Ouagadougou/Burkina Faso, du 05 au 07 novembre 2013 1

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Ouagadougou/Burkina Faso, du 05 au 07 novembre 2013 1
 Ouagadougou/Burkina Faso, du 05 au 07 novembre 2013 1. Introduction Au Sahel, environ 65 pour cent de la population active, dont plus de la moitié sont des femmes, travaillent dans le secteur agricole et leur qualité de vie est ainsi tributaire des aléas climatiques, des marchés et des facteurs environnementaux. Les crises récurrentes font que la situation alimentaire et nutritionnelle des hommes, femmes et enfants de cette région demeure des plus préoccupantes. En effet, l`exposition croissante des ménages pauvres à de multiples facteurs de risques qu’ils soient liés à l’environnement, à la production ou aux marchés maintiendra ces ménages dans leur vulnérabilité tant que les politiques et programmes agricoles et de sécurité alimentaire et nutritionnelle n’abordent pas de manière stratégique le renforcement de leur résilience. Ainsi, une frange importante de la population (près de 40%) n’ont pas accès à une alimentation suffisante quantitativement et qualitativement et vivent dans une situation de pauvreté et d’insécurité alimentaire et nutritionnelle chronique et grave. En 2013, on estime que 11,3 millions de personnes sont à risque d'insécurité alimentaire et nutritionnelle et que 4,9 millions d'enfants de moins de cinq ans, de femmes enceintes et de mères allaitantes sont à risque de malnutrition aiguë. Par ailleurs, en Afrique de l’Ouest, on estime à plus de 600 000 le nombre d’enfants qui meurent de causes liées à la malnutrition chaque année. La malnutrition est associée à plus de 30% des décès observés chez les enfants de moins de 5 ans. Les rescapés verront leur quotient intellectuel diminué de 10 à 15 points. Ce qui se traduit à l’âge adulte, par la réduction des revenus de 22 à 45% et à l’échelle d’un pays de 3 à 8% du PIB annuel. Les carences en fer, en iode, en vitamine A, en zinc constituent des problèmes de santé publique pour la région ouest africaine et constituent de véritables entraves au développement de cette région car réduisant les capacités d’apprentissage et physiques à l’effort donc la production actuelle et future de la région. Douze ans après l’adoption du Cadre Stratégique de Sécurité Alimentaire dans une perspective de lutte contre la pauvreté (CSSA) par les Etats membres du CILSS, 10 ans après l’adoption de la Politique Agricole de l’Union (PAU) dans l’espace UEMOA et sept ans après celle de la Politique Agricole de la CEDEAO (ECOWAP), les résultats obtenus restent encore mitigés. Ils ne permettent toujours pas d’envisager un accès sécurisé à une alimentation saine et nutritive pour tous les ouest‐africains à court ou moyen terme. La nouvelle initiative « Faim Zéro » de la CEDEAO, supportée par la FAO et d’autres partenaires techniques et financiers, cherche à fédérer les efforts des Gouvernements, des Parlements, des acteurs de la société civile et des organisations de producteurs autour d’un enjeu central : éradiquer la faim à l’échéance 2020, et obtenir des avancées significatives d’ici à 2015. La faim Zéro à l’horizon de 20 ans constitue d’ailleurs la vision de l’Alliance globale pour la résilience (AGIR), qui comme d’autres initiatives se développent afin de mieux appréhender la mise en œuvre de programmes centrés directement sur les populations vulnérables et leur droit à une alimentation saine et nutritive. A court terme, l'Alliance vise à renforcer la résilience des ménages et communautés vulnérables du Sahel et d’Afrique de l’Ouest à résister aux chocs futurs. AGIR se propose de mettre en œuvre de manière complémentaire des actions aux trois échelles : i) locale, ii) nationale, en appui aux programmes d’investissement et aux mécanismes de concertation existants, iii) régionale en appui/accompagnement des plans régionaux et des mécanismes mis en place par les trois organisations régionales (CEDEAO, UEMOA, CILSS). Son objectif global est de « Réduire structurellement et de manière durable la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle en accompagnant la mise en œuvre des politiques sahéliennes et ouest‐africaines ». 