Histoire/programme

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Histoire/programme
Egypte
2004
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Index
Index
L’Egypte
Cours du Nil
Histoire générale de l’Egypte
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3
5
6
L’Egypte au temps de la préhistoire
L’époque prédynastique
L’époque préthinite
L’époque thinite
L’Ancien Empire
La 1ère Période Intermédiaire
Le Moyen Empire thébain
La 2ème Période Intermédiaire
Le Nouvel Empire
La 3ème Période Intermédiaire
La Basse Epoque
L’époque grecque
L’époque romaine
6
6
6
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9
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14
18
20
28
31
35
38
Memphis
Saqqarah
Gizeh
Deir El Bahari
Karnak
Louxor
Vallée des Rois
Medinet Habou
Colosses de Memnon
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44
48
49
51
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56
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Dendereh
Kom Ombo
Edfou
Philae
Barrage d'Assouan
Problèmes liés au sel
Abou Simbel – Temple de Ramsès II
Abou Simbel - Temple de Néfertari (Hator)
Les Dieux égyptiens à l’origine
Les Divinités égyptiennes
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L’Egypte
Éléments géographiques
A cheval sur deux continents, l’Afrique et l’Asie, l’Égypte s’étend sur près d’un million de km2, soit presque
deux fois la France. Elle possède une frontière commune avec le Soudan au sud, la Libye à l’ouest et Israël
à l’est, ainsi que 995 km de côtes sur la mer méditerranée et 1941 km sur la mer Rouge, le Golfe de Suez,
et le Golfe d’Aqaba.
• Relief
o
la vallée du Nil, propice à l’agriculture, qui n’occupe que 4% du territoire et abrite la quasitotalité de la population. Longue de 1500 km, large de 1 à 20 km, elle descend de la frontière soudanaise (Haute Égypte) jusqu’au Caire. En aval, le Nil se ramifie en de nombreux
bras pour former un vaste delta de 23.000 km2 (Basse Égypte).
o
le désert libyque ou désert occidental, ensemble de plateaux peu élevés (de 300 à 400 mètres), souvent couverts de dunes. Le rebord de ces plateaux forme des escarpements. Cet
ensemble est coupé de plusieurs oasis comme celles du Fayoum ou de dépressions telle
celle d’El Kettara (moins 137 mètres en dessous du niveau de la mer).
o
le désert arabique ou désert oriental, qui s’étend jusqu’à la mer Rouge ainsi que sur
l’ensemble de la péninsule du Sinaï. Une chaîne montagneuse s’étire le long de la côte. Les
altitudes dépassent parfois 2000 mètres : le point culminant, le mont Sainte Catherine dans
le Sinaï, s’élève à 2637 mètres.
o
De type saharien très chaud et aride au sud du pays et dans les déserts, le climat s’adoucit
vers le nord grâce à l’influence de la Méditerranée. Les pluies sont très rares (Alexandrie
240 mm, Port Saïd 80 mm, Assiout 2mm). Les températures descendent rarement en dessous de 10° l’hiver mais peuvent excéder 40° l’été. Un vent de sable sec, le Khamsin, est
fréquent au printemps, généralement au mois d’avril. Il peut atteindre 150 km/heure et la
température peut alors rapidement s’élever.
• Climat
Société
• Population
o
Avec une population de 71 millions d’habitants, dont 2 millions vivent à l’étranger, l’Égypte
est le pays le plus peuplé du monde arabe. Le taux de croissance démographique est de 2,1
% et la densité atteint 1 300 hab/km2 si on ne prend en compte que les 5 % de surface habitée. Le taux d’urbanisation est de 50 % (Grand Caire : 13 millions ; Alexandrie : 4 millions ;
Assiout : 3 millions ; Louxor et Assouan : 1 million ; Port Saïd : 470 000 ; Suez : 420 000).
L’espérance de vie est de 64 ans. La population est très homogène, la majorité des habitants descendants de la souche chamito-sémitique, mais elle a connu des apports divers
tout au long de l’histoire. Il existe une importante minorité nubienne au sud.
La population croît d'environ 1 million tous les 10 mois (1 enfant toutes les 25 secondes).
o
L’islam est la religion officielle et 90 % des Egyptiens sont des musulmans sunnites. Il existe
également une forte minorité copte (moins de 10 % de la population), plus d’autres minorités
chrétiennes (orthodoxes, catholiques, protestants). La liberté de croyance et de culte est garantie. Tout prosélytisme pour une religion autre que l’Islam est cependant interdit.
• Religion
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• Langues
o
La langue officielle est l’Arabe. L’Arabe dialectal égyptien est parlé par la population.
L’Anglais et, dans une moindre mesure, le Français sont relativement répandus.
o
La monnaie nationale est la livre égyptienne qui se divise en 100 piastres. Au mois de mai
2004 la livre valait 0,14 uros.
• Monnaie
Régime politique
•
La constitution de 1971 instaure un régime présidentiel. Le pouvoir exécutif appartient au Président
de la République. Élu pour six ans par référendum, sur proposition de l’Assemblée du peuple, il
nomme et révoque les ministres, peut dissoudre l’Assemblée et gouverner par décret.
• Chef de l’État
o
Mohammed Hosni MOUBARAK, depuis octobre 81. Réélu en 87, 93 et septembre 99.
• Premier ministre
o
Dr Ahmed Mahmoud Mohamed Nazif, depuis le 12 juillet 2004.
• Le pouvoir législatif
o
L’Assemblée du peuple compte 444 membres, élus pour 5 ans au suffrage universel direct
et dix membres nommés par le Président de la République. Elle est présidée par Ahmed Fathi SOROUR (élu en décembre 90, réélu en 95 et en 2000). La chambre actuelle, élue en
octobre/novembre 2000 compte :
o
Parti National Démocratique (gouvernemental) : 388 sièges ;
Opposition légale : 16 sièges dont :
néo-Wafd (libéral) 5 sièges ;
Parti du Rassemblement Progressiste Unioniste (marxiste) 6 sièges ;
Parti libéral 1 siège ;
Parti nassérien 4 sièges.
Indépendants : 39 sièges dont 17 élus affiliés aux Frères Musulmans
o
Le Conseil consultatif, chambre haute investie de compétences limitées, compte 258 membres (2/3 élus et 1/3 nommé par le Chef de l’Etat pour 6 ans). Les dernières élections ont eu
lieu au printemps 2001. Il est présidé par Moustapha Kamal HELMI.
• Découpage territorial et administratif
o
Administrativement, le pays est divisé en 26 gouvernorats, eux-mêmes regroupés en 7 régions (Haute Égypte, Moyenne Égypte, Haute Égypte du nord, Grand Caire, zone du canal,
Delta, Alexandrie et Matrouh). Les gouverneurs sont les représentants du chef de l’Etat.
• Indépendance
o
28 février 1922.
• Fête Nationale
o
23 juillet.
o
Elle commémore la révolution des officiers libres du 23 juillet 1952 qui a conduit à la proclamation de la République.
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Cours du Nil
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Histoire générale de l’Egypte
L'Egypte au temps de la préhistoire
avant le 7ème millénaire avant J.C.
Les premières traces de la présence de l'homme dans la vallée du Nil apparaissent dès le début de l'ère quaternaire.
Les stades de civilisation sont identiques à ceux des peuples primitifs.
Les pierres taillées de la période paléolithique et pierres polies de la période néolithique sont les témoins de la présence humaine durant ces époques. Quelques poteries apparaissent sur le tard. L'usage de l'or et du cuivre dans un
premier temps, du bronze ensuite intervient à l'époque énéolithique ou chalcolithique. Le fer est beaucoup plus tardif.
Le travail des métaux dans la vallée du Nil, où habitait une population se rattachant au groupe hamitique (représenté
aujourd'hui au Nord par les Berbères et au sud par les Somalis et les Gallas), coïncide avec l'arrivée d'une nouvelle
race, probablement sémitique. Cette vague d'immigration serait venue par la mer Rouge et le désert oriental à la hauteur de Coptos, en provenance de la péninsule arabique, selon certaines hypothèses, ou bien de la Syrie en ayant
traversé le désert palestino-sinaïtique selon d'autres. La fusion des deux races formera un peuple égyptien composé
essentiellement d'agriculteurs installés le long des rives fertiles du Nil. Cette période est marquée par la naissance
d'une écriture hiéroglyphique.
L'époque prédynastique
approx. entre le 7ème et le 4ème millénaire avant J.C.
Les bases de la culture pharaoniques, tant sur le plan politique, artistique et religieux, sont établies au cours de la
période comprise entre le septième et le quatrième millénaire avant Jésus-Christ.
Quelques grandes étapes marquent cette période prédynastique. Elles tirent leur nom des sites où elles sont particulièrement attestées. On notera Badari, Amratien et Gerzéen (Nagada) dans la vallée du Nil et Merimde ainsi que
Omari dans le Delta.
L'organisation progressive du pays au cours de la période prédynastisque s'opère sur la base de principautés aux
nomes réunis pour l'essentiel en deux royaumes, celui du Nord (sans doute dominant culturellement) et celui de Sud.
L'Egypte sera plus ou moins unifiée à l'issue de plusieurs conflits armés.
L'époque préthinite
approx. entre 3500 et 3185 avant J.C.
Cette période est antérieure à 3185 avant Jésus-Christ et précède l'époque thinite. Les dates sont très approximatives.
Horus
Roi "au serekh" (sceau) surmonté de deux faucons (nom incomplet).
Ny-Hor
Lecture incertaine d'un sceau royal trouvé à Tarkhan.
Hat-Hor
Lecture incertaine d'un sceau royal trouvé à Tourah.
Iry-Ro
Lecture contestée par Heck en 1987.
Ka
Lecture contestée par Heck en 1987.
Scorpion
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Lépoque thinite
approx. entre 3185 et 2790 avant J.C.
This est la capitale du pays (supposée proche d'Abydos ou de El-Kab), d'où le nom de thinite qui sera donné au deux
premières dynasties.
La première dynastie instaure le pouvoir absolu en Egypte. Les rois des deux premières dynasties mettent en place
les institutions pharaoniques et imposent Horus à la tête des divinités officielles égyptiennes. Cette époque est marquée par l'apparition du couronnement rituel et la fête Sed, célébrée 30 ans après le couronnement, dont les rites
seront pratiqués jusqu'à la fin de l'Égypte pharaonique. Narmer fondera la ville de Memphis qu'il entourera d'un immense mur blanc, digue pour la protéger des crues du Nil. Cette entreprise sera poursuivie par ses successeurs. On
attribue à Narmer le partage du royaume du Delta du Nil en 16 Provinces, qu'il ajouta à ses 22 nomes ou Provinces
de Haute-Egypte. Chaque nome étant administré par un gouverneur qui relevait de l'autorité directe de pharaon.
Aha, puis Djer, mènent des campagnes militaires contre la Nubie. La frontière entre les deux Etats se situe au niveau
de la première cataracte. Une inscription trouvée à Wadi Halfa (au Sud de la première cataracte), atteste de la victoire
de Djer sur la Nubie et de l'existence de cette nouvelle frontière.
Les pharaons consacreront beaucoup d'énergie pour défendre leurs frontières. A l'Est, Den devra notamment s'employer à plusieurs reprises pour protéger les ressources en minerai du Sinaï. Les campagnes à l'Ouest du pays permettront de repousser l'ennemi libyen.
Ière dynastie
Période allant d'environ de 3185 à 2925 avant Jésus-Christ
De la première dynastie égyptienne, on retiendra essentiellement le règne de Narmer, roi de la Haute-Egypte qui entrera en conflit avec celui de la Basse-Egypte, annexera son royaume et s'emparera de sa couronne rouge.
Nom d'Horus : Narmer
Nom grec : Ménès
Période de règne approximative : 3185 à 3125 avant Jésus-Christ
Nom d'Horus : Aha
Nom grec : Athotis
Période de règne approximative : 3125 à 3100 avant Jésus-Christ
Nom d'Horus : Horus Djer
Nom grec : Athotis II
Période de règne approximative : 3100 à 3045 avant Jésus-Christ
Nom d'Horus : Ouadji-Djer
Nom grec : Kenkénès
Période de règne approximative : 3045 à 3035 avant Jésus-Christ
Nom d'Horus : Horus Den (Oudimou)
Nom grec : Ousaphaïs
Période de règne approximative : 3035 à 2980 avant Jésus-Christ
Horus Den-Ousaphaïs (l'Homme du désert) succède au long règne de son père Ouadji-Djer (le roi-serpent). Le sceau
du roi Horus-Den fait apparaître le premier signe Ka représenté par deux bras levés vers le ciel en signe de prières. Il
est le premier à ajouter à sa titulature le nom de "roi de Haute et de Basse-Egypte" (nysout-bity). Le pharaon entreprendra la construction d'un réseau de canaux d'irrigation et de réservoirs pour pallier à l'insuffisance de certaines
crues annuelles du Nil responsables de sévères famines au temps de son père.
Le chantier sera poursuivi par ses successeurs. La paix en Haute-Egypte et en Basse-Egypte n'étant pas menacée, le
roi mène plusieurs campagnes à l'extérieur des frontières pour soumettre au tribut les Asiatiques et les nomades du
Sinaï. Les premiers, peuplades sémitiques occupaient les territoires du Liban Ouest, du Naharina, de la Syrie et des
Cités-Etats du Nord de l'Euphrate dans le Croissant fertile. Les seconds menaçaient l'accès aux mines du Sinaï. L'Horus-Den organisera, en l'honneur de ses 30 années de règne, les grandes réjouissances du Sed.
Nom d'Horus : Anedjib (Adjib)
Nom grec : Miébis
Période de règne approximative : 2980 à 2970 avant Jésus-Christ
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Nom d'Horus : Horus Semerkhet
Nom grec : Semenpsès
Période de règne approximative : 2970 à 2960 avant Jésus-Christ
Nom d'Horus : Horus Ka (Qaâ)
Nom grec : Oubienthis
Période de règne approximative : 2960 à 2925 avant Jésus-Christ
Horus Ka confiera le pouvoir, pour des raisons inconnues, aux mains d'une nouvelle dynastie d'origine thinite originaire de la cité d'Abydos. Son règne marque, ainsi, la fin de la première dynastie. Le nom d'Horus Ka confirme l'existence d'une conception spirituelle de la fonction royale. Les deux hiéroglyphes du Ka et de l'Ankh ont été retrouvé sur
une coupe de schiste de l'époque thinite de la première dynastie.
IIème dynastie
Période allant d'environ de 2925 à 2790 avant Jésus-Christ
La deuxième dynastie renforce les structures du pouvoir absolu pharaonique. Perisben transfère la capitale d'Abydos
à Memphis. L'administration se met en place, aidée en cela par le développement rapide de l'écriture. Seth remplace
Horus à la tête du panthéon égyptien alors que, dans le même temps, la divinisation du pharaon devient absolue. De
ce fait, la religion occupe une place essentielle. Le civil et le sacré fusionnent et donnent naissance à des cérémonies
uniques. Les luttes contre les Nubiens ne connaissent pas de répit et le Nord est enfin pacifié.
Nom d'Horus/Seth :Hotep - Sekhemouy
Nom Nesout-Bity : Hotep
Nom des Listes royales selon Gardiner : Bedjaou (Baou-Nefer)
Nom donné par la Liste de Manéthon : Boethos
L'Horus Hotep-Sekhemouy, originaire d'Abydos est le premier roi de la deuxième dynastie qui en comptera neuf. La
traduction de ce nom signifierait "les Deux Puissants sont en paix". Le chroniqueur Manéthon lui donne le nom de
Boethos et fait état d'un tremblement de terre violent qui aurait touché la région de Bubastis durant son règne, faisant
de nombreuses victimes.
Le roi meurt après 38 ans de règne. Il sera enterré à Saqqarah dans une tombe de 120 mètres de longueur et 50
mètres de largeur, creusée dans le roc. Cet hypogée nous a livré des fragments de vases en pierre qui portent son
serekh royal. Quelques exemplaires de ce serekh sont apparus, au XXème siècle, dans les souterrains de la pyramide à degrés du roi Djeser au Nord de Sakkarah.
Nom d'Horus/Seth : Nebrê (Raneb)
Nom Nesout-Bity : Noubnefer
Nom des Listes royales selon Gardiner : Kakaou
Nom donné par la Liste de Manéthon : Kaiechos
Nebrê - "Rê est (mon) maître" - est également enterré à Saqqarah.
Nom d'Horus/Seth : Nineter
Nom Nesout-Bity : Nineter
Nom des Listes royales selon Gardiner : Baneteren
Nom donné par la Liste de Manéthon : Binothris
Nineter - "celui qui appartient aux dieux" -, est également enterrés à Saqqarah.
Nom Nesout-Bity : Ouneg
Nom des Listes royales selon Gardiner : Ouadjenes
Nom donné par la Liste de Manéthon : Tlas
Nom d'Horus/Seth : Senedj
Nom Nesout-Bity : Senedj
Nom des Listes royales selon Gardiner : Senedj
Nom donné par la Liste de Manéthon : Senethes
Nom d'Horus/Seth : Horus Sekhemib
Nom Nesout-Bity : Perenmaât
Nom des Listes royales selon Gardiner : Aka (Nebka)
Nom donné par la Liste de Manéthon : Chairos
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Nom d'Horus/Seth : Seth Peribsen
Nom des Listes royales selon Gardiner : Neferkaré
Nom donné par la Liste de Manéthon : Neferkarès
Nom d'Horus/Seth : Horus Khasekhem
Nom des Listes royales selon Gardiner : Neferkaré-Sokar
Nom donné par la Liste de Manéthon : Sesochis
Ce dernier a été contemporain du roi Peribsen dont on connaît la sépulture à Abydos aménagée par son successeur
local Sekhemib - "l'homme au coeur puissant". On peut supposer, à la lumière des ces éléments, que les relations
entre les deux royaumes se sont détériorées vers la fin du règne de Nineter.
Nom d'Horus/Seth : Khasekhemouy
Nom Nesout-Bity : Nebouy Hotep-Imef
Nom des Listes royales selon Gardiner : Houdjefa 10 ans (Beby)
Nom donné par la Liste de Manéthon : Cheneres
Le pharaon Khasekhemouy - "les Deux Puissants sont couronnés" -, neuvième et dernier roi de la IIème dynastie,
porte un nom composé de Khâ, également porté par le dernier pharaon de la première dynastie et de Sekhmouy,
premier roi de la seconde dynastie. Il pourrait s'agir d'une allusion à la rencontre des deux puissances "Horus et
Seth". Il semble que son règne ait connu une guerre civile entre les capitales des deux royaumes divisés sous les
règnes précédents et que le pharaon soit à l'origine d'une nouvelle unification.
L'égyptologue Amélineau découvrira sa tombe, la plus grande d'Abydos, à la fin du XIXème siècle. De forme trapézoïdale et d'une longueur de 70 mètres, elle est creusée à une profondeur de 2 mètres. La chambre funéraire située
au centre était entourée d'une cinquantaine de petites chambres et d'un grand appartement de huit pièces. Le nom de
son épouse Ny-Hépet-Maât (le gouvernail appartient à Maât) mentionne l'existence de la grande déesse Maât, symbole de l'ordre cosmique universel. Membre du tribunal d'Osiris, elle fournit la plume posée sur la balance chargée de
faire contrepoids à l'âme du défunt. Maât, en tant que déesse de la vérité, dirige le coeur du pharaon et de ses sujets.
Son existence avant les réformes du Grand Imhotep prouve que l'Egypte avait élaboré certaines théories sur la vie
dans l'Au-delà et la relation entre la conscience humaine et le droit d'accéder au paradis.
LAncien Empire
approx. entre 2790 et 2181 avant J.C.
La civilisation égyptienne commence avec l'avènement de la troisième dynastie des This, en Haute Égypte, qui sera
marquée par le déplacement de la capitale plus au Nord, à proximité du Mur Blanc, construit par Marmer. La ville
prendra plus tard le nom de Memphis. Ce transfert répondra au double souci de se rapprocher du centre religieux
d'Héliopolis ainsi que de mieux surveiller les frontières de Syrie et les routes menant à la péninsule sinaïtique.
La proximité de la côte favorisera les relations commerciales avec les peuples des îles méditerranéennes et les ports
syriens, notamment Byblos. L'institution monarchique, absolutiste sous les IIIème et IVème dynasties, s'affaiblira sous
la Vème et deviendra progressivement impuissante sous la VIème.
La IVème sera celle des bâtisseurs des pyramides. La Vème dynastie, originaire d'Héliopolis, marque l'entrée de Rê
au sommet du panthéon égyptien.
IIIème dynastie
Période allant d'environ de 2790 à 2694 avant Jésus-Christ
Nom d'Horus : Sanakht
Nom de la Liste d'Abydos : Nebka
Nom grec : Toureis
Période de règne approximative : 2790 à 2770 avant Jésus-Christ
Nom d'Horus : Djeser
Nom de la Liste d'Abydos : Djeser (Zoser)
Nom grec : Nécheréphés
Période de règne approximative : 2770 à 2730 avant Jésus-Christ
Nom d'Horus : Sekhemhet
Nom de la Liste d'Abydos : Djéser Téti
Nom grec : Mésochris
Période de règne approximative : 2730 à 2724 avant Jésus-Christ
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Nom de la Liste d'Abydos : Néferka
Nom grec : Achès
Nom de la Liste d'Abydos : Hou (Houni)
Nom grec : Kerphérès
Période de règne approximative : 2718 à 2694 avant Jésus-Christ
IVème dynastie
Période allant d'environ de 2694 à 2563 avant Jésus-Christ
Le roi, appelé le dieu bon, disposera de tous les pouvoirs. Snéfrou, premier roi de cette lignée, créera la charge de
vizir, également juge de la grande porte, qui sera confiée de façon quasi exclusive à des princes de la famille royale.
Ce dernier cumulera de nombreuses fonctions parmi lesquelles celles de préfet, juge, chancelier, administrateur des
finances, rédacteur des décrets royaux. Il sera secondé par deux chanceliers, portant le titre de chef des soldats et de
directeur des magasins d'armée. La direction des travaux du roi sera assurée par un ministre ad hoc.
Un monarque, choisi souvent parmi les fils ou les petits-fils du souverain, dirigera chacun des 22 nomes de la HauteEgypte et les 20 nomes de la Basse-Egypte. Guide du pays et directeur des magasins, chaque monarque assurera la
perception des impôts et supervisera la justice au sein du nome placé sous son autorité. La justice, rendue par une
assemblée de notables dans les villes et par des juges des champs dans la campagne, disposait d'une chambre
d'appel. Les affaires contentieuses étaient portées devant les six grandes Chambres des ordonnances aux Sarou
présidées par le vizir. Les monarques seront également responsables de l'entretien des canaux et de l'exploitation
des terres. En théorie, la terre et ses produits appartiennent au Pharaon. Les terres royales, qui représentaient la
majeure partie de l'Égypte, seront cultivées par des serfs attachés à la glèbe.
La condition sociale des Egyptiens dépendra des fonctions exercées. Les courtisans toucheront une rente alimentaire
quotidienne et disposeront souvent du privilège de posséder un tombeau et d'y pratiquer les rites osiriens. Les artisans et les paysans, rémunérés au prorata de leurs productions, financeront indirectement les fonctionnaires royaux
chargés de les surveiller.
Nom Nebty : Snéfrou
Nom du Papyrus de Turin : Snéfou
Période de règne approximative : 2694 à 2665 avant Jésus-Christ
Snéfrou, premier roi de cette lignée, crée la charge de vizir chargé d'administrer au nom du roi. Il fait établir le recensement du bétail et organise plusieurs expéditions en direction du Sinaï, des carrières de Nubie qu'il fera exploiter
plus efficacement, du Liban pour rapporter du cèdre et du sapin destinés au bois de charpente ainsi que de la Libye.
Il achèvera la pyramide d'Houni, à Meïdoum, et fera construire la pyramide rhomboïdale et la pyramide rouge de
Dahshour. Le mobilier de la chambre funéraire de la reine, Hetephérès, retrouvé dans un puits secret situé à proximité
de la pyramide édifier par leur fils Chéops, laisse à penser que Snéfrou était un roi bon vivant et un esthète. La construction de l'immense pyramide de Gizeh, aux parois lisses, durera trente années.
Nom Nebty : Koufhou
Nom grec : Chéops
Nom du Papyrus de Turin : Khoufou
Période de règne approximative : 2665 à 2626 avant Jésus-Christ
Le règne de Chéops, en égyptien Khoufou, abréviation de Khnoum-koue-foui (Khnoum me protège) est peu connu. Il
donnera naissance à deux fils, Djedef Rê (Didoufri) qui lui succède et Kaouâb, le prince héritier qui disparaîtra avant
son frère et n'accèdera pas au trône.
Nom Nebty : Djedef Rê
Nom grec : Didoufri
Nom du Papyrus de Turin : Djedef Rê
Période de règne approximative : 2626 à 2618 avant Jésus-Christ
Didoufri, l'un des fils de Chéops, aurait pris le pouvoir en tuant son frère Kaouâb, avant d'être lui-même assassiné par
Chéphren. Il est le premier à porter dans sa titulature le nom de "fils de Rê" et quitte Gizeh pour se faire enterrer à
Abou Roach.
Nom Nebty :Khâef Rê
Nom grec : Chéphren
Nom du Papyrus de Turin : Khâef Rê
Période de règne approximative : 2618 à 2593 avant Jésus-Christ
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Kaouâb, le prince héritier, meurt avant son frère et c'est Chéphren, le demi-frère de Didoufri qui prend la succession. Il
conserve le titre de fils de Rê en développant l'affirmation de l'importance d'Atoum face à Rê, et laissera derrière lui le
grand Sphinx de Gizeh.
Nom Nebty : Menkaou Rê
Nom grec : Mykérinos
Nom du Papyrus de Turin : Menkaou Rê
Période de règne approximative : 2593 à 2569 avant Jésus-Christ
On se sait rien de Mykérinos, auteur de la troisième grande pyramide.
Nom Nebty : Chepseskaf
Nom du Papyrus de Turin : Chepseskaf
Période de règne approximative : 2569 à 2563 avant Jésus-Christ
Dernier roi de la lignée, qui achèvera le complexe funéraire de son père, Mykérinos, mais se fera enterrer à Saqqarah.
Vème dynastie
Période allant d'environ de 2563 à 2364 avant Jésus-Christ
D'après Manéthon, la Vème dynastie serait originaire d'Éléphantine. Une ancienne légende égyptienne prétendra que
les trois premiers rois de cette dynastie seraient nés à Sokhebou, dans le Delta. Ils auraient été les fils que le dieu Rê
aurait conçus avec la femme d'un grand prêtre. Certains en déduiront que la Vème dynastie arrivera au pouvoir avec
l'aide du clergé d'Héliopolis, dont la richesse et la puissance s'étaient développées à la fin de la IVème dynastie. Cette
dynastie instituera la coutume d'entourer le nom royal d'un cercle symbolisant l'orbite solaire, qui s'allongera en ovale,
et que l'on appelle le "cartouche" royal.
La Vème dynastie marque l'entrée de Rê, le dieu d'Héliopolis, au sommet du panthéon égyptien. Les pharaons, fils de
Rê, adosseront parfois le nom du dieu à leur patronyme : Sahou Rê, Neferirka Rê, Neferef Rê ou Néouse Rê.
Les pharaons entreprendont des expéditions dans le Sinaï et aux frontières sud du pays, en direction de la Nubie.
L'Ancien Empire sera alors au sommet de la gloire.
Ouserkaf
Nom donné par la Liste de Manéthon : Ousercherès
Période de règne approximative : 2563 à 2555 avant Jésus-Christ
Ouserkaf, neveu de Mykérinos fera construire un temple consacré à Atoum Rê à Saqqarah. Celui-ci sera doté d'une
large rampe partant du sanctuaire d'accueil jusqu'à la grande cour centrale dans laquelle se trouvait l'autel des sacrifices et un grand obélisque. Niouser Rê Ini, sixième pharaon de la cinquième dynastie de Memphis, mettra un terme à
la série des six temples solaires, dont cinq seront érigés à Abousir, et recommencera à construire des pyramides à
Saqqarah.
Sahou Rê
Nom donné par la Liste de Manéthon : Sephrès
Période de règne approximative : 2555 à 2541 avant Jésus-Christ
La Vème dynastie conduit les armées royales à l'extérieur des frontières du pays, vers le Nord et vers le Sud. Les
reliefs du temple funéraire du successeur d'Ouserkaf, Sahou Rê, montrent des représentations de pays vaincus et le
retour d'une expédition maritime, probablement à Byblos avec des prolongements dans l'arrière-pays syrien. On lui
prête également une campagne contre les Libyens. Sahou Rê creusera le canal qui relie la Mer Rouge à la Méditerranée. Il conduira, à la tête d'une armée puissante, la première expédition en direction du pays de Pount.
Néferirkja Rê Kakaï
Nom donné par la Liste de Manéthon : Népherchérès
Période de règne approximative : 2541 à 2521 avant Jésus-Christ
Shepseska Rê-Ini
Nom donné par la Liste de Manéthon : Sisirès
Période de règne approximative : 2521 à 2514 avant Jésus-Christ
Néferef Rê
Nom donné par la Liste de Manéthon : Chérès
Période de règne approximative : 2514 à 2494 avant Jésus-Christ
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Niouser Rê Ini
Nom donné par la Liste de Manéthon : Rathourès
Période de règne approximative : 2494 à 2450 avant Jésus-Christ
Niouser Rê Ini recommencera à construire des pyramides à Saqqarah. Il laissera derrière lui le temple funéraire édifié
à Abou Gourob, retrouvé en bon état et donnant une idée de ce que devait être son modèle héliopolitain.
