Prévention du tabagisme en milieu scolaire: agir plutôt sur les

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Prévention du tabagisme en milieu scolaire: agir plutôt sur les
MARS 2 0 1 3
E di t i on sp e c ia le «Se mi nai r e d e l’AT 201 2»
Prévention du tabagisme
en milieu scolaire: agir plutôt
sur les comportements ou sur
le contexte sociopolitique?
Dans ce débat qui agite la prévention depuis quelque temps déjà, on sent désormais le pessimisme
poindre en ce qui concerne l’aspect éducatif. Pourtant, Richard Müller (Fribourg) dénonce l’idée
de se limiter à une solution unique: «La prévention dans le cadre scolaire doit mélanger les deux
types de mesures: modification des comportements et modification du contexte sociopolitique».
Ont participé à ce numéro:
N. Broccard, E. Bühler, V. El Fehri, A. von Allmen
Graphisme: H.P. Hauser
Traduction: V. Vittoz
Ta b l e d e s m at i e r e s
Prévention du tabagisme en
milieu scolaire: agir plutôt sur
les comportements ou sur le
contexte sociopolitique?
Arrêter de fumer:
avec ou sans aide? Cigarette électronique:
une option à risque? L’investissement dans la prévention du tabagisme
en milieu scolaire en vaut la peine. En Allemagne,
David Hoeflmayr et Reiner Hanewinkel ont ainsi
réalisé une analyse coûts-avantages dans le cadre
Juger les mesures
à la même aune?
Le plus souvent, la prévention agissant sur le
comportement est mesurée avec des critères
d’évaluation plus stricts que la prévention
agissant sur le contexte socio-politique.
• Les études randomisées contrôlées sont un
critère d’évaluation en or qui est utilisé pour
juger la prévention du tabagisme en milieu
scolaire.
• Les mesures de régulation de l’offre ne sont
souvent mesurées qu’en fonction de leur effet postérieur (études de cohorte). Or, si une
mesure est suivie d’un effet, cela ne suffit
pas pour conclure qu’elle en est la cause.
Le lien est par contre souvent plausible.
Par exemple, si les employés de la restauration
voient leur santé s’améliorer rapidement après
l’introduction des cafés et restaurants sans
fumée, le lien entre la nouvelle loi et l’amélioration sanitaire n’est certes pas causal, mais
il apparaît comme hautement plausible. Dès
lors, si la prévention du tabagisme en milieu
scolaire était elle aussi jugée en fonction de
ces critères moins stricts, son bilan serait nettement meilleur.
du concours pour les classes «Be Smart – Don’t
Start». Pendant l’année scolaire 2001-2002, chaque euro investi dans le concours a permis d’économiser 3,60 euros, les deux chercheurs ayant
calculé que le concours a empêché quelque 3'000
adolescents de se mettre à fumer régulièrement.
De même, la prévention du tabagisme en milieu
scolaire a un impact. En Allemagne, des scientifiques ont enregistré le comportement tabagique
des adolescents dans diverses écoles (secondaire
1 et 2). Après neuf mois, la prévalence était nettement moindre dans le Land qui combinait les deux
types d’intervention (sur les comportements et sur
le contexte sociopolitique).
Voici les conclusions de Richard Müller:
• La prévention agissant sur les comportements
n’est pas forcément plus efficace que celle qui
agit sur le contexte sociopolitique.
•La prévention agissant sur le contexte sociopolitique ne coûte pas forcément plus cher.
Mais modifier le contexte dans un Etat démocratique nécessite un immense travail de persuasion, dont il faut aussi tenir compte dans le
calcul du coût final.
• Il est toujours difficile de chiffrer la contribution
d’une mesure isolée sur la réduction du nombre
de fumeurs.
En milieu scolaire, l’idéal est donc de combiner
ces deux types de mesures pour obtenir un résultat maximum. Sevrage tabagique
Désaccoutumance au tabac et prise de poids
Atelier: intégration d’éléments pratiques
dans les consultations pour fumeurs
Encouragement de l’abstinence au tabac
à travers internet lors d’une rééducation
stationnaire
Application stop-tabac pour iPhone
Jeunesse
Travailleurs sociaux en milieu scolaire et enseignants: voir et agir
Cool and Clean: résultats à ce jour
Prévention du tabagisme assistée par vidéo
pour les adolescents de 12 à 16 ans
Recours au web participatif (web 2.0)
pour la promotion de la santé
Programme de SMS pour encourager
les adolescents à arrêter de fumer
Pourquoi un nouveau programme sur feel-ok?
