluie éventuelles,
- être étanche au vent : il doit garantir les performances isolantes ; si le vent parvient à traverser
les fibres (dans le cas de laines minérales, par exemple), il emporte alors la chaleur que l’isolant
tente de retenir dans ses mailles,
- permettre la diffusion de la vapeur d’eau : en cas de présence d’humidité dans la paroi (par
exemple, un matériau humidifié lors de la mise en oeuvre), l’ouverture à la diffusion de cette
couche lui permettra de s’échapper et ainsi de ne pas créer de nuisances telles que champignons
ou moisissures.
Afin d’assurer la parfaite étanchéité à l’air et au vent, il faut veiller :
- pour les châssis, au bon placement des joints étanches (joint de pourtour, triple frappe…),
- dans les raccords, à la parfaite continuité des barrières étanches (sous-toiture, pare-vapeur,
enduit). Ces points critiques se situent :
- en faîte de toiture,
- au raccord entre la toiture et une paroi verticale,
- aux pénétrations en toiture (gaine ou cheminée),
- sur le pourtour de fenêtre,
- au raccord entre les parois verticales et le sol.
Question 4 – Comment éviter les problèmes de condensation interne ?
Même en y mettant la plus grande bienveillance, la couche assurant l’étanchéité à l’air ne joue
jamais ce rôle à 100 %. La meilleure preuve en est ces ballons de foire gonflés à l’hélium que
nos enfants ramènent tout heureux et qui, le soir, collent au plafond du salon. Le lendemain, ils
se lamentent au sol ! Que s’est-il passé ? Le gaz a, lentement mais sûrement, traversé le plastique
« étanche » du ballon.
Il en va de même avec nos parois « étanches ». Une faible quantité d’air, lentement mais
sûrement, traverse cette couche en emportant avec elle un peu de vapeur d’eau et beaucoup de
risques de condensation interne.
Enfermée dans des couches imperméables, cette humidité peut amener moisissures et
champignons avec des risques de dégradation bien réels.
Ce risque se présente lorsqu’on isole un mur (massif, par exemple) par l’intérieur. La vapeur
d’eau peut traverser la couche de finition, ainsi que l’isolation, et être mise en contact avec une
paroi froide, tellement froide que la vapeur se transforme en eau liquide et peut dès lors
occasionner des dégâts difficilement perceptibles à court terme, mais dont le développement
peut, à la longue, devenir catastrophique (moisissures, champignons…).
Question 4 – Comment éviter les problèmes de condensation interne ?
Réponse 4 - Freiner et diffuser la vapeur d’eau
Pour limiter le risque de condensation interne, il convient :
- du côté intérieur, de freiner voire d’empêcher l’entrée de vapeur d’eau dans la paroi ;
- du côté extérieur, de permettre à toute éventuelle humidité de s’échapper au dehors.
L’étanchéité à la vapeur d’eau pourra être garantie par le placement d’un pare-vapeur. Il est
toujours placé du côté intérieur. Bien plus que sa composition, c’est sa mise en œuvre qui
importe. Il faut éviter les isolants avec pare-vapeur intégré et leur préférer les feuilles étanches
placées en indépendance. Ceci permet de limiter le nombre de joints et d’assurer un
recouvrement hermétiques des bandes.
Cette opération se fait en quatre étapes :
- placer une membrane de manière la plus continue possible,
- recouvrir généreusement chaque bande,
- sceller les recouvrements avec de la colle ou une bande adhésive,
- rendre étanches les jonctions avec les parois rencontrées, les éléments de charpente, les
cheminées, les gaines…
La résistance d’un matériau à la diffusion de vapeur d’eau est déterminée d’une part par le
coefficient µ (mu) et d’autre part par son épaisseur (d). Dès lors, la valeur µd (mudé) renseigne
la résistance qu’une couche offre à la diffusion de vapeur d’eau. Plus cette valeur est grande,
plus il est difficile pour la vapeur d’eau de traverser ce matériau.
Le coefficient µ est défini par rapport à l’air qui sert de référence : µ air = 1. Pour tous les autres
matériaux, le coefficient µ présente une valeur toujours supérieure à 1.
La valeur µd d’un matériau représentera donc la distance équivalente que l’air présenterait pour
offrir la même résistance à la diffusion de vapeur d’eau que ce matériau.
On distingue quatre classes d’écrans pare-vapeur :
- E1 : 2 < µd < 5 m. Exemples : le papier bitumé, le papier peint plastifié, certaines peintures, les
feuilles appelées freine-vapeur…
- E2 : 5 < µd < 25 m. Exemple : le carton-plâtre revêtu d’une feuille aluminium et placé avec
joints étanches…
- E3 : 25 < µd < 200 m. Exemples : les bitumes armés à joints collés ou soudés.
- E4 : µd > 200 m, l’écran pare-vapeur absolu. Exemple : le bitume armé de métal à joints collés
ou soudés.
Dans une habitation, ce sont les classes E1 et E2 qui sont les plus utilisées. Les classes E3 et E4
conviennent pour les bâtiments présentant une production importante d’humidité.
L’autre point sur lequel ont peut jouer est la diffusion de vapeur d’eau par les matériaux euxmêmes. Cette notion est souvent abordée, à tort, sous la dénomination de matériaux
« respirants ».
Il faut bien clarifier ici le fait que nous ne cherchons pas à ce que les matériaux laissent passer
l’air, puisque c’est précisément une des conditions à l’efficacité de l’isolation. Par contre, nous
cherchons bien à éliminer l’éventuelle présence d’humidité dans la paroi. Dès lors, il convient de
parler de perspiration.
Le dictionnaire définit la perspiration comme « l’ensemble des échanges respiratoires qui se font
à travers la peau ». Comme la peau permet l’évacuation de toxines par la transpiration, la paroi
de la maison peut permettre également l’évacuation de la vapeur d’eau par la diffusion. Il s’agit
bien de diffuser la vapeur d’eau et non de permettre le passage de l’air. Notons que cette
diffusion est très lente.
Dans la constitution d’une paroi, on veillera donc à ce que les couches successives présentent
une imperméabilité à la vapeur d’eau de moins en moins grande depuis l’intérieur vers
l’extérieur, c’est-à-dire que la valeur µd (mudé) de chaque couche se réduise au fur et à mesure
que l’on s’approche de l’extérieur. Ceci permettra à toute éventuelle vapeur d’eau de migrer vers
l’extérieur sans condenser en chemin.
Question 5 – Comment éviter les problèmes venant de l’humidité de l’air ?
1. La production de vapeur d’eau
En rendant les parois étanches, notre complexe isolation + étanchéité à l’air atteint bien la
performance souhaitée mais il empêche l’évacuation de la vapeur d’eau contenue dans l’air. Or,
dans nos maisons, il y a une tendance accrue à la production de vapeur d’eau. Actuellement, une
famille de quatre personnes peut produire, certains jours, entre dix et quinze litres d’eau sous
forme de vapeur :
- par la seule respiration : 1 à 2 litres d’eau par jour par habitant,
- par les douches : de 0,5 litre à 1 litre par jour,
- par la présence de plantes : 1 à 2 litres par jour,
- par l’usage des machines à laver et à sécher le linge : 4 à 6 litres par jour,
- par la préparation des repas,
- par le repassage avec un fer à vapeur…
2. L’humidité relative de l’air (HR)
Pour chaque température donnée, l’air ne peut se charger que d’une quantité limitée de vapeur
d’eau , appelée concentration maximale de vapeur d’eau (CV).
Voici quelques exemples :
- un air à –10°C peut se charger de maximum 2,14 g/m3,
- un air à 0°C peut se charger de maximum 4,84 g/m3,
- un air à +10°C peut se charger de maximum 9,38 g/m3,
- un air à +20°C peut se charger de maximum 17,30 g/m3.
