Les principes de guérison en Ayurvéda

Transcription

www.ayurvedafrance.com, Principes de la guérison en Ayurvéda, 2014
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1.
Qu’est-ce que l’Ayurveda, son historique
2.
La Cosmologie : Samkhya — Le système d’énumération de Kapila
3.
Les trois Gunas, ou les qualités de la matière, Prakriti
4.
Les Principes Spirituels: Le Karma
5.
Les 5 éléments, les 20 attributs ou qualités de la matière, les Doshas et leurs qualités;
6.
L’analyse des Doshas
7.
Les 7 types de constitution et l’analyse de la constitution; Le Prakriti et le Vikriti
8.
Les Doshas et les étapes de la vie, les périodes de la journée, les saisons et le climat
9.
Les Subdoshas
10.
Éléments d’anatomie ayurvédique: les 7 tissus, (Saptadhatus), les 7 Kalas et les 3 malas
11.
Les canaux (SROTAS) et les 14 systèmes de canaux (SROTAMSI)
12.
Les organes du corps
13.
Agni, le principe de transformation
14.
Ama, la matière non digérée
15.
Les processus de la maladie
16.
L’examen de la maladie et de la constitution
17.
La science des 6 goûts – intro à la science des herbes
18.
Les principes diététiques de l’Ayurvéda; La classification de la nourriture en fonction des Doshas.
19.
La science des cinq éléments (Pancha Bhuta Vidya)
20.
Les méthodes de réduction des doshas - SHAMANA & SHODANA
21.
Des méthodes supplémentaires de réduction des Doshas (la peau, la respiration, les sens, les
émotions, les pensées)
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INTRODUCTION
« Chaque personne de n'importe quel age, et à n'importe quelle étape de sa vie, devrait
voir que sa vie peut être changée pour le mieux. Elle devrait aussi se voir elle-même
capable de surmonter toute condition à volonté ». Saint-Germain
Cette courte introduction veut vous familiariser avec la perspective védique sur
la santé, la guérison et l’évolution spirituelle telle qu’elle vous seront présentées dans
ce cours. Les maîtres nous indiquent que nous sommes capables de surmonter toutes les
difficultés de la vie. Il n’y a pas de difficulté qui ne peut pas être dépassée, transformée
ou au moins être canalisée pour ouvrir encore plus notre conscience vers la vérité.
Malheureusement, nous vivons nos vies d’une façon automatique, étant
contrôlés et dirigés par des impulsions, par des préférences, par des désirs, par des peurs ou par des blocages
émotionnels, étant complètement identifiés avec notre esprit, pensant que nous SOMMES l’esprit. Notre
société et le niveau de développement de l’humanité nous privent d’une telle connaissance sur l'utilisation
appropriée de notre esprit. D’ici notre difficulté de gérer notre vie et les défis qu’elle nous apporte.
Dans la perspective du Yoga et de l’Ayurvéda, tous les problèmes que nous rencontrons dans la vie
sont causés par le manque de connaissance et par notre incapacité de comprendre et contrôler l’esprit. Ces
deux sciences nous conseillent de canaliser nos efforts vers la compréhension de l’esprit et de son
fonctionnement approprié, au lieu de nous concentrer sur la résolution des problèmes externes liés à notre
santé, travail, relations ou la famille, etc.
L’esprit est la machine ultime qui nous permet d’expérimenter le monde. Imaginons que nous avons
à notre disposition un ordinateur super performant permettant l’accomplissement de tâches extraordinaires,
mais que nous ne disposons pas des instructions d’utilisation de ses logiciels. De même manière, si nous
apprenons les différents aspects et fonctions de notre esprit nous obtenons une plus grande flexibilité et une
capacité d’identifier les « programmes » qui nuisent à notre bien – être et de les remplacer par d’autres qui
peuvent nous amener vers notre essence divine. Ceci nous permettra aussi l’ouverture vers les vraies
capacités mentales et spirituelles dont nous disposons tous et vers une vie harmonieuse, en synchronisme
et sur les fréquences de l’énergie universelle. Nous sommes ce que nous pensons que nous sommes et nous
faisons exactement ce que nous pensons que nous pouvons faire.
