Éthiopie, 1980-1998
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Éthiopie, 1980-1998
Dix-neuvième ► Secousse Françoise Nuñez Éthiopie, 1980-1998 Qui, jeune, n'a pas aimé Rimbaud ? Et qui n'a pas rêvé d'aller sur ses traces ? Évidemment il y a des gens qui préfèrent regarder la télé, etc.! Mais, heureusement, la race des voyageurs et voyageuses continue ! Françoise Nuñez en 1980 avait 23 ans, et après ses années Flamenco de feu, la voilà avec un appareil de photo autour du cou, et l'envie de voir le monde, de retrouver ses amis à Djibouti, de prendre le fameux train qui mène en Éthiopie, la voilà sur les routes de cette Afrique où Rimbaud était allé ne pas écrire ses poèmes de sable et de vent. Instinctivement, elle n'a que le 50 mm comme objectif sur son appareil, pressentant que la photo doit être simple et directe, sans effets, pour bien parler, bien dire ce qu'on voit, bien faire passer les sens qui entourent le voyage avec mille odeurs neuves... Et, peut-être à cause du Flamenco si rigoureux, elle sent que c'est le noir et blanc qui peut traduire le mystère de ce qu'elle cherche, de ce qu'elle veut découvrir... Cela s'appelle un Voyage initiatique. Tout simplement. Et en regardant ces images, on est vraiment en plein dedans : on les sent, on les voit, on les entend, on les respire. Elle est, dès la première seconde une vraie photographe, et pas une faiseuse, elle ne fait pas ça pour plaire mais pour être. Peut-on retourner sur les lieux initiatiques ? C'est ce qu'elle tente en 1998... Mais depuis le premier voyage, Françoise Nuñez a voyagé, beaucoup, en Inde, au Mexique, en Pologne, en Turquie..., toujours avec la même rigueur du 50 mm, cet objectif clé. Ses nouvelles photos, ses retrouvailles avec le pays, sont plus calées, plus abstraites, plus abouties encore, elles ne sont plus les images prises au hasard dans le voyage initiatique, mais des images fortes, voulues, cubistes, des images qui gardent cependant toute la passion qu'elle a de ce pays, où elle avait été initiée par son amie la photographe Marie Hernandez qui, elle, y était carrément restée pour y vivre ! Les revoilà voyageant même ensemble. Et ce mélange des deux époques de sa vie, avec 18 ans d'écart, et deux enfants, marche du tonnerre : on est encore en plein dans la vie, l'altitude, l'air, les nuages, les gens, les marchés, toujours humains, les gens, la vision humaine, aucun effet, c'est une très belle suite des photos de sa jeunesse de photographe. Et ce mélange des deux époques a la même magie : la simplicité du regard direct marche car elle prouve que la photo ne peut pas mentir. Voyager en photo, c'est plus que voir, c'est partager en montrant. C'est la générosité sur papier noir et blanc. C'est la liberté face à la passivité des écrans des salles obscures, ce sont les images dans le souffle du vent, c'est la vie intense. Et rien de tel qu'une photographie directe pour le dire : Françoise est de cette sorte de photographes-là. Au ton juste. Bernard Plossu Françoise Nuñez est née à Toulouse en 1957. Voyageuse et photographe. Outre de nombreuses expositions collectives, son travail a fait l’objet d’une vingtaine d’expositions personnelles, en France et à l’étranger. A publié, entre autres, En Éthiopie (Musée de la Mer, Cannes, 2004) ; Mu-Jo (éd. Yellow now, 2010) ; Kalari (éd. Arnaud Bizalion, 2015) et représentée par la galerie Camera Obscura (Paris). 1 Dix-neuvième ► Secousse Françoise Nuñez ► Éthiopie 1980-1998 Éthiopie 1980 2 Dix-neuvième ► Secousse Françoise Nuñez ► Éthiopie 1980-1998 3 Dix-neuvième ► Secousse Françoise Nuñez ► Éthiopie 1980-1998 4 Dix-neuvième ► Secousse Françoise Nuñez ► Éthiopie 1980-1998 5 Dix-neuvième ► Secousse Françoise Nuñez ► Éthiopie 1980-1998 Éthiopie 1998 6 Dix-neuvième ► Secousse Françoise Nuñez ► Éthiopie 1980-1998 7 Dix-neuvième ► Secousse Françoise Nuñez ► Éthiopie 1980-1998 8 Dix-neuvième ► Secousse Françoise Nuñez ► Éthiopie 1980-1998 9