Les références des ouvrages spécialisés
peuvent être demandées à l’Association suisse
pour la prévention du tabagisme.
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Edition spéciale «Séminaire de l’AT 2012»
Arrêter de fumer: avec ou sans aide?
Au printemps 2012, un article spécialisé a
de nouveau enflammé les débats, surtout
aux Etats-Unis, sur l’efficacité des substituts
nicotiniques. Mais Jacques Cornuz (policlinique du centre hospitalier universitaire de
Lausanne CHUV) contre ces critiques à coup
de données scientifiques.
De nombreuses études cliniques montrent qu’une
thérapie de sevrage tab'agique soutenue par des
médicaments et encadrée par une consultation
atteint un taux de réussite de 20-30 pour cent.
• Le succès du sevrage tabagique sans médicament ni consultation est de 3 à 5 pour cent.
• Une courte intervention a un taux de succès de
8 à 10 pour centre après 12 mois, sans prescription de médicament, et de 15 à 20 pour
cent en cas de prise de médicament.
• Ces taux de réussite augmentent si le suivi du
sevrage tabagique se fait sur une plus longue
durée, pour monter à 10 - 15 pour cent sans
thérapie médicamenteuse et à 25 - 30 pour
cent avec un tel traitement.
Obstacles
Quelles difficultés compromettent le plus souvent
le sevrage tabagique? Comment les aborder en
consultation?
•La personne qui a réussi à arrêter de fumer
arrivera aussi souvent à contrôler son poids
ensuite.
• Dépression: l’humeur dépressive est une manifestation de manque. Le risque est plus grand
si on a déjà fait une dépression. Un diagnostic
précoce, et une thérapie sont donc indiqués.
•Sevrage nicotinique: il faut expliquer l’effet de
la nicotine et les manifestations de manque,
qui peuvent être contrées aussi longtemps que
nécessaire avec des substituts nicotiniques ou
autres médicaments.
• Rechute: plutôt que de culpabiliser, il faut réfléchir: comment expliquer la rechute? Comment
l’éviter la prochaine fois?
• Stress: pour arrêter, il faut choisir un jour sans
obligations ni professionnelles ni privées. L’activité physique et des exercices de détente aident
à maîtriser le stress.
Cigarette électronique: une option à risque?
Les spécialistes du sevrage tabagique disposent souvent de notions lacunaires sur les
cigarettes électroniques, doutant de la sécurité et de l’efficacité de ces produits. JeanFrançois Etter (Institut de médecine sociale et
préventive de l’Université de Genève) résume
les connaissances actuelles à ce sujet.
Aucune donnée n’a été publiée à ce jour en Suisse
sur la consommation de cigarettes électroniques,
mais Jean-François Etter table sur une consommation modique. Il est toutefois nécessaire de
mieux informer à la fois les spécialistes et la population. Voici les points principaux à savoir:
•Certaines substances aromatiques ou des impuretés dans le liquide peuvent être nocives.
Mais les produits du tabac sont nettement plus
nocifs que les cigarettes électroniques.
• Les cigarettes électroniques entraînent une dépendance à la nicotine, qui est toutefois moindre
qu’avec les produits du tabac, et qui peut être
traitée de la même façon.
•Plusieurs études montrent que les cigarettes
électroniques sont tout à fait efficaces en cas
de sevrage tabagique.
cartouche
•Il est faux de croire que les cigarettes électroniques contribueraient à normaliser la consommation de tabac. Sans compter que les consommateurs et consommatrices renoncent le plus
souvent à fumer des cigarettes électroniques en
public.
• Les cigarettes électroniques plaisent aux jeunes.
A ce jour, la dépendance à la nicotine en lien
avec les cigarettes électroniques n’a fait l’objet
d’aucun rapport.
•Il est faux aussi de penser que les cigarettes
électroniques nuisent aux réglementations sans
fumée. Les cigarettes électroniques permettent
au contraire aux fumeuses et aux fumeurs de
rester sans fumer pendant un certain temps et
facilitent donc l’application de ces règlements.