2. Justification Les causes profondes de la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition sont à la fois complexes et multiformes. Elles sont le plus souvent liées à un ensemble de facteurs tels que la pauvreté, la santé, l’hygiène, l’accès aux services sociaux de base, les habitudes et comportements alimentaires, les normes socio‐ culturelles, ainsi que la sécurité alimentaire y compris des facteurs sociologiques qui s’imbriquent et qui font qu’un nombre relativement élevé de personnes vulnérables persistent dans cet état de vulnérabilité quasi permanente. Cependant, les crises récurrentes ont permis d’améliorer les outils d’analyses de situation et d’identification des populations vulnérables. Elles ont également permis de proposer des pratiques innovantes qui tiennent compte des mécanismes de réduction des risques, d`adaptation aux changements climatiques, de lutte contre la malnutrition mais aussi au niveau de la protection sociale, notamment avec les mécanismes des filets sociaux et de transferts monétaires. Le partage et l’échange de bonnes pratiques ainsi que de leçons apprises entre les principaux acteurs de la sous‐région ainsi qu’avec ceux de la Corne de l’Afrique peuvent ainsi contribuer significativement à l’amélioration des techniques et approches en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations les plus vulnérables. Dans le cadre des efforts d’adaptation à la sécheresse, d’atténuation des risques et d’amélioration des moyens de vie des populations, les pays sahéliens et de l’Afrique de l’Ouest ont connu plusieurs initiatives ces vingt dernières années à travers des projets de recherche et de diffusion de technologies adaptées. Ainsi ont été développées la sélection et la diffusion de variétés résistantes à la sécheresse, la diversification des cultures, la fertilisation à faible coût des cultures de céréales sèches, l’élevage d’animaux résistants aux maladies, la conservation des fourrages ainsi que la gestion des ressources naturelles et l’utilisation durable des écosystèmes. Grâce aux politiques nationales de gestion des ressources naturelles (GRN) ayant mis l’homme au centre des processus, le Sahel a même reverdi par endroits. C’est le cas par exemple au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Sénégal. 2
On assiste dès lors dans la sous‐région à un genre de “révolution invisible” avec l’utilisation par les populations de techniques simples (cordons pierreux, zaï et demi‐lunes, banquettes antiérosives, régénération naturelle assistée [RNA], bocage sahélien, etc.) qui donnent des résultats concrets en termes de gains de productivité et d’amélioration de la biodiversité. Par ailleurs, le CILSS, à travers le suivi rapproché de la situation alimentaire et nutritionnelle, pilote et anime l’unique Programme de prévention et de gestion des crises alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest (PREGEC). Grâce à ce programme, le Sahel et l’Afrique de l’Ouest sont informés à l’avance des possibles crises de faible ou grande ampleur. Différentes formes d’innovations institutionnelles ont vu le jour ces dernières années pour surmonter les nombreuses contraintes qui pèsent sur les petits producteurs en milieu rural. Ces organisations et arrangements institutionnels innovants peuvent fournir aux petits producteurs toute une gamme de services qui améliorent l’accès aux marchés et leur pouvoir de négociation (warrantage et regroupement de producteurs en organisations), l’accès aux ressources naturelles et leur gestion (comités de médiation pour la résolution des conflits fonciers ou la sécurisation des droits d’usage de la terre, associations féminines se consacrant à la réhabilitation de terres dégradées…) ainsi que l’accès à l’information et au savoir (alliance avec le secteur privé et public pour faciliter l’accès à l’information notamment à travers les champs écoles). Ainsi, la sous‐région dispose d’une expertise certaine et d’un savoir‐faire, ainsi que de technologies et de bonnes pratiques souvent peu partagées et peu diffusées et parfois même non documentées et en conséquence, rarement mises à l’échelle au niveau d’une région ou d’un pays. La faiblesse des Etats en matière de systèmes de gestion des connaissances constitue un handicap certain, ne permettant pas de mettre à profit toutes les connaissances accumulées aux termes d’investissements importants consentis par les gouvernements et leurs partenaires. Les pratiques les mieux appropriées et qui démontreront des résultats probants sur la qualité de vie des populations rurales sahéliennes pourront dès lors être considérées dans les politiques et programmes nationaux pour le développement et la résilience de ces communautés exposées aux chocs et aux risques alimentaires et nutritionnels. Dans cet esprit d’échange et