Nous constatons donc que plus l’air est chaud, plus il peut se charger de vapeur d’eau .
L’humidité relative (HR) est le pourcentage de vapeur d’eau présente dans l’air par rapport à
cette concentration maximale. Pour qu’une atmosphère soit confortable, un air doit présenter une
humidité relative entre 30 et 70 % . Un air trop sec (HR < 30 %) sera irritant pour les muqueuses,
un air trop humide (HR > 70 %) sera suffocant.
Par exemple, à 20°C, une HR agréable sera de 60%, c’est-à-dire qu’elle contiendra 60 % des
17,30 g maximum que peut porter l’air à cette température, soit 10,38 g de vapeur d’eau.
3. Le point de rosée
La température à laquelle un air est saturé en vapeur d’eau est appelée point de rosée. L’humidité
relative est alors de 100%.
Si, dans cet état, l’air reçoit encore de la vapeur d’eau, n’étant plus capable de s’en charger il la
rejette sous forme de gouttes d’eau. C’est la condensation (voir page 12).
Question 5 – Comment éviter les problèmes venant de l’humidité de l’air ?
Réponse 5 – Ventiler et réguler
Nous avons vu que la production de vapeur d’eau pouvait être importante dans une maison.
Les parois dites, à tort, « respirantes », tout aussi « bio » soient-elles, ne parviennent pas à
éliminer le surplus d’humidité.
Pour garantir la qualité de l’air que nous respirons et la salubrité des bâtiments dans lesquels
nous vivons, il est essentiel de ventiler. Mais lorsqu’on cherche à économiser l’énergie, il ne faut
pas ventiler n’importe comment.
En basculant les oscillo-battants, le renouvellement d’air est bien plus important qu’il n’est
nécessaire. De ce fait, les déperditions sont, elles aussi, plus élevées. Une aération légère mais
permanente est, de loin, plus efficace qu’une ventilation intensive de courte durée.
Réguler la ventilation signifie limiter le taux de renouvellement d’air à la quantité d’air neuf
nécessaire à l’occupation des locaux et ainsi diminuer les déperditions par ventilation.
Depuis 1996, la Région wallonne impose, pour toute nouvelle habitation, la mise en place de
moyens de ventilation. Informez vous, par exemple auprès des « Guichets de l’Energie » de la
Région wallonne ou sur le site Internet : http://energie.wallonie.be).
De même qu’une isolation efficace nous amène à rendre étanches les parois, l’étanchéité à l’air
doit nous amener à une régulation de la ventilation et ceci toujours dans le souci d’une meilleure
efficience énergétique. Il importe donc de continuer cette démarche volontariste de bonne
isolation en allant jusqu’à une ventilation correctement régulée.
Récapitulons
1. Pour éviter l’inconfort du climat extérieur changeant : après nous être vêtus adéquatement,
nous avons construit un écran protecteur : la maison.
2. Pour éviter la condensation superficielle et le désagrément des parois froides : nous avons
placé une isolation sur l’enveloppe complète de la maison (sols, murs, châssis, toitures).
3. Pour limiter les déperditions et l’inconfort dus aux fuites d’air : nous avons veillé à rendre les
parois étanches à l’air et au vent avec une bonne fermeture de tous les joints.
4. Pour éviter la condensation interne dans les parois de la maison : nous avons placé un parevapeur côté intérieur pour freiner le passage d’humidité dans la paroi et nous avons veillé à avoir
des matériaux qui puissent diffuser l’éventuelle présence d’humidité vers l’extérieur.
5. Pour évacuer la surproduction d’humidité due à nos exigences de confort moderne et pour
garantir une bonne qualité de l’air intérieur : nous veillons à ventiler les locaux de vie, mais de
façon régulée, afin de limiter les déperditions par un taux de renouvellement de l’air de la maison
réduit au minimum hygiénique.
Les problèmes que nous avons soulevés tout au long de ce chapitre sont essentiellement nés de
nos exigences de confort. Nous demandons plus de chaleur dans nos maisons mais nous
produisons également plus d’humidité que les générations précédentes. Tout cela est arrivé en
même temps que le placement d’une isolation pour minimiser nos frais énergétiques. Lorsque
sont apparus les problèmes de condensation, de moisissures et de champignons, on a rapidement
crié haut et fort que trop isoler était malsain.
En fait, en isolant, on a également calfeutré. C’est le manque de ventilation qui a provoqué la
plupart des problèmes.
Le présent chapitre vous a exposé les règles à respecter pour éviter les risques de dégradation de
votre habitation afin de garder le meilleur niveau de confort. Dans ces conditions, nous pouvons
affirmer qu’on n’isole jamais trop une maison.
II. Bien choisir un isolant
Après avoir répondu aux questions sur l’efficacité de l’isolation, il importe de définir maintenant
les critères qui nous permettront de bien choisir les matériaux à mettre en oeuvre.
Il n’y a, actuellement, aucune réglementation qui prenne réellement en compte l’environnement
et la santé. Pourtant l’épuisement des matières premières non renouvelables, l’augmentation de
la pollution de l’air, l’intensification de l’effet de serre, le développement du trou dans la couche
d’ozone, le traitement des déchets, le recyclage des matériaux sont bel et bien des
problématiques environnementales de grande actualité… De même, les problèmes d’allergies, de
troubles respiratoires, de cancers relèvent bien de la santé publique…
Nous abordons ici, sur base de fiches synthétiques, la plupart des produits isolants disponibles
sur le marché. Ces fiches renseignent les caractéristiques essentielles du matériau mais elles
apportent surtout un éclairage sur les deux thèmes importants que sont l’environnement et la
santé.
L’avis que nous émettons en fin de chaque fiche concerne, d’une part, les qualités générales du
produit et, d’autre part, aborde son impact dans le développement durable : est-ce que ce produit
est supportable pour notre Terre ? Est-il aisément renouvelable ? Est-il sain ? Est-il recyclable ?
Ne constituera-t-il pas un déchet difficile à gérer par nos enfants ? Nécessite-t-il une énergie
grise importante ?
Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs » (définition de Gro
Harlem Bruntland, extrait du rapport « Our Common Future » de 1987).
L’énergie grise est la quantité d’énergie nécessaire à la fabrication d’un produit, depuis la
matière première jusqu’à l’élément fini.
Si, en isolant une habitation, nous cherchons à économiser l’énergie et à minimiser la pollution
due à notre système de chauffage, il importe de veiller à ce que le matériau choisi ne soit pas, luimême, « énergivore », qu’il ne soit pas un polluant pour nous et notre environnement.
Certification
- Le marquage CE (Conformité Européenne) est obligatoire depuis le 1er mars 2003 sur tous les
matériaux fabriqués en usine et destinés au secteur de la construction. Il atteste que le produit
rencontre tous les critères établis par les normes européennes. Il ne constitue pas, à lui seul, une
garantie de qualité - il peut résulter de la simple auto-déclaration du fabricant -, mais assure
surtout au produit le droit de libre circulation dans tous les pays de l’espace économique
européen.
Il a un graphisme unique, constitué du sigle « CE » et du numéro d’identification de l’organisme
notifié qui intervient dans la phase de contrôle de la production. Il est apposé sur le produit luimême, sur l’emballage ou le document d’accompagnement. Il permet au produit concerné d’être
mis sur le marché communautaire, d’y circuler librement et d’y être utilisé.
- Les agréments techniques sont coûteux à obtenir. En général, ils sont obtenus dans le pays de
fabrication du produit, ce qui explique que la plupart des isolants écologiques n’ont pas
d’agréments belges. Cette certification est, bien sûr, à demander à tout revendeur. Elle constitue
une garantie de sérieux et de fiabilité de la part du fabricant.