Menkaouhor (Akaouhor)
Nom donné par la Liste de Manéthon : Mencherès
Période de règne approximative : 2450 à 2441 avant Jésus-Christ
Les fonctionnaires provinciaux et ceux de la Cour ne sont plus nécessairement choisis parmi les membres de la famille royale sous le règne de Menkaouhor. Ils acquièrent progressivement une certaine indépendance qui minera
progressivement l'autorité centrale.
Djedka Rê Isesi
Nom donné par la Liste de Manéthon : Tancherès
Période de règne approximative : 2441 à 2397 avant Jésus-Christ
Durant son long règne, Isesi prend ses distances avec le dogme héliopolitain. Il ne construit pas de temple solaire et
se fait enterrer au sud de Saqqarah, à proximité de Memphis. Ses campagnes militaires le conduiront en direction des
mines du Sinaï, d'Abou Simbel, de Byblos et du pays de Pount. L'administration du royaume, aux mains de hauts
fonctionnaires qui ne sont plus dirigés, manque sérieusement d'efficacité. Les vizirs de l'époque, dont le plus célèbre,
Ptahotep, connu par son Enseignement, ont laissé de riches tombeaux.
Ounas
Nom donné par la Liste de Manéthon : Ounos
Période de règne approximative : 2397 à 2364 avant Jésus-Christ
Ounas, neuvième et dernier pharaon de la Vème dynastie, construira une pyramide sur la base des écrits intitulés "La
Sagesse du préfet Ptahotep". Ce recueil constitue la version la plus ancienne du "Textes des Pyramides" dont on n'a
retrouvé que neuf extraits, le dernier étant celui du roi Qaka Rê Aba qui régnera sous la VIIème dynastie.
Le texte de "La Sagesse du préfet Ptahotep" rassemble les conseils d'un homme âgé concernant l'honnêteté, la justice, l'obéissance aux lois, l'amour entre époux, le respect dû au prochain. "Ah ! Osiris, c'est à toi en moi la destruction
des résistances qui me retiennent. Ta majesté me dit : Instruis-le dans la parole du passé, car elle est la nourriture
des enfants et des hommes. Celui qui la comprendra, marchera dans la satisfaction du coeur ...".
VIème dynastie
Période allant d'environ de 2364 à 2181 avant Jésus-Christ
Bien que puissante et présente dans les régions voisines et organisant des expéditions militaires et commerciales
vers la corne de l'Afrique, la VIème dynastie voit se développer le pouvoir local de certains nomarques et la remise en
cause du pouvoir central memphite qui aboutira à un profond bouleversement. Les grands fonctionnaires locaux constitueront une véritable noblesse féodale dont les intérêts seront souvent en opposition avec ceux du souverain. Ils
obtiendront le droit de transmettre leurs charges en héritage, aussi les terres et les paysans qui en constituaient l'apnage. La vallée du Nil sera colonisée jusqu'à la troisième cataracte sous la VIème dynastie. Les souverains enverront
de nombreuses expéditions vers le Sud. Elles seront pacifiques sous les règnes de Pépi I, d'Houni et du Khoufhor,
avant de devenir militaire sous le règne de Pépi II.
La plupart des souverains de cette dynastie seront ensevelis à Saqqarah, dans des pyramides de petites dimensions.
Elles révéleront des textes religieux, gravés sur les parois de leurs couloirs, inspirés par la doctrine héliopolitainne :
les textes des Pyramides. Les tombes des nobles, appelés mastabas, prendront place au pied de ces pyramides.
Téti
Nom donné par la Liste de Manéthon : Othoès
Période de règne approximative : 2364 à 2334 avant Jésus-Christ
La sixième dynastie débute dans un climat d'insurrection. Téti monte sur le trône et, afin de légitimer son pouvoir,
épouse une fille d'Ounas qui lui donnera Pépi Ier. Il engage des mercenaires nubiens pour mâter la révolte dans plusieurs nomes et pour rétablir son autorité. Il confie à son architecte Mineptah-Ank-Mériré la mission de construire un
double palais royal et une petite pyramide pour son tombeau de 80 mètres de côté et de 45 mètres de hauteur. Le
pharaon saura s'entourer de premiers vizirs compétents, notamment Kagemmi et Méri qui rétabliront l'ordre et le pouvoir sur les nomes rebelles.
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Pépi Ier
Nom donné par la Liste de Manéthon : Phios Ier
Durée de règne approximative : 35 années environ
Les 35 années de règne de Pépi Ier connaîtront plusieurs soulèvements de nomarques (chefs de Nomes) qui feront
alliance dans les petites provinces pour s'opposer au pouvoir du pharaon. Les victoires remportées par le vizir Ouni
dans le Sinaï et en pays de Canaan ne suffiront pas à rétablir l'autorité du roi, qui assistera impuissant à la montée du
courant séparatiste qui marquera l'avènement de la VIIème dynastie. Une conspiration dans le harem laisse supposer
que le règne de Pépi Ier n'a pas été facile. Il mènera une politique de grands travaux dans les principaux sanctuaires
de Haute-Egypte à Dendera, Abydos, Eléphantine et à Hiérakonpolis.
Méren Rê
Nom donné par la Liste de Manéthon : Methousophis
Durée de règne approximative : 7 années environ
Néferka Rê Pépi II
Nom donné par la Liste de Manéthon : Phios II
Durée de règne approximative : 64 années environ
Pépi II, qui succède au court règne de son frère Méren Rê Ier, va régner 64 années sur l'Egypte. Il n'a que 10 ans
lorsqu'il accède au trône. Son règne sera marqué par l'affaiblissement progressif du pouvoir central rongé par les
velléités d'indépendance des nomes et la conspiration des princes. Plus grave, la charge de vizir est dédoublée sous
Pépi II de façon à coiffer séparément la Haute et la Basse-Egypte.
Méren Rê II
Mort vers 2181 avant Jésus-Christ
La liste royale d'Abydos mentionne un Méren Rê II qui n'aurait régné qu'un an et serait l'époux de Nitocris.
Menka Rê
Nom donné par la Liste de Manéthon : Nitocris (Nitôk lris)
Mort vers 2181 avant Jésus-Christ
Nitocris serait, selon Manéthon, la dernière reine de la VIème dynastie. Elle aurait entraîné dans sa mort les meurtriers de son époux. Cette figure légendaire pourrait recouvrir celle de Neith, femme de Pépi II. L'Egypte tombera dans
l'anarchie après sa mort qui marquera la fin de l'Ancien Empire. La dynastie semble être victime d'une révolution sociale, au cours de laquelle les tombes royales seront violées et les nobles dépossédés de leurs biens. La bourgeoisie
s'emparera du culte funéraire dont elle était jusqu'alors exclue.
La Première Période Intermédiaire
approx. entre 2181 et 2060 avant J.C.
La Première Période Intermédiaire s'étend sur un siècle et demi de la fin de la VIème dynastie jusqu'à la victoire définitive de la dynastie thébaine et la réunification de l'Egypte.
Les événements précis qui ont provoqué l'effondrement de l'Ancien Empire sont mal connus. Les Bédouins du pays
de Canaan, d'origine sémitique, qui vivaient du pillage des caravanes, pénétrèrent dans le Delta et semblent en prendre le contrôle. Le pouvoir du roi, déjà considérablement affaibli au cours du règne de plus de 60 ans de Pépi II, est
gangrené par l'incapacité et l'indépendance des hauts fonctionnaires dont la charge est transmise de manière héréditaire.
Les nomarques, qui ont pris leurs distances avec l'autorité centrale, cumulent titres religieux et titres civils. Ils s'allient
parfois entre eux pour étendre leur influence ou se combattent. Les pharaons de Memphis, qui se chevauchent parfois, n'interviennent que très rarement dans les rouages du pouvoir administratif en place à Abydos. L'alternance au
pouvoir est rapide. Les conceptions et pratiques funéraires n'échappent pas à l'esprit de réforme et voient apparaître
le rôle important accordé à Osiris.
VIIème dynastie
Période allant d'environ de 2181 à 2173 avant Jésus-Christ
Selon Manéthon, la VIIème dynastie comprendrait 70 pharaons ayant régné chacun 70 jours. Cette abondance, sur
une si courte période, résume à elle seule le nombre de prétendants qui se disputaient le trône, probablement après
la mort de Nitocris.
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VIIIème dynastie
Période allant d'environ de 2173 à 2160 avant Jésus-Christ
La huitième dynastie aurait compté 17 rois dont 5 reprennent le nom de couronnement de Pépi II : Néferka Rê. Il s'agit
peut-être des descendants directs, ses fils ou ses petits-fils. Le Delta est aux mains d'envahisseurs venus de l'Est et
appelés "Asiatiques" par les Egyptiens. Le pouvoir des rois se limite à la région de Memphis.
Ouadjka Rê Pépisonbe
Nom d'Horus : Kha-baou
Date de règne approximative : vers 2173 avant Jésus-Christ
Néferka Min Anou / Kaka Rê Ibi
Durée de règne approximative : 2 années environ
Néferka Rê
Durée de règne approximative : 4 années environ
Néferkaouhor Kapouibi
Nom d'Horus : Netjerybaou
Durée de règne approximative : 1 année environ
Néferirka Rê
Nom d'Horus : Demedjibtoui
IXème dynastie ayant régné depuis Hiérakonpolis
Période allant d'environ de 2160 à 2120 avant Jésus-Christ
Les princes Hiérakonpolis, capitale du riche vingtième nome de Haute-Egypte, prennent le pouvoir avec l'aide d'Assiout. Mérib Rê Khéty Ier fonde la IXème dynastie.
Mérib Rê Khéty
Nom d'Horus : Achthoès Ier
Date de règne approximative : vers 2160 avant Jésus-Christ
Néferka Rê
Nebkaou Rê
Khéti II
Setout
Mort vers 2120 avant Jésus-Christ
Xème dynastie ayant régné depuis Hiérakonpolis
Période allant d'environ de 2120 à 2060 avant Jésus-Christ
Les rois de la Xème dynastie se posent en successeurs de la lignée memphite et reconnaissent l'existence de la rivale thébaine en Haute-Egypte. Le pays est divisé. Le nomarque d'Hiérakonpolis Ankhifi laissera derrière lui une autobiographie qui rapporte qu'il devra lutter contre les princes thébains. Le souverain d'Hérakléopolis, peut-être Néferka
Rê VII, se heurtera au fondateur de la dynastie thébaine, Antef Ier (successeur de Antef "l'Ancien" et de Mentouhotep
Ier) qui deviendra le maître du Sud.
Méri-Hathor
Nom d'Horus : Achthoès Ier
Date de règne approximative : 2120 avant Jésus-Christ
Ouakha Rê Khéti III
Nom d'Horus : Achthoès III
Période de règne approximative : 2095 à 2075 avant Jésus-Christ
Mérika Rê
Période de règne approximative : 2095 à 2075 avant Jésus-Christ
Nebkaou Rê Khéti IV
Période de règne approximative : 2075 à 2060 avant Jésus-Christ.
Le Moyen Empire thébain
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approx. entre 2133 et 1786 avant J.C.
Le début du Moyen Empire, dont l'origine remonte au milieu de la XIème dynastie, est marqué par la réunification de
l'Egypte par Montouhotep II, vers 2040 avant Jésus-Christ.
XIème dynastie
Période allant d'environ de 2133 à 1911 avant Jésus-Christ
Cette dynastie thébaine, apparue dans les chaos de la Première Période Intermédiaire, s'est imposée militairement
sous l'autorité des rois Antef. Ils chassent la dynastie parallèle hérakléopolitaine et les Asiatiques du delta. Les dynasties tribales indépendantes de Nubie disparaissent et l'Egypte reprend possession de cette région qui conditionne
l'accès à la Mer Rouge.
Mentouhotep Ier
Nom d'Horus : Tep(y)a
Date de début de règne approximative : 2133 avant Jésus-Christ
Mentouhotep Ier s'installe à Thèbes et se fait construire à Deir el-Bahari un grandiose temple funéraire. Le nom de
Montouhotep signifie "puisse Montou être satisfait".
Antef Ier
Nom d'Horus : Séhertaoui
Date de fin de règne approximative : 2118 avant Jésus-Christ
Antef II
Nom d'Horus : Ouahankh
Période de règne approximative : 2117 à 2069 avant Jésus-Christ
Antef III
Nom d'Horus : Seankhibtaoui
Période de règne approximative : 2069 à 2061 avant Jésus-Christ
Nebhepet Rê Mentouhotep II
Nom d'Horus : Neberyhedjet
Période de règne approximative : 2060 à 2010 avant Jésus-Christ
Montouhotep II, fils d'Antef III, régnera sur une Egypte réunifiée. Thèbes, devient capitale du royaume. Montou, le
dieu tutélaire de Thèbes, à l'origine divinité astrale qui s'assimile à un dieu faucon et devient un dieu guerrier, donne
son nom au pharaon. Le nom de Montouhotep signifie "puisse Montou être satisfait". Montouhotep II, pour marquer
l'importance de son oeuvre, prendra cependant un nom d'Horus significatif : "celui qui réunit les Deux Pays". Il conduira une politique de restauration culturelle et commerciale qui sera poursuivie par son fils, Montouhotep III.
Seankha Rê Mentouhotep III
Nom d'Horus : Seankhtouyef
Période de règne approximative : 2009 à 1998 avant Jésus-Christ
Ce dernier est assez âgé lorsqu'il monte sur le trône et ne régnera que durant douze ans. Il poursuit le programme de
construction de son père, renforce la protection des frontières dans le Delta oriental et fait édifier des fortifications. Il
mène une expédition au pays de Pount et reprend l'extraction de pierres dans le Ouadi Hammamat. De nombreux
temples seront restaurés, notamment à Abydos, Dendera, Tôd.
Il fera construite un temple dont il ne reste que des vestiges à Gebelein, près de Thèbes. Ce monument sera décoré
de scènes commémorant les victoires aux dépens des Nubiens et des Asiatiques qui permettront de réunifier le pays.
Il organisera de nombreuses expéditions à Assouan, en Nubie, dans le pays de Pount et sur la côte phénicienne.
Le grandiose complexe funéraire de Montouhotep III dans le cirque rocheux de Deir El-Bahari, sur la rive occidentale
de Thèbes, aujourd'hui en ruines, servira en partie de modèle au magnifique "temple de millions d'années" de la reine
Hatshepsout. La conception reste malgré tout fidèle à la tradition de l'Ancien Empire qui associait le temple et la pyramide. Une route montant vers l'Ouest reliait le temple de la vallée à une vaste cour plantée d'arbres. Une rampe
montante, construite dans l'axe de la route et soutenue par une colonnade de piliers carrés en grès, conduisait à la
première terrasse. Une deuxième terrasse, superposée et bordée d'une colonnade sur trois côtés, supportait la pyramide.
Une galerie descendait vers le cénotaphe de Montouhotep dans lequel on retrouvera du mobilier et une statue assise
du roi. Un couloir, qui prenait naissance derrière la pyramide à hauteur de la première terrasse, conduisait au caveau
creusé dans la falaise. On y retrouvera le sarcophage vide. Le complexe comprenait également une salle hypostyle
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s'enfonçant dans la falaise, donnant accès à une petite chapelle et aux tombes des princesses et des hauts dignitaires. Une tombe collective consacrée à soixante de ses soldats morts au combat sera creusée dans le roc à proximité.
Mentouhotep IV transfèrera la capitale de Thèbes à Licht. La XIème dynastie s'achève. La situation du pays est
confuse. On sait par un graffiti du Ouadi Hammamat qu'il y enverra une expédition de mille hommes afin de mater une
rébellion. L'expédition est conduite par son vizir Amenemhat qui profitera des circonstances pour prendre le pouvoir.
Nebtaoui Rê Mentouhotep IV
Nom d'Horus : Nebtaoui
Période de règne approximative : 1997 à 1911 avant Jésus-Christ
XIIème dynastie
Période allant d'environ de 1991 à 1786 avant Jésus-Christ
Les souverains de la XIIème dynastie, qui héritent d'un pays réunifié, renforcent leur autorité et se dotent d'une administration centralisée. Cette dynastie marque le retour à une période de puissance et d'équilibre qui culmine avec les
règnes de Sésostris III et d'Amenemhat III. Les campagnes militaires et les expéditions minières à l'extérieur des frontières renforcent l'emprise de l'Egypte sur la région. Cette période de presque deux siècles est marquée par le développement du Fayoum, une prospérité économique retrouvée et une l'émergence d'un courant artistique qui donnera
naissance à une période dite classique.
Les monarques et les gouverneurs de villes, dont la charge se transmettait de manière héréditaire, devront composer
avec l'autorité du roi qui interviendra dans chaque succession pour morceler les anciens domaines et imposer aux
héritiers l'obligation de venir leur demander l'investiture pour les fonctions relevant de l'État.
Séhétepib Rê Amenemhat
Nom grec : Amménémès I
Période de règne approximative : 1991 à 1962 avant Jésus-Christ
Le pharaon Amenemhat associera son fils Sésostris Ier au trône en l'an 20 de son règne. Cette pratique nouvelle sera
reprise par ses successeurs. Le dauphin joue le rôle du bras séculier de son père qui lui confie l'armée. Le pharaon
mène plusieurs expéditions en direction de la Nubie. Amenemhat Ier est assassiné à la suite d'une conspiration ourdie
par le harem.
Le nom d'Amménémès ou Amenemhat signifie "Amon est en avant". Il sera porté par quatre pharaons de la XIIème
dynastie et trois pharaons de la XIIIème dynastie.
Khéperka Rê Senousret
Période de règne approximative : 1971 à 1928 avant Jésus-Christ
Nom grec : Sésostris Ier
Sera associé au trône du vivant de son prédécesseur
Sésostris Khéperkara, ou Sésostris Ier, roi de la Haute et de la Basse-Egypte, sera le deuxième souverain de la
XIIème dynastie. Il succédera à son père, Amenemhat Ier, et assurera un règne prospère de quarante-cinq ans sans
connaître de soulèvement. Cette période sérénité sera mise à profit pour entreprendre un vaste programme de travaux.
Le pharaon Amenemhat associera son fils Sésostris Ier au trône en l'an 20 de son règne. Cette pratique nouvelle sera
reprise par ses successeurs. Le dauphin jouera le rôle du bras séculier de son père qui lui confiera l'armée. Le pharaon mènera plusieurs expéditions en direction de la Nubie. Amenemhat Ier sera assassiné à la suite d'une conspiration ourdie par le harem. Sésostris Ier succèdera à son père. La transition s'opèrera de manière pacifique. Le nouveau
souverain adoptera comme nom de couronnement Khéperka Rê Senousret et reconstruira le temple de Rê Atoum
d'Héliopolis.
Se réclamant de la tradition héliopolitaine, Sésostris Ier régnera depuis la capitale du pays fondée par son père située
proximité du village actuel de Licht. Cette cité, appelée "Amenemhat-Itj-Taouy" (Amenemhat (est) - Celui-quis'empare-des-Deux-Terres), puis "Itj-Taouy" ou "Itjou", abritera les pyramides d'Amenemhat Ier et de Sésostris Ier
construites dans la plus pure tradition des tombes royales d'Ancien Empire.
L'ancienne capitale, Thèbes conservera son rôle d'important centre religieux. Sésostris Ier y fera construire la première structure monumentale du Temple d'Amon à Karnak qui abritera la célèbre Chapelle Blanche sur laquelle sera
notée la liste complète des nomes d'Egypte.
Sésostris Ier achèvera la conquête de la Basse Nubie et installera une garnison à Bouhen, à hauteur de la Deuxième
cataracte. Il contrôlera le pays de Koush situé entre la Deuxième à la Troisième Cataracte. Les mines d'or à l'Est de
Coptos ainsi que les carrières de Ouadi Hammamat dans le désert oriental seront exploitées. Le contrôle des oasis du
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désert de Libye assurera la paix à l'Ouest du pays. Le nom Sésostris signifie "l'homme de la déesse Ousert ". Il sera
porté par trois pharaons de la XIIème dynastie et deux pharaons de la XIIIème dynastie.
Deux oeuvres majeures de la littérature égyptienne, l'Enseignement d'Amenemhat et la Biographie de Sinouhé, datent
du règne de Sésostris Ier. Elles seront étudiées par plusieurs générations de scribes qui laisseront derrière eux de
nombreuses copies, sur papyrus, tablettes de bois ou ostraca. Ces textes relatent des événements survenus au palais d'Itj-Taouy à la fin du règne d'Amenemhat Ier. Le second volume évoque notamment les conditions de la mort du
roi Amenemhat en l'an 30 de son règne, alors que le fils royal Sésostris guerroyait dans le désert occidental.
Les monuments construits sous Sésostris Ier ne se limiteront pas aux édifices de Karnak et de Licht. Héliopolis
conserve un obélisque érigé pour la fête Sed du roi, en l'an 31. Le Papyrus Berlin 3029, ou "Rouleau de Cuir de Berlin", situe le projet de construire un monument à Ra-Harakhty, dans le domaine d'Atoum, en l'an 3. De nombreuses
stèles privées nous apprennent l'existence de travaux importants au Temple d'Osiris-Khentimentiou à Abydos. Le
Temple de Min à Coptos livrera de nombreux reliefs, aujourd'hui conservés à Lyon et à Londres, notamment la scène
de la course rituelle du roi lors de la fête Sed. Sésostris Ier édifiera un temple au dieu Montou à Tod, dont l'inscription
dédicatoire date des dernières années de son règne. Un nouveau temple pour Satis, dont on conserve des fragments
de l'inscription, ainsi qu'un sanctuaire dédié au noble Héqa-ib, seront construits dans l'île d'Eléphantine.
Les somptueuses tombes des nomarques d'Assiout (Djéfai-Hapy, n° 1), de Béni Hassan (Amény, n° 2) et de Qoubbet
el-Haoua (Sarenpout Ier, n ° 36), ainsi que les stèles privées d'Abydos - d'un luxe inégalé durant tout le Moyen Empire
- témoigneront de la prospérité du pays sous le règne de Sésostris Ier. Elles constituent, au travers des autobiographies, une source d'informations sur des événements importants de cette période. La stèle du vizir Mentouhotep,
d'une taille impressionnante (190x150x43 cm), livrera une inscription sur les deux faces qui n'a pas encore fait l'objet
d'une traduction intégrale. Les inscriptions de stèle abydénienne du général Nésou-Montou constituent également un
témoignage du règne de Sésostris Ier qui n'a pas livré d'Annales à ce jour, contrairement à celui de son fils et successeur Amenemhat II dont on a découvert deux fragments à Memphis.
Les nombreuses stèles royales et inscriptions gravées, retrouvées dans le sud et à l'est du royaume, témoigneront de
l'importante que Sésostris Ier accordera à l'empire égyptien de Nubie ainsi qu'aux carrières et mines du désert oriental. Plusieurs de ces inscriptions sont datées et s'associent parfois pour décrire la même action ou la biographie d'un
dignitaire dont il ainsi possible de reconstituer de cursus.
La stèle érigée par le général Mentouhotep dans la forteresse de Bouhen, au retour d'une campagne en Haute-Nubie,
constitue l'un des principaux documents retrouvés à l'extérieur de la vallée égyptienne du Nil. Elle comporte la première mention connue de Koush et présente les différentes régions conquises sous une forme dont s'inspireront les
auteurs des listes géographiques du Nouvel Empire.
Nebkaou Rê Amenemhat II
Nom grec : Amménémès II
Période de règne approximative : 1929 à 1895 avant Jésus-Christ
Sera associé au trône du vivant de son prédécesseur
Amenemhat II, fils de Sésostris Ier, régnera presque trente ans. La paix n'est pas menacée. L'Egypte étend son
champ d'action au Proche-Orient et s'ouvre ainsi aux influences orientales.
Khaképer Rê Senousret
Nom grec : Sésostris II
Période de règne approximative : 1897 à 1878 avant Jésus-Christ
Sera associé au trône du vivant de son prédécesseur
Sésostris II, qui avait été associé au pouvoir par son père depuis presque cinq ans, lui succède. Son règne durera 15
ans. Il entreprend l'aménagement du Fayoum construira une digue à Illahoun afin de canaliser le Bahr Youssouf et le
doter d'un système de drainage et de canaux. Ce projet ne sera achevé que sous Amenemhat III. L'aménagement de
cette région, nouvelle terre fertile de grande dimension, provoquera un nouveau transfert de la nécropole royale s'installera à Illahoun en provenance de Dahchour.
Khakaou Rê Senousret
Nom grec : Sésostris III
Période de règne approximative : 1878 à 1843 avant Jésus-Christ
Sésostris III décide, lors de son accession au trône, de supprimer la fonction de nomarque et de mettre en place une
administration qui repose sur une division du pays en trois régions, le Nord, le Sud et la "Tête du Sud ", c'est-à-dire
Eléphantine et la Basse-Nubie. Chacune d'entre elles est gouvernée par un ministre (ouâret), un assistant et d'un
conseil (djadjat) placés sous l'autorité du vizir. La disparition de l'ancienne caste dirigeante laisse la place à une nouvelle bourgeoisie. Sérostris III fera creuser un canal navigable à travers les rochers de la cataracte d'Assouan. Il fera
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également construire deux forts en amont de la deuxième cataracte, à Semneh et Koummeh, et y installera une forte
garnison qui lui permettra de faire campagne contre le "misérable pays de Koush" (Haute Nubie), dont le nom apparaît pour la première fois dans l'histoire. Ces expéditions repousseront les frontières du pays jusqu'à Semna. A l'Est,
les Egyptiens affronteront les populations de Sichem et du Litani lors d'une campagne en Syro-Palestine contre le
Mentjiou.
La domination des Amenemhat et des Sésostris sur la côte syrienne sera attestée par des trouvailles archéologiques.
Byblos, gouvernée par des rois locaux, sera placée en état de vassalité et deviendra une base navale égyptienne qui
jouera un rôle important dans les échanges maritimes avec la Crète et Chypre.
Nimaât Rê Amenemhat III
Nom grec : Amménémès III
Période de règne approximative : 1842 à 1797 avant Jésus-Christ
Amenemhat III accède au pouvoir dans une Egypte pacifiée et prospère. Son règne de 45 ans le conduit à ne pas
compromettre les équilibres afin de laisser à son fils un pays riche épargné de toute menace intérieure ou extérieure.
Les ressources des mines du Sinaï et des carrières permettent la construction de nombreux monuments en Nubie et
dans le Fayoum. Amenemhat III fera élever deux pyramides, une à Dahchour, l'autre à Hawara. Amenemhat IV succède à son père à l'issue d'une courte corégence pour une période d'environ 10 ans. Le Fayoum reste sa préoccupation première.
Makhérou Rê Amenemhat
Nom grec : Amménémès IV
Période de règne approximative : 1798 à 1790 avant Jésus-Christ
Sera associé au trône du vivant de son prédécesseur
Sebkaka Rê Sebeknefrou Rê
Période de règne approximative : 1789 à 1786 avant Jésus-Christ
Néfrousobek
N'ayant pas de successeur mâle, le pouvoir revient à la reine, Néfrousobek, qui pour la première fois est désignée
comme un pharaon. Les listes royales lui attribuent un règne de trois ans qui marque la fin de cette dynastie disparue
sans laisser d'héritier.
La Deuxième Période Intermédiaire
approx. entre 1786 et 1570 avant J.C.
La naissance de la XIIIème dynastie, qui correspond pour les historiens à l'avènement de la Deuxième Période Intermédiaire, n'engendre aucun bouleversement particulier. Les périodes d'équilibre et de stabilité alternent, en Egypte
comme à l'extérieur des frontières.
La XIIIème dynastie, qui correspond pour les historiens à l'avènement de la Deuxième Période Intermédiaire, regroupe deux lignées de rois ayant exercé leurs pouvoirs respectivement à partir de Thèbes et de Ithet-taoui, aux environs de Licht. C'est l'une des époques les plus confuses de l'histoire égyptienne. Manéthon identifiera une soixante de
souverains éphémères, souvent parvenus au pouvoir par la force. A de rares exceptions, ils ne parviendront jamais à
s'imposer et favoriseront l'apparition d'usurpateurs locaux. Neferhotep I, Sobekhotep III et Sobekhotep IV feront exception à la règle, si l'on en juge par leurs statues colossales et les inscriptions qui attestent leur domination sur toute
l'Égypte.
Les forces centrifuges provinciales contribueront à l'affaiblissement du pouvoir central des souverains d'origine thébaine. L'Egypte, qui se morcelle en plusieurs royaumes et principautés, deviendra une proie facile.
Neferhotep Ier
Le pouvoir de Neferhotep Ier, qui règnera 11 ans, se limite essentiellement au sud du pays. Le sixième nome de
Basse-Egypte, dont le chef-lieu, Xoïs (Qedem, à proximité de Kafr el-Cheikh), est gouverné par une dynastie parallèle
qui porte le nom de XIVème dynastie.
Sobekhotep IV
Le règne de Sobekhotep IV, frère de Neferhotep, durera 8 ans et s'exercera sur une zone géographique réduite. Salitis gouverne pendant vingt ans, probablement depuis Memphis, un royaume comprenant le Delta et la Vallée jusqu'à
Gebelein ainsi que les pistes caravanières qui permettent de faire la jonction avec ses alliés nubiens. Cet état de fait
durera jusqu'au règne d'Apophis Ier qui délèguera une partie de son autorité à une branche hyksôs vassale, improPage 18 / 68
prement appelée XVIème dynastie par Manéthon.