• Les cigarettes électroniques dégagent certaines
atomiseur
batterie
substances toxiques qui se répandent dans l’air
environnant. Mais le tabagisme passif est bien
plus nocif avec les produits du tabac. Néanmoins, les cigarettes électroniques doivent être
aussi soumises si possible aux réglementations
sans fumée.
Conseils pour les consultations
en sevrage tabagique
• Informer: on en sait peu sur la sécurité et
la dangerosité des cigarettes électroniques,
qui présentent vraisemblablement beaucoup
moins de risques pour la santé que les produits du tabac.
• Soutenir: quand un fumeur ou une fumeuse
recourt aux cigarettes électroniques pour arrêter de fumer, il faut l’aider plutôt que de le
convaincre d’arrêter la cigarette électronique.
lumière DEL
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Edition spéciale «Séminaire de l’AT 2012»
Sevrage tabagique
Désaccoutumance au tabac et prise de poids
Pour beaucoup de personnes, la fin du tabagisme entraîne une prise de poids non souhaitée.
Il faut néanmoins motiver tous les fumeurs
et fumeuses à arrêter.
Carole Clair Willi (Policlinique médicale de l’Université de Lausanne CHUV) a expliqué que les
avantages d’un arrêt du tabagisme sont plus
importants qu’une éventuelle prise de poids
consécutive à cet arrêt.
Les fumeurs et fumeuses pèsent entre quatre
et cinq kilos de moins que les personnes qui ne
fument pas. Car la cigarette évite de grignoter
ou de manger entre les repas. Elle réduit la prise
de calories et augmente la dépense d’énergie.
Si une personne ne change pas ses habitudes
alimentaires en commençant à fumer, elle perd
en moyenne une dizaine de kilos en une année.
Mais avec le temps, elle en reprend souvent une
partie pour cause de vie sédentaire, de consommation d’alcool ou d’alimentation malsaine.
Dans 80 pour cent des cas, un arrêt du tabagisme entraîne une prise de poids, en particulier
les trois premiers mois. Cette prise de poids
atteint quatre à cinq kilos en moyenne douze
mois après l’arrêt. Seize pour cent des fumeurs
et fumeuses perdent du poids, treize pour cent
prennent plus de dix kilos.
La prise de poids ou la peur de grossir est la raison
principale qui empêche les fumeurs et fumeuses
d’arrêter ou qui les pousse à recommencer. Les femmes acceptent de
prendre 2,3 kilos au maximum, les
hommes 3,5 kilos.
Comment prendre en
compte cette réalité
lors de la consultation?
Il faut recommander systématiquement un sevrage tabagique. La crainte de prendre
du poids peut être compensée
par les avantages d’une vie sans
fumée. Quand on fume, on accroît ses risques de
diabète et de maladies cardio-vasculaires. Quand
on est en surpoids aussi, mais, dans l’ensemble,
ces risques diminuent quand on arrête de fumer,
indépendamment d’une prise de poids.
• Diabète de type 2: après le sevrage tabgique,
ce risque s’accroît encore pendant les trois premières années, avant de commencer à baisser.
Après dix ans, il est nettement inférieur à celui
des fumeurs actifs et finit par rejoindre le niveau des jamais-fumeurs après trente ans.
• Maladies cardio-vasculaires: trois mois après
l’arrêt, la circulation sanguine s’améliore. Après
une année, le risque est de moitié inférieur à
celui des fumeurs actifs. Le risque d’AVC est le
même que celui d’un non-fumeur après trois à
cinq ans.
Atelier: intégration d’éléments pratiques
dans les consultations pour fumeurs
La personne qui consulte pour arrêter de fumer
a déjà des ressources, que la conseillère ou le
conseiller peut exploiter et mobiliser.
Pour Els Bühler (consultante en sevrage tabagique
à la Ligue pulmonaire des Grisons et à l’hôpital
cantonal des Grisons), la relation avec le fumeur
ou la fumeuse est essentielle: il faut trouver
ensemble, en tenant compte des souhaits de la
personne concernée et de la vie qu’elle mène, le
chemin pour l’aider à sortir au mieux de sa dépendance tabagique. L’intégration d’éléments pratiques lors de la consultation permet d’entraîner
la capacité à trouver plus facilement des solutions
de rechange au quotidien.
Dès la première consultation, notamment en remplissant ensemble le test de Fagerström, il faut
trouver les ressources du fumeur ou de la fumeuse afin de stimuler sa motivation à changer.