En Belgique, c’est l’UBAtc (Union belge pour l’Agrément technique dans la construction) qui
décerne des ATG (Agrément Technique / Technische Goedkeuring). C’est est un avis technique
favorable à propos d’un produit déterminé proposé par un fabricant déterminé pour une
application déterminée.
Il existe deux types d’ATG :
- l’agrément de produit qui ne concerne que les caractéristiques déclarées et certifiées du
produit) ;
- l’agrément technique qui se prononce sur l’aptitude à l’emploi du produit dans des applications
spécifiques et reprend les critères et exigences d’emploi.
L’écolabel UE (label écologique européen) permet aux fabricants de faire savoir à leurs clients
que leurs produits respectent l’environnement ; il s’agit d’un agrément officiel. Actuellement,
mis à part les peintures et vernis, les matériaux de construction ne sont malheureusement pas
concernés par ce label.
Classement
Sur base de leur composition, cinq catégories peuvent être définies :
- les isolants synthétiques,
- les isolants à base minérale,
- les isolants à base végétale,
- les isolants à base animale,
- les isolants composites.
Les isolants synthétiques
Fabriqués à partir du pétrole, les produits sont gazéifiés jusqu’à l’obtention d’une mousse rigide.
La production de ces matériaux nécessite des processus de transformation complexes requérant
beaucoup d’énergie.
Aujourd’hui, ces produits ne comportent plus de CFC (gaz responsable du trou dans la couche
d’ozone), toutefois, ils génèrent beaucoup de polluants ou de sous-produits polluants à différents
stades de leur fabrication. En cas d’incendie, ces composants peuvent se révéler très dangereux.
Enfin, la matériau présente une instabilité dans la temps et à la chaleur (perte de volume) ce qui a
pour inconvénient de présenter des fissures et joints ouverts tout à fait indésirables lorsque l’on
recherche une isolation performante à long terme.
Les isolants à base minérale
Issues de matières premières présentes en quantité quasi illimitée dans la nature (sable, roches
volcaniques), ces produits sont, à l’origine, plus respectueux de l’environnement. Toutefois,
leurs principales émissions polluantes ont lieu à la production lors du processus de fusion.
Les laines minérales ont la particularité de présenter une structure fibreuse et il est fortement
recommandé de se protéger afin de ne pas les inhaler (gênes respiratoires) ou de ne pas être irrité
au niveau de la peau et des yeux.
Lors de la mise en œuvre, on recommandera le port d’un masque anti-poussière, l’utilisation de
lunettes et de gants, ainsi que l’emploi de vêtements présentant une bonne fermeture au niveau
des poignets. Enfin, il faut prévoir une bonne ventilation du local.
Une fois l’isolant placé, il faudra veiller à ce que l’occupant des lieux ne le respire pas
directement et ce , grâce à la pose du pare-vapeur et d’une éventuelle finition.
Les isolants à base végétale
La caractéristique essentielle des isolants à base végétale est d’être facilement renouvelables
avec le minimum de nuisance au niveau des rejets gazeux. Leur énergie grise est peu élevée.
Ces isolants constituent un créneau nouveau pour l’agriculture qui se met ainsi au service de la
construction. Ils offrent une garantie de santé pour ceux qui les manipulent dans toutes les phases
de transformation et de leur mise en œuvre.
Le plus souvent, leur composition en fait des produits facilement réutilisables ou recyclables.
Il convient toutefois d’apporter une attention particulière aux éventuels adjuvants qui font partie
de leur composition. Il n’existe pas ou peu d’agrément technique belge sur ces matériaux mais,
dans la plupart des cas, ils ont été obtenus dans leur pays de fabrication. N’hésitez donc pas à les
demander au revendeur.
Les isolants à base animale
Les remarques émises à partir des isolants végétaux peuvent être répétées ici.
Les isolants composites
Ce sont des isolants qui contiennent des couches de produits d’origines différentes (naturelle et
synthétique, par exemple).
Réflecteurs minces, remarque préliminaire :
Si BM TRADA, (voir fiche en page 45) a décerné une certification concernant les propriétés
d’isolation de pavillons témoins habillés d’isolants minces, l’avis du CSTB (Centre Scientifique
et Technique du Bâtiment - France) va dans un autre sens, il a été publié dans le numéro de mars
- avril 2001 de CSTB Magazine, nous en reprenons ici les principaux extraits :
« Les films dits "réfléchissants" font appel à un principe physique, connu depuis longtemps, qui
consiste à réduire les échanges thermiques par rayonnement entre deux parois en diminuant
l’émissivité de l’une des deux surfaces en vis-à-vis.
Or les performances thermiques, liées aux caractéristiques de surface des films réfléchissants,
peuvent se dégrader dans le temps sous l’action de la poussière, des salissures ou de l’humidité.
Des condensations peuvent apparaître si le produit est mal positionné dans la paroi, ce qui
entraîne une dégradation à terme de toute la structure. De plus, selon les configurations ou les
méthodes de mise en œuvre adoptées, le procédé peut entraîner des ponts thermiques non
négligeables et ainsi dégrader les caractéristiques thermiques globales de l’ouvrage. Enfin, les
risques en cas d’incendie dépendent de la composition des produits (variable d'un isolant à
l’autre), de la paroi et de leur positionnement. »
La synthèse des résultats de mesures effectuées pour le CSTB par plusieurs laboratoires
indépendants de Suisse, d’Allemagne, de Grande Bretagne et en France « fait apparaître que,
même en ne prenant pas en compte la durabilité, les produits minces réfléchissants ne sont pas
équivalents à deux cents millimètres de laine de verre de faible densité, ni même à cent
millimètres et ceci pour les produits réfléchissants associés à deux lames d’air non ventilées.
Ces produits, à eux seuls, sont, dans la plupart des cas, insuffisants vis-à-vis de la réglementation
thermique dans les logements. »
Remarque préventive :
La liste présentée ci-après n’a aucunement la prétention d’être exhaustive. Les données
renseignées constituent des informations générales et les plus objectives possible sur la plupart
des isolants présents sur le marché ; aucune marque n’est spécifiée et il est possible que certains
fabricants adaptent, modifient ou améliorent leur gamme ; n’hésitez pas à actualiser ces
informations en contactant le ou les fabricants.
Ces fiches ne constituent qu’une synthèse succincte pour vous éclairer dans vos choix ; tout
d’abord, elles cherchent à vous présenter de nouveaux matériaux ; elles invitent ensuite à
prolonger la réflexion au-delà de la seule pose du matériau, en envisageant, par exemple, le
fameux écobilan…
Maintenant, c’est à vous qu’il appartient de comparer, juger, jauger et de faire le choix du
matériau qui rassemblera les qualités qui vous paraissent les plus appropriées.
Nom de l’isolant
Classement suivant la composition
Descriptif
- Présentation succincte du produit quant à son origine et son mode de fabrication
Caractéristiques d’achat
- Usage : où peut-on le placer ?
- Conditionnement : sous quelles formes se présente-t-il ?
- Certification : y a-t-il un agrément technique (ATG en Belgique ou autre à l’étranger) ?
Performances
- Face aux déperditions : quelle est sa valeur isolante ? Pour comprendre la valeur lambda (λ)
voir page 13.
- Face à la vapeur d’eau : quelle est sa sensibilité à la vapeur d’eau ? Pour comprendre la valeur
mu (µ), voir page 22.
- Face à l’eau : quelle est sa sensibilité à l’eau ? Hydrophile (se dit de produits qui absorbent
facilement l’eau), hydrofuge (se dit de produits qui ne sont pas mouillés ou traversés par l’eau),
imperméable ?
