Chapitre 1 - introduction

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Chapitre 1 - introduction
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INTRODUCTION
Il est beaucoup question à l’heure actuelle de “PHOTOGRAPHIE NUMERIQUE”.
Il ne se passe pas un mois sans l’annonce dans la presse spécialisée d’un nouveau
modèle qui va augmenter le nombre désormais pléthorique de ces appareils photographiques d’un nouvel âge.
Si parmi les constructeurs figurent des noms plutôt connus dans le milieu informatique (, EPSON, HEWLETT-PACKARD, SHARP ...) il en est d’autres dont la renommée
n’est plus à faire dans le monde de la photographie traditionnelle (FUJI, KODAK,
KONIKA, VIVITAR, ...) certains encore provenant de l’électronique grand-public ( J.V.C.
, PHILIPS, SHARP, , SAMSUNG ...).
La diversité de ces origines prouve que la photo numérique est bien à la croisée de
plusieurs chemins technologiques et l’aboutissement de recherches conjointes dans des
domaines aussi variés que la photographie, l’électronique, l’informatique, la physique ou
encore la chimie.
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Certaines annonces sont discrètes et se limitent à un laconique communiqué de
presse, d’autres se font à grand renfort de publicité, mais aucune ne commet plus l’erreur
fatidique : faire croire à la disparition de la photographie traditionnelle ou “argentique”.
La désillusion du public devant la piètre qualité des résultats obtenus eu égard à
l’investissement financier, le manque de supports adéquats (papier ou écran), la médiocre qualités des épreuves obtenues opposée à celle obtenue par plus d’un siècle
d’expérience en photo argentique ont vite fait que le phénomène a regagné les limbes.
Pourquoi alors ce soudain regain d’intérêt et ce frémissement du marché devenu
depuis peu une véritable explosion ?
Un bref retour s’impose sur les raisons qui ont fait que la photo numérique est
restée longtemps dans l’ombre :
- Les premiers appareils avaient une faible définition
- Les imprimantes capables de fournir une qualité acceptable étaient rares et
chères.
- Aucune possibilité de modifier les photographies obtenues.
- Un prix exhorbitant pour le grand public
Une analyse actuelle du marché micro-informatique montre que la montée en
puissance des micro-ordinateurs et des logiciels de retouche d’images, l’apparition
d’imprimantes de bureau non spécialisées permettant le tirage d’épreuves en “qualité
photo”, le développement du réseau INTERNET, la politique marketting agressive
favorisant une baisse spectaculaire des prix ne sont pas étrangers à cette croissance
exponentielle.
D’abord à des prix de l’ordre de 3.500 FF pour une résolution VGA avec un éventail
d’une dizaine de modèles dans les années 94-95, la croissance s’est accélérée au point
qu’à l’heure actuelle, nous avons recensé plus d’une centaine de références différentes
Cette croissance n’est pas le fruit du hasard :
En 1996, rien qu’en Europe, il s’est vendu environ 100.000 appareils numériques,
ce chiffre a triplé en 1997 et les estimations prévoient un volume total de 700.000 unités
pour la fin 1998.
A la même époque, le marché mondial des appareils numériques a été estimé à 1,9
million d’unités.
Ce chiffre peut être comparé à celui représentant le marché des appareils “APS”
vendus en Europe en 1997 : 170.000 unités.
Si les premiers appareils étaient plutôt Américains, force est de constater que
l’écrasante majorité des modèles commercialisés actuellement est d’origine Japonaise.
Quand on connaît les caractéristiques du marché japonnais et les goûts de ses
consommateurs très friands de “high-tech”, on y voit un indicateur supplémentaire d’une
tendance à la hausse pour les années à venir.
D’abord considéré comme un “gadget”, l’appareil photo numérique commence à
acquérir ses lettres de noblesse et devient petit à petit le compagnon des fêtes de famille
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et commence à prendre la place du POLAROID des années 80.
Il ne faut quand même pas se leurrer : la photographie numérique actuelle ( à part
quelques modèles professionnels dont les prix commencent à 5 chiffres ) est résolument
orientée “domestique et petite bureautique personnelle” ou comme le disent nos amis
anglos-saxons : “SOHO” (Small Office Home Office) .
La cible marketing est donc de conquérir les parts de marché normalement
réservées à la photographie grand public avec les “PàP” (Prêts à Photographier) ou les
compacts 24X36 d’entrée de gamme.
Ceci est d’autant plus évident après l’analyse des fonctions offertes par ces
derniers: on allume, on cadre, on appuie sur le déclencheur ... et l’appareil fait le reste !
Revers de la médaille : c’est justement cette automatisation et par la même cette
simplification qui fait fuir les professionnels et les amateurs éclairés.
Si vous voulez “couvrir“ le mariage de votre meilleur ami et exécuter des agrandissement destinés à immortaliser ces moments uniques, ne jetez pas tout de suite votre
bon vieux reflex 24X36 à objectifs interchangeables.
Vous seriez déçu des résultats ontenus au-delà du classique 10 X 15 et votre
meilleur ami risque de ne plus l’être pour longtemps.
A ce stade, soyons clairs et précis : L’état actuel de la technologie ne permet pas, ni
à prix, ni à qualité égales d’afirmer que la photographie numérique remplacera dans un
proche avenir la photo argentique traditionnelle.
Il est cependant des domaines où la photo numérique se taille la part du lion et offre
un compromis intéressant en termes de rentabilité.
Ce sont en général des domaines où le contenu intrinsèque de l’image est plus
important que sa qualité pictographique ou artistique, citons pêle-mêle :
- L’immobilier
- Les “pack-shots” publicitaires
- La photo d’identité
- La transmission par réseau informatique
- La pré-presse
- L’expertise technique
- Les phototèques
- Les badges d’accès ...
En guise de conclusion, nous dirons que la photo numérique est désormais la réalité
incontournable d’un marché en pleine expansion.
La croissance du parc micro-informatique, la montée en puissance des microordinateurs ainsi que la qualité sans cesse améliorée des tirages couleur sur des
imprimantes bon marché et non spécialisées concourent à un développement rapide de
ce qui n’est (encore) qu’une alternative à la photographie argentique.
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