une architecture désormais libre de toutes contraintes

Églises: une architecture désormais libre de toutes
contraintes
Maison d'Église Saint­Paul­de­La­Plaine à Saint­Denis, Seine­Saint­Denis. ­ Crédits photo : Franck BADAIRE
Culture (http://premium.lefigaro.fr/culture/) | Par Claire Bommelaer (#figp­author) Mis à jour le 15/09/2015 à 21h01
EN IMAGES- Il n'y a plus de figures architecturales imposées pour les
édifices du culte catholique, les nouvelles constructions peuvent jouer
avec les symboles du catholicisme.
Il y eut, tout au long du XIXe siècle, des architectes dédiés à la construction des
églises. Mais le temps du spécialiste à demeure est révolu.Comme le montre
l'allure des églises construites aux XXe et XXIe siècles
(http://premium.lefigaro.fr/photos/2015/09/15/01013-20150915ARTFIG00312-lesgrands-projets-des-chantiers-du-cardinal.php)- environ cinq nouvelles par an -,
le champ du possible et de l'esthétique s'est largement ouvert. Il n'y a d'ailleurs
plus de figures architecturales imposées pour les édifices du culte catholique.
«Autrefois, il fallait au moins une entrée, une nef, un chœur et un clocher»,
rappelle Marc Depeyre, architecte de la toute nouvelle église de Saint-Pierre, dans
l'Essonne. Aujourd'hui, les nouvelles constructions peuvent aussi jouer avec les
symboles du catholicisme.» Les trois triangles blancs de Saint-Pierre, formes
résolument contemporaines, figurent ainsi la Sainte Trinité.
Originellement, tout bâtiment catholique devait être orienté en direction de
Jérusalem. Ce n'est plus le cas, notamment lorsque l'église s'insère dans un centreville. La taille dépend d'une multitude de facteurs, allant de la volonté du diocèse
de marquer sa présence au budget disponible, en passant par l'importance de la
communauté paroissiale. À Créteil, l'Évêché aurait aimé un clocher nettement plus
élevé, afin que la cathédrale soit repérée depuis le périphérique. Mais le maire,
tout en acceptant de faire couper des arbres, a réclamé une diminution de la
hauteur initialement prévue. Si l'église rythmait autrefois la vie d'un village, elle
est désormais considérée comme un des éléments d'une ville, devant respecter une
sorte d'équilibre visuel et symbolique.
La nouvelle cathédrale de Créteil. - Crédits
photo : Jean-Christophe MARMARA/JC
MARMARA/LE FIGARO
À l'intérieur de l'édifice, les choses ont également bougé, reflétant, selon Marc
Depeyre, la «diversité de la pratique catholique». L'église en croix, avec des fidèles
assis les uns derrière les autres, des chapelles sur les côtés ou même des
confessionnaux, n'est plus forcément de mise. Dans le XVe arrondissement de
Paris, où l'espace est rare, l'église Notre-Dame-de-l'Arche-d'Alliance propose une
disposition des fidèles en cercle. Les jours d'affluence, les paroissiens sont même
obligés de monter dans des tribunes. À Créteil, les fidèles sont également assis
en arc de cercle, sur des bancs fichés dans le sol
(http://premium.lefigaro.fr/actualite-france/2015/09/15/0101620150915ARTFIG00345-bruno-keller-le-banquier-batisseur-d-eglises.php):
l'idée de communauté rassemblée autour d'un prêtre faisant face à sa paroisse a
été inscrite dans l'agencement. «La solennité a été donnée par une coque en bois,
haute de 22 mètres, au-dessus des têtes», explique Alain Bretagnolle, architecte de
l'agence Architecture Studio, qui a œuvré pour la cathédrale. Au premier regard,
cette coque en bois plaqué peut ressembler à l'arche de Noé. Mais elle rappelle
aussi deux mains jointes, en forme de supplication, liant ainsi l'innovation à la
tradition.
La cathédrale Notre-Dame de Créteil (Val-de-Marne) sera inaugurée le 20 septembre 2015. Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/JC MARMARA/LE FIGARO
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 16/09/2015. Accédez à sa version PDF en
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Claire Bommelaer (http://plus.lefigaro.fr/page/claire­bommelaer)
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