L’état de santé, le bien-être, l’harmonie ne sont que des choix personnels. Oui, il y a le Karma qui
nous mène vers de différentes conditions de naissance, vers une certaine famille, vers certaines conditions
et circonstances lors de notre enfance et nos années d’adolescence, etc., cependant, malgré tout, nous restons
les maîtres de nos vies. Être spirituels, être heureux, exprimer la divinité en nous, sont aussi des choix. Le
cours présentera la vérité sur la nature humaine telle qu’elle a été enseignée par les sages de l’ancien. La
théorie du Kapila présentée dans ce cours sera très édificatrice en ce sens.
Mes incursions dans mon propre esprit, mes propres expériences de santé et de maladie ainsi que le
contact avec mes patients m’ont aidé à comprendre assez clairement jusqu’à quel point nous pouvons
refuser le bien – être et nous préférons rester attachés à notre négativité. Il est très important de
comprendre que personne ne peut être guérie contra sa propre volonté.
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La souffrance physique, les maladies, les malaises sont la conséquence naturelle de nos vibrations,
de nos sentiments et de nos visions sur la vie. Nous sommes en partie les choix que nous avons faits, et
aussi les influences que nous avons eues lors de nos premières années de vie. Par ce cours, nous allons
plonger dans les différentes couches de notre être et dans les fréquences de notre esprit pour comprendre le
lien entre les différents aspects de notre être. Ceci nous permettra de mieux comprendre ces mécanismes et
comment les faire travailler pour nous au lieu de nous faire souffrir.
Avant tout, quelle est la définition de l’état de santé ? La médecine allopathe décrit l’état de santé
étant tout simplement l’absence de la maladie. Selon les anciennes écritures védiques, la santé véritable
n’est pas possible sans un bon fonctionnement sur les 4 niveaux de la vie : le niveau physique/esprit, la
carrière, les relations personnelles et la spiritualité. Nous avons besoin d’un corps et d’un esprit en santé
pour pouvoir travailler. Nous avons aussi besoin d’un emploi qui peut nous fournir de la satisfaction et de
la valeur pour permettre ensuite l’expression spirituelle. La plupart des gens font un métier qu’ils n’aiment
pas. Certains sont poussés vers une direction de carrière par les désirs de leurs parents ou par les valeurs et
les croyances de la société. D'autres se laissent portés par leur manque de confiance et par la peur de se
mettre au défi de vivre leurs rêves. Étant déconnectés de leur propre chemin, ils commencent à ressentir des
troubles physiques et psychiques.
Au niveau des relations interpersonnelles, si nous n’accédons pas à notre essence divine, la
dépendance et les abus deviennent possibles. Il y a très peu de relations authentiques, basées sur une
véritable relation d’acceptation et d’appréciation. Quand nous cherchons la stabilité, la perfection et l’infinie
dans une relation, sans avoir la moindre connaissance de notre vraie nature, nous sommes dans l’illusion et
nous vivons sûrement la souffrance et la déception. Une relation saine demande un développement continuel
de la vie spirituelle de chaque individu. La clé d’une relation harmonieuse est de garder toujours son
attention sur la Divinité qui s’exprime à travers nous et partout autour de nous.
Au moment où un bon état de santé, un travail revalorisant et une vie sociale harmonieuse sont
atteints, nous pouvons accorder plus de temps et d’attention à notre vie spirituelle et à la conscience qui
nous anime. Par les pratiques spirituelles, la divinité s’exprime davantage à travers nous et nous
commençons à voir comment la Divinité se manifeste à travers les autres.
La santé est le résultat global de tous ces aspects de la vie. Si un d’eux est mal fonctionnel, tous les
autres seront touchés. La santé du corps peut être affectée par un trouble de l’esprit, par une relation difficile
ou tout simplement par le stress et la carrière. Dans ce cas, traiter seulement le corps par des herbes ou des
médicaments ne sera pas suffisant, car la cause initiale du déséquilibre ne sera toujours pas réglée.
L’état de santé est finalement le résultat d’un réglage fin de ce mécanisme corps – esprit –
émotions et de ces quatre aspects de la vie; un réglage qui est UNIQUE pour chaque individu. Ceci peut
être atteint et recrée par l’observation de soi et par le respect de la loi universelle.
