Sans régulation, l`agriculture de montagne est condamnée
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Sans régulation, l`agriculture de montagne est condamnée
N 0/2008 L'UNION CANTAL SUPPLEMENT Parution irrégulière BP 339 15003 AURILLAC - 04 71 45 56 40 Surface approx. (cm²) : 386 Page 1/1 « Sans régulation, l'agriculture de montagne est condamnée » Selon, Emmanuel Coste, l'agriculture est capable de relever le défi alimentaire à condition qu'elle puisse s'appuyer sur une politique dotée d'outits efficaces. Pensez-vous que l'agriculture de montagne a un avenir dans le cadre de cet enjeu alimentaire? Emmanuel Coste : L'agriculture de montagne contribue à fournir des produits à haute valeur environnementale. Elle produit des aliments de base (viande, produits laitiers...) riches en protéines animales nécessaires à l'équilibre alimentaire des hommes. Les agricultures de montagne ont et auront leur raison d'être à l'avenir. A l'heure où tout le monde s'interroge sur l'avenir de notre planète (pollutions, changement climatique...), tout le régime d'aides allouées à l'agriculture est basé sur la conservation du milieu naturel. Or, en montagne, on entre complètement dans ce cadre-là. L'acte de production dans le développement durable permet donc de conserver la planète en bon état. (*) Momagri Mouvement pour une organisation mondiale de l'agriculture (**) Copa-Cogeca Comite des producteurs agricoles-Comité general des cooperatives agricoles Propos recueillis par Véronique Gruber Emmanuel Coste est agriculteur en Haute-Loire et suit le dossier «ovins», au niveau européen. Il est aussi membre fondateur du momagri. L'envolée des prix des matières premières agricoles, la croissance de la demande en denrées alimentaires au niveau mondial et la faim dans le monde, placent la sécurité alimentaire de notre planète au coeur des enjeux de demain. Quelle politique agricole préconisez-vous à l'échelle européenne et mondiale pour réussir cet enjeu alimentaire ? Le Mouvement pour une Organisation Mondiale de l'Agriculture (momagri) a été fondé en décembre 2005 par Pierre Pagesse. Il mobilise le monde agricole et des personnalités extérieures à l'agriculture partageant la conviction qu' «on ne bâtira pas la prospérité du monde sur le chaos des marchés agricoles». Aujourd'hui, la flambée et l'extrême volatilité des prix des matières premières agricoles illustrent les terribles conséquences du démantèlement des politiques mondiales. Elles donnent raison aux analyses du momagri dont le modèle économique prend enfin en compte les risques inhérents à l'agriculture. Le 2 juillet à Bruxelles, le Momagri a formule 10 propositions pour une «Politique Agricole et Alimentaire Internationale». Il préconise notamment de considérer ('agriculture et l'alimentation comme des biens publics mondiaux et de constituer des stocks de sécurité pour éviter les dérives spéculatives. Pour en savoir plus : www.momagrt.org Emmanuel Coste : Dans le contexte actuel de crise des transports et de l'énergie, il faudrait arriver à constituer des zones qui, sur le plan alimentaire et des règles de fonctionnement, soient homogènes. Dans ces zones économiques (à l'échelle de l'Europe, une partie de l'Afrique..,) dont l'objectif serait d'atteindre l'indépendance alimentaire, les normes sociales et environnementales seraient les mêmes et le marché des biens agricoles pourrait se réguler. C'est l'une des idées défendues par le Momagri*. Ce mouvement propose aussi un nouveau modèle économique (modèle NRANouvelles régulations Agricoles) qui permettra de répondre au mieux aux exigences alimentaires de demain. Les modèles économiques actuels faussent les décisions internationales car ils ne tiennent pas compte des réalités agricoles. Le Copa-Cogeca** a, quant à lui, demande a l'Europe de préconiser un concept politique d'indépendance alimentaire dans l'objectif d'atteindre un niveau d'autosuffisance dans les principales productions. AGRICULTURE 7620307100505/GFS/MSB Eléments de recherche : MOMA ou MOMAGRI ou Mouvement pour une Organisation Mondiale de l'AGRIculture : toutes citations