Les torchères de la Salle de bal

Transcription

Les torchères de la Salle de bal
Les torchères de la Salle de bal du château de Fontainebleau
Mariage de Ferdinand Philippe d'Orléans et Hélène de Mecklembourg-Schwerin. Le mariage civil dans la Salle de bal. Détail du cabinet en
porcelaine de Sèvres commémorant le mariage, 1841.
Les torchères sont enregistrées sur les inventaires du château en 1839 (inv. F 18373) après avoir été fournies par
Callix fils d'après les ordres de Dubreuil, architecte des Bâtiments de la Couronne sous Louis-Philippe. Elles
étaient destinées à la "galerie Louis-Philippe", c'est-à-dire la Salle des Colonnes, aménagée sous la salle de Bal.
Apparemment, 8 torchères sont livrées : 6 intégralement dorées, avec leurs socles, et deux non dorées (inv F
18374), sans socle, vraisemblablement en cas d'accident.
Les 8 torchères dorées sont mentionnées dans le mémoire de l'entrepreneur, mais seulement 6 (les dorées)
servent dans la salle des Colonnes (visibles sur la plaque de porcelaine du coffret de la duchesse d'Orléans).
Elles sont mentionnées à cet emplacement dans les différents inventaires du palais : en 1855 (inv. F 759) et en
1894 (inv. F 1293 C).
Voici la description de ces objets en 1894 :
« 6 Candélabres en bois et fer, avec décor en carton-pierre à treize lumières sur deux gradations, composés de :
un socle triangulaire, un piédouche hexagone avec trois enfants supportant un pied rond, tige à colonne, ornée
de cannelures torses ; au-dessus un vase portant neuf branches à col de cygne avec bobèches, en forme de
têtes de satyres ; les quatre autres branches formant la deuxième gradation sont munies d'un rameau à fleuron ;
au-dessus une coupe pour recevoir une lampe.
Haut. 2,20 ; Diam. 0,70
(Ces candélabres sont en très mauvais état).
2 piédestaux en bois de sapin peint en noir forme triangulaire.
Haut. 0,32 ; D/m. 0,80
4 piédestaux en bois idem peint couleur marbre, forme triangulaire.
Haut. 0,35 ; D/m. 0,70
Rez-de-chaussée - Galerie des colonnes.
Vues en 1907, 6 Candélabres en très mauvais état. »
Les candélabres supportaient 12 bougies et, au centre du bouquet, un piédouche pour une lampe à huile
fonctionnant avec un mécanisme de type Carcel.
Les torchères ont été utilisées pour diverses réceptions dans la salle de bal, où elles offraient effectivement un
accord particulier avec le décor de la Renaissance et les lustres et grands bras de lumière en bronze inspirés des
créations du XVIe siècle.
Elles semblent avoir subi rapidement des accidents car elles sont considérées en mauvais état en 1894.
Des torchères en carton-pierre
La technique du carton-pierre est relativement ancienne puisqu'elle est utilisée au moins dès le règne de Louis
XIV pour réaliser à moindre coût des ornements. Il s'agit souvent d'un mélange de papier, de filasse, parfois d'un
peu de plâtre. Cet amalgame permet de réaliser aisément des moulages, notamment des petites consoles pour
les corniches, qui ont l'avantage d'être assez léger et de pouvoir donner l'illusion d'être sculptés une fois dorés ou
peints couleur pierre.
La réalisation de Callix fils pour Fontainebleau est nettement plus ambitieuse car les torchères mesurent près de
2 m de haut, elles sont en ronde-bosse et très développées en circonférence. Un axe central en bois et en fer
assure la rigidité de l'ensemble. De même, dans les bras supportant les bobèches pour les bougies, des fils de fer
assurent la résistance du carton-pierre.
L'étude de la restauration et l'intervention programmée sur une torchère a permis de mieux appréhender ce
matériau très en vogue à partir des années 1830 et de renforcer le goût historiciste qui s'exprime dans
l'aménagement de la salle de bal sous Louis-Philippe.
Restauration de 4 torchères
Torchère C2
Torchère C4
Torchère C5
Torchère C6
9 990 € TTC
8 436 € TTC
8 658 € TTC
7 104 € TTC
Départ d’une première torchère pour une restauration-étude en janvier 2014 grâce au
mécénat d’un particulier