Hermann, le cinéma et la littérature

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Hermann, le cinéma et la littérature
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publié sur le site hermannhuppen.com
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Par Yves H.
Depuis ses débuts dans la bd, Hermann a été, comme beaucoup de dessinateurs,
approchés par des réalisateurs de cinéma et des écrivains. Pour certains auteurs, la
rencontre avec d’autres formes d’expression artistique s’est révélée particulièrement
heureuse. On ne peut pas en dire de même pour Hermann.
Å Néanmoins, voici quelques-unes de ses
aventures « extra-bédéesques. » Au début de sa
carrière, il illustre dans le journal Tintin les
aventures de Dylan Stark de Pierre Pelot (1968)
qui paraissent en feuilleton. Ce dernier en est
très content. On aurait pu penser alors que la
réussite allait être au rendez-vous des autres
tentatives. Il n’en fut malheureusement rien.
Bien plus tard, alors qu’il est déjà un auteur
reconnu et admiré, il décroche le téléphone et,
incrédule, met un bout de temps avant de se
rendre à l’évidence : il a bien Roman Polanski
au bout du fil. Mais l’enthousiasme fait
rapidement place à la désillusion. On vous en
parle, par ailleurs, plus longuement dans le sujet
« Polanski, story-board « Pirates » (1980). »
(sujet publié en août 2003 et disponible dans la
rubrique « archives »)
Puis c’est au tour de Jean-Claude Missiaen, réalisateur de « Tir Groupé », « Ronde
de Nuit » et « la Baston » dans les années quatre-vingt, qui se met en contact avec
lui. Il est un fan de son travail et aimerait d’une manière ou d’une autre utiliser son
talent pour un de ses films. C’est ainsi qu’il lui propose de dessiner l’affiche de son
film « La Baston » ; les producteurs sont d’accord. Hermann accepte. Il la réalise et
la soumet à Jean-Claude Missiaen
qui s’enthousiasme (cf. photos de
l’affiche) ; mais les producteurs ne
partagent pas son avis. L’affiche
n’est pas assez choc, pas assez
coup de poing – et pour cause,
l’affiche officielle du film montrera un
poing serré en gros plan muni d’un
coup de poing américain sur fond
noir. L’affiche de Hermann, elle, est
rangée au placard. Nouvel échec.
Æ (Hermann a laissé les visages de
l’affiche en blanc. Il a reçu ensuite
les photos des visages des acteurs qu'
il a découpées et collées aux endroits ad hoc
pour effectuer quelques retouches à la couleur afin de les intégrer à l'
affiche. Ainsi,
les acteurs resteront reconnaissables et pas déformés par l’œil du dessinateur.)
Å Peu après, c’est Pierre Schoendoerffer, réalisateur du
« Crabe-tambour », de « la 317ème Section » et de
« l’Honneur d’un Capitaine », entre autres, qui le contacte.
Cette fois, il voudrait qu’il adapte son roman « l’Adieu au
Roi » en bd. Hermann réfléchit et, devant la tâche, préfère
jeter l’éponge : les séquences psychologiques du roman,
intenses et subtiles, lui semble impossible à traduire par le
dessin. C’est donc avec humilité qu’il décline l’offre de
Schoendoerffer. Celui-ci se tourne alors quelques années
plus tard vers un jeune dessinateur, Marc Bruyninx, qui
réalise l’album (1989) en ne retenant que les côtés
épiques de l’action, soit les plus faciles à traduire (cf.
photo de la BD « L’adieu au Roi »). Ce qui en quelque
sorte donne raison a posteriori à Hermann.
Enfin, plus récemment, ce n’est un secret pour personne, Jeremiah est devenu un
personnage de série télé grâce aux bons soins des studios MGM. Mais, échaudé par
ses échecs avec le monde du cinéma, Hermann a hésité longuement avant de se
lancer à l’eau. Puis, amusé (et poussé par son agent et ami Ervin Rustemagic) par
l’aventure bien plus que par les dollars promis (bien maigres en comparaison des
sommes en jeu), il a fini par
donner son feu vert. Maintenant
que la série Jeremiah est une
réalité (tournée dans les studios
de la MGM à Vancouver au
Canada (cf. photo des studios
de Vancouver), c’est tout juste
s’il frémit d’une narine quand on
évoque la série télé. En fait,
Hermann n’en a jamais vu une
seule seconde et ne semble
pas s’en émouvoir… Æ