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OU ES-TU ?
(Genèse 3.9)
Cédric Chanson
La Colline, le 16 octobre 2016
Soli Deo Gloria
1.
La première question
Savez-vous quelle est la première question que Dieu pose aux êtres humains ?
La première question de Dieu dans la Bible ? … à Où es-tu ? On la trouve au tout
début de la Bible, dans la Genèse. Genèse 3, verset 9 : L’Eternel Dieu appela l’homme
et lui demanda : Où es-tu ?
2.
Survol de Genèse 1-3
Voici le contexte de cette question : Où es-tu ?
Genèse, le premier livre de la Bible, au premier chapitre : Dieu crée toutes choses.
Verset 1 : Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Puis vient le récit de la
création de toutes choses, et finalement des êtres humains. V.27 : Dieu créa les hommes
pour qu’ils soient son image, oui, il les créa pour qu’ils soient l’image de Dieu. Il les
créa homme et femme. Et au dernier verset, 31 : Dieu considéra tout ce qu’il avait créé,
et trouva cela très bon.
Genèse 2 : Zoom sur la création des êtres humains… Création de l’homme, puis de
la femme. Dieu les place dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder. Tout n’est
qu’harmonie, beauté, bonté, paix, joie, abondance, vie. Les êtres humains vivent en
pleine harmonie l’un avec l’autre, avec la création et avec leur créateur.
Et on arrive au chapitre 3 de la Genèse. Genèse 3, c’est la catastrophe. Aucune
explication n’est donnée dans toute la Bible pour ce désastre. L’harmonie est brisée. Le
mal fait son entrée dans le monde sous la forme du serpent. C’est tellement scandaleux,
qu’aucune explication n’est possible. Les humains se rebellent contre leur créateur. Ils
mangent du seul arbre du jardin dont Dieu leur avait dit de ne pas manger les fruits. Et
les conséquences vont être désastreuses. Non seulement pour eux, mais pour toute la
création. A partir de ce moment, la mort fait son entrée. Et avec elle, toutes les
souffrances, la maladie. Le mal commence à régner : discorde, haine, injustice, guerre,
etc.
Ce qui se passe à ce moment-là, quand les êtres humains décident de faire
confiance au serpent plutôt qu’à Dieu, c’est qu’ils veulent se faire l’égal de Dieu. Le
serpent leur avait dit que s’ils en mangeaient, ils seraient comme Dieu. Et
effectivement, en mangeant de ce fruit, ils prétendent pouvoir se passer de lui. C’est une
rébellion contre le Créateur, une tentative d’être comme Dieu, de prendre sa place.
Et c’est là, dans ce contexte, que Dieu prononce cette question qu’il n’a jamais
cessé de poser aux êtres humains depuis : Où es-tu ? Genèse 3, à partir du verset 8 :
Quand ils entendirent la voix de l'Eternel Dieu en train de parcourir le jardin vers le
1
soir, l'homme et sa femme se cachèrent loin de l'Eternel Dieu au milieu des arbres du
jardin.
9 Cependant, l'Eternel Dieu appela l'homme et lui dit: «Où es-tu?»
10 Il répondit: «J'ai entendu ta voix dans le jardin et j'ai eu peur, parce que j’étais
nu. Alors je me suis caché.»
3.
Peur !
Adam, qui devait jouir d’une relation absolument parfaite avec son créateur, tout à
coup à peur et honte. Alors il se cache. Adam a peur. Pourquoi ? Parce qu’il prend
conscience qu’il est nu. Or à la fin du chapitre 2 (25), il nous est dit qu’Adam et Eve
étaient tous les deux nus sans en éprouver aucune honte. Les êtres humains ressentent
soudain de la honte d’être ce qu’ils sont. Peur d’être découverts. Sentiment d’indignité.
Peur de ne pas être à la hauteur. Peur d’être trop faibles et vulnérables. Honte. Peur de
ne pas être aimé, accepté tel que je suis. Alors ils se cachent. Non seulement de Dieu,
mais aussi l’un de l’autre.
C’est la relation entre l’homme et la femme qui est la première atteinte par le mal.