Si par exemple la personne arrive à rester relativement longtemps sans fumer malgré sa forte dé-
En consultation, il faut
donner des idées pour mener une vie plus saine.
L’arrêt du tabagisme est souvent lié à une meilleure conscience de l’importance de la santé, et
rend donc les ex-fumeurs et les ex-fumeuses
plus réceptifs à ce genre de conseils. En optant
pour une alimentation plus saine, il est possible
de maintenir plus ou moins son poids, notamment
en mangeant plusieurs portions de fruits et de
légumes, crus ou cuits, par jour (de trois à cinq) et
en évitant le sucre et le gras.
De même, le mouvement permet de lutter contre
les kilos supplémentaires: pendant une année au
moins, il faut pratiquer régulièrement 30 minutes
ou plus d’exercice physique (marche rapide, vélo,
jardinage, gym). Pour perdre du poids, il faut augmenter la dose d’activité physique en ajoutant
course à pied, natation, ski de fond ou fitness.
Les substituts nicotiniques, le Bupropion et la
varénicline contribuent aussi à limiter la prise de
poids. Il est ainsi possible d’éviter une rechute
rapide. Mais une fois la thérapie terminée, l’effet
disparaît aussi. pendance, on peut déjà la rassurer par rapport aux
manifestations de manque. En analysant d’éventuelles tentatives précédentes pour arrêter de fumer, il est aussi possible de tirer la leçon de cette
ou de ces expériences, de tirer ainsi parti de ce
potentiel et de mobiliser les énergies à disposition.
L’intégration d’éléments pratiques facilite le passage de la situation actuelle de consommation de
tabac à la situation désirée d’une vie sans fumée.
Voici quelques exemples:
•La bonne vieille liste des cigarettes fumées
permet au fumeur ou à la fumeuse de prendre
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Edition spéciale «Séminaire de l’AT 2012»
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conscience de son comportement tabagique,
elle peut faire l’objet d’une analyse lors de la
consultation pour trouver des solutions de remplacement.
•Le nouveau comportement souhaité peut être
exercé en lien avec une routine quotidienne
(comme d’aérer la pièce ou d’aller chercher le
courrier). Il s’agit de s’entraîner à instaurer de
nouveaux rites ou habitudes.
•Des exercices pratiques permettent de mieux
maîtriser les forts symptômes de manque
(craving). Ainsi, les exercices de concentration
rendent de précieux services quand il s’agit
de faire baisser la tension. En s’exerçant à se
concentrer, on développe de nouvelles perceptions et ses sens en général (comme l’audition
ou l’odorat), ce qui aide à détourner l’attention.
•Les ex-fumeurs et ex-fumeuses peuvent servir de soutien, que ce soit pour eux-mêmes
ou pour celles et ceux qui veulent arrêter, par
exemple en écrivant des cartes postales de
soutien qu’on utilise pendant la thérapie ou par
la suite.
A travers ces entraînements, il faut aussi mettre
l’accent sur ce que le client ou la cliente y a
gagné: plus de confiance en soi, plus de plaisir
de faire de nouvelles expériences. Encouragement de l’abstinence au tabac à travers internet
lors d’une rééducation stationnaire
L’utilisation du coach en ligne pendant et après
la rééducation stationnaire double l’abstinence
au tabac.
Rauchberatung.de est un programme d’accès
facile sur internet, qui donne des conseils individuels pendant et après un séjour de rééducation.
Il se compose de trois éléments complémentaires:
un système-expert, des pages d’information et un
forum. Severin Haug (Institut de recherche sur la
santé publique et les addictions, Zurich) a résumé
les résultats d’une enquête menée auprès de trois
centres de rééducation.
• 42 pour cent du groupe d’intervention ont profité de l’offre sur Rauchberatung.de et continué
après leur retour à la maison.
•Six mois après, le taux d’abstinence au tabac
parmi le groupe d’intervention était de 27 pour
cent contre 12 pour cent pour le groupe de
contrôle. •38 pour cent des personnes interrogées en
étaient encore au stade du doute. Une offre de
sevrage tabagique en ligne pendant la rééducation stationnaire permet donc d’atteindre des
fumeurs et des fumeuses qui n’avaient pas été
touchés jusqu’à présent.
Application stop-tabac pour iPhone
Depuis août 2012, stop-tabac.ch est aussi
disponible sous forme d’application pour
iPhone.