XVème et XVIème dynasties Hyksos
La tradition répartit les rois Hyksôs en deux dynasties : les XVème et XVIème, cette dernière étant contemporaine des
XIIème et XIIIème dynasties régnant à Thèbes.
L'afflux continu de main-d'oeuvre asiatique, particulièrement sous Amenemhat III, bouleverse les équilibres démographiques dans le Nord du pays. Les Hyksôs (déformation grecque du mot égyptien heqaoukhasout signifiant les chefs
des pays étrangers), population d'origine asiatique implantée dans le Delta depuis plusieurs générations, mettent à
profit l'arrivée de nouveaux migrants en provenance du Proche-Orient pour étendre leur influence et s'emparer progressivement du pouvoir. Ils provoquent une partition de fait d'un pays dont le pouvoir officiel sera cantonné dans le
Sud. La chronologie de cette période est assez confuse. Manéthon énumère 34 rois qui auraient régnés sur le
royaume du Sud, tandis que la liste des chroniques énumère 176 souverains hyksôs qui auraient régné 184 ans sur le
royaume du Nord.
Les souverains Hyksôs se proclament alors pharaons à part entière et exercent leur influence jusqu'en MoyenneEgypte à partir de leur capitale, Avaris (Hout-Ouret, "le grand château"), située dans le Delta oriental. Le royaume du
Sud de l'Egypte est réduit aux huit premiers nomes situés entre Eléphantine et Abydos.
La progression des Hyksôs d'Avaris jusqu'au Nord d'Héliopolis s'étend sur une période d'environ un demi-siècle et
semble avoir été réalisée de manière pacifique. L'organisation du pouvoir des Hyksôs adopte le moule politique égyptien. Leur culture sera épargnée par cette assimilation bien qu'ils adoptent l'écriture hiéroglyphique. Leur religion reprend en partie le panthéon égyptien autour de Seth d'Avaris et les pharaons hyksôs continuent à porter le nom de Rê
dans leur titulature. Les autorités religieuses se contentent d'accentuer les caractères sémitisants des divinités. Les
Hyksôs tenteront de s'allier aux Nubiens pour réduire les Thébains et unifier le pays à leur profit.
Le roi nubien nommé Nédjeh, qui prend le pouvoir et installe sa capitale à Bouhen, règne d'Eléphantine à la
Deuxième Cataracte. Son alliance avec les Hyksôs, durera jusqu'à ce que Kamosé s'empare de Bouhen. Cette première victoire donnera naissance à l'exploitation d'un sentiment nationaliste par les princes thébains déchus qui assimileront la lutte contre les Hyksôs à une guerre de religion. Le dieu Soleil appellera à chasser les ennemis et demandera le rétablissement du bel ordre égyptien contre les puissances du chaos. Le prince thébain Ahmosis remporte
plusieurs victoires qui le conduiront aux portes de la ville d'Avaris. La capitale du delta finira par se rendre. La victoire
sur les Hyksôs et leur expulsion marque la fin de la XVIIème dynastie et constitue le mythe fondateur du Nouvel Empire.
Salitis
Nom d'Horus : Mayeb Rê (Le coeur de Rê voit)
Appartient à la dynastie parfois dite des Grands Hyksôs, qui avaient leur capitale à Avaris, dans la partie orientale du
delta du Nil. Salitis gouverne pendant vingt ans, probablement depuis Memphis, un royaume comprenant le Delta et la
Vallée jusqu'à Gebelein ainsi que les pistes caravanières qui permettent de faire la jonction avec ses alliés nubiens.
Cet état de fait durera jusqu'au règne d'Apophis Ier qui délèguera une partie de son autorité à une branche hyksôs
vassale, improprement appelée XVIème dynastie par Manéthon.
Apophis
Appartient à la dynastie parfois dite des Grands Hyksôs, qui avaient leur capitale à Avaris, dans la partie orientale du
delta du Nil.
Yaqoub-har (Iaqoub-Baal)
Nom d'Horus : Mérouser Rê (L'amour de Rê est fort)
Le roi hyksôs Yaqoub-Har (ou Iaqoub-Baal), vassal émancipé de Salitis, règnera environ dix-huit ans. Il entretiendra
de bonnes relations avec les trois rois de Thèbes qui succèderont à Sékhem Rê Ouahkha Rê-Hotep : Antef V "l'Ancien", Antef VI puis Sobekemsaf II, le mieux connu des rois de la XVIIème dynastie. Khyan succèdera à Yaqoub-Har.
Khyan (Chian)
Nom d'Horus : Séouseren Rê (Puissant comme Rê)
Appartient à la dynastie parfois dite des Petits Hyksôs. Khyan succèdera à Yaqoub-Har (ou Iaqoub-Baal).
Ameny-Aamon (l'Asiatique)
Appartient à la dynastie parfois dite des Petits Hyksôs.
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Khamoudy
Appartient à la dynastie parfois dite des Grands Hyksôs, qui avaient leur capitale à Avaris, dans la partie orientale du
delta du Nil.
Apopis I
Nom d'Horus : Aouser Rê (Grand et puissant comme Rê)
Appartient à la dynastie parfois dite des Petits Hyksôs.
Apopis II
Nom d'Horus : Aqenen Rê (Grande est la suprématie de Rê)
Appartient à la dynastie parfois dite des Petits Hyksôs.
Apopis III
Nom d'Horus : Aakenen Rê
Appartient à la dynastie parfois dite des Petits Hyksôs.
Aaseh Rê
XVIIème dynastie
Période allant d'environ de 1650 à 1580 avant Jésus-Christ
La XVIIème dynastie, issue d'une branche locale de la XIIIème dynastie, est fondée par Sékhem Rê Ouahkha RêHotep dans la ville de Thèbes. Les souverains règneront pendant trois-quarts de siècle sur les huit premiers nomes
de la Haute-Egypte, entre Eléphantine et Abydos.
Sékhem Rê Ouahkha Rê-Hotep
Privés de ressources économiques, les pharaons maintiendront en vie le flambeau de la civilisation du Moyen Empire
et donneront naissance au mouvement qui chassera les Hyksôs d'Egypte et assurera une nouvelle réunification du
pays. Les successeurs de Sékhem Rê Ouahkha Rê-Hotep, Antef V "l'Ancien", Antef VI puis Sobekemsaf II, entretiennent de bonnes relations avec les Hyksôs. Le règne de Sobekemsaf II, d'une durée de 18 ans, est plutôt tranquille et
prospère. Les règnes de Djéhouty, Montouhotep VII et Nebiryaou Ier, contemporains du roi hyksôs Khyan, ne marqueront pas l'histoire.
Antef VII
Les relations entre les royaumes de Haute et de Basse-Egypte semblent avoir été fertiles en échanges commerciaux
au cours des règnes d'Antef VII à Thèbes et d'Apophis Ier du côté Hyksôs. Le climat changera radicalement à la fin du
règne d'Apophis Ier et durant celui d'Apophis II. Taâ Ier, dit "l'Ancien " successeur d'Antef VII, laissera sa place à Séqénen Rê Taâ II, dit "le Brave".
Ouadjkheper Rê Kamès (Kamôsis)
Date de fin règne approximative : 1580 avant Jésus-Christ
Kamôsis, fils d'Antef VII, chassera les Hyksôs de la Moyenne Égypte. Il reprendra le contrôle de Memphis ainsi que
celui des pistes caravanières qui assurent les communications entre le Nord et la Nubie.
Le Nouvel Empire
approx. entre 1570 et 1085 avant J.C.
La reconquête du pays est suivie de sa réorganisation. Les structures administratives mises en place par les Hyksôs,
qui avaient prouvé leur efficacité, semblent avoir été partiellement reprises.
XVIIIème dynastie thébaine
Période allant d'environ de 1570 à 1320 avant Jésus-Christ
La XVIIIème dynastie compte parmi les mieux connues et les plus grandioses de l'Egypte ancienne. Les Ahmosides
donneront naissance à une lignée de souverains (quatre Thoutmosis et trois Aménophis, sans oublier la célèbre Hatchepsout) qui marqueront l'histoire. Libérée et réunifiée, l'Egypte part à la conquête des pays ennemis qui l'entourent
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afin de couper court à tout risque de menaces extérieures. Les campagnes d'expansion et d'appropriation vont assurer plusieurs décennies de prospérité. L'ouverture sur le Proche-Orient entraîne la reprise de l'importation de matières
premières, notamment l'argent et l'or d'Asie et de Nubie, le lapis-lazuli d'Asie centrale, la turquoise du Sinaï. Des alliances avec des souverains vassaux permettent d'étendre l'influence du Nouvel Empire jusqu'aux rives de l'Euphrate.
Thèbes, ville dans laquelle se déversent les butins rapportés et le produit des nombreux échanges commerciaux,
accumule les richesses. Memphis en profite également. Les temples, monuments et statues colossales sortent de
terre. L'élévation du niveau de vie entraîne le recrutement de mercenaires étrangers qui viennent renforcer l'armée
égyptienne et participent à la colonisation des terres conquises. Le clergé d'Amon, le dieu thébain, devient une puissance à part entière qui étend son pouvoir à l'administration de la ville.
Nebpehti Rê Ahmès
Nom grec : Ahmôsis
Période de règne approximative : 1570 à 1546 avant Jésus-Christ
L'heure de la reconquête a sonné. Elle sera l'oeuvre d'Ahmosis et s'échelonne sur plusieurs années dans le Delta,
conduisant successivement à la prise de Memphis puis d'Avaris. La domination hyksôs ne sera réellement anéantie
que lorsque les troupes égyptiennes s'empareront de la place forte de Charouhen, base arrière des Hyksôs dans le
Sud-Ouest palestinien. Le Nord du pays libéré, Ahmosis part à la conquête de la Nubie afin d'achever l'oeuvre de
réunification du pays. Il laissera à son fils Aménophis Ier, à l'issue d'un règne de 25 années, un pays libéré ayant retrouvé les frontières qui étaient les siennes à la fin du Moyen Empire.
Ahmès-Néfertary
A la mort d'Ahmosis, son épouse Ahmès-Néfertary assure la régence pour son fils, Aménophis Ier.
Djeserka Rê Amenhotep
Nom grec : Aménophis Ier
Période de règne approximative : 1546 à 1526 avant Jésus-Christ
Le règne de ce dernier, qui durera 21 ans, sera épargné de conflits militaires. Mitanni commence cependant à contester la présence égyptienne à proximité de l'Euphrate. L'Egypte connaît une période prospère même si cette période
ne laisse derrière elle que peu de monuments. La tombe d'Aménophis Ier, qui n'a pas été localisée, se trouve peut
être à Dra Abou'l-Naga. Le souverain est le premier à séparer sa sépulture du temple funéraire. Cette initiative sera
reprise par ses successeurs qui construiront sur la rive occidentale de Thèbes leur "Demeure des Millions d'Années".
Son successeur Thoutmosis Ier inaugurera la nécropole de la Vallée des Rois. Aménophis Ier disparaîtra sans laisser
d'héritier direct. Son fils Amenemhat est mort avant lui.
Aakhéperka Rê Thoutmès
Nom grec : Thoutmosis Ier
Période de règne approximative : 1525 à 1512 avant Jésus-Christ
La succession revient à Thoutmosis Ier, descendant d'une branche collatérale. Thoutmosis Ier est très certainement le
fils qu'Aménophis Ier a engendré avec l'une de ses concubines, Seneneb. Il hérite du trône par son mariage avec la
princesse héréditaire Ahmès, sa demi-soeur. Il mène une campagne dans le Sud et terrasse une révolte nubienne en
l'an 2 de son règne. La Nubie est divisée en cinq principautés dont le gouvernement est confié à des nubiens soumis.
Il fait campagne dans le pays de Kouch, au-delà de la quatrième cataracte qui constituait la frontière du pays. De retour, il fait dégager le canal Sehel. Ses campagnes militaires dans le Nord du pays le conduisent en Syrie, dans le
Retenou, et en pays de Canaan. Il poursuit jusqu'à la rive Ouest de l'Euphrate dans le pays de Naharina. Il fera creuser sa tombe dans la Vallée des Rois. Elle porte aujourd'hui le numéro 38. Sa momie sera découverte dans la cachette de Deir el-Bahari. Thoutmosis Ier compte parmi les pharaons qui ont entrepris de nombreux travaux d'agrandissement et d'embellissement à Karnak. Le temple primitif sera entouré d'un péristyle dans lequel il déposera des
statues du roi représenté en Osiris. Les 4ème et 5ème pylônes sont également contemporains de sa période de règne ainsi que les deux obélisques de granit rose devant le 4ème pylône.
Aakhéperen Rê Thoutmès
Nom grec : Thoutmosis II
Période de règne approximative : 1512 à 1504 avant Jésus-Christ
Le couple formé par Thoutmosis Ier et Ahmès donnera naissance à une fille, Hatchepsout, et un garçon, Aménémès,
qui ne régnera pas. Hatchepsout épouse son demi-frère, né d'une relation entre Thoutmosis Ier et sa concubine, qui
monte sur le trône sous le nom de Thoutmosis II. Ce pharaon poursuit l'oeuvre de son père et maintien la domination
égyptienne dans la région en prenant la tête de deux campagnes militaires, l'une en Nubie, l'autre en Palestine. Il
disparaît prématurément. Thoutmosis II et Hatchepsout n'auront pas d'héritiers mâles mais une fille, Néférou Rê. Le
roi aura par ailleurs un fils d'une épouse secondaire, Thoutmosis III qui épousera sa demi-soeur Néférou Rê.
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Maka Rê Hatschepsout
Période de règne approximative : 1503 à 1482 avant Jésus-Christ
MenKhéper Rê Thoutmès
Nom grec : Thoutmosis III
Période de règne approximative : 1504 à 1450 avant Jésus-Christ
Lors de son accession au trône, Thoutmosis III doit faire face à une révolte des principautés asiatiques, coalisées
autour du prince de Qadech sous l'influence du Mitanni. Les ennemis vont s'affronter au cours de 17 campagnes militaires. L'affrontement entre Egyptiens et Mitanniens est rapporté par les Annales que Thoutmosis III fera graver dans
le temple d'Amon Rê de Karnak. Le pharaon partira du Delta oriental, remontera par Gaza, atteindra la plaine de Megiddo avant d'assiéger la ville qui finira par tomber. Le roi poursuivra alors vers Tyr. Il brisera au cours des trois campagnes suivantes, la branche occidentale de la coalition. Thoutmosis III s'attaquera, les années suivantes, au Djahy et
à Qadech. Il prend Oullaza et Ardata.
Les Egyptiens arrivent en Syrie par la mer l'année suivante, au cours de la sixième campagne. Ils remontent jusqu'à
Qadech puis reviennent sur leurs pas et marchent sur Simyra au Nord de l'embouchure du Nahr el-Kébir. Les ports
phéniciens se soumettent au cours de la septième campagne, un an plus tard, après la chute de Oullaza. Les guerres
d'Asie débouchent, en l'an 33, à une confrontation directe avec le Mitanni. L'armée transportera des bateaux fluviaux
à travers la Syrie afin de franchir la barrière naturelle constituée par l'Euphrate. Les Egyptiens atteignent Qatna à l'Est
de l'Oronte puis franchissent le fleuve. Thoutmosis III consacre une stèle commémorative à côté de celle érigée jadis
par son grand-père. Il remonte vers le Nord, ravage la région de Karkémish puis retourne sur l'Oronte. Les neuf campagnes suivantes s'efforceront de cantonner les forces mitanniennes en Naharina. Le règne s'achève dans une paix
relative. L'Egypte domine le Proche-Orient et les relations avec les pays de la mer Egée sont cordiales. A sa mort,
Thoutmosis III entre dans la légende. La tradition lui reconnaît également le goût pour la botanique et l'art de la littérature.
Aakhéperou Rê Amenhotep
Nom grec : Aménophis II
Période de règne approximative : 1450 à 1425 avant Jésus-Christ
Thoutmosis III associe au pouvoir Aakhéperou Rê Amenhotep, le fils qu'il a eu de sa seconde épouse, Hatchepsout II
Mérirê. Moins intellectuel et plus porté sur les armes, le jeune souverain mène trois campagnes en Syrie. Les affrontements contre le Mitanni, qui se soldent par la perte de la zone comprise entre l'Oronte et l'Euphrate, seront les derniers qui opposeront les deux adversaires. Le nouvel empire hittite fondé par Tudhaliya II menace le Mitanni. La paix
règne en Nubie. Aménophis II décore en partie Kalabsha et poursuit les travaux entrepris par Thoutmosis III à Amarna. Il entreprendra également plusieurs chantiers en Thébaïde.
Menkhéperou Rê Thoutmès
Nom grec : Thoutmosis IV
Période de règne approximative : 1425 à 1405 avant Jésus-Christ
Thoutmosis IV succède à Aménophis II. La stèle qu'il fera graver entre les pattes du sphinx de Gîza relate que le dieu
lui promettra en songe la royauté s'il le désensablait. Son règne ne dura que neuf ans. Le roi disparaîtra vers l'âge de
trente ans après avoir épousé la princesse mitannienne Moutemouia, fille du roi Artakama, qui lui donnera un fils et
successeur en la personne d'Amenophis III.
Nebma Rê Amenhotep III
Nom grec : Aménophis III
Période de règne approximative : 1405 à 1367 avant Jésus-Christ
Aménophis III est le fils de Thoutmosis IV et de Moutemouia. Cette dernière assume la régence lorsqu'il monte sur le
trône à l'âge de douze ans. Aménophis III épousera une femme d'origine non royale sans doute d'origine nubienne, la
reine Tiy, fille d'Youya et de Touya. Le frère de la reine Tiy, le divin Ay, succédera plus tard à Toutankhamon. La
Grande Epouse du Roi jouera un rôle de premier plan et prendra le pas sur la reine mère. Le règne d'Aménophis III
n'est marqué d'aucun conflit. L'Egypte étend son influence très au-delà de ses frontières.
Le nom du pharaon est attesté en Crête, à Mycène, en Etolie, en Anatolie, au Yémen et à Babylone. Aménophis III
épouse Gilu-Heba puis Tadu-Heba, les filles de rois du Mitanni, en signe d'alliance et fait de même avec deux princesses de Babylone. Les rois hittites se renforcent et viendront bientôt menacer la toute puissance de l'Egypte. Aménophis III compte parmi les plus grands constructeurs de l'Egypte ancienne. Il entreprend de nombreux chantiers en
Nubie et dans le Nord du pays, à Athribis et à Bubastis. Les grands travaux du Serapeum à Saqqarah débutent. Les
monuments dans la vallée, à Elkab, Souménou, Abydos et Hermopolis, sortent de terre. Le pharaon fait construire à
Thèbes un temple censé être le "harem méridional " d'Amon Rê et fait ériger dans le temple de Mout, au Sud de l'enceinte de Karnak, six cents statues de la déesse Sekhmet. Il se fait édifier, sur la rive occidentale, un palais à Malgata
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et un gigantesque temple funéraire dont il ne reste que les deux statues monumentales appelées colosses de Memnon. Il meurt en l'an 39 de son règne.
Néferkhéperou Rê Amenhotep
Akhenaton
Nom grec : Aménophis IV
Période de règne approximative : 1379 à 1362 avant Jésus-Christ
Aménophis IV sera le premier souverain au monde à instaurer le monothéisme. Il devient pharaon à 15 ans, à la mort
de son père Aménophis III dont c'est le fils unique. La corégence entre le père et le fils n'est pas certaine. Le nouveau
pharaon se fait couronner à Karnak, sous le nom d'Aménophis IV "Celui qui satisfait Amon", signe qu'au départ, il
n'était pas en lutte ouverte avec le clergé d'Amon Rê. Il épouse sa cousine Nefertiti (La belle est venue), fille de Ay et
de Tiy II, donc petite-fille de Youya et Touya. Aménophis IV et Nefertiti forment un couple encore plus étroitement lié
politiquement que celui Aménophis III et Tiy.
Le pharaon vénère l'ensemble du panthéon égyptien jusqu'en l'an 4 de son règne et entreprend un programme de
construction traditionnel. Sans doute lassé de la puissance du clergé d'Amon, le dieu le plus puissant, il impose le
culte d'Aton (le dieu au disque solaire) comme dieu unique. Il fait détruire, en les martelant, les noms et les images
d'Amon et quitte Thèbes, capitale de l'Empire et siège du Temple d'Amon (Karnak). Il prend alors le nom d'Akhenaton
"Celui qui est bénéfique pour Aton" et fait construire une ville nouvelle, à 320 km plus au Nord. Elle portera le nom de
Akhet-aton "l'Horizon d'Aton", connue aujourd'hui sous le nom de Tell Amarna. Un nouvel art armanien voit le jour,
moins rigide et surtout moins conventionnel que par le passé. Les formes deviennent réalistes, pouvant aller jusqu'à la
caricature. Les crânes s'allongent anormalement vers l'arrière, la poitrine se rétrécit, le ventre ballonne au-dessus du
pagne. Chose nouvelle, l'art officiel représente dès le début la famille royale dans des scènes jugées jusque là trop
intimes.
L'épouse royale Néfertiti et les six princesses nées de son union avec le roi sont omniprésentes. La reine Tiy s'installe
à la cour d'Armana en l'an 12 ce qui permet à certains d'affirmer qu'Akhenaton n'a régné seul qu'à partir de cette date.
L'une des six filles du couple royal, Mékétaton, meurt la même année. Nefertiti semble jouer un rôle réduit à partir de
cet instant et se serait peut-être éloignée. L'une de ses filles, Méritaton, la remplace dans les cérémonies auprès du
roi. Les trois dernières années du règne sont troublées par les persécutions contre les défenseurs du culte d'Amon.
Très mystique, Akhenaton compose certains hymnes à la gloire d'Aton que l'on retrouve à l'état presque original dans
les Psaumes de la Bible. Moïse, élevé comme un prince égyptien et presque contemporain du roi Akhenaton, a peutêtre été inspiré par ce dernier. Les principes du monothéisme existaient à l'état latent dans la religion égyptienne et
étaient à la base de l'enseignement secret des temples depuis des siècles. La réforme d'Akhenaton n'est, en réalité,
qu'une divulgation des mystères de l'ancien enseignement et une profanation de ce qu'il contenait de plus sacré. Les
initiés qui partageaient le secret considéraient l'initiative comme un sacrilège. Pacifiste avant l'heure, le roi refuse de
faire la guerre pour défendre les frontières de l'Egypte. Les incursions ennemies se succèdent provoquant la colère
des égyptiens. Ce mécontentement sera exploité par les prêtres d'Amon qui mirent sur pied une conjuration pour éliminer le roi.
L'autorité du pharaon était indiscutable de son vivant. Akhenaton qui ne se déplaçait qu'à l'intérieur de ses stèles, les
frontières de Tell El-Armana, semblait ignorer le vent de révolte parti de Thèbes et qui gagnait toutes les provinces. La
reine-mère Tiy viendra personnellement à Tell El-Armana pour informer son fils qui semblait ne pas saisir la gravité de
la situation. Il enverra Smenkhka Rê, son demi-frère ou cousin nommé corégent, pour négocier avec le clergé thébain
une tolérance pour la restauration du culte d'Amon et d'Osiris. On ignore les conditions exactes de la mort du roi. Sa
tombe ainsi que celle de Néfertiti n'ont jamais été découvertes. Celles qui ont été construites à Amarna étaient vides.
Leurs dépouilles ont sans doute été transportées dans un lieu secret par des fidèles.
Smenkhka Rê
Période de règne approximative : 1363 à 1362 avant Jésus-Christ
Smenkhka Rê, qui succède à Akhenaton, légitimera sa montée sur le trône en épousant l'une des filles du roi. Il ne
règnera pas plus de deux ans. Sa dépouille a été retrouvée dans une tombe construite dans la Vallée des Rois. Elle
contenait d'autres restes qui sont peut-être ceux de la reine Tiy.
Nebkhéperou Rê Toutankhaton
Toutankhamon
Période de règne approximative : 1361 à 1352 avant Jésus-Christ
Toutankhaton, qui prendra le nom de Toutankhamon par la suite, naît en l'an 34 ou 35 du règne d'Aménophis III. Sa
filiation est une énigme. Il appartient à la maison royale mais plusieurs hypothèses circulent sur son ascendance. Il
semblerait que ses parents soient Tiyi, la grande veuve royale d'Aménophis III, et Akhenaton. La ressemblance de
Toutankhaton avec Tiyi, Akhenaton et Sémenkéré, frère ou demi-frère d'Akhenaton, renforce cette hypothèse. L'enfant est confié à Maya, sa nourrice. Il vit au sein du harem royal en compagnie des six filles d'Akhenaton et de NefertiPage 23 / 68
ti. Son éducation commence à 4 ans. Il fréquentera plus tard la "maison de vie", l'école des scribes et des magiciens,
pour apprendre les dogmes royaux, l'unique loi égyptienne. Akhenaton meurt à 30 ans, en l'an 1347 avant JésusChrist, des suites d'une longue maladie.
Toutankhaton monte sur le trône de la Haute et Basse Égypte à l'âge de 9 ans, et prend pour reine et grande épouse
royale, Ankhesenpaton, la troisième fille d'Akhenaton et de Nefertiti. Très rapidement, il quitte Amarna pour Memphis.
La ville d'Akhetaton est abandonnée après seulement une trentaine d'années d'existence. La période hérétique prend
fin. L'intendant Ay, homme faible, et l'ambitieux général Horemheb, engagent la contre-réforme. Le jeune pharaon
prend alors le nom de Toutankhamon, signe d'Amon. Memphis redevient la capitale du royaume. Toutankhamon
meurt à l'âge de 18 ans, par accident ou assassiné, sans avoir eu d'enfant de son épouse Ankhesenpaton.
Khéperkhéperou Rê
Ay
Période de règne approximative : 1352 à 1348 avant Jésus-Christ
La lignée d'Ahmosis est éteinte. Sa veuve supplie le roi hittite Suppiluliuma de lui envoyer l'un de ses fils pour l'épouser et en faire le pharaon d'Egypte. Le prince sera tué à la frontière égyptienne. L'union entre les empires hittites et
égyptiens n'aura pas lieu. Ankhesenpaton épouse alors peut-être le vizir de son défunt mari, le vieil intendant Ay qui
s'empare du pouvoir pour une durée de 4 ans.
Djeserkhéperou Rê
Horemheb
Période de règne approximative : 1348 à 1320 avant Jésus-Christ
La réelle coupure dynastique a lieu lorsque le commandant en chef de l'armée, Horemheb, prend le pouvoir et se
présente comme restaurateur de l'ordre établi. Il sera un grand constructeur, surtout à Karnak. Après vingt-sept ans
de règne, il sera enterré à Thèbes, dans la Vallée des Rois.
XIXème dynastie thébaine ou Période du Second Empire
Période allant d'environ de 1320 à 1200 avant Jésus-Christ
N'ayant pas d'héritier mâle, Horemheb transmet le pouvoir à un autre militaire, un général originaire du Delta qui va
fonder une nouvelle dynastie, celle des Ramsès.
Nom d'Horus : Menpehti Rê
Ramsès Ier
Période de règne approximative : 1320 à 1318 avant Jésus-Christ
Ramsès Ier, issu d'une lignée de militaires, n'a aucune ascendance royale. Son nom d'Horus, "Celui qui confirme
Maât à travers les Deux Terres", indique sa volonté de continuer l'oeuvre d'Horemheb. Son prénom est Ramessou,
"Rê l'a mis au monde" et son nom de couronnement, Menpehty Rê, "stable est la puissance de Rê". Cette référence
au dieu Rê comble partiellement la carence divine de ses origines. Il s'installe à Memphis pour échapper à l'influence
des prêtres de Thèbes.
Nom d'Horus : Menpehti Rê
Séthi Ier
Période de règne approximative : 1318 à 1304 avant Jésus-Christ
Séthi Ier succède à son père à l'issue de deux années de règne seulement. Fin politique, il réside à Memphis tout
comme son père mais Thèbes reste la capitale de l'empire. Séthi est né probablement entre la fin du règne de Ay et le
début de celui d'Horemheb. Son grand-père, qui portait le même nom, était un officier de la charrerie contemporain
d'Akhenaton puis de Toutankhamon. La famille est très certainement originaire d'une cité localisée au Nord de l'ancienne ville hyksôs d'Avaris dans le Delta oriental.
La stèle de l'an 400 en granit rose d'Assouan trouvée à Tanis, mais très certainement déplacée depuis Pi Ramsès par
Psousenmès Ier sous la XXIème dynastie, représente Ramsès II coiffé de la couronne bleue Kheprech. Cette stèle
est dédiée par Ramsès II au dieu Seth, représenté sous une forme asiatique. Le pharaon fait une libation de deux
vases à vin vers Seth, divinité rarement représentée avant l'époque ramesside sinon à l'époque des Hyksôs. Ce dieu
est représenté sous une forme qui se rapproche des divinités palestiniennes de l'époque. Sethi, l'ennemi d'Osiris, était
le dieu principal des Hyksôs qui lui donneront le nom de Soutekh et le représenteront sous une forme qui le rapproche
du dieu sémitique Baal.
