FRONT NATIONAL FRONT NATIONAL

Transcription

FRONT NATIONAL FRONT NATIONAL
CONSEIL RÉGIONAL RHÔNE-ALPES
ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE
des 30 et 31 mai 2013
FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE
Rapport n°13.02.308 :
POUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA QUALITÉ DE
LA FORMATION EN APPRENTISSAGE EN RHÔNE-ALPES
FRONT NATIONAL
INTERVENTION DE M. Dominique MARTIN
(6 minutes)
Monsieur le Président, chers Collègues,
Vous le savez, le Front National est très attaché à
l’apprentissage qu’il défend depuis des décennies dans
cette Assemblée, bien avant 2005, alors que notre
collectivité venait d’en récupérer la responsabilité pleine
et entière, quand vous nous avez présenté en avril votre
premier plan pour le « Développement maîtrisé de
l’apprentissage » avec votre volonté affichée de passer de
32 000 à 50 000 apprentis avant 2010. Mais en 2013 ils
ne sont encore que 43 000.
Bien avant avril 2008 aussi, lorsque vous nous avez
confirmé après trois longues années de réflexion « les
objectifs et adaptation des modalités d’intervention de la
Région ».
AP des 30 et 31 mai 2013
Groupe FN
1/8
C’est pourquoi huit ans plus tard nous ne pouvons que
partager l’exposé de vos motifs et le bilan que vous nous
faites en matière d’apprentissage.
On a même pu apprécier la détermination qui semblait
sincère du Professeur Meirieu lorsqu’il nous a fait part en
commission de vos ambitions.
Mais la lecture de vos 6 objectifs nous a bien refroidit, et
nous fait comprendre pourquoi huit ans plus tard (20052013) vous n’en êtes malheureusement qu’a mi-chemin
(plus 7 000 apprentis au lieu des 15 000 annoncés).
À ce demander si il y a véritablement un pilote dans
l’avion Région, à l’instar de votre gouvernement Ayrault
qui n’a plus de Ministre en charge de la Formation
Professionnelle et de l’Apprentissage, ce dernier, M.
Thierry Repentin, ayant été nommé le 19 mars dernier
Ministre chargé des Affaires européennes, sans être
remplacé à l’Apprentissage…
L’objectif n°1 : « développer une offre de formation
par apprentissage conciliant les enjeux du monde
économique et les aspirations des jeunes » tombe
sous le sens, et si j’osais, je dirais que vous enfoncez des
portes ouvertes. Mais il n’est jamais trop tard pour vous
adapter aux réalités économiques du 21ème siècle.
L’objectif n°2 : « améliorer la pratique pédagogique
de l’alternance dans les CFA » s’impose tant on sait
que ce n’est pas le cas. En effet, trop souvent encore le
décalage pédagogique est énorme : outils, matériels et
AP des 30 et 31 mai 2013
Groupe FN
2/8
machines obsolètes ; méthodes de travail dépassées ;
connaissances des nouveaux matériaux insuffisantes ;
etc…
Le volet purement pédagogique de cet objectif n°2 nous
laisse perplexe : on se demande qui de l’apprenti ou du
maître de stage sera le plus surveillé, et comment fera le
maître de stage, surtout dans les TPE, pour remplir tous
les documents de correspondance que vous souhaitez
mettre en place.
Quant au volet purement éducatif de cet objectif n°2, il
nous laisse sur le cul (ça c’est pour Mélenchon), et je vous
cite partiellement :
« Le second volet, éducatif, inséparable du premier et
de la formation proprement professionnelle, favorise
le développement personnel et citoyen de l’apprenti.
Il permet, en particulier, de :
• lutter contre les discriminations de toutes
natures.
• contribuer à développer chez l’apprenti un
comportement citoyen…
• placer les enjeux de santé publique au cœur des
réflexions…
• proposer aux jeunes les plus fragiles, notamment
ceux résidant dans les zones urbaines sensibles,
toutes les actions sociales existantes…
Nous y voilà : après l’abandon par les familles de leur
progénitures, après l’échec de l’Éducation Nationale et ses
enseignants qui n’en peut mais de cette clientèle, il s’agit
par l’apprentissage de gérer les effets collatéraux de
l’immigration.
AP des 30 et 31 mai 2013
Groupe FN
3/8
On ne peut qu’accéder à votre objectif n°3 :
« améliorer les conditions de vie et de formation
des apprentis », mais compte-tenu de votre objectif n°2
on peut légitimement craindre que les maîtres
d’apprentissages et les personnels des CFA se
transforment en assistantes sociales. J’ose à peine vous
prévenir que ce ne sera pas le cas pour la majorité des
maîtres de stage.
L’objectif n°4 : « engager tous les CFA dans une
démarche d’éco-responsabilité structurée » pourrait
nous faire sourire, si ce n’était pas là l’expression évidente
de la pensée socialo-écolo-marxiste qui ce veut
dorénavant transversale à tout et finalement à rien ; sans
doute une caution politique à vos drôles d’alliés verdâtres.
Votre utopie nous touche : la maison brûle, mais vous
continuez de vous préoccuper de la couleur du papier
peint.
L’objectif n°5 : « renforcer l’efficacité des aides aux
employeurs d’apprentis (AEA) » nous séduit, vraiment,
car c’est essentiel si l’on veut que le système fonctionne :
pas d’apprenti sans maître d’apprentissage, c’est une
évidence.