Le cours couvrira d’abord la connaissance védique relative à la nature du corps humain, ses éléments
constitutifs et les lois qui y s’appliquent. Nous allons apprendre comment la nourriture, les épices, les
habitudes de vie et les éléments environnementaux peuvent devenir des instruments très puissants de la
guérison. Le cours introduira également certains éléments de l’anatomie ayurvédique, l’analyse des Doshas
et de la constitution. Comprendre la psychologie, et le profil de chaque type de constitution sera aussi l’objet
de ce cours. En regardant les caractéristiques psychologiques, les tendances mentales et émotionnelles des
différents Doshas, on comprend que les gens sont différents et que la même méthode ne s’applique pas à
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tous.
Il est important aussi de saisir le fait que l’Ayurvéda n’est pas une forme passive de traitement. Elle
demande aux patients de prendre un rôle actif, car c’est seulement l’individu qui peut influencer la loi de
cause et de l’effet. La source de la maladie ou de la souffrance de n’importe quelle nature est toujours reliée
à l’Ego et à la séparation de sa vraie nature spirituelle. La constitution (Prakriti), quand elle est équilibrée,
devient la source de notre santé. Son déséquilibre génère la maladie. C’est l’Ego qui causera la déviation
de la loi de la nature. L’état d’équilibre ne demande pas des procédures compliquées, mais plutôt un
retour vers la simplicité et l’innocence de notre essence.
En plus de cette incursion vers la fondation philosophique et de la théorie de la science de Doshas,
ce cours offre plusieurs exercices et méthodes pratiques que les participants pourront expérimenter euxmêmes et aussi s’en servir dans le contact avec leurs clients (c.-à-d. différentes méthodes de respiration, de
méditation, de questionnement, des formulaires pour identifier les différentes constitutions,
des recommandations sur la rencontre avec le client, etc.) Ce cours sera une source d’inspiration pour votre
vie personnelle et aussi pour devenir un instrument de la Divinité dans le processus de la guérison des
autres.
Selon la science sacrée de l’Ayurvéda, un bon praticien est celui qui peut « toucher l’âme du
patient ». Il est donc dans la responsabilité du praticien Ayurvéda d'inspirer ou de réveiller les patients à
leur propre nature divine intérieure. Lorsque les patients commencent à ressentir leur propre divinité et s’en
sentir connectés, la guérison devient possible et les thérapies secondaires basées sur des herbes, des
changements alimentaires, de la thérapie par le Yoga, etc. peuvent être suggérées. En conséquence, un des
plus importants éléments à considérer dans ce chemin en tant que praticien ou ambassadeur de cette science
est notre propre évolution spirituelle, nos propres efforts, nos propres choix de devenir et de rester un
instrument de la Divinité.
Je salue la Divinité en vous et je dédie ce cours à l’amour, à la joie, à la santé véritable et à un monde
meilleur.
Om Dhanvantarayé Namaha,
OM SHANTI SHANTI SHANTI!
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Module 1. Ayurvéda, la science de la vie
L’Ayurvéda, mère de la guérison, est la plus ancienne forme de médecine qui existe sur la Terre,
étant pratiquée depuis plus de 5000 ans. Ayurvéda, la Science de la Vie (« Ayur » = vie, « Veda » = science),
est la médecine traditionnelle et le système de santé des Indes et représente un de plus importants et
holistiques systèmes de médecine du monde. Étant la science de l’auto-guérison, l’Ayurveda aspire à
soulager la maladie et promouvoir le bien-être physique et psychologique; cependant, son but suprême est
commun à celui du Yoga : la Réalisation de soi. Sa mission est de nous aider à accéder à l’état de santé et
d’harmonie, « Arogya », une condition essentielle dans la poursuite des quatre buts de la vie : Kama (la
joie), Artha (la prospérité), Dharma (la reconnaissance, la vocation ou la carrière) et Moksha (la libération
du cycle de la vie et de la mort). En même temps, elle vise à nous apprendre comment utiliser l’état de santé
pour pouvoir poursuivre la raison principale de la vie : la libération. (Moksha).