La stèle représente trois personnages de taille identique. L'un d'entre eux pourrait être, si l'on se réfère aux titres qui
l'accompagne "régent, vizir et maire de Thèbes, scribe royal, officier de la charrerie, gouverneur de la forteresse de
Tjarou, ville du delta oriental", Sethi Ier. Sethi prend comme nom de couronnement Men-Maat-Rê, qui signifie "stable
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est la vérité de Rê". Il part en campagne pour pacifier la Palestine devenue hostile depuis la fin de l'époque amarnienne et poursuit jusqu'au Liban. Il part, l'année suivante, jusqu'à Qadesh et pacifie la région d'Amourrou. La troisième campagne concernera les Libyens et la quatrième les Hittites. Il poursuit l'exploitation des mines de turquoise
du Sinaï dont l'activité avait repris sous Ramsès Ier et met en valeur les mines d'or du désert d'Edfou et de Nubie. Il
affectionne le dieu Seth d'Avaris, fait reconstruire le sanctuaire de Rê à Héliopolis et entreprend les travaux d'une
partie de la salle hypostyle à Karnak qui sera achevée par Ramsès II. Le temple de Gebel Barkal est construit en Nubie.
L'art reprend l'essentiel de la tradition amarnienne. On en retrouve des témoignages dans son hypogée de la Vallée
des Rois, dans les temples funéraires de Gourna et d'Abydos ainsi que dans l'Osireion, le tombeau d'Osiris, édifié à
proximité.
Ouserma Rê
Ramsès II
Période de règne approximative : 1304 à 1237 avant Jésus-Christ
Ramsès II devient pharaon à l'âge de 25 ans. Dans un premier temps co-régnant, il assumera ensuite seul le pouvoir
jusqu'à l'âge de 90 ans. Il héritera de l'empire constitué par son lointain prédécesseur, Touthmôsis III et renforcé par
son père Séthi Ier. Son royaume s'étendait des rives du Tigre et de l'Euphrate, à l'Est, à la Libye, à l'Ouest, au Soudan, au Sud et aux îles de la mer Egée, au Nord. Il se mariera à six reprises, dont une fois avec sa soeur et trois fois
avec ses filles. Son harem ne comptera pas moins de deux cents concubines qui lui donneront au total plus d'une
centaine d'enfants.
Il conduira plus de vingt campagnes militaires et autorisera les Juifs à rentrer en Terre Promise. La bataille de Qadesh
sur les rives de L'Oronte en Syrie, vers 1285 avant Jésus-Christ, constitue son fait d'arme le plus marquant. Il opposera le nouveau roi d'Egypte à Mouwatalli, roi de Hittites, qui était parvenu à coaliser plus de vingt peuples afin de prendre le contrôle de la région. Maintes fois représentée sur des bas-reliefs à la gloire du pharaon, cette bataille est décrite en détail dans un long poème épique connu sous le nom de Penthaour.
Ramsès II se trouvait à la tête d'une armée de 20.000 hommes, chars et infanterie inclus, constituée de quatre divisions portant les noms d'Amon, de Prê, de Ptah et de Séti et séparées les unes des autres de quelques kilomètres. Le
pharaon se trouvait dans la première d'entre elles. Les Hittites mèneront une offensive victorieuse contre la deuxième
division et l'anéantiront afin de séparer Ramsès II du reste de ses troupes. Encerclé par une armée beaucoup plus
puissante que sa division, le pharaon aurait alors invoqué son père et dieu, Amon, en ces termes : "Amon, que se
passe t'il donc ? Un père oublie t'il son fils ? Je suis seul, absolument seul au milieu de barbares innombrables. Mes
soldats m'ont abandonné en masse, Je t'appelle car je sais qu'Amon est plus puissant que des millions de soldats". Le
dieu lui aurait alors répondu : "En avant, en avant, Je suis avec toi, moi ton père, moi le seigneur de la victoire, et
j'aime le courage".
Le Penthaour rapporte que Ramsès II aurait opposé, seul, une résistance héroïque aux milliers de soldats qu'il devait
affronter. Il parviendra à tenir la position le temps suffisant pour la division Ptah vienne à son secours et mette l'ennemi en déroute. Dans la réalité, cette bataille ne connaîtra pas de vainqueur et les deux camps parviendront à un traité
de paix qui sera respecté pendant près d'un demi-siècle. Le pharaon acceptera de prendre la fille de Mouwatalli
comme épouse en signe de bonne volonté. Dans la version romanesque à la gloire du pharaon, celui-ci apparaît
comme un héros surhumain. Il déclare alors : "Je suis devenu l'égal du dieu Montou. J'ai tiré la flèche de la main
droite et j'ai frappé de la main gauche. J'étais comme Baal dans sa fureur, J'avais face à moi 2500 paires de chevaux
qui ont été anéantis sous les pieds de mes destriers... Pas un ennemi n'a levé la main pour combattre. Le coeur leur a
manqué, les membres ont failli, ils ne pouvaient plus tirer et n'avaient plus la force de manier la lance... Je les ai fait
tomber comme les crocodiles tombent à l'eau. Ils se sont effondrés, la tête en avant, s'entassant les uns sur les autres. Je les ai tous tués selon mon désir". Lorsqu'il accède au pouvoir après la mort de Séthi Ier, la capitale de l'Empire, Louxor, a perdu un grand nombre de ses prérogatives. Le père du pharaon avait amorcé le déplacement de plusieurs organes du pouvoir en Haute-Egypte, à proximité du delta. Ramsès II poursuivra ce mouvement et créera une
ville nouvelle, baptisée Pi-Ramsès (le domaine de Ramsès), qui pourrait correspondre à la ville actuelle de San alHajar, l'ancienne capitale des Hyksos alors baptisée Tanis. Grand bâtisseur, le pharaon entreprendra de nombreux
chantiers à travers l'ensemble du pays, n'hésitant pas parfois à agrandir les monuments existant et à s'en attribuer la
paternité. Il commandera un grand nombre de statues colossales à son effigie, le représentant dans la force de l'âge
et sans défaut physique. Sa momie, très bien conservée, révélera une dentition délabrée, un long nez crochu. De
plus, le roi souffrait d'insuffisance cardiaque et d'arthrite à la hanche.
Il contribuera à la renaissance de la ville de Memphis dont l'un de ses fils était le grand-prêtre d'Amon et y fera édifier
un colosse de dix mètres de hauteur. Il agrandira, à l'instar de nombreux pharaons, le temple de Karnak en y ajoutant
une cour de quarante piliers osiriaques ainsi qu'un temple de taille plus modeste précédé d'un pylône gigantesque et
de colosses. Il fera recouvrir les cartouches de Ramsès Ier et de Séthi Ier dans la salle hypostyle par le sien afin d'en
apparaître l'instigateur. La falsification, très imparfaite, ne laisse aucun doute sur la tentative de supercherie. La bataille de Qadesh est sculptée en bas-relief sur le mur extérieur de cette salle. Sa contribution au temple de Louxor
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consiste dans l'élévation d'un pylône d'une largeur de 65 mètres, également recouvert d'un bas-relief de la bataille de
Qadesh, ainsi que dans la création de six statues colossales de 15 mètres de hauteur. Il y fera ériger les deux obélisques dont l'un, qui se trouve aujourd'hui place de la Concorde à Paris, sera offert à la France par Muhammad Ali en
1831.
Le roi commandera le temple destiné à son culte funéraire dans la Vallée des Rois, le Ramesseum, naturellement
gravé d'une représentation de la bataille de Qadesh et doté d'une statue colossale aujourd'hui effondrée de 18 mètres
de hauteur et d'un poids de plus de 1.000 tonnes, la plus imposante connue à ce jour.
Il achèvera les travaux du temple d'Osiris à Abydos dans lequel il est représenté en compagnie de tous ses prédécesseurs depuis Ménès ainsi que dialoguant avec les dieux sur une série de piliers. La construction des temples d'Abou
Simbel, sauvés des eaux après la construction du haut barrage d'Assouan sur le Nil, constitue l'un des éléments essentiels du rôle de bâtisseur du pharaon. Quatre statues colossales de 21 mètres de hauteur gardent l'entrée du
grand temple creusé à même la falaise. Le roi est représenté, à l'intérieur, sous les traits d'Osiris. Le petit temple est
dédié à la déesse Hathor et à Néfertari, première épouse du roi. La façade est ornée de six colosses de 10 mètres de
hauteur sculptés dans le roc. Quatre d'entre eux représentent le roi et deux la reine.
La tombe du roi a été découverte dans une nécropole située sur la colline qui domine le temple de la reine Hatshepsout à Deir el-Bahari. Une équipe d'archéologues américains a découvert à proximité une tombe gigantesque renfermant 67 chambres funéraires. D'après les objets et inscriptions trouvés sur place, il pourrait s'agir de la sépulture des
fils du pharaon. L'Empire ne résistera pas à sa mort. Les provinces se rebelleront et les peuples voisins conduiront de
nombreuses incursions.
Néfertari
Néfertari est l'épouse préférée de Ramsès II. Le pharaon l'appelle la Dame de Charme, la Riche d'Éloges, la Belle de
Visage et la Douce d'Amour. Son ascendance n'est pas certaine. Certain pense qu'elle pourrait être la fille du roi Séti
et donc la soeur ou demi-soeur de son mari. A 19 ans, elle est couronnée reine et grande épouse royale de Ramsès II
lors de son accession au trône à l'âge de 25 ans. Elle prend le nom de Néfertari, la plus belle de toutes. Le harem est
pourtant abondamment fourni d'épouses et concubines.
Le roi, grand bâtisseur et guerrier, fait construire en son honneur à Abou Simbel en Nubie, à coté de son sanctuaire,
un petit temple dédié à Néfertari et Hathor, la déesse de la danse, de la musique et de la joie. La reine est ainsi divinisée. La reine intervient dans les affaires politiques et spirituelles du pays. Elle est associée aux cérémonies religieuses et aux longues négociations du traité de paix avec les Hittites. L'Égypte et la capitale de l'empire, Pi-Ramsès,
connaissent l'opulence. Elle meurt à l'âge de 40 ans, bien avant son époux qui disparaîtra à l'age de 90 ans après 67
années de règne.
Baen Rê Merne-Ptah
Mineptah
Période de règne approximative : 1236 à 1223 avant Jésus-Christ
Menma Rê
Amenmès
Période de règne approximative : 1222 à 1217 avant Jésus-Christ
Ouserkhéperou Rê
Séthi II
Période de règne approximative : 1216 à 1210 avant Jésus-Christ
Aakehen Rê Setepen Rê
Merneptah Siptah
Sit Rê Meryetamon
Taousret
Date de début de règne approximative : 1209 avant Jésus-Christ
Iarsou
Date de fin de règne approximative : 1200 avant Jésus-Christ
XXème dynastie
Période allant d'environ de 1200 à 1085 avant Jésus-Christ
Ouserkaou Rê
Sethnakht
Période de règne approximative : 1200 à 1198 avant Jésus-Christ
Sethnakht, qui signifie Seth et puissant, est très certainement un militaire qui parviendra au pouvoir en renversant
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Iarsou. Il fondera ainsi la XXème dynastie. Il mettra fin, au cours d'un règne de trois années seulement, aux intrigues
de palais qui secouent l'Egypte. A sa mort son fils légitime et successeur, Ramsès III, monte sur le trône. Les travaux
entrepris pour le creusement de sa tombe ayant connu quelques vicissitudes, il décide d'occuper celle de la reine
Taousert qui porte aujourd'hui le numéro 14 dans la Vallée des Rois.
Ouserma Rê Mery Amon
Ramsès III
Période de règne approximative : 1198 à 1166 avant Jésus-Christ
Ramsès III succède à son père Sethnakht. Son couronnement donnera lieu à d'importantes festivités. Son épouse Isis
lui donnera plusieurs fils dont trois accèderont au trône (Ramsès IV, Ramsès VI, Ramsès VIII). Ramsès III, qui se
voulait l'héritier et le fils spirituel du grand Ramsès II, renforcera le pouvoir des prêtres et établira un recensement des
temples construits en Egypte. Au plan militaire, il dotera le pays d'une flotte de navires de guerre chargée de protéger
l'embouchure du Nil menacée par les peuples de la mer auxquels se sont joints les Philistins. Ramsès III les rencontrera dans une bataille navale qu'il relate sur les murs de son temple de Médinet-Habou.
Les conflits ne cesseront pendant presque onze années, souvent remportés par le pharaon qui mènera également
deux guerres sur le front Ouest contre les troupes de la coalition libyenne (Libou et Meshouesh). Les Libyens repoussés dans un premier temps par Mineptah, réapparaissent dans le Delta occidental. Ils seront vaincus par Ramsès III
qui intègrera une partie de leurs troupes à l'armée égyptienne. La deuxième offensive, six ans plus tard, se soldera
par l'anéantissement des ennemis qui seront sont emmenés en captivité avec femmes et enfants. Des communautés
libyennes se constituent alors dans le pays qui seront progressivement égyptiannisées. Elles se regrouperont en chefferies qui s'empareront du pouvoir quand le pays sombrera à nouveau dans l'anarchie.
Ramsès III part en campagne en Asie, en l'an 12 de son règne, pour protéger les possessions syriennes. Le pays
connaîtra, à l'issue de cette période guerrière, une nouvelle ère de prospérité. Ramsès III laissera derrière lui le château de millions d'années situé à Medinet Habou. Les représentations des pylônes célèbrent la gloire du pharaon et
de l'Égypte victorieuse et celles des murs intérieurs des épisodes de la fête du dieu générateur Min. Le plan de ce
temple reprend celui du Ramesseum. Il fera construire à Karnak un vaste temple reposoir en grès jaune destiné aux
barques de la triade thébaine, un temple consacré à la déesse Mout et au dieu Khonsou, et il entreprendra, sans
doute, la construction du temple de Khonsou. Il aurait également construit à Pi-Ramsès, Héliopolis, Memphis, Athribis,
Hermopolis, Assiout, This, Abydos, Ombos, Coptos, Elbak, en Nubie et en Syrie. Des problèmes économiques, en
l'an 29 de son règne, entraîneront les travailleurs de Deir el-Medina dans la grève. Le roi limoge son vizir et doit veiller
à la régularité du service des rations versées aux temples. Ces difficultés trahissent également un affaiblissement du
pouvoir de l'Etat face aux clergés et aux domaines des temples. Le règne s'achèvera par des intrigues et des complots qui sont le fruit de querelles dynastiques.
Une seconde épouse, Tiy, fomente un complot dans le harem pour mettre sur le trône son fils, Pentaouret. Les minutes du procès intenté aux conspirateurs sous le règne de Ramsès IV sont parvenues jusqu'à nous. La conspiration
réunira un commandant des archers de Nubie et un général, des hauts fonctionnaires du harem, un intendant, un
trésorier royal, des scribes, des surveillants et des femmes. On pratiquera des rites d'envoûtement avec des figurines
de cire pour endormir les gardiens des portes et donner accès aux complices extérieurs. Les militaires participant à ce
coup d'Etat provoqueront le soulèvement des troupes. Sans doute trahis, les coupables seront condamnés et exécutés. Le pharaon décèdera peu de temps après et sera enterré dans la tombe numéro 11 de la Vallée des Rois. La
momie retrouvée est celle d'un homme de soixante-cinq ans environ qui semble mort de mort naturelle.
Ouserma Rê Sétepe Amon
Ramsès IV
Période de règne approximative : 1166 à 1160 avant Jésus-Christ
Ouserma Rê Sékheperen Rê
Ramsès V
Période de règne approximative : 1160 à 1156 avant Jésus-Christ
Ramsès V Amonherkhépechef qui succède à son père meurt au bout de quatre ans de règne. Il fera construire, outre
sa tombe dans la Vallée des Rois, un temple funéraire à Héliopolis et Bouhen. Le Papyrus Wilbour, un grand texte
fiscal conservé au Musée de Brooklyn, date de son époque ainsi qu'une série d'hymnes royaux et que le Papyrus
1887 de Turin relatant un scandale financier dans lequel sont impliqués des prêtres d'Eléphantine.
Nebma Rê Mery Amon
Ramsès VI
Période de règne approximative : 1156 à 1148 avant Jésus-Christ
Ramsès VI Amonherkhépechef II est un fils de Ramsès III, contrairement à son prédécesseur. Les deux lignées, celle
des descendants directs et celle des frères et neveux de Ramsès III se disputeront le pouvoir jusqu'à la fin de la dynastie. Les signes de décadence se multiplient et le pays est soumis à de nombreuses exactions de la part de bandits. Le pouvoir des grands prêtres d'Amon s'accroît.
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Ouserma Rê My Amon
Ramsès VII
Période de règne approximative : 1148 à 1147 avant Jésus-Christ
Le règne de Ramsès VII qui succède à son père, est placé sous le signe de la misère qui frappe le pays. L'argent
manque cruellement, l'inflation est galopante et les rois n'ont plus les moyens de construire des monuments.
Ouserma Rê Akhna Amon
Ramsès VIII
Période de règne approximative : 1147 à 1125 avant Jésus-Christ
Néferka Rê Sétempé Rê
Ramsès IX
Période de règne approximative : 1140 à 1121 avant Jésus-Christ
Ramsès IX règne dix-huit ans, ce qui lui permet de prendre un certain nombre d'initiatives. On retrouvera sa titulature
à Amara-ouest et son nom à Gezer en Palestine, dans l'oasis de Dakla et à Antinae. Il entreprendra plusieurs chantiers essentiellement à Héliopolis. La fin du règne de Ramsès IX est entachée par le pillage de la nécropole royale et
de certaines nécropoles civiles.
Les autorités tenteront de sauver les dépouilles en les transférant, les regroupant et en les cachant. Le Grand Prêtre
Hérihor déplacera ainsi la momie de Ramsès II dans la tombe de Séthi Ier. Le grand Pinedjem la fera ensuite transporter dans la cachette de Deir el-Bahari avec celle de Séthi Ier dans une cachette aménagée dans la tombe de
l'épouse d'Ahmosis, Inhâpy, qu'il fera agrandir. Il y fera déposer quarante cercueils de rois et grands prêtres entre la
XVIIème à la XXIème dynastie.
Khéperma Rê Sétepen Rê
Ramsès X
Période de règne approximative : 1121 à 1113 avant Jésus-Christ
La durée du règne de Ramsès X Amonherkhépechef III est très incertaine. Elle pourrait être comprise entre trois ou
neuf ans. Ce pharaon est le dernier roi dont la souveraineté sur la Nubie est attestée.
Khéperma Rê Sétpen Ptah
Ramsès XI
Période de règne approximative : 1113 à 1085 avant Jésus-Christ
Ramsès XI règnera vingt-sept ans. Son pouvoir sera purement symbolique au cours des huit dernières années au
pouvoir. Les troubles agitent la région de Thèbes où les prêtres s'arrogent des prérogatives qui font d'eux presque les
égaux du roi. Le Grand Prêtre de Karnak Hérihor devient tout-puissant en Haute-Egypte.
C'est le début de "l'ère de Renaissance" qui consacre l'équilibre théorique d'un triumvirat composé d'un roi impuissant, d'un administrateur du nom de Smendès qui gère, en principe sous les ordres du clergé d'Amon, le Nord du
royaume depuis la résidence royale de Pi-Ramsès et d'Hérihor qui cumule les charges temporelles et spirituelles et
commande les armées de la Haute-Egypte et de la Nubie. Le faux équilibre ne survivra pas à la disparition de Ramsès XI. Smendès, qui se réclame de la famille royale, fonde dans le Nord du pays une nouvelle dynastie qui prend
pour capitale la nouvelle ville de Tanis. Les Grands prêtres d'Amon s'arrogent tous les pouvoirs dans le Sud du pays.
La Troisième Période Intermédiaire
approx. entre 1085 et 730 avant J.C.
L'Egypte se divise et doit faire face à de nombreuses invasions étrangères parmi lesquelles celles de Perses. Les
Grecs puis des Romains prendront la relève.
XXIème Dynastie de Tanis
Période allant d'environ de 1085 à 950 avant Jésus-Christ
Hérithor ex-général devenu grand prêtre se proclame roi de Haute-Egypte à Thèbes en 1085 avant Jésus-Christ.
Piankhi, Pinedjem I et II, Masahert, Menkheper Rê, Nesbenebded... seront ses successeurs. La même année à Tanis,
Smendès se proclame roi de Basse-Egypte.
Smendès
Date de début de règne approximative : 1085 avant Jésus-Christ
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Smendès se proclame roi à la mort de Ramsès XI et fonde une nouvelle dynastie dans le Nord du pays. Il est probable qu'il épouse l'une fille des filles du pharaon défunt pour justifier son appartenance à la maison royale. Il transfère
la capitale de Pi-Ramsès à Tanis, ville dans laquelle il sera enterré au terme d'un règne d'un quart de siècle. Piânkh,
qui a succédé à Hérihor, confie à son fils Pinedjem la charge spirituelle de Grand Prêtre et le nomme à la tête des
armées de la Haute-Egypte et de la Nubie.
Les deux composantes du triumvirat qui détenaient la réalité du pouvoir lors des dernières années du règne de Ramsès XI se partage ainsi le pouvoir. Pinedjem adopte la titulature royale et épouse Hénouttaouy qui est de sang royal.
Le couple donnera naissance à trois fils (Psousennès Ier, Masaharta, Menkhéper Rê) et une fille Maâtka Rê qui prendra la fonction de Divine Adoratrice, épouse exclusive du dieu. Masaharta et Menkhéper Rê deviendront Grand Prêtre
tandis que le premier de ses fils, Psousennès Ier, héritera du trône. Le pouvoir surnaturel du pharaon, descendant
d'Amon, est contesté par le Grand Prêtre, qui revendique le pouvoir d'exprimer la volonté du dieu. L'autorité politique
est soumise à celle qui commande le spirituel. La partition du pouvoir résistera à la mort de Smendès.
Néferka Rê (Amenemnesout) Hikouast
Aménémès
Le pays est gouverné par les deux corégents Néferka Rê Amenemnesout, "Amon est le roi", probablement fils de
Hérihor et Psousennès Ier, fils de Smendès. Le roi Psousennès Ier revendique son appartenance thébaine et renforce
ses liens avec le clergé d'Amon en mariant sa fille Asetemkheb au Grand Prêtre Menkhéper Rê qui exerce le pontificat d'Amon à Tanis. Cette charge sera ensuite transmise à son fils, Smendès II avant la mort de Psousennès Ier,
puis au frère de celui-ci Pinedjem II. Aménémopé, fils probable de Psousennès Ier, lui succède. La succession au
trône de Tanis reviendra ensuite à Aakhéper Rê Sétépen Rê, appelé Osorkon l'Ancien. Son règne laissera peu de
traces.
Akheper Rê Sétepe Amon
Psousennès Ier
Durée de règne approximative : 19 ans
Ouserma Rê Sétepen Amon
Siamon
Durée de règne approximative : 49 ans
Le dernier grand pillage de la nécropole thébaine, qui conduira le Grand Prêtre d'Amon à ensevelir les momies royales dans la tombe d'Inhâpy, interviendra sous le règne de Siamon. Le pouvoir de ce pharaon se limite à la BasseEgypte. Ce dernier entreprendra un programme de travaux à Tanis, à Héliopolis et à Memphis et favorisera le clergé
de Ptah en place dans cette dernière ville. Le règne de Siamon sera marqué par la lutte qu'il entreprend contre les
Philistins qui menacent l'accès aux ports de la Phénicie. Le pharaon détruira la ville de Gezer et signera une nouvelle
alliance avec le royaume de Jérusalem qui sera consacrée par le mariage de Salomon avec une Egyptienne.
Noutkheper Rê Sétepen Amon
Durée de règne approximative : 17 ans
Titkheperou Rê Sétepen Amon
Psousennès
Date de fin de règne approximative : 950 avant Jésus-Christ
XXIIème dynastie libyenne
Période allant d'environ de 950 à 817 avant Jésus-Christ
Le nouveau roi libyen Chéchonq Ier s'empare du royaume du Delta et installe sa capitale à Bubastis. Il remplace le
culte d'Amon par celui des idoles. Neuf rois libyens constitueront la XXIIème dynastie libyenne qui règnera jusqu'en
817 avant Jésus-Christ
Chéchonq Ier
Date de début de règne approximative : 950 avant Jésus-Christ
Le règne de Chéchonq l'Ancien concrétise la prise de pouvoir progressive des grands chefs des Mâchaouach. La
domination les Libyens originaires de Bubastis commence. Chéchonq Ier, qui hérite du trône, n'est autre que le général en chef des armées et le conseiller du roi dont il a épousé la fille Maâtka Rê. La religion subit de plein fouet l'influence berbère. La déesse chatte Bastèt, qui devient la grande déesse nationale, sera associée à la déesse lionne
Sekhmet. Le nouveau roi berbère fera ériger à Thèbes un nouveau grand temple à la déesse Bastèt. Le culte des
idoles prendra le pas sur le culte d'Amon. C'est dans ce cadre que le nouveau pharaon confie à l'un de ses fils, Ioupout, les charges de Grand Prêtre d'Amon de général en chef des armées et de gouverneur de la Haute-Egypte et à
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l'autre de ses fils, Nimlot, le commandement d'Hérakléopolis. Le troisième fils, Osorkon Ier, héritera du trône.
Chéchonq Ier donnera asile à l'hébreu Jéroboam envoyé en exil par son frère Roboam. Il mène une expédition en
Palestine pour chasser les bandes de bédouins qui écumaient la région des lacs amers, s'empare de Gaza et assiège
Jérusalem. La ville devra remettre le trésor du roi Salomon à l'envahisseur pour être épargnée. Jéroboam qui s'estime
trahi tente de s'enfuir. Le pharaon met à profit cette expédition pour étendre sa suzeraineté sur la Syrie et la Palestine.
Il ajoutera ses pierres au temple d'Amon Rê de Karnak où il fait représenter le triomphe de l'Egypte sur les deux
royaumes juifs de Juda et d'Israël.
Osorkon Ier
Osorkon Ier poursuit la politique de son père. Il favorise les grands clergés du royaume à Memphis, Héliopolis, Hermopolis, Karnak et Bubastis et poursuit le programme de travaux commencés par Chéchonq Ier autour d'Hérakléopolis. Son fils, le futur Chéchonq II qui deviendra corégent, remplace son frère Ioupout au poste de Grand Prêtre
d'Amon. Il meurt avant son père qui disparaîtra à son tour quelques mois plus tard.
Takélot Ier
Takélot Ier, fils Osorkon Ier et d'une épouse secondaire, règnera 15 ans sans laisser le moindre monument connu en
souvenir de son passage. Son frère Iouwelot, Grand Prêtre à Thèbes, le conteste mais ne peut assouvir ses ambitions en raison de la présence d'une garnison à proximité de Hérakléopolis.
Osorkon II
Osorkon II, le fils de Takélot Ier qui hérite du trône, accepte qu'Harsiesis succède à son père Chéchonq II dans la
charge de Grand Prêtre d'Amon. Cette concession qui instaure un précédent dangereux de transmission héréditaire,
affaibli le pouvoir du pharaon et provoque une nouvelle crise de succession. Harsiesis se proclame roi dès la quatrième année du règne de son cousin. Lorsqu'il meurt, Osorkon II reprend l'initiative. Il installe son fils Nimlot à Karnak
et confie à son autre fils Chéchonq la charge de Grand Prêtre de Memphis.
Hornakht devient Grand Prêtre d'Amon à Tanis. Le roi embellit le temple de Bastet dans sa ville de Bubastis et entreprend également des travaux à Léontopolis, Memphis et à Tanis. Le traité d'alliance avec Byblos est menacé par la
politique expansionniste d'Assurnasirpal II, roi conquérant d'Assyrie, puis de son fils Salmanazar III qui étendent leurs
frontières du Nord de la Mésopotamie au Moyen Euphrate jusqu'en Syrie, à l'Oronte et la côte d'Amourrou.
Les royaumes d'Hamath, Damas et Israël s'allient pour protéger la Syrie du Nord des nouveaux envahisseurs. Byblos
et l'Egypte, qui envoient chacun un contingent, participent à la bataille de Qarqar sur l'Oronte qui arrête la progression
de l'armée de Salmanazar III. Les royaumes de Syro-Palestine constituent le dernier rempart qui protège l'Egypte de
la menace assyrienne.
Takélot II
Takélot II, fils cadet d'Osorkon II, hérite du trône à la mort de son père en raison de la mort du fils aîné Chéchonq,
mort avant la succession. Le demi-frère de Takélot II, Nimlot, épouse la fille de ce dernier et réunit sous son autorité
Hérakléopolis et Thèbes. Les relations entre Thèbes et Tanis sont pacifiques durant cette période. Le prince héritier
Osorkon, désigné par Nimlot, sera contesté par les Thébains qui se soulèvent. La révolte, matée par la force, donne
naissance à une guerre civile qui va durer 15 ans.
Chéchonq III
Osorkon doit regagner Tanis lorsque Takélot II décède. Il refuse de reconnaître le nouveau pharaon Chéchonq III,
jeune frère du roi disparu, dont la désignation viole les règles de succession. Chéchonq III bénéficie naturellement du
soutien des Thébains qui craignent l'arrivée d'Osorkon au pouvoir. Le nouveau pharaon s'aménage les bonnes grâces
du clergé de Karnak en les laissant libre de choisir eux-mêmes le Grand Prêtre d'Amon. Harsiesis réapparaîtra ainsi
comme pontife en l'an 6 de Chéchonq III.
Les derniers rois de la XXIIème dynastie
Pimay, qui succède à Chéchonq III, règnera 7 années. Son successeur Chéchonq V n'exercera son autorité, au cours
de ses 37 ans de règne, que sur un territoire limité qui ne dépasse guère Tell el-Yahaudiyeh. Son fils Osorkon IV,
dernier représentant de la XXIIe dynastie ne gouvernera plus que Tanis et Bubastis.