Quand Dieu demande à Adam : Qui t’a appris que tu es nu ? Aurais-tu mangé du fruit
de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ?
Adam répondit : C’est la femme que tu as placée auprès de moi qui m’a donné du
fruit de cet arbre, et j’en ai mangé.
Adam accuse sa femme. Et dans la lancée, il va même jusqu’à accuser Dieu : la
femme que tu as placée auprès de moi. Sous-entendu : c’est de ta faute Dieu. Tu n’avais
qu’à pas mettre cette femme à côté de moi. Nous sommes tellement prompts à blâmer
Dieu pour le mal dans le monde. Si Dieu existait, il n’y aurait pas toutes ces guerres…
On oublie juste un peu vite qui appuie sur la gâchette.
La femme quant à elle accuse le serpent. C’est pas moi, c’est le serpent qui m’a
trompée (13). Autrement dit : Je n’ai rien à me reprocher. C’est les circonstances
extérieures. Et puis d’ailleurs, je ne suis pas pire qu’une autre.
4.
Impact : relations et travail
Les conséquences de tout cela vont être désastreuses. Et c’est frappant de voir que
cela va toucher deux aspects centraux de la vie humaine : aimer et travailler. Verset 16,
Dieu dit à la femme : Ton désir se portera vers ton mari, mais lui te dominera. Et au
verset 17, Dieu dit à l’homme : C’est avec beaucoup de peine que tu tireras du sol ta
nourriture tout au long de ta vie…. 19 Oui, tu en tireras ton pain à la sueur de ton front.
Quelle description saisissante de la réalité du monde dans lequel nous vivons. Des
relations souvent compliquées et blessantes. Et un travail souvent lourd et pesant. Si
nous regardons autour de nous, combien de souffrance dans nos relations ? Combien de
couples qui ne se comprennent plus et se déchirent ?
Et le travail. Nous parlions la semaine dernière du travail comme un don de Dieu et
même de notre activité comme un façon de ressembler à Dieu, d’être à son image. Dieu
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lui-même travaille. Il aime le travail et le bénit. Et là, en conséquence de la rébellion
humaine, le travail devient pénible, oppressant, abusif même. Relations et travail. Nos
relations et tout ce que nous faisons est impacté par l’entrée du mal dans le monde.
Le chapitre 3 se termine avec ces paroles terribles, verset 23-24 : Alors l’Eternel
Dieu chassa [l’homme] du jardin d’Eden pour qu’il travaille le sol d’où il avait été tiré.
24 Après avoir chassé l’homme, il posta des chérubins à l’est du jardin d’Eden,
avec une épée flamboyante tournoyant en tous sens pour barrer l’accès de l’arbre de la
vie.
On ne peut pas imaginer tableau plus sombre. Les humains sont chassés loin de la
présence de Dieu, sans espoir de retour. Avec la mort pour perspective.
5.
Où es-tu ? Jésus vient nous chercher
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Au milieu de ce tableau désespérant, il y a un
signe d’espoir. Dieu s’adresse au serpent. Il le maudit pour avoir induit la femme en
erreur. Puis Dieu déclare, verset 15 : Je susciterai de l’hostilité entre toi et la femme,
entre ta descendance et sa descendance. Celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui mordras le
talon.
Celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui mordras le talon. Si le serpent mord au talon.
Lui verra sa tête être écrasée. En d’autres termes, le serpent continuera de faire du mal
aux êtres humains, mais un jour, il sera anéanti. Un jour, un homme viendra et lui
écrasera la tête. Le mal sera détruit.
Dans un texte écrit plusieurs centaines d’années avant la naissance du Christ, il y a
ici un signe qui pointe déjà vers son œuvre à la croix. Un homme écrasera la tête du
serpent. Un homme sera capable de résister à la tentation et de vaincre le mal. JésusChrist, le nouvel Adam, descendant d’une femme, et premier-né de la nouvelle création,
anéantit le serpent, le diable et détruit le mal à la croix. Alors que l’irréparable vient
d’être commis. Alors que l’homme et la femme sont chassés pour toujours loin de la
présence de Dieu. Il y a un signe d’espérance. Un signe qu’un jour, le mal sera vaincu et
que toutes choses seront refaites à neuf. C’est pour cela que Jésus-Christ est venu sur
terre ; pour annuler la faute d’Adam et en abolir les conséquences. A la croix, le mal est
vaincu. Et par lui, nous sommes réconcilié avec Dieu.