- Face au feu : quel est son comportement en cas d’incendie ? Y a-t-il dégagement toxique ?
Environnement et santé
- Matières premières : sont-elles renouvelables ou non ?
- Recyclage : le matériau est-il recyclable ou non ?
- Santé : quel est l’impact de ce matériau sur notre santé au niveau de la fabrication, de la pose ?
Bilan
Avis synthétique sur le produit en mettant l’accent sur l’écobilan (énergie grise et impact
écologique).
Polyuréthane
Polystyrène extrudé et expansé
Isolant synthétique
Descriptif
Ces mousses sont obtenues à partir d’hydrocarbures avec des adjuvants pour stabiliser ou
ignifuger le matériau. Des fabricants font de réels efforts pour produire certains panneaux sans
HFC, HCFC et CFC (gaz suspectés d’être destructeurs de la couche d’ozone).
Caractéristiques d’achat
Usage : mur, toiture, plancher
Conditionnement : panneaux, éléments moulés
Certification : la plupart des produits ont un ATG
Performances
Face aux déperditions : = de 0,023 à 0,035
Face à la vapeur d’eau : pas à peu de diffusion
Face à l’eau : imperméable
Face au feu : dégagements de fumées nocives
Environnement et santé
Matières premières : hydrocarbures, ressources non renouvelables
Recyclage : difficile mais des fabricants développent des produits de seconde vie
Santé : dangereux au niveau de la fabrication et en cas d’incendie (dégage des gaz toxiques)
Bilan
Ces matériaux présentent les meilleures performances isolantes actuelles mais elles deviennent
aléatoires du fait de l’instabilité dimensionnelle des panneaux dans le temps (voir remarque
p18a). L’écobilan se révèle bien sombre : ressource non renouvelable, énergie grise très élevée,
risques sur la santé à la production et recyclage difficile.
Laine de roche, laine de verre
Isolant à base minérale
Descriptif
A base de roches volcaniques (laine de roche) ou de sable et produits recyclés (laine de verre), la
matière est fondue à plus 1.000°C. Y sont adjoints des résines pour lui conférer ses
caractéristiques finales.
Caractéristiques d’achat
Usage : mur, toiture, plancher
Conditionnement : vrac, rouleaux, panneaux, éléments moulés
Certification : la plupart des produits ont un ATG
Performances
Face aux déperdition : = de 0,032 à 0,047
Face à la vapeur d’eau : µ = 1,2, grande perméabilité
Face à l’humidité : hydrofuge et non capillaire, elles n’absorbent ni ne retiennent l’eau
Face au feu : incombustible
Environnement et santé
Matières premières : roche volcanique (laine de roche), verre de récupération et sable(laine de
verre). Ressources non renouvelables mais largement disponibles
Recyclage : difficilement recyclable, mais il existe des filières pour réinjecter les chutes et
déchets dans le processus de fabrication.
Santé : voir remarque en introduction.
Bilan
Ce matériau présente une bonne performance isolante ; les fabricants ont fait des efforts
importants pour garantir sa fiabilité dans le temps (ATG). Les risques sur la santé imposent des
protections au niveau de la pose et du fini.
L’écobilan est malheureusement peu brillant : le recyclage est un point faible mais des filières se
mettent en place pour la récupération et la ré-injection en fabrication ; l’énergie grise reste, quant
à elle, élevée.
Verre cellulaire
Isolant à base minérale
Descriptif
A base de sable naturel et de verre recyclé (pare-brise) que l’on fait fondre à 100°C, le verre
cellulaire se présente sous forme de panneaux.
Caractéristiques d’achat
Usage : fondations, murs, toitures
Conditionnement : panneaux rigides
Certification : la plupart des produits ont un ATG.
Performances
Face aux déperditions : = 0,035 à 0,060
Face à la vapeur d’eau : µ infini, étanche à l’air
Face à l’eau : étanche à l’eau
Face au feu : incombustible mais attention au bitume qui sert lors de sa mise en œuvre
Environnement et santé
Matières premières : sable et plus de 60 % de verre recyclé. Ressource non renouvelable mais
largement disponible
Recyclage : substrat routier, isolant en vrac…
Santé : ne dégage aucune substance toxique, toutefois le bitume constituant la colle peut dégager
des gaz toxiques
Bilan
Ce matériau présente d’excellentes qualités et convient parfaitement dans les cas où l’étanchéité
à l’eau représente un avantage essentiel (fondation, toitures plates…).
L’écobilan est mitigé : de gros efforts sont réalisés par les fabricants pour réduire les impacts
négatifs sur l’environnement (limitation de la pollution, recyclage de verre et récupération des
déchets dans la production, recherche de solutions de recyclage en fin de vie…) ; toutefois
l’énergie grise utilisée reste très élevée.
Perlite et vermiculite
Isolant à base minérale
Descriptif
Soumise à une température élevée (près de 1.000°C) , ces roches s’« expansent » pour atteindre
dix à vingt fois leur volume initial. C’est cette structure cellulaire qui lui confère les qualités
isolantes.
Caractéristiques d’achat
Usage : mur, toiture, plancher
Conditionnement : vrac, panneau
Certification : pas d’ATG connu à ce jour
Performances
Face aux déperditions : perlite : = de 0,045 à 0,050 ; vermiculite: = de 0,060 à 0,080
Face à la vapeur d’eau : en vrac, permet la diffusion de vapeur d’eau
Face à l’eau : mauvaise, matériau hydrophile sauf enrobé au bitume ou silicone
Face au feu : incombustible, pas de dégagement toxique sauf en cas de mélanges avec des
bitumes, silicones, polyuréthane…
Environnement et santé
Matières premières : roche volcanique (perlite), roche micacée (vermiculite). Ressource non
renouvelable mais largement disponible
Recyclage : difficile sauf en isolant en vrac
Santé : ne dégage aucune substance toxique
Bilan
Attention à la mauvaise stabilité dans le temps lorsqu’il est utilisé en vrac (tassements
différenciés). L’écobilan est mitigé du fait de l’énergie grise dégagée pour ce produit avec une
réelle difficulté de recyclage lorsqu’il a été traité.
Cellulose
Isolant à base végétale
Descriptif
L’ouate de cellulose est obtenue à partir de journaux invendus broyés ; des adjuvants (gypses,
acide borique et agents d'ignifugation) lui confèrent un complément en qualité de résistance.
Caractéristiques d’achat
Usage : mur, toiture, plancher
Conditionnement : vrac, panneau
Certification : une certification allemande et une autrichienne existent
Performances
Face aux déperditions : = de 0,035 à 0,040
Face à la vapeur d’eau : grande perméabilité
Face à l’eau : matériau hydrophile
Face au feu : difficilement inflammable, pas de dégagement toxique
Environnement et santé
Matières premières : papier recyclé, recyclage de papiers imprimés, matière renouvelable
Recyclage : matériau réutilisable
Santé : juste le port d’un masque lors de l’insufflation à cause du dégagement de poussières
Bilan
Produit biologique, non toxique, classé écologique en Allemagne. L’écobilan est
particulièrement élogieux : c’est une opportunité intéressante pour les énormes quantités de
papier à recycler ; matériau réutilisable, il fait appel à une énergie grise très faible.
C’est actuellement le matériau d’isolation combinant le meilleur rapport écologie et économie.
Laine de chanvre et chènevotte
Isolant à base végétale
Descriptif
La laine est fabriquée à partir du chanvre vert ; sous forme de panneau, elle peut être mélangée à
de laine de mouton lavée ou à un liant (parfois synthétique) pour améliorer sa tenue.
La chènevotte se présente en vrac sous forme de particules de 5 à 25 millimètres de long. C’est
un matériau naturellement fongicide et non comestible pour les rongeurs et insectes.