XXIIIème dynastie
Pétoubastis Ier
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Le prince Pétoubastis Ier se proclame roi en l'an 8 du règne de Chéchonq III et fonde une nouvelle dynastie à Léontopolis, la XXIIIème selon Manéthon. Deux pharaons se partagent le pouvoir au sein même du Delta.
Chéchonq IV
Chéchonq IV, qui succède à Pétoubastis Ier au trône de Léontopolis, ne règnera que très brièvement.
Osorkon III
Osorkon III, qui succède à Chéchonq IV, est reconnu par la chefferie de Mâ de Mendès. Son pouvoir s'étend à Memphis et en Moyenne Egypte.
Takélot III
Le Grand Prêtre Takélot, est nommé corégent et succède à son père, Osorkon III, sous le nom de Takélot III. Une
chefferie Mâ, constituée à Saïs vers 767 avant Jésus-Christ et dirigée par un Osorkon, étend son pouvoir vers l'Ouest
au détriment des chefs libyens, vers le Nord en s'emparant de Bouto et vers le Sud en direction de Memphis. Tefnakht
se proclame "Grand Chef des Libou et Grand Prince de l'Ouest" en 730 avant Jésus-Christ. Son pouvoir s'étend à
l'Ouest et à la moitié du Delta central.
Roudamon
Roudamon, qui règnera 3 ans, succède à son frère Takélot III. Il donnera sa fille en mariage à un nommé Peftjaouaouibastet.
Ioupout II
Le fils de Roudamon, Ioupout II, exerce un pouvoir limité à Léontopolis et à Thèbes. Peftjaouaouibastet, gendre de
Roudamon, adopte également à Hérakléopolis la titulature royale, tout comme son collègue d'Hermopolis, Nimlot.
L'Egypte ne compte alors pas moins de 5 pharaons qui sont à peine reconnus par les grands chefs de la province du
Nord. La division du pays va considérablement l'affaiblir et permettre l'invasion éthiopienne conduite par Piânkhy.
La Basse Epoque
approx. entre 751 et 330 avant J.C.
XXIVème dynastie
Période allant d'environ de 730 à 715 avant Jésus-Christ
Tefnakht
Période de règne approximative : 730 à 720 avant Jésus-Christ
Tefnakht reprend le pouvoir sur l'Ouest du Delta jusqu'à Memphis et se proclame le premier de la XXIVème dynastie
qui prend Saïs pour capitale.
Bakenrenef
Nom grec : Bocchoris
Période de règne approximative : 720 à 715 avant Jésus-Christ
Bakenrenef, qui succède à son père Tefnakht à l'issue de 8 années de règne, étend son pouvoir à l'ensemble du Delta.
XXVème dynastie nubienne
Période allant d'environ de 751 à 656 avant Jésus-Christ
La Nubie, qui devient indépendante à la fin de la période ramesside, occupe un territoire situé à proximité de la Quatrième Cataracte. Largement influencée par la longue période d'occupation égyptienne au cours du Nouvel Empire,
elle donne naissance à une dynastie originaire de Gebel Barkal qui adopte la tradition du pouvoir pharaonique. Les
rois se font enterrer dans la nécropole d'El-Kourrou. Le premier pharaon connu, qui portait le nom d'Alara, serait le
septième de la dynastie. Son frère Kachta, "le Kouchite", accède au trône en 760. Il s'empare de la Basse Nubie et
donne naissance à plusieurs enfants. Son premier fils, Piânkhy, lui succède et étend les frontières au Nord du pays
jusqu'à la ville de Thèbes. Le deuxième fils de Kachta, Chabaka, prendra ensuite la succession.
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Piânkhy
Période de règne approximative : 751 à 716 avant Jésus-Christ
La réaction des Egyptiens du Nord ne tarde pas. Tefnakht, roi de Saïs, rassemble les royaumes du Delta ainsi qu'Hérakléopolis et Hermopolis et part affronter Piânkhy. La campagne de reconquête se solde par une défaite. Ioupout II
de Léontopolis, Peftjaouaouibastet d'Hérakléopolis, Osorkon IV de Tanis et Nimlot d'Hermopolis sont faits prisonniers.
La région de Thèbes passe définitivement aux mains des Nubiens qui contrôlent les pistes occidentales jusqu'à l'oasis
de Dakhla. Piânkhy agrandit le temple situé dans sa capitale, Napata, consacré à Amon de la "Montagne Pure" du
temps de Thoutmosis III, le Gebel Barkal. Le complexe devient une réplique des temples de Karnak. Le pharaon fait
ériger une pyramide dans la nécropole d'El-Kourrou.
Chabaka (Shabaka)
Période de règne approximative : 716 à 701 avant Jésus-Christ
Piânkhy qui meurt après un règne de 31 ans, est remplacé par son frère Chabaka. Ce dernier, qui décide de prendre
le contrôle de la vallée du Nil, s'empare de Memphis et du Nord du pays. Bakenrenef est chassé du trône. L'absence
de réaction des Assyriens permet de supposer la signature d'un partage tacite de la région entre les deux puissances
d'alors. Chabaka honore les dieux des principales cités égyptiennes parmi lesquelles Athribis, Memphis, Abydos,
Dendera, Esna, Edfou et Thèbes. Il rétablit la fonction de Grand Prêtre d'Amon à Karnak qu'il confit à son fils Horemakhet. Chabaka meurt en 702 après quinze ans de règne et se fait enterrer à El-Kourrou. Le pouvoir revient alors
aux enfants de Piânkhy, Chabataka, puis Taharqa.
Chabataka (Shabataka)
Période de règne approximative : 701 à 690 avant Jésus-Christ
Chabataka poursuit le programme des travaux entrepris par son oncle à Memphis, à Louxor et à Karnak. Il vient en
aide aux rois de Phénicie et de Palestine qui se soulèvent contre l'Assyrie et envoie sur place un corps expéditionnaire commandé par son frère Taharqa. Il fera demi-tour lorsqu'il se rendra compte que les Assyriens avancent à sa
rencontre et se repliera à l'intérieur des frontières égyptiennes. Le roi assyrien Sennacherib rentre alors à Babylone.
Ammeris, le gouverneur mis en place par les Ethiopiens à Saïs, meurt vers 695 avant Jésus-Christ. Stephinates, également appelé Tefnakht II, lui succède de 695 à 688 avant Jésus-Christ. Il perpétuera la tradition de Bakenrenef qui
servira de fondement à la future dynastie saïte.
Taharqa
Période de règne approximative : 690 à 665 avant Jésus-Christ
Taharqa succède à son frère Chabataka en 690 avant Jésus-Christ. Son règne d'un quart de siècle est brillant. Il fait
agrandir le temple de Kawa qui devient le deuxième grand sanctuaire des rois napatéens et ouvre de nombreux chantiers à Sanam Abou Dôm, Méroë, Semna, Qasr Ibrim et Bouhen. Il entreprend la reconstruction des temples de Karnak et relance l'activité de Médinet Habou. Les Assyriens lancent une offensive sur l'Egypte, en l'an 17 du règne de
Taharqa, qui sera repoussée. Ils reviennent trois ans plus tard, avec plus de succès.
Assarhaddon remporte une bataille sur Taharqa et prend Memphis. Le pharaon éthiopien se replie dans le Sud avec
ses troupes. Les Assyriens, qui contrôlent le Nord de l'Egypte, souhaitent renforcer le pouvoir de leurs alliés Saïtes.
Les tentatives de déstabilisation de Taharqa échouent. Assurbanipal, qui a succédé à Assarhaddon, revient en
Egypte pour rétablir l'autorité assyrienne sur la région. Il remporte une victoire sur Taharqa devant Memphis et prend
le contrôle du pays jusqu'à Assouan. Les principaux chefs à Saïs sont exécutés à l'exception de Nékao Ier qui sera
nommé à la tête du royaume. Les Saïtes prennent ainsi le pouvoir avec l'appui des envahisseurs.
Tantamani
Date de début de règne approximative : 665 avant Jésus-Christ
Taharqa meurt à Napata en 665 avant Jésus-Christ. Son cousin Tantamani lui succède et part aussitôt à la reconquête de l'Egypte. Nékao Ier meurt au cours des affrontements. Le roi assyrien Assurbanipal vient au secours des
Saïtes et repousse Tantamani jusqu'à Thèbes puis jusqu'à Napata. Les envahisseurs mettent à sac la cité thébaine et
en rapportent tous les trésors accumulés dans les temples. La dynastie éthiopienne a vécu.
XXVIème dynastie saïte
Période allant d'environ de 663 à 525 avant Jésus-Christ
Psammétique Ier
Période de règne approximative : 663 à 609 avant Jésus-Christ
Psammétique Ier succède à Nékao Ier avec la bénédiction des Assyriens. Le nouveau pharaon assied son autorité
sur les souverains du Nord et sur Thèbes en faisant adopter sa fille Nitocris par les Divines Adoratrices d'Amon.
L'Egypte s'ouvre au monde extérieur, notamment en direction de la Grèce et de l'Asie Mineure. Psammétique Ier radicalise la pensée religieuse. Le culte des animaux connaît un grand essor. Le Sérapeum de Memphis est agrandi pour
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répondre au développement du culte de l'Apis.
La tradition memphite prend le pas sur la théologie enseignée à Thèbes. Memphis devient capitale du royaume tandis
que le rôle de Saïs est limité à celui de résidence et de nécropole. La politique et l'économie du pays sont confiées à
des hauts fonctionnaires Saïtes. La prospérité revient et l'Egypte retrouve une partie de l'influence qu ‘elle avait perdu
dans la région. Psammétique Ier met à profit l'affaiblissement du pouvoir assyrien pour chasser ses garnisons jusqu'à
Asdod en Palestine.
Nékao II (Néchao)
Période de règne approximative : 609 à 594 avant Jésus-Christ
Nékao II prend la succession de son père lorsque celui-ci disparaît. Il tente de venir au secours des Assyriens menacés par les Mèdes et les Babyloniens qui se sont emparés du Harran mais profite bientôt du vide laissé par les Assyriens pour mettre la main sur la Palestine. Il place son fils Elyaqim sur le trône d'Israël et s'assure du contrôle de la
Syrie.
Nabuchodonozor, roi de Babylone, repousse les Egyptiens jusqu'à Hamath et inflige une sévère défaite aux troupes
égyptiennes. Les frontières égyptiennes se limiteront dès lors à la région de Gaza. Chassé à l'Est, Nékao II poursuit la
politique d'ouverture en mer Egée. Il encourage l'installation de colons constitue une flotte capable de s'imposer en
Méditerranée et en mer Rouge. Il inaugure les grands travaux d'ouverture d'un canal reliant la Méditerranée à la mer
Rouge.
Néferib Rê Psammétique II
Période de règne approximative : 594 à 588 avant Jésus-Christ
Néferib Rê Psammétique II succède à son père Nékao II qui meut en 595 avant Jésus-Christ. Il pousse les habitants
de Jérusalem à la rébellion lorsque Nabuchodonozor II s'empare de la ville et la pille. Il part également en guerre
contre le pays de Kouch pour des raisons inconnues.
Khaâib Rê Apriès
Période de règne approximative : 588 à 568 avant Jésus-Christ
Khaâib Rê Apriès, qui succède à son père en 589 avant Jésus-Christ, doit assumer la situation provoquée par la révolte de Jérusalem contre Babylone. Nabuchodonozor II, qui contrôle la Phénicie, échoue devant Tyr ravitaillée par la
mer par le nouveau roi d'Egypte. L'armée égyptienne ne peut porter secours à Jérusalem et se replie. La garnison
d'Eléphantine se révolte lorsqu'elle apprend la défaite égyptienne face à Nabuchodonozor II. Les troubles dégénèrent
une guerre civile qui oppose les forces nationales et les mercenaires grecs et cariens.
Amasis
Période de règne approximative : 568 à 525 avant Jésus-Christ
Le général Amasis, qui s'était couvert de gloire dans l'expédition contre les Kouchites, est proclamé roi. Khaâib Rê
Apriès meurt en 570 avant Jésus-Christ au cours d'un affrontement armé contre son nouveau rival. Les troupes de
Nabuchodonozor II, qui tentent d'envahir l'Egypte, sont arrêtées par Amasis. Ce dernier, qui doit résoudre le problème
grec et carien, concentre ces étrangers dans la ville de Naucratis et leur accorde des privilèges économiques et
commerciaux importants.
Il reconnaît à la cité le statut de comptoir autonome doté de ses propres lieux de culte. Cette initiative contribuera à la
prospérité de l'ensemble du pays. La paix est signée avec Crésus, le légendaire roi de Lydie, Polycrate, le tyran de
Samos et Babylone. Les Perses, qui constituent un empire encore plus puissant que celui édifié jadis les Assyriens,
deviennent les maîtres de l'Asie Mineure. Les Grecs sont les seuls en mesure de contester leur hégémonie.
Psammétique III
Période de règne approximative : 525 avant Jésus-Christ
Psammétique III monte sur le trône à la mort d'Amasis en 526 avant Jésus-Christ. Il doit affronter, l'année suivante,
Cambyse II a succédé à Cyrus II sur le trône de Suse. L'armée de Psammétique III est défaite à Péluse au printemps
525 avant Jésus-Christ. L'Egypte devient une province de l'Empire achéménide.
XXVIIème dynastie perse achéménide
Période allant d'environ de 525 à 404 avant Jésus-Christ
Les rois de Suse, qui vont régner sur l'Egypte en tant que pharaons, adopteront tous une titulature complète et continueront l'oeuvre de leurs prédécesseurs "égyptiens".
Cambyse II
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Période de règne approximative : 525 à 522 avant Jésus-Christ
Cambyse II, qui accède au trône égyptien après sa victoire sur Psammétique III en 525 avant Jésus-Christ, entreprend d'importants travaux au Ouadi Hammamat ainsi que dans plusieurs temples d'Egypte. Les sanctuaires et les
cultes nationaux sont respectés. Le nouveau pharaon tentera vainement de s'emparer de la Nubie et de ses oasis.
Darius Ier
Période de règne approximative : 522 à 485 avant Jésus-Christ
Darius Ier, qui succède à Cambyse II, monte sur le trône en 522 avant Jésus-Christ. Le nouveau roi achève les travaux de percement du canal entre la mer Rouge et la Méditerranée inaugurés par de Nékao II. Les Grecs remportent
la célèbre victoire de Marathon aux dépens des Perses en 490 avant Jésus-Christ. Les Egyptiens du Delta profitent
de la faiblesse des envahisseurs pour se soulever 4 ans plus tard. Xerxès, qui a succédé à Darius Ier, mate la révolte
et installe son fils Achaiménès à la tête de la satrapie d'Egypte.
Xerxès
Période de règne approximative : 485 à 464 avant Jésus-Christ
La défaite de Xerxès à Salamine en 465 avant Jésus-Christ, son assassinat et son remplacement par Artaxerxès Ier,
favorisent un nouveau soulèvement. Inaros, dynaste libyen et fils du dernier Psammétique, rassemble les forces nationalistes disséminées dans le Delta et se déclare roi. L'assistance maritime des Grecs ne suffira pas à chasser les
Perses d'Egypte. Arsamès remplace Achaiménès à la tête de la satrapie. La Grèce et la Perse signent une paix qui
rétablira le calme dans la région durant une génération.
Artaxerxès Ier
Période de règne approximative : 464 à 424 avant Jésus-Christ
Darius II
Période de règne approximative : 424 à 404 avant Jésus-Christ
La succession d'Artaxérès Ier, à Suse, par Darius II en 425 avant Jésus-Christ donne le signal d'une nouvelle période
de troubles. Les Grecs, notamment Sparte, encouragent un nouveau soulèvement des habitants de Saïs.
XXVIIIème dynastie
Période allant d'environ de 404 à 398 avant Jésus-Christ
Amyrtée
Période de règne approximative : 404 à 398 avant Jésus-Christ
Amyrtée se fait couronner pharaon en 404 avant Jésus-Christ, année de la mort de Darius II. Il fonde la XXVIIIème
dynastie dont il sera l'unique représentant. Une querelle dynastique oppose à Suse Artaxerxès et Cyrus II. Les deux
prétendants à la succession de Darius II laisse le champ libre aux initiatives égyptiennes. Le pouvoir du nouveau pharaon est reconnu en moins de quatre années, jusqu'à Assouan. L'Egypte connaît une dernière période d'indépendance qui va durer moins d'un siècle, de 404 à 341 avant Jésus-Christ.
XXIXème dynastie
Période allant d'environ de 398 à 378 avant Jésus-Christ
La XXIXème dynastie voit le jour. Elle ne durera que 20 ans et sera remplacée par la XXXème qui durera deux fois
plus longtemps.
Néphéritès Ier
Période de règne approximative : 398 à 392 avant Jésus-Christ
Néphéritès Ier succède à Amyrtée en 398 avant Jésus-Christ. Deux factions rivales se disputent le pouvoir lorsqu'il
disparaît 5 ans plus tard.
Achôris
Période de règne approximative : 393 à 380 avant Jésus-Christ
Achôris, qui accède au trône en 392 avant Jésus-Christ, entreprend une nouveau programme de grands travaux à
Louxor, Karnak, Médinet Habou, Elkab, Tôd, Médamoud, et Eléphantine. Les échanges commerciaux sont florissants.
L'Egypte, de nouveau présente au Proche Orient, se contente de participer indirectement, aux côtés des cités grecques, à la lutte contre les Perses. Achôris se retrouve seul face à Pharnabaze, libéré de la menace grecque, qui entreprend de reconquérir l'Egypte. Les armées perses seront défaites.
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Psammouthis
Période de règne approximative : 380 à 379 avant Jésus-Christ
Néphéritès II
Période de règne approximative : 379 à 378 avant Jésus-Christ
Néphéritès II est détrôné l'année même de son accession au trône par Nectanébo Ier.
XXXème dynastie
Période allant d'environ de 378 à 330 avant Jésus-Christ
Nectanébo Ier
Période de règne approximative : 378 à 360 avant Jésus-Christ
Nectanébo Ier doit affronter les Perses associés aux Athéniens qui tentent une nouvelle fois d'envahir le pays.
L'Egypte résiste et s'assure une paix durable. Les Perses ne reviendront que trente ans plus tard, en 343 avant Jésus-Christ. Nectanébo Ier entreprend de nouvelles constructions et embellit la plupart des temples d'Egypte. Son fils
Tachos est associé au trône et l'armée égyptienne est renforcée.
Tachos (Téos)
Période de règne approximative : 360 à 359 avant Jésus-Christ
Lorsqu'il accède au pouvoir à la mort de son père, Tachos décide de lourdes mesures fiscales devant financer les
préparatifs de guerre et le paiement de la solde des mercenaires grecs. Il part en campagne par voie de terre et de
mer le long de la côte en direction de la Phénicie. Son frère Tjahépimou, qui assume la régence, profite du mécontentement général contre Tachos et fait proclamer roi son fils Nectanébo II en 359 avant Jésus-Christ.
Nectanébo II
Période de règne approximative : 359 à 341 avant Jésus-Christ
Nectanébo II règne durant 18 ans au cours desquels il multiplie constructions et restaurations de temples. L'empire
perse, qui a repris le contrôle de l'Asie Mineure malgré l'influence montante de la Macédoine, tourne de nouveau son
regard en direction de l'Egypte. Artaxerxès marche sur l'Egypte en 343 avant Jésus-Christ.
Deuxième domination perse
Période allant d'environ de 338 à 331 avant Jésus-Christ
La fuite de Nectanébo II marque la fin de l'indépendance égyptienne. La nouvelle invasion perse durera moins de six
ans.
Arsès
Période de règne approximative : 338 à 335 avant Jésus-Christ
Darius III Codoman
Période de règne approximative : 335 à 331 avant Jésus-Christ.
Lépoque grecque
entre 332 et 30 avant J.C.
Alexandre
Période de règne approximative : 331 à 322 avant Jésus-Christ
Alexandre, fils de Philippe II (contre les ambitions duquel s'était élevé Démosthène) et de la princesse Olympias, fille
du roi des Molosses en Epire, voit le jour en juillet 356 à Pella, capitale du royaume de Macédoine. Elève du philosophe Aristote, Alexandre s'éprend des héros de l'Iliade, d'Achille en particulier. Il prétend en être un descendant et en
fait son modèle. Son père lui fait partager son pouvoir. Il conduit la cavalerie à la bataille de Chéronée (338 avant
Jésus-Christ) et devient l'ambassadeur chargé de rapporter à Athènes les cendres des Athéniens tués. Philippe II est
assassiné en 336 avant Jésus-Christ.
L'accession au trône d'Alexandre s'accompagne de troubles provoqués par la noblesse macédonienne. La répression
est sanglante. Thèbes, qui s'était soulevée avec l'aide tacite des Athéniens, est vaincue et la ville totalement rasée. Le
calme revenu et le pouvoir fermement établi, Alexandre part à la conquête de l'Asie Mineure en 334 avant JésusChrist sous le prétexte d'une guerre de représailles pour les torts subis lors des guerres médiques. Il confie provisoirement le pouvoir à Antipater et laisse sur place les contingents les plus fidèles de son armée.
Parti d'Amphipolis en Thrace, il débarque à Troie à la tête de 35.000 fantassins et 5.000 cavaliers. Le roi de Perse,
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Darius III Codoman, n'intervient pas durant la traversée de l'Hellespont. Son armée, très supérieure en nombre, tente
d'arrêter l'armée macédonienne sur les rives du Granique au mois de mai. Cette bataille, au cours de laquelle l'armée
d'Alexandre doit de traverser le fleuve et escalader une rive escarpée, se solde par la victoire des Grecs. Les Perses
prennent la fuite. Alexandre étend son avantage à l'ensemble de la région côtière afin de priver les Perses de base
pour envahir la Grèce. Il libère plusieurs villes de leur tyran et rétablit la démocratie. Les villes qui résistent (Halicarnasse, Lampsaque ou Aspendos) sont assiégées et vaincues. La période hivernale 334-333 avant Jésus-Christ est
mise à profit pour s'emparer de la Lycie, la Pamphilie, la Pisidie au Sud de l'Asie Mineure. Le gouvernement de cette
région est confié à son ami Néarque.
Les armées grecques pénètrent alors à l'intérieur du territoire et s'emparent de Gordion. Alexandre tranche d'un coup
d'épée le noeud fixant le joug au char de l'ancien roi Gordios. Il se dirige ensuite, à l'Est, vers les monts Taurus qu'il
franchit aisément. Alexandre tombe malade après avoir pris un bain dans le Cydnus et s'être emparé de Tarse, ville
dans laquelle il frappe monnaie. Le roi de Sparte, allié aux amiraux perses, tente de s'emparer du pouvoir. L'armée
grecque affronte les forces perses, fortes de 600.000 hommes, concentrées dans la plaine d'Issos large de cinq kilomètres et située entre les monts Taurus et la mer. Alexandre remporte une victoire éclatante. Darius s'enfuit, laissant
en otage sa mère, sa femme, ses filles ainsi qu'un immense butin. Il se retire au-delà de l'Euphrate. Les routes de la
Syrie et de l'Egypte sont ouvertes.
Plusieurs villes se rendent. Tyr, qui bénéficie d'une position insulaire, résiste pendant sept mois avant de se rendre.
Huit mille Tyriens périssent et les autres sont vendus. Il s'attaque ensuite à Gaza où il est blessé à deux reprises.
Alexandre est accueilli comme un libérateur par les Egyptiens, farouches ennemis des Perses. Il fonde, à l'Ouest du
delta du Nil, la ville d'Alexandrie, la première d'une longue série qui sera édifiée jusqu'au fond du Caucase. Il confie
l'administration du pays à plusieurs chefs civils et militaires macédoniens. Les prêtres du dieu Amon lui donnent le
titre de "fils d'Amon" jadis porté par les Pharaons. Il devient un dieu égyptien.
Devenu maître de l'Asie hellénique et méditerranéenne. Il repart en guerre contre Darius en 331 avant Jésus-Christ
afin de devenir également roi de Perse. Il franchit le Tigre et l'Euphrate sans rencontrer de résistance. L'affrontement
intervient à l'Est du Tigre, près de Gargamèle, au Nord d'Arbèles. Prise en tenaille entre la cavalerie grecque conduite
par le roi, sur la droite, et la puissante phalange macédonienne, au centre, l'armée perse forte de près d'un million
d'hommes est une nouvelle fois vaincue. Darius prend la fuite le 2 octobre 331 avant Jésus-Christ, abandonnant derrière lui son char et ses armes. Toutes les capitales de l'empire perse sont pillées tandis que les habitants sont épargnés. Alexandre est accueilli à Babylone et à Suse en qualité de roi de l'Asie. Il fait incendier les palais de Persépolis
en représailles, dit-on, des crimes commis par Xerxès et rend hommage au tombeau de Cyrus le Grand à Pasargades.
Darius, entouré d'une poignée de fidèles dont le nombre diminue, s'enfonce à l'Est du pays. Alexandre cherche à la
capturer. Il pense le trouver à Ecbatane. A l'issue d'une véritable course poursuite, et alors qu'il est à portée de main
d'Alexandre, Darius est tué par l'un de ses satrapes. Le nouveau roi d'Asie fait rendre les honneurs royaux à la dépouille de Darius et s'empare de sa couronne. Il peut alors soumettre la Perse orientale (Afghanistan, Turkestan et
Béloutchistan) mais doit faire face à une guérilla qui durera de 330 à 328 avant Jésus-Christ. Les conditions climatiques sont difficiles et le terrain propice à la résistance. La révolte prend fin avec la soumission de la Sogdiane et de la
Bactriane. Alexandre épouse, dans le rite perse, Roxane, fille du bactrien Oxyarte. Le moral des troupes, usées par
plusieurs années de campagne et la nostalgie du pays, faiblit. Les nobles macédoniens s'inquiètent de voir leur roi se
comporter en monarque absolu et adopter le vêtement et les habitudes perses.
La Perse orientale soumise, Alexandre peut se diriger vers l'Inde, pays peuplé d'êtres fantastiques et regorgeant de
merveilles à ses yeux. Il disposait des renseignements rapportés par la dynastie perse et par certaines relations parmi
lesquelles Hérodote. Il descend le bassin de l'Indus et se dirige vers l'Hydaspe située à la frontière du royaume perse.
L'entrée en Inde est conditionnée par une victoire sur le roi Poros qui veut en interdire l'accès aux Macédoniens.
Alexandre franchit le fleuve par ruse. La victoire est longue à se dessiner. L'armée de Poros, renforcée d'éléphants,
oppose une farouche résistance. Le vainqueur, sachant apprécier la dignité du vaincu, lui porte de l'estime et le traite
en allié. L'armée, parvenue en pleine mousson jusqu'aux rives du Gange (limite extrême du monde connu) se mutine.
Alexandre revient vers l'Indus et descend au Sud en direction de l'Océan Indien. Il traverse le désert de Gédrosie,
parallèlement au Golfe Persique, au prix de pertes en vies humaines très élevées. Néarque, à la tête de la flotte,
longe le rivage, de l'embouchure de l'Indus à celle de l'Euphrate, dans des conditions également difficiles.
Il parvient au fond du Golfe Persique et retrouve Alexandre à Suse. Le roi y organise les noces de Suse aux cours
desquelles dix mille soldats, quatre-vingts généraux, et lui-même prennent une épouse d'origine perse. Statira, la fille
aînée de Darius, devient la compagne d'Alexandre. Il retourne ensuite à Babylone où il entreprend un vaste programme de travaux. Victime d'une crise de fièvre maligne. Il meurt en quelques jours en juillet 323 avant Jésus-Christ.
Le corps d'Alexandre sera plus tard transféré de Babylone à Memphis, puis inhumé à Alexandrie, par les soins de
Ptolémée Ier Sôter, ancien général dans son armée et fondateur d'une dynastie alexandrine. Le lieu ou repose la
dépouille d'Alexandre est toujours un mystère.
Epoque ptolémaïque
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Période allant d'environ de 322 à 30 avant Jésus-Christ
Ptolémée Ier
Période de règne approximative : 322 à 285 avant Jésus-Christ
A la mort d'Alexandre, en 322 avant Jésus-Christ, le fils du général Lagos du nom de Ptolémée recevra l'Egypte en
héritage. Il instaure la première dynastie grecque sous le nom de Ptolémée Ier, s'installe à Alexandrie et fonde en
Haute-Egypte la nouvelle capitale religieuse de Ptolémaïs qui va supplanter Memphis. Le nouveau roi contrôle un
territoire qui s'étendait, sur la côte nord-africaine, jusqu'à la grande Syrte, la côte phénicienne jusqu'à Tripoli, Chypre
et la plupart des îles de la mer Egée en bordure de l'Asie Mineure ainsi que la zone côtière de cette région. La richesse de cet empire contribuera fortement au rayonnement d'Alexandrie.
Les Grecs et Macédoniens constituent l'élite politique, administrative et militaire tandis que les postes d'intendance
sont confiés aux Egyptiens lettrés. Les anciens soldats de l'armée d'Alexandre se voient confiés des terres et deviennent des cultivateurs colons. Les nouvelles techniques d'irrigation permettent de doubler le nombre de récoltes. Ptolémée ouvre de nombreux chantiers de construction ou de restauration de temples à Edfou, Dendérah, Esna, KômOmbo et Philae. Le nouveau dieu Sérapis, émanation du taureau Apis, se transforme alors en Zeus et occupe le
sommet du nouveau panthéon égyptien.