Ces quatre derniers mois, 30'000 personnes
ont téléchargé l’application, a rapporté Grégoire
Monney (Institut de médecine sociale et préventive de l’Université de Genève). Plus de 8'000
personnes l’ont utilisée activement (7’000 en
français et 1’000 en allemand), dont 80 pour cent
à l’étranger.
Une version anglaise est en préparation. Grâce
au smartphone, le coach en ligne est accessible
en tout temps et en tout lieu. Il faut commencer
par remplir le profil personnel. Puis stop-tabac.ch
envoie automatiquement des messages adaptés.
Cette application est gratuite.
Jeunesse
Travailleurs sociaux en milieu scolaire et enseignants: voir et agir
Les écoles peuvent proposer une nouvelle aide
aux adolescents qui fument sous la forme
d’une courte intervention.
En 2012, Züri Rauchfrei a conduit un projet-pilote
dans dix écoles du canton de Zurich pour expliquer aux travailleurs sociaux en milieu scolaire
et aux enseignants comment pratiquer et faire
accepter une brève intervention par les élèves
fumeurs. Ute Herrmann (Züri rauchfrei) a présenté
les premiers résultats de l’évaluation:
•Le meilleur moyen de convaincre les adolescents est soit de les approcher personnellement soit de présenter le programme en classe.
•Tous les adolescents qui ont été abordés ont
profité au moins du premier entretien.
• Trois quarts d’entre eux ont ensuite sollicité une
aide au sevrage tabagique.
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Edition spéciale «Séminaire de l’AT 2012»
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«cool and clean»: résultats à ce jour
A travers cinq engagements en faveur d’un
sport sain et loyal, le programme «cool and
clean» essaie d’influencer directement le
comportement des adolescents.
Les adolescents qui participent à «cool and clean»
ont une attitude plus critique en ce qui concerne
la consommation de drogues. Ils sont moins nombreux à fumer que ceux qui n’y participent pas.
Près de 60'000 adolescents sont inscrits actuellement à «cool and clean». Depuis 2006, ils ont été
quelque 200'000 à suivre ce programme. Adrian von
Allmen (Swiss Olympics, Ittigen) est revenu sur les
principaux résultats de l’évaluation réalisée en 2011.
Prévention agissant sur le contexte
sociopolitique
«cool and clean» s’engage aussi pour la protection
contre le tabagisme passif et encourage notamment les événements et les centres sportifs sans
fumée. Aujourd’hui sont sans tabac:
• plus de 400 clubs sportifs
• tous les terrains de hockey sur glace
• 24 centres sportifs extérieurs
•76 terrains de football, au moins lors des
matches entre jeunes
•90 pour cent des adolescents qui participent
jugent positivement ces engagements.
• 90 pour cent les respectent (un peu moins pour
la consommation d’alcool).
• 13 pour cent ne fument plus grâce à «cool and
clean».
Les cinq engagements
:
Ces cinq engagements sont au cœur du programme «cool and clean»:
taillées
tions déclean.ch
a
m
r
fo
In
1. Je veux atteindre mes objectifs! / Je veux accéder à l’élite!
ooland
www.c
2. Je me comporte avec fair-play!
3. Je réussis sans dopage!
4. Je renonce au tabac et au cannabis et, si je bois de l’alcool, je le fais toujours de manière responsable!
5. Je .. / Nous .. ! (engagement personnel à formuler par la personne ou par le groupe)
• Les adolescents comme les travailleurs sociaux
et les enseignants ont estimé que le travail à
fournir pour cette courte intervention était approprié.
•La plupart des enseignants et des travailleurs
sociaux ont indiqué être désireux d’intégrer
cette courte intervention à l’offre régulière de
l’école.
Dans les écoles dont certaines classes participent
à Expérience non-fumeur, de telles interventions
pourraient compléter idéalement l’offre, notamment pour les quelques fumeurs des classes participant à la catégorie B ou pour celles qui ont dû
interrompre le concours parce que certains élèves
ont (re)commencé à fumer.
Des zones sans tabac ont été instaurées dans
treize stades de football. Chaque année, quelque
450 événements sportifs sont organisés avec une
zone non-fumeur comprenant toutes les salles
fermées, les tentes fixes et le terrain de compétition.