L’Ayurvéda a probablement la plus longue expérience clinique de toutes les autres écoles de
médecine du monde. Cette science est basée sur l’analyse et l’observation des êtres humains dans leur
propre environnement et à tous les niveaux, non seulement au niveau du corps physique, mais aussi au
niveau de l’esprit, des émotions et de l’espace qui se trouvent au-delà de l’esprit. L’Ayurveda et le Yoga
sont fondés sur la même cosmologie : les deux affirment l’existence d’un Soi supérieur, transcendantal,
infini et immortel qui s’exprime par cet univers. Les deux sciences ont le même but : la connaissance de
soi. Ainsi, l’Ayurveda est souvent nommé le côté thérapeutique du Yoga, ce dernier étant connu comme le
côté spirituel de l’Ayurveda. Yoga et Ayurveda sont deux sciences sœurs, Ayurveda étant la branche
curative du Yoga et le Yoga étant le côté spirituel de l’Ayurveda.
Dans son aspect extérieur, Ayurvéda est un remède alternatif naturel qui propose des herbes et des
changements d’alimentation pour le rétablissement de l’état de santé. Ayurvéda consiste en une série de
procédures parmi lesquelles on retrouve les techniques de nettoyage profond Pancha Karma, l’application
interne ou externe d’huile infusée, l’application de vapeurs chaudes, les massages, etc. Son aspect plus
profond est associé directement au Yoga et à ses techniques qui emploient les énergies et les canaux subtils
d’énergie, tel que les asanas, les exercices de respiration, le chant ou la répétition des mantras et la
méditation.
L’Ayurveda est réellement un
« manuel » sur la vie. La connaissance
qu’elle
nous
apporte
n’est
malheureusement pas disponible pour
nous dans notre société moderne.
L’Ayurvéda n’est pas seulement un système qui veut
rétablir l’état de santé, mais aussi une façon de vivre qui
nous permet de maintenir l’état de santé tout en touchant
au plus près notre potentiel spirituel.
Nous disposons aujourd’hui d’une grande variété de connaissances et d’information et nous
apprenons comment gérer l’argent, comment être compétitifs, etc., et, pourtant, nous ignorons un des
aspects les plus importants pour une vie harmonieuse : comment gérer les défis, les émotions négatives, les
situations difficiles, les problèmes de santé, les relations, la douleur physique et émotionnelle et enfin
comment se connaître et gérer les parties moins désirables de nous-mêmes. Dans d’autres mots, nous ne
savons pas comment être bien avec nous-mêmes.
Chaque personne qui suit le chemin du Yoga devrait avoir une connaissance de base de l’Ayurvéda
et de ses principes. Ces deux sciences sont tellement particulièrement reliées, qu’elles ne peuvent pas être
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séparées ni étudiées à part. Leur apparente séparation vient tout simplement d’une approche superficielle
de ces deux disciplines. C’est certain que si nous regardons le Yoga comme une série d’exercices physiques
et l’Ayurveda comme un simple système naturiste de santé basé sur des herbes, nous ne pouvons pas
différencier le lien entre les deux. Néanmoins, une fois que nous connaissons de plus près leurs origines et
leur essence purement spirituelle nous commençons à réaliser qu’une ne peut pas être ni comprise, ni
pratiquée sans la compréhension de l’autre. On dit souvent que le Yoga sans l’Ayurvéda est une science
aveugle.
Avant de prendre une forme écrite, l’Ayurvéda était transmise par voie orale, comme l’ensemble de
la science spirituelle sacrée; on dit même que l’Ayurvéda provient directement de l’esprit universel et que
sa connaissance a été transmise à travers ses anges. Ayurveda est réellement un fragment de la sagesse de
l’humanité et elle nous a été transmise de génération en génération par les yogis et les rishis d’Himalaya.
Les médecins de l'époque étaient des voyants, des saints ou des êtres spirituels et ils détenaient les remèdes
de toute souffrance, physique ou émotionnelle; en même temps ils considéraient la santé étant un aspect
inséparable de la vie spirituelle.
On dit même qu'ils avaient reçu leur initiation en Áyurveda par une cognition directe lors de l’état
de méditation. Dans d’autres mots, cette connaissance relative à l'utilisation des diverses méthodes de
guérison a été transmise au monde par la révélation divine; ces révélations sur la vie, la mort, la santé et la
réalisation de Soi ont été transcrites plus tard par les sages du passé et ont formé ce que nous appelons
aujourd’hui les textes védiques.