Ptolémée II
Période de règne approximative : 285 à 246 avant Jésus-Christ
Ptolémée II, fils et successeur de Ptolémée Ier, épouse en première noce Ire, fille de Lysiaque, un des capitaines
d'Alexandre la Grand. Il la répudiera en l'an 12 pour épouser sa soeur Arsinoé II. Le nouveau couple exigera d'être
défié. Le nouveau pharaon instaure une administration très centralisée et favorise l'implantation de colons grecs dans
la région agricole du Fayoum qui devient très prospère. Il fait rétablir la liaison fluviale entre le Nil et la mer rouge et
entreprend la construction du phare d'Alexandrie sur l'île de Pharos. Il poursuit la politique d'embellissement et de
construction de nouveaux temples, notamment à Philae, Karnak, Keft, Abou Billo, Tanis et Sebennytos. Les historiens
pensent qu'il est à l'origine de la traduction en grecque de la Bible hébraïque connue aujourd'hui sous le nom de Septante.
Ptolémée III Évergète Ier
Période de règne approximative : 246 à 222 avant Jésus-Christ
Ptolémée IV Philopator
Période de règne approximative : 222 à 205 avant Jésus-Christ
Ptolémée V Épiphane
Période de règne approximative : 205 à 180 avant Jésus-Christ
Ptolémée VI Philométor
Période de règne approximative : 180 à 145 avant Jésus-Christ
Ptolémée VII Néos Philopator
Période de règne approximative : 145 à 144 avant Jésus-Christ
Ptolémée VIII Évergéte II
Période de règne approximative : 144 à 116 avant Jésus-Christ
Ptolémée IX Sôter II
Période de règne approximative : 116 à 107 avant Jésus-Christ
Ptolémée X Alexandre Ier
Période de règne approximative : 107 à 88 avant Jésus-Christ
Ptolémée IX Sôter II
Période de règne approximative : 88 à 80 avant Jésus-Christ
Ptolémée XI Alexandre II
Période de règne approximative : 80 avant Jésus-Christ
Ce roi ne règnera que 19 jours.
Ptolémée XII Néos Dionysos
Période de règne approximative : 80 à 58 avant Jésus-Christ
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Ptolémée XII, qui règnera deux fois de 80 à-58 avant Jésus-Christ et de 55 à-51 avant Jésus-Christ, laissa les Romains s'emparer le l'île de Chypre. Il s'enfuira un premier temps avant d'être rétabli sur le trône par les Romains.
Bérénice IV
Période de règne approximative : 58 à 55 avant Jésus-Christ
Ptolémée XII Néos Dionysos
Période de règne approximative : 55 à 51 avant Jésus-Christ
Cléopâtre VII Philopator
Période de règne approximative : 51 à 30 avant Jésus-Christ
Cléopâtre, naît à Alexandrie en 69 avant Jésus Christ. Cette fille de Ptolémée XII épouse à l'âge de 17 ans son frère
Ptolémée XIII alors âgé de 10 ans. Répudiée, elle prendra César pour amant et fera appel à l'armée romaine pour
renverser son frère qui sera tué au combat en 47 avant Jésus-Christ.
Selon la coutume, elle épouse alors son autre frère Ptolémée XIV. Jules César lui confie le pouvoir en Egypte en remerciement de l'aide apportée lors de la victoire sur Pompée. Il donnera un fils, Césarion, qui régnera sur l'Egypte
sous le nom de Ptolémée XV. Elle partira alors s'installer à proximité de Rome pour suivre son amant. L'assassinat de
l'empereur romain, le 15 mars 44, ne perturbera pas longtemps sa carrière politique.
Elle rentre en Egypte auprès de son époux légitime. Les territoires romains sont placés sous la responsabilité d'Octave et d'Antoine. Ce dernier, qui hérite de l'Orient, s'installe à Alexandrie. Il ne pourra résister aux charmes de la
femme éplorée qui lui manifeste un amour sans limite. Antoine répudiera sa femme Octavie, la soeur d'Octave. Le
nouveau couple donnera naissance à trois enfants. Octave, qui souhaite diriger l'ensemble de l'Empire Romain, déclare la guerre à Antoine et Cléopâtre. Celle-ci n'hésitera pas à demander à l'amiral de sa flotte de se replier lors de la
bataille d'Actium le 2 septembre 31. Vaincu, Antoine se suicidera en apprenant le prétendu décès de sa maîtresse.
Cette dernière le rejoindra peu de temps plus tard en se faisant mordre par un aspic.
Elle laisse le souvenir d'une femme d'une grande beauté. La perfection et la finesse de son nez sont entrées dans la
légende. Elle prenait des bains de lait d'ânesse pour entretenir le soyeux de sa peau et dégustait des perles dissoutes
dans du vinaigre. Cléopâtre inspirera de nombreux artistes parmi lesquels des musiciens, des cinéastes, des peintres
et sculpteurs, des poètes, des auteurs de romans et de bandes dessinées. Le poème tiré du recueil : Les Trophées
de José Maria de Heredia (1842-1905), nous livre une expression très sensuelle des amours entre Antoine et Cléopâtre :
Tous deux ils regardaient, de la haute terrasse,
L'Egypte s'endormir sous un ciel étouffant
Et le Fleuve, à travers le Delta noir qu'il fend,
Vers Bubaste ou Sais rouler son onde grasse.
Et le Romain sentait sous la lourde cuirasse,
Soldat captif berçant le sommeil d'un enfant,
Ployer et défaillir sur son coeur triomphant
Le corps voluptueux que son étreinte embrasse.
Tournant sa tête pâle entre ses cheveux bruns
Vers celui qu'enivraient d'invincibles parfums,
Elle tendit sa bouche et ses prunelles claires ;
Et sur elle courbé, l'ardent Imperator
Vit dans ses larges yeux étoilés de points d'or
Toute une mer immense où fuyaient des galères.
Ptolémée XIII
Période de règne approximative : 47 avant Jésus-Christ
Le jeune pharaon fera trancher la tête de Pompée qu'il apportera à César en espérant s'attirer ses bonnes grâces.
L'empereur romain sera bouleversé et ne pourra retenir ses larmes. Le jeune pharaon chassera alors sa soeur et
épouse Cléopâtre VII avant de périr lors d'un affrontement avec César devenu l'amant de son ancienne femme.
Ptolémée XIV Philopator II
Période de règne approximative : 47 à 44 avant Jésus-Christ
Ptolémée XIV Philopator II, fils de Ptolémée XII et frère de Ptolémée XIII, épousera sa soeur Cléopâtre lorsque ce
dernier sera tué au combat par les troupes de César. L'empereur romain, qui était l'amant de la reine d'Egypte, l'emmènera avec lui en Italie.
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Ptolémée XV Césarion
Période de règne approximative : 44 à 30 avant Jésus-Christ
Fils de Jules-César et de Cléopâtre.
Lépoque romaine
entre 30 avant J.C. et 312
Caius Iulius Caesar naît à Rome, en 100 le 13 du mois Quinctilis. Ce mois sera appelé Iulius (juillet) en son honneur.
Issu d'une vieille famille patricienne, la gens Iulia, César prétendait descendre de Iule, fils d'Énée, lui-même fils de
Vénus.
Il fréquente, durant sa jeunesse dorée, l'école et le gymnase. C'est un brillant élève. Il fait ses premières armes en
politique sur les pas de son oncle Marius qui était lié aux milieux plébéiens puis devient militaire. Il remporte une victoire en Asie sur des pirates qui l'avaient rançonné. Il est élu questeur en 68 avant Jésus-Christ puis édile trois ans
plus tard. Les jeux qu'il organise alors menacent de le ruiner. Devenu préteur en 63 avant Jésus-Christ, il tente de
sauver les conjurés de Catalina. Il s'illustre ensuite militairement en Espagne, pays dont il est nommé propréteur et
qui lui permettra de refaire fortune.
Le triumvirat qu'il forme avec Pompée et le très riche Crassus en 60 avant Jésus-Christ, aux termes d'un pacte secret,
lui permet de devenir Consul l'année suivante. L'exerce solitaire du pouvoir ne l'empêche pas d'affermir ses liens avec
Pompée à qui il donne sa fille unique Julia en mariage. Il fait voter une loi agraire qui octroie des terres aux vétérans
durant son mandat puis se voie confier pour cinq ans le gouvernement de la Gaule cisalpine, de l'Illyrie et de la Gaule
transalpine. Il parvient ainsi à prendre la tête d'une armée qui lui permettra d'égaler le prestige de Pompée.
Son pouvoir s'étend du Nord de l'Italie à la Provence. Sa lutte contre les Helvètes, qui souhaitent traverser la Province
romaine pour aller en Saintonge, lui donne l'occasion de remporter de nombreuses victoires, notamment sur le chef
germain Arioviste. La Gaule passe sous domination romaine. Le mandat de César est renouvelé lors de l'entrevue de
Lucques, en 56 avant Jésus-Christ, avec la bénédiction de Crassus et de Pompée. Les quatre années suivantes sont
mises à profit pour renforcer l'autorité romaine sur la Gaule. César franchit le Rhin puis la Manche et débarque en
Bretagne (Grande-Bretagne). Il revient en Gaule pour faire face à la résistance qui s'organise sous l'autorité du chef
averne Vercingétorix.
César s'empare d'Avaricum (Bourges) avant de subir un échec à Gergovie (près de Clermont-Ferrand). La victoire
d'Alésia (en Bourgogne) au terme d'un long siège puis celle de Uxellodunum (Luzech) confirment la domination romaine sur le Nord des Alpes. Jules César sort affaibli des difficultés qu'il a rencontré pour vaincre les Gaulois. La situation politique a évolué durant son absence. Julia est morte ainsi que Crassus qui était parti combattre les Parthes.
Le Sénat favorise les ambitions de Pompée qui prétend pouvoir assurer l'ordre et la sécurité sans toucher à la constitution républicaine. Candidat au poste de Consul, il refuse de se rendre seul à Rome comme la loi l'exige et franchit le
Rubicon à la tête de son armée (rivière au Sud de la Gaule cisalpine) pour envahir l'Italie. Pompée doit s'enfuir en
Orient. La guerre civile va durer quatre ans.
Les armées pompéiennes installées en Espagne sont anéanties et Marseille est vaincue au passage. César, nommé
Consul au début de l'année, franchit l'Adriatique à partir de Brindes et passe au travers de la très importante flotte
pompéienne. L'affrontement entre les armées romaines de Pompée et de César interviendra dans la plaine de Pharsale, en Thessalie. La victoire de César est totale malgré des troupes bien inférieure en nombre. Pompée s'enfuit en
Égypte où il est assassiné par les agents du roi Ptolémée XIII, frère et ancien mari de Cléopâtre. Le pharaon, qui apportera la tête du disparu à César, provoquera sa colère et sera tué. Cléopâtre devient la maîtresse du romain et lui
donne un enfant qui deviendra roi d'Egypte. César rentre alors à Rome après avoir soumis le fils de Mithridate, Pharnace, roi du Pont. Cléopâtre l'accompagne. Il repart en Afrique pour affronter les forces républicaines pompéiennes
qui s'étaient reconstituées. Ces derniers compteront 50.000 morts dans leurs rangs à l'issue de la bataille de Thapsus. Caton se suicide à Utique. Les fils de Pompée, qui avaient levé une armée en Espagne, sont vaincus le 15 mars
45 à Munda, près de Cordoue. Ils laisseront derrière eux environ 30.000 morts.
N'ayant plus de concurrents dans l'Empire, César se proclame dictateur à vie, grand pontife, augure et imperator à
vie. Les monnaies de Rome sont frappées à son effigie. Habile politique, César va gouverner dans l'intérêt général. Il
amnistie de ses anciens adversaires et exilés politiques qui deviennent parfois des hauts fonctionnaires. Certains
Gaulois et Espagnols siègent au Sénat. Il entreprend la réforme du calendrier et favorise l'émergence d'une classe
moyenne. Les vétérans obtiennent des terres et fondent des colonies en Italie, en Afrique et en Grèce. L'administration fiscale est renforcée et la gestion des magistrats et des gouverneurs de province soumise à une contrôle très
strict. De nombreux sénateurs, avec à leur tête Cassius et Brutus (neveu de Caton), refusent d'admettre le pouvoir
despotique de César qui aspire au titre de roi avant d'engager une campagne contre les Parthes et asseoir son pouvoir en Orient. Ce dernier sera assassiné le jour des ides de mars 44, au cours de la séance du Sénat chargée de lui
accorder ces pouvoirs.
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Auguste
Caius Julius Caesar Octavianus Augustus
Période de règne : 30 avant Jésus-Christ à 14 après Jésus-Christ
Auguste, connu d'abord sous le nom d'Octave puis d'Octavien, est le petit-neveu de Jules César qui l'adoptera en 45
avant Jésus-Christ. Il se pose en héritier à la mort de son père. La défaite d'Antoine à Modène, en 43 avant JésusChrist, lui permet de participer au deuxième triumvirat qui dans lequel il siège à coté du vaincu et de Lépide. Les trois
hommes ordonnent le massacre de l'opposition républicaine. Cicéron est exécuté. Ils affrontent ensuite victorieusement Brutus et Cassius à Philippes en 42 avant Jésus-Christ et se partagent l'Empire romain à la signature de la paix
de Brindisi deux ans plus tard. Octave hérite de l'Occident, Antoine de l'Orient et Lépide de l'Afrique. Antoine épouse
Octavie, la soeur d'Octave. L'empire connaît sept années de paix relative. L'ambition d'Octave le conduit alors à vaincre, avec l'aide d'Agrippa, Sextus Pompée en Sicile en 36 avant Jésus-Christ et à s'emparer des possessions africaines de Lépide. Il part ensuite en Egypte affronter Antoine qui a répudié sa soeur et qui abandonne à Cléopâtre et aux
trois enfants communs l'autorité sur l'Egypte romaine. Il remporte la célèbre victoire d'Actium en 31 avant JésusChrist, aidé en cela par Cléopâtre qui a ordonné à ses navires de faire demi-tour. Vaincu, Antoine se suicidera en
apprenant le prétendu décès de sa maîtresse. Cette dernière le rejoindra peu de temps plus tard en se faisant mordre
par un aspic.
Octave se trouve alors à la tête du monde méditerranéen réunifié. Il est nommé Imperator (dépositaire de la souveraineté et chef de guerre victorieux) en l'an 38 avant Jésus-Christ puis princeps senatus (le premier à prendre la parole
lors des discussions sénatoriales) dix plus tard et obtient enfin le titre de cognomen d'Augustus (terme religieux qui
consacrait sa mission divine) l'année suivante. Le Principat remplace la République. Le Sénat partage, en théorie, le
pouvoir avec l'Empereur. Les frontières de l'Empire romain vont de l'Euphrate jusqu'au Danube. La Germanie lui
échappe malgré la victoire de Drusus, le frère de Tibère. Il est battu en l'an 9 à Varus par Arminius. Auguste tentera
de restaurer les traditions religieuses. Jésus naîtra sous son règne en Judée alors gouvernée par Hérode le Grand.
Auguste aura le souci d'assurer sa succession. Il donne sa fille unique, Julie, en mariage à son neveu Marcellus dont
il fait son héritier. A la mort de ce dernier, Julie épousera Agrippa. Le nouveau mari et les enfants nés de cette union
disparaîtront à leur tour. Auguste s'adressera alors à son beau-fils et lui impose d'épouser sa fille et d'adopter Germanicus, petit-fils de sa soeur Octavie.
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Memphis
Description
Le colosse couché.
Histoire
Ville de l'Ancienne Egypte, sur le Nil, en amont du Delta. Elle fut la capitale du pays durant l'Ancien Empire
et le centre du culte du dieu Ptah. La fondation d'Alexandrie, en 332 avant J.-C., puis l'invasion des Arabes
entraînèrent sa décadence.
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Saqqarah
Description
Saqqarah, située à 28 km au sud du Caire, est le nom
de la nécropole de Memphis, l'une des capitales de l'ancienne Égypte. Le site, découvert en 1850 par Auguste
Mariette, englobe une superficie d'environ 8 km de long
sur 2 de large. On dénombre aujourd'hui une quinzaine
de monuments funéraires mis à jour, couvrant la période
comprise entre les premières dynasties et la Basse
Époque. De nombreux autres sont encore enfouis sous
le sable. Les tombes les plus anciennes sont celles de
nobles contemporains de la première réunification de
l'Egypte.
Histoire
Le règne de Djeser inaugure une période de grand essor et l'apparition d'une architecture de pierre ambitieuse illustrée par l'imposant complexe de la pyramide à degrés de Saqqarah. Pour Sésostris II, Djeser est
l'ancêtre le plus magnifique, le roi Sacré par excellence. Ce pharaon, habile et intelligent, va jouer un rôle
important dans la place prise par le spirituel dans l'Egypte ancienne.
Rompant avec les traditions de ses prédécesseurs il abandonne son mastaba funéraire en construction près
d'Abydos et fait construire la première pyramide, véritable complexe architectural entouré de murailles dont
l'escalier doit permettre de conduire l'âme du roi au ciel pour se transformer en lumière. Représentant de
dieu sur terre, Djeser indiquera aux hommes le chemin qui conduit à la vie éternelle par une renaissance
après la mort.
Le passage à la pierre nécessitera une main d'oeuvre considérable et qualifiée. Elle sera essentiellement
mobilisée pendant la période de crue du Nil selon un système de rotation des équipes sophistiqué. Ce grandiose complexe funéraire, construit par son chef des prêtres, architecte et médecin Imhotep, confirmera le
degré d'autorité, d'organisation et de puissance du pouvoir égyptien de l'époque en la personne du Pharaon.
Le roi Djeser mènera plusieurs campagnes contre les Asiatiques (syriens, phéniciens et cananéens de
l'époque) ainsi que contre les nomades du Sinaï afin de protéger l'accès aux mines. On a retrouvé des graffitis et son serekh à Ouadi Maghara.
La stèle dite de la famine, trouvée dans l'île de Sehel située au sud d'Assouan et attribuée sans certitude à
Ptolémée V, évoque la famine qui frappera l'Egypte en l'an 18 du règne du roi Djeser. Celle-ci durera sept
ans. Le pharaon fera de nouveau appel à Imhotep, qui deviendra plus tard son vizir. Il lui enseignera que le
Nil prenait naissance à Eléphantine sur le territoire consacré au dieu criocéphale Khnoum. Cette divinité, au
corps d'homme et à la tête de bélier, est souvent représentée dans l'attitude d'un potier qui crée des créatures vivantes humaines avec de la terre. Khnoum apparaîtra alors en songe au pharaon et lui promettra des
crues plus abondantes. Djeser publiera un décret qui rendra son culte obligatoire sur les terres entourant le
Nil à partir d'Eléphantine jusqu'en Basse Nubie.
Certains considèrent cette version des faits comme un simple prétexte élaboré de toute pièce par le clergé
d'Eléphantine pour justifier l'annexion de la Basse Nubie par l'armée de Djeser. La stèle retrouvée marquePage 42 / 68
rait l'emplacement d'un ancien temple contenant des documents qui ont inspiré Ptolémée V dans la retranscription de cet événement sur cette fameuse stèle dite de la famine. Les inscriptions qui y figurent comptent
parmi les rares écrits qui indiquent correctement les trois noms du roi Djeser correspondant aux trois listes
d'Horus, de Nesoutbity et de Nebty. Ce monument cite également le nom d'Imhotep avec ses principaux
titres : "Grand chancelier de Basse-Egypte, prince royal, grand prêtre d'Héliopolis, médecin royal, architecte
et chef des principaux corps de construction des grands chantiers ..."
Les bases de la civilisation et le contexte politique vont permettre l'émergence d'un empire qui sera constitué
progressivement à partir de cette période. La dynastie ne marque pas une rupture avec les précédentes.
Elle cristallise la mise en culture de terres fertiles, l'instauration d'une religion, l'existence d'une langue unique et d'une écriture ainsi que la consolidation des frontières d'un territoire étendu et plus ou moins unifié
pour donner naissance à une civilisation unique en son genre. L'architecte, sage et écrivain Imhotep figure
parmi l'un des premiers grands noms de l'histoire de l'humanité. Memphis, capitale du royaume, remplace
Abydos et exerce un pouvoir fort et centralisé sur les nomes ou provinces dirigées par des nomarques
contrôlés par le pharaon.
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Gizeh
Description
Les pyramides du plateau de Gizeh constituent la
dernière des sept merveilles du monde encore
debout. Le mausolée d'Halicarnasse, le phare
d'Alexandrie, le colosse de Rhodes, les jardins
suspendus de Babylone, la statue de Zeus Olympien à Olympie et le temple d'Artémis à Ephèse
appartiennent au passé.
Le complexe funéraire comprend principalement,
de gauche à droite, la grande pyramide de
Khéops, celle de son fils Khéphren et celle de son
petit-fils Mykérinos. La visite se fait à pieds, de
préférence de bonne heure. La pyramide la plus
éloignée est située à 15 minutes de la porte d'entrée. Il est inutile de poursuivre ses pas au-delà de
la pyramide de Mykérinos.
Histoire
Les pyramides apparaîtront au cours de la IIIème dynastie. Celle du pharaon Djeser d'une hauteur de 60
mètres, à Sakkarah, marque le symbole du roi s'élevant vers le royaume du dieu Soleil. Les grandes pyramides recouvertes de pierres lisses, dont les degrés ne sont plus apparents, verront le jour avec le pharaon
Snefrou, de la IVème dynastie, père de Kheops. Considérées comme des maisons éternelles qui devaient
conserver l'immortalité de l'âme, les pyramides étaient également des lieux de culte.
Pyramide de Khéops
La construction débutera lorsque Kheops sera intronisé. Edifiée en une vingtaine
d'années par environ 100 000 hommes selon Hérodote, 20.000 ouvriers selon des estimations récentes, cette pyramide de la quatrième dynastie sera recouverte de calcaire en
provenance de Touràh dans sa partie supérieure. Le parement de couleur blanche était
visible à plusieurs dizaines de kilomètres. La pointe était enduite d'électrum, un composite
d'or et d'argent. Reposant sur une base carrée de 230,40 mètres de coté à l'origine, sa surface occupait
environ 53 000 m2 et son volume était d'environ 2 600 000 m3. Sa hauteur initiale de 146.59 mètres, sera
réduite à 139 mètres en raison des prélèvements, de l'érosion, du sable et de la pollution. Considérée
comme une carrière bon marché par certains entrepreneurs au cours des millénaires, les bases de la pyramide seront également réduites d'environ 3 mètres.
Les quatre cotés de la pyramide, construite à 44 mètres au-dessus du niveau normal du Nil, coïncident avec
les quatre points cardinaux. Les angles d'inclinaison sont de 51° 50' 40". Constituée de 210 couches de pierres (201 aujourd'hui), la pyramide nécessitera environ 2,3 millions de blocs d'environ 2/2.5 tonnes. Elles
seront amenés par traîneaux de la rive est du Nil, puis posées les unes au dessus des autres en respectant
des interstices qui ne devaient pas dépasser 5 millimètres. Des blocs de granit de la carrière d'Assouan seront utilisés pour la chambre du pharaon. Ceux du plafond pèsent entre 25 et 40 tonnes. Napoléon calculera
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que les pierres ayant servies à la construction de la pyramide de Khéops auraient suffi pour édifier un mur
de trois mètres de hauteur le long des frontières terrestres de la France.
L'entrée de la pyramide située au nord, sera construite d'après des calculs faits à partir de l'étoile Cyrius.
Son pignon est formé d'énormes blocs de pierre. Les visiteurs empruntent un couloir creusé quelques mètres en contrebas par le calife Al-Mamoun, en 820 après Jésus-Christ, qui désirait s'emparer du trésor. Il
arrivera trop tard. La cavité permet d'accéder au couloir ascendant d'origine - fermé par des bouchons de
granit - une quarantaine de mètres plus loin. Un deuxième couloir conduit à la grande galerie de 47 mètres
de longueur, recouverte d'une voûte impressionnante. Les banquettes et les cavités situées le long de ses
parois permettaient de retenir les blocs de granit détachés après les funérailles afin d'obstruer les couloirs.
Les visiteurs n'ont pas accès à la chambre inachevée, construite 35 mètres sous terre, ni à celle de la reine,
à l'extrémité de la grande galerie. La chambre du roi, d'une taille imposante, est située à 43 mètres de hauteur. Précédée d'un vestibule bas de plafond et entièrement recouverte de granit rose, elle renferme le sarcophage en granit du pharaon dont la momie a disparu.
Pyramide de Khéphren
La pyramide de Khéphren est en meilleur état de conservation que celles qui l'entourent.
Des dalles de calcaire poli qui recouvre sa pointe forme un "capuchon" facilement reconnaissable. Le pharaon fera adopter un angle d'inclinaison légèrement plus accentué que
celui de la pyramide de son père (53'10"), pour donner l'illusion d'une pyramide plus
grande. Construite sur une base de 215.3 mètres, elle ne mesurait cependant que 143,5
mètres de hauteur à l'origine. Les deux strates inférieures sont recouvertes de granit rose, comme la pyramide de Khéops. Le temple funéraire, construit sur le flanc est de la pyramide, était relié au temple de la
Vallée par une route de 500 mètres, bordée de murs de calcaire. Un couple de Sphinx gardait autrefois chaque porte d'entrée du temple.
La statue du roi assis accompagné du dieu-faucon Horus, aujourd'hui exposé au Musée du Caire, provient
d'une fosse creusée dans le vestibule. Elle appartenait à une série de 23 statues qui ornaient la salle des
piliers, dont il ne reste que les empreintes dans le pavement d'albâtre. Le plafond de la salle, supporté par
16 piliers de granit, est habillé de blocs de cette roche.
Pyramide de Mykérinos
La pyramide de Mykérinos, qui repose sur une base de 108 mètres, ne mesure que 66
mètres de hauteur. Elle est inachevée à l'intérieur et il semble que des modifications
viendront perturber le cours des travaux. On remarque ainsi des changements de matière, le calcaire ayant par endroit remplacé la granit. Le très beau sarcophage de basalte
de la chambre funéraire sera malheureusement perdu en mer lors de son transport en
Grande-Bretagne, en 1837.
Le Sphinx
Le Sphinx de pierre, dont on a longtemps supposé qu'il représentait le roi Khéphren,
semble n'avoir été construit que pour garder le temple solaire construit jadis à l'angle du
site de la pyramide de Khéops. Une stèle de granit rose placée entre les pattes de cette
représentation monumentale de 54 mètres de long sur 20 mètres de hauteur, taillée directement dans le roc, raconte le songe de Thoutmosis IV qui souhaitait accéder au trône
sans en être le successeur officiel. Le futur pharaon de la XVIIIème dynastie qui se reposait à l'ombre d'une
pierre, lors d'une partie de chasse, entendra dans un songe une divinité promettre la couronne d'Egypte s'il
débarrassait le Sphinx du sable qui menaçait de le recouvrir. Thoutmosis, qui obéira, utilisera cet événement
pour justifier sa légitimité.
Le visage de la statue mesure 5 mètres de hauteur. Les Français qui la découvriront au début du XIXème
siècle n'apercevront que sa tête. Napoléon la fera désensabler et mesurer par les savants qui l'accompagnaient. Les Arabes, l'appelleront Abu-al-Hol (le Père de la Terreur). Le sphinx, qui sera la proie de tirs au
canon au cours de l'invasion des Mamelouks, perdra son nez de 2 mètres qui tombera à terre. Récupéré par
les Anglais après la défaite de Bonaparte, il sera exposé au British Museum.
Musée de la Barque solaire
Un temple funéraire s'élevait autrefois près de la face orientale de la pyramide. Il n'en
subsiste que quelques dalles en basaltes. Deux fosses naviformes d'une cinquantaine de
mètre de longueur, placées le long du temple, renfermaient les barques permettant d'effectuer le voyage céleste. La façade sud de la pyramide conserve deux autres fosses,
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sur les cinq construites à l'origine. Un archéologue égyptien découvrira dans l'une d'entre elles, en 1954, une
barque solaire manoeuvrée à l'aide de six paires de rames, parfaitement conservée. Fabriquée avec des
bois de cèdre du Liban, de sycomore et de jujubier, elle mesure 43 mètres le longueur et 6 de largueur. Ses
poupe et proue étaient en forme de lotus et papyrus, les deux plantes symboliques de la Haute et Basse
Egypte. Les planches de bois étaient maintenues grâce à des cordes.
La barque, démontée en 1224 morceaux avant d'être remontée, est aujourd'hui visible dans un musée construit au dessus de la fosse.
Pyramides des Reines
Les trois petites pyramides construites à l'est de la grande pyramide seront destinées à
la mère et aux deux épouses de Khéops. Elles précédent le cimetière de l'est qui renferme les mastabas de la famille royale et des prêtres chargés du culte des morts.
Son et lumières
Malraux, rédacteur du texte du son et lumières, déclarera : "L'humanité redoute le temps,
mais le temps redoute les pyramides". Deux à trois spectacles de une heure sont proposés chaque soir, chacun dans une langue différente. Les horaires peuvent changer durant le Ramadan (en principe décalage d'1 heure plus tard).
A quoi servait la pyramide de Khéops ?
Proclus, un philosophe grec du Ve siècle, affirme que la Grande Pyramide de Khéops est un observatoire
astronomique. D'autres par la suite pensent qu'elle serait un gigantesque cadran solaire. Strabon, géographe grec, la traite, lui, d'oeuvre de vanité.