«cool and clean» s’adresse aux clubs sportifs, aux
cadres des associations sportives et aux écoles
portant le label de qualité Swiss Olympic. Les
classes de sport et les écoles sans label, ainsi
que les options sportives dans le cadre scolaire,
n’entrent pas dans le champ d’activité de «cool
and clean».
Prévention du tabagisme assistée par vidéo: un atelier stimulant pour les adolescents de 12 à 16 ans
Christophe Gut (Ligue pulmonaire soleuroise)
se prononce clairement en faveur de la prévention primaire. Les adolescents doivent se forger
leur propre opinion sur le thème du tabac.
L’objectif principal de ce projet de prévention assistée par vidéo est d’aider les adolescents nonfumeurs à fortifier leur propre volonté. Le recours
à la vidéo favorise la réflexion personnelle et la
conscience de soi.
En 2011 et en 2012, Christophe Gut a conduit une
évaluation au moyen d’un questionnaire que les
adolescents devaient remplir après la leçon:
•90 pour cent des adolescents estiment qu’ils
ont appris un grand nombre ou un très grand
nombre d’informations grâce à cet atelier.
•83 pour cent des adolescents non-fumeurs
estiment que cet atelier les a largement ou au
moins un peu confortés dans leur envie de ne
pas commencer à fumer.
• Plus de 4 pour cent des adolescents concernés
étaient déjà des fumeurs quotidiens. La moitié
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Edition spéciale «Séminaire de l’AT 2012»
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d’entre eux – quatre adolescents – ont pu être
motivés à se rendre à un entretien en vue d’un
sevrage tabagique.
Une évaluation plus complète est prévue à l’avenir
avec des groupes de contrôle. Quoi qu’il en soit,
Christophe Gut l’affirme: «De mon point de vue, ce
serait dommage de renoncer à cette intervention
parce qu’elle est difficile d’évaluer. Le besoin pédagogique de programmes scolaires est évident.»
Recours au web participatif (web 2.0) pour la promotion de la santé
Oliver Padlina (Radix, Zurich) a recommandé de tenir compte des points suivants avant d’utiliser Facebook:
• Faire preuve de prudence et d’esprit critique
• Etre conscient du travail nécessaire, et des frais importants entraînés
• Etre conscient du peu de disponibilité à discuter et de la rébellion possible de la communauté
• Se demander «Pourquoi ce projet devrait-il réussir?»
• Réfléchir à la possibilité d’investir les ressources dans d’autres mesures.
Programme de SMS pour encourager les adolescents à arrêter de fumer
Les SMS constituent une nouvelle possibilité de
promotion de l’abstinence au tabac accessible et
individualisée. Severin Haug (Institut de recherche
sur la santé publique et les addictions, Zurich) a
présenté le projet SMS-Coach.
Les apprentis qui suivent des cours dans une
école professionnelle en Suisse alémanique, qui
fument tous les jours ou occasionnellement, et qui
ont un téléphone portable constituaient le groupecible. Le groupe d’intervention a utilisé pendant
trois mois le programme de SMS entièrement automatisé dans un but de promotion individualisée
du sevrage tabagique. Le groupe de contrôle n’a
bénéficié d’aucune intervention. Les deux groupes
ont été interrogés par téléphone six mois après la
fin du programme.
La disponibilité à participer à ce programme
était grande. Les frais d’investissement et
de personnel sont restés bas. Les premiers
résultats concernant l’efficacité devraient
être disponibles au printemps 2013.
Pourquoi un nouveau programme sur feel-ok.ch?
A la suite de réactions critiques, le site (en allemand) feel-ok.ch a complètement retravaillé son volet sur le tabagisme.
•La présentation visuelle est moderne et attirante.
•Le site s’adresse aux jeunes en
faisant appel aussi aux émotions.
• La navigation est facile.
•Les ressources sont mises en
avant.
Association suisse pour la prévention du tabagisme
Haslerstrasse 30 3008 Berne
Depuis cette actualisation, la durée
d’utilisation a augmenté de 20 à 30
pour cent, a expliqué Oliver Padlina
(Radix, Zurich).
Le programme de sevrage tabagique
met un choix de matériel à disposi-
tion des enseignants et des multiplicateurs. Une feuille de travail intitulée
«Rauchfrei werden – so schaffst du
es!» [Rester sans fumer: tu vas y arriver!]
Pour d’autres informations et brochures:
Téléphone 031 599 10 20 Fax 031 599 10 35 [email protected] www.at-suisse.ch