L’Ayurveda a ses origines dans ces documents, qui représentent en même temps la fondation du
système du Yoga; les Vedas (en sanskrit « Véda », se traduit comme « connaissance ») représentent un
grand regroupement de textes originaires de l'Inde ancienne, les plus anciennes formes de la littérature
sanskrite et les plus anciens textes sacrés de l'hindouisme. Les Vedas sont peut-être les plus vieux textes
écrits sur notre planète aujourd'hui. Ils remontent au début de la civilisation indienne et sont les premiers
documents littéraires témoignant de la race aryenne. Ils ont été transmis apparemment par la tradition orale
pendant plus de 100 000 ans. Leur forme écrite est apparue seulement il y a 4 000 – 6 000 années.
Fragments des textes védiques
Selon la tradition hindouiste, les Védas ne sont « pas des compositions humaines », elles semblent
avoir été directement révélées, et elles sont donc appelées « śruti » (« ce qui est entendu »). Les Védas sont
divisés en quatre groupes principaux, Rig-Veda, Yajurveda, Samaveda et Atharvaveda. Chaque groupe
dispose d'un texte original (mantras) et une partie commentaire (écritures). Les Upanishads, les derniers
chapitres des textes védiques, font l’interprétation de la philosophie des textes originaux.
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On retrouve aussi des textes auxiliaires aux textes védiques, tels que les « Upadevas », sous
lesquels on retrouve la science de l’Ayurvéda, et aussi des branches dérivées des Védas qu’on appelle
« Vedangas », où se retrouve, parmi d’autres, la science de l’astrologie védique — Jyotish.
Parmi les textes védiques accessibles aujourd’hui à l’humanité, les 4 suivantes sont les plus importantes :
• RIG Veda - qui contient les mantras et les chants sacrés des sages, la base de la langue sanskrite, le
livre de la loi cosmique)
• SAMA Veda - la science du son, la base du Prana cosmique
• YAJUR Veda - ou la science de l’action
• ATHARVA Veda - le texte qui ajoute des mantras pour différentes conditions, pour traiter des
maladies ou pour une protection contre les forces négatives.
Les textes sacrés provenant de l’esprit cosmique
Vedas
-
Darshan Shastras
RigVeda
YajurVeda
SamaVeda
AtharvaVeda
(la Connaissance qui illumine)
Les Upanisads
Vedanga
(Des branches ou
des disciplines des
Védas)
Upadeva
(Auxiliaires
aux Védas)
Jyotish
Ayurvéda
Poorva Mimansa
Nyaya
Vaisheshika
Sankhya
Yoga
Vedanta
Puranas
(Des
histoires
anciennes
racontées par une personne
à une autre)
Itihasa
(Les épiques)
Mahabharata + Gita
Ramayana
(astrologie)
Les Védas nous apprennent que la réalité est Une. Les Sages la nomment de différentes façons. Les
nombreux Dieux nommés par les textes védiques se révèlent comme une représentation des différentes
manifestations de la même Réalité. Cette apparente multiplicité de divinités reflète la doctrine védique
essentielle que « Tous les chemins mènent au même but! » La vérité est une, et nous sommes tous à sa
recherche. Le monde n’est qu’une manifestation de la même Vérité.
« Ce qui était, ce qui est et ce qui sera; tout est OM.
Quoi qu’il y ait au-delà de cette triple facette du temps, est aussi OM. »
Inspiré de ces textes, l’Ayurvéda, a été avec le temps développé et organisée dans son propre
système de connaissance regroupée comme une branche d’Atharva Véda, qui se réfère principalement à la
guérison par la spiritualité. Selon d’autres sages et yogis, l’Ayurvéda provient originellement de Rig Veda,
qui trouve ses racines très loin dans l’histoire de l’humanité, vers la fin de la dernière ère glaciaire, il y
environ 10 000 ans.