d’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’ouest, le CILSS et la FAO, avec l’appui technique et financier des partenaires traditionnels du CILSS organisent une Foire aux Savoirs sur la Résilience des populations Sahéliennes. Cette initiative verra aussi la participation effective de l’IGAD. En effet, c’est lors de la Foire aux Savoirs pour la Corne de l’Afrique organisée par l’IGAD avec l’appui de la FAO que le Secrétaire Exécutif du CILSS a lancé l’appel à l’instauration d’une coopération Sud/Sud entre les deux institutions pour mieux structurer les échanges sur la base du principe du donner et du recevoir. C’est dans ce cadre, que le CILSS a sollicité l’appui de la FAO pour l’organisation courant 2013 d’une « Foire aux Savoirs au Sahel et en Afrique de l’Ouest » en capitalisant l’expérience de l’IGAD. Cet événement international qui se déroulera à Ouagadougou, Burkina Faso du 05 au 07 novembre 2013, comptera sur la participation des principales institutions engagées dans le renforcement de la résilience et l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle aux niveaux, régional, national et communautaire. 3
3. Objectifs de la Foire aux Savoirs L`objectif principal de la Foire aux Savoirs est de renforcer les connaissances des institutions quant aux mesures et pratiques pour l’amélioration de la résilience des populations Sahéliennes et Ouest Africaines. La Foire permettra le partage des connaissances tant au niveau des programmes que des politiques et stratégies les plus appropriées pour les deux (2) sous‐régions. Plus spécifiquement, il s`agit d’offrir un espace d’échange d’expériences et de dialogue entre acteurs du secteur qui facilitera : Le processus d’apprentissage mutuel Le renforcement des réseaux et partenariats La mise à l’échelle des bonnes pratiques au niveau national et sous régional 4. Thèmes majeurs de la Foire aux Savoirs Le thème central de la présente Foire porte sur la consolidation de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest. La Résilience, selon la FAO, est considérée comme la capacité à prévenir et atténuer l’impact des catastrophes et des crises ainsi qu’à anticiper, absorber les chocs et adapter ou rétablir la situation d'une manière rapide, efficace et durable. Cela comprend la protection, la restauration, la transformation et l'amélioration des systèmes de moyens d'existence face aux menaces ayant un impact sur l'agriculture, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la sécurité sanitaire des aliments. Cette définition est en parfaite concordance avec les objectifs de l’Alliance Globale des initiatives de résilience au Sahel et en Afrique de l’Ouest AGIR‐SAHEL et sa vision de « Faim Zéro » dans un horizon de 20 ans. En concordance avec la définition globale de la résilience et les priorités de la sous‐région, les thèmes majeurs à aborder s’articuleront autour de : Thématiques Sous thèmes Gestion de la fertilité des sols et agro foresterie Maîtrise de l'eau Energie domestique La gestion durable des ressources 1 Education environnementale naturelles et changements climatiques Système d'information et de veille environnementale Gestion foncière Protection des végétaux Les systèmes d'information sur le pastoralisme L’élevage avec un focus sur le La gestion des pâturages et production fourragère 2 pastoralisme La gestion de la transhumance Les politiques pour l'élevage pastoral L'information pour la prise de décision et l'action
Prévention et atténuation de La transformation et valorisation des produits 3 l'insécurité alimentaire et agricoles, forestiers, halieutiques et d'élevage nutritionnelle: Les pratiques agricoles résilientes 4
4 La gouvernance des risques, des menaces et des crises 5 La protection sociale Les action des OP et de la société civile dans la gestion des crises et catastrophes La réglementation La gestion des catastrophes La gestion des crises alimentaires La démographie et la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel Les mécanismes de filets sociaux et l'amélioration des revenus des ménages et des moyens d'existence Ces thématiques ne sont pas exhaustives. A l`intérieur de chaque thématique, des bonnes pratiques seront identifiées, sélectionnées et partagées pour favoriser ainsi l’échange, l’apprentissage et le réseautage. L`impact de la bonne pratique sur les conditions d’existence des populations vulnérables doit être primordial dans la démarche de validation de la bonne pratique. 5. Date et lieu de la tenue de la Foire i).