Caractéristiques d’achat
Usage : cloisons, toiture, plancher
Conditionnement : vrac, rouleau, panneau
Certification : une certification allemande existe
Performances
Face aux déperditions : = 0,039 à 0,060
Face à la vapeur d’eau : grande perméabilité, µ = 1 à 2
Face à l’eau : matériau hydrophile mais il peut absorber jusqu’à 25% d’humidité sans perdre de
son
pouvoir isolant
Face au feu : difficilement inflammable ; pas de dégagement toxique
Environnement et santé
Matières premières : le chanvre est une plante annuelle ; il est semé en mai et récolté en
septembre
Recyclage : recyclable, compostable, mais attention aux compositions des adjuvants
Santé : pas d’effet négatif connu
Bilan
Excellente alternative écologique aux isolants « traditionnels ». Il offre une remarquable
résistance naturelle aux champignons et insectes. L’écobilan est positif : matériaux renouvelable
et recyclable aisément ; il présente une énergie grise faible.
Lin
Isolant à base végétale
Descriptif
L’isolant en lin utilise les fibres courtes du végétal qui ne sont pas utilisées par l’industrie textile.
Après un premier traitement au sel minéral, les fibres sont cardées et posées en couches
successives pour former la ouate qui reçoit également un traitement non feu. Enfin, celle-ci est
séchée et découpée selon divers conditionnements.
Caractéristiques d’achat
Usage : mur, toiture, plancher
Conditionnement : vrac, rouleau, panneau, feutre
Certification : une certification allemande existe
Performances :
Face aux déperditions : = 0,037 à 0,047
Face à la vapeur d’eau : grande perméabilité, µ = 1 à 2
Face à l’eau : peut retenir une masse d'eau au moins égale à sa masse sèche
Face au feu : difficilement inflammable ; pas de dégagement toxique
Environnement et santé
Matières premières : plante annuelle, semée fin mars ou début avril et récoltée pendant l’été
Recyclage : recyclable, compostable
Santé : pas d’effet négatif connu
Bilan
Excellente alternative aux isolants « traditionnels ». L’écobilan est assez positif : matériaux
renouvelable et recyclable aisément. Quant à l’énergie grise, si elle est peu élevée, des
améliorations sont en cours pour la réduire encore.
Liège
Isolant à base végétale
Descriptif
Le chêne-liège est originaire des régions méditerranéennes. A l’âge de vingt-cinq ans, l’arbre
offre une première récolte de son écorce, le liège. Ensuite, tous les dix ans, il présentera une
nouvelle écorce utilisable. L’écorce est réduite en granules qui sont expansées à la vapeur et
enfin transformées en panneaux.
Caractéristiques d’achat
Usage : mur, toiture, plancher
Conditionnement : panneau, rouleau, vrac
Certification : pas de certification trouvée
Performances
Face aux déperditions : = 0,032 à 0,045
Face à la vapeur d’eau : perméabilité, µ = 5 à 30
Face à l’eau : imperméable
Face au feu : difficilement combustible
Environnement et santé
Matières premières : écorce du chêne-liège, coût énergétique faible essentiellement dû au
transport
Recyclage : recyclable comme isolant en vrac
Santé : pas d’effet négatif connu
Bilan
Ses qualités isolantes combinées avec une excellente résistance à l’eau et au feu en font un
matériau tout à fait exceptionnel.
L’écobilan reste toutefois mitigé car ce matériau est disponible de manière limitée et, en réponse
à la demande croissante, le délai de renouvellement de l’écorce est régulièrement raccourci (on
est passé de dix à sept ans !), ce qui fragilise les arbres. Son emploi serait sans doute plus
judicieux dans des usages bien spécifiques. Le coût énergétique reste assez faible et est
essentiellement lié au transport.
Roseau
Isolant à base végétale
Descriptif
Le roseau est une plante aux propriétés de résistance à l’humidité exceptionnelle ; il est utilisé
depuis la nuit des temps, à la fois comme isolant, support d’enduit (tant intérieur qu’extérieur)
mais aussi comme matériau de couverture.
Caractéristiques d’achat
Usage : mur, toiture
Conditionnement : panneau, bottes (dans le cas de matériau de couverture)
Certification : pas de certification trouvée
Performances
Face aux déperditions : = 0,056
Face à la vapeur d’eau : perméabilité, µ = 1 à 2
Face à l’eau : bonne résistance, imputrescible
Face au feu : inflammable
Environnement et santé
Matières premières : le roseau est une plante annuelle récoltée en hiver
Recyclage : compostable
Santé : pas d’effet négatif connu
Bilan
Matériau de nos régions que l’on redécouvre sous forme de panneaux d’usage pratique.
L’écobilan se présente très positivement pour autant que le développement des roselières suive la
demande croissante. L’énergie grise est faible du fait qu’elle est quasi limitée au transport.
Fibre de bois
Isolant à base végétale
Descriptif
Fabriqués à partir de restes de scieries non traités et de bois d’éclaircissage, ces panneaux sont
agglomérés avec leur propre résine. La bonne capacité d’isolation du bois est démultipliée par le
processus de défibrage. Les panneaux en fibre de bois sont utilisés comme isolant à part entière
ou, avec un additif analogue au caoutchouc naturel, comme sous-toiture ou pare-pluie.
Caractéristiques d’achat
Usage : mur, toiture, pare-pluie et sous-toiture
Conditionnement : panneau rigide
Certification : pas de certification trouvée
Performances
Face aux déperditions : = 0,040 à 0,060
Face à la vapeur d’eau : perméabilité, µ = 3 à 8
Face à l’eau : hydrophile à imperméable lorsqu’il y a un additif
Face au feu : inflammabilité normale
Environnement et santé
Matières premières : bois résineux et feuillu, bois recyclé, ressource renouvelable, largement
disponible
Recyclage : suivant additifs, compostable
Santé : pas d’effet négatif connu
Bilan
Les améliorations techniques offrent une renaissance pour les panneaux bois dans la
construction ; utilisés en sous-toiture ou en pare-pluie, ils renforcent non seulement les
performances isolantes de la paroi mais permettent aussi d’éliminer les ponts thermiques.
L’écobilan est très positif : nous sommes devant un matériau facilement renouvelable, aisément
recyclable et à faible énergie grise.
Laine de mouton
Isolant à base animale
Descriptif
Utilisée depuis des millénaires comme isolant des habitations par les Mongols et autres peuples
d’Asie Centrale, ce furent les Allemands qui furent les premiers à l’homologuer comme matériau
d’isolation en 1990. Aujourd’hui, la laine est tondue, cardée, traitée contre les mites et parfois
thermo-liée afin d’assurer sa stabilité dimensionnelle dans le temps.
Caractéristiques d’achat
Usage : toiture, plancher, calfeutrage
Conditionnement : rouleau, vrac
Certification : pas de certification trouvée
Performances
Face aux déperditions : = 0,031 à 0,037
Face à la vapeur d’eau : grande perméabilité, µ 1 à 2
Face à l’eau : pure, la laine peut absorber jusqu’à 33% de son poids en eau et la restituer sans
perdre de ses propriétés isolantes
Face au feu : ininflammable
Environnement et santé
Matières premières : tonte annuelle du mouton
Recyclage : aisé quand elle est pure, variable suivant les additifs
Santé : pas d’effet négatif connu
Bilan
La laine demande absolument à être traitée contre les mites ; elle n’est pas attaquée par les
rongeurs ; sa tenue dimensionnelle dans le temps est mise en doute et, par là, la qualité des
performances isolantes.
L’écobilan, suivant la « pureté » de la laine, varie de moyennement à très positif : pur, ce
matériau est aisément renouvelable, recyclable et à faible énergie grise.