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Dans Rig Veda (3000 AC), nous trouvons des références aux trois forces principales de l’Ayurveda :
Indra (Vata), Agni (Pitta) et Soma (Kapha). Toujours dans ce texte, nous trouvons des références par rapport
aux herbes et aux mantras curatifs. Dans Yajur Veda nous trouvons certains rituels, qui cherchent, parmi
d’autres, à retrouver la santé et la longévité. Sama Veda comprend de la musique et aussi des mantras qui
favorisent la guérison du corps et de l’esprit. Atharva Veda (un texte plus récent, 2000 AC) donne plus de
détails sur des mantras spécifiques, les herbes, les gemmes et les amulettes qui servent à la guérison ainsi
que des références à l’anatomie, à la physiologie et à la chirurgie.
La connaissance médicale comprise dans les textes védiques a été compilée, testée et systématisée
par différents sages aux différentes époques; de cette façon, la science ayurvédique est devenue disponible
et plus accessible dans des textes nommés Samhitas (collections). Au cours de l’histoire de l’humanité,
plusieurs de ces textes sont apparus, mais les plus importants, qui sont aussi la fondation de la pratique
ayurvédique aujourd’hui sont : Charaka Samhita, Sushruta Samhita et Ashtanga Hridaya.
Les deux premiers Charaka Samhita et Sushruta Samhita sont apparus probablement autour de 1000
— 1500 AC. Ces deux collections portent les noms des deux grands docteurs ayurvédiques de cette époque,
Charaka et Sushruta.
Charaka Samhita, la plus ancienne des trois, constitue le texte principal d’Ayurvéda reconnu en
Inde aujourd’hui. Cette collection comprend des références à la médecine interne et à l’utilisation des
herbes. Dans son texte, Charaka donne une description détaillée des principes Ayurvéda et des symptômes
des différentes maladies. Il fournit également des indications relatives à l’examen médical et au diagnostic.
Entre les différents sujets touchés par ce texte, on retrouve des informations au sujet du rajeunissement et
de la prévention du processus de vieillissement, et encore au sujet des méthodes préventives du traitement
ayurvédique par la diététique et les changements de l’alimentation.
Selon Charajka, quand les gens ne reconnaissent plus la présence
de la divinité à travers l’univers, y compris eux-mêmes, ils vivent un fossé.
Inévitablement, cet écart cause une aspiration ou une souffrance qui
portent l’individu vers l’unité perdue. Cette souffrance se manifeste
comme une maladie spirituelle, mentale, ou physique et elle devient le
mécanisme divin qui amène vers Soi. Parmi les influences extérieures qui
ont un impact sur la santé, Charaka mentionne les périodes de la journée,
les saisons, l’alimentation et le mode de vie. Une section entière de sa collection est consacrée aux
discussions sur les médicaments, les herbes, l'alimentation, et le rajeunissement.
Charaka soutient que la
cause
principale
de
maladie est la perte de foi
dans la Divinité
Sushruta Samhita constitue la compilation fondamentale de la chirurgie de cette science, le sage
Sushruta étant considéré le père de la chirurgie ayurvédique. Dans son écrit, il explique de différents types
de procédures chirurgicales et il présente une classification détaillée des abcès, des brûlures, des fractures,
et des blessures, de l'amputation, de la chirurgie et des différents types d’instruments. Il décrit également
de connaissances de l’anatomie : les os, les articulations, les nerfs, le cœur, etc. ainsi que celle sur les
« marmas » ou les points vitaux du corps humain qui sont similaires au points du système d’acupuncture
chinois.
Un troisième texte, aussi important, apparu autour de 500 ac, Ashtanga Hridaya, une compilation
de la connaissance de Charaka et Sushruta, par le sage et le docteur ayurvédique Vagbhatta de Sindh. En
formulant d’une manière plus claire, plus concise et plus pédagogique les principes ayurvédiques énoncés
par Charaka et Sushruta, le texte de Vagbhata constitue la fondation de la science Ayurvédique telle qu’elle
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est connue et pratiquée aujourd’hui.
Dans ce dernier texte, les origines de l’Ayurvéda sont révélées de la façon suivante :
« Barhama, en se souvenant de l’Ayurvéda (la science de la vie), l’a enseigné à Prajapati, qui l’a enseigné
à son tour aux Gémeaux Asvin, qui à leur tour l’ont enseigné à Indra et à d’autres sages qui ont créé ensuite
leurs propres traités d’Ayurvéda ».