Date : du 05 au 07 novembre 2013 ii).
Lieu : Ouagadougou, Burkina Faso 6. Participants La Foire aux Savoirs regroupera les pays de la CEDEAO et du CILSS en particulier avec la participation de l`IGAD et de quelques pays de sa zone de couverture. Cependant, les participants d’autres régions seront également les bienvenus en fonction des capacités d’accueil de l’évènement. Les participants comprendront les représentants des structures suivantes : Les organisations intergouvernementales (OIG) Les Ministères concernés (Agriculture, Elevage, Pêche, Foresterie, Santé, protection et Affaires sociales, etc.) Les partenaires techniques et financiers (Coopération bi et multi latérale, Système des Nations Unies) Les réseaux d’acteurs et société civile (organisations de producteurs, de femmes, de pasteurs et agro‐pasteurs) Les ONG Les Universités et Centres de recherche Le secteur privé 5
7. Format Plusieurs méthodes, outils et techniques seront utilisés au cours de la Foire. Il s`agit entre autres de : a) Sessions plénières b) Panels de discussion c) Place du marché/Stands d) Posters, Videos, dépliants e) Sessions de formation f) Forum g) Echanges informels 8. Communication Une communication dynamique et multiforme avant, pendant et après la Foire sera mise en place. Des canaux de communications tels que les blogs, les tweets, youtube, facebook, flickr, des magazines, la radio, la télévision, des sites web spécialisés seront utilisés. Un plan d’information et de communication sera élaboré par le CILSS et la FAO. 9. Suivi‐évaluation post Foire Un dispositif de suivi‐évaluation et de capitalisation ainsi qu’un réseau ou plateforme d’échange seront mis en place pour suivre les retombées de la Foire. Il s’agira de mettre sur pied un réseau, comprenant toutes les parties prenantes, au niveau national, sous‐régional et régional afin d`encourager le partage et la mise à l’échelle des bonnes pratiques tout en tenant compte des spécificités de chaque pays et sous‐région. Un accompagnement devra permettre à chaque pays d’identifier les zones géographiques et les acteurs où les bonnes pratiques reconnues pourraient être répliquées et adoptées. Un réseau sur le pastoralisme entre les acteurs de la zone CILSS et de celle de l`IGAD sera aussi encouragé. 10. Informations Pour plus d`information, prière contacter : Dr. Mahalmoudou Hamadoun Nourou Macki Tall Coordonnateur PRA/SA‐LCD‐POP DEV Chargé de Programme et des opérations pour le CILSS, Secrétariat Exécutif Sahel/Afrique de l’Ouest Ouagadougou, Burkina Faso Bureau Régional de la FAO pour l`Afrique Tel : (+226) 50 37 41 25/28 Accra, Ghana Privé : (+226) 70 33 69 46 Tel: (+233) 302675000 Email : [email protected] Email : [email protected] [email protected] [email protected] 6
Alexis Bonte Cordonnateur Résilience Bureau Régional de la FAO pour l`Afrique Accra, Ghana Tel: (+233) 302675000 Email : [email protected] Cheikh LY Fonctionnaire principal Elevage Bureau Régional de la FAO pour l`Afrique Accra, Ghana Tel: (+233) 302675000 Email : [email protected] Félix Compaoré Expert GRN CILSS, Secrétariat Exécutif Ouagadougou, Burkina Faso Tel : (+226) 50 37 41 25/28 Privé : (+226) 70 26 63 70 Email : [email protected] Ector Sedar Houssou Expert Sécurité Alimentaire CILSS, Secrétariat Exécutif Ouagadougou, Burkina Faso Tel : (+226) 50 37 41 25/28 Privé : (+226) 65 99 90 71 Email : [email protected] 7