Cahier pédagogique du spectacle
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Cahier pédagogique du spectacle
DOSSIER PEDAGOGIQUE La Scaphandrière CONTACT Théâtre du Phare – Olivier Letellier Fanny SPIESS - Administratrice 09 54 48 25 39 / 06 07 36 82 56 [email protected] 1 La Scaphandrière Un projet du Théâtre du Phare - Olivier Letellier Théâtre de récit et images - à partir de 10 ans Equipe artistique Mise en scène Olivier Letellier Texte et collaboration à la conception scénique Daniel Danis Collaboration artistique Cie Songes Mécaniques Scénographie d’image Ludovic Fouquet Régie, environnements image et son Didier Léglise Comédien Julien Frégé Photographies Krista Boggs Création lumière Lionel Mahé Régie Sébastien Revel 2 L’Histoire Pierre vit à Titville, aux abords du « lac-Loque », avec sa famille de misère. Azarias, Le Père, une catastrophe nucléaire, s’en va chaque jour pêcher les précieuses perles rouges ; La Mère veut « déplumer des cheveux » sa fille Philomène qui, Elle, ne pense qu'à s'acheter du « gribouillage de face » pour cacher ses laideurs d'adolescence. Dans la forêt de son enfance, Pierre construit des cabanes et s'accroche à ses rêves pour grandir. Sur les rives du « lac-Loque », chacun espère devenir riche pour combler ses « malheurs de tête ». Alors les plus pauvres plongent, toujours plus profond, dans son eau de mort, pour s'enivrer d'espoir et d'illusions, et trouver l’huître à perle rouge qui assurera leur fortune. Jour après jour, l’eau s'insinue dans la moindre plaie, rend les bouches molles à mourir, et avale les pêcheurs « pour le restant de leur vie ». Le Lac dévore d'abord Le Père, puis La Mère... Philomène commence par y noyer sa peine d'amour, et décide de plonger à son tour. Pour tenter de sauver sa sœur, Pierre construit avec ses "Chums" une "machine scaphandre" ... L’auteur Daniel Danis, dramaturge et metteur en scène, vit au Québec. En 1993, Celle-là (création, m. en s. Louise Laprade, Espace Go) obtient le Prix de la Critique de Montréal, le Prix du Gouverneur général du Canada ainsi qu’en 1995, le Prix de la meilleure création en langue française du Syndicat Professionnel de la Critique Dramatique et Musicale (m. en s. Alain Françon, Théâtre Ouvert, Paris). Cendres de cailloux (création, m. en s. L. Laprade, Espace Go/m. en s. Vincent Goethals, Le Grand Bleu) a reçu le Prix du meilleur texte original lors de la Soirée des Masques (Montréal), le Premier Prix du Concours International de Manuscrits du Festival de Maubeuge et le Prix Radio France International. Le Chant du Dire-Dire (création, m. en s. René Richard Cyr, Espace Go) reçoit de nouveau à Paris le Prix de la meilleure création en langue française (m. en s. Alain Françon, Théâtre National de la Colline). Elle entre également au programme de la Schaubühne dans la mise en scène de Peter Wittenberg. En 2002, Le Langue-àLangue des chiens de roche (création, m. en s. René Richard Cyr, Théâtre d’Aujourd’hui) lui vaut à nouveau le Prix du Gouverneur général du Canada. e, roman-dit (création, m. en s. Alain Françon, Théâtre de la Colline) a reçu le Grand Prix littéraire dramatique 2006 (France). Le Pont de pierres et la Peau d’images (création m. en s. Jacynthe Potvin, Festival Les Coups de théâtre/m. en s. Vincent Goethals, Le Grand Bleu). La pièce a obtenu en 2006 le Prix de théâtre Meilleure découverte (m. en s. Barbara Rufin, Zone Urbaine Théâtre -Collectif Cil). Il a écrit et mis en scène Bled et Kiwi. Outre au Québec, ses pièces sont jouées et reprises à Toronto, Vancouver, Calgary, Edmonton, ainsi qu’en Écosse, en Irlande, en Belgique, en France, en Allemagne, en Serbie et au Mexique. http://compagniedanieldanis.blogspot.com/ 