Parmi les sages qui ont contribué au développement et à la transmission de cette connaissance pour
le bien-être de l’humanité, est le grand sage et voyant Dhanvantari (1500 av. J.-C.). Une des plus
importantes figures de l’Ayurvéda, il est considéré le saint ou la déité de cette discipline, ayant le rôle de
protecteur de l’apprentissage et de la pratique de l’Ayurvéda. Traditionnellement, les traitements
ayurvédiques commencent par la récitation des mantras dédiés à Dhanvantari, l’avatar de Vishnu et le Dieu
de la médecine et de la connaissance Ayurvédique.
Le dieu de la médecine ayurvédique, Dhanvantari
Pour résumer, l’Ayurvéda n’est rien d’autre que la branche médicale du système du Yoga. Elle a été
communiquée au monde par les sages de l’humanité pour nous aider à atteindre la santé, l’équilibre et la
longévité – des conditions essentielles à la résolution ultime de la vie : le Yoga ou l’état d’union avec la
conscience universelle.
Avec le temps, les deux écoles initiales d’Ayurveda (l’école de médecine et l’école de chirurgie)
ont transformé l’Ayurvéda dans un système médical scientifique. Les recherches et les résultats des tests et
des expériences ont prouvé que l’Ayurveda est un système de médecine fiable et ainsi il est devenu le
système de guérison le plus largement utilisé en Inde. Plus tard, des personnes d’autres parties du monde
sont venues apprendre cette connaissance et de cette façon des Chinois, des Tibétains, des Grecs, des
Romains, des Égyptiens, des Perses, ont absorbé également cette sagesse et l’ont introduit dans leurs pays.
Par la tradition, l’Ayurvéda a 8 branches ou asthangas :
1. la Médicine Interne — Kayachikitsa
Cette branche est reliée à l'âme, à l'esprit, et au corps. Les sept
types des constitutions physiques et les 7 types de constitution
mentale sont décrits par cette division : Váyu (air/énergie),
Pitta (feu), Kapha (eau), Váyu/Pitta, Váyu/Kapha, Pitta/Kapha,
et une combinaison de tous les trois (tridosha).
C’est Kayachikitsa qui nous apprend
que l’état de santé est le résultat de
l’équilibre des doshas, alors que la
maladie est la conséquence de leur
déséquilibre.
Bien que la recherche de la cause initiale d'une maladie soit
encore un mystère pour la science de la médecine moderne, elle a été et représente toujours le principal
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objectif de l’Áyurveda. Cette section dévoile les six étapes du développement de la maladie, y compris
l'aggravation, l'accumulation, le débordement, le déplacement, l’accumulation dans un nouveau site, et la
manifestation de la maladie.
Ayurveda cherche à établir l’équilibre par la réduction des humeurs excessives. De plus, il y a plus de
2.000 plantes ou herbes classées qui sont utilisées dans la pratique de cette médecine. La base du traitement
est une thérapie unique, connue sous le nom de pacha karma (les cinq actions), une procédure qui vise à
éliminer les toxines du corps. Cette méthode inverse le processus de la maladie et assure le déplacement
des doshas en excès de leur site d’accumulation vers le trajet gastro-intestinal d’où ils sont éliminés. Ce
nettoyage est réalisé par des régimes spéciaux, par des massages aux huiles et par des procédures
d’élimination (vomissement, purgation, nettoyage du colon). Enfin, l’Ayurvéda rajeunit – elle aide à la
reconstruction des cellules de l’organisme et de tissus après l’élimination des toxines.
2. la Chirurgie — Shalya Tantra
Cette branche contient une connaissance qui se retrouve à la base de la chirurgie moderne, basée sur l’étude
du corps humain
3. les Maladies de la gorge et de la tête — Shalakya tentera
Sushruta révèle environ 72 maladies des yeux, les interventions chirurgicales pour tous les troubles
oculaires (par exemple, la cataracte) et pour les maladies des oreilles, du nez et de la gorge.
4. Pédiatrie — Kaumarabhritya Tantra
Cette branche couvre les soins prénataux et postnataux du bébé et de la mère. Elle donne des références par
rapport aux méthodes de conception et aux maladies infantiles. Ici on retrouve aussi des indications sur le
choix du sexe de l'enfant, de son intelligence, de sa constitution.