La pose de la première pierre
Khéops (ou Chéops), pharaon de la IVeme dynastie (2700 avant J.-C.), décide la construction de la plus grande pyramide du monde. Un chantier gigantesque qui dure plus de vingt
ans et nécessite une organisation hors du commun.
L'Ancien Empire ne connaît pas encore la roue. Pourtant la pyramide de Khéops est l'aboutissement parfait de techniques éprouvées démontrant que le génie humain peut s'adapter
à n'importe qu'elle situation.
Un tombeau pour l'éternité
Imhotep, l'inventeur mythique de la pyramide à degrés de Saqqarah, avait donné le ton. Ce tombeau, celui
de Djoser (ou Djéser), destiné à durer l'éternité. C'est porquoi, pour la première fois, la pierre remplace la
brique et le bois traditionnels.
Avec Khéops, les architectes, en se servant de cette expérience initiale, souhaitent faire mieux encore: ils
veulent recouvrir les plates-formes intermédiaire et faire de leur pyramide un tétraèdre parfait, lisse et pointé vers le ciel.
Aujourd'hui, la pyramide semble construite à la manière du degré, (sorte d'escalier), mais à l'époque, elle
était recouverte d'une couche de calcaire qui rendait la surface parfaitement lisse.
Tout commence par le choix du site: Khéops et son vizir optèrent pour le plateau de Gizeh (aujourd'hui, ce
site se situe quasiment dans la ville du Caire) pour son socle rocheux capable de résister à la masse de la
construction et la proximité des eaux du Nil, hautes lors de l'inondation annuelle.
Comme il est important que les blocs de pierre provenant des carrières parfois éloignées
puissent être déchargés des bateaux qui les transportent le plus près possible du site.
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Pharaon pose la première pierre:
Les géomètres dessinent d'abord sur le sol le plan grandeur nature de la pyramide. Le pharaon, lors d'une
cérémonie inaugurale placée sous les auspices de la déesse Séchat, divinité de l'intellect et du calcul,
plante ensuite aux angles des piquets qui sont reliés par des cordes. Il est décidé que chaque côté mesurera exactement 440 coudées (environs 231 mètres) au sol et que le pyramidion (partie la plus haute du monument) culminera à 146.60 mètres.
Pour être sûr que le terrain est bien plat, les géomètres creusent le long du périmètre de la future pyramide
des petites rigoles qu'ils rempliront d'eau. Lorsque l'eau ne coule plus, cela signifie que le terrain et les assises sont bons et que l'édifice reposera sur des bases solides. Pharaon jette une poignée de sable et pose
solennellement la première pierre. Le chantier peut alors commencer, protégé par les dieux.
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Deir El Bahari
Description
Le temple de Millions d'Années de la reine Hatschepsout à Deir el-Bahari, bâti au pied d'une falaise occidentale de la montagne thébaine, est un spéos (en partie creusé dans le roc). La paroi rocheuse intervient
comme un arrière-fond scénique d'un théâtre naturel impressionnant. L'édifice, construit par l'architecte Senenmout, s'élève sur trois terrasses. Les salles et chapelles sont dédiées à diverses divinités dont Amon,
Hathor et Anubis. La troisième terrasse abrite une chapelle creusée dans le roc qui servira de lieu de culte
funéraire à Thoutmôsis Ier, Thoutmôsis II, ainsi qu'à la reine Ahmôsis. Ptolémée II creusera plus profondément la chapelle afin d'y inclure le culte des deux personnages divinisés d'Imhotep, l'architecte de Djeser, et
d'Amenhotep fils de Hapou, architecte d'Amenhotep III.
Auguste Mariette, qui découvrira le site à l'état de ruines au milieu de XIXème siècle, achèvera ses fouilles
en 1896. Les principales dégradations seront le fait de Thoutmosis III, évincé du trône pendant vingt ans par
la fille de Thoutmosis Ier, qui s'efforcera de faire disparaître toutes les traces laissées par la première
femme-pharaon de l'histoire égyptienne. Cette dernière est représentée avec la barbe traditionnelle des pharaons sur certains bas-reliefs de son temple funéraire. Akhénaton effacera toutes les références à Amon,
avant de transférer sa cour à Tell el-Amarna. Les Chrétiens, qui l'utiliseront comme monastère aux VIème et
VIIème siècles, détruiront ses bas-reliefs païens et lui donneront le nom de Deir el-Bahri (monastère du
Nord).
------Hatshepsout, reine d'Egypte de la XVIIIème dynastie (1520-1484 avant J.-C.). Epouse de Thoutmosis II, elle
usurpa le pourvoir durant la minorité de son beau-fils Thoutmosis III.
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Karnak
Description
Le mot Karnak vient de l'arabe al-Karnak,
expression signifiant "le village fortifié".
Dans dans l'antiquité, ce site s'appelait Ipet
Sout, qui peut se traduire par "Celle qui
recense les Places".
Ce plus grand complexe religieux de
l'Egypte ancienne (123 hectares) comprend
l'enceinte du dieu faucon Montou au nord,
celle d'Amon-Rê, au centre, et celle de la
déesse Mout, son épouse, au sud. L'axe
principal du temple d'Amon, perpendiculaire
au fleuve, relie le Saint des Saints, à l'est,
au Nil, à l'ouest. L'axe secondaire nord-sud,
dit axe royal, conduit au complexe sacré de
la déesse Mout.
Orienté selon ces deux axes orthogonaux,
le site de Karnak reflète la conception fondamentale que les Égyptiens se faisaient de
l'ordre du monde. L'axe nord-sud est une
axe terrestre qui correspond au cours du
Nil, et l'axe est-ouest un axe céleste qui
répond à la course quotidienne du soleil,
second principe vivificateur de la terre
d'Égypte.
Le site connaîtra son véritable âge d'or au
Nouvel Empire. Les pharaons exprimeront
leur dévotion au dieu principal en y apportant d'importantes quantités de richesses en
provenance des territoires sur lesquels
l'Égypte étendait son influence. Ils contribueront à l'embellissement de Karnak qui
deviendra le plus grandiose complexe religieux de l'antiquité.
La puissance du clergé d'Amon, considérable, transformera ce pouvoir en un État
dans l'État. Les grands-prêtres d'Amon garderont longtemps une influence prépondérante sur la monarchie pharaonique. Thèbes restera le coeur spirituel de l'Égypte
quand elle perdra son statut de capitale dynastique. Ce n'est qu'en 391 de notre ère, qu'un décret de Théodose, entraînera la fermeture des derniers sanctuaires qui seront dépecés.
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Karnak sera redécouvert par le capitaine Norden et le révérend Poclocke au début du XVIIIème siècle, avant
que l'expédition de Bonaparte en fasse l'inventaire. Le complexe archéologique deviendra une carrière sous
Mehemet Ali. Auguste Mariette commencera le dégagement des temples en 1858, à la tête du Service des
Antiquités égyptiennes et à la demande du khédive Ismâel Pacha.
Histoire
Le temple ne cessera d'être agrandi à partir de son sanctuaire initial, au cours des deux millénaires de son
histoire, de l'Ancien Empire à la fin de l'époque ptolémaïque. Les pharaons n'hésiteront pas à détruire les
édifices de leurs prédécesseurs afin de récupérer les matériaux nécessaires à leurs créations.
Le premier sanctuaire date de la XIème dynastie. Il était consacré au culte d'une divinité locale, Montou.
L'existence du temple d'Amon sera évoquée sous Antef II sous le nom de "demeure d'Amon ". Les parois de
la "chapelle blanche " de Sésostris Ier attestera pour la première fois de la dénomination traditionnelle d'Ipetsout, "celle qui recense les places".
Le sanctuaire d'origine, sans doute érigé à l'emplacement de la salle des fêtes de Thoutmôsis III et du sanctuaire de la barque de Philippe Arrhidée, constituera le noyau autour duquel se développera le complexe. Le
temple sera englobé dans une première enceinte fermée par le cinquième pylône sous Thoutmôsis Ier, ellemême entourée par une seconde enceinte reprenant le quatrième pylône devant lequel le pharaon fera élever deux obélisques.
La reine Hatschepsout fera construire des chambres d'offrandes, un sanctuaire de la barque sacrée, "la
chapelle rouge " ainsi que deux obélisques de granit rose d'Assouan devant le cinquième pylône. Elle entreprendra sans doute l'édification du temple de Mout et remplacera le septième pylône de briques par une
construction en pierres.
Thoutmôsis III (son beau-fils), qui n'aura de cesse d'effacer le souvenir d'Hatschepsout, enfermera les deux
obélisques de la reine dans un caisson de grès, triplera la colonnade de Thoutmôsis Ier, élèvera le sixième
pylône orné de la représentation de son triomphe lors de la bataille de Megiddo, construira un vestibule entre le quatrième et le cinquième pylône, fera aménager le lac sacré ainsi que l'enceinte du sanctuaire, entreprendra la construction d'un temple de régénération, de Akh-Menou, du reposoir de barque en granit rose
qui sera reconstruit à l'identique par Philippe Arrhidée, élever le septième pylône précédé de deux colosses
et deux obélisques disparus. Le souverain fera bâtir un petit sanctuaire à l'est de l'enceinte, au centre duquel
Thoutmôsis IV placera le "tekhen wâty", un obélisque isolé aujourd'hui érigé devant Saint-Jean-de-Latran à
Rome, le plus grand obélisque connu (33 mètres) ainsi qu'un temple au dieu Ptah, au nord de l'enceinte.
Aménophis III fera construire la colonnade médiane de la salle hypostyle ainsi que le troisième pylône et
fermera l'allée processionnelle vers le temple de Mout en élevant en brique le dixième pylône qu'Horemheb
reconstruira en pierre.
Durant la période amarnienne, Akhénaton fera construire un temple en l'honneur d'Aton à l'est du complexe.
Il sera détruit au cours de la contre-réforme et ses talatates (bloc standardisé en grès de 60 cm de long et
transportable par un seul homme) serviront à remplir les trois pylônes construits ultérieurement par Horemheb.
La salle hypostyle (dont le plafond est soutenu par des colonnes), appelée "le temple de Séthi-Mérenptah
est lumineux dans la demeure d'Amon", sera construite par Séthi Ier et achevée par Ramsès II. Ce dernier
aménagera le dromos de sphinx criocéphales qui conduira au quai-débarcadère où Séthi II fera élever deux
obélisques et un temple reposoir destiné aux trois barques de la triade thébaine. Ramsès III en construira
également un, en face du précédent. Chéchonq Ier fermera la cour devant le deuxième pylône et Taharqa
fera construire un kiosque en son centre. Le premier pylône, inachevé, et l'enceinte actuelle remonte à la
XXXème dynastie.
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Louxor
Description
Le temple de Louxor est situé sur la corniche, en face du port où font escale la plupart des bateaux de croisière sur le Nil. Les moments les plus agréables pour le visiter sont le matin, peu après le lever du soleil et
alors que les touristes attendent qu'on les réveille, ainsi qu'en fin d'après-midi, lorsque ces derniers sont déjà
sous la douche. La découverte des lieux en nocturne vaut bien des sons et lumières.
Histoire
Le temple de Louxor, dédié à la triade des divinités de Thèbes Amon, Mout et Khonsou, était relié au premier pylône du Grand temple d'Amon à Karnak par un dromos rectiligne de 2.5 kilomètres bordé de plus de
700 sphinx qui traversait la ville. Il en subsiste les deux extrémités, ainsi qu'un tronçon mis à jour au centre
de la ville moderne.
Les statues portaient des têtes de bélier sous le Nouvel Empire. Elles seront remplacées, lors des travaux
de restauration réalisés sous le règne de Nectanebo Ier, par des sphinx classiques à tête de roi à proximité
du temple de Louxor. Le dromos aboutissait à un mur d'enceinte aujourd'hui détruit, appelé mur de Nectanebo, percé d'une imposante porte de grès dont il ne subsiste que l'arasement. Cette construction entourait
une avant-cour qui a disparu.
On peut apercevoir à la gauche de l'allée des sphinx une petite chapelle romaine en brique cuite offerte au
dieu Sérapis le 24 janvier 126 par l'Empereur Hadrien à l'occasion de son cinquantième anniversaire. Ce
bâtiment appartenait à l'enclave de l'ancienne avant-cour.
Entreprise sous le règne d'Aménophis III, la construction du temple de Louxor sera confiée à Amenhotep. Le
souverain et son architecte disparaîtront avant la fin des travaux. Aménophis IV, le futur Akhénaton, reniera
le culte d'Amon au profit du dieu unique Aton. Il abandonnera Louxor à son clergé défroqué et fera construire
sa nouvelle capitale à Tell el-Amarna. Son probable fils et successeur, Toutankhamon, ornera la colonnade
de reliefs qui seront usurpés par Horemheb. Ramsès II fera ajouter, devant la colonnade existante, une nouvelle cour hypostyle et le pylône monumental qui épargnera le reposoir à barques datant de Thoutmosis III,
situé à l'extérieur de la construction initiale du temple.
L'enceinte, beaucoup plus tardive, remonte aux rois nubiens du VIIIème avant Jésus-Christ. Une inscription
relate que le roi Aménophis IV a fait bâtir ce sanctuaire "dans le grès le plus fin sur un sol d'argent et un lit
d'encens avec une vaste cour dont les colonnes sont des boutons de lotus". Cette inscription ne se rapporte,
en réalité, qu'à la partie postérieure de l'édifice qui englobe les chambres du culte, la grande cour hypostyle
et la colonnade.
Le temple de Louxor, baptisé Ipet Resyt ("Harem du Sud") n'était qu'un temple reposoir utilisé une fois l'an,
lorsque le dieu Amon quittait solennellement son sanctuaire principal. Il comprenait une résidence et un palais méridional qui hébergeait le dieu entouré des prêtres à son service. D'une longueur de 260 mètres et
d'une largeur d'environ 50 mètres, l'édifice est de dimensions plus modestes que le temple de Karnak.
Le plan de masse respecte parfaitement les constructions de la tradition pharaonique. Il comprend une succession de cours et de salles dont le niveau du sol remonte légèrement en progressant vers le sanctuaire,
alors que les plafonds suivent une pente rigoureusement inverse. Les fouilles, entreprises en 1881 par Gaston Maspero, seront poursuivies par ses successeurs. Les ouvriers ont découvert, vers 1980, une cache qui
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renfermait cinq statues royales du Nouvel Empire parfaitement conservées. Une vingtaine d'autres statues
de divinités et de pharaons, découvertes à proximité, sont aujourd'hui exposées au Musée de Louxor.
Descriptif du temple de Louxor
Pylône de Ramsès II
Le grand pylône de Ramsès II qui constitue la façade du temple mesure 65 mètres de largeur et 24
mètres de hauteur. Ses deux massifs étaient recouverts, à l'origine, d'un enduit blanc orné de plaques
de métaux précieux et d'un décor sculpté peint de
couleurs vives. Les bas-reliefs représentent l'incontournable bataille de Qadesh, revue et corrigée
par les contemporains de Ramsès II. La tour de
droite montre le camp égyptien et le roi tenant
conseil avec ses généraux. Celle de gauche le représente sur son char, se lançant à l'assaut des
ennemis hittites. Les hiéroglyphes gravés des registres inférieurs récitent le poème de Pentaour (du
nom de son scribe), gravé sur les murs de tous les
sanctuaires importants du règne et qui sera l'un des
vecteurs essentiels de la propagande.
La Bataille de Qadesh (vers 1274 avant J.-C.) opposera les deux plus grandes puissances du ProcheOrient à cette époque : l'empire hittite, dont le centre
était en Anatolie, et l'Egypte ramesside. Ramsès II
entamera son rêve de reconquête des territoires,
soumis par son illustre ancêtre Thoutmosis III et
perdus lors du règne du pharaon réformateur Akhénaton, durant la quatrième année de son règne. Il
décidera d'attaquer la forteresse de Qadesh, l'un
des symboles de la présence hittite au ProcheOrient, réputée imprenable.
Partant de sa capitale Pi-Ramsès (à l'est du Delta),
Ramsès II passera par Tcharou, Canaan, Tyr et
Byblos, puis s'enfoncera en Amourrou, surprenant le
prince Benteshina allié des Hittites qui se soumettra
sans résistance. Ramsès II laisse les Néarins sur
place, avant de rentrer en Égypte. Il préparera son
armée, basée dans la capitale, durant l'hiver. Les
divisions de Seth, Rê, Amon et Ptah, constituées de
1900 soldats égyptiens, 2100 mercenaires (dont les
Sardanes incorporés après leur raid contre l'Égypte,
donc des prisonniers de guerre) et 2500 chars bien
entraînés. Partie en mai 1274, l'expédition traversera Canaan et la Galilée, puis remontera la plaine de la
Beqaa pour rejoindre Qadesh, en Syrie actuelle.
De son coté, Mouwatalli, l'empereur hittite, réunit une coalition comprenant les Hittites, Naharina, Arzawa,
Dardaniens, Kerchkech, Masa, Pidasa, Inouna, Karkisa, Lukka, Kizzuwatan, Karkémish, Ougarit, Kedy,
Nouges, Mouchaset et Qadesh (soit environ 30 000 hommes dont 3000 conducteurs de chars).
La légende égyptienne
La légende immortalisée par le poème du scribe Pentaour et le bulletin (recueil de souvenirs de guerre) que
deux shasou (bédouins) qui traversaient le bois de Labouy prétendront que Mouwatalli, craignant Ramsès,
se trouvait encore aux environs d'Alep, loin au nord, à la frontière du royaume hittite. Ramsès II, incrédule,
fera installer son camp sur la rive ouest de l'Oronte, à proximité de la forteresse, sans attendre le renfort des
trois divisions qui suivent à plusieurs heures de marche. Seule la division d'Amon l'accompagne. Les bédouins finiront par avouer, après un interrogatoire poussé, que l'armée hittite stationne derrière Qadesh, sur
la rive est de l'Oronte. Il s'agissait donc d'un guet-apens (les 2 shasou étaient donc des espions).
Pharaon réunira son conseil de guerre et enverra des coursiers pour faire hâter le pas aux troupes restées
en arrière. Les Hittites traverseront le fleuve près de la forteresse et mettront en pièces la division de Rê.
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Les Hittites attaqueront le camp de Ramsès alors que la division de Ptah traverse à peine l'Oronte et que
celle de Seth se trouve encore dans le bois de Labouy. La division d'Amon devra affronter seule les 2500
chars et milliers de fantassins de l'armée hittite. Elle sera décimée. Ramsès s'enfuira sur son char tiré par
ses deux chevaux préférés 'Victoire dans Thèbes' et 'Mout est satisfaite'. Isolé, il s'adressera au dieu Amon,
son père et lui demandera son aide pour les services qu'il lui a rendus en construisant des temples, en enrichissant son clergé et en lui faisant de nombreux sacrifices.
Amon lui répondra : "Je suis avec toi, je suis ton père et ma main est avec toi. Je vaux mieux que des centaines de milliers d'hommes. Je suis le maître de la victoire !". Redoublant d'efforts, Ramsès II se lancera à
corps perdu dans la bataille et massacrera, grâce à la force divine de Seth, des milliers de Hittites.
Mouwatalli enverra une proposition d'armistice le lendemain et implorera la clémence de Ramsès. Ce dernier, qui rentrera en Égypte sans prendre Qadesh, fera graver sur le mur de plusieurs temples sa "grande
victoire".
L'histoire probable
Malgré le biais très prononcé du poème du scribe Pentaour, et surtout grâce à l'honnêteté étonnante du
bulletin, on peut imaginer ce qu'il s'est réellement passé. Ramsès semble être tombé dans le piège tendu
par Mouwatalli. Les Hittites, dans leur hâte à vouloir supprimer Ramsès pris au piège, ne semblent pas avoir
peser les risques de leur offensive. Mouwatalli n'enverra qu'une partie de ses troupes, sûrement les plus
mobiles, conduite par de hauts dignitaires sans doute désireux de participer à une victoire facile.
Elles décimeront la division de Rê sans doute pas prête à combattre et très inférieure en nombre, puis attaqueront le camp retranché égyptien. La résistance de la division d'Amon (bien que Ramsès condamne leur
couardise) et celle de la garde personnelle de Ramsès feront basculer la bataille. Le charisme du souverain,
qui participera à cette bataille, sera sans doute décisif. Mouwatalli n'était, semble-t-il, pas à la tête de ses
propres troupes.
La résistance des dernières troupes de Pharaon permettra l'arrivée de la division Ptah, enrichie des restes
de la division de Rê, et de celle des Néarins. Les coalisés hittites, soudain encerclés et bientôt dépassés par
l'arrivée de la division de Seth, devront battre en retraite en subissant de lourdes pertes.
Les Egyptiens prétendront que Mouwatalli ne participera pas à la bataille et ne lancera pas dans le combat
la totalité ses troupes, pourtant supérieures en nombre, par peur du dieu vivant Ramsès qui serait une incarnation de Baal. Il semble plus probable que Mouwatalli, ayant perdu deux de ses frères au combat et
atteint de la maladie qui le fera bientôt disparaître, préférera se replier dans la forteresse de Qadesh plutôt
que de continuer une bataille à l'issue incertaine. Ramsès rentrera en Égypte sans prendre Qadesh. Quelques années après, la montée en puissance de l'Assyrie poussera Ramsès II et Hattousil III à conclure le
premier traité international connu de l'histoire.
Appel de Ramsès à Amon
"Est ce le rôle d'un père que d'ignorer son fils ? Ai je fauté envers toi ?... Je n'ai en rien désobéi à ce que tu
m'aies commandé! Tiendras tu compte ô Amon, de ces Asiatiques si vils et si ignorants de Dieu? Ne t'ai je
pas érigé de nombreux monuments, et rempli ton temple de mes butins ? Construit pour toi ma maison de
millions d'années? ... Je t'ai offert tous les pays ensemble pour enrichir tes offrandes... et j'ai fait faire les
sacrifices pour toi de dix milliers de tête de bétails et toutes sortes d'herbes à parfum ... J'ai construit pour toi
des obélisques d'Eléphantine, j'ai même fait le carrier et j'ai conduit pour toi des bateaux sur le grand vert,
pour t'apporter des produits de pays étrangers ... Fais le bien pour celui qui s'en remet à toi ! ... J'ai trouvé
Amon plus utile que des milliers de fantassins, que des centaines de milliers de conducteurs de chars, et
même que dix milliers de frères et d'enfant unis d'un seul coeur ! ... Je suis le seigneur de la victoire !"
Il ne reste en place que trois des six colosses d'origine, deux assis et un en pied, taillés dans des blocs de
granit rose et gris qui se dressaient devant le pylône de Ramsès II. L'obélisque de granit rose de 25 mètres
érigé au premier plan est le frère de celui qui se trouve place de la Concorde. Son socle est orné de quatre
babouins.
L'exemplaire parisien érigé au milieu de la place parisienne a été donné à la France en 1831 par Muhammad Ali, vice-roi et Pacha d'Egypte. Le monument, d'un poids de 230 tonnes et mesurant 23 mètres de hauteur, parviendra à Paris quatre années plus tard, sous le règne de Louis-Philippe. Son socle rappelle les
moyens techniques et les ruses nécessaires à son transport et son érection sur la place. Le don d'origine
portait sur les deux obélisques. Les efforts entrepris pour déplacer le premier exemplaire calmeront les ardeurs des hommes politiques de l'époque et ce n'est que très récemment que la France a officiellement renoncé à faire valoir ses droits sur le deuxième.
Les historiens s'interrogent encore sur la finalité de ces flèches de pierre érigées par paires devant les temples du Nouvel Empire. On retrouve des monolithes géants de cette nature devant certains temples solaires
plus anciens de la Vème dynastie, mais en exemplaire unique. La forme adoptée symboliserait un rayon
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solaire. Le sommet de ces constructions - en forme de pyramide - et parfois les parois étaient recouverts à la
feuille d'or afin de mieux refléter les rayons du soleil. L'appellation actuelle émane du mot grec obeliskos qui
signifie "brochette".
Cour de Ramsès II
Les portes du pylône donnent accès à la cour de Ramsès II, d'une largeur de 50 mètres et d'une longueur
de 57 mètres. Elle est entourée de portiques comprenant une double rangée de 74 colonnes à fûts lisses et
à chapiteaux papyriformes fermés. Le bas-relief qui orne le mur sud permet de se rendre compte de l'aspect
initial du pylône. Cette oeuvre représente les 17 princes qui conduisent la procession inaugurale et se dirigent vers le pylône, les deux obélisques et les six colosses. La mosquée Abou el-Haggag qui surplombe
l'angle nord-ouest de la cour hypostyle repose sur le temple. Sa construction date de l'époque où celui-ci
était enfoui sous les sables du désert (Xème siècle).
Le sud de la cour est orné de onze statues géantes en pieds et de deux colosses assis. Elles ont été, pour la
plupart, sculptées dans du granit et portent toutes le nom de Ramsès II. Six d'entre elles remontent à Aménophis III et ont été rebaptisées par le nouveau roi selon une pratique largement répandue dans l'Egypte
ancienne et particulièrement utilisées par Ramsès II. La chapelle en granit de la reine Hatshepsout située
contre le pylône, à droite en entrant dans la cour, possède des colonnes de la 18ème dynastie proche du
modèle végétal.
Colonnade
Les constructions d'Aménophis III commencent par une colonnade de 14 colonnes papyriformes à chapiteaux ouverts de 14 mètres de hauteur. Cette enceinte occupe une superficie de 52 mètres de longueur sur
20 mètres de largeur. Les reliefs des parois latérales, qui remontent à Toutânkhamon et à Horemheb, représentent la fête officielle d'Opet sous le Nouvel Empire. La triade de Thèbes, Amon, son épouse Mout et leur
fils Khonsou - entouré de soldats, de musiciens et de danseurs - se rendaient en barque du temple de Karnak à celui de Louxor sur une barque d'apparat tirée depuis la rive du Nil lors de sa crue. La cérémonie était
ponctuée par des offrandes. Le relief de droite représente l'aller et celui de gauche le retour. La colonnade
donne accès à la seconde cour hypostyle.
La seconde cour hypostyle
Cette cour, de 52 mètres de longueur et de 46 mètres de largeur, est entourée d'une double rangée de colonnes papyriformes fasciculées et cannelées. Des fouilles entreprises en 1989 pour sonder les fondations
ont permis de mettre à jour un trésor qui renfermait une vingtaine de statues en excellent état de conservation dont certaines remontent à l'époque de Thoutmosis III. Elles sont exposées au Musée de Louxor depuis
1992.
Partie couverte du temple
La première salle hypostyle de la partie couverte du temple comprend trente-deux colonnes papyriformes.
Elle donne accès à une seconde salle hypostyle, appelée vestibule, qui sera transformée en chapelle du
culte impérial par les soldats romains vers 301 après Jésus-Christ. Ces derniers recouvriront les parois
d'une couche d'enduit et de peintures représentant une allocution de l'empereur Dioclétien lorsque celui-ci
réorganisait la défense en Haute-Egypte. La chambre des quatre colonnes située dans le prolongement
renfermait la table d'offrandes. Elle précède le sanctuaire et lereposoir des barques. L'imposant naos de
granit, offert par Alexandre le Grand, le représente sous les traits d'un pharaon faisant une offrande aux
dieux. Le titre de roi d'Egypte lui avait été conféré lors de sa conquête par les prêtres d'Amon de l'oasis de
Sioua. Le Saint des Saints, qui renfermait les effigies du culte, se situe à l'extrémité de l'édifice et est précédé par une dernière antichambre.
La partie gauche du temple couverte, accessible par une porte située en amont du sanctuaire des barques,
donne accès à plusieurs chambres dont celle qui a été baptisée la chambre de la naissance. Cette dernière,
dont le plafond repose sur trois colonnes, contient plusieurs registres d'une grande composition ayant pour
thème la théogamie, le mythe de la naissance divine du roi. Cette oeuvre, qui date de l'époque d'Aménophis
III, a largement été endommagée par les disciples d'Akhenaton qui voulait imposer le culte d'Aton comme
dieu unique. Les textes expliquent comment le dieu Amon charmait la reine par son odeur afin de donner
naissance à un enfant divin : le roi Aménophis III.
La première scène de la partie gauche du grand coté représente le dieu Khnoum qui façonne sur son tour de
potier Aménophis et son double - Ka - en présence de la reine Isis. Amon, représenté sous les traits du père
d'Aménophis, s'accouple à la reine Moutemouïa. Le bandeau médian représente Thot à tête d'ibis et le messager d'Amon Rê qui annoncent à la reine Moutemouïa qu'elle donnera naissance à un enfant divin. Ils sont
accompagnés de divinités chargées de veiller au bon déroulement de la grossesse. Le troisième registre
représente l'allaitement du nouveau-né et de son double par la déesse Hathor et les neuf vaches célestes.
La dernière scène représente Amon qui reconnaît Aménophis comme son fils.
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Vallée des Rois
Description
La Vallée des Rois, qui compte aujourd'hui 62 tombes découvertes, était surnommée jadis les Portes des
Rois ou encore le Lieu de Vérité. Datant du Nouvel Empire, entre la XVIIIème et XXème dynastie, la plupart
d'entre elles ne sont pas accessibles au public. Les autorités procèdent par roulement et n'hésitent pas à
fermer celles qui ne peuvent plus supporter le passage de touristes qui provoquent une augmentation de
95% du degré d'humidité dans les tombes. Ce phénomène accélère la décoloration des pigments, la prolifération de champignons et l'érosion des supports. La construction du barrage d'Assouan, qui a entraîné une
remontée de la nappe phréatique souterraine, n'a pas contribué à améliorer la situation. Plusieurs tombes
viennent cependant de rouvrir après des travaux de restauration et la mise en place de systèmes sophistiqués de climatisation.