Plumes de canard
Isolant à base animale
Descriptif
Les plumes de canard, qui étaient jusqu’ici un déchet d’abattoir, constituent ici un beau produit
de recyclage. Composé de 70 % de plumes de canard lavées et stérilisées à 150°C, garanties sans
matières allergène, le liage est assuré par 10 % de laine de mouton lavée et 20 % de fibres
thermo-fusibles. Traité contre les mites, le matériau est certifié respectueux de l’homme et de la
santé.
Caractéristiques d’achat
Usage : murs, toiture, plancher
Conditionnement : rouleau, panneau
Certification : testé par le CSTB (France)
Performances
Face aux déperditions : = 0,033
Face à la vapeur d’eau : perméable
Face à l’eau : hydrophobe
Face au feu : non renseigné
Environnement et santé
Matières premières : plumes de canard
Recyclage : non renseigné
Santé : certifiées « Oekotex standard 100 », classe 2 (respect de l’homme et de la santé)
Bilan
Ce produit offre des performances isolantes supérieures aux laines minérales. L’aspect santé et
développement durable sont des critères importants développés par le fabricant.
L’écobilan est positif : la matière première qui, au départ est un déchet, trouve une voie de
valorisation. Elle est facilement renouvelable. C’est un produit à faible énergie grise.
Réflecteur mince ou Isolant mince réfléchissant
Isolant composite
Descriptif
Composé de plusieurs feuilles d’aluminium séparées par un isolant synthétique (du polyuréthane,
par exemple) ou parfois naturel (laine de mouton), ce produit présente la particularité, par
rapport à tous les autres matériaux isolants, de contenir la chaleur du bâtiment par rayonnement
plutôt que par résistance à la conduction.
Caractéristiques d’achat
Usage : mur, toiture, plancher
Conditionnement : rouleau
Certification : certifié par BM TRADA, testé par le CSTB (France) (voir remarque ci-après)
Performances
Face aux déperditions : valeur
Face à la vapeur d’eau : infini
Face à l’eau : imperméable
Face au feu : ininflammable
non renseignée
Environnement et santé
Matières premières : aluminium et isolant synthétique (parfois naturel)
Recyclage : non recyclable
Santé : pas d’effet négatif connu
Bilan
C’est un produit innovateur car il pose un nouveau regard sur la manière d’isoler. Il apparaîtrait
toutefois que les performances thermiques se dégraderaient dans le temps (voir article du CSTB
p.19a).
L’écobilan est très noir car nous sommes face à un matériau énergivore (aluminium avec le plus
souvent un isolant synthétique), de matières non renouvelables et de recyclage très difficile.
III. Bien placer l’isolation
A. La construction neuve
Rappelons simplement que, pour toute nouvelle construction, une réglementation régionale doit
être respectée en matière d’isolation et de ventilation. Nous ne pouvons cependant que conseiller
de construire avec le souci d’isoler bien au-delà de cette réglementation.
Les fenêtres
On recherchera, bien sûr, la meilleure performance avec des éléments à basse émissivité (valeur
U, ou k, proche de 1,1 W/m2K).
Les parois verticales
Si l’on prend l’optique d’une haute performance, le bon sens nous éloignera bien vite de la
technique habituelle du mur creux.
Deus grands types se distinguent dès lors : le mur massif isolé et l’ossature bois isolée. Le mus
massif peut recourir à des matériaux plus « traditionnels » comme la terre cuite (bloc treillis) et
le béton cellulaire ; ces deux types de blocs peuvent être maçonnés ou collés et présentent de
meilleures performances que la brique de terre cuite habituelle et le bloc de béton lourd.
N’hésitez pas à renforcer leur performances en appliquant un isolant extérieur ; la finition sera
alors un enduit ou un bardage.
L’ossature bois est idéale pour recevoir un maximum d’isolation avec un minimum de matériau
non isolant. Elle constitue assurément la structure la plus appropriée pour les meilleures
performances thermiques telles que décrites dans cette brochure.
La toiture
La technique habituellement mise en œuvre actuellement peut être conservée pour autant que
l’épaisseur de l’isolation soit importante et la mise en oeuvre bien soignée.
Le sol
Il ne faut pas l’oublier car, en général, une fois qu’il est mis en œuvre, il est impossible
d’intervenir ultérieurement. Il faut donc isoler fortement les planchers, une fois pour toutes.
L’isolation peut alors se faire soit sous la dalle, soit sur la salle. Attention toutefois au terme de
chape isolante pour des chapes de ciment allégées qui n’offrent que de très faibles améliorations
isolantes par rapport à l’usage d’une chape traditionnelle plus un isolant. Dans tous les cas,
renseignez-vous auprès de spécialistes.
Pour les nouvelles constructions, votre architecte, pour autant qu’il soit sensibilisé à cette
démarche, sera le mieux placé pour vous présenter la solution la plus adéquate.
B. La rénovation
Si les anciennes habitations ont beaucoup de charme, leur mauvaise isolation les rend sujettes à
beaucoup de déperditions. Dans le cas de vieilles bâtisses faites de murs massifs en brique ou en
pierre, les parois constituent un immense pont thermique, c’est-à-dire une véritable autoroute par
lesquelles les calories s’écoulent hors de la maison.
Dans ces vieilles maisons, la solution la plus adéquate ne consiste pas nécessairement à tout
isoler de haut en bas mais de bien peser le pour et le contre pour définir les interventions les plus
pertinentes. Pour cela, il faut faire l’inventaire de toutes les sources de déperditions telles que :
- la présence de châssis simple vitrage,
- la mauvaise étanchéité autour des baies, des gaines,
- l’accès dans la maison sans sas,
- la mauvaise isolation de la toiture,
- la mauvaise isolation des murs,
- l’absence d’étanchéité à l’air des murs (maçonnerie intérieure apparente, par exemple),
- les tuyauteries de chauffage non isolées dans les espaces non chauffés,
-…
Dès lors, votre rôle consistera à intervenir sur les points les plus importants, en correspondance
avec votre budget et votre sensibilité au respect de la Terre…
Certaines interventions ne demandent pas beaucoup d’explications, mais il en est d’autre pour
lesquelles il est important de faire quelques recommandations :
- remplacer des châssis simple vitrage par des châssis double vitrage à coupure thermique,
- isoler la toiture,
- isoler les murs extérieurs.
1. remplacer des châssis simple vitrage par des châssis double vitrage à coupure thermique
Comment bien choisir des châssis double vitrage ?
Dans une maison, le vitrage constitue une des sources de déperdition les plus importantes. Dès
lors, remplacer des châssis à simple vitrage par des châssis à double vitrage se révèle assurément
une opération qui offrira immédiatement plus de confort à votre habitation et une plus-value
certaine au bâtiment.
Plusieurs points sont à observer : le châssis, le vitrage, les joints d’étanchéité.
- Le châssis
a. Le châssis en bois massif offre en général une meilleure isolation que le double vitrage luimême. Les essences de bois les plus couramment utilisées sont d’origine exotique : red meranti,
merbau, afzelia doussié… Mais on peut choisir des essences plus locales : chêne d’Europe,
châtaignier…
Il est possible de ne pas traiter le bois mais il doit être répertorié en classe I, II ou III. Il faut
savoir qu’alors le bois grisera. Pour les autres essences ou pour conserver l’esthétique d’origine,
il est indispensable de traiter.