C’est ce que Paul va écrire aux chrétiens de Rome. Romains 5, à partir du verset
8 : Voici comment Dieu nous montre l’amour qu’il a pour nous : alors que nous étions
encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. …
10 Alors que nous étions ses ennemis, Dieu nous a réconciliés avec lui par la mort
de son Fils ; à plus forte raison, maintenant que nous sommes réconciliés, serons-nous
sauvés par sa vie. …
12 C’est pourquoi, de même que par un seul homme, le péché est entré dans le
monde et par le péché, la mort, et ainsi la mort a atteint tous les hommes parce que tous
ont péché…
18 … comme une seule faute a entraîné la condamnation de tous les hommes, un
seul acte satisfaisant à la justice a obtenu pour tous les hommes l’acquittement qui leur
assure la vie.
3
Depuis la mort du Christ sur la croix ; parce qu’il prend sur lui les conséquences de
notre péché et la condamnation qui devait nous revenir ; depuis sa mort sur la croix,
nous pouvons répondre à cette question de notre Créateur : Où es-tu ? Nous pouvons y
répondre sans peur et sans honte. Non pas à cause de nos mérites, notre valeur ou nos
efforts. Mais parce que dans son amour pour nous, Jésus-Christ a donné sa vie à notre
place. Nous pouvons être réconciliés avec Dieu, notre créateur. En Jésus-Christ nous
pouvons être trouvés et ramenés au Père. Par sa résurrection, la mort qui était entrée
dans le monde, est vaincue. Nous pouvons voir nos relations les uns avec les autres, et
notre relation avec Dieu, rétablies, visitées, restaurées, guéries. Nous pouvons voir notre
travail, nos activités retrouver du sens et devenir à nouveau la manifestation que nous
sommes créés à l’image de Dieu.
En Lui, un jour, nous serons pleinement, complètement et définitivement libérés du
mal, de la maladie et de la mort. Nous vivons déjà les prémices de cette vie nouvelle.
Nous avons déjà l’Esprit de Dieu qui habite en nous pour attester de sa présence et de sa
victoire. C’est notre espérance. C’est notre foi. Jésus-Christ est ressuscité, et à sa suite,
nous vivrons pour l’éternité avec Dieu. Amen ! Alléluia !
6.
Une question pleine de respect
En ce moment, nous lisons le livre de la Genèse en famille. Chaque matin au petitdéjeuner, nous prenons un temps pour lire la Bible. La semaine dernière, nous avons lu
ce texte de Genèse 3. Et là, autour de la table du petit-déj, cette question m’a frappé.
C’est comme si Dieu me parlait : Où es-tu ? Tout à coup, j’ai pris conscience comme
tout à nouveau que Dieu me cherchait. Chaque fois que je m’éloigne de lui, d’une
manière ou d’une autre. Il me cherche. Il vient à ma rencontre.
Où es-tu ? Il n’y a pas quelque chose qui vous surprend dans cette question ?
…
Dans le jardin d’Eden, face à la rébellion de ses créatures, on aurait pu s’attendre à
ce que le Créateur, le grand Dieu tout puissant, les anéantisse dans l’instant. Mais non,
il pose une question : Où es-tu ? Dieu part à la recherche des êtres humains. On peut
difficilement imaginer que Dieu ne savait pas où ils étaient. Alors qu’il sait toute chose
et que rien ne lui échappe. Mais il y a là une marque de l’amour de Dieu pour ses
créatures. Dieu nous respecte. Il ne nous force pas la main. Dieu est amour. Et dans son
amour, Il nous laisse libres. Il voulait qu’Adam et Eve soient libre de l’aimer, ou pas.