Située dans un lieu désertique sur la rive occidentale du Nil, à 3 kilomètres de la ville de Thèbes (Louxor),
cette vallée est un grand canyon dépourvu de toute végétation. Le mont al-Qurn (la corne), d'une hauteur de
500 mètres, domine le paysage en arrière plan. Il émerge dans le petit matin grâce aux rayons du soleil dont
il est le seul à bénéficier. L'endroit n'a pas toujours eu cet aspect désolé. Les prêtres qui assuraient les sacrifices et les rites funéraires habitaient à proximité ainsi que les gardes. Les pharaons du Nouvel Empire faisaient construire à proximité des temples dans lesquels ils séjournaient, afin de suivre l'état d'avancement
des travaux de leur sépulture. La Vallée des Rois deviendra un lieu de sépulture, sous la XVIIIème dynastie,
lorsque Thèbes sera elle-même la capitale de l'Egypte réunifiée. Les rois préfèreront alors construire de
gigantesques temples plutôt que des pyramides, comme le voulait la tradition depuis plus d'un millénaire. Ils
feront creuser leur hypogée dans une vallée cachée de la chaîne libyque, loin des temples funéraires. La
situation isolée de la vallée devait permettre de voir venir de loin des pillards. Le tombeau le plus ancien
découvert appartient à Thoutmosis Ier. Sur les 62 tombes recensées à ce jour, 25 sont des sépultures royales. Les autres renferment les dépouilles de hauts dignitaires ou n'ont pu être encore identifiées.
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Medinet Habou
Description
Le complexe est précédé, comme c'est le cas dans tous les temples funéraires, d'un quai débarcadère relié
au Nil par un canal aujourd'hui ensablé.
Le corps de garde, formé de deux tours basses crénelées, encadre l'imposante porte de la forteresse d'entrée et le pavillon royal à deux étages dont les tours culminent à plus de 22 mètres. Les statues colossales
qui reposaient sur les banquettes au pied des deux tours ont disparu. Cette construction carrée, construite
sur le modèle des migdol (forteresses syriennes que le monarque égyptien découvrira lors de ses campagnes militaires) comportait plusieurs chambres dont les murs étaient ornés de scènes représentant le roi
parmi ses femmes dans son harem.
Selon le grand papyrus Harris, 62 626 personnes consacraient leur activité au service du temple de Ramsès
III. La majorité d'entre elles étaient des prisonniers de guerre Libyens et des peuples de la Mer. Des ouvriers
de Deir el-Medineh, dont le salaire avait été détournés par des fonctionnaires peut scrupuleux, se coucheront devant les remparts de Médinet-Habou et déclancheront ainsi la première grève connue de notre histoire.
Le temple de Médinet-Habou témoigne de l'architecture de la fin du Nouvel Empire, initiée par Ramsès II, qui
négligera la pureté des lignes et la sobriété des décors au profit d'une architecture colossale, souvent surchargée. Après la mort de Ramsès III mort, le temple deviendra le temple d'administration des prêtres
d'Amon, rôle qu'il conserva plusieurs siècles.
Histoire
Médinet Habou est le nom arabe du site que les Egyptiens appelaient Djémé et les Coptes Djemi.
Le temple funéraire de Ramsès III est l'exemple le plus abouti de l'art monumental sous les Ramessides.
Dernier grand bâtisseur de l'Egypte antique, le pharaon entreprendra la réouverture des grands chantiers
abandonnés depuis Ramsès II, et fera bâtir le vaste temple royal de Médinet-Habou, au sud de la nécropole
thébaine et à 1.5 kilomètres au sud-ouest du Ramesseum édifié par son ancêtre.
Ramsès III fera construire son Château de Millions d'Années, l'ensemble le plus considérable des vestiges
de l'Egypte ancienne après Karnak, à l'emplacement de l'un des sites primitifs de la religion thébaine, étroitement associé au culte d'Amon. Un premier temple sera élevé par Aménophis Ier (XIème dynastie) en
l'honneur de la divinité sur la butte de Djême. Le sanctuaire, toujours en place mais très largement remanié,
sera agrandi par Hatschepsout et Thoutmôsis III sur le monticule considéré comme étant le tertre primordial,
l'endroit où la terre émergea du Noun au matin de la création. Il servait de reposoir à la barque d'Amon lors
de la Belle Fête de la Vallée au cours de laquelle Amon effectuait la visite des temples construit sur la rive
ouest, puis de la Vallée des Rois. On rajoutera un grand pylône au sanctuaire à l'époque Ptolémaïque, précédé d'une cour commencée sous la domination romaine et qui ne sera pas achevée.
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Colosses de Memnon
Description
Ces statues monolithiques de quartzite rouge d'Assouan, hautes de 18 mètres et d'un poids de plus de 1300
tonnes, sont les derniers vestiges du gigantesque temple funéraire d'Aménophis III (XVIIIème dynastie)
construit sur la rive occidentale de l'antique Thèbes, à proximité du Ramesseum. Elles représentent le pharaon assis, les mains posées sur les genoux.
Les figures de sa mère, Moutemouïa, et de son épouse, Tiyi, apparaissent de chaque côté du trône. Strabon, historien et géographe grec rapportera qu'une grande partie du temple s'écroula et le colosse droit se
fissura de l'épaule au bassin, lors du tremblement de terre de l'an 27 avant Jésus-Christ. Une légende raconte qu'à partir de ce moment, au lever du soleil, la statue émettra des sons, comme si elle parlait. Les
Grecs attribuèrent l'édifice à Memnon, fils de l'Aurore, en raison de ce phénomène dû à la dilatation du
quartzite sous l'effet des premiers rayons. Selon la légende homérique, Memnon, tué lors de la guerre de
Troie, retrouvait la vie à l'aube et saluait sa mère Eos. Considéré comme une merveille du monde sous l'antiquité, le colosse sera un lieu de pèlerinage pour les Grecs et pour les Romains, qui viendront nombreux
entendre l'oracle de Memnon. Les statues cesseront de chanter au IIIème siècle ; à la suite des travaux de
restauration entrepris par l'empereur romain Septime Sévère.
Histoire
Memnon, fils d'Eos et de Tithonos, aura la peau noire, comme son frère Emathion. Les enfants passeront
leur enfance aux côtés d'Hélios (le Soleil), en compagnie de leur mère, la déesse de l'Aurore. Memnon et
son frère visiteront les pays les plus chauds de la terre. Ils accompagneront le char du dieu à travers le ciel.
Memnon deviendra roi d'Ethiopie et Emathion celui d'Egypte. Il s'emparera de Suse à l'issue d'une campagne en Perse. Il viendra au secours de son oncle Priam, roi de Troie, pendant la dixième année de la guerre,
à la tête d'une armée d'Ethiopiens. Revêtu d'une armure forgée par Héphaïstos, il tuera Antiloque, le fils de
Nestor et l'ami d'Achille. Il affrontera ce dernier pendant que leurs mères, toutes deux déesses, plaideront
leur sort devant Zeus.
Memnon succombera lors du duel. Sa mère, Eos, obtiendra que Zeus lui accorde l'immortalité, selon certains auteurs. D'autres prétendent que des oiseaux naîtront de la fumée dégagée par son bûcher. Les volatiles, divisés en deux groupes, s'affronteront. Les oiseaux morts tomberont dans le feu, en offrandes à l'Ombre du héros. Ces oiseaux, appelés les Memnonides, s'assembleront sur la tombe de Memnon chaque année pour accomplir ce même rituel de mort.
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Dendereh
Description
Nom donné aux ruines de Tentyris, ville
sainte aux trois sanctuaires :
- le sanctuaire d'Ihy, fils d'Horus, dont il
n'est resté qu'une des portes monumentales
- le sanctuaire d'Horus, presque entièrement disparu
- le sanctuaire d'Hator, dont il est resté
d'importants vestiges et le temple et
intact
Ce temple était à d'origine très ancienne, remontant à Khéops et à Pépi
er
I , il fut restauré à l'époque ptolémaïque
et reconstruit à l'époque romaine. Les
édifices compris dans le vaste cercle de
murs du sanctuaire de la déesse Hator
se succèdent presque en axe par rapport à l'entrée principale, comme on le
voit sur le plan ci-contre.
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Kom Ombo
Description
Près du village de Kom Ombo, on trouve un temple au schéma insolite. Il s'agit en effet d'un temple entièrement double, c'est-à-dire obtenu en fusionnant deux temples côte à côte.
La partie de gauche est consacrée au dieu épervier Haroeris, ou "Horus le Grand" (énième personnification
de Soleil-Horus), dieux solaire guerrier, exterminateur des ennemis d'Osiris, représenté par le disque ailé.
Avec ses ailes, il protège des génies maléfiques et de tout mal; c'est pour cela qu'il est représenté sur tous
les portails d'entrée.
La partie de droite est consacrée au dieu crocodile Sobek, dieux primordial à qui est attribuée la création du
monde et dieux de la fertilité, exterminateur des ennemis d'Osiris et pour cela, comme Haroeris, puissant
ennemi du mal.
er
Cet ouvrage est dû aux Ptolémées qui reconstruisirent entièrement le temple fondé par Aménophis 1 et
Touthmosis III plus de mille ans auparavant. Le temple s'élevait à quelques mètres du Nil et était entouré de
hauts murs qui, partant de la porte de Ptolémée XIII englobaient le Grand Temple et d'autres petits temples
et chapelles. Parmi ceux-ci :
- la chapelle de Hator encore bien conservée et décorée par des scènes d'offrandes de l'empereur Domitien
- la chapelle de Sobek avec des scènes où apparaît l'empereur Caracalla
- le mammisi (ou "Maison de Naissance" du nom égyptien "per mesout") de Ptolémée III.
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Edfou
Histoire
Le temple d'Efou consacré au dieu Horus est de construction tardive. Les travaux ont débuté sous Ptolémée
III en 237 avant Jésus-Christ pour s'achever presque deux siècles plus tard sous Bérénice IV, en 57 avant
Jésus-Christ.
Ce temple construit dans un style archaïque à l'époque ptolémaïque est un pastiche des temples anciens,
remarquablement conservé en raison de son enfouissement sous le sable. Construit en lieu et place d'un
lieu de culte, l'édifice respecte parfaitement les principes architecturaux de la tradition pharaonique, qu'il
s'agisse du plan, de l'échelle ou de l'ornementation. Le
souci du détail a été poussé jusqu'à représenter les rois
grecs en tenue égyptienne. La vocation cultuelle de ce
lieu remonte à la préhistoire.
Les travaux de dégagement ont débuté au milieu du
XIXème siècle. D'une longueur de 137 mètres et d'une
largeur de 79 mètres pour une hauteur 36 mètres au
niveau du pylône, le temple développe la deuxième plus
grande superficie des édifices de l'ancienne Egypte
après celui de Karnak.
Les visiteurs longent le monument et passent sous le
pylône au travers d'une porte pour arriver jusqu'à l'esplanade située à l'arrière du temple.
Ce lieu était chaque année le théâtre de la fête du couronnement qui assurait le renouvellement de la royauté
d'Horus et réaffirmait dans le même temps le pouvoir du
pharaon, son représentant sur la terre. A cette occasion,
le grand-prêtre choisissait dans la volière sacrée du
temple du Faucon (aujourd'hui disparu) le volatile qui
devenait le faucon de l'année.
Les habitations que l'on aperçoit sur les buttes qui encerclent le site datent de la période des premières fouilles. Aujourd'hui abandonnées pour des raisons de sécurité, elles surplombent l'édifice et rappellent le niveau
d'ensablement du lieu avant les travaux de déblaiement.
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Philae
Description
L'île de Philae, située en amont de la première cataracte du Nil (à 7 kilomètres d'Assouan), est engloutie
depuis la mise en service du Grand Barrage d'Assouan en 1978. Elle avait déjà les pieds dans l'eau à la
suite de la construction du premier barrage par les Britanniques. La visite du temple s'effectuait en barque.
Le programme de sauvetage des sites archéologiques de la Nubie par l'Unesco prendra en charge le financement du déplacement, pierre par pierre, du temple sur l'île d'Agilkia, située à 300 mètres de l'île de Philae
et plus élevée de 13 mètres. Entièrement dédié à Isis, ce temple a conservé son naos, le tabernacle de
pierre qui abritait la statue de la divinité.
Histoire
L'île de Philae accueillera ses premiers sanctuaires dès la XXVème dynastie. Taharqa y fera construire un
temple dédié à Amon. Nectanebo Ier, cinq dynasties plus tard, fera construire un sanctuaire (l'Iseum) au
sud-est de l'île, détruit en partie par les inondations de la crue du Nil, dont il subsiste un kiosque. Son portique est supporté par quatorze colonnes campaniformes (représente les formes végétale de la campagne)
dont l'abaque est orné, sur le quatre faces, du visage de la déesse Hathor en forme de triangle.
Le temple de Philae, commencé par Nectanébo Ier et construit par les Ptolémées, sera, pendant des siècles, le domaine d'Isis, femme, épouse, mère universelle et magicienne qui régnait sur la vie, la mort et la
résurrection. En tant que déesse-mère, elle était associée à l'Inondation, dispensant ses bienfaits sur
l'Égypte. Son culte sera actif jusqu'au VIème siècle après Jésus-Christ.
Selon la légende, Isis engendra Horus, fils d'Osiris, sur la colline émergée, dont le domaine se situe en face,
sur l'île de Bigeh. Isis, après avoir rassemblé les morceaux du corps de son époux tué par Seth, fabriquera
la première momie qu'elle cachera à Bigeh. Le grand temple de la déesse, théâtre d'importantes fêtes
cultuelles, sera l'un des sanctuaires les plus importants d'Égypte et de Nubie. Le mythe d'Osiris restera vivace jusqu'à la christianisation totale de la Nubie par Théodose, en 391 après Jésus-Christ. L'empereur fera
fermer tous les temples égyptiens. Le sanctuaire d'Isis rassemblera les anciens fidèles de l'ancienne religion, jusqu'à la sa fermeture par Justinien en 550 après Jésus-Christ.
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Barrage d’Assouan
Pour Mahmoud el Desuhi, maire, le barrage d'Assouan est une bénédiction. Pour lui,
sans ce projet, le peuple égyptien n'aurait pas eu assez de terres, parce que son peuple, avant la révolution, et aussi après, a connu une poussée démographique très
forte. Avant, la terre donnait une seule récolte, maintenant, ils en font quatre.
Mais la construction du barrage reste l'objet de multiples controverses, compte-tenu
des sacrifices qu'allaient nécessiter son chantier. Les villages où vivaient près de cent
mille Nubiens, et les dizaines de temples, ne pouvaient plus rester là où ils étaient. Les
eaux du lac allaient monter et les submerger...
Tant pour les uns que pour les autres, le salut était ailleurs, en des lieux plus sûrs. Si les
temples de Philae et d'Abou Simbel dominent encore les eaux du Nil, c'est parce que
l'homme les a déplacés plus haut.
Depuis 1971, un grand lac artificiel fournit aux égyptiens la certitude qu'ils auront de
l'eau au cours de l'année : de l'eau pour boire, pour irriguer leurs champs, pour leur
industrie.
Il s'agit du lac Nasser, long de 500 km, dont 150 situés au Soudan. Depuis 1971, le
grand barrage d'Assouan retient à cet endroit les eaux du Nil, qui proviennent à 85
% des hauts plateaux éthiopiens.
De là défluent régulièrement 55 milliards de mètres cubes d'eau qui passent dans le
barrage, en actionnant d'abord les turbines qui produisent de l'énergie électrique et ensuite servant à satisfaire les autres besoins du pays.
On continue à discuter sur ce que le grand barrage a apporté et sur ce qu'il a supprimé, tel le limon que le Nil
arrachait aux hautes terres d'Ethiopie, en le charriant ensuite avec ses eaux jusqu'au delta.
Le passé est raconté par ces images, tournées au Soudan en
1988. Le Nil en crue qui inonde les champs peut provoquer aussi des dévastations.
Le présent est tout lié au barrage, voulu par Nasser.
L'Occident s'étant montré hostile, l'Union Soviétique
saisit l'occasion d'établir sa présence dans la région.
Le gigantesque barrage naquit ainsi avec l'aide de Moscou, en dix ans de travail, entre
1960 et 1970, après qu'en 1959 l'Egypte eu passé un accord avec le Soudan pour le
partage des eaux entre les deux pays. Ce fut une oeuvre colossale, comportant beaucoup de sacrifices.
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Problèmes liés au sel
Le sel cause d'énormes dégâts aux temples et bâtiments construits en pierre dans les 3 régions suivantes :
1. Barrage d'Assouan
2. Ecluse d'Esna
3. Le Delta du Nil
Barrage d'Assouan
L'eau accumulée dans le barrage d'Assouan fait remonter petit à petit la nappe phréatique. En remontant,
cette nappe repousse le sel se trouvant dans la terre vers la surface. Le sel ainsi accumulé va inlassablement attaquer la pierre et la détruire.
Ecluse d'Esna
A Esna, où se trouve la seule écluse entre Louxor et Assouan, le Nil est retenu. Le même problème se produit et malheureusement le temple d'Esna est déjà fortement et irrémédiablement abîmé par le sel ainsi remonté à la surface.
Les autres bâtiments dans la région sont également fortement exposés à ce danger !
Le Delta du Nil
Ici se situe le plus gros problème, dû à la construction du barrage d'Assouan. En
effet, lorsque le Nil était en crue, des quantités énormes de limon venaient créer
des digues dans le Delta tout en fertilisant les surfaces agricoles. Depuis la création du barrage, le limon n'arrive plus. Les sols doivent d'une part subir les fertilisants chimiques et d'autres part les surfaces agricoles sont brûlées par le sel qui
remontent dans la terre. Sans ces digues en limon, la terre n'est également plus
protégée contre les vagues et la terre disparaît petit à petit dans la Méditerranée.
Le Nil est, avec ses 6'671 km, non seulement le troisième plus long fleuve du
monde, mais surtout, celui sans lequel la civilisation égyptienne n’aurait
jamais pu se développer.
Un peu de géographie
Les sources du Nil demeurèrent longtemps inconnues, et il fallut attendre le XIXe siècle pour que l'ensemble du cours du
fleuve soit cartographié avec précision. Sa source la plus lointaine se situe sur les Hauts-Plateaux du Rwanda. Passant
par les lacs Victoria et Albert, il traverse alors l’Ouganda, le Soudan et l’Égypte, pour se jeter dans la Méditerranée en
formant un vaste delta. Ses crues régulières ont fertilisé les terres égyptiennes depuis des millénaires et permis le peuplement de cette région désertique. Il pénètre en Égypte par le Soudan et remonte vers le nord sur 1'280 km. Sur toute
sa longueur, depuis la frontière sud jusqu’au Caire, il a creusé une étroite vallée, bordée de falaises.
Un peu de l'histoire... d'une crue
Dans l’Égypte ancienne, il était considéré comme un dieu, car il apportait lors de chaque crue, le limon fertile espoir de
riches cultures, donc l’abondance. La crue était ainsi personnifiée sous les traits de Hâpy, génie androgyne au corps
d’homme pourvu de mamelles pendantes. Les eaux montaient de façon significative au mois de juillet, et marquait ainsi
le début de l’année égyptienne. Pendant l’inondation, la vallée ressemblait à un immense lac, sur lequel il n’était possible
de se déplacer qu’en barque. Dès la mi-septembre, les eaux se retiraient après avoir laissé sur les terres, les alluvions
arrachées au cœur même de l’Afrique. Pour les égyptiens, l’inondation prenait naissance dans les cavernes mythiques
de la première cataracte à Éléphantine, où le dieu à tête de bélier Khnoum, libérait les flots. Comme tout phénomène
naturel, la crue n’était pas toujours régulière. Trop faible, elle était la source de disettes ; trop forte, elle dévastait les
constructions. Très tôt dans leur histoire, le peuple égyptien a développé tout un système d’irrigation et de drainage
composé de digues, canaux et bassins de retenue. Ces travaux, qu’il était nécessaire de coordonner tout au long du
fleuve, a permis le développement d’une administration centralisée, fortement hiérarchisée sous la souveraineté d’un
personnage (le Pharaon). Source d’une agriculture prospère, le Nil était aussi la principale voie de communication à
travers tout le pays, rendant ainsi possible les échanges commerciaux tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. C’est
donc grâce à ce fleuve et à la manière dont les hommes ont su le dompter, que s’est développée l’une des plus précoce
et des plus remarquable civilisation de toute l’histoire de l’humanité.
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Abou Simbel – Temple 1
Description
Le grand temple (Ramsès II), qui occupe la partie méridionale du site, est un spéos, c'est-à-dire un temple
entièrement creusé dans la roche. Il mesure 33 mètres de hauteur sur 38 mètres de largeur. Sa profondeur
est de 65 mètres. L'entrée est flanquée de quatre statues colossales de Ramsès II hautes de 20 mètres plus grandes que les colosses de Memnon - directement taillées dans la pierre et tournées vers le levant.
Le temple d'Hathor (Néfertari), situé à une cinquantaine de mètres du temple de Ramsès II, est construit
selon les principes architecturaux du grand temple, en adoptant des dimensions plus réduites. La façade est
composée de six statues colossales sculptées à même la falaise. Deux d'entre elles représentent la femme
de Ramsès II, Néfertari, divinisée, encadrées par quatre statues du roi.
Histoire
Le temple de Ramsès II, qui honorait les divinités Rê-Horakhty, Amon et Path et le pharaon déifié, ainsi que
celui d'Hathor devait être englouti par les eaux du Nil lors de la mise en service du haut barrage sur le Nil. A
l'initiative de l'Unesco, ils seront démontés à partir de 1965, et reconstruits à l'identique au sommet de l'éperon de la chaîne Lybique qui surplombe le fleuve à cet endroit.
Les ingénieurs français, allemands, italiens, suédois et égyptiens devront
- protéger les lieux des crues du Nil par une digue provisoire de plus de 350 mètres,
- décoiffer les temples, sans utiliser d'explosifs, des 310.000 tonnes de roches des collines qui les
surplombaient,
- les découper en 1000 blocs de 10 à 30 tonnes qui seront stockés le temps nécessaire à la construction du
nouvel emplacement,
- les reloger dans des superstructures en béton habillées de grès, 65 mètres plus haut, en respectant leurs
orientations primitives et en masquant les cicatrices de la montagne.
Le budget des travaux, qui prendront fin en 1968, s'élèvera à 42 millions de dollars.
Un explorateur suisse du nom de John Lewis Burckhardt découvrira Abou Simbel, alors ensablé, en
1813. Le site archéologique sera peint par David Roberts, qui visitera les lieux 25 ans plus tard.
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Abou Simbel – Temple 2
Description
Le temple d'Hathor (Néfertari), situé à une cinquantaine de mètres du temple de Ramsès II, est construit
selon les principes architecturaux du grand temple, en adoptant des dimensions plus réduites. La façade
est composée de six statues colossales sculptées à même la falaise. Deux d'entre elles représentent la
femme de Ramsès II, Néfertari, divinisée, encadrées par quatre statues du roi.
Histoire
Thoutmosis III est trop jeune pour succéder à son père. Hatchepsout épouse alors son énergique et ambitieux neveu et exerce la régence avant de se faire couronner et prendre la titulature de pharaon. Thoutmosis III n'assumera qu'un rôle de corégent dépourvu de pouvoirs. La nouvelle reine justifie cette usurpation
en mettant entre parenthèses le règne de son époux, Thoutmosis II, et en s'inventant une corégence avec
son père Thoutmosis Ier. Ce "texte de la jeunesse d'Hatchepsout" se trouve dans le temple funéraire qu'elle
se fera construire à Deir el-Bahari.
La reine s'entoure d'une poignée de hauts dignitaires compétents et dévoués parmi lesquels son architecte
et intendant Senenmout qui sera chargé de l'éducation de sa fille Neferure. On compte, dans son entourage, Pouym Rê, deuxième prophète d'Amon et grand architecte également, Nehesy, chancelier qui prendra la tête de l'expédition commerciale en direction du pays du Pount, et Hapouseneb, son vizir et grand
prêtre d'Amon qui supervisera l'essentiel des grands travaux et des expéditions. L'Egypte connaît une période de grande prospérité marquée par une activité commerciale intense en direction de l'Asie, du Sinaï et
du Pount. Les frontières s'étendent alors des cataractes supérieures du Nil en Nubie jusqu'à l'Euphrate en
Asie.
L'expédition en direction du pays du Pount, "pays de dieu" à l'intérieur de la Mer Rouge à proximité l'Éthiopie actuelle, revêt un caractère essentiellement commercial. Le pays regorge de parfums et d'huiles de
sycomore, d'ébène et de bois aromatiques, d'or, d'ivoire, de fourrures et d'animaux. Le trésor rapporté ira
enrichir celui de Karnak où elle fera construire le Saint des Saints, la Chapelle Rouge et deux obélisques
"doigts des dieux" dont l'un est encore dressé. Les vestiges de l'autre porte l'inscription suivante : "Tous les
pays étrangers me sont soumis. Ma frontière Sud atteint la région du Pount, celle de l'Est les marais d'Asie.
Les habitants du Sinaï sont sous ma domination. À l'Ouest, mon Royaume s'étend jusqu'au Manu. Je domine la Libye. Je règne sur les Bédouins, les habitants du désert. On m'apporte la myrrhe du Pount...". Les
représentations du deuxième portique du temple de Deir el-Bahari, également appelé portique du Pount,
retracent les expédions en direction des mines du Sinaï et du Pount.
Les travaux entrepris durant son règne concerneront également la restauration des monuments détruits par
les Hyksos, la construction d'une chapelle en grès et de deux obélisques en l'honneur de Khnoum à Eléphantine, l'aménagement d'une grotte à Spéos Artemidos en Moyenne Égypte consacrée à la déesse Pachet et surtout son temple funéraire de Deir el-Bahari que les Egyptiens nommaient "djéer djéserou" (le
magnifique des magnifiques), taillé dans le roc d'une montagne et composé de trois terrasses. Elle fera
aménager une tombe entre la Vallée des rois et la Vallée des reines dans laquelle on trouvera un sarcophage en quartzite jaune. Cette construction sera abandonnée après son couronnement et remplacée par
une tombe creusée dans la Vallée des Rois. Les circonstances de sa mort restent inconnues. L'empressement de son successeur à faire disparaître l'essentiel des traces du règne de sa tante plaide malgré tout
pour une disparition violente dans le cadre d'une révolution de palais.
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Les Dieux égyptiens à l’origine
L'histoire de l'Egypte commence avec Atoum, le soleil. Il s’était crée lui-même en sortant du grand océan
primordial, le Noun. Atoum créa Shou, divinité de l’air et Tefnout, divinité de l'humidité et des nuages. Shou
et Tefnout forma le premier couple divin. Sur ordre de Rê jaloux, Shou sépara Geb et Nout (la terre et le ciel)
pour mettre fin à leur étreinte.
Nout et Geb eurent deux fils, Osiris et Seth, et deux filles, Isis et Nephtys. Osiris fut le premier pharaon et
régna avec son épouse Isis dans la paix et la sagesse. Osiris, le dieux-roi et homme était d'une sagesse et
d'une bonté sans limite. Il réunit les tribus nomades, leur enseigna l'irrigation pour repousser les limites du
désert, la culture du blé pour en faire de la farine et du pain, de la vigne pour en faire du vin, de l'orge pour
en faire de la bière, l'extraction des métaux et leur travail.
Avec l'aide de Thot, il leur enseigna l'art de l'écriture et du dessin. Sa mission accomplie, il laissa sur le trône
sa compagne Isis et partit pour l'Orient (Mésopotamie) pour continuer son instruction par delà les frontières.
A son retour, son frère Seth jaloux l'attira dans un piège pour l’assassiner, éparpillant ensuite les membres
de son cadavre dans toute l'Egypte. Isis, bouleversée de douleur, partit à la recherche de son époux bienaimé. Aidée par une inspiration divine, elle réussit à retrouver tous les morceaux exceptés le phallus avalé
par un poisson indélicat. Abattu Isis pleura, par miracle (et avec l'aide d'Anubis) elle lui rendit le souffle de la
vie et ses moyens sexuels.
Osiris monta alors au ciel mais laissa un fils Horus. Devenu adulte, et après une longue lutte incertaine,
Horus réussit à renverser définitivement Seth, Horus se vit reconnaître le trône d’Egypte et reprit l’œuvre de
son père. Ainsi, Osiris se retira dans les ténèbres et devint le souterrain du royaume des morts, Seth se vit
attribué la part sombre du monde et Horus le trône d’Egypte.
Horus
L’une des principales divinités égyptiennes et aussi l’une des plus anciennes.
Adoré dans tout le pays mais surtout à Hiérakonpolis, il se présente comme
un faucon portant sur la tête le disque solaire et l’uræus ou la double couronne, ou encore comme un homme à tête de faucon.
Il fait partie du mythe d’Osiris car il est considéré comme le fils posthume de
celui-ci, engendré par Isis, et il est aussi représenté comme un enfant avec
un doigt sur les lèvres (Harpocrate). Il présidait à l’observance des rites et
des lois, et le pharaon était son incarnation sur terre.
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Les Divinités égyptiennes
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Benjamin / Egypte Novembre 2004 / Avec mes remerciements à Calao Voyages (CH 1112 Echichens) pour l’organisation
du voyage et à Insecula.com pour les recherches d’informations (photos et textes) dont ce livret s’est fortement inspiré.
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