3 Note d’intention L’amour fraternel, l’amitié, l’estime de soi sont autant de thèmes universels qui se mêlent de façon ambivalente en chacun de nous. Dans La Scaphandrière, ces thèmes sont portés par l’histoire d’une famille échouée dans une réalité sombre (disparition des parents, pauvreté, addiction, combat pour survivre). Une succession d’événements tragiques conduira les orphelins à s’immerger dans un univers devenu onirique pour qu’enfin s’ouvrent de nouvelles perspectives. Comme pour mon précédent spectacle, Oh boy !, je souhaite raconter cette histoire aux jeunes, aux adolescents et leurs familles. La langue de Daniel Danis nous transporte dans un monde onirique, mais c’est aussi un regard dur posé sur le monde d’aujourd’hui. Quel rapport peut-on entretenir avec lui lorsque l’on perd ses repères ? Comment grandir, se construire dans ce monde ? Quelle nécessaire légèreté faut-il garder, par l’humour, par le rêve… J’ai fait le choix d’un comédien seul en scène. Il sera le passeur de l’histoire. A la frontière du narrateur et des personnages, il esquisse leur ombre, leur voix, leur main, leur reflet sans jamais les incarner totalement. La conception scénique repose sur un dispositif interactif, théâtre, conte et image. Un spectacle « tout public », qui fait le pari d’une narration qui s’appuie sur la photographie et un dispositif de captation vidéo interactif. L’image est un partenaire de jeu, un « objet géant » à inventer, trafiquer. Avec la complicité de Songes mécaniques, l’aspect « technologique » de la phase de conception s’efface pour laisser place à une dimension poétique dans le spectacle. Daniel Danis est un auteur de théâtre. « Olivier Letellier est un conteur et metteur en scène qui souhaitait que j’écrive un récit de théâtre » écrit-il. Le récit est au cœur de mon travail depuis de nombreuses années. Avec Daniel Danis, la poétique de la langue pourrait créer une distance, mais l’adresse directe au public, propre au conte, est là pour réunir le conteur / comédien, le public et l’histoire. Cette expression particulière de récit constitue le point d’orgue de notre rencontre, autour de cette forme innovante du « roman-dit ». Olivier Letellier, metteur en scène 4 Conception scénique Comment la parole accompagne-t-elle une image, comment y prend-elle naissance, comment la fait-elle vivre ? Ces questions ont nourri Daniel Danis lors de l’écriture de ce « roman-dit », en intégrant les possibilités narratives induites par un dispositif technologique, l’écran vidéo, ou empruntant à d’autres narrations, telles que le roman-photo. Le texte a été écrit à partir de photographies d’un lac de sel en Arizona, réalisées par Krista Boggs. Sur le plateau, ces photographies sont présentes dans des boîtes d’archives occupant les tiroirs d’un lit à roulettes (qui relève autant du lieu du rêve, de la chambre d’enfance, du castelet que de la « scaphandrière » inventée par Pierre pour sauver sa sœur) ; un lit tout à la fois table, cercueil, appareil de plongée, camionnette, pont de navire. Pierre revisite des archives photographiques de la famille : seul en scène, il fait entendre tous les personnages, au fur et à mesure que les souvenirs émergent des photographies ; celles-ci apparaissent sur un écran en arrière de lui, sur les parois du lit, ou au sol, dessinant alors un lac d’images dans lequel il se déplace, comme on plongerait dans ses souvenirs. Le principe du conte est de faire advenir l’ensemble des composantes d’une histoire (actions, protagonistes, décors, paysages) par la parole. D’où notre volonté de partir d’un dispositif réduit (un écran, un lit, des photos et des caméras dissimulées), pour explorer