Le traitement consiste en un système complet qui comprend :
- la préservation : elle est réalisée en atelier si l’essence le nécessite par imprégnation en
profondeur par trempage ou sous pression,
- la finition : la première couche est appliquée en atelier, une deuxième couche peut
éventuellement être appliquée de préférence après la fin du chantier et au plus tard six mois après
la pose. Cela doit être spécifié à l’entrepreneur lors de son offre,
- l’entretien : à charge du propriétaire, il doit être préventif; suivant le type de finition choisie,
l’entretien se fera tous les un à sept ans ; le principe consiste à poncer, dépoussiérer et ré-enduire
du produit de finition d’origine.
Dans le cas de traitement, il vous appartient de demander un système de protection recourant à
des produits les plus naturels possibles, ceci aussi bien pour votre santé (lors de l’entretien) que
pour celle du bois et de son recyclage éventuel (la seule composante qui nuit au recyclage du
bois est le produit de traitement). Demandez conseil à des spécialistes.
b. Le châssis en aluminium doit absolument être à coupure thermique. Son avantage majeur est
de ne demander quasi aucun entretien dans le temps. C’est un matériau qui demande beaucoup
d’énergie à la fabrication mais qui est recyclable.
c. Le châssis en PVC demande beaucoup d’énergie au niveau de la fabrication ; le PVC est un
dérivé du pétrole. Il faut veiller à ce qu’il y ait une coupure thermique, avoir des profilés de
renfort en cas de grands formats et savoir qu’il a une grande sensibilité à la dilatation qui impose
des précautions de mises en œuvre supplémentaires. Le PVC n’est pas un matériau recyclable et,
du point de vue développement durable, nous ne le recommandons pas.
- Le vitrage
Le verre est un mauvais isolant. Le fait d’intercaler une lame d’air entre deux feuilles de verre
augmente sa capacité à retenir la chaleur. L’épaisseur optimale se situe entre dix et quinze
millimètres. Le double vitrage le plus standard est actuellement le 4/12/4, c’est-à-dire une feuille
de verre de 4 millimètres, une lame d’air de 12 millimètres et une deuxième feuille de verre de 4
millimètres.
Pour améliorer les qualités isolantes des doubles vitrages, on joue sur :
- la lame d’air : en général, elle est constituée d’air sec immobile mais qui peut être remplacé par
un gaz plus isolant tel que l’argon ou le krypton,
- la finition sur le vitrage, c’est-à-dire: l’ajout sur le vitrage d’une couche métallique transparente
ultra-mince qui lui confère une basse émissivité.
Veillez à ce que l’entrepreneur vous renseigne bien la valeur U (ou ancien k) dans son offre. Une
valeur U inférieure à 2 W/m2K constitue déjà un vitrage à haut rendement. Dans le cas de
vitrage à basse émissivité, cette valeur peut chuter aux alentours de 1,3 W/m2K.
- L’étanchéité à l’air
En parfaite complémentarité de la performance de votre châssis double vitrage, il faudra veiller à
avoir une bonne étanchéité à l’air par le placement d’un joint étanche sur le pourtour du châssis,
tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du châssis. Ces joints doivent rester souples pour jouer leur rôle
à long terme.
- La ventilation
Remplacer vos châssis peut aussi être l’occasion d’y faire insérer des grilles de ventilation pour
veiller à réguler les apports en air frais dans votre maison.
Attention ! Suivant la norme, ces grilles ne sont à prévoir que dans les locaux secs (salon, salle à
manger, bureau, chambre…) et, s’il y a une entrée d’air, il faut prévoir également une
évacuation. Cette dernière est à prévoir dans les locaux humides (cuisine, WC, salle de bains…),
soit par un tuyau vertical sortant en toiture, soit par un mécanisme de ventilation forcée
(ventilateur mécanique). Le transfert de l’air du local sec vers le local humide se fait par un joint
ouvert d’un centimètre sous la porte ou par une grille, prévue à cet effet, dans une porte ou dans
un mur.
- Les interventions complémentaires
Avoir une maison bien orientée peut offrir des gains d’énergie intéressants grâce au soleil qui
rayonne gratuitement dans la maison. Toutefois, en hiver, il faut veiller à conserver cette chaleur
la nuit et, en été, il faut se préserver de la surchauffe. La mise en place de tentures épaisses, de
stores ou encore de volets peuvent vous permettre de réguler votre confort intérieur. Dans le cas
de volets, il faut évidemment faire attention à l’usage de caissons intégrés dans l’épaisseur du
mur et mal isolés et/ou dépourvus de joints étanches.
Enfin, si vous remplacez votre porte, veillez à ne pas y faire insérer la boîte à lettres qui sera
source d’infiltrations d’air. Déplacez-la plutôt vers un caisson isolé et étanche.
2. Isoler la toiture
Comment isoler une toiture inclinée existante ?
Le critère essentiel pour isoler une toiture inclinée est qu’elle soit pourvue d’une sous-toiture. La
sous-toiture est cette membrane qui canalise toutes les entrées d’eau éventuelles vers la gouttière
ou le chenal d’évacuation.
Elle se présente couramment sous la forme d’une feuille transparente micro-perforée, d’un
papier-carton bitumé ou encore sous des formes plus rigides : panneaux, voliges…
L’espace entre la sous-toiture et le revêtement de toiture permet aussi l’assèchement des
matériaux.
Il est important de savoir que, dans une toiture en tuiles ou en ardoises, il y a toujours un risque,
soit d’infiltration d’eau lors de pluies battantes, soit de condensation en sous-face du revêtement
de toiture. S’il n’y a pas de sous-toiture, cette humidité risque alors d’abîmer l’isolant
Ce conseil essentiel est primordial : sans sous-toiture, pas d’isolation de toiture ! Si vous n’avez
pas de sous-toiture et que vous voulez limiter votre intervention à peu de frais, il vaut mieux se
cantonner à isoler le sol des combles.
L’isolation prendra tout l’espace existant entre la sous-toiture et le pare-vapeur sans laisser de
vide. La seule limite d’épaisseur d’isolation sera l’épaisseur de la structure. Si vous placez
l’isolant entre pannes et/ou chevrons et que cette épaisseur vous paraît insuffisante, vous pouvez
placer un contre-chevron pour augmenter l’épaisseur totale.
- Les raccords
Les points importants à surveiller sont les raccords. Le principe est de veiller à avoir la meilleure
continuité d’isolation possible.
La mise en œuvre doit, bien entendu, être soignée. Un joint ouvert entre deux panneaux isolants
ou entre un isolant et un élément porteur établit une fuite d’air. Cette faiblesse dans l’enveloppe
isolante sera source de déperditions importantes et constituera aussi une zone critique pour la
condensation.
Les autres points de raccord où il importe d’être vigilant sont les suivants :
- le point bas de toiture (pied de pente),
- le point haut (faîte),
- le pourtour des fenêtres de toiture,
- l’ensemble des éléments traversant la toiture (gaines, cheminées…).
Une fois l’isolant placé entre les chevrons ou dans une nouvelle sous-structure, il faut placer un
pare-vapeur (toujours du côté intérieur) en veillant à bien fermer les joints du pare-vapeur luimême, mais également entre le pare-vapeur et les éléments de rencontre (murs, éléments de
charpente, fenêtres de toiture…).
- La finition
Une fois le pare-vapeur en place, la finition peut être réalisée si l’occupation le nécessite. La
meilleure solution consiste à placer un lattage sur la structure retenant le pare-vapeur et à fixer la
finition sur ce lattage : panneaux OSB, panneaux d’agile… Si des câbles électriques doivent
passer en toiture, ils utiliseront l’espace créé par la latte pour se positionner, sans percer ou
endommager le pare-vapeur.
3. Isoler les murs extérieurs
Comment isoler un mur existant ?