De lui faire confiance, ou pas. C’est même la raison d’être de l’arbre et du fruit défendu.
Les humains étaient libres, et le sont toujours, de vivre pour Dieu, selon sa parole ; ou
de vivre pour eux-mêmes, selon leur idée.
Dieu est amour. Et Dieu aime ceux et celles qu’Il a créés. C’est encore vrai
aujourd’hui. Dieu continue de venir à notre rencontre et de nous demander, à chacune et
à chacun, personnellement : Où es-tu ? Quel que soit notre cheminement spirituel. Où
que nous en soyons dans la foi. Je crois profondément que c’est la question universelle
que Dieu pose à tous les êtres humains. Et la question qu’il te pose ce matin. Une
question pleine de respect et qui te laisse libre.
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En Jésus, Dieu vient jusqu’à nous. Comme le Créateur a marché dans le jardin à la
recherche d’Adam et Eve, Jésus a marché parmi nous, sur la terre, à la recherche des
êtres humains. Et il continue de venir aujourd’hui, dans le plus profond de notre cœur. Il
vient à ta rencontre : Où es-tu ?
C’est vrai pour toi qui ne connais pas encore Jésus-Christ personnellement. Dieu
t’aime et te cherche. Et peut-être que ce matin, c’est l’occasion de lui répondre. De dire
oui Dieu. Je suis là. Je reconnais que j’ai voulu vivre ma vie sans toi. Je reconnais que
j’ai besoin de toi pour vivre, pour être sauvé du mal qui m’habite bien souvent sans que
je le veuille. Pardon Seigneur d’avoir voulu vivre sans toi. J’accepte que tu prennes sur
toi les conséquences de ma rébellion. Jésus-Christ, je crois que tu es mort sur la croix à
ma place pour que je puisse recevoir la vie, être réconcilié avec Dieu, mon créateur.
Si tu veux faire cette démarche ce matin, lève ta main tout simplement, ou viens
me voir à la fin du culte. Si tu as levé ta main, ou si tu as des questions ou des réactions,
n’hésite pas : viens me voir à la fin.
Dieu continue de poser cette question inlassablement : Où es-tu ? Il te la pose aussi
à toi qui le connais, peut-être depuis longtemps. Et jusqu’à ce que nous soyons
pleinement unis à Lui en Jésus-Christ, nous avons besoin d’entendre toujours à nouveau
cette question : Où es-tu ? Pourquoi te tiens-tu éloigné de moi ? Viens demeurer dans
mon amour. Combien de fois, j’ai besoin d’entendre la voix de Jésus qui me dit :
Demeure en moi, et moi je demeurerai en toi. … Comme le Père m’a toujours aimé, moi
aussi je t’ai aimé ; maintiens-toi donc dans mon amour. (Jn.15.4, 9)
Encore cette semaine, alors que j’avais tellement de choses à préparer pour mon
voyage en Afrique. Tellement de choses à faire avant de partir. J’ai eu beaucoup de
peine à demeurer dans la paix. A faire confiance que Dieu va pourvoir à tous mes
besoins. Et j’ai entendu cette question : Cédric, où es-tu ? Pourquoi es-tu inquiet ?
Pourquoi es-tu loin de moi ? Viens à mois pour trouver ta véritable identité, ta paix, ta
sécurité en moi. Dieu ne se lasse pas de nous chercher. C’est la bonne nouvelle. Il
continue de venir à notre rencontre. Chaque jour. Parce qu’il nous aime.
Si tu entends sa voix ce matin qui te dit : Où es-tu ? Tu t’es éloigné. Ouvre-moi ta
porte à nouveau. Viens trouver refuge en moi. Installe-toi à nouveau dans mon amour.
Je t’invite à lever ta main, ou à te mettre à genoux, ou à te lever pour manifester que tu
es là, que tu reviens pour être tout à nouveau rempli de la présence du Saint-Esprit. Dieu
te cherche ce matin. Il vient à ta rencontre dans ta situation. Il t’offre son pardon en
abondance. Et en Jésus, il veut venir à toi, faire sa demeure en toi.
AMEN
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