ensuite la façon dont les images peuvent être déclenchées, modifiées, pilotées par la parole et la gestuelle du comédien, ou par le déplacement des éléments de décor. La mise en scène utilise également le principe de reconnaissance vocale, en lien avec l’origine orale du conte (pratique fondatrice du travail d’Olivier Letellier), et la projection de texte sur l’écran : une manière d’explorer l’origine écrite du texte de Daniel Danis. Le pilotage de la vidéo par la voix et la présence typographique du texte font partie des questionnements de fond que nous développons actuellement avec la Cie Songes mécaniques. Tous les éléments du spectacle cherchent ainsi créer un langage scénique inédit : une rencontre entre la tradition orale et les procédés technologiques. La Scaphandrière est un « récit d’image », dans lequel la poésie des images et de la parole s’entremêlent. Ludovic Fouquet – Cie Songes Mécaniques 5 Pistes pédagogiques… … AUTOUR DE LA FORME En amont du spectacle : Lire le texte en classe (disponible sur demande auprès du Théâtre du Phare). A partir d’extraits choisis de La Scaphandrière, analyser les spécificités d’un texte de théâtre. Imaginer ensemble les différentes possibilités pour mettre en scène les personnages de l’histoire et les différentes situations : quel point de vue adopter ? est-il nécessaire de mettre en scène tous les personnages ? comment figurer le lac de perles, la scaphandrière, les différents lieux de l’actions ? Aborder les notions relatives au théâtre et à la mise en scène : l’auteur, le metteur en scène, le parti pris, le point de vue, la suggestion, la scénographie. En quoi consiste le travail du comédien ? Pistes d’activités théâtre : www.crdp.ac-creteil.fr/telemaque/comite/theatre.htm En aval : Question du jeu dramatique : comment, pour un seul comédien, suggérer la présence de plusieurs protagonistes ? Repérer les techniques utilisées dans le spectacle (changement de voix, d’expression, placement dans l’espace, apparition d’une image…). Comparer des passages du texte et de la pièce scénique. Analyser les choix de mise en scène. Autour de la scénographie : choisir un extrait du texte faisant particulièrement appel à la notion d’univers, de décor, et proposer aux élèves d’imaginer et/ou de dessiner leur propre vision de l’espace scénique. … AUTOUR DU CONTENU A travers l’histoire de Pierre-Aimé et de sa famille, un ensemble de sujets et de questions sont évoqués, qui pourront être approfondis et débattus en classe avant ou après la représentation : la famille, la fratrie, l’amitié le rêve l’addiction, le cheminement de l’ivresse vers la dépendance la mort la pauvreté, l’exploitation l’estime de soi 6 Pistes de ressources littéraires, théoriques et pratiques autour du contenu : Sur la famille : www.crdp.ac-creteil.fr/telemaque/comite/famille.htm « La famille dans le roman, l'album, le documentaire (cycle 3) » de Nadia Miri, Michel Peltier, Isabelle PeltierLecullée, édité par Bordas/pédagogie. www.crdp.ac-grenoble.fr/doc/litt_jeun/biblio/biblio_famille.pdf Sur le rêve : www.crdp.ac-creteil.fr/telemaque/comite/reve.htm www.crdp.ac-grenoble.fr/doc/litt_jeun/biblio/reve.htm Sur l’addiction et l’alcoolisme : www.centredesaddictions.org www.drogues-dependance.fr www.tasante.com/article/2/DePendanCes www.doctissimo.fr/html/dossiers/addictions.htm Sur la mort : jeunesse.lille3.free.fr/article.php3?id_article=770 www.livre-franchecomte.com/pdf/conservation/RessourceCRRLJmort.pdf Sur la mondialisation, le rendement, la pauvreté : « La Mondialisation », de Philippe Moreau Defarges, Collection "Que sais-je ?", PUF, 2010 « A qui profite le développement durable ? », de Sylvie Brunel, Larousse, 2008 7