Trois possibilités se présentent :
- isoler par l’extérieur,
- isoler par l’intérieur,
a. Isoler par l’extérieur
En isolant par l’extérieur, la capacité qu’ont les murs d’emmagasiner la chaleur dans leur masse
(ou inertie thermique) est conservée. Energétiquement parlant, c’est assurément une solution
efficace… Mais il faut aussi bien soupeser les impacts de cette isolation extérieure tels que la
modification d’apparence de la façade, la difficulté de certains raccords (gouttières, tuyaux de
descente, châssis…), les éventuelles démarches administratives (permis d’urbanisme)...
b. Isoler par l’intérieur
Au niveau du coût, cette solution est sans doute moins onéreuse, d’autant qu’on peut choisir de
n’intervenir que dans une zone limitée de la maison.
Le principe consiste à ajouter une isolation et à lui apporter une finition.
Les techniques utilisées sont les suivantes :
- panneau isolant + enduit de finition (argile…),
- isolant + sous-structure + habillage bois, panneau, plaque d’argile...
L’intervention est, somme toute, assez simple mais, dans ce cas-ci, il est beaucoup plus difficile
d’éliminer les ponts thermiques existants. Aussi, si on ne peut les supprimer complètement, il
faut veiller à limiter au maximum leur impact.
Et après ?
Après avoir procédé à toutes ces opérations d’isolation complémentaires de votre maison, il vous
restera à adapter votre système de chauffage, puisque votre chaudière sera devenue trop
puissante par rapport à vos besoins d’énergie.
Mais avant tout…
Renseignez-vous auprès de la Région wallonne : des conseils vous seront donnés et des primes
vous aideront à réaliser vos projets.
Visitez le site Internet : http://www.energie.wallonie.be
Conclusion : un acte responsable
Nous ne construisons pas seulement pour aujourd’hui. Notre maison est un héritage que nous
laissons à nos enfants et à la Terre. Cet héritage, il nous appartient pleinement d’en laisser une
trace dont nous serons fiers.
Dès à présent, il est possible de réaliser des habitations au climat intérieur sain et confortable
avec un besoin en énergie si faible qu’elles peuvent se passer de système de chauffage. Utopie ?
Non, réalité ! On les appelle maisons passives. Déjà des milliers d’exemples se sont érigés en
Autriche, en Allemagne et aux Pays-bas. En Belgique, les deux premiers exemples ont démarré
en Flandre durant l’année 2003 (visitez le site Internet : www.passiefhuisplatform.be).
Le principal objectif des maisons passives est de réduire les pertes par transmission. D’où la
mise en place d’une isolation renforcée ! Cela peut se traduire par des épaisseurs d’isolation de
quarante centimètres dans les toitures et les parois verticales, de vingt-cinq à trente centimètres
dans les planchers ; cela implique aussi le recours au triple vitrage. Une attention toute
particulière est apportée à la mise en œuvre afin de ne pas créer de ponts thermiques (pour de
telles maisons, le bois massif utilisé seul constitue un pont thermique). La maison doit être
parfaitement étanche à l’air (des essais de mise en pression ou dépression sont fortement
recommandés). La ventilation sera de type mécanique avec récupération de chaleur. Enfin, tous
les apports gratuits du soleil sont favorisés : bonne orientation, larges ouvertures au sud,
utilisation de panneaux solaires …
S’il est vrai qu’une telle approche demande un effort supplémentaire, celui-ci n’est pas toujours
d’ordre financier mais plutôt de l’ordre de la réflexion. Bien pensé, il se traduit par une
amélioration de notre qualité de vie personnelle, avec les autres et avec notre environnement. Et
si demain nous ne construisons pas tous des maisons passives, il sera possible de s’en approcher
et ainsi de mieux isoler nos maisons pour mieux préserver notre planète.
L’isolation est la clé qui mène aux économies d’énergies, en ce qui concerne l’habitat.
L’urgence, aujourd’hui, se trouve plus dans la nécessité d’économiser l’énergie, tout en
optimalisant le niveau de confort qui est celui de nos maisons, que dans la recherche
d’hypothétiques sources nouvelles dont les limites seraient, de toutes façons, directement liées à
l’ampleur du gaspillage éhonté que nous nous permettons encore trop souvent. Il est désormais
indispensable que les pouvoirs publics mettent en place des politiques dynamiques afin qu’une
vision renouvelée de nos habitats voie donc le jour en Wallonie, à Bruxelles, et sur l’ensemble
du continent européen. Tous les efforts doivent désormais s’orienter vers une qualité énergétique
optimale des bâtiments en favorisant les bonnes pratiques d’isolation.
Il y a, d’ailleurs, fort à parier que le coûts des carburants « traditionnels », qui nous nous tiennent
au chaud pendant les mois d’hiver, augmente de manière régulière dans les années qui vont
venir. Notre approvisionnement en gaz et en produits pétroliers sera de plus en plus
hypothétique, étant donné la spéculation croissante qui agite les cours de ces produits ;
l’électricité « verte » et renouvelable, issue notamment de l’énergie éolienne, devra lentement
mais sûrement prendre le pas sur l’électricité nucléaire, dangereuse et polluante ; des
infrastructures nouvelles, individuelles et collectives, devront être intégrées à l’habitat qui sera,
de plus en plus, amené à répondre par lui-même aux impératifs énergétiques qui sont les siens.
Panneaux solaires, pompes à chaleur, éoliennes individuelles seront sans nul doute à promouvoir
dans l’avenir… L’utilisation de la biomasse renouvelable – le bois, avant tout – devra être remise
au goût du jour, par le biais de poêles de masse, notamment.
Toutefois, c’est bien notre conception même de l’habitat qui devra évoluer dans les prochaines
années. Il sera vain d’édifier de beaux bâtiments pour se poser ensuite la question insoluble du
« comment chauffer » ? Désormais, la conception de nos logis devra intégrer cette donnée dès le
commencement. Le choix du terrain, le choix de l’orientation de l’édifice, l’agencement
spécifique de groupes d’habitations compacts permettant d’éviter globalement les déperditions
d’énergie et surtout, n’ayons pas peur de le répéter, la qualité d’une isolation correctement
pensée, seront des éléments prépondérants dans le travail de l’architecte. Et que dire de la masse
des bâtiments existants qu’il faudra adapter ? Il est temps, à présent, de faire de ces données une
priorité dans leur formation. Il est temps également de former, en suffisance, des professionnels
techniquement compétents.
Reste enfin, l’argument final : la Terre qui nous porte, nous le savons tous, ne tolérera jamais
huit milliards d’êtres aussi voraces en énergies que l’Occidental de la seconde moitié du XXe
siècle…
Bibliographie
- Jean-Pierre Oliva, L’isolation écologique, éditions Terre Vivante, Mens, France, 2001.
- Françoise Jadoul et Réseau Eco-consommation, La Terre est notre maison, éditions Luc Pire,
Bruxelles, 2002.
- Eco-logis, Öko-test, sous la direction de Thomas Schmitz-Günther, éditions Könemann,
Cologne, 1999.
- Vivre au naturel, David Pearson, Flammarion, 1999.
- Optimisez votre maison, Région wallonne, 2002 et 2003.
- Construire avec l’énergie, Région wallonne, 2004.
- Isolation thermique des murs en creux, outil didactique, FFC et CIFFUL, 1996.
- Isolation thermique des toitures, outil didactique, FFC et CIFFUL, 2001.
- La ventilation des habitations, outil didactique pour l’enseignement technique et professionnel,
FFC et CIFFUL, 2001.
Quelques sites Internet pour en savoir plus :
www.foamglas.be
www.isover.be
www.isover.fr
www.rockwool.fr
www.isorex.com
www.efisol.fr
www.cstb.fr
www.natilin.com
www.batiplum.com
www.eco-logis.com
www.habitat-sain.com
livios.be
gc.met.wallonie.be
www.ubatc.be