5. Toxicologie — Agada Tantra
Parmi les sujets abordés on retrouve : l'air et la pollution de l'eau, les toxines chez les animaux, les minéraux,
les légumes; on y retrouve aussi des références aux épidémies et leurs antidotes.
6. Purification des organes génétiques — Vajikarana Tantra
Cette section traite de deux aspects : la stérilité (pour ceux qui espèrent la conception) et le développement
spirituel (pour ceux qui désirent de transmuter l'énergie sexuelle en énergie spirituelle).
7. Régénérescence — Rasayana Tantra
La prévention et la longévité sont examinées par cette branche de Áyurveda. Charaka nous apprend que,
afin de développer la longévité, nous devons adopter l'éthique et les vertus d’une vie dirigées vers la
recherche de soi.
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8. Psychologie — Bhuta Vidya
Une branche Áyurveda dédiée uniquement aux maladies de l'esprit (y compris les possessions
démoniaques). Elle propose des herbes, des changements d’alimentation, la thérapie par le yoga
(respiration, mantras, etc.)
En Inde, la chirurgie a été remplacé aujourd’hui par la médecine moderne. La connaissance de ce cours est
basée grandement sur Kaya Chikitsa ou la médecine interne et aussi un peu sur Bhuta Vidya (la
Psychologie). Le traitement ayurvédique inclut la thérapie par les plantes médicinales, la thérapie par le
Yoga, et d’autres traitements subtils.
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Module 1 : Ayurvéda, La Science de la Vie
TABLEAU RÉCAPITULATIF
1. AYURVÉDA : Ayur = vie Veda = science
o La plus ancienne forme de médecine
o La médecine traditionnelle des Indes
2. SON BUT
o Soulager la maladie; promouvoir le bien-être
o Sa mission est Arogya = Santé
o Son but suprême : la Réalisation de soi.
3. YOGA ET AYURVÉDA
o Deux sciences sœurs ayant leurs racines dans les VÉDAS
o Elles ont le même objectif : la connaissance de soi.
o Ayurveda = la branche curative du Yoga ; Le Yoga = le côté spirituel de l’Ayurveda
4. LES RACINES DE L’AYURVÉDA
o Les VÉDAS : Rig-Veda, Yajurveda, Samaveda et Atharvaveda
o Les textes Ayurvéda les plus importants : Charaka Samhita, Sushruta Samhita et
Ashtanga Hridaya.
5. LA MALADIE ET LA SANTÉ SELONS LES TEXTES AYURVÉDA
o La cause principale de maladie est la perte de foi en la divinité
o L’état de santé est le résultat de l’équilibre des doshas, alors que la maladie est la
conséquence de leur déséquilibre.
o Les quatre buts de la vie : Kama Artha (la prospérité), Dharma (la reconnaissance, la
vocation ou la carrière) et Moksha Kama (la joie)
o L’Ayurvéda vise à rétablir et à maintenir l’état de santé, tout en touchant au plus près notre
potentiel spirituel
o L’Ayurvéda a 8 branches ou Asthangas
13
QUESTIONS MODULE 1 :
1. Quelle est la signification du mot Ayurvéda ?
2. Quelles sont les racines de cette science ?
3. Comment est-ce que cette science est définie ?
4. Quelle serait votre propre définition de l’Ayurvéda dans vos propres mots ?
5. Quelle est le but de l’Ayurvéda ?
6. Quel est le lien entre le Yoga et l’Ayurvéda ?
7. Quels sont les textes les plus importants de l’Ayurvéda ?
8. Quelle est la cause principale de la maladie selon Charaka ?
9. Quels sont les 4 buts de la vie selon l’Ayurvéda
14
10. Comment est-il défini l’état de santé par l’Ayurvéda ?
11. Comment présenteriez-vous l’Ayurvéda à quelqu’un qui ne la connaît pas ?
12. Quelles sont les 8 branches de l’Ayurvéda
13. Selon vous, pour quoi l’Ayurvéda est-elle importante dans la pratique du Yoga ?
15

Les principes de guérison en Ayurvéda

Transcription

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