Mais quand on totalise l’aide de base, 1000 € par an, avec
les
bonifications possibles (de 300 à 600 € sous
certaines conditions) on s’aperçoit que l’aide maximum ne
peut être que de 1900 €, ce que nous estimons
largement insuffisant pour être vraiment motivant.
AP des 30 et 31 mai 2013
Groupe FN
4/8
Prendre un apprenti en formation a un coût pour
l’entreprise :
• le salaire du stagiaire ;
• le salaire du maître de stage ;
• l’immobilisation du poste de travail, les outils, la
matière, etc…,
• la médecine du travail ;
• les frais administratifs, la paperasserie inévitable, car
nous sommes en France.
Puisqu’il s’agit de la formation aux métiers, rendez
l’initiative et la liberté aux entreprises pour gérer la
transmission de leurs savoir-faire.
Que le maître de stage soit rémunéré par la collectivité
comme l’est l’enseignant par l’Éducation Nationale, que
l’entreprise soit aidée également par la collectivité comme
cette dernière participe au fonctionnement et à
l’investissement de l’Éducation Nationale, et vous verrez
que les TPE et les PMI-PME prendront des stagiaires en
masse.
Cela aurait en outre l’avantage de sauver l’emploi des
seniors, ainsi valorisés par cette belle mission qui serait
celle de transmettre leur savoir-faire, fruit d’une vie de
travail.
L’objectif n°6 enfin : « promouvoir et valoriser
l’apprentissage, améliorer l’orientation », je dirais
qu’il serait grand temps de le faire pour de bon, et non à
votre façon avec des plaquettes (« Le Guide de
l’Apprentissage » », des salons (« Le Mondial des
Métiers », les « Olympiades des métiers ») ou des
AP des 30 et 31 mai 2013
Groupe FN
5/8
« Centres d’Aide à la Décision » véritables boîtes à sucre
pour les Chambres Consulaires.
Depuis des décennies, vous avez dévalorisé la formation
aux métiers et les salaires des travailleurs en faisant appel
à une forte immigration de travail d’abord, puis en
favorisant l’euro-mondialisme qui a poussé nos entreprises
soit vers la faillite, soit vers les délocalisations. Ne le
déplorez pas aujourd’hui, il faut vous en prendre qu’à
vous-mêmes, droite et gauche confondues. Vous êtes
tous responsables et tous coupables.
Et l’énorme crise sociale qui s’amorce, avec ses
licenciements en masse, va faire voler en éclats vos plans,
comme vos illusions.
Vous avez des yeux pour voir, et pourtant vous êtes
aveugles. Vous avez des oreilles pour entendre, et
pourtant vous êtes sourds.
Dans ces conditions, peut-on croire sincèrement que les
entreprises, déjà soumises à d’énormes contraintes
réglementaires pour accueillir des stagiaires, vont en
multiplier le nombre, alors qu’elles sont en difficulté
financière, qu’elles débauchent, et qu’elles n’ont plus de
liens privilégiés avec leur CFA.
Depuis près de cinquante ans, l’Éducation Nationale
considère la formation aux métiers comme un
enseignement de seconde zone réservé aux enfants dits
en « échec scolaire ». Et les familles tombent dans le
leurre du bac facile, et des études supérieures pour tous.
L’expérience montre pourtant que l’on accède plus
AP des 30 et 31 mai 2013
Groupe FN
6/8
facilement à un métier par l’apprentissage, alors que les
diplômés gonflent les chiffres de Pôle Emploi.
Il devient urgent de revaloriser la formation aux métiers et
ce, dès l’entrée dans le second cycle : apprendre un
métier dès l’âge de 14 ans, c’est l’assurance d’avoir un
emploi avant l’âge de 20 ans. Transmettre un savoir-faire,
un métier, est aussi utile à la société que de former des
professeurs et des chercheurs. Grâce à l’apprentissage,
certains enfants motivés, intéressés et reconnus,
parviennent au statut d’ingénieur.
Pour réussir, il faudrait :
• Mettre l’entreprise au centre de tout dispositif, et lui
donner les moyens de transmettre ses savoir-faire.
• Mettre à égalité de moyens, apprentissage et
scolarité.
• Mettre à égalité de reconnaissance, formation aux
métiers et filières « diplômantes ».
L’apprentissage, victime de la dépréciation du travail
manuel et du prolongement de la scolarité est désormais
perçu par l’entreprise comme une charge supplémentaire.
Le choix du maître d’apprentissage, la revalorisation des
métiers et le retour à une logique de liberté concernant un
financement qui devrait profiter aux entreprises, surtout
les PME et le TPE, constitueraient des axes de progrès.
Car seules les entreprises créent de l’emploi, et elles
seules transmettent les savoir-faire, tout en restant à la
pointe de la technologie.
AP des 30 et 31 mai 2013
Groupe FN
7/8
Désolé, mais le Front National ne peut pas cautionner un
tel gâchis, un tel gâchis financier, mais surtout un tel
gâchis humain et social.
Le Front National restera résolument pour l’école de
l’effort, pour l’école du mérite, et continuera d’aider
toutes celles et tous ceux qui veulent s’élever, dans leur
propre intérêt, comme dans l’intérêt de la collectivité
toute entière, plutôt que de profiter de tous les avantages
sociaux qui entretiennent l’oisiveté et la décadence de
notre société.
Monsieur le Président, chers Collègues,
Je vous remercie de votre (aimable) attention.
AP des 30 et 31 mai 2013